16 Déc

Cocorico ! La France a le plaisir d’organiser le concours mondial de sommellerie en 2022

C’est fait ! Notre cher pays a de quoi chanter le chant du coq, puisque nous organiserons en 2022 le concours de meilleur sommelier du monde. De quoi réjouir nos célèbres amis sommeliers au premier rang desquels on trouve Philippe Faure-Brac, le président de l’UDSF et meilleur sommelier du monde 1992 et Serge Dubs autre meilleur sommelier du monde français en 1989.

© UDSF

Mieux qu’aux municipales, la France a été élue ! Elle a été choisie par un vote à bulletins secrets des présidents des associations membres de l’ASI, l’Association de la Sommellerie Internationale. Elle accueillera donc sur son sol béni des dieux, Bacchus en tête, le Concours de Meilleur Sommelier du Monde, du 8 au 13 mai 2022. Dans un peu plus de 2 ans

C‘est un moment de fierté pour notre association  » Philippe Faure-Brac, président de l’UDSF.

« Nous apprécions le vote de confiance de nos pairs en faveur à la fois de nos sommeliers et de la capacité de notre pays à accueillir un concours aussi prestigieux. Bien que notre programme se déroule à Paris, tous les sommeliers de France se joignent à moi pour s’engager à organiser et accueillir cet incroyable événement ».

Voila une nouvelle réjouissante, en espérant qu’un de nos compatriotes puisse à nouveau s’illustrer. Il ne manque pas de talents, mais le dernier en date remonte déjà à quelques années. Nul doute que cette nouvelle aurait fait plaisir aussi à notre ami, le regretté Gérard Basset, meilleur sommelier du monde sous les couleurs de l’Angleterre en 2010.

15 Déc

Côté Châteaux consacre un Numéro Spécial sur le 8e Bordeaux Tasting: les clés du succès de ce village viticole

Bordeaux Tasting vient de fermer ses portes sur un nouveau succès populaire avec 7000 visiteurs. Côté  Châteaux a voulu décrypter ce qui fait le succès depuis 8 ans de ce festival de la dégustation en plein coeur de Bordeaux. Rendez-vous le 23 décembre sur NOA à 20H10 pour ce numéro 12 de Côté Châteaux. Paroles d’amateurs, de connaisseurs, de propriétaires de châteaux et des organisateurs au premier rang desquels se trouve Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins, qui a lancé ce concept.

PAROLE AUX AMATEURS ET CONNAISSEURS

En un week-end, à la mi-décembre, la place de la Bourse se mue en temple du vin. Et Dieu sait que ce temple est fréquenté, de quoi rendre jaloux d’autres églises en ce bas monde. Pas moins de 7000 visiteurs pour cette 8e édition.

Bordeaux Tasting, c’est une super occasion de découvrir beaucoup de vin, on valide, on adore », Marion

Des retrouvailles our Anne avec Andrea Perrin du château de Chevalier © JPS

On croise à Bordeaux Casting de nombreux jeunes amateurs de vin, des étudiants, mais aussi de jeunes actifs et Anne qui a une anecdote singulière : « Lynch Bages, j’aime ça, mais j’ai été baby-sitter de Carbonnieux dans ma tendre jeunesse et j’aimerais bien goûter leurs vins. »

Lilian Barton du château Léoville-Barton au 8e Bordeaux Tasting © JPS

JEAN-PIERRE MESLIER, L’UN DES PILIERS

Au cours de ce premier reportage sur ces amateurs de vins, vous allez découvrir ce qui motive ces passionnés et surtout les belles rencontres qui leur sont permises de faire, avec Lilian Barton-Sartorius la propriétaire de Léoville-Barton : « tous les ans, on est ravi d’être là, on voit vraiment des amateurs et d’échanger c’est très sympathique. »,

Ou encore Coralie de Boüard la Dame de Boüard, Laurent Cisnéros du château de Rouillac ou encore Jean-Pierre Meslier du château Raymond Lafon.

Jean-Pierre Meslier est présent depuis le début, il va nous expliquer pour ce premier plateau sa régularité. S’il est là c’est parce que son château Raymond Lafon est une pépite, l’un des meilleurs Sauternes, qui possède un grand savoir-faire et un terroir magnifique, juste en face de son auguste voisin le château d’Yquem.

 On savait que ça allait être très important, on est des pionniers, on est heureux d’être là chaque année » Jean-Pierre Meslier château Raymond Lafon.

Regardez Côté Châteaux réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot :

MONTAGNE SAINT-EMILION DANS Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot SA BULLE

Mis en avant cette année par Terre de Vins, l’appellation satellite de Saint-Emilion, Montagne Saint-Emilion a trouvé sa juste place au centre de la Place de la Bourse, dans une bulle, protégée ainsi de la pluie du samedi, l’occasion pour ces vignerons (200 au total sur 1600 hectares de vigne) de prouver que cette appellation a des atouts et sait se défendre face à sa grande soeur.

