27 Jan

Comme un avant-goût du prochain Saint-Emilion Jazz Festival

Jeudi soir, la salle des Dominicains à Saint-Emilion résonnait aux sons de jazz-flamenco et même arabo-andaloux… Un concert de cordes, percussions et de flamenco avec grâce, précision et d’une rythmique endiablée. Dominique Renard souhaitait ainsi remercier les soutiens de son fabuleux Saint-Emilion Jazz Festival qui est l’une des plus scènes culturelles et musicales de Nouvelle-Aquitaine.

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« Cette soirée à laquelle nous vous convions ce soir est avant tout une soirée de remerciements, » débute ainsi Dominique Renard, le Président du Saint-Emilion Jazz Festival. C’est lui qui est à l’origine de ce fabuleux moment, rencontre du jazz, de la culture musicale et des vins de Saint-Emilion. « Une aventure » qui dure depuis bientôt 6 éditions, portée par Dominique Renard, les Vins de Saint-Emilion, de très nombreux bénévoles et mécènes qui « nous ont soutenu sans relâche avec la conviction qu’une manifestation comme le Saint-Emilion Jazz Festival pouvait contribuer non seulement à l’ancrage d’une politique régionale culturelle, mais également devenir un événement phare dans le monde de la musique.« 

Reconnaissez-vous le jeune homme qui prend la photo ?

Reconnaissez-vous le jeune homme qui prend la photo ?

Saint-Emilion, c’est bien sur cette fabuleuse cité millénaire avec la légende de son moine fondateur Emilio, c’est aussi son vignoble et ses châteaux classés Unesco au Patrimoine Mondial de l’Humanité, c’est enfin son Festival de Jazz de très grande tenue. « C’est toujours avec le même souci de qualité que nous élaborons notre programme avec comme seule ambition exclusive, le rayonnement du territoire, à commencer par ce merveilleux village. Lier son image à celle du Festival, c’est exposer son adhésion à une image qualitative, précieuse et ambitieuse. »

Ce n’est pas pour rien que près 1,5 millions de visiteurs tombent sous le charme de ce village médiéval, de ces châteaux, de ce vin magique et aussi de ce festival enchanteur.

Louis Winsberg et Alberto Garcia © JPS

Louis Winsberg et Alberto Garcia © JPS

Fort de ses contacts, Dominique Renard avait fait venir jeudi soir « l’un des meilleurs guitaristes français, tenant d’une certaine esthéthique, empreinte d’élégance et de raffinement. » Cet homme du sud, aux rythmes méditerranéens, c’est Louis Winsberg.

IMG_4083« Il serait fastidieux de parler de ses nombreuses collaborations tant la liste est longue, mais sa rencontre avec Jean-Pierre Como et la formation du mythique groupe Sixun marqua un tournant dans sa carrière dans les années 80. Il a enregistré de nombreux albums, tous empreints de la classe qui le caractérise,  » explique Dominique Renard.

Comme un instant de magie salle des Dominicains © JPS

Comme un instant de magie salle des Dominicains © JPS

Il a su captiver l’assistance avec ces rythmes allant du jazz au flamenco, avec des sons traversant la Méditerranée, avec aussi la grâce et le ravissement de Sabrina Romero, originaire du sud de l’Espagne, mais aussi avec une présence scénique d’Alberto Garcia (chant, guitare), de Stéphane Edouard aux percussions avec des accents indiens et Cédric Baud (saz, guitare). Un concert de près de 2 heures, couronné par une dégustation des vins de Saint-Emilion.

Olé ! La grâce de Sabrina Romero © JPS

Olé ! La grâce de Sabrina Romero © JPS

De quoi nous donner envie de participer et de soutenir le prochain Saint-Emilion Jazz Festival, du 20 au 22 juillet, dont Côté Châteaux vous donnera prochainement la programmation, en mars prochain.

26 Jan

Disparition de Jean-Louis Charmolüe, le propriétaire du château Romanin

Médocain d’origine et ancien propriétaire du château Montrose, Jean-Louis Charmolüe, s’est éteint ce mardi 23 janvier, à l’âge de 83 ans. Après la vente de Montrose détenu pendant un siècle par sa famille, il était devenu propriétaire de Romanin en Provence.

