23 Nov

Par ici le palmarès « déconfiné » de Castillon : une dégustation en bonne et due forme, chez Stéphane Derenoncourt

Le « Palmarès Castillon » devait se tenir le 27 mars à Paris chez Lavinia. Reporté du fait du 1er confinement, ayant toutefois fait une 1ère sélection sur 100 vins dégustés le 27 février, les organisateurs ont décidé de maintenir cet événement à l’automne et ce durant le 2e confinement, en plein coeur de l’appellation au Domaine de l’A à Sainte-Colombe, chez Stéphane Derenoncourt, en tant que professionnels, avec les règles de distanciation et dans deux salles de dégustation…

S’il y en a bien un qui se réjouit de l’événement et de ce report, c’est le chef étoilé Tanguy Laviale, du restaurant Garopapilles à Bordeaux, puisque du fait de la fermeture actuelle de son établissement, il a ainsi pu être présent et membre du jury :

Pour cette édition du Palmarès Castillon, on n’a peut-être pas le gratin des cavistes ou dégustateurs parisiens habituels, mais là on a la crème de la crème régionale, Mathieu Doumenge journaliste de Terre de Vins ou encore Thomas Noel caviste très en vogue à Fronsac.

Sur les 27 derniers vins en lice, ils doivent en donner 2 par catégorie : « on a le côté frais et fruité (pour la première catégorie), d’un vin qui sera peut-être un vin d’entrée de gamme, ensuite pour la 2e d’un vin gourmand et séducteur avec une cuvée plus travaillée, plus de puissance, plus de longueur et enfin pour la dernière et 3e catégorie des vins qui sont charpentés plus travaillés qui seront issus des plus grands terroirs de l’appellation ».

Tous sont jugés sur le millésime 2017, un millésime par facile à Bordeaux où 40% de la récolte avait été perdue dans le bordelais du fait du gel (surtout du 28 avril) :

2017, une année assez difficile pour le vigneron car grosse perte avec le gel du printemps, malgré tout on a de très jolis vins car l’appellation est sur des plateaux et des coteaux »Yann Todeschini, vice-président du syndicat viticole de Castillon-Côtes de Bordeaux.

Car cette appellation de 2300 hectares compte 230 vignerons qui ne manquent pas de savoir-faire et de caractère : « il y a ici un tissu familial, artisan, plein d’amour de son travail qui existe et ces gens la on les connaît peu » commente Stéphane Derenoncourt ;

Quand on parle de bio ou de biodynamie à Bordeaux, on nous parle de Palmer ou de Pontet-Canet, ce qui est très bien, ça reste microscopique dans l’univers des crus classés, à Castillon c’est 25 % de l’appellation qui s’est engagée dans le bio » Stéphane Derenoncourt

Et à la mi-journée, les résultats sont tombés, donnés par le maître des lieux Stéphane Derenoncourt…

Dans  la catégorie frais et gourmands, sont récompensés les châteaux le Petit Picoron et Beynat, dans la catégorie Gourmands et Séducteurs les châteaux de Belcier et Brisson et enfin dans la catégorie Puissants et étonnants Roquevieille cuvée excellence et château d’Aiguilhe.

© Photos Jean-Pierre Stahl

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine : 

20 Nov

Affaire d’épandange à Villeneuve : les châteaux condamnés en appel

6 ans après cette affaire qui avait suscité une vive émotion, 6 ans après l’intoxication de 23 élèves et d’une institutrice à Villeneuve, la Cour d’Appel de Bordeaux a condamné les deux châteaux, l’un conventionnel, l’autre en bio, qui avaient traité à proximité d’une école à des peines d’amende avec sursis (5000€) pour avoir procédé à des épandages inappropriés.

L’avocat de la Sépanso François Ruffié lors du jugement en 1ère instance devant le tribunal correctionnel de Libourne © JPS

« C’est une victoire pour les enfants, pour l’environnement, pour le bon sens », a réagi a chaud François Ruffié avocat de la Sépanso.Puis plus posément : « Il est très intéressant cet arrêt, il fait appel à la notion de moyens appropriés » commente François Ruffié qui n’a pas lâché l’affaire après de nombreux rebondissements, une affaire qui a bien failli ne pas passer devant un tribunal. Et d’ajouter : « on peut considérer la notion de moyens appropriés de notion floue et peu fiable, mais c’est faire appel à la raison et au bon sens comme l’a fait la Cour d’Appel de Bordeaux ».