Montagne Saint-Emilion est une appellation connue pour la qualité de ses vins, un village qui touche Saint-Emilion et qui a les mêmes caractéristiques cépages et climat. »

BERNARD MAGREZ ET SA VISION DE BORDEAUX

 

Autre pilier de ce Bordeaux Tasting, présent dès la 1ère édition, le pape de l’excellence: Bernard Magrez. Toujours aussi jeune, il continue de posséder 42 châteaux partout dans le monde (10 pays dont la France), dont 4 crus classés à Bordeaux, tous les 4 présents à Bordeaux Tasting. Il va confier à Côté Châteaux l’intérêt qu’il trouve dans ce rendez-vous incontournable et va évoquer la crise et la concurrence farouche que connaît Bordeaux aujourd’hui.

« Il y a un milieu concurrentiel important à mon avis, des vins étrangers qui font de bons vins et la 2e concurrence vient du Languedoc, ils innovent et sortent des cuvées singulières… » Et Bernard Magrez d’inviter Bordeaux à en faire de même et de se tourner vers l’innovation.

DES MASTER CLASSES DE HAUT VOL

Pierre Lurton avec les millésimes de légende (1995 et 1988) d’Yquem dégustés lors de la masterclass © JPS

Ce qui fait le succès aussi de Bordeaux Tasting, ce sont les cours qui y sont prodigués à travers les ateliers de l’Ecole du Vin. Et pour ceux qui sont vraiment connaisseurs ou passionnés, il y a encore une gamme au dessus, les master classes: énormes !

  Angélus avec Stéphanie de Boüard ce dimanche et hier soir Yquem commentée par son PDG Pierre Lurton en personne, et avec des fans de renom Boris Diaw, célèbre basketteur. « On s’est rendu compte à Yquem qu’il y avait des périodes beaucoup plus pures…dûes peut-être à la qualité des gens mais aussi à la climatologie.

Christophe Chateau du CIVB, Boris Diaw basketteur, Pierre Lurton PDG d’Yquem et Rodolphe Wartel de Terre de Vins © JPS

On essaye de produire des millésimes éclatants » Pierre Lurton Pdg d’Yquem.

Deux fabuleux millésimes ont été particulièrement appréciés de l’auditoire qui ne buvait pas que les paroles de Pierre Lurton, le 1995 et le1988.

Chacune de ses interventions étaient bues comme du petit lait, comme celle-ci : « Un jour Bernard Arnault a annoncé à un dîner : Yquem se tourne vers le bio et la biodynamie, et je compte sur Pierre Lurton pour le faire ! » J’ai rétorqué que cela se ferait sans problème puisque ça fait 40 ans qu’on le fait ! »

En 2016,  l’engouement se mesurait sur des dizaines de mètres © JPS

RODOLPHE WARTEL LE MAGICIEN DE BORDEAUX TASTING

3e grand invité de cette émission Côté Châteaux, Rodolphe Wartel le directeur de Terre de Vins qui a lancé cet événement, reproduit à Lyon et à Paris avec les champagnes. Il fait figure de magicien car il a réussi à faire un énorme événement qui rassemble chaque année 7000 à 8000 personnes, sur 6 sites autour de la place de la Bourse.

Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins en 2015 © JPS

La Magie, ce n’est pas moi, ni mon équipe, ce sont les grands crus de Bordeaux, on ne pouvait pas prédire le succès mais la magie, on la doit d’abord à ces domaines » Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins.

Chaque année, Bordeaux Tasting a réussi à monter en gamme, partant de la découverte des pépites de Bordeaux, aujourd’hui il faut y ajouter les autres appellation et grands vignobles comme Pomerol, Montagne, les Bios, les champagnes, Cognac, les vins étrangers…

Saskia de Rothschild et Rodolphe Wartel de Terre de Vins au Café de la Bourse © JPS

Et puis chaque année, il y a une nouvelle idée comme le Café de la Bourse, le nouvel endroit où l’on cause, avec de nombreux invités passionnés comme Rémi Lamerat ou Saskia de Rothschild, la trentaine, qui dirige désormais le célèbre château Lafite-Rothschild, succèdant au Baron Eric.

A L’ESPACE SAINT-REMI, LE CHAMPAGNE EST ROI

A deux pas du Palais de la Bourse, Cyril Bleeker maître sommelier, membre de l’UDSF et responsable de CAFA Formations à Bordeaux, nous sert de guide et commente spécialement pour Côté Châteaux les champagnes qui feront le bonheur des amateurs sur les tables de fête. C’est une délégation de 25 grands noms de Champagne qui ont fait le déplacement pour faire découvrir leurs fabuleux champagnes.

A l’Espace Saint-Rémi, le casting champagne à l’aube des fêtes de fin d’année avec les maîtres sommeliers Cyril Blecker

« Ce que j’aime dans le champagne, on observe de nouvelles tendances avec des petits vignerons, qui vont faire des cuvées exclusives avec du 100% pinot meunier ou des cuvées parcellaires, et aussi avec les taux de dosage de sucre moins importants et plus digestes », Cyril Bleecker, Maître Sommelier.