Jean-Louis Charmolüe

Jean-Louis Charmolüe

Il venait de fêter son 83ème anniversaire le 9 janvier dernier. Né en 1935 dans une grande famille médocaine, il a consacré sa vie au vin. Après des études d’agronomie à Toulouse, il a repris les rênes du Château Montrose (2e second cru classé de Saint-Estèphe), qui était alors propriété de sa famille depuis 1896.

Jean-Louis Charmolüe s’était fixé comme objectif de reconstruire le domaine, très endommagé au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Il replanta le vignoble, modernisa les outils de production, et en 40 ans hissa les vins du Château Montrose parmi les plus grands du Médoc. Cet objectif atteint, et à la fleur de l’âge, Jean-Louis Charmolüe cèda en 2006 Château Montrose à Martin Bouygues et se lança dans un nouveau défi.

Amoureux de la Provence, depuis un voyage dans la région en 1955, Jean-Louis Charmolüe avait acquisen mai 2006 Château Romanin, séduit par la beauté des lieux. Ce fut pour lui une seconde jeunesse sur les terres des Baux-de-Provence. Il consacra le reste de sa vie à rebâtir cette « belle endormie » et à révéler le sublime terroir des Alpilles. Jean-Louis Charmolüe entreprit de restructurer le vignoble conduit en biodynamie depuis 1988 et dota la propriété d’installations modernes, avec pour ambition de porter au plus haut la qualité des vins du Château Romanin.

Discret et grand amateur d’art, Jean-Louis Charmolüe faisait partie de la génération qui a révélé Bordeaux au reste du monde. Du Château Montrose au Château Romanin, il laisse derrière lui l’image d’un grand bâtisseur.

Labet et Latour, le nouveau tandem pour faire avancer les Vins de Bourgogne

François Labet, pour la viticulture, et Louis-Fabrice Latour, pour le négoce, ont été élus Président et Président délégué du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), à l’occasion de l’Assemblée Générale qui se tenait aujourd’hui. A l’export, sur les 11 premiers mois 2017, les vins de Bourgogne affichent une bonne stabilité en volume (+ 0,8 % / 11 mois 2016) et une progression en valeur (+ 10,6 %).

François Labet et Louis-Fabrice Latour © BIVB

François Labet et Louis-Fabrice Latour © BIVB

François Labet et Louis-Fabrice Latour se connaissent et s’apprécient depuis de nombreuses années. Ils ont affirmé leur volonté de travailler ensemble, dans l’intérêt de leurs familles respectives, pour permettre à la Bourgogne de poursuivre son développement, tout en anticipant et affrontant les défis à venir. Si le programme de travail de la nouvelle mandature (2018-2021) est dense, il s’affirme dans la continuité de la précédente, autour de 3 axes principaux :

DE GRANDS PROJETS

La Cité des Vins et des Climats de Bourgogne.

La Convention-cadre ayant été signée le 19 décembre dernier, la Cité sera LE projet des 4 prochaines années. 2018 sera consacrée au choix des architectes et scénographes. L’ouverture des trois sites est prévue pour 2021.

Le déploiement progressif de la Charte Régionale « Engager nos terroirs dans nos territoires ».

Validée à l’occasion de l’Assemblée Générale de juillet 2017, cette charte est entrée dans sa phase opérationnelle depuis quelques mois. Si l’hiver est consacré aux rendez-vous dans les vignobles (présentation, appel à candidatures pour des essais), la phase de test de solutions innovantes commencera dès le début de campagne (printemps). Ce projet d’envergure montre la capacité de la filière à mobiliser ses forces (CAVB et BIVB), pour répondre aux grands défis de notre époque.

Le projet de dispositif sécurisé de production de greffons DefiGreff.

Encore dans le berceau, il devrait être soumis à l’approbation de l’Assemblée Générale de juillet 2018. Il donnera les moyens à la Bourgogne de fournir des plants de qualité supérieure aux producteurs, tant du point de vue sanitaire que physiologique.

UNE REORIENTATION DU BIVB ET UN APPUI AUX OPERATEURS

La priorisation des actions vers la Recherche et développement technique, en vigne et en cave, pour développer une production de qualité, répondant aux attentes des marchés et à l’engagement filière des vins de Bourgogne pour une viticulture durable (sélection de variétés résistantes, lutte contre les nouvelles maladies, évolution du modèle de production, recherche sur le vieillissement des vins…).

La valorisation des résultats et le transfert des informations techniques, économiques ou marketing, orientés vers les opérateurs économiques dans les territoires, à travers le développement de journées d’information, comme Vinosphère Bourgognes, dont la seconde édition aura lieu jeudi 8 février à Beaune.

