28 Juil

Record d’affluence pour le 5e Saint-Emilion Jazz Festival

Sur ces 3 jours, Saint-Emilion a vécu bercé par de douces notes de musiques jouées par 80 musiciens. Un plateau éclectique avec pas moins de 17 concerts gratuits. Le bilan est plus que positif puisque 15000 festivaliers de 30 nationalités différentes ont envahi la Cité Millénaire.

© Tom Chevé

Une chaude ambiance à Saint-Emilion © Tom Chevé

« Un parcours flamboyant, à travers une programmation riche en talents et découvertes ». Le 5e millésime a battu tous les records et toutes les attentes avec 15000 visiteurs, issus de 30 pays différents. Les 80 musiciens auront enchanté Saint-Emilion à travers les différentes scènes : le Parc Guadet pour commencer qui est l’endroit sanctuaire du jazz, mais aussi la Salle des Dominicains, le Château Cheval Blanc et la Tour du Roy.  Tous les concerts payants affichaient d’ailleurs complet avant l’ouverture du Festival…

Le concert d’ouverture de Marcus Miller a tout simplement été gigantesque, planant, avec un être à fois simple, généreux et charismatique ! Faada Fredy, « du bonheur à l’état pur puisque tous les coeurs et toutes les voix du public ont résonné à ses côtés et créé une expérience insolite et unique » salle des Dominicains, quant à Electro Deluxe, en clôture du Festival de la scène gratuite, leur show restera gravé dans les mémoires: « en 10 secondes, le public s’est laissé entraîner par l’énergie du groupe et de son charismatique chanteur James Copley » qui a interpellé les 4000 spectateurs ainsi :

Si l’on peut boire ensemble, on peut vivre ensemble », James Copley d’Electro Deluxe

Get7 BrassBand depuis la Tour du Roy © Franck Haudiquert

Get7 Brassband a su captiver l’attention depuis la Tour du Roy ou créer l’ambiance au Parc Guadet, une ambiance plus raffinée dans le magnifique chai du Château Cheval Blanc, Premier Grand Cru Classé A de Saint-Emilion où s’est déroulée une dégustation musicale d’exception avec Stéphane Belmondo Trio. Cheval Blanc 2006, Petit Cheval 2008, Chateau Yquem ont fait partie de la sélection de Pierre Lurton, directeur de la propriété. Le public fut conquis dès les premiers instants par chaque vin accompagné de bouchées soigneusement préparées.

Sarcignan, le château ne sera pas démoli : le tribunal administratif a donné raison aux habitants et associations qui défenfaient ce patrimoine

La mairie de Villenave d’Ornon voulait le démolir, mais la mobilisation des riverains et d’associations patrimoniales avait fait reculer la municipalité en août 2015. Une action restait engagée devant le tribunal administratif de Bordeaux, elle vient confirmer la non destruction et sanctuariser l’édifice. Une grande victoire pour les amoureux du patrimoine. Un jugement qui pourrait faire jurisprudence.

Les "Amis du Château de Sarcignan" mobilisés devant le château à Villanave d'Ornon © Jean-Pierre Stahl

Les « Amis du Château de Sarcignan » mobilisés devant le château à Villenave d’Ornon © Jean-Pierre Stahl

Le château de Sarcignan, un ancien château viticole du XIXe siècle, dont des traces de grappes de raisin sur la façade continuent de témoigner de ce passé, ne sera pas démoli à Villenave d’Ornon. Le tribunal administratif de Bordeaux vient d’annuler le permis de démolir signé par la mairie de Villenave-d’Ornon il y a un an. La mairie ne trouvait pas d’autre solution pour construire à cet endroit une grande maison  des associations, considérant que les travaux de réhabilitation du château de Sarcignan étaient trop onéreux. Dans le courant du mois d’août, la mairie avait toutefois fait machine arrière et s’engageait à ne pas démolir le château et à construire la maison des associations juste à côté.

