24 Sep

Michel Guérard rend hommage à Pierre Troisgros disparu

C’était « une bande de copains façon Georges Brassens » commente ce matin Michel Guérard qui en faisait partie avec Jean et Pierre Troisgros (chef 3 étoiles de Roanne), mais aussi Paul Bocuse, Raymond Oliver. Des cuisiniers qui incarnaient dans les années 60-70 le renouveau de la gastronomie française, tranchant avec l’ancienne école d’Auguste Escoffier. Il revient avec Ludivine Tachon, et Thierry Guardet sur cette amitié qui le liait à Pierre Troisgros et cette disparition.

« Pierre avait une bonhommie, paysanne au sens noble du terme, il avait en boutonnière un éternel sourire qui n’était pas sans malice… », commente ce matin le chef triplement étoilé Michel Guérard, célèbre chef des Prés d’Eugénie à Eugénie-les-Bains. « Et puis il avait ce don de décrire les personnages et les situations, on n’avait pas besoin d’avoir fait l’Ena pour le comprendre…C’était net, précis, cela tombait juste. »

« On était une bande de hussards, qui étaient regardés d’un drôle d’œil par les autres cuisiniers de l’époque… C’était une bande de cuisiniers mais aussi une bande de copains aussi, des copains heureux de vivre avec les autres, voilà… On a vécu une période joyeuse, on se téléphonait, on se racontait ce que l’on avait fait en cuisine, c’était incroyable, il y avait une camaraderie très forte. »

Ils incarnaient la nouvelle génération qui allait bousculer la gastronomie française et la faire entrer dans une nouvelle ère : « nous étions un petit peu las d’avoir subi la cuisine d’Auguste Escoffier qui se répétait de décennies en décennies, et qui ne changeait jamais…Donc, à quelques-uns mais sans nous connaître, on avait décidé de rompre avec cela, et on s’est retrouvé tout naturellement mais peut-être aussi grâce à Paul Bocuse, qui lui le premier a été le grand rassembleur. Une bande de copains façon Georges Brassens, c’était merveilleux »

Michel Guérard © Thierry Guardet-France 3 Aquitaine

Parmi les plats emblématiques qu’a initié le chef Pierre Troisgros, il y avait son fameux saumon à l’oseille : « c’est très caractéristique de ce que fut cette nouvelle cuisine française, les poissons étaient surcuits à l’époque… Il avait imaginé faire une grosse tranche de poisson, une espèce d’escalope comme il l’appelait, qu’il faisait cuire en aller-retour dans une poële, c’était rosé à l’intérieur, le poisson n’avait rien perdu de son parfum, c’était moelleux. Et puis, il l’arrosait d’une sauce crème toute bête, et l’acidité, il avait remplacé le citron par l’oseille…C’était simple, c’était génial, il fallait y avoir pensé tout simplement. »

Faire plaisir aux autres, ce n’est pas employer les mêmes recettes à perpet…, c’est justement tenter de les renouveler et de surprendre. »

Quant à la transmission, « Pierre Troisgros était heureux que Michel son fils, accompagné de sa femme Marie-Pierre, et de ses enfants César et Théo, aient construit et perpétué l’univers Troisgros dans un autre décor, c’est formidable. »

Quant à la nouvelle apprise hier, « j’ai été très très triste, vous pensez-bien, mais quand on a un certain âge, on sait qu’on ne va pas durer, on va partir et moi je pars dans l’esprit de retrouver bientôt tous ceux qui m’ont précédé. »

Propos recueillis ce matin par Ludivine Tachon et Thierry Guardet.

Coronavirus : bars et restaurants menacés à nouveau de fermer après 22 heures à Bordeaux

Bordeaux reste dans l’expectative avec les déclarations hier du Ministre de la Santé. Olivier Véran a placé Bordeaux en zone d’alerte renforcée, comme d’autres villes en France. Dans ces villes, les bars devraient fermer pour 22 heures, quid des restaurants ? D’ici demain, la préfète de Gironde devraient prendre des mesures et éclaircir la position du Gouvernement. Réactions de restaurateurs et patron de l’UMIH Gironde et de Philippe Etchebest.

Hervé Valverde,  au Bistro du Sommelier en septembre 2019- JPS

« Il faut qu’il arrête ! », Hervé Valverde, le patron du Bistro du Sommelier ressent très mal ces nouvelles déclarations d’Olivier Véran qui jettent le trouble auprès du grand public et de ses clients. « Il a 10 jours, il a parlé et on n’a rien foutu, hier pareil, il y a un climat de psychose et de ce fait on ne travaille pas… »

On comprend l’exaspération de ce restaurateur-sommelier, un pilier des bonnes tables de Bordeaux, qui a ouvert son établissement depuis plus de 30 ans maintenant, on comprend également qu’il faille prendre des mesures…. « Les gens ne sortent plus, ils viennent manger en mettant leur masques, ils mangent parfois pour certains rapidement et remettent vite leur masque, certains veulent une distance entre chaque convive, il y a des gens carrément traumatisés, je pourrais en écrire un livre… » Evidemment, il y a aussi des clients qui prennent le temps de vivre et d’apprécier la cuisine et la bonne humeur de cette brasserie.