La dématérialisation de la DRM (Déclaration Récapitulative Mensuelle) va se généraliser, en instaurant un échange permanent avec les outils des ODG (SIQOCERT, CAVB).

AU SERVICE DE LA FILIERE

Dans un contexte de partenariat fort avec les acteurs économiques, touristiques et consulaires de la région, le BIVB axera sa communication sur les appellations Régionales et les Villages moins connus, avec une optique de création de valeur.

La nouvelle équipe d’élus, au service de la filière, portera les missions du BIVB. Elle aura, en outre, rapidement à cœur d’initier une nouvelle réflexion stratégique pour préparer l’après Plan 2020.

François Labet, qui prend pour deux ans la Présidence du BIVB, a conclu l’Assemblée Générale en rappelant que « la valeur de nos vins doit bénéficier aux deux composantes de l’interprofession, au sein d’une Bourgogne unie ».

Louis-Fabrice Latour a rappelé qu’économiquement, la Bourgogne se porte bien, même si les échanges sont ralentis par la petite récolte 2016. A l’export, sur les 11 premiers mois 2017, les vins de Bourgogne affichent une bonne stabilité en volume (+ 0,8 % / 11 mois 2016) et une progression en valeur (+ 10,6 %). En France, dans la Grande Distribution, avec des prix stables, la Bourgogne reste l’un des seuls vignobles d’AOC à progresser, à + 3 % en volume, atteignant un chiffre d’affaires record de 220 millions d’euros sur les 11 premiers mois 2017. Si les stocks à la viticulture sont repassés en dessous des 10 mois de récolte à fin juillet 2017, le millésime 2017, qui frôle les 1,5 millions d’hectolitres (1,492 million), donnera, d’ici quelques mois, un peu d’oxygène sur les marchés.

Avec BIVB

25 Jan

Du nouveau à l’INRA : l’inscription au catalogue officiel de quatre variétés dotées de résistances naturelles au mildiou et à l’oïdium

L’INRA annonce l’inscription au catalogue officiel de quatre variétés dotées de résistances naturelles au mildiou et à l’oïdium, et dont la qualité des vins est d’un niveau équivalent à celle des cépages traditionnels. Il s’agit des variétés ou cépages Artaban, Floreal, Vidoc et Voltis. Ceux-ci laissent présager de bonnes performances et une viticulture plus respectueuse de l’environnement, en permettant de réduire de façon drastique l’utilisation des produits phytosanitaires.

INRA

© INRA, Christophe Schneider

Des résistances provenant d’ancêtres américains

Les quatre nouvelles variétés sont le fruit de croisements entre, d’une part, des géniteurs Inra sélectionnés par Alain Bouquet et, d’autre part, deux obtentions du Julius Kuhn Institut (Allemagne). Ces parents ont été choisis pour leurs traits qualitatifs et pour leur origine de résistance différente. Cette stratégie de croisements, propre au programme Inra-ResDur, a permis d’associer deux gènes de résistance au mildiou et deux gènes de résistance à l’oïdium, provenant, d’une part, de l’espèce Vitis rotundifolia et, d’autre part, d’un groupe d’espèces où domine Vitis rupestris. Les nouvelles variétés sont ainsi dotées de résistances polygéniques, ce qui permet de conforter leur potentiel de durabilité.

Une sélection assistée par marqueurs génétiques

Les croisements réalisés dans le programme Inra-ResDur ont généré des descendances de plusieurs milliers d’individus. Ces descendants sont triés dans un premier temps en fonction de leurs caractéristiques de résistance. Pour gagner du temps et intégrer avec certitude les gènes de résistance, l’Inra a mis au point des marqueurs moléculaires spécifiques de chaque gène. Ils permettent de réaliser, dès dix semaines après le semis, la sélection précoce des individus répondant aux critères de résistance polygénique, qui selon le cas ne représentent que 5 à 10% des descendants. Deux étapes de sélection au vignoble, de six ans chacune, sont ensuite nécessaires pour évaluer les caractères culturaux et technologiques, et sélectionner les variétés retenues pour l’inscription au catalogue. Le processus de sélection nécessite au total une quinzaine d’années.

