Le château Petit Val, propriété de la famille Alloin à Saint-Emilion, vient de remettre un chèque de 6100 € l’association Hagopig grâce à la vente de sa cuvée du coeur. En 2018, les Alloin ont décidé d’aider cette association qui vient en aide à Margo une jeune fille en rémission, d’où le nom de cette cuvée. Bravo.
C’est un élan du coeur. Ils sont comme cela, Olivia et Jean-Louis Alloin, que j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer à deux reprises. En 2018, ils ont décidé d’élaborer une cuvée du coeur, baptisée Margo. L’intégralité des ventes a été reversée le 15 octobre à l’association Hagopig, pour soutenir Margo, une jeune fille en rémission. Cette somme a contribué à financer pour partie le projet de restauration des espaces d’accueil des parents et espace de fratrie dans le hall de l’Institut IHOPe dédié aux traitements et à la recherche sur les cancers de l’enfant et de l’adolescent.
Cette cuvée est 100% cabernet franc élaborée par David Liorit, directeur du château Petit Val, l’élevage est uniquement fait en amphore sans ajonction de soufre. Cette cuvée est surtout une belle démarche qui symbolise le combat contre la maladie, l’espérance et la vie.
Le chèque de 6100 € a été remis le 15 octobre dernier à l’association Hagopig et à sa présidente Sandrine Noiret, en présence de Margo, de ses proches au restaurant le Faisan Doré à Villefranche-sur-Saône. La famille Alloin va continuer à réaliser cette cuvée dont le fruit ira à chaque millésime à une nouvelle oeuvre caritative. Un grand bravo.
La nouvelle commence à se savoir dans la Cité Millénaire, elle est toute fraîche, une confirmation a été faite au maire de Saint-Emilion que le Tour de France 2021 lui fera l’honneur d’une arrivée sur Libourne le 16 juillet et d’un contre-la-montre Libourne-Saint-Emilion le 17 juillet 2021, juste avant l’arrivée sur les Champs-Elysées le 18 juillet.
Bernard Lauret, le maire de Saint-Emilion : « bien sûr j’ai sauté de joie ! »
« C’est une superbe nouvelle, ça c’est sûr ! », commente en exclusivité Bernard Lauret le Maire de Saint-Emilion à Côté Châteaux. « On pensait l’avoir en 2019 pour les 20 ans de la Juridiction classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité, mais on ne l’a pas eu. Là c’est fait. Bien sûr, j’ai sauté de joie pour le tourisme, surtout dans cette période actuelle avec le contexte de covid… »
« Pour nous, ce n’est que du positif car nous avons eu peu de touristes cette année, j’espère que cela va faire venir du monde. C’est vrai qu’en juillet et en août, on a eu de la fréquentation, mais cela ne va pas compenser 10 mois où on a eu personne…et notamment en septembre, peu de monde. Cela risque d’être compliqué pour la suite. A titre d’exemple, depuis le début de l’année on a reçu 100 bus, l’an dernier à la fin décembre 2400…80 000€ de taxe de séjour pour l’heure en 2020 contre 250 000€ en 2019… »
« J’ai reçu la lettre hier de Christian Prud’homme qui soulignait le succès médiatique de la 107e édition, ils ont eu énormément de demandes, mais il est heureux de m’annoncer que Saint-Emilion sera ville étape du Tour de France 2021 avec un contre-la-montre Libourne-Saint-Emilion le 17 juillet. La dernière fois qu’on a eu le Tour c’était en 1996, avec un contre-la-montre de 60-70 kilomètres, cette fois-ci ce serait environ 30 kilomètres sur la partie nord de Saint-Emilion, » avec bien sûr le passage devant et le survol en hélicoptère au-dessusde grands châteaux. »
Philippe Buisson, le maire de Libourne, commente de son côté :« j’attends le 29 avec un peu plus de sérénité qu’il y a quelques jours. Si tout cela se confirme, ce sera une grande fête à Libourne entre le 14 et le 19 juillet ! ». Et donc on attend cette fête avec impatience…
Du côté de la ville de Bordeaux qui s’était aussi portée candidate, Pierre Hurmic, le maire me confirme ce soir avoir eu Christian Prud’homme qui m’a dit que « c’était mort » pour 2021 mais ouvert pour l’année suivante 2022″. La candidature de Bordeaux avait alors été présentée « par mon prédécesseur », Nicolas Florian. Bordeaux restait toujours en attente, le choix semble s’être porté sur Libourne pour l’arrivée de l’étape du vendredi 16 juillet.