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Par son jugement rendu le 13 juillet dernier,  tribunal administratif de Bordeaux a estimé que « l’édifice » du XIXe siècle, même s’il n’était pas « inscrit au titre des monuments historiques ou identifié comme devant être protégé dans le plan local d’urbanisme de la communauté urbaine de Bordeaux, devenue Bordeaux métropole », cela « ne ne suffit pas à établir qu’il serait dépourvu de tout intérêt patrimonial… »

Il dispose ainsi dans ses attendus que  : « sans être exceptionnel ou même original, son aspect extérieur s’avère ainsi remarquable, d’autant plus qu’il s’insère dans
un parc arboré où des bâtiments annexes ont été récemment rénovés par la commune ; que si le terrain d’une superficie de 9 793 m2 est à proximité immédiate de la rocade, le château constitue la seule construction à valeur patrimoniale du secteur, lequel doit être prochainement desservi par le tramway et est, de ce fait, en cours de densification et de réhabilitation ; que dans ces conditions, la démolition projetée est de nature à compromettre la mise en valeur du quartier ; que, dès lors et dans les circonstances particulières de l’espèce, le maire doit être regardé comme ayant commis une erreur manifeste d’appréciation en délivrant à la commune le permis de démolir attaqué. »

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En conclusion donc, « l’arrêté du 10 juin 2015 par lequel le maire de Villenave d’Ornon a délivré à la commune de Villenave d’Ornon un permis de démolir est annulé.

La SPPEF, Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France, qui a intenté de recours se réjouit de ce jugement. Pour son  le représentant en Gironde, Rémi Desalbres, architecte du patrimoine : « c’est une grande satisfaction, notamment pour les associations.Le magistrat a su tout-à-fait prendre la mesure de ce dossier et reconnaître l’intérêt général autour de ce bâtiment, d’autant plus que ce bâtiment est un des rares bâtiments qui témoignent de l’activité viticole dans le secteur ». 

Rémi Desalbres, le président de l'"association nationale des Architectes du Patrimoine" © JPS

Rémi Desalbres, le président de l' »association nationale des Architectes du Patrimoine » © JPS

Il faut bien que les municipalités considèrent qu’elles ont une responsabilité vis-à-vis des générations futures pour la sauvegarde de leur patrimoine, élément essentiel de la culture de nos territoires », Rémi Desalbres pour la SPPEF.

Les amis du château de Sarcignan qui s’était fortement mobilisée pour faire échec au projet de démolition commentent à travers la voix de leur Président Michel Poirier : « On est bien content évidemment. On ne fait pas de triomphalisme, ce n’est pas le but, mais on est content. Cela veut dire que partout où le patrimoine est en danger, les gens n’ont pas peur de se rassembler et de créer des associations, ce n’est donc pas insurmontable et cela peut donner des idées à d’autres. » Le président tient à dire aussi que le dialogue avait toujours été maintenu avec la municipalité et que « la mairie nous convie à ses réunions. Nous restons vigilents, et espéront un jour une restauration », même si celle-ci n’est pas à l’ordre du jour. La construction de la Maison des Associations a commencé à côté du château, il est vrai que c’est un budget et que bien sûr les finances des collectivités locales ne sont pas extensibles. Qui sait, ce sera peut-être ce sera un débat et un projet qui trouveront un écho dans les prochaines années.

Le château de Sarcignac construit de 1860 à 1870 par Alary Lamartinie, notaire à Bordeaux et ancien conseiller municipal de Villenave d'Ornon © Jean-Pierre Stahl

Le château de Sarcignac construit de 1860 à 1870 par Alary Lamartinie, notaire à Bordeaux et ancien conseiller municipal de Villenave d’Ornon © Jean-Pierre Stahl

Suite à la pétition qui avait recueilli 13416 signatures, intitulée « Sauvons le château de Sarcignan », la municipalité avait compris l’enjeu et l’intérêt de suspendre cette démolition. Les auteurs de cette pétition étaient alors heureux de l’annoncer  dès le mois d’août 2015 : 

« Nous sommes profondément émus par la nouvelle que nous venons d’apprendre.
Le sort de notre Petit Château de Sarcignan est définitivement scellé: IL VIVRA ! Et oui notre municipalité vient d’abandonner le projet de démolition.
Grâce à votre aide, celle des médias, de la presse écrite, de soutien comme celui de la SPPEF, de la SAB, de l’AAP, de l’élan de protestation qui s’est élevé spontanément suite à l’annonce de la démolition du château au mois de juin, nous avons été entendu et avons obtenu gain de cause.
Il continuera à veiller sur nous, à être le témoin de notre histoire et un formidable générateur de lien social ».