Des aptitudes viticoles, œnologiques et environnementales prometteuses

Les quatre variétés présentent une résistance totale à l’oïdium et élevée au mildiou. Selon la pression de maladie, un nombre réduit de traitements fongicides complémentaires est préconisé, conduisant à une économie se situant entre 80% et 90%. La précocité des nouvelles variétés convient pour de nombreuses régions viticoles françaises. Il en est de même pour la productivité, qui s’échelonne entre celles du Chardonnay et du Grenache. La qualité organoleptique des vins produits est jugée comparable aux cépages témoins, avec des profils bien tranchés entre Artaban et Vidoc (vin rouge) et entre Floreal et Voltis (vin blanc).

INRA.

Cognac : des rendements en repli de 11% en Charente et de 13% en Charente-Maritime, un moindre mal face au terrible gel du printemps 2017

La conjoncture pour le Cognac est plutôt bonne, car pour la 3e année consécutive, les expéditions de Cognac sont au zénith. Par ailleurs les dégats dus au gel sont moindres par rapport à Bordeaux et Bergerac, par exemple, avec 11 à 13% de rendements en moins. Le Conseil de bassin viticole « Charentes-Cognac » s’est réuni  jeudi dernier avec  Didier LALLEMENT, le préfet de Région, le préfet de la Charente, le sous-préfet de Cognac et les représentants des filières Cognac, Pineau des Charentes, vins de pays charentais et Moûts et Vins des Charentes.

Le chai chez © Hennessy

Le chai chez © Hennessy

Pour la troisième année consécutive, les expéditions de Cognac poursuivent leur croissance en 2017 pour atteindre une nouvelle fois leur plus haut niveau en volume et en valeur. Ces bons résultats sont à mettre en regard avec la production 2017, finalement moins impactée que prévu par les épisodes de gel d’avril dernier.

Les estimations de rendements ont été revues à la hausse après ce constat, grâce à une climatologie favorable en août et septembre. Finalement, par rapport à la récolte 2016, celle de 2017 serait en repli de 11 % en Charente et de 13 % en Charente-Maritime.

Ces résultats montrent surtout l’importance que tient le vignoble au sein de l’économie de la Nouvelle-Aquitaine (1er exportateur régional en valeur avec près de 3 milliards d’euros) et rappelle en matière d’aléas climatiques l’intérêt de la « réserve climatique », outil mis en place par le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) en 2008.

Les membres de ce Conseil ont porté un avis sur la mise en œuvre, pour le bassin Charentes-Cognac, des nouvelles dispositions du règlement communautaire dit « omnibus » qui modifient le règlement n°1308/2013 portant organisation commune des marchés (OCM) et qui sont entrées en vigueur au 1er janvier 2018.

Cette réglementation nouvelle confère au vignoble apte à produire du Cognac des conditions de gestion des autorisations de plantation de vignes analogues à celui d’un vignoble sous appellation d’origine protégée (AOP), dans un cadre juridique sécurisé.

Pour en tenir compte, le conseil de bassin viticole a porté un avis favorable sur de nouvelles demandes de limitation des plantations nouvelles de vignes, présentées par l’ensemble des appellations d’origine protégées (AOP), des indications géographiques protégées (IGP) et par le vignoble sans indication géographique (VSIG) pour 2018. Afin d’éviter les risques d’offre excédentaire et de dépréciation de ces appellations, la croissance de ces vignobles sera limitée à :

– 1 500 ha pour le Cognac ;

– 1 ha pour l’AOP Pineau des Charentes ;

– 15 ha pour l’IGP Charentais (vins de pays charentais) ;

– 500 ha pour les VSIG.

La somme de ces limitations est de 2 016 ha, en augmentation sensible par rapport à la limitation globale de 800 ha retenus pour 2017 du fait d’une conjoncture économique en forte croissance (hausse de 11,5 % des volumes expédiés par rapport à 2016).

Le Conseil de bassin s’est également prononcé favorablement sur l’activation de la mesure de restriction à la replantation pour les zones de limitation Cognac et Pineau des Charentes.

La fixation de ces nouvelles règles permettra de mettre fin aux replantations dont les autorisations proviennent d’arrachage de vignes hors du bassin.

Après examen de ces demandes par les instances nationales de l’INAO et de Fragrance, un arrêté interministériel fixant ces limites sera publié avant le 1er mars 2018. Il permettra aux viticulteurs de déposer leurs demandes individuelles au printemps 2018.

Avec Préfecture de la Région Nouvelle-Aquitaine.