Jean-François Galhaud, Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion se réjouit ce soir : « on est ravi de recevoir cette course avec une arrivée à Libourne et un contre-la-montre à Libourne-Saint-Emilion, cela va être super, une belle mise en lumière de notre région, de notre vignoble de Saint-Emilion inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité. On espérait d’ailleurs l’avoir en 2019 pour les 20 de l’inscription à l’Unesco. Cela va être une mise en avant de nos vignobles, de nos belles propriétés et 900 vignerons de St Emilion, Lussac et Puisseguin, auxquels on va aussi associer ceux de Montagne et Saint-Georges. On va montrer nos vignes bien tenues et appuyer sur les valeurs d’agroécologie qu’on défend dans le libournais. On veut montrer qu’on est des gens simples, qu’on aime bien rigoler, qu’on aime les choses simples, le Tour de France est très populaire et cela nous va bien à nous aussi… »
Vive le Tour et le Tour en Gironde, cela fait rêver. Vivement l’été prochain.
Et de deux, deuxième titre consécutif pour l’équipe de France qui vient de s’adjuger la couronne de meilleurs dégustateurs au monde aujourd’hui au château Smith Haut Lafitte à Martillac en Gironde. La France compte 3 titres depuis la création de l’épreuve par la Revue du Vin de France en 2013.
La France s’impose avec 142 points devant la Chine (120) et la Finlande (85). C’est une nouvelle victoire pour cette fabuleuse équipe constituée de Christophe Boyet (club culture et vins de France (Corbeil Essonnes)), Emmanuel Olive (même club de Corbeil Essonnes), François Breteau (club tire-bouchon attitude-Gironde) et Chistian Collin (club les Vins du Vingt à Morlet en Bourgogne.
Tous les 4 se complétaient bien, certains étant spécialistes et amateurs de rieslings alsaciens et allemands, d’autres de vins espagnols et italiens, d’autres encore de vins bourguignons et de la vallée du Rhône, d’autres enfin de la Vallée de la Loire ou bien encore de Bordeaux. L’équipe de France était coachée par Jacky Camus, des Ardennes et du club vins découvertes, lui -même fin connaisseur de champagnes et de vins d’Alsace, amateur de Chablis et de Bordeaux
Dans cette épreuve, 12 vins étaient dégustés à l’aveugle, « les candidats devaient deviner le cépage, l’appellation, le pays producteur et le millésime », selon Philippe de Cantenac organisateur.
Au final, ce sont les Français, qui ont réussi à montrer qu’ils dominaient l’épreuve : « on a déjà gagné une fois, c’était génial et donc cela fait deux fois, et avec autant de points d’écart, cela fait plaisir », devait confier le Girondin et vainqueur François Breteau à France 3 Aquitaine.
Bravo aux vainqueurs et cocorico.
Regardez le reportage de Margaux Dubielh et Philippe Turpaud :
Samedi, les meilleurs dégustateurs au monde ont rendez-vous à Martillac en Gironde. En jeu le titre mondial de meilleur dégustateur à l’aveugle, avec 12 vins du monde à découvrir. Les compétiteurs retiennent leur souffle.
SMITH HAUT LAFITTE APRES LARRIVET HAUT-BRION
La terre de Pessac-Léognan est un champ de bataille, une bataille de dégustateurs. Il y a 7 ans la Revue du Vin de France avait déjà organisé non loin de SHL le 1er championnat du monde au château Larrivet Haut-Brion, propriété de la famille Gervoson (il avait vu la victoire de l’équipe belge).
