Une foule jamais vue à Bordeaux et en France. C’est historique. Un moment de partage et de communion autour des valeurs qui rassemblent tous les Français. Jeunes, adultes, vieux, de gauche comme de droite, chrétiens, juifs et musulmans ont marqué leur refus de ces atteintes aux libertés et aux personnes. 140 000 participants à Bordeaux, plus de 4 millions en France.
Emma a 5 mois, elle participe avec ses parents Guillaume et Marie pour la première fois de sa vie à une manifestation. Avec ses parents de Pessac, elle vient de prendre place dans le tram qui va l’amener jusqu’à l’Esplanade des Quinconces à Bordeaux.
« On vient avec Emma, on voulait y aller et on ne voulait surtout pas que le bébé soit un prétexte pour ne pas y aller », précise son papa Guillaume. On sent ce souffle de résistance sur fond de liberté. La France est debout et même à 5 mois ! A l’heure de la sieste, la France est bien réveillée, tellement réveillée que le tram est bondé, impossible pour bon nombre d’y monter. Il faut attendre le suivant, et peut-être même celui d’après encore.
« C’est surtout pour la liberté de la presse, la liberté de parole et je précise que je ne suis pas spécialement un lecteur de Charlie Hebdo et qu’on ne supporte pas forcément la provocation » explique Guillaume,
C’est plus une marche républicaine, on veut montrer notre unité nationale » Marie de Pessac
Il y a tellement de monde que tram et bus sont rapidement bloqués, impossible d’accéder jusqu’aux Quinconces, les usagers continueront à pied. Et c’est vite une marée humaine qui s’étire depuis la place de la Victoire, jusqu’à la place de la Comédie, en passant par la rue Sainte-Catherine.
Les jeunes lycéens sont venus en masse: Capucine, Julie, Iris, Simon et encore une autre Capucine en terminale à Bordeaux et Pessac ont arboré les panneaux Je suis Charlie, quand il ‘ont pas décidé de le dessiner sur le front….
Devant le Grand Théâtre, à 15h, tous ces anonymes se sont retrouvés pour se battre pour conserver toutes nos libertés. Ils sont certes serré tels des sardines, mais c’est pour la plus juste des causes et pour dénoncer ces 17 morts innocents.
Les messages sur les panneaux sont clairs: de nombreux Charlie ou je suis Charlie, des crayons pointés, des heBdos satiriques Charlie Hebdo brandis. Des messages d’unité aussi à destination de toutes les confessions: » je suis chrétien, je suis juif, je suis policier, je suis musulman, je suis Charlie ». Des chants spontanés ont pu être entendus ici ou là et notamment la Marseillaise plusieurs fois entonnée.
Et puis il y en a égalemnt en l’honneur des 3 policiers tombés dont l’un des policiers Ahmed Merabet, de confession musulmane, qui est mort en tentant d’arrêter les terroristes.
Le nombre de participants est historique, les chiffres officiel seront connus un peu plus tard : 140 000 me confieront les services de police à 17h30.
Charlie n’est pas mort ! Il ne peut pas mourir.La liberté d’expression ne peut pas mourir », Alain de Bordeaux
Et d’ajouter: « On est dans un pays laïc. Le délit de blasphème en France n’existe pas, ce n’est pas le cas dans tous les autres pays. On n’a pas tous la même conception de la liberté de la presse et Charlie Hebdo c’est le modèle irrévérencieux vis-à-vis de toutes les religions. On est un des rares pays à avoir cette liberté. Au niveau européen, il faudrait abroger ces lois contre le basphème.
Parmi les amis de Charlie, il y a aussi Vento, un petit chien trouvé en Italie. Il est venu avec Romain son maître un producteur d’huile d’olive de Toscane: « je suis ravi de marquer le coup comme Matteo Renzi à Paris. » C’est la solidarité nationale qui a été marquée lors du défilé parisien avec plus de 50 chefs d’Etats et de gouvernements.
La marche Républicaine s’est achevée place Pey-Berland, endroit symblolique s’il en est puisque c’est le siège de la maisonb communale, mais aussi et surtout pour la statue de Chaban Delmas, le maire de Bordeaux et ancien général qui a marqué l’Histoire par ses actes de résistance face à l’oppresseur durant la 2e guerre mondiale, car nous sommes face à des actes de guerre.
La Marche Républicaine « Tous Unis » a rassemblé au final plus de 2,5 millions de personnes en province et 1,7 en région parisienne, soit plus de 4 millions de personnes. Historique !