24 Jan

Après le terrible gel d’avril 2017, focus sur le malaise des petits vignerons de Bordeaux

Le monde paysan et viticole n’a pas l’habitude de se plaindre pour rien. Quand il le fait, c’est que déjà des compagnons de route, des petits sont dans un état de grande détresse ou ont déjà fondu les plombs. Depuis le gel d’avril, de nombreux petits vignerons se retrouvent en difficulté et attendent désespérément des aides des pouvoirs publics.

Des passionnés de la vigne qui ont subi en 3 ans deux énormes événements climatiques : la grêle en 2013 et le gel en 2017 © JPS

Des passionnés de la vigne qui ont subi en 3 ans deux énormes événements climatiques : la grêle en 2013 et le gel en 2017 © JPS

Dans un mail envoyé en début de semaine tout était résumé dans leur titre « il règne dans les campagnes une angoisse silencieuse. » Un peu comme ce jour du gel du 27 avril, beau, blanc, puissant et après un état de désolation, gris, brun et une repousse qui n’a pas été cela ! « On a récolté 2 hectos à l’hectare » autant dire rien ou presque pour Alain Goumaud, 72 ans, vigneron depuis 50 ans et exploitant à Saint-Magne de Castillon depuis 1979, qui a été gelé à près de 100%.

Dans le Bordelais, « c’est vrai que la crise dure depuis longtemps », témoigne Paul Cardoso, vigneron en AOC Castillon. Pas pour tout le monde. Mais surtout pour les petits. Le drame, c’est que l’accompagnement n’est pas là, ou quasiment pas.

Certes, on vous dit qu’il y a eu des reports de cotisation MSA ou un dégrèvement des taxes sur le foncier non bâti, mais ça ne suffit pas. Les charges sont toujours là avec les contributions volontaires obligatoires aux ODG et à l’interprofession.

Alain Goumaud, vigneron depuis 50 ans, aimerait bien transmettre à ses deux fils sa propriété... © JPS

Alain Goumaud, vigneron depuis 50 ans, aimerait bien transmettre à ses deux fils sa propriété… © JPS

Ce malaise du petit vigneron, Alain Goumaud le résume très bien: « j’ai peu de stock, au niveau trésorerie, ce n’est pas très brillant comme la plupart d’entre nous et aujourd’hui si les banques ne nous donnent pas un coup de pouce et si les pouvoirs publics ne prennent pas conscience du désarroi des viticulteurs on s’en va droit dans le mur, dans pas longtemps ».

Pour bien comprendre le contexte difficile qui touche ces petits Bordeaux: ils ont longtemps vendu dans les années 2000 avec un cours du tonneau très bas allant jusqu’à 700 €, alors qu’aujourd’hui il a quasiment doublé. Mais il y a eu aussi de nombreux événements climatiques qui se sont ajoutés, notamment un épisode de grêle intense en 2013 qui a fragilisé de nombreuses exploitations.

« 2013, ça a été 0 bouteille alors que j’en produis habituellement 200000,  » commente Loïc de Roquefeuil, viticulteur à Saint-Léon; « 2014 j’ai fait 10% d’une récolte normale, 2015 une demi-récolte et 2016 une vraie récolte qui rendrait heureux tout le monde, et 2017 la totalité a été gelée. »

Depuis le drame de 2013, bon nombre de vignerons se sont assurés. Mais l’assurance est bien souvent calculée sur la production des 5 dernières années, ce qui n’est pas suffisant.

Paul Cardoso et son épouse Florence ont créé en novembre ce dépot de pain, et d'excellentes viennoiseries, ils proposent aussi des produits du terroir et de nombreux vins © JPS

Paul Cardoso et son épouse Florence ont créé en novembre ce dépot de pain, et d’excellentes viennoiseries, ils proposent aussi des produits du terroir et de nombreux vins © JPS

Aussi les Cardoso ont eu cette bonne idée de créer à côté du Leclerc de Castillon un dépôt de pain, sandwicherie, cave et produits du terroir pour s’en sortir.

« C’est une question de survie, on a gelé à 95% donc on a pensé s’installer, présenter les produits directement de la propriété et d’autres producteurs pour améliorer le revenu de l’année », précise Florence Cardoso présidente de SOS Vignerons Sinistrés et co-présidente de Solidarité Paysans. Une femme qui s’investit pleinement depuis 2013 aux côtés de vignerons sinistrés.