Pourtant Hervé Valverde a mis en place le protocole nécessaire avec gel hydroalcoolique, avec des cartes nettoyées constamment, ses serveurs qui portent le masque et les clients également avant d’être placés à table. « Le mois de septembre, j’enregistre une chute de 20 à 30%, je faisais avant 140 couverts par jour, là c’est entre 80 et 100. Là, l’économie est vraiment à plat, je le vois bien aussi avec mes fournisseurs, les petits châteaux, avant ils me vendaient 11 bouteilles et il y en avait une gratuite, là on est à 9+3″.

C’est dur, le flou dans lequel on est, on ne sait pas quoi faire. J’ai des confrères à moi qui sont à la rue. C’est triste sincèrement, Hervé Valverde.

Pour le Président de l’UMIH, Laurent Fournier : « on est désabusé, en colère également, le Premier Ministre nous avait expliqué la semaine dernière qu’on décidait des choses ici en région, le Ministre de la Santé en a décidé autrement sans concertation, nous avons appris  cette nouvelle mesure très coercitive qui va punir l’ensemble d’un secteur d’activité, l’ensemble d’une profession, alors que nous sommes un maillon nécessaire à la lutte contre le Covid , car nos lieux sont protégés, les gens masqués, les mesures sanitaires y sont appliquées strictement…Alors oui comme dans l’ensemble des professions, il y a des gens qui ne se comportent pas suffisamment bien, mais c’est ceux-là qu’il fallait cibler. »

« Nous avons été fermés durant 3 mois pour le confinement en 24 heures, là nous allons être fermés pour je ne sais combien de mois en 48 heures… En même temps, c’est une ineptie, soit les gens vont se réunir dans la commune d’a côté, soit ils vont se réunir en ayant acheté de l’alcool dans une épicerie à côté et se mettre sur une place avec une enceinte portable….et on aura juste déplacé le problème mais là sans les mesures sanitaires, sans aucun contrôle et à mon avis à l’inverse de ce qu’il faut faire. »

Dans un communiqué envoyé cet après-midi, le maire de Bordeaux a tenu à renouveler son soutien aux acteurs économiques impactés : « je suis très conscient et inquiet des difficultés que traverse une trop large part du tissu économique local en ce moment. Je pense aux acteurs du tourisme, de la culture, du sport aux cafés, bars, restaurants et aux gestionnaires de lieux de sortie ». Tout en précisant : « la situation sanitaire reste préoccupante. Je vous appelle toutes et tous à la plus grande vigilance car il nous faut éviter à tout prix un nouveau confinement ».

Invité ce soir du 19/20 sur France 3 Aquitaine, Philippe Etchebest a voulu rassurer sur cette fermeture à 22H: « de ce que je sais, non, nos établissements ne seraient pas concernés, et grand Dieu, merci heureusement. Je pense à mes collègues Marseillais que l’on a obligé de fermer, et ça c’est un coup terrible qui leur arrive… En plus on n’a pas d’explication, pourquoi fermer un restaurant, on n’est pas plus dangereux qu’une école, un supermarché ou une cantine, au contraire on cadre les gens justement. C’était déjà difficile, les 30% de faillite on va pas être loin et cela va arriver plus vite qu’on ne le pense. Et de critiquer ce qui s’est passer cet été lors de rassemblent: « on a fait tout et n’importe quoi, et aujourd’hui on en paie les conséquences, il y a eu un manque de discipline et on le paie aujourd’hui. »

En espérant que la Préfète entende Philippe Etchebest et l’ensemble des restaurateurs en les laissant demain à 14h une marge de manœuvre aux restaurateurs, déjà éprouvés par la période du confinement et par la reprise qui, parfois, ne s’est pas faite à 100%;  e

21 Sep

Tour de France : Libourne, Saint-Emilion et Bordeaux tiennent la corde pour recevoir la Grande Boucle

Le Tour de France à peine arrivé sur les Champs-Elysées, on vient à parler de la prochaine édition qui pourrait faire étape en Gironde. Cela fait 10 ans que le Tour ne s’est pas arrêté ici, la dernière foi c’était à Bordeaux et Pauillac. On parle de Sain-Emilion-Libourne forment un ticket gagnant et Bordeaux de l’autre aussi candidate mais avec quelques discussions encore en cours… A vos marques, prêts, partez…

Un contre-la-montre Libourne-Saint-Emilion ou une étape du Tour dans le Libournais, cela fait plus de 25 ans que les habitants en rêvent et ne l’ont pas vécu. Interrogés ce matin sur la grande place de Libourne, les habitants se réjouissent de voir passer le Tour en 2021, si la nouvelle se confirme bien sûr ! « Pour une fois que cela passerait à côté de chez nous, oui ça serait pas ma ». « Ca peut faire une sortie en famille originale… » « Le Tour de France, à Libourne, oui je suis pour, c’est une grande course cycliste, une grande fête avec la caravane, pour moi c’est très bien », témoignent et les habitants interrogés ce matin.

Philippe Buisson, a affirmé il y a 18 mois à Christian Prud’Homme sa volonté de faire un ticket gagnant avec Saint-Emilion, le maire de Libourne a d’ailleurs pu le revoir récemment invité sur une étape en Charente. « C’est une vraie fête populaire, il y a une vraie adhésion des villes et villages traversés par le Tour de France et c’est l’assurance d’acheter une carte postale qui va voyager dans le monde entier » commente Philippe Buisson.