Côté Châteaux vous présente à cette occasion de passer de très bonnes fêtes de fin d’année et de savourer ce numéro spécial Bordeaux Tasting réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot, le 23 décembre prochain sur la chaîne NOA 100% Nouvelle Aquitaine à 20H10 et ci-dessous:

14 Déc

Cantenac Brown, 3e cru classé de Margaux, devient la propriété de la famille Le Lous

C’est l’un des plus beaux châteaux du Médoc et de l’AOC Margaux. Cantenac Brown, 87 ha dont 48 en AOC Margaux vient d’être cédé à la famille Le Lous. Il était dirigé par José Sanfins. Le montant de la transaction très importante n’a pas été dévoilé.

© Cantenac Brown

Cantenac Brown, c’est un fameux 3e cru classé 1855, un fleuron de l’appellation Margaux. 48 hectares de vignes en AOC Margaux (65 % Cabernet Sauvignon / 30 % Merlot / 5 % Cabernet franc) et un parc arboré exceptionnel, qui offre un écrin de nature préservée en plein coeur du Médoc.

Ce château a été fondé en 1806 par John Lewis Brown, négociant écossais, grand amateur de vin, il lui a donné une architecture unique mariant brique et pierre. Un joyau qui en a fait craquer plus d’un. Bernard Margrez était intéressé mais le prix était semble-t-il trop important pour bon nombre. C’est finalement Trsitan Le Lous, ingénieur agronome de 40 ans qui s’est porté acquéreur avec sa famille, dans un but de développer et rendre ses lettres de noblesse à ce 3e cru classé de Margaux.

La découverte de Chateau Cantenac Brown est avant tout une histoire de cœur. L’apparition de ce château de style Tudor dominant l’estuaire de la Gironde et ses brumes matinales est à chaque fois pour moi un moment d’émotion extraordinaire » Tristan Le Lous

Le terroir de Cantenac Brown ets fait de graves qui redistribuent la chaleur et la luminosité, permettant une maturation optimale des raisins. Depuis José Sanfins, la propriété s’était engagée vers une viticulture respectueuse de l’environnement, favorisant une agronomie moderne et proche de la nature. Une démarche et un vin de qualité que le nouveau propriétaire va encore amplifier avec notamment la construction d’un nouveau chai et d’un cuvier adapté à faire du parcellaire.

« Ce projet répond à une passion familiale pour les vignes et à un goût que je nourris pour les grands vins, notamment pour la région de Bordeaux que j’ai appris à connaître grâce à mon épouse originaire de la région. Château Cantenac Brown est l’un des joyaux du Médoc. En tant qu’ingénieur agronome, je porte beaucoup d’ambition pour ce grand cru, compte-tenu de la qualité exceptionnelle de son terroir. Notre défi, avec l’expertise reconnue de José Sanfins et de toute l’équipe, sera d’apporter une précision millimétrique à chacune des étapes du parcours technique de fabrication pour élaborer, année après année, l’un des meilleurs vins de Margaux », explique Tristan Le Lous.

12 Déc

Starck signe la nouvelle affiche de Bordeaux et de ses Grands Crus Classés en 1855

Elle va être officiellement dévoilée ce soir au Ministère des Affaires étrangères. C’est le designer Philippe Starck qui cette fois a accepté de donner un coup de jeune à l’affiche des 1855, après le tableau des façades de châteaux par le peintre Carl Laubin et la photographie des bouteilles et des mains des 1855 par Yann Arthus-Bertrand.

Sylvain Boisvert dévoilant l’affiche signée Starck © JPS

En avant première, Sylvain Boisvert dévoile pour Côté Châteaux cette très belle affiche signée cette fois-ci par le designer Philippe Starck. Une magnifique affiche rouge et or, aux couleurs des grands crus classés du Médoc (et Pessac (Haut-Brion)) et de Sauternes, avec la liste des 87 GCC par ordre établi en 1855. Joint par téléphone, le président des Grands Crus Classés 1855 Philippe Castéja donne son avis sur cette réalisation:

C’est superbe, c’est quelque chose de moderne, cela reflète le mouvement du vin, » Philippe Casteja président du Conseil des Grands Crus Classés de Bordeaux en 1855.

« Ce qui est formidable, c’est que pour la 1ère affiche on a eu « le tableau des façades des GCC » par le peintre Carl Laubin, on y voyait les châteaux, les crus classés, réalisés pour une exposition au centre Georges Pompidou, et puis il y a eu cette vision l »es GCC 1855″ des bouteilles et des mains par Yann Arthus-Bertrand, qui sera présent ce soir, et voici cette nouvelle affiche par Philippe Starck: elle est d’une grande modernité, où l’on voit le vin qui bouge dans l’affiche, » commente Philippe Castéjà.

Et Sylvain Boisvert de compléter : « en 1989, le peintre anglais nous avait proposé de réunir tous les châteaux des Grands Crus Classés 1855 en une seule toile, une peinture assez grande, avec au sommet les 1ers et en bas les 5e crus classés. Le Conseil avait organisé un jeu concours pendant les années 90, avec un numéro pour remporter un caisse de vin. Quant à la toile, elle avait été vendue chez Sotheby’s New-York pour 100000$ ».