« Quand on te dit, on ne peut pas mettre un anémomètre au dessus de chaque tracteur, peut-être, mais avant ils ne faisaient pas attention à ce que les enfants soient en classe ou en récréation, à ne pas prévenir l’école, ou quand les deux tracteurs traitaient en même temps, que l’école a appelé pour leur dire de stopper, ils ont continué… » L’affaire remonte au 5 mai 2014, où 23 enfants et une institutrice ont été pris de maux de tête, d’irritation des yeux et de la gorge, après l’aspersion de ces produits phytosanitaires autorisés mais potentiellement toxiques...L’enseignante avait même été transporté à l’hôpitalUne affaire qui avait été commentée jusque dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.

Initialement classée sans suite, une information judiciaire avait par la suite été ouverte, et la détermination de la Sépanso Gironde et de Générations Futures ont permis ce procès devant le Tribunal Correctionnel de Libourne, où en 2019 les deux châteaux ont été relaxés. Le parquet général avait fait appel et la Cour d’Appel est donc entrée en voie de condamnation cette semaine envers les châteaux Castel la Rose et de Barbe, des peines d’amende avec sursis, pour le principe, en vue d’une possible jurisprudence.

Plutôt que des normes (comme pas plus de 3 Beaufort ou ou à proximité d’habitations, là la Cour fait appel au bon sens et à la pratique professionnelle du viticulteur… » François Ruffié avocat de la Sepanso

Et d’ajouter : « La grande majorité des viticulteurs travaille bien, là c’est l’accumulation de bêtises qui fait qu’on entre en voie de condamnation. Là on fait appel à la raison et à la compétence professionnelle du viticulteur. »

Pour Sophie Claudel, avocate du château de Barbe, certifié bio, interrogée par l’AFP, « l’arrêt dit que mes clients n’avaient pas d’anémomètre (instrument de mesure du vent) et n’ont (donc) pas mis en œuvre tous les moyens appropriés » pour éviter que les épandages ne se répandent au-delà des parcelles. « Or le texte général qui dit que des moyens suffisamment appropriés doivent être mis en œuvre (….) n’en fait pas la liste précise. On les condamne sur la base d’un texte imprécis. Alors que le gérant est un homme extrêmement respectueux de la terre, qui ne fait pas des épandages à la va-vite sans se ficher des conséquences… »

« Cette affaire a permis de changer le discours, là ce sont les pratiques qui doivent évoluer. Cela crée une obligation de moyens, on doit utiliser les moyens appropriés, c’est parfait », ajoute François Ruffié heureux du résultat.

Une affaire qui pourrait faire jurisprudence en la matière. Les châteaux pourraient encore se pourvoir en cassation.

18 Nov

Coronavirus : les trufficulteurs touchés par l’arrêt des restaurants doivent se réinventer

Touchés par la fermeture des restaurants, les producteurs de truffes de Gironde sont bien obligés de se réinventer en attendant des jours meilleurs. Alors qu’ils étaient en pleine ascension et croissance en fournissant les plus grands restaurants de la région et de France, ils ont été confrontés à ce « coup d’arrêt » imposé par les confinements. Leur personnel est aussi au chômage technique pour certains, ils doivent faire preuve d’imagination et démarcher particuliers et grande distribution, pour pallier le manque de débouchés du côté de la grande gastronomie. Rencontre avec les Pépites Noires et Truffe Extra France.

Christophe Meynard, des Pépites Noires, une saison plus précoce © JPS

Depuis 20 ans qu’il s’est lancé dans la truffe noire en Gironde, Christophe Meynard, des Pépites Noires, n’avait pas connu pareille crise…« Voilà, une belle melanosporum…avec je pense des arômes assez sympas…. « , commente Christophe Meynard en pleine recherche des premières truffes de la saison en avance du fait d’un printemps et d’un été très chauds.

La fameuse tubermelanosporum ou truffe noire produite en Gironde © JPS

Il était en pleine ascension, avait créé 3 emplois, mais aujourd’hui 2 de ses salariés sont en chômage technique.

C’est un coup d’arrêt total, quasiment depuis le 1er confinement, ça a repris un peu au mois de juin, mais ça a vivoté… » Christophe Meynard des Pépites Noires

Moi je dois être actuellement à -70 % de chiffre d’affaire, il faut arriver à le gérer, mais je pense qu’il y a souvent du 80 à 90 % de chiffre d’affaire en moins pour certains; tant que les banques et l’Etat sont avec nous on va essayer d’aller jusqu’au bout… »

Guillaume Gé, qui a créé Truffe Extra France, gère lui 120 hectares de truffières en production, dont 2 truffières en Gironde, et vient de planter 30 hectares supplémentaires en Dordogne, c’est le plus gros de la région:

« les premières truffes de la saison , avec un chien qui adore ça, c’est bien ma fille » félicite-t-il Olive son jack russel qui vient de lui trouver 4 superbes pépites noires très parfumées dans un endroit tenu secret.