Certes le passage du tour pour une ville étape et un départ a un coût 200 000 euros selon Philippe Buisson, mais les retombées sont importantes et mondiales…surtout après cette période de crise sanitaire d’un côté qui a vu le nombre de touristes chuter cette année et de crise économique pour les châteaux et vins de St-Emilion et Bordeaux…

« Le Tour de France, c’est une épreuve mondialement connue; regardée aussi par tous les médias du monde entier et nous avons besoin sur ce territoire pour mettre en valeur le patrimoine, les châteaux, les viticulteurs de cette épreuve de notoriété internationale », explique Bernard Lauret maire de Saint-Emilion.

A Bordeaux, on se réjouit aussi de la candidature de la ville, 81 participation de la Belle Endormie comme étape du Tour, mais tient à rediscuter avec les organisateurs :

« Quand on regarde une étape, il y a une longue file de voitures qui sont des accompagnateurs des équipes cyclistes; l’idée c’est de regarder en matière d’émissions de carbone si ces véhicules là ne pourraient pas être un peu plus des véhicules hybrides ou totalement électriques. Il faut aussi regarder l’impact  la caravane du Tour de France qui est une formidable fête familiale mais qui rejete de manière caricaturale de nombreux gadgets sous forme de monceaux de plastiques »commente cet après-midi Mathieu Hazouard, adjoint au maire de Bordeaux chargé des sports.

Les organisateurs rendront leur copie dans un mois concernant le tracé du Tour, fin octobre on saura si Bordeaux est en selle ou pas…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Charles Rabréaud

17 Sep

HVE : le label mis en cause par Alerte aux Toxiques, Interprofession et vignerons dénoncent une interprétation fausse…

Et voici une polémique de plus, un nouveau focus sur Bordeaux… Alerte aux Toxiques a envoyé cette semaine aux rédactions une étude qui porte sur des analyses sur 22 châteaux labélisés HVE (Haute Valeur Environnementale). Des traces de résidus de pesticides ont été retrouvées, mais en quantité très faible précise le laboratoire Dubernet. CIVB et vignerons dénoncent cette nouvelle campagne qui fait suite au Bordeaux bashing de 2014 alors que des efforts ont été faits. Ils se réservent le droit de porter plainte.

Valérie Murat, d’Alerte aux Toxiques © JPS

Alerte aux Toxiques a fait analyser 22 bouteilles de domaines estampillés du label HVE pour Haute Valeur Environnementale. Des bouteilles dans lesquelles des traces de résidus de pesticides ont été retrouvées, mais en quantité très faible selon le laboratoire Dubernet joint ce matin par téléphone.

Valérie Murat, lanceuse d’alertes, qui a fait réaliser ces analyses grâce à un crowfunding qui avait rapporté 5000 euros commente : « ce que j’ai voulu montrer la réalité des pratiques et surtout alerter les consommateurs  sur ce  label  qui se voudrait équivalent à la viticulture biologique ou en biodynamie et qui en est très très loin…parce que dans toutes les bouteilles, nous avons retrouvé 4 à 16 substances actives en résidus de pesticides et des pesticides de synthèses parmi les plus dangereux, des CMR et perturbateurs endocriniens ».

Selon le laboratoire, « les teneurs retrouvés sont tout-à-fait classiques pour la zone de production et plutôt faibles, rien d’alarmant » commentait ce matin par téléphone Vincent Bouazza responsable en chimie fine. Le laboratoire Dubernet a envoyé cet après-midi un communiqué de presse où il est écrit « les teneurs en résidus dans les vins, quand nous en trouvons, sont très faibles, toujours très en dessous des LMR  (limites maximales de résidus) (en moyenne de l’ordre de 0 à 3 % selon les molécules). La situation des vins en France est donc très loin de poser des problèmes vis-à-vis des limites légales. Nous savons aussi que, en raison des progrès permanents des outils d’analyse, des teneurs autrefois non détectées le sont devenues, alors même qu’elles se situent à des seuils infinitésimaux ». 

Jean-Samuel Eynard du château Genibeau Blanchereau © JPS

Aujourd’hui les vignerons contestent l’interprétation qui est faite par Alerte aux Toxiques de cette étude, parmi les 22 vignerons en question bon nombre sont responsables de syndicats viticoles, comme Jean-Samuel Heynard, ancien président des Côtes de Bourg et depuis 2 ans président de la FNSEA Gironde: « c’est une atteinte intolérable à la réputation d’une entreprise, ces analyses, quoiqu’ils en disent prouvent une seule chose c’est que je travaille bien, ils n’ont trouvé que des produits autorisés et à des doses extrêmement faibles, puisque nous sommes entre 120 et 5000 fois en dessous du seuil autorisé », précise Jean-Samuel Eynard du château Genibeau Blanchereau.

Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux encourage avec le Ministre de l’Agriculture venu en Côtes de Bourg en septembre cette certification HVE. 65 à 70% sont estampillés HVE, bio ou byodynamie en Gironde. Certes le label HVE ne signifie nullement bio, il vise à aller vers moins de traitements, la plantation de haies ou de bois en bordure de vignoble et le traitement des eaux usées. L’association Alerte aux Toxiques souligne de son côté une augmentation de l’utilisation de pesticides, notamment en 2018 de plus de 20% (année où le mildiou avait été intense, comme en 2020).