Cette année, c’est le magnifique domaine de Smith Haut-Lafitte, 78 hectares, propriété de la famille Cathiard,grand cru classé de Pessac-Léognan, qui accueille cette 8e édition. Un écrin qui compte 6 siècles et demi d’histoire, avec sa célèbre tour du XVIe siècle, ses magnifiques chais digne d’un temple du vin, sa tonnellerie et ses salles de réception.
Pour ce rendez-vous, les équipes se retrouveront déjà la veille pour faire connaissance, l’ambiance de partage et d’humilité et de convivialité sera de mise, dans le respect strict des règles sanitaires du moment.
UNE EPREUVE EN DEUX TEMPS
Dans un premier temps, la vingtaine d’équipes, composées chacune de 4 dégustateurs et d’un coach, devra identifier à l’aveugle 8 vins du monde…Elle devront deviner pour chaque vin le cépage principal, l’assemblage, le millésime, le pays de production, l’AOC, le nom du producteur et la cuvée, rien que cela !
La deuxième partie de l’épreuve n’accueillera que les 10 équipes ayant obtenu les meilleurs scores. Dans cette dégustation finale, elles se départageront sur 4 vins supplémentaires, pour décrocher le titre de Champion du Monde !
QUI POUR SUCCÉDER A L’EQUIPE DE FRANCE CHAMPIONNE DU MONDE ?
Dans cette compétition, la concurrence est rude, les Français se sont déjà plusieurs fois illustrés, mais ils ne sont pas seuls. L’an dernier, la France a été sacrée championne du monde, un deuxième titre comme en 2014 depuis la création de ce championnat, et peut-être un troisième ?
L’équipe de France n’est pas une équipe de novices, certains participent pour la 5e fois, ils ont déjà décroché le titre de champion de France et même le sésame ultime ils sont devenus champions du monde l’an dernier en 2019: Christophe Boyet (club culture et vins de France (Corbeil Essonnes)), Emmanuel Olive (même club de Corbeil Essonnes), François Breteau (club tire-bouchon attitude-Gironde) et Chistian Collin (club les Vins du Vingt à Morlet en Bourgogne. Tous les 4 se complètent bien, certains étant spécialistes et amateurs de rieslings alsaciens et alllemends, d’autres de vins espagnols et italiens, d’autres encore de vins bourguignons et de la vallée du Rhône, d’autres enfin de la Vallée de la Loire ou bien encore de Bordeaux.
Dans cette épreuve, ils seront coachés par Jacky Camus des Ardennes et du club vins découvertes, fin connaisseur de champagnes et de vins d’Alsace, amateur de Chablis et de Bordeaux, lui aussi champion du monde 2019.
Chaque vendredi désormais aura lieu un rassemblement à 11h45 devant les restaurants de France pour que les restaurateurs fassent entendre leur voix et leur mécontentement face à cette crise qui les touche de plein fouet depuis le confinement. Avec comme porte-parole Philippe Etchebest qui se trouvait avec son équipe sur les marches du Grand Théâtre de Bordeaux, juste devant le 4e Mur.
Masques et brassards noirs de rigueur, ressortant sur leur veste et tablier blancs, assortis d’un joli bruit de casseroles. Vous l’aurez compris les restaurateurs se sont fait entendre ce vendredi à 11h45, à l’heure où ils se tiennent prêts pour le service en salle.
A l’appel de Philippe Etchebest et de l’Union des Métiers de l’Industrie Hôtelière, les professionnels des cuisines et de la restauration ont manifesté ce jour un peu partout pour protester contre les mesures de fermetures imposées dans pas mal d’endroits.