Guillaume Gé, de Truffe Extra France © JPS

La restauration, la demande est quasiment inexistante, au moins en France, on en vend malgré tout en Asie et dans les pays de l’Est, notamment en Russie, après on doit être à -80% de chiffre par rapport à l’année dernière à la même période », Guillaume Gé de Truffe Extra France

Pour se diversifier, Guillaume Gé a lancé Aléna, son son suprême de Truffe, de la truffe broyée et pasteurisée, dans des boîtes ressemblant à des boîtes de caviar… Cette nouvelle aventure a débuté il y a 3 ans avec des chefs cuisiniers demandeurs et notamment Joel Robuchon, là il le développe à la vitesse supérieure à destination des particuliers et de la grande distribution…Avec son restaurant à Bordeaux, Saveurs d’Aquitaine il a aussi développé sur ce produit le clic and collect…

C’est un produit qui est prêt à l’emploi avec une DLC de 6 mois, pour les coquillettes à la truffe, les oeufs à la truffe, les saint-jacques etc, ça nous permet de pallier le manque des chefs et de faire découvrir la truffe au grand public et de lui faire découvrir de la truffe de qualité

Karl Todeschini et Christophe Meynard, un bel accord vin et omelette à la truffe © JPS

Malgré la crise, Christophe Meynard ne se laisse pas abattre et continue de promouvoir les plats traditionnels comme cette superbe omelette à la truffe réalisée au feu de bois…« Là faut pas hésiter à être généreux »…dit-il au dessus de sa belle poelle tout en tapant sa truffe.

Et de faire goûter à Karl Todeschini, vigneron du château Mangot, venu en voisin, déguster cette omelette avec cette odeur si particulière de cuir et d’épices dégagés par la truffe. Des truffes prisées par les chefs de Bordeaux et aussi par ces vignerons qui aiment associer leurs vins issus des mêmes terroirs calcaires de Gironde. « Ca a ce côté minéral, soyeux, délicat… », commente Karl Todeschini.

Une idée de recette simple, une omelette à la truffe noire fraîche et râpée par Christophe Meynard © JPS

Alors que la saison de la truffe démarre, cette période est décidément pour ces trufficulteurs très particulière, car il se pourrait que les restaurants restent fermés durant cette saison de production. Bon courage à tous, en espérant que les particuliers viennent à aider ces producteurs en en consommant plus souvent…

17 Nov

Bordeaux Tasting reporté à 2021, Terre de Vins propose Bordeaux Tasting autrement

Bordeaux Tasting 2020, le Festival des Grands Vins, ne se tiendra pas les 12 et 13 décembre au Hangar 14 à Bordeaux. L’épidémie de coronavirus et les mesures de précautions sanitaires ont obligé les organisateurs à reporter Bordeaux Tasting dans la forme que l’on connaît à 2021. Néanmoins il y aura un « Bordeaux Tasting Autrement » sous 2 formes: un numéro spécial en kiosque de Terre de Vins et un site de vente en ligne pour accompagner ces fêtes de fin d’année.  

Bordeaux Tasting, un rendez-vous exceptionnel avec sa grande dégustation au Palais de la Bourse qui aurait du être transférée au Hangar 14 © JPS

Quand ça veut pas, ça veut pas. La crise du coronavirus continue d’obliger tous les organisateurs de salons et de festivals d’annuler les uns après les autres. Terre de Vins dans un premier temps avait repensé son rendez-vous incroyable qui rassemble chaque année 8000 participants, en décidant de l’organiser cette année au Hangar 14 (avec une superficie assez importante plus de 5000 m2), et non plus sur le spot de la place de la Bourse et des différents endroits jumelés dans ce périmètre, mais finalement il n’aura pas lieu. 160 châteaux avaient répondu « présent » et étaient prêts jouer le jeu. En vain, le contexte oblige à renoncer à cet événement remarquable.

Nous avons attendu jusqu’au dernier moment mais, en responsabilité, nous pensons qu’il est plus sage de renoncer. Même si nos équipes ont fortement travaillé depuis trois mois, et malgré un protocole d’accueil et de dégustation approuvé par la Préfecture, nous estimons que les conditions ne sont pas réunies pour permettre à nos exposants, à nos partenaires et à nos visiteurs de profiter pleinement de l’événement,  Rodolphe Wartel, directeur général de Terre de Vins.  