Christophe Chateau et Marie-Catherine Dufour du CIVB © JPS

« C’est l’utilisation de chiffres avec des interprétations qui sont fausses, jouer sur l’émotion des consommateurs, et puis quelque part attaquer plus de 1000 exploitations qui partent dans cette démarche sur la Nouvelle Aquitaine et plus de 5000 exploitations à l’échelle française », précise Marie-Catherine DUFOUR directrice technique du CIVB.

Le CIVB et les vignerons réfléchissent à porter plainte contre l’association à l’origine de ces analyses qui abondent dans un retour du Bordeaux bashing.

16 Sep

Yannick Alléno à la tête de la Table de Pavie : « c’est une des plus belles maisons de France et on va en faire la plus grande table de France »

Le chef triplement étoilé à Paris comme à Courchevel est arrivé ce midi à la Table de Pavie (anciennement Table de Plaisance) pour prendre ses marques avec la brigade du restaurant. Une amitié de 22 ans le lie avec la famille Perse, Chantal, Angélique et Gérard, les propriétaires de cet hôtel restaurant. Il promet de hisser très haut les couleurs de sa cuisine et de la gastronomie française au coeur de la Cité Millénaire.

 Saint-Emilion, son clocher, ses vins et bientôt son Pape de la Gastronomie…

Yannick Alléno apprécie particulièrement les vins de Saint-Emilion

A 51 ans, Yannick Alléno, ce chef triplement étoilé à Paris (le Pavillon Ledoyen) et à Courchevel (Le 1947-Cheval Blanc) compte bien décrocher d’autres étoiles pour la Table de Pavie, propriété depuis 2000 de la famille Perse, à la tête également depuis 1998 de Château Pavie, 1er cru classé A de Saint-Emilion.

Gérard et Chantal Perse, Yannick Alléno et Angélique Da Costa © JPS

« Pour moi c’est une grande émotion parce que avec la famille Perse on se connaît depuis 22 ans maintenant, et puis à plusieurs reprises on a faillit travailler ensemble… Cela ne s’est jamais fait pour des raisons X ou Y, familiales ou d’opportunité professionnelle, et enfin cela se fait… », me confie Yannick Alléno sur la terrasse de l’Hôtel Restaurant au pied du clocher de Saint-Emilion, qui surplombe le village avec en toile de fond les vignobles et la Tour du Roy du XIIe siècle.

Je suis très fier et très heureux de cette collaboration, car c’est une des plus belles maisons de France et on va en faire la plus grande table de France.Et puis je suis amateur de vin et d’être à Saint-Emilion au coeur de ce qui se fait de plus beau, me ravit » Yannick Alléno chef de la Table de Pavie.

Gérard Perse est très heureux de pouvoir compter sur ce talent de la gastronomie française : « les gens qui réussissent, j’ai une profonde admiration pour ces gens-là. Ce n’est pas gratuit… Oui il y a une éducation derrière commente Yannick Alléno, reconnaissant des valeurs inculquées par ses parents.  « Là, c’est énormément de travail et une remise en question journalière. »

Pour moi dans ma tête, c’est le plus grand chef aujourd’hui. Historiquement, il y avait Joeël Robuchon, mais aujourd’hui c’est lui », Gérard Perse, propriétaire Hôtel de Pavie et Château Pavie.

 

La famille Perse avec le maire de Saint-Emilion Bernard Lauret © JPS

« C’est un chef talentueux, très sympathique, je pense qu’avec lui on va franchir une étape supplémentaire, pour nous, pour les équipes et pour Saint-Emilion. Le village est connu pour le vin dans le monde entier, s’il pouvait être connu aussi pour sa gastronomie, cela serait top, » confie Chantal Perse propriétaire de l’Hôtel et la Table de Pavie.

Le chef Yannick Alléno avec sa brigade à la Table de Pavie © JPS

Le chef parisien Yannick Alléno remplace ainsi le chef breton Ronan Kervarrec, présent depuis plus de 4 ans et qui avait obtenu 2 étoiles dès son arrivée avec sa brigade pour la Table de Plaisance.

Pour sa première prise de contact, Yannick Alléno, arrivé avec son chef exécutif Gérard Barbin, veut avant tout bien connaître les producteurs de Gironde et du Sud-Ouest pour sublimer leurs produits.

« Bienvenue à Saint-Emilion, avec ce que vous avez fait à Paris et à Courchevel, plus cela tirera Saint-Emilion vers le haut, plus cela va rebondir sur tout un territoire. Là vous allez, vous régaler ici », commente le maire Bernard Lauret, venu saluer le grand chef à l’occasion de son arrivée.

« La patte Alléno, elle est assez simple : j’ai créé un nouveau process de sauces, c’est une patte française, moderne, axée sur les sauces, c’est l’axe du plaisir ultime, évidemment que je compte apprendre à cette brigade…Et vous verrez ce sont des goûts inédits que l’on va proposer à notre clientèle » Yannick Alléno

Yannick Alléno sera présent plusieurs jours par mois, il va mettre en place rapidement sa carte ainsi qu’un chef qui va le seconder. L’objectif est d’aller chercher des étoiles mais aussi déjà le macaron vert du Michelin, créé cette année, qui couronne le « manger mieux ».