Aujourd’hui le morcellement guette ou le départ en retraite pour quelques-uns alors même que Bordeaux connaissait avant le gel de 2017 d’énormes difficultés pour que les enfants prennent la suite de leurs parents.

Loïc de Roquefeuil, Sylvain Destrieux, Alain Gomaud et Paul Cardoso © JPS

Loïc de Roquefeuil, Sylvain Destrieux, Alain Gomaud et Paul Cardoso © JPS

« Je pense qu’il va y avoir des ventes de parcelles un petit peu au tout venant, des structures qui sont déjà très grosses qui vont encore s’agrandir parce qu’elles ont une capacité de financement plus importante, donc vraiment un modèle familial en danger,  » précise Sylvain Destrieux viticulteur à Ruch, 25 ha en bio dans l’Entre-deux-Mers, et membre de la Confédération Paysane.

Tous espèrent une prise de conscience réelle des pouvoirs publics et que les négociations de la nouvelle PAC leur soient favorables avec des aides qui reflètent ou soient fonction de leur faible production et non des investissements, ce qui favorise les plus gros car eux n’ont pas les moyens de monter de gros dossiers avec des experts, ils passent pour certains tous leurs jours dans la vigne, n’ayant plus de salarié…

23 Jan

A l’aube de Vinexpo New-York, les Etats-Unis sont « number one » de la consommation de vin depuis 23 ans !

Pour la 23e année consécutive, les Etats-Unis sont numéro un mondial de la consommation de vin avec 34 milliards de dollars en 2016 et ça devrait encore se poursuivre pour les 5 prochaines années. Vinexpo New-York va donc s’ouvrir dans de bonnes conditions les 5 et 6 mars prochains.

Vinexpo-Destination-New-York-les-5-et-6-mars-2018_2014_news_imgVinexpo aux States, cela fait 14 ans que cela n’était pas arrivé. 14 ans depuis Vinexpo Chicago et un peu plus depuis Vinexpo New-York 2002. Le contexte à l’époque était particulier, car après les attentats du 11 septembre 2001 pour le dernier et après l’intervention américaine en Irak pour laquelle la France avait eu une position différente, ce qui lui a valu un french bashing.

Aujourd’hui le contexte est différent et l’amitié avec les Etats-Unis est de retour ou plutôt n’a jamais cessé.

Il faut dire que les Etats-Unis ont de quoi impressionner en étant le leader mondial des volumes de vin consommés pour la 23e année consécutive et cela devrait se poursuivre pour les cinq prochaines années selon Vinexpo.

Ainsi après une consommation de près de 34 milliards de dollars en 2016, les Etats-Unis devraient voir ces chiffres croître d’ici 2021 pour atteindre 45 milliards de dollars, sur un marché mondial estimé au total à 224 milliards de dollars  et 2,66 milliards de caisses de 9 litres (ou de 12 bouteilles), selon une étude Vinexpo/IWSR (International Wine and Spirit Research).

En comparaison, les grands marchés viticoles européens, comme la France, l’Allemagne et l’Italie, ont baissé en valeur et en volume en 2016, poursuivant ainsi une tendance durable.

Les principaux marchés fournisseurs de vin aux États-Unis

La consommation de vin aux Etats-Unis devrait continuer à croître jusqu’en 2021 avec un taux  de 1%. Voici d’ailleurs les principaux marchés porteurs et fournisseurs selon l’étude :

 

  1. Italie (25,5 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021 : -1 %)
  2. Australie (15,7 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021: -1,4 %)
  3. France (10,4 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021 : +2,8 %)
  4. Chili (6,8 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021 : +0,5 %)
  5. Argentine (6,1 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021: +0,5 %)
  6. Nouvelle Zélande (5,2 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021: +9,9 %)

Les États-Unis en pleine effervescence

La consommation américaine des vins effervescents va augmenter d’environ 6% par an jusqu’en 2021, contre 2% au niveau mondial. En Europe, première région du monde consommatrice de vins effervescents, les perspectives sont également globalement positives.

Les États-Unis sont actuellement le 4ème marché de consommation de vin effervescent au monde, mais ils devraient dépasser la France d’ici 2012. Le Prosecco devrait connaître sa plus forte croissance aux États-Unis. L’étude prévoit que les États-Unis vont dépasser l’Allemagne pour les volumes importés et se placeront au 3ème rang