A 11h45, à l’heure où le service s’active en salle juste avant l’ouverture des portes, ils veulent montrer chaque vendredi que les mesures qui visent la fermeture des restaurants ne sera pas sans conséquences. C’est ainsi un « appel à ne pas mourir en silence », Philippe Etchebest et l’Umih dénoncent ces fermetures qui risquent de se traduire par des clés sous la porte, notamment pour ses confrères de Marseille ou Aix, contraints de fermer leurs établissements, ou les bars comme à Bordeaux obligés de fermer à 22H. « Les restaurateurs sont en train de crever », « c’est juste pour montrer qu’on est là et qu’on est en train de mourir et qu’il faut absolument faire quelque chose ». Aussi ce concert de casseroles se veut un concert d’une minute pour réclamer des baisses de charges, c’est avant tout » une action pacifiste, sans violence, pas de désobéissance car je n’encourage pas cela », poursuit le chef Philippe Etchebest.
A ses côtés, le patron de l’UMIH de Gironde Laurent Tournier : » il faut que les politiques comprennent qu’il n’y a pas que l’industrie et les grandes sociétés. L’emploi est aussi disséminé dans les petits commerces et aujourd’hui le plan de relance est fléché à 99% vers l’industrie. Il n’y a rien pour les petites et moyennes entreprises ! »
De leur côté, les organisations syndicales ont présenté ce jour des propositions de nouvelles mesures sanitaires destinées à rassurer le gouvernement qui pourrait permettre la réouverture de ces établissements, comme la mise en place d’un cahier de rappel, avec des coordonnées de clients volontaires à disposition des autorités sanitaires durant un mois pour remonter éventuellement les cas contacts, ou des prises de températures des clients et salariés avant l’entrée dans l’établissement, des tests de dépistage massifs pour tous les professionnels du secteur, le paiement pourrait se faire à table pour limiter les déplacements…
Cet automne s’apprête à être compliqué pour ses professionnels, selon L’UMIH et Laurent Tournier 15% pourraient fermer leur porte, avec un risque de mettre plus de 200000 personnes de plus au chômage.
2019, un millésime encore pas mal, en attendant les répercussions probable de la pandémie sur 2020 ou plutôt 2021, les résultats affichés de la tonnellerie française sont stables. Les 58 adhérents à la Fédération des Tonneliers de France ont ainsi vendu 658 000 unités pour un chiffre d’affaires de 494,4 millions d’euros.
Le marché de Cognac a été encore porteur en 2019 et donc les ventes de fûts neufs en France ont augmenté de 4,9%, alors que les marchés à l’export, qui représentent 65% en volume, affichent une légère baisse de 2,2%. La nouveauté pour ce millésime 2019, c’est l’engouement pour les barriques de gros volumes, ce qui explique une hausse de 4,5% en valeur. Le marché domestique augmente de 8,6% et les ventes export de 2,7%.
LE TOP 5 DES MARCHES:
La France en tête (35% en volume, 32% en valeur),
les Etats-Unis (28% en volume, 30% en valeur),
l’Espagne (8% en volume, 7% en valeur),
l’Australie et l’Italie (6% en volume, 6% en valeur, dans ces deux pays).
Nous avions redouté que 2019 soit une année difficile, notamment en raison des incendies en Californie puis en Australie, mais les résultats en Europe sont venus compenser les baisses sur ces marchés, Jean-Luc Sylvain, Président de la Fédération des Tonneliers de France.
PROGRESSION EN EUROPE ET SEVERE CHUTE EN CHINE
Les marchés européens confondus montrent une progression de 3% en volume et 8% en valeur, tandis qu’à l’exception de la Nouvelle-Zélande, ceux de l’hémisphère Sud connaissent tous un repli sur cet exercice. Quant au marché chinois, il est en net recul (- 27% en volume).