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine et Stéphanie Plessis :

14 Sep

Hostellerie de Plaisance : Yannick Alléno va remplacer Ronan Kervarrec…que d’étoiles dans le ciel de Saint-Emilion

Le chef Ronan Kervarrec qui a décroché depuis 2016 2 étoiles au guide Michelin pour l’établissement de la famille Perse, et était pressenti pour faire partie du cercle très fermé des 3 étoiles, a finalement décidé de rejoindre sa Bretagne natale, pour relancer un établissement, un choix familial. Yannick Alléno, ami de la famille Perse, chef aux 3 étoiles au Pavillon Ledoyen et au 1947 -Cheval Blanc à Courchevel, va aussi faire partager une jolie cuisine gastronomique sans nul doute très étoilée dans les mois qui viennent. Et pour donner une nouvelle dynamique : l’Hostellerie de Plaisance devient l’Hôtel de Pavie et la Table de Plaisance la Table de Pavie.

Le chef Ronan Kervarrec dans ses cuisines de l’Hostellerie de Plaisance en mars 2019 © JPS

« C’est une nouvelle aventure, le dernier chapitre du livre…Je rentre en Bretagne, je m’installe, on a acheté avec mon épouse un restaurant avec 5 chambres d’hôtes le Saison-les Patios » me commente Ronan Kervarrec, le chef qui jusqu’à ce week-end était aux fourneaux de la Table de Plaisance. Je l’avais découvert dès son arrivée en juin 2016 à l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion. Un surdoué de la cuisine qui d’emblée afficha la couleur et après avoir décroché 2 étoiles à la Chèvre d’Or à Eze-Village, il vint à décrocher directement 2 étoiles au bout de 6 mois d’exercice pour l’établissement de la famille Perse, situé à côté du clocher de la ville millénaire.

« L’histoire sera plus cohérente avec mon pays natal, chez moi en Bretagne, là où il y a de l’iode. Cela s’est fait très très vite. On reprend le Saison, restaurant étoilé depuis 17 ans, créé par David Etcheverry, à Saint-Grégoire près de Rennes. Avec mon épouse, on va faire un travail de rafraîchissement et on voudrait ouvrir à la mi-décembre ».

L’équipe de l’Hostellerie de Plaisance au grand complet avec le chef Ronan Kervarrec au centre en mars 2017 © Jean-Pierre Stahl

« A l’Hostellerie de Plaisance, on a fait un gros travail tous ensemble durant 5 ans; il va y avoir une continuité, Yannick saura faire, c’est huilé, sur des rails, avec l’appui de la famille Perse pour remettre tout cela au goût du jour. La maison est posée, sereine. Avec Yannick Alléno, on se connaît bien, il y a beaucoup de respect entre lui et moi, on partage les mêmes sentiments, tout le monde est content, il n’y aura pas de tension entre les équipes, c’est du velours, ça c’est top. »

Dans un communiqué envoyé vendredi Chantal Perse a tout d’abord tenu à remercier Ronan Kervarrec en ces termes : « tout d’abord, nous remercions Ronan pour son magnifique travail durant ces années à nos côtés et nous lui souhaitons beaucoup de réussite dans ses projets ! Nous souhaitons la bienvenue à Yannick, et sommes très heureux de commencer cette nouvelle aventure professionnelle avec lui. Nous avons de nombreux projets à venir, qui, nous sommes convaincus, pourront voir le jour rapidement grâce à sa créativité et son savoir-faire »

Yannick Alléno, nouveau chef de la Table de Pavie © Roberto Frankenberg

Yannick Alléno, le nouveau chef de la Table de Pavie (anciennement Table de Plaisance) de son côté a commenté : « Je remercie la famille Perse pour sa confiance, cette collaboration signe une amitié de plus de 20 ans et un grand respect professionnel entre nous ! Ce n’est un secret pour personne, le terroir du Sud Ouest est une mine d’or et une véritable source d’inspiration, pour nous, les Chefs. Mon travail sera de sublimer les produits locaux en y apportant mon expertise et ma passion ».

Très sympathique avec son successeur dont on annonce l’arrivée ce mercredi 16 septembre, Ronan Kervarrec poursuit : « Yannick est hyper touchy, c’est un créateur de nouveautés, il va faire déplacer les foules, il va faire briller Saint-Emilion à l’international, c’est ce qu’il y a de mieux, et je dis ça d’ami à ami, les gens qui travaillent avec lui vont apprendre autre chose. »

Quant à cet élan, sur lequel Ronan Kervarrec avait tant misé, il ne s’avoue pas déçu, content d’avoir décroché depuis son arrivée ces 2 étoiles. Quant aux 3 étoiles: « peut-être que ce n’était pas le bon moment pour ces étoiles, ce sont les gens qui disaient qu’on était proche, cela aurait pu tomber comme ne pas tomber. »

Une chose est sûre, entre ces 2 là, le talent et la volonté d’atteindre le perfection les anime. Encore de grands moment à partager avec eux à Saint-Emilion ou en Bretagne.