Bordeaux Tasting existe depuis 9 ans et rassemble chaque années 8000 amateurs et connaisseurs de vin, place de la Bourse et aux alentours, un rendez-vous qui forcément allait manquer aussi Terre de Vins a décidé d’un Bordeaux Tasting Autrement…

Christophe Chateau du CIVB, Boris Diaw basketteur, Pierre Lurton PDG d’Yquem et Rodolphe Wartel de Terre de Vins, lors de la masterclass Yquem l’an dernier © JPS

A savoir, un numéro spécial collector présentant et intitulé « les Trésors de Bordeaux Tasting » va être éditer en un temps exceptionnel. Tiré à 40 000 exemplaires et distribué dans les kiosques dès le 15 décembre, il mettra en valeur 150 pépites et châteaux habitués de l’événement.

Par ailleurs, un site de vente en ligne bordeauxtasting.com  va permettre aux amateurs de se faire plaisir avec les Grands Vins de Bordeaux Tasting qui seront disponibles à la vente du 15 au 31 décembre, un site conçu par Terre de Vins en partenariat avec la Vinothèque de Bordeaux qui assurera transaction et livraison. Un plan de communication puissant sera déployé sur le digital (terredevins.com, sudouest.fr, programmatique, réseaux sociaux) pour générer des visites sur le site. Malgré tout, la fête restera dans les têtes à tous, en espérant que chacun pourra se faire plaisir, en surfant sur le net et en commandant de grands flacons.

Côté Châteaux profite de cette occasion pour vous faire revivre les grands moments de Bordeaux Tasting 2019 avec ce numéro spécial réalisé pour France 3 Noa par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot : 

12 Nov

Dans le conflit Boeing-Airbus, l’Union européenne réplique aux taxes américaines sur le vin notamment mais tend la main

Sans attendre l’arrivée du président américain élu Joe Biden, Bruxelles a décidé lundi des sanctions douanières contre les Etats-Unis dans le litige opposant Airbus et Boeing pour chercher une fin négociée à ce conflit vieux de plus de 15 ans.

© France 3 Bourgogne

L’UE a annoncé la mise en place dès mardi de « droits de douane sur 4 milliards de dollars d’exportations américaines », dans un communiqué. Ces sanctions avaient été autorisées en octobre par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les produits visés incluent tous les modèles d’avions de Boeing (taxés à 15%). Mais surtout des produits agricoles américains (tabac, patates douces, blé, huiles végétales, fruits et jus…) ou agroalimentaires (alcools forts, chocolat…) ainsi que des biens manufacturés (tracteurs, pelleteuses, équipements de casino, pièces de vélo…) taxés à 25%, selon une liste officielle.

Ces sanctions « sont en miroir des mesures américaines. Nous ne voulons pas d’escalade du conflit », a expliqué le commissaire européen à l’Economie, Valdis Dombrovskis à l’issue d’une visioconférence des ministres européens du Commerce.

Washington inflige déjà, depuis plus d’un an, des droits de douane punitifs sur des importations européennes comme le vin, le fromage et l’huile d’olive (à hauteur de 25%), ainsi que des taxes de 15% sur les avions Airbus. Les Etats-Unis y avaient été autorisés par l’OMC, jusqu’à 7,5 milliards de dollars.

L’avionneur européen Airbus et son concurrent américain Boeing, et à travers eux l’UE et les Etats-Unis, s’affrontent depuis octobre 2004 devant l’OMC, arbitre du commerce mondial, sur les aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales de part et d’autre.

Après la décision de l’OMC en leur faveur, les pays européens avaient espéré pouvoir éviter d’imposer à leur tour des taxes douanières aux Etats-Unis, en tentant de négocier un accord global sur les aides à l’aéronautique et l’abandon réciproque des sanctions.

« Malheureusement, malgré nos meilleurs efforts, en raison du manque de progrès du côté américain, l’UE va exercer ses droits », a déclaré M. Dombrovskis. Mais il a aussi tendu la main. « Nous appelons les Etats-Unis à accepter que les deux parties abandonnent leurs contremesures existantes afin que nous puissions tourner la page. Retirer les taxes serait gagnant-gagnant », a affirmé le commissaire
européen.

RETABLIR DES RELATIONS APAISEES

En coulisse, des Etats membres avaient exprimé leurs doutes sur le timing des sanctions européennes, alors que le président américain élu Joe Biden doit remplacer Donald Trump en janvier. C’était notamment le cas de l’Allemagne, puissance exportatrice, qui assure la présidence tournante de l’UE.
« Nous aurions été très heureux si une solution amicale avait été trouvée avant l’élection américaine et nous restons prêts à initier à tout moment une solution négociée », a déclaré lundi le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier.