Quant aux grands contenants, cuves et foudres de plus de 700 litres, ce sont 1 810 unités qui ont été vendues (- 3%), alors qu’en 2018 il y avait eu une hausse conséquente de 21%
QUID DE LA CRISE SANITAIRE STABLE EN 2020, CHUTE EN 2021
« Malgré la crise sanitaire, nous nous attendons à ce qu’il en soit de même en 2020, nos clients ayant toujours à coeur d’offrir à leurs vins les meilleures conditions d’élevage. En revanche nous sommes beaucoup plus inquiets concernant 2021. Nombre d’entre eux vont être confrontés à des difficultés de trésorerie dues à la chute de leurs ventes. Il est peu probable qu’ils soient en mesure de nous passer les mêmes commandes, » a précisé Jean-Luc Sylvain, le Président de la Fédération des Tonneliers de France.
Encouragés par le dérèglement climatique, des vignerons ressuscitent la filière viticole en Ile-de-France, grâce notamment au label « Indication géographique protégée » (IGP), obtenu en mai, qui leur permet de vendre une production locale encore embryonnaire sur un marché très concurrentiel.
Un samedi de septembre, Jean-Michel Bourgoin vendange avec famille et amis le fruit de « trois ans de labeur », de la plantation des vignes sur ce terrain de Blunay (Seine-et-Marne) jusqu’à la récolte des premières grappes. Cet hectare et demi de ceps avoisine les coteaux que possédait sa grand-mère, dont les dernières vignes ont disparu en 1992. Le paysagiste de 52 ans évoque avec nostalgie « la petite vigne familiale », les paysages de son enfance et ces « vins que s’échangeaient les anciens ».
Un peu plus loin, Patrice Bersac, président du syndicat des vignerons d’Ile-de-France, goûte consciencieusement le jus violacé d’un Merlot à venir et s’enthousiasme de ces « siècles d’Histoire qui sont en train de renaître ». Car l’Ile-de-France viticole historique, « territoire plus grand que l’Ile-de-France administrative », a longtemps été le plus vaste vignoble de France, narre le responsable.
Né à l’époque romaine, il a commencé à décliner au XIXe siècle; l’oïdium, le mildiou, le phylloxéra, la guerre de 70, l’urbanisation des terres et la concurrence des vins du Sud ont eu raison des quelque 40.000 hectares de vignes franciliennes. Les viticulteurs ont donc vendu leurs parcelles et le paysage rural en a été transformé.
PRECIEUSE IGP
Depuis vingt ans, quelques passionnés, dont Patrice Bersac, tentent de restaurer ce vignoble, parcelle par parcelle. Objectif « modeste » du syndicat qui fédère actuellement une soixantaine de vignerons: reconquérir 1.000 hectares à l’horizon 2030.
Ainsi, en mai 2020, les vins d’Ile-de-France obtiennent l’indication géographique protégée (IGP) – anciennement « vins de pays » auprès de l’institut national des appellations d’origine (INAO). Cette reconnaissance garantit « la qualité », « l’origine », « les pratiques »mais aussi « une présence et une notoriété fortes » à l’échelle européenne, se réjouit Louis-Victor Charvet, expert du guide des vins Bettane+Desseauve.
Elle permet également aux vignerons de vendre leur production à un meilleur prix, note Antoine De Clermont-Tonnerre. Une stratégie judicieuse alors que les coûts de production augmentent, constate ce conseiller viticole. Sur un marché fortement concurrentiel, « la France doit faire le choix de la production qualitative », argue-t-il. Les vignerons espèrent que l’attrait des consommateurs franciliens pour une IGP locale leur permettra de juguler le recul global de la consommation de vin, divisée par deux en 50 ans à l’échelle nationale, explique M. Charvet qui souligne le « très bon rapport qualité-prix de l’IGP ».
Encore discret, le vignoble francilien « a vocation à doubler ou tripler rapidement », estime l’expert. Encadré par des labels, il peut même « redevenir un vignoble de premier plan ». Car si les terres franciliennes ne produisent pas des vins « d’une grande complexité », elles donnent naissance à des « vins de qualité et supérieurs », rassure Louis-Victor Charvet.