« Quelques années plus tard, les propriétaires voulaient quelque chose avec des bouteilles, et donc on a fait appel au photographe le plus connu du moment en 2006 Yann Arthus-Bertrand, qui a voulu humaniser les bouteilles avec des mains qui les tenaient. On a vendu 11000 affiches dans 57 pays et à l’Office de Tourisme de Bordeaux, c’est l’affiche qui se vendait le plus devant la Place de la Bourse. »

Après un peintre, un photographe, on s’est dit qu’un designer, l’un des plus grands créateurs français, c’était forcément Philippe Starck », Sylvain Boisvert directeur Conseil des Grands Crus Classés en 1855.

Cette affiche fait à la fois dans la sobriété, le message et la complexité. Sobriété car « elle reprend la liste des crus classés 1855 dans l’ordre du classement, d’un côté les vins rouges les Médoc avec en prime Haut-Brion à Pessac, et de l’autre les vins de Sauternes et Barsac ». 87 au total.

On a eu les façades, les bouteilles et maintenant les noms. Tout cela a de la cohérence, on a laissé bien sûr libre court à l’artiste, au designer de s’exprimer » Sylvain Boisvert.

Le message est ainsi simple, mais très efficace, avec une beauté dans le choix des couleurs et des reflets rouge et or, une affiche lenticulaire, avec une durée de vin bien plus grande que les précédentes.

C’est ce soir au Ministère des Affaires Etrangères que cette affiche va être dévoilée: « c’est un symbole, à Paris, dans un lieu magnifique construit en 1855, c’est le siège aussi du Commerce Extérieur, partenaire de Goût de France, créé par Laurent Fabius, qui organise des dîners à la française dans le monde entier le même jour, on sponsorise chaque ambassade avec nos vins. » Il y aura ce soir d’ailleurs une vingtaine d’ambassadeurs, les Grands Crus Classés en 1855 et bien sûr Philippe Starck.

ET VOICI L’INTERVIEW PAR COTE CHATEAUX DE PHILIPPE STARCK:

1) Qu’est-ce qui vous a incité, Philippe Starck, à participer à ce nouveau projet d’affiche ?

« Le vin fait partie de mon ADN familial ; ma mère avait une cave extraordinaire, mon père s’aventurait sur des vinaigres rares, nous avions des cousins Champenois.
J’ai été habitué très jeune à boire du vin – c’était une autre époque – et j’ai des souvenirs de mariages extraordinaires où il y avait tellement de bouchons de champagne par terre que l’on ne voyait plus la pelouse. »

2) Comment vous est venue l’inspiration de cette nouvelle affiche, qu’avez-vous voulu exprimer ?

« Lorsque je réalise un projet, je cherche toujours à trouver le cœur, l’âme, le centre du sujet. Ici, je ne me suis pas intéressé à la bouteille ou aux étiquettes mais au vin, seulement le vin.

Philippe Starck, Sylvain Boisvert et Yann Arthus-Bertrand jeudi soir au ministère des affaires étrangères

J’ai pénétré à l’intérieur du liquide, dans sa chair, et j’ai recréé les mouvements de ce fluide incroyable à l’aide de techniques lenticulaires : le moment où l’on verse le vin de la bouteille au verre, les mouvements d’ombres et de lumières, ces plis comme du tissu, Je crois que c’est la première fois que l’on fait un portrait de ce fluide appelé vin« , Philippe Starck, designer.

3) Que représente(nt) pour vous les crus classés ou le classement de 1855 ? Sobriété, finesse et complexité, n’est-ce pas les caractéristiques communes de cette affiche et des crus classés 1855 ?

« Les Grands Crus sont un autre monde, une rencontre entre le radical et le classique, toujours empli de mystères. J’aime les grands Bordeaux car ce sont de beaux produits de l’intelligence humaine. Ce ne sont pas des produits théorisés ou préfabriqués, c’est avant tout de l’histoire, l’histoire de notre humanité. »

Manifestation devant la chambre d’agriculture de la Gironde

Ce matin, des associations de riverains et anti-pesticides se sont rassemblées devant la Chambre d’Agriculture de la Gironde, en signe de protestation. Elles n’ont pas été conviées à une réunion de concertation sur la délimitation des zones de non-traitement.

La manifestation devant la chambre d’agriculture © France 3 Aquitaine

Un rassemblement de contestation a eu lieu ce matin à 10h devant le siège de la chambre d’agriculture de la Gironde. A l’ordre du jour, « la charte des riverains » pour laquelle les acteurs sont appelés à réfléchir et trouver des solutions, à la demande de Mme la Préfète.

Les associations dénoncent le fait de ne pas avoir été conviées, alors qu’elles s’estiment être des forces e propositions sur la question et l’exposition des riverains face aux pesticides de synthèse en agriculture et viticulture, précisant que « l’eau, la terre et l’air sont des biens communs ».