Lire ou relire : Ronan Kervarrec met en avant les souvenirs de son enfance et le terroir du Libournais dans les assiettes de l’Hostellerie de Plaisance

Voir ou revoir le reportage sur Ronan Kervarrec lors de la remise de sa plaque aux 2 étoiles Michelin :

 

Vinexposium : création du leader mondial « bleu, blanc, rouge » des salons de vins et spiritueux

Ce matin, la CCI de Bordeaux à la tête de Vinexpo et Comexposium branche vin et spiritueux ont officialisé leur mariage, signé le 31 juillet, en une socité nouvelle qui se veut leader mondial des événements et salons liés au monde du vin. Wine Paris-Vinexpo Paris sera leur navire amiral, près de 10 salons sont annoncés pour 2021, dont Vinexpo Bordeaux en juin qui pourrait se faire la même semaine que de Bordeaux Fête le Vin.

Présentation ce matin de Vinexposium, salon Tourny, à la CCI de Bordeaux © JPS

« Et si on créait le leader mondial « bleu, blanc, rouge » ?, c’est en ces termes que Patrick Seguin le président de la CCI de Bordeaux a posé le problème avec son homologue de la CCI d’Ile de de France (actionnaire avec Predica de Comexposium) face à une concurrence mondiale exacerbée, avec notamment les Allemands de ProWein, mais pas seulement. « Nous avons monté cette société nouvelle Vinexposium avec toutes les 13 interprofessions, une société qui n’est pas l’absorption de Vinexpo par Comexposium, car nos actifs sont à 50-50, avec un chiffre d’affaire estimé à 25 millions d’euros. »

On a uni nos forces car ensemble on va plus loin. Nous voulions montrer que nous étions capable de créer le grand acteur d’événements liés au monde du vin et des spiritueux. C’est une grande fierté et un grand plaisir et nous allons faire beaucoup de choses à l’avenir » Renaud Hamaide, président de Comexposium.

« C’est une véritable aventure« , comme la décrit Patrick Seguin, débutée il y a moins de 2 ans pour une signature le 31 juillet dernier. Que de chemin parcouru depuis le lancement du 1er Vinexpo à Bordeaux en 1981 par la Chambre de Commerce et d’Industrie. « Cette année 2020, Wine Paris-Vinexpo a été notre force, c’est notre avenir, il va falloir qu’on soit tous ensemble », complète Patrick Seguin.

La nouvelle société compte 40 collaborateurs répartis entre Bordeaux, Paris et Madrid, elle va pouvoir aussi compter sur les équipe de Comexposium en Asie. Une société qui démarre sur les chapeaux de roues et tient en suivant cette conférence de presse son premier Conseil d’Administration, via visio-conférence avec Renaud Hamaide et Christophe Navarre, qui n’étaient aps physiquement présents à Bordeaux.

Rodolphe Lameyse, directeur de Vinexpo devient directeur de Vinexposium © JPS

L’objectif est d’offrir une plate-forme à l’ensemble des vins et spiritueux de manière à partir à la conquête du monde, à la conquête des marchés », Rodolphe Lameyse directeur général de Vinexposium.

WINE PARIS-VINEXPO PARIS UN SUCCES

Les jeunes mariés veulent voir en Wine Paris-Vinexpo Paris qui a été couronné de succès « un élan positif », nous allons asseoir encore davantage cet élan avec l’intégration de partenariats avec la Sommellerie Internationale pour organiser du Tasting ou MasterClass et IWSR, l’institut qui réalise les études sur la consommation de vin et spiritueux ainsi que les perspectives pour les 5 ans à venir dans le monde.

Certes, le « contexte est actuellement très compliqué », et ce à double titre « il y a une très forte production de vin et concurrence dans le monde » précise Christophe Navarre, président de Vinexposium, « on n’est par exemple pas bien armé face aux Chiliens et Australiens qui arrivent à négocier des tarifs douaniers (0 taxe) avec la Chine », et aussi avec la crise sanitaire liée au coronavirus. « Il faut savoir s’adapter et aussi s’unir. «  Et ce n’est pas idiot dans ce contexte dont personne ne sait aujourd’hui de quoi demain sera fait… si les salons se tiendront bien…En tout cas le prochain Wine Paris-Vinexpo Paris doit bien se tenir selon les organisateurs « pour le moment, on est en train de le faire, ce sera un succès, on a déjà 5% d’exposants en plus par rapport au dernier salon. »

Vinexposium, c’est une réponse assez complète et diversifiée sur la planète : « depuis le vin en vrac (avec des salons en Chine et à Amsterdam) jusqu’aux spiritueux avec Be Spirits (en Asie en 2021) en passant par les vins tranquilles et vins effervescents », selon Rodolphe Lameyse, avec les énormes salons « Wine Paris-Vinexpo Paris, Hong-Kong », ou plus petits mais appelés à se développer comme New-York. Il y a aussi les événements WOW meetings, des conventions d’affaires, en amont le prochain de Wine Paris-Vinexpo Paris, pour promouvoir la filière des vins bio (ou world organics wines) qui a le vent en poupe.