Un ensoleillement plus important et des températures plus élevées: le réchauffement climatique profite aux vignerons franciliens qui parviennent à une meilleure maturité du raisin et des vins plus sucrés, explique l’expert. Les aléas (gel, précipitations, etc.) qui en découlent sont rapidement évacués par Antoine De Clermont-Tonnerre: « C’est le métier du vigneron de s’adapter ». Grâce à ce climat « exceptionnel », Jean-Michel Bourgoin n’a fait subir aucun traitement chimique à ses six cépages, mais « ce ne sera pas toujours le cas », prévient Patrice Bersac.
Au pressoir, entourés de cuves sur lesquelles sont inscrits « Gamay », « Pinot noir », « Chardo », Patrice, Antoine et Jean-Michel dégustent le jus un peu laiteux des grappes fraîchement pressées. Après « 750 heures par an passées dans la vigne », les trois hommes ressentent « de la joie, de la fierté », avant la première bouteille de vin nouveau en octobre.
Attisés par des vents violents, des incendies dévastaient mardi les célèbres vignobles de la Napa Valley dans le nord-ouest de la Californie, où des dizaines de milliers de personnes ont dû évacuer leurs logements, tandis que trois personnes sont mortes plus au nord.
Ciel incandescent, arbres et vignes calcinés, maisons ravagées par les flammes: le brasier nommé « Glass Fire » a brûlé près de 14.000 hectares dans le comté de Napa, l’une des zones de production de vin les plus prestigieuses des Etats-Unis.
Certains domaines viticoles sont partis en fumée, comme le Chateau Boswell dansla ville de St. Helena. Le domaine de Newton Vineyard, qui appartient au groupeLVMH, a lui aussi été touché. « Alors que le Glass Fire continue de se propager,c’est avec tristesse que nous vous informons que le domaine et les vignes de Newton Estate ont été touchées de manière significative »,a annoncé le domaine sur son compte Instagram, soulignant que tous les employés avaient pu être mis à l’abri à temps.
Plus au nord, dans une zone boisée et escarpée du comté de Shasta, le « Zogg Fire », qui s’est lui aussi déclaré dimanche, a fait trois morts.
Plus de 35.000 personnes ont reçu l’ordre d’évacuer en raison de ces feux, et des milliers d’autres devaient se tenir prêtes.
Dans la nuit de dimanche à lundi, 4.500 habitants d’une zone résidentielle pour personnes âgées du comté viticole de Sonoma, voisin de celui de Napa et menacé par un autre feu baptisé « Shady Fire », avaient ainsi dû embarquer dans des cars municipaux afin d’être transportés en lieu sûr.
Résidente de St. Helena, Susan Fielder a eu les larmes aux yeux lorsqu’elle a roulé pour rejoindre un refuge de Napa, laissant derrière elle sa maison en emportant seulement un petit sac et une photo de ses grands-parents. « Ce matin, je me disais: « qu’est-ce que tu vas faire si tu perds tout? », confiait-elle à l’AFP. Elle a pu retrouver sa maison, intacte mais recouverte d’une couche de cendres, à la mi-journée.
De nombreux habitants de la zone, traumatisés par les incendies qui ont déjà ravagé la région ces dernières années, sont eux aussi partis en catastrophe dans l’obscurité. « On pouvait voir les flammes monter dans le ciel toute la nuit », a expliqué à l’AFP CeeBee Thompson, une habitante de Calistoga.
Les comtés de Napa et Sonoma avaient déjà été frappés par des feux dévastateursen 2017, faisant au total 44 morts et détruisant plusieurs milliers de bâtiments. Les services météo avaient hissé le « drapeau rouge » pour les risques d’incendie sur cette partie de la Californie en raison d’une vague de chaleur et de vents secs créant les conditions idéales pour des départs de feux.
Le gouverneur Gavin Newsom a expliqué que ces vents devaient « se stabiliser, ce qui devrait nous aider dans nos efforts », appelant la population à la prudence et à suivre scrupuleusement les consignes des secours.
