Alors que l’Union Nationale de la Sommellerie Française tenait aujourd’hui son conseil d’administration à Bordeaux avec une centaine de grands sommeliers de l’hexagone, je vous propose ce focus sur ce métier qui manque de bras. Une profession qui par définition offre beaucoup de débouchés dans la grande restauration, mais aussi une profession qui s’ouvre chez les cavistes, bars à vin et dans la filière de l’oenotourisme. Exemple au lycée hôtelier de Talence.
Ils sont 16 jeunes prometteurs, âgés de 16 à 26 ans, inscrits à la section à la section sommellerie du Lycée Hôtelier de Talence. Tous ou presque ont déjà un premier parcours comme un bac pro en service ou bac technique en hôtellerie, suivi ou pas d’un BTS hôtelier.
Ce matin, c’est pour eux un exercice d’analyse sensorielle, pour lequel ces futurs sommeliers doivent trouver les caractéristiques à l’oeil, puis au nez avant la dégustation en bouche, avant de proposer d’associer ce grand vin blanc à 3 mets.
« Je décèle d’abord des arômes de fruits à chair blanche, un peu de fraîcheur avec des notes zestées et beurrés. Là, on est quand même sur un vin très complexe… », commente Théo Beaupère 20 ans (qui a déjà suivi un bac pro service à Saumur et un BTS hôtellerie-cusisine). « Pour le marier, on ira sur de la langoustine, sur des saint-jacques poèlées avec de la truffe d’Alba, ou des beaux poissons comme des bars de ligne…des mets très travaillés ».
Tous ont la vocation pour suivre cette formation d’un an avec 4 stages (dans les châteaux pour les vendanges et les vinifications, puis chez les cavistes et bars à vin et enfin en restauration dans un grand restaurant ou chez un étoilé). Ils ont déjà un petit bagage après un CAP, un bac technique ou bac pro, puis pour certains un BTS dans le service, l’hôtellerie ou en cuisine.
C’est la passion tout d’abord, car moi je suis issue d’une famille épicurienne où l’on aime bien manger et bien boire. On a l’occasion de rencontrer beaucoup de gens, de travailler de beaux produits et des accords mets-vins très intéressants pour les gens. C’est et l’amour du métier, et l’amour du service », Maude Cohen.
Et Maude, 21 ans, (issue d’un bac techno en Hôtellerie à Lyon, puis d’un BTS hôtellier à Grenoble), de poursuivre : « les dégustations à l’aveugle sont d’autant plus intéressantes, cela nous permet de développer nos sens et de ne pas se faire des idées sur des cépages et sur des assemblages ».
Pour Hugo Fourt, 22 ans (qui a déjà effectué un bac techno en hôtellerie et un BTS hôtellerie et restauration) : « la 1ère qualité de sommelier, c’est d’être humble. Le sommelier a toujours été critiqué pour ses savoirs car les connaissances changent et appellations changent également chaque année, et la relation client bien évidemment ».
Ces jeunes sont promis à la sommellerie classique dans des grands restaurants étoilés notamment mais aujourd’hui il y a toute une variété de métiers : ils peuvent travailler chez des cavistes ou dans des bars à vin, le vin se sert aujourd’hui de manière différente de ce qu’on a connu avant, ils peuvent même se retrouver dans l’oenotourisme », Didier Jeanjean coordinateur de la section sommellerie.
A la fin de leur cursus 100% d’entre eux trouvent un job, car bon nombre ont déjà approchés durant leurs formation par de futurs employeurs.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Rémi Grillot :