Dans un communiqué envoyé il y a plus d’une semaine, une dizaine d’associations comme Générations Futures, Alerte aux Toxiques, mais aussi la FCPE Gironde, le Collectif de Parents d’Elèves de Parempuyre,  soulignaient « depuis le projet de ZNT du Ministère de l’Agriculture, l’exposition des riverains aux pesticides synthèse n’a jamais été aussi présente dans l’actualité les esprits. Les arrêtés municipaux anti-pesticides reflètent l’inquiétude grandissante d’une société civile et d’une réelle volonté politique de certains édiles de protéger la santé de leurs concitoyens, dont les plus vulnérables, les enfants. »

« Je ne vois pas pourquoi il y aurait d’un côté une réunion avec les « environnementalistes » ou les personnes qui sont militantes anti-pesticides et de l’autres les institutionnels de la viticulture, tout le monde doit être autour de la table », confiait Valérie Murat d’Alerte aux Toxiques au micro de Jean-Claude Lacoste et Maruki Dury de France 3 Aquitaine .

Ces associations souhaitent avant tout une représentativité pour participer au débat et non rester dans des « situations qui accentueront immanquablement le clivage entre les populations de professionnels et les riverains. »

« Nous souhaitons d’abord discuter avec des associations représentatives à un niveau départemental, ces associations-là ne sont pas départementales mais locales, Info Médoc c’est le Médoc, Alerte aux Toxiques c’est l’Entre-Deux-Mers, donc nous allons travailler avec Générations Futures, avec la Sepanso et Phyto Victimes », confie Patrick Vasseur vice-président de la Chambre d’Agriculture de la Gironde.

Mais l’association Photo Victimes semble être charentaise, de quoi agacer encore davantage les militants des associations tenus à l’écart.  De nouvelles pistes de réflexion seront abordées lundi, cette fois avec une invitation pour les associations.

11 Déc

Corbeyran et Horne racontent en BD Liber Pater

C’est un projet qui tenait à coeur à Corbeyran, ce scénariste de BD qui a déjà écrit de nombreux ouvrages liés au monde du vin, comme la série « Châteaux Bordeaux » ou encore « Vinifera, la grande histoire de la vigne et du vin ». Avec Horne, ils racontent là l’histoire de Loïc Pasquet depuis ses origines poitevines jusqu’à son aventure en terre de Landiras où il a réintroduit des vignes « franches de pied » d’avant phylloxéra pour accéder au « goût du vin retrouvé ».

Liber Pater, en « monochrome lie de vin, de circonstance », selon Corbeyran, écrit avec Horne aux éditions Glénat

C’est une BD écrite avec le sens de l’écoute et cet amour de raconter et faire partager une histoire. Corbeyran s’est ainsi plongé dans l’histoire de Loïc Pasquet, ce vigneron atypique de Landiras, moitié « fou », moitié génie, qui aujourd’hui vend son vin le plus cher au monde.

Tout démarre dans la région de Poitiers d’où est originaire Loïc Pasquet, l’auteur vous retrace quasiment l’histoire de l’humanité pour arriver à cet homme de Néanderthal, ce fils d’Aliénor d’Aquitaine, ce descendant…non sans rire, ce fils de parents tout à fait normaux, qui a vécu une jeunesse heureuse, avec comme grand-parents des paysans, des terriens (« je traîne avec des vaches, des chèvres et des cochons »), qui lui ont donné le goût de cultiver l’authentique. Mais cette introduction est menée de manière assez drôle et répond aux détracteurs de Pasquet qui en font parfois un être malin, fils de Satan et de Lucifer, il n’y a guère que la rime qui marche car il produit du Liber Pater.

J’ai écouté ce qu’avait à raconter Loïc : son enfance, son parcours, ses passions et ses ambitions et j’en ai fait une BD » Corbeyran

Interrogé par Côté Châteaux, l’auteur explique comment lui est venu cette idée: « on s’est rencontré avec Loïc sur le salon du livre en vigne au Clos Vougeot, je venais dédicacer Châteaux Bordeaux et lui son livre, Jacques Glénat le connaissais aussi, l‘idée nous est apparue évidente de faire un roman graphique, plus qu’une BD, un one shot comme on fait un documentaire. J’ai fait un vrai travail journalistique, à écouter la personne sans avoir à la juger, et essayer de raconter une histoire objective. On s’est rencontré plusieurs fois chez lui dans ses vignes et dans son chai, sur 2 ans, j’ai eu la chance de déguster plusieurs fois du Liber Pater. »

Son enfance, ses origines expliquent, comme pour tout le monde, ses traits de caractère qui se reflètent aujourd’hui dans son travail quotidien. Il a suivi de hautes études pour finalement finir vigneron. On y apprend qu’à 18 ans, passionné de vin et de pépites qu’il recherchait constamment, il était à la tête d’une collection d’un millier de vins…et l’idée qui germe en lui qu’un grand vin est un vin qui dure dans le temps.

La genèse de Liber Pater a été aussi un projet que Loïc Pasquet avait depuis longtemps en tête: déjà, jeter son dévolu sur un lieu « cet endroit est un anticlinal » (un lieu formé en même temps que les Pyrénées), au terroir atypique et complexe avec du sable, de la grave et des coquillages, un endroit où de la vigne était plantée avant le phylloxéra et sur lequel Loïc Pasquet va avoir cette démarche de rechercher à planter du franc de pied, de la vigne non greffée, en allant rechercher les cépages anciens auprès de l’Institut Français de la Vigne et du Vin, notamment du cabernet sauvignon, du tarney coulant, du saint-macaire et du castes.