En France, la fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a fait part lundi soir de son « incompréhension » face à l’annonce de taxes européennes immédiates, craignant de nouvelles rétorsions américaines. Ayant déjà perdu plus de 50% de leurs exportations américaines depuis octobre 2019, ils craignent une escalade de la guerre commerciale.

Sous Donald Trump, les Etats-Unis ont mené une politique de confrontation avec l’Europe. Après avoir taxé l’acier et l’aluminium européen, le président sortant a menacé à plusieurs reprises de s’en prendre aussi aux automobiles allemandes. « Il y a de grandes attentes après la victoire électorale de Joe Biden et l’espoir que les Etats-Unis vont revenir à une approche multilatérale, y compris dans le commerce », a affirmé M. Altmaier.

Du côté français, on plaidait pour une attitude de fermeté, condition nécessaire pour promouvoir un dialogue avec Washington sur un pied d’égalité.

« La relation commerciale transatlantique est essentielle pour notre économie, et nous souhaitons (…) rétablir des relations commerciales équilibrées et apaisées entre l’Union européenne et les Etats-Unis », ont déclaré le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, et le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Franck Riester, dans un communiqué commun.

Airbus a également salué la décision de Bruxelles. « Airbus soutient toutes les actions nécessaires pour créer des règles de concurrence équitables et continue à soutenir l’engagement de l’UE pour trouver un règlement négocié à cette longue dispute afin d’éviter des taxes perdant-perdant », a réagi l’avionneur européen. « L’Europe veut montrer ses muscles, mais c’est nous qui trinquons, et on nous laisse tout seuls, sans accompagnement », a cependant déclaré à l’AFP César Giron, président de la FEVS.

Avec AFP

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Bourgogne : 

10 Nov

Couleur Vigne : la BD signée Nicolas Lesaint qui dépeint le labeur très touchant du vigneron

Si Côté Châteaux vous avait présenté il y a un mois « Couleur Vigne », lors de sa sortie, Côté châteaux est allé cette fois rencontrer Nicolas Lesaint, le vigneron auteur de cette fabuleuse BD, réalisée en aquarelle. Le directeur du château de Reignac livre ce qui l’a poussé à dessiner et écrire cette histoire romancée… Une histoire qui fait s’attacher à deux personnages et au travail difficile de saisonnier et de vigneron au quotidien dans la vigne.

Nicolas Lesaint, directeur du château de Reignac à Saint-Loubès et auteur de Couleur Vigne © JPS

Quand le vigneron passionné du château de Reignac (à Saint-Loubès en Gironde) tutoie la fibre poétique du dessinateur. Cela donne Couleur Vigne. Des couleurs automnales, bien sûr, mais aussi des 4 saisons que dépeint Nicolas Lesaint car sa BD raconte le labeur du vigneron sur une année dans une vigne de l’Entre-Deux-Mers.

Ce que j’ai vraiment souhaité, c’est expliquer notre quotidien. Il y a le terroir et l’humain, et l’humain est extrêmement important dans l’utilisation de ce terroir-là et chaque décision va impacter la production du vin que l’on va faire… Et surtout, on dépend des conditions climatiques, des éléments« , Nicolas Lesaint

Réalisée en aquarelle, sur 217 planches, Couleur Vigne est une BD romancée avec Martin comme personnage principal; un gars cabossé par la vie, qui retrouve du travail grâce à Pierre, un petit vigneron de l’Entre-Deux-Mers, qui lui remet ainsi le pied à l’étrier et va même lui offrir un hébergement, le temps qu’il se refasse.

 

Nicolas Lesaint, présentant sa premère BD aux éditions Féret « Couleur Vigne » © JPS

On croise beaucoup de saisonniers dans notre profession et qui ont souvent des histoires très particulières, avec pour certains des traumatismes personnels, tant professionnels qu’humains.C’est un mélange de plusieurs personnages que j’avais pu croisé dans mon travail à Reignac, entre autres et d’un personnage Angel, un papy espagnol qui vivait dans sa voiture ».

« Martin, il incarne la personne qui ne connait rien au vin et qui découvre nos problématiques,donc  j’ai voulu que des professionnels se retrouvent concrètement dans les dessins que j’ai pu faire car il y a des détails très techniques sur notre quotidien comme le carassonnage  ou la taille de la vigne.  

Je voulais aussi que des personnes qui n’y connaissent rien, à la fin de cette histoire-là, puissent dire j’ai compris le processus au cours de la saison ».

