09 Août

Vin le plus cher au monde : quand Richebourg Grand Cru d’Henri Jayer détrône Romanée-Conti à raison de 15 195 dollars la bouteille !

Number one : Henri Jayer, un Bourgogne. Le couronnement pour son fondateur (aujourd’hui décédé), opposé aux substances chimiques, partisan d’un faible rendement et inventeur de la macération préfermentaire à froid. Number 2: Romanée Conti et 3: Cros-Parantoux en Vosne-Romanée. Un tir groupé pour ces bourgognes, le 1er Bordeaux Pétrus arrive à la 18e place.

Richebourg Grand Cru d'Henri Jayer

Richebourg Grand Cru d’Henri Jayer

C’est un vin d’Henri Jayer, un Richebourg Grand Cru, à 15 195 dollars (14 254 euros) la bouteille de 75 cl qui obtient la 1ère place. Le vin le plus cher au monde est un Bourgogne et il ne s’agit pour une fois pas d’un Romanée-Conti, selon le classement établi par le site en ligne spécialisé Wine Searcher. Les Bourgognes raflent la mise avec non seulement les trois premières places, mais avec aussi 7 des 10 premières places et au total pas moins de 40 vins sur 50. Incroyable !

Wine Searcher, fondé à Londres en 1999, a réalisé ce classement des « 50 vins les plus chers au monde » à partir des listes de prix de 54 876 cavistes, négociants et producteurs dans le monde, répertoriant 7 283 489 bouteilles de vin, tous millésimes confondus, et avec un prix moyen par bouteille.

Henri Jayer (1922-2006) dans son chai à barriques en Bourgogne © France 3 Bourgogne

Pour Henri Jayer, décédé en 2006 à 84 ans, c’est un hommage posthume à son Richebourg Grand Cru, en Côtes-de-Nuits. Ce viticulteur visionnaire, icône des vins de Bourgogne, est même deux fois sur le podium avec au 3e rang son Cros-Parantoux, en Vosne-Romanée Premier Cru, une minuscule parcelle de 1,01 hectare (8 072 euros). Opposé au recours aux substances chimiques, à la filtration, partisan du faible rendement (seulement environ 3 500 bouteilles par an), il est l’inventeur de la macération préfermentaire à froid.

C’est au début des années 1950 qu’Henri Jayer met sur le marché ses premières quilles, qui comptent aujourd’hui parmi les meilleurs vins rouges au monde. En 2012, lors d’une vente aux enchères organisée par la maison britannique Christie’s à Hong Kong, une caisse de 12 bouteilles de son Cros-Parantoux 1985 a atteint le prix record de 199 735 dollars (182 556 euros), soit 15 213 euros la bouteille. Récemment encore, lors d’une vente aux enchères qui a eu lieu en février 2015 à Hong Kong, deux bouteilles d’Henri Jayer ont flirté avec les sommets : un  Vosne-Romanée Cros Parantoux 1978 a été vendu 82 865 dollars (72 000 euros) et un Richebourg 1985 adjugé 70 116 dollars (61 000 euros).

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Un cépage couronné: le pinot noir, un terroir consacré: la Côte de Nuits

Ce pinot noir est issu du terroir de la Côte de Nuits, là où sont produits la plupart des grands crus de Bourgogne. Ces vins d’exception sont cultivés en petite quantité sur une étroite bande de coteaux, qui « s’étire sur vingt kilomètres de long et est parfois large de deux à trois cents mètres seulement », indique le site du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne).

Le plus renommé des vins bourguignons, le Domaine de La Romanée-Conti, fournit avec La Romanée-Conti Grand Cru la deuxième bouteille la plus chère au monde (12 169 euros) et est mentionné au total pour six vins. Le carton plein de la Bourgogne est complété par la cinquième place du Domaine Leflaive avec un Montrachet Grand Cru (5 234 euros).

Deux Bordeaux seulement dans le classement en 18e et 23e places

Les prestigieux Bordeaux ne sont cités qu’à deux reprises, pour des Pomerols : Petrus, de Jean-Pierre Moueix, 18e à 2 701 dollars/2 469 euros, et Le Pin, de Jacques Thienpont, 23e à 2 359 dollars/2 156 euros.

Un seul Côtes-du-Rhône est cité, 10: Ermitage Cuvée Cathelin, de Jean-Louis Chave, à 3 795 dollars/3 469 euros. Et deux Champagne : Krug Clos d’Ambonnay à la 24e place à 2 059 euros et, à la 32e, Moët et Chandon Dom Pérignon P3 Plénitude brut.

A noter que deux vignerons allemands, tous deux mosellans, Egon Müller et M. Prüm, figurent chacun à deux reprises : Egon Müller à la 4e place pour son Scharzhofberger Riesling Trockenbeerenauslese (vin blanc demi-sec, à 6 060 euros) et aussi en 34e pour un vin de glace (Eiswein), Prüm en 7e position pour son Wehlener Sonnenuhr Riesling Trockenbeerenauslese (4 301 euros) et également au 44e rang, pour un Beerenauslese. Seul autre vin étranger classé, 14: un Californien de la Napa Valley, le Screaming Eagle Cabernet Sauvignon, de Stanley Kroenke, à 2 636 euros.

Avec AFP et France 3 Bourgogne.

Regardez le reportage de Muriel Bessart et Cédric Lepoittevin de France 3 Bourgogne