« Je trouve que sa démarche va dans le bon sens, son idée de planter des vignes franches de pied, c’est une bonne idée », poursuit Corbeyran.

J’aime sa démarche de retrouver le goût de l’endroit où l’on est, c’est une méthode louable, sa démarche est absolument remarquable », Corbeyran.

 

Et Loïc Pasquet d’expliquer qu’au final le cépage doit s’effacer quelque peu car c’est vraiment le goût du lieu qui est primordial. Après avoir planté quelque 20000 pieds à l’hectare, écouté les conseils de François un voisin et ami vigneron, lui aussi en dehors des sentiers battus, il a imposé son style de production depuis son premier millésime en 2007, laissant par exemple les mauvaises herbes pousser entre ses rangs de vigne, juste mangées par ses chèvres, mais sans jamais utiliser de désherbants… Dans la BD, ses déboires avec l’INAO et la justice sont aussi évoqués, notamment on lui reprochait le fait de ne pas avoir désherbé comme le faisaient la plupart de ses voisins, lui était à l’époque en avance peut-être sur son temps, il considérait aussi que la concurrence de l’herbe à sa vigne portait plus de complexité à son vin, dans la recherche du vin fin…On y évoque aussi les jalousies et les saloperies qui lui ont été faites comme couper ses pieds de vignes…

Aussi me suis-je permis de demander à Corbeyran si cet ouvrage était plus une recherche de réhabilitation ou une recherche sur sa démarche : « moi, je ne veux réhabiliter personne, je trouve la question intéressante, j’y vais sans a priori, j’écris une histoire, chacun se fera une idée du personnage en ayant lu le bouquin, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui, c’est pour cela c’est un roman graphique. Une fois qu’on l’a lu, on le place sur la table et on en discute, on commence à en débattre. Vous ne saviez pas tout sur Loîc Pasquet, là il vous dit ce qu’il a au fond des tripes, maintenant on peut en discuter, c’est un objet de débat et un ouvrage d’ouverture.« 

Des débats, il va y en avoir prochainement car Loïc Pasquet va accueillir les 16 et 17 janvier prochains la « Rencontre des Francs » à Landiras avec comme il aime à le dire ceux qui font du franc de pied comme lui mais aussi ces francs ancêtres des Français. « C’est la première fois depuis 140 ans qu’on va pouvoir comparer les greffés et les francs de pied. On a 25 vignerons de l’Europe entière, de la France, Bourgogne et de la région avec Palmer », me confiait ce matin Loïc Pasquet.

Quant à la BD Liber Pater, « c’est un vrai succès, on a vendu 6000 exemplaires en 6 semaines, on est content, c’est top », continue Loïc Pasquet. Tiens une idée de cadeau à Noël, pourquoi pas ?

10 Déc

Et voici le vin chaud au Sauternes by Lafaurie-Peyraguey

L’été c’est avec des glaçons, l’hiver en vin chaud. David Bolzan et le chef Jérôme Schilling ne manquent pas d’imagination pour toujours mettre le Sauternes au goût du jour et du moment. En cette période de marché de Noël, il allait de soi de sortir le vin chaud au Sauternes…Et une fois de plus, c’est bluffant.

Le vin chaud au Sauternes by Château Lafaurie-Peyraguey © JPS

« Voulez-Vous qu’on aille prendre un verre de vin chaud ? », encore une réplique culte des Bronzés font du Ski dont on fête les 40 ans, réplique que l’on va pouvoir réinterpréter: « un verre de vin chaud au Sauternes…Monsieur Dusse ? »

Dans le costume du guide haute montagne David Bolzan, le directeur des vignobles Silvio Denz, qui ne cesse de faire preuve d’inventivité, quitte à faire du hors piste avec à l’origine le Sweet’Z ce Sauternes avec zeste d’orange et des glaçons qu’il a lancé et qui fait un tabac, puisque de nombreux producteurs de Sauternes ou d’autres vins liquoreux le copient désormais. Aujourd’hui, de nouvelles pistes s’ouvrent en Sauternais et tous vont se mettre à faire le travail de damage  Là, alors que la neige n’est pas encore tombée sur Lafaurie-Peyraguey, c’est le chef Jérôme Schilling et David Bolzan qui ont eu cette idée fabuleuse de vin chaud au Sauternes, pour rendre hommage à la magie de Noël.

Ils ont ainsi inventé le Christmas Sweet’Z, à déguster au bar du Château ou au restaurant Lalique. Une recette traditionnelle avec La Chapelle le second vin de Lafaurie-Peyraguey, de l’anis étoilé, de la cannelle, un zeste d’orange et quelques clous de girofle, sans ajouter de sucre  rien que du naturel.

Un vin chaud qui cadre totalement avec l’ambiance marché de Noël que le chef venant d’Alsace a voulu reproduire au sein du Château Lafaurie-Peyraguey, et qui sera en service samedi 14 décembre à partir de 11h30 et dimanche 15, ainsi que le week-end suivant.

Et bien sûr, cela n’empêche nullement d’apprécier le vin de Sauternes à n’importe quel moment et avec de nombreux accords mets et vins, notamment pour les fêtes de fin d’année.