Nicolas Lesaint dans les vignes du château de Reignac © JPS

Cette 1ère BD publée par les éditions girondines Féret a été tirée à 3000 exemplaires. Nicolas Lesaint en a déjà commencé une autre inspirée davantage du travail de vinification au chai, avec aussi une séquence en Bretagne…A suivre…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères : 

09 Nov

Hong-Kong Wine and Dine Festival 2020 : un festival « on line » et « off line » du 11 novembre au 15 décembre

C’est une édition repensée. Pour la 1ère fois depuis 2009, le Hong-Kong Wine and Dine Festival se tiendra « online » et « offline » du 11 novembre au 15 décembre 2020, contexte oblige.

« Nous avons décidé d’user de nos ressources et de notre ingéniosité pour adapter nos événements promotionnels au contexte de la pandémie mondiale que nous vivons, » explique YK Pang, Président du Hong Kong Tourism Board. « Nous avons ainsi repensé le format du Hong Kong Wine & Dine Festival 2020. Une édition adaptée à nos nouveaux modes de vie qui permet à tous de participer au Festival et aux professionnels du secteur F&B de faire la promotion de leurs produits en cette période compliquée. »  

Ce sont donc des expériences en ligne qui vont être proposées comme la Cave à Vins Virtuelle avec une centaine de références et des Masterclass cuisine, vins et spiritueux délivrées par des experts renommés. Mais en parallèle, plus de 500 restaurants seront partie prenante du festival avec de nombreuses offres destinées aux festivaliers sur place.

Il y en aura pour tous les goûts, pour les gastronomes et adeptes de vins et spiritueux du monde entier, qui souhaitent tout connaître sur les dernières tendances Vins et Spiritueux, l’art du dressage des assiettes, comment s’alimenter sainement au quotidien, tout savoir sur la mixologie…

34 masterclass en ligne seront proposées durant les trois week-ends du festival (21-22 novembre, 28-29 novembre et 5-6 décembre) avec des experts renommés tels que le critique de vin James Suckling, la Master of Wine Debra Meiburg, le mixologiste primé Jay Khan ou encore les Chefs étoilés Vicky Cheng et Shane Osborn.

« Hong Kong est l’une des plaques tournantes du vin les plus importantes au monde aux côtés de Londres et de New York » selon James Suckling. « Hong Kong est aussi l’importateur numéro 1 des vins de Bordeaux. L’édition 2020 du Hong Kong Wine & Dine Festival rassemblera un public nombreux réparti aux quatre coins de la planète et je m’en réjouis fortement ».

« Notre objectif est de continuer à renforcer l’économie hongkongaise et d’envoyer un message résolument optimiste au reste du monde », complète YK Pang, Président du Hong Kong Tourism Board; « : notre esprit d’entreprise et notre amour du travail n’ont pas été impactés par la pandémie et nous nous préparons au retour des voyageurs en même temps que nous redoublons d’ingéniosité pour faire perdurer nos événements d’envergure internationale. »

Avec le Hong-kong Wine and Dine Festival et le Hong Kong Tourism Board

08 Nov

24 heures après la victoire de Joe Biden, Américains et Français espèrent à nouveau travailler de concert

The Day After… 24 heures après les résultats qui ont donné plus de 270 grands électeurs à Joe Biden pour être élu Président des Etats-Unis, les Américains et le monde du négoce français pensent à se retrousser les manches pour repartir sur de nouvelles bases, espérant la suppression des taxes Trump sur les produits français et notamment le vin, comme mesure de rétorsion suite au bras de fer européen sur Airbus et Boeing.

Ces Américains de Bordeaux découvrent sur CNN le message de victoire de Joe Biden © JPS

Ils ont tenu ce matin à se revoir, à fêter avec café, thé et croissants la victoire de Joe Biden. Ces 3 Américains qui vivent depuis près de 20 ans à Bordeaux commentent cette victoire et les conséquences de celle-ci sur une normalisation des rapports entre les USA et la France, et l’Europe.

« Après toutes les heures que l’on a attendues, c’est un soulagement », explique Desiree Padovani professeure à l’INSEEC, école de commerce de Bordeaux. « Un soulagement que ce soit fini et qu’on puisse avoir un futur, plus optimiste pour tout le monde, pour le commerce, pour les familles et pour les Etats-Unis, pour que les Etats-Unis soient unifiés. »

« Nous avons besoin d’un Président qui ne soit pas charismatique, qui va inspirer les passions des deux côtés, je pense que Biden c’est cette personne…Il est calme, il est plus posé, pas trop politicien, plus ce vieux monsieur Américain, qui peut peut-être calmer le jeu entre les fragmentations de notre société, » commente pour sa part William Moore (originaire de Louisville dans le Kentucky), également professeur en commerce et commerce vin et spiritueux à l’INSEEC Bordeaux.