La crise sanitaire du coronavirus a aussi bouleversé les marchés dans un sens positif selon Christophe Navarre : « il y a eu une amélioration de la consommation à domicile avec le covid-19, la place du e-commerce a augmenté de manière aussi rapide, il y a eu une accélération de la digitalisation du business… »

 

Rodolphe Navarre directeur de Vinexposium et Patrick Seguin pdt de la CCI de Bordeaux Gironde © JPS

VINEXPO BORDEAUX EN JUIN EN MEME TEMPS QUE BORDEAUX FETE LE VIN

Quid de Vinexpo Bordeaux dans tout cela? Dans la présentation très peu d’allusion, hormis sur la réponse à ma première question, Rodolphe Lameyse se veut rassurant: « le rendez-vous de Bordeaux est bien à l’agenda 2021 au mois de juin, ce sera une convention d’affaires (au Hangar 14) avec une formule Symposium (Cité du Vin). » Fini pour l’heure le salon Vinexpo tel qu’on l’a connu au Parc des Expositions, la formule aura tenu 38 ans de 1981 à 2019; en 2021, l’originalité sera de projeter ce salon en plein coeur de Bordeaux : « on travaille avec le CIVB et avec la Mairie de Bordeaux pour savoir si on peut juxtaposer Vinexpo Bordeaux et Bordeaux Fête le Vin », la même semaine. Vinexpo pourrait ainsi se tenir en amont du dimanche au mercredi, puis Bordeaux Fête le Vin ensuite du jeudi au dimanche. « On a rendez-vous mercredi avec le nouveau maire de Bordeaux à ce sujet’, précise Patrick Seguin. Un rendez-vous qui deviendrait annuel.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer : 

10 Sep

Les Vignobles Ducourt remportent le Grand Prix d’Or « Innovation et Avenir » des Vignobles Engagés

C’est une heureuse nouvelle pour les vignobles Ducourt et notamment les frères Jérémy et Jonathan qui mènent depuis 6 ans des expérimentations sur des cépages hybrides, résistants aux maladies. Ils ont réussi à prouver qu’ils arrivaient à diminuer par 10 les traitements de leurs vignes. Ils ont été récompensés lundi soir à la Cité du Vin par un Grand Prix d’Or « Innovation et Avenir » des Vignobles Engagés. Ce sont les vignerons du mois…

Jonathan Ducourt, dégustant son blanc Métissage, en mars 2019 © JPS

Jean-Pierre Stahl : « Salut Jonathan, alors heureux ? Vous avez remporté  le Grand Prix d’Or des Vignobles Engagés décerné par Terre des Vins ? »

Jonathan Ducourt : « Cela fait effectivement plaisir d’être reconnu par tout ce qui est interprofession, région et journalistes, sur le travail que l’on fait sur les variétés résistantes depuis 6 ans. »

JPS : « Des variétés dont vous avez démontré qu’il était possible de les cultiver à Bordeaux… »

Jonathan Ducourt : « Ce sont des cépages résistants, des hybrides constitués à partir de merlots, de cabernets, de sauvignons blancs avec des vignes sauvages, d’autres variétés vitis, qui amènent de la résistance aux champignons…En faisant ainsi ces croisements, on arrive à trouver un descendant à la 5e ou 6e génération qui fait un bon raisin qui est désormais résistant. C’est assez répandu, dans de nombreux pays mais pas en France car on continue à travailler sur les appellations et les cépages emblématiques. Dans d’autres pays, comme l’Allemagne, la Suisse, le Canada, ils se posent moins de questions car ils sont moins sur les appellations que nous. Ils sont plantés en variétés internationales et en hybrides. »

JPS : Il y a une diminution flagrante des traitements phytosanitaires ? »

Jonathan Ducourt : « On fait effectivement 1 ou 2 traitements par an, par saison et on le fait en bio, avec du cuivre. Au lieu de faire 8 à 10 passages, on en fait presque 10 fois moins. Cela réduit beaucoup. A la fin tu as des raisins sains, un rendement correct et pas de maladies. On est content au niveau qualitatif, cela fonctionne. Au niveau vignoble, le challenge c’est de les faire connaître, surtout tu pars avec des cépages inconnus…

JPS : « Et donc le vin ainsi produit, vous l’avez baptisé Métissage, pourquoi ? »

Jonathan Ducourt :  « Métissage, c‘est un mélange en fait, comme c’est un mélange de variétés, on trouvait cela sympa de le retrouver dans le nom de la marque, et en plus en anglais cela sonne bien. »

Regardez le premier reportage effectué par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer en 2016 avec Jeremy Ducourt :

JPS : « Combien d’hectares avez-vous passés en cépages résistants ? »

Jonathan Ducourt : « Aujourd’hui, à Bordeaux, on a 13,5 hectares de cépages résistants, hybrides. On a de jeunes vignes comme d’autres plus anciennes en production, on fait du vin avec les vignes qu’on a planté il y a 6 ans. On avait eu des débuts assez compliqués, avec notamment le gel de 2017. On produit 15 000 bouteilles de blancs (cépage sauvignac) et 25 000 de rouges (cabernet jura). Les nouvelles variétés sont le muscaris et le sauvignier gris.