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

« Solidarité, partage et bienveillance »: quand les Bouffons de la Cuisine et les amis de Michel Trama mettent du baume au coeur pour Noël

Il y a du Coluche en lui. « C’est l’histoire d’un mec… », un Michel, un chef, un chef étoilé, qui veut partager les beaux moments de Noël en mettant sa passion de la cuisine et son savoir-faire, ainsi que ceux de ses amis chefs cuisiniers de France, au service des plus démunis. Histoire d’offrir un beau repas de fête en cette fin d’année, à toutes ces personnes identifiées par des associations de solidarité qui oeuvrent au quotidien pour les aider.

Caroline Miquel, jardinière, le chef Michel Trama, et Marie Borgel et le chef Nicolas Magie du © Saint-James hier soir à Bouliac (Gironde)

Son nom: Michel Trama, chef 2** au Guide Michelin à Puymirol dans le Lot-et-Garonne : « ce que je fais ce n’est pas pour qu’on parle de Michel Trama, je ne fais pas dans l’égo. Je veux juste faire parler des Bouffons de la Cuisine. »

« C’est une belle association, d’amis chefs cuisiniers, j’aimerais qu’il y ait un bel élan de solidarité incarné par les Bouffons de la Cuisine et tous ces bénévoles pour ne pas oublier ces gens-là. Il y beaucoup de gens dans la rue, dans le besoin, on le voit tous les jours ».

© Nicolas Magie et Caroline Miquel en pleine préparation hier soir ce dîner de Table de Noël au Saint-James

Ce sont donc une vingtaine de repas qui sont offerts depuis fin novembre et durant tout le mois de décembre partout en France. Pas mal dans le Sud-Ouest, hier midi à Boé, ou encore hier soir au Saint-James à Bouliac avec le chef 1* Nicolas Magie et Marie Borgel, mais aussi le 12 décembre à Marmande, en Bretagne, en Alsace, ou encore la semaine prochaine à Nîmes et Cannes : « on en fait partout et autant qu’on nous en demande… »commente encore Michel Trama.

L’année prochaine, on va faire les Bouffons de la Cuisine avec une soupe et un bout de pain, avec des food-trucks, dans les rues des villes », Michel Trama.

Quand on voit les Restos du Coeur, une superbe initiative de Coluche, qui ne devait qu’être éphémère, et qui aujourd’hui est une association incontournable qui sert chaque année des millions de repas, quand on voit aussi le travail effectué par la Banque Alimentaire, le Secours Populaire ou Secours Catholique, on se dit qu’on est loin d’avoir éradiqué la pauvreté en France et les gens qui ont besoin d’une aide momentanée ou au quotidien pour vivre décemment. Faut-il le rappeler on n’a jamais connu autant de personnes vivant sous le seuil de pauvreté et aussi dans la rue… C’est triste mais c’est la dure réalité. A chacun de réfléchir à un geste de partage, en son âme et conscience, Michel lui a créé les Bouffons de la Cuisine il y a deux ans, et c’est une initiative merveilleuse.

Ils sont nombreux ces chefs et bénévoles partout en France à réponde à l’appel des Bouffons pour cuisiner en faveurs des démunis

Chaque midi, chaque soir, il essaie avec ses amis cuisiniers et de nombreux bénévoles de redonner du baume au coeur des gens, en mettant de l’ambiance, il faut voir comment il mouille le maillot le gars, il cuisine, il filme en direct sur Facebook, il fait le show, il réchauffe les coeurs, il a de l’humour, il a ses humeurs, ils un coeur, gros comme cela, et il mérite des acclamations, des vivas, car sa démarche est humaine avant tout: « on partage avec vous le pain, ce n’est pas religieux, mais c’est essentiel. »

Avec Michel Trama, Gilles Goujon, Pascal Sagot et l’Hôtel Restaurant Le Parc Franck Putelat, à Carcassonne.

« Solidarité, partage et bienveillance, c’est l’ADN de la cuisine et des Bouffons de la Cuisine,  » commente Michel Trama pour Côté Châteaux, en son nom et celui de ses amis, tous vêtus de blanc, comme des anges: ce sont juste les Bouffons de la Cuisine. UN GRAND BRAVO.

07 Déc

Champagne : et si on dégustait un petit Pol Roger de 1900 ?

En février 1900 les caves de la prestigieuse maison de Champagne Pol Roger à Epernay s’étaient effondrées. Un accident industriel qui avait enfoui à jamais, croyait-on à l’époque, 1,5 millions de bouteilles et 500 fûts. Presque 120 ans plus tard une petite centaine de bouteilles a été retrouvée. Trois d’entre elles ont été dégustées par des experts du vin.

Francis Mainguet est à la manoeuvre, sous les feux des projecteurs. Tout le monde retient son souffle…Entre les mains du maître du dégorgement une rescapée de l’éboulement de 1900 de la Maison de Champagne Pol Roger. « Si je vais trop profond, je peux casser le goulot, et la bouteille, elle casse, oui car les verres soufflés à la main étaient fragiles… » confie Francis Mainguet, responsable du dégorgement des bouteilles 1900.