 

« Sur le côté international, nous avons besoin de lui, Mr Trump n’avait pas une politique internationale rationnelle, et nous avons besoin de reconstruire la position des Etatas-Unis dans le monde. Pour le monde du vin, pour le monde des fromages et des produits français, cela va augmenter les ventes car les gens vont y avoir accès…et en plus cela va devenir compétitif au sein des Etats-Unis. »

Pour Jana Kravitz (originaire de New-York), en charge de relations publiques et relations presse pour VinAnimus, c’est aussi un sentiment tout-d’abord de « soulagement tellement c’était tendu…

C’est le soulagement de mon coeur, parce que je vais retrouver mon pays. C’est le bonheur, mais surtout soulagement énorme et puis on doit travailler maintenant » Jana Kravitz.

« Peut-être que je suis l’Américaine optimiste, mais concernant les taxes sur les vins, on va arrêter ces tarifs qui n’ont pas raison d’être, je pense que c’était malveillant et maintenant les gens sont libres de réagir, libre de négocier ».

Hortense Bernard, ce matin à Bordeaux réagit à l’élection de Joe Biden © JPS

Pour Hortense Bernard qui gère Millésima, caviste à New-York :

On espère que Joe Biden va enlever déjà ces tarifs, qui ont été installés sur les vins français, qui freinent énormément les ventes, cela a eu un impact assez important… Et aujourd’hui, on pense vraiment que cela va être une des premières choses que Joe Biden va faire… », Hortense Bernard Millésima New-York.

« On reçoit de nos clients beaucoup de messages, des soutiens qui nous disent c’est bon on va pouvoir relancer tout cela et ça va changer et ils ont vraiment envie de voir ces changements. Car dans la vie quotidienne avec l’ère Trump il y avait une instabilité, qui à court terme pouvait être positive relancer les marchés mais sur du long terme était épuisante, avec une volatilité une incapacité à savoir ce qui allait se passer demain…Donc aujourd’hui cela va être plus fluide, entre les USA et la France on sera sur la même longueur d’ondes que ce soit en termes d’écologie, de tarifs ou d’avancer ensemble. »

Anthony Moses dans les chais de Twins Bordeaux en octobre 2019 © JPS

Pour Anthony Moses de la maison de négoce Twins qui commercialise beaucoup avec les Etats-Unis : « à titre personnel, je suis très satisfait pour l’avenir du monde et ce merveilleux pays qui avait une image quelque peu détestable sous Trump, j’espère qu’avec Biden cela va réunifier le pays ».

« Maintenant pour le business, Trump était plutôt libéral  avec des taxes plutôt faibles. Il y avait malgré ces 25% une partie des vins (de + de 14° d’alcool) qui n’était pas taxée. Rien ne dit qu’avec Biden les taxes vont baisser…J‘ai entendu aujourd’hui que l’Europe risquait de taxer à hauteur de 4 milliards d’euros des produits américains, on n’est donc pas sorti d’affaire…Par ailleurs, il faut qu’on arrive à garder un dollar relativement fort, c’est important, il a un peu glissé ces derniers jours, il ne faudrait pas qu’il glisse davantage, car c’est pénalisant pour le business. Concernant les taxes sur les vins français, on peut fonder quelques espoirs dans des négociations plus sereines, mais on ne s’attend pas à ce que ce soit une priorité… Après, on a appris à faire avec… »

Les taxes Trump ont engendré 500 millions d’euros de préjudice pour les vins français selon la profession, la pandémie de coronavirus a pu ralentir aussi pour certains vignerons les échanges avec les Etats-Unis.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères, Christophe Varone et Vincent Issenhuth : 

 

Le premier effet Biden ? Une ruée sur le champagne à Washington

L’annonce samedi de l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis a provoqué une ruée sur les bouteilles de champagne à Washington et certains magasins étaient déjà proches de la rupture de stock dans la capitale américaine, un fief démocrate.

Calvert et Woodley, célèbre pour ses rayons de vins du monde entier sur Connecticut Avenue, a vendu de 70 à 75% bouteilles de plus qu’un samedi habituel, selon un responsable du magasin.

« Nous avons vendu des centaines de bouteilles. Les gens veulent fêter ça », explique à l’AFP Mark, un vendeur.  « J’en ai acheté 20, pour moi tout seul! », avoue son collègue, Janis.

Vêtue d’un tee-shirt Biden/Harris et un écriteau Biden/Harris à la main, Juanita fait partie des nombreux clients qui se ruent sur la boisson à bulles. « J’achète du champagne pour fêter ça. Je suis si contente, c’est un jour extraordinaire pour la démocratie », dit-elle en choisissant une bouteille.

