06 Août

Le château de Sarcignan bientôt rasé par la commune de Villenave d’Ornon ! Habitants et associations sont « vent debout »…

C’est une mobilisation tous azimuts. Des habitants de Villenave d’Ornon en Gironde, des associations de défense du patrimoine et des internautes font circuler une pétition qui a obtenu plus de 10 000 signatures. Ils espèrent faire reculer la municipalité qui a prévu de demolir cet ancien château viticole pour construire à la place une maison des associations. Deux recours sont par ailleurs intentés…

Les "Amis du Château de Sarcignan" mobilisés devant le château à Villanave d'Ornon © Jean-Pierre Stahl

Les « Amis du Château de Sarcignan » mobilisés devant le château à Villenave d’Ornon © Jean-Pierre Stahl

Avec des trémolos dans la voix, Michel Poirier le président de la toute jeune association « les Amis du Château de Sarcignan », qui s’est créée en juillet, est très ému: « les gens sont effarés qu’on puisse démolir un château, rien que le fait qu’on puisse démolir un château, c’est effarant… »  répète-t-il. « Pour nous c’est un point de repère dans l’espace et dans le temps. Enfant, j’ai joué dans ce château… »

Un panneau qui interpelle sur les grilles du château © JPS

Un panneau qui interpelle sur les grilles du château © JPS

Depuis juin dernier, lorsque les riverains ont découvert le panneau permis de démolir sur les grilles du château, ils se sont sentis meurtris et se sont bougés, réalisant 2 pétitions, l’une en ligne (Sauvons le château de Sarcignan ! ) et l’autre sur papier : « il y a une mobilisation très importante sur un site en ligne, on a à ce jour plus de 10 000 signatures et une pétition papier où on a 600 à 700 signatures », ajoute le président des Amis du château de Sarcignan.

Le château de Sarcignac construit de 1860 à 1870 par Alary Lamartinie, notaire à Bordeaux et ancien conseiller municipal de Villenave d'Ornon © Jean-Pierre Stahl

Le château de Sarcignac construit de 1860 à 1870 par Philippe Alary Lamartinie, notaire à Bordeaux et ancien conseiller municipal de Villenave d’Ornon © Jean-Pierre Stahl

Michèle Poirier, son épouse, également membre de l’association confie: « c’est l’ultime combat, on espère encore un délai de notre municipalité pour le sauver. Notre pétition en ligne marche très très bien. » Ce matin, ils étaient une bonne quinzaine à se mobiliser devant le château.

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Pour leur avocat, Il y a deux recours qui seront engagés, un recours gracieux par les citoyens (devant la mairie) et un recours contentieux qui devrait être déposé devant le tribunal administratif si la mairie n’entend pas les arguments qui sont développés depuis 2 semaines

Marie-France Laloue-Labarthe, présdidente de la Société Archéologique de Bordeaux au secours du château de Sarcignan © JPS

Marie-France Lacoue-Labarthe, présidente de la Société Archéologique de Bordeaux au secours du château de Sarcignan © JPS

Marie-France Lacoue-Labarthe, présidente de la Société Archéologique de Bordeaux s’est sentie aussi très concernée et est venue au secours du château de Sarcignan: « Il y a eu un décor inventif tout autour des baies, avec des fruits, des pommes des poires et des raisins car on est ici sur le territoire d’un ancien vignoble… »

« Ce n’est pas Versailles, mais c’est original…c’est un château remarquable il représente une forme d’invention dans le développement du néogothique qui lui -même s’inscrit dans le décor écclectique de la 2e moitié du XIXe siècle ».

Une architecture néogothique remarquable, unique dans la région bordelaise © JPS

Une architecture néogothique remarquable, unique dans la région bordelaise © JPS

Ce château fut construit de 1860 à 1870 par un notaire de Bordeaux et conseiller municipal de Villenave d’Ornon, Philippe Alary Lamartinie, en plein coeur des Graves et aujourd’hui de Pessac-Léognan (dont l’AOC fut créée bien des années plus tard en 1987). A la fin du XIXe siècle, ce château était l’un des prestigieux crus classés de l’appellation Premières Graves, comme son décor (de grappes de raisin) en témoigne encore aujourd’hui. Un  château transmis à d’autres familles, jusqu’à une expropriation par la Communaurté Urbaine de Bordeaux pour la construction de la rocade, avant de le céder à la ville.

Michel Poignonec, 1er adjoint au Maire de Villenave d'Ornon précise que c'est "irrévocable" ! © Jean-Pierre Sathl

Michel Poignonec, 1er adjoint au Maire de Villenave d’Ornon précise que c’est « irrévocable » ! © Jean-Pierre Stahl

Toutefois ce joyau architectural ne correspond pas au projet de la mairie de Villenave d’Ornon. Celle-ci a promis de construire une maison des associations pouvant accueillir les associations caritatives et autres de la ville. Un projet voté et acté en conseil municipal par 35 élus « à l’unanimité » selon le 1er adjoint au maire Michel Poignonec qui précise : « les 200 m2 à l’étage (du château de Sarcignac) sont quasiment inutilisables. Il faudrait investir lourdement et ajouter un bâtiment de 800 m2. Par ailleurs, les associations caritatives ne veulent pas partir du secteur du Pont de la Maye, car bon nombre de bénéficiaires n’ont pas de moyen de locomotion. On a proposé la solution derrière l’Hôpital Robert Piqué mais elles ont dit non. » Pour être tout-à-fait juste, certaines associations avaient vu leurs locaux disparaître avec l’arrivée récemment de la ligne de tramway et il fallait leur trouver une autre solution. La mairie a décidé de détruire ainsi le château et de construire une salle des associations pour 3,2 millions d’euros.