JPS : « Cette expérimentation risque d’être dupliquée ? »

Jonathan Ducourt :  « Ce qui est intéressant, c’est que les gens se mettent à tester de nouvelles variétés, ils réfléchissent comment adapter leur terroir au climat à Bordeaux. On a fait des émules, qui ont planté par ci par là. petit à petit, on a un petit groupe de gens qui testent ainsi d’autres variétés. »

Lire ou relire également l’article de mars 2019 : Cépages résistants à Bordeaux : l’expérimentation est déjà menée chez les Vignobles Ducourt

Voir ici la présentation du trophée Bordeaux Vignoble Engagé chez les Ducourt

Regardez le reportage réalisé en mars 2019  par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot

09 Sep

Millésime 2020: une production de vin en légère hausse en France, bousculée par le climat

Un peu plus de vin que l’an passé, mais des niveaux de production contenus surtout pour les appellations: l’année viticole 2020 en France devrait surtout rester marquée par le démarrage très précoce des vendanges dû au climat, a indiqué mardi le ministère de l’agriculture. La production viticole 2020 de l’hexagone devrait s’élever à 45 millions d’hectolitres, en hausse de 6% par rapport à celle de 2019 et de 1% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, selon Agreste, le service statistiques du ministère de l’Agriculture.

Démarrage ce mercredi des vendanges des merlots au château Reynon à Beguey en Cadillac Côtes de Bordeaux © JPS

Elle est en hausse sur l’ensemble des bassins par rapport à l’année passée, qui a été l’une des plus basses depuis cinq ans, à l’exception des vins du sud-est, touchés par la sécheresse, dont la production prévue de 4,75 millions d’hectolitres accuse un recul de 6% par rapport à 2019 et de 8% par rapport à la moyenne quinquennale.

Bien qu’en légère augmentation annuelle (+2%), les volumes de vins sous appellation d’origine (AOP), qui constituent la grande majorité du vignoble français, devraient être inférieurs à leur niveau moyen sur cinq ans (-2%), selon Agreste.

Certaines interprofessions de bassins ont en effet décidé de fixer leur niveau de production en appellation plus bas qu’en 2019, en raison d’un marché économique dégradé par la crise du Covid-19 et les conséquences des taxes américaines imposées depuis octobre 2019.

Les vendanges ont démarré en août dans presque tous les bassins et présentent une avance « remarquable » par rapport à 2019. Dans le Grand-Est, les premières vendanges établissent même le record de précocité de leur histoire. Ceci s’explique par un printemps à la seconde place des plus chauds depuis 120 ans et par un hiver relativement doux, souligne Agreste.

Didier Fage, président des oenologues de France, estime la qualité très bonne cette année, avec « une belle tenue, un jus très aromatique et un potentiel très élevé », mais souligne que les rendements seront « très différents selon les domaines » en raison de la sécheresse et du stress hydrique qui ont bloqué en certains endroits le développement des plantes.

AFP

08 Sep

L’automne des vins et des livres : 3 samedis d’animation pour faire bouger Saint-Emilion

Alors que de nombreuses manifestations ont été annulées comme le Saint-Emilion Jazz Festival ou encore Philosophia, Christophe Bordet et sa société « Bass and Fast Productions » ont imaginé occuper la place du clocher, l’antenne et le net via les réseaux sociaux 3 samedis durant les 19, 26 septembre et 3 octobre pour montrer que malgré le coronavirus Saint-Emilion continue d’exister. Pensez-donc, la Cité Millénaire n’est pas prête de disparaître tout de même…

« Il y a le Covid, mais Saint-Emilion n’est pas mort, ni d’ailleurs la culture à Saint-Emilion ! », par ces mots Christophe Bordet, journaliste et producteur pour la société Bass ans Fast Productions, veut montrer que Saint-Emilion n’a pas abandonné, ni baissé la garde, malgré cette épidémie qui a bouleversé les habitudes, les vacances des touristes étrangers et les manifestations qui ont été annulées les unes après les autres.

« C’est en faisant une émission radio la deuxième semaine du déconfinement qu’un château m’a dit qu’à Saint-Emilion la situation était compliquée, l’ensemble des acteurs de la Cité n’ont pas pu communiquer, que ce soit les propriétaires de châteaux, viticulteurs, ou responsables d’associations culturelles comme Philosophia et le Saint-Emilion Jazz Festival….Alors je me suis dis qu’il fallait faire quelque chose…3

« On s’est dit qu’on allait construire 2 heures d’émission, avec un studio radio et en video mobile, le tout en direct et en présentiel sur la Place du Clocher de Saiont-Emilion, en digital, sur les réseaux sociaux et sur une chaîne You Tube. Le Conseil des Vins est partie prenante, la ville aussi, ainsi que France Bleu Gironde ».

Tout cela a vite pris forme, et donc le 19 septembre ce sera Babeth de Rozières, chef cuisinière originaire de Guadeloupe qui sera l’invitée vedette de cette émission « L’automne des vins et des livres » avec de nombreux viticulteurs mis en avant, l’autre parrain le 26 septembre sera Jack Lang, ancien Ministre de la Culture sous la Présidence de François Mitterrand, l’art sera au coeur de cette émission avec de nombreux artsisans d’art qui exposeront ce week-end là à saint-Emilion et le 3 octobre André Bercoff pour parler de vins dans le monde, avec notamment les méventes sur les USA en ce moment.

Voilà donc une idée originale pour reparler de Saint-Emilion, de sa Cité millénaire et de ses paysages, dont on a fêté l’an dernier les 20 ans de l’inscription UNESCO au Patrimoine Mondial de l’Humanité, et bien sûr de ses vins.