Chez Magruder’s, un marchand de vin installé dans le quartier résidentiel de Chevy Chase depuis 1845, les rayonnages se sont vidés à toute vitesse et les vendeurs ont dû aller chercher des caisses de champagne en réserve. « Les gens achètent 2 ou 3 bouteilles en même temps, c’est très inhabituel », dit
une caissière. « Les gens sont tellement contents aujourd’hui ».

Et ils ne regardent manifestement pas à la dépense, avec une bouteille de champagne vendue environ 40 dollars (33 euros) pour les premiers prix.

Après quatre jours d’un suspense tendu, l’ancien vice-président démocrate a été élu à la présidence face au sortant Donald Trump. L’annonce a entraîné des manifestations de joie dans tout le pays.

AFP

07 Nov

Victoire de Joe Biden : la joie d’Américains résidant à Bordeaux

C’est un heureux dénouement que souligne Jana Kravitz, Américaine bien connue du monde du vin et de Bordeaux. Pour cette New-Yorkaise, vivant en France depuis de nombreuses années, qui travaille dans le monde du vin, c’est un « ouf » de soulagement. Suzanne Mustacich journaliste américaine vivant aussi à Bordeaux se réjouit de son élection autant « populaire » pour l’Amérique, la France et l’Europe.

Jana Kravitz, une coupe à la main, à l’annonce des résultats en cet fin d’après-midi © Luc Plissonneau

« I’m fine ! », c’est la première réaction de Jana Kravitz Plissonneau, co-gérante de Vin’Animus, recueillie par Côté Châteaux. « Oui, heureuse, je suis soulagée. C’est depuis avant hier où cela a commencé à changer et où j’ai senti déjà cette première bouffée d’air, de soulagement. Cela va changer maintenant, pour tout le monde. »

« Il faut voir maintenant ce que Donald Trump va faire, parce qu’il refuse de perdre. Mais c’est aussi sa façon de perdre quand il réclame victoire. Il est New-Yorkais, comme moi je le suis, et je suis certaine qu’il va dire j’ai gagné, c’était une fraude… »

Quant à savoir si c’est une bonne chose pour les vins français ?

Absolument, c’est une bonne chose pour les vins français car Joe Biden c’est un homme du monde, il est clair, il aura des relations normalisées et ce sentiment d’amitié va être restauré. Cela va toucher le monde du vin et la façon de faire des affaires, » Jana Kravitz Plissonneau

« Oh my God, j’ai fait une video pour ma famille avec mes enfants devant la télé avec Joe Biden qui venait d’être élu et ils ont crié Joe Biden… »On comprend cette joie immense de cette New-Yorkaise qui s’était aussi réjoui de la victoire de Barack Obama pour qui la victoire de Joe Biden est aujourd’hui « historique ».

De son côté, Suzanne Mustacich, autre Américaine, journaliste spécialiste viticole notamment pour el Wine Spectator  vivant à Bordeaux : « je vais beaucoup mieux, on a un espoir maintenant ! Je restais scotchée au vote depuis mardi; hier j’ai mis une bouteille de champagne au frais, je ne l’ai pas ouverte, mais là oui j’ai décidé de l’ouvrir. Car cela aurait été une catastrophe sinon, on ne peut pas s’imaginer, si Trump avait été réélu ! »

Oui, je suis soulagée et heureuse pour mon pays et c’est bien pour l’Europe aussi. On n’a jamais autant de gens qui ont voté, c’est inimaginable et il gagne avec plus de 4 millions de voix d’avance, Suzanne Mustacich

Et d’ajouter « c’est un vote populaire, il y a des gens qui n’avaient jamais voté qui ont voté, et j’ai vu de nombreux jeunes. C’est ça l’Amérique ! »

En plus, « Biden ne va pas chercher de conflit avec l’Europe, il va se concentrer sur l’épidémie, oui c’est une très bonne chose. » complète ,Suzanne Mustacich

« Pour le monde du vin, oui on peut espérer une baisse des tarifs, il ne va pas chercher le conflit avec l’Europe car c’est un partenaire historique. J’espère qu’ils vont revoir les tarifs, les taxes qui font excessivement de mal en Europe et surtout en France ».

« J’espère aussi qu’il va y avoir une organisation mondiale pour gérer l’épidémie et pour le climat pour sauver la planète. C’est une bonne chose pour l’Amérique, pour la France et l’Europe. »

Merci à nos amies Américaines pour leurs réactions à chaud pour Côté châteaux. Good luck Joe Biden. Congratulations Mister President !