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« Le Conseil Municipal s’est prononcé à deux reprises pour la destruction.Ce n’est pas une décision facile du conseil municipal, on n’est pas des démolisseurs dans l’âme mais cette décision a été mûrement réfléchie pour les finances communales.  Un jeune architecte parisien nous a montré des chiffres farfelus, qui coûterait moins chère de 400 000 €. La décision est irrévocable, c’est ce qui nous anime au premier rang, c’est de livrer la maison des associations de 1000 m2 pour décembre 2016 et là il n’y a plus de temps à perdre, » conclue ainsi le 1er adjoint au maire de la ville.

Rémi Desalbres, le président de l'"association nationale des Architectes du Patrimoine" © JPS

Rémi Desalbres, le président de l’association des Architectes du Patrimoine » © JPS

C’était sans compter l’arrivée depuis quelques semaines de deux associations de sauvegarde du patrimoine reconnues: la SPPEF (Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France, reconnue d’utilité publique), qui intente ce jour le recours contentieux avec Maître de Lagausie devant le tribunal administratif de Bordeaux, et l’Association des Architectes du Patrimoine.

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Son président, très remonté, Rémi Desalbres: « cette démolition annoncée est un véritable acte de vandalisme, c’est la raison pour laquelle des associations nationales de défense du patrimoine se sont mobilisées » Et Rémi Desalbres de confier qu’hier de nombreux intervenants avaient analysé la situation: « ce château peut être sauvé, il est en relativement bon état. L’économie qui pourrait être être tirée de la réhabilitation de ce château est de l’ordre de 400 000 € , on est sur un coup de réhabilitation de 1400 à 1500 € du m2 ». Le président de l’association des architectes du patrimoine annonce un coup de réhabilitation du château de moins de 600 000 €. Des chiffres que le 1er adjoint (qui a rencontré hier une délégation) trouve « farfelus« .

On sent que les uns et les autres ne s’entendent pas. Pourtant, on pourrait sans doute mieux étudier la construction d’une annexe à côté ou dans le prolongement du château. Car une fois que c’est détruit, c’est un crève-coeur pour tous. Tout le monde doit avoir en tête cette destruction de l’église gothique d’Abbeville qui avait sucité l’émoi de la population sur l’instant et bien des années plus tard…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer (intervenants: Michèle Poirier des Amis du Château de Sarcignan, Michel Cotnoir avocat, Marie-France Lacoue-Labarthe présidente de la Société Archéologique de Bordeaux, Michel Poignonec 1er adjoint au Maire de Villenave d’Ornon, Rémi Desalbres président de  l’Association des Architectes du Patrimoine.)

Le Conseil Constitutionnel invalide la publicité sur le vin en tant que patrimoine gastronomique et culturel

La filière vin est déçue car le Conseil Contitutionnel fait s’envoler l’un de ses espoirs de pouvoir mieux communiquer autour du vin en tant que patrimoine culturel et gastronomique. Ces dispositions enfermées dans la loi Macron ont été retoquées. Des réactions vont suivre…

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Le Conseil constitutionnel a retoqué plusieurs dispositions de la loi Macron pour la croissance et l’activité, mais l’essentiel de la loi, notamment la réforme des professions réglementées du droit, pourra s’appliquer. Le Conseil constitutionnel a notamment censuré les articles autorisant le projet d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo, ou le plafonnement des indemnités prud’homales en fonction de la taille des entreprises, ainsi que l’autorisation de la publicité pour le vin.

L’institution se prononçait après sa saisie par des députés et sénateurs concernant 19 articles de la loi, parmi lesquels ne figuraient pas l’une des mesures emblématiques du texte sur l’ouverture des magasins le dimanche, qui pourra de fait entrer en vigueur.

Le Conseil a donc censuré un assouplissement de la communication sur l’alcool, qui ouvrait la voie à une publicité plus libre pour le vin en tant que produit considéré comme lié à un patrimoine gastronomique et culturel.

A l’inverse, le Conseil a validé la quasi-totalité des articles relatifs à la réforme des professions réglementées du droit, comme les notaires, huissiers de justice, etc.

La Loi Macron, que le gouvernement a fait adopter en ayant recours à l’article 49-3, qui permet d’éviter un vote parlementaire, contient également des dispositions sur l’ouverture à la concurrence des lignes d’autocar interurbaines, une réforme du permis de conduire, du financement et de la vie des entreprises, de la banque…

Avec AFP