Ensevelies dans la craie pendant 118 ans, cette bouteille et une centaine d’autres sont découvertes en septembre 2018, lors d’opérations de sondages en vue de travaux d’agrandissement. C’était alors une fort agréable surprise de retrouver ces bouteilles qu’on pensait à tout jamais perdues, il y avait 1,5 millions de bouteilles en caves.

Ces vins sont partis sous l’éboulement, 3 mois après la mort de Pol Roger…Aujourd’hui on a la chance d’avoir la 4e, 5e ou 6e génération de la famille qui peut goûter ce vin, c’est un instant d’émotion… En plus les vins sont incroyablement conservés », Laurent d’Harcourt président du directoire de la Maison Pol Roger.

Entre 15 et 20 minutes sont nécessaires pour recouvrer ce magnifique breuvage : « beaucoup d’émotion, c’est impressionnant, très surpris du vin et du bouchon pour un vin de 1900 et même un petit peu avant… » selon  Francis Mainguet.

Bon vin très pur, pas de dépôt, on vient de le dégorger évidemment », Christian Billy petit-fils du fondateur.

On s’attend à quelque chose de vineux, presque un peu lourd, presque un peu pompeux et en fait on a une petite note d’agrumes, un petit côté zest, c’est impressionnant d’avoir cela encore 119 ans après », commente Damien Cambres, chef de Cave de la Maison Pol Roger.

Avec le temps l’effervescence de ces vieux millésimes a disparu. Et l’histoire s’est répétée, car un mois après avaoir révélé ces bouteilles ensevelies, la galerie s’est à nouveau effondrée…

Par Sophie Dumay et Xavier Clayes, confrères de France 3 Champagne-Ardennes, regardez aussi leur reportage :

Spéciale dédicace de Côté Châteaux à Sir Winston Churchill, grand amateur de Pol Roger.

06 Déc

« Mois sans alcool », le défi de janvier aura lieu sans l’Etat

L’opération « Mois sans alcool » aura bien lieu en janvier malgré l’absence de soutien de l’Etat, ont assuré mardi une vingtaine d’associations qui animeront cette campagne destinée à faire « une pause » dans sa consommation.

Image d’illustration © JPS

Des associations et des médecins addictologues avaient dénoncé l’abandon d’un projet gouvernemental sous la pression, selon eux, du lobby du vin.

Aussi, plusieurs associations ont décidé de s’unir « pour promouvoir cette campagne inédite » en partenariat avec Alcool Change UK, à l’origine du concept de « Dry January », organisé au Royaume-Unis depuis 2013, indiquent-elles dans un communiqué.

Elles invitent à « relever le Défi de janvier: soit une pause d’alcool pendant un mois pour donner du répit à votre corps (et votre porte-monnaie) mais également faire le point sur la place qu’occupe l’alcool dans votre quotidien et votre sociabilité ». « Les bénéfices sont prouvés: perte de poids, meilleur sommeil, regain d’énergie, meilleure concentration et, à terme, une consommation d’alcool mieux maîtrisée », selon les associations.

Cette opération se décline sur le web (www.dryjanuary.fr) et les réseaux sociaux. Parmi les signataires, le Fonds Actions Addictions, des associations d’addictologues (SFA, FFA et ANPAA…), la Ligue contre le cancer, la mutuelle MGEN, ainsi que des associations de patients, d’usagers de la santé, d’étudiants (France Assos Santé, Aides, France patients experts, la Fage …) et de lutte contre les addictions en entreprise (Adixio).

L’agence sanitaire Santé publique France n’a jamais annoncé officiellement le lancement de cette opération de sensibilisation aux risques de l’alcool. Mais une source interne avait indiqué en novembre à l’AFP que le projet avait effectivement été préparé et aurait dû être officiellement dévoilé très prochainement, pour un lancement en janvier

Le projet de « Mois sans alcool » « n’avait pas été validé par le ministère de la Santé », avait affirmé le 21 novembre la ministre Agnès Buzyn. Elle avait ajouté que la campagne était « en train d’être travaillée » et qu’elle ne lui avait « pas été proposée ».

La perspective de l’adaptation en France du « Dry January » sous l’égide des pouvoirs publics suscitait depuis plusieurs semaines l’opposition du lobby de l’alcool.

Le 14 novembre, lors d’un déplacement en Champagne, le président de la République Emmanuel Macron a rencontré des représentants de la filière. « Vous pouvez faire savoir qu’il n’y aura pas de Janvier Sec, nous a-t-il dit », avait alors assuré le coprésident du Comité Champagne, Maxime Toubart, au site spécialisé Vitisphère.

Interrogés par l’AFP le 20 novembre, les services de l’Elysée n’avaient ni confirmé ni infirmé ces propos prêtés au président.

France Assos Santé, qui indique regrouper 85 associations de malades et d’usagers de la santé, a par ailleurs rendu publique lundi une lettre au président de la République, où elle lui demande de « clarifier sa position ». « Nous comptons sur votre engagement pour que cette campagne de Santé publique France soit bien à l’agenda
du début de l’année à venir, et que tout cela n’est qu’un affreux malentendu », ajoute l’association.

AFP