Plus de 2.000 pompiers ont combattu lundi pour maîtriser le feu, dans une région qui » a été frappée encore et encore », a-t-il dit.
Dans le nord-est de la Californie, le comté de Butte déjà fortement touché par des incendies multiples depuis la mi-août a été contraint de mettre en oeuvre de nouvelles évacuations dimanche soir près de la petite ville de Paradise.
La région avait été ravagée par l’un des incendies les plus meurtriers de l’histoire de l’Etat, le Camp Fire, qui avait fait 86 morts en novembre 2018.
Plus de 8.100 feux se sont déclarés depuis le début de la saison, parcourant 1,5 million d’hectares au total, ont indiqué les pompiers de Californie.
Selon le consensus scientifique, l’ampleur exceptionnelle de ces feux est liée au changement climatique, qui aggrave une sécheresse chronique et provoque des conditions météorologiques extrêmes.
Dans la Napa Valley, Susan Fielder n’a d’ailleurs aucune intention de déballer son sac d’urgence avant le mois de novembre et le retour des pluies. « Je resterai jusqu’à ce que quelqu’un frappe à ma porte et me dise que je dois partir », dit-elle.
Les producteurs et négociants de vins français ont « subi un préjudice de près de 500 millions d’euros » depuis l’imposition par les États-Unis d’une taxe de 25% comme mesure de rétorsion à un conflit aéronautique, selon la profession.
« La situation a assez duré, nous ne désarmons pas et demandons la création d’un fonds de compensation pour dédommager les viticulteurs qui ne sont pour rien dans ce conflit commercial » a déclaré Jérôme Despey, président du conseil spécialisé viticulture de France AgriMer, organisme semi-public chargé des marchés agricoles.
Il doit rencontrer « début octobre » le ministre de l’agriculture Julien Denormandie sur le sujet.« Nous avons demandé la création d’un fonds en janvier 2020 pour compenser un préjudice alors estimé à 300 millions d’euros »(…) qui est désormais estimé par la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) « à 500 millions d’euros », a indiqué M. Despey.
Le 18 octobre 2019, les États-Unis ont imposé une taxe de 25% sur les vins français non effervescents en bouteille de moins de 14 degrés, en représailles d’un conflit commercial transatlantique portant sur Airbus et Boeing.
D’autres produits agricoles européens ont été taxés en même temps par l’administration Trump comme les olives espagnoles, les whiskies écossais ou les fromages italiens.
« Le président américain a bien joué » avec des sanctions différentes selon les États-membres, qui freinent toute réaction rapide et collective de l’UE, a reconnu M. Despey.
Côté viticole, les taxes américaines ont provoqué une chute de 40% des exportations de vins français aux États-Unis au premier semestre 2020, selon M. Despey.
Au total, les exportations de vins et spiritueux français ont chuté de 25% au cours des six premiers mois, également tirées vers le bas par l’impact de la crise sanitaire et de la fermeture pendant plusieurs semaines des restaurants et bars dans le monde entier.
Sur ce sujet, les viticulteurs attendent toujours la distribution des 35 millions d’euros promis pour financer une « aide au stockage » des crus invendus pendant cette période. Elle pourrait être débloquée le 1er novembre, selon M. Despey.
Les sur-stocks de vins entre le 31 janvier 2019 et le 31 juillet 2020 sont estimés à quelque 6 millions d’hectolitres, dont 2,6 M hl ont été distillés (transformés en alcool industriel pour gel hydroalcoolique ou autres utilisations). « Il reste un peu plus de 3 millions d’hectolitres de vin en sur-stock », dont le stockage doit être financé pour éviter une chute des cours, a indiqué M. Despey.
Cela risque d’être un moment historique et poignant demain à château Bonnet. La vente de la collection de véhicules anciens et de véhicules militaires qui appartenait à André Lurton, disparu l’an dernier à l’âge de 94 ans. André Lurton avait rassemblé des véhicules qui avaient appartenu à la famille et des engins de la seconde guerre mondiale à laquelle il a participé sur la fin de la guerre. Une vente réalisée par la Maison Artcurial. Interview pour Côté Châteaux de son fils Jacques Lurton.
Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Jacques, alors c’est demain le grand jour ? »
Jacques Lurton :« Oui, demain c’est le grand jour, le jour de la vente de 15 heures à 18 heures, sous le marteau de l’équipe d’Artcurial. Depuis 3 jours, ils sont là pour faire une présentation des véhicules dans 3 hangars différents, il y en a beaucoup et c’est la collection de papa…
Tout a été remis au goût du jour, nettoyé, installé. C’est une collection dont on ne savait pas trop quoi faire, on a alors décidé de s’en séparer, on l’a mise en vente et on se rend compte qu’il y a beaucoup d’engouement.C’est une belle collection, mais pas forcément trop chère, il y a certes quelques gros lots comme les tanks. C’est assez populaire, abordable, vraiment assez sympa… »
JPS: « Et il avait rassemblé par mal d’engins militaires de la seconde guerre mondiale ? »
Jacques Lurton :« Oui, c’est une collection en 3 parties: il y a d’bord les véhicules anciens qui ont appartenu à la famille, notamment à Léonce Récapet (le grand-père d’André Lurton dont il était très proche et qui avait acheté notamment château Bonnet à Grézillac (cf lire histoire)), à sa femme aussi, à notre grand-père et grand-mère mais aussi à papa. Et puis il y a eu aussi d’autres coups de cour de papa… »
« Il y a aussi la collection militaire. Il s’est fait plaisir en achetant des trucs auxquels il a été confronté à la fin de la guerre, car il s’est engagé comme bon nombre de français dans l’armée pour combattre, il a fait notamment les Ardennes. Il avait quelques Jeep car il était conducteur d’un commandant, mais aussi des chars d’assaut dans lesquels il avait pris place à un moment, un véhicule amphibie et même un véhicule Volkswagen de transport d’officiers allemands. »
Et puis il y a aussi une autre collection agricole: il avait racheté tous les tracteurs qu’il a eu dans sa vie et parfois des véhicules d’origine, une machine à vapeur, la 1ère moissonneuse-batteuse et puis il y a toute la partie machines à vendanger qu’il a eues dont la première de la région du Sud-Ouest en 1972 une « Chisholm Ryder », qu’il avait faite venir des USA. Je la garde pour exposer à château Bonnet, c’est une pièce de musée, que l’on va repeindre mais qui n’est pas dans la vente, elle restera à Bonnet.
JPS : « J’imagine que c’est une belle vente ? Combien est estimé l’ensemble ? »
Jacques Lurton : « Oui c’est une belle vente qui devrait être au-dessus de 1,5 millions d’euros… »
JPS : Et ce n’est pas un crève-coeur de s’en séparer ? »
Jacques Lurton : « Papa ne nous a jamais préparé ou intéressé à cette collection, de temps en temps il sortait de veilles et belles voitures pour des occasions, notamment pour des mariages, mais il ne nous a jamais impliqué.
« C’était parfois dans un état assez vieux, poussiéreux, dans des hangars… Pour nous, c’était une évidence de la vendre. Et depuis que le catalogue a été constitué, on s’est attaché à ces véhicules, on a fini par s’imprégner de cette histoire, par la force des choses. Il y a 2 ou 3 petites choses qu’on va essayer de racheter. Artcurial est très confiant, il y a un très très gros intérêt. Cela promet d’être une belle vente, bien sûr il restera des choses non vendues que l’on gardera et fera revivre…La voiture de notre arrière-grand-père Léonce Récapet, on a décidé de la perdre. »
« Il a passé 2 à 3 décennies à rechercher ces véhicules, avec une historienne Hélène Brun-Puginier. »C’est impressionnant l’engouement des acheteurs potentiels, c’est dommage que notre papa ne nous ait pas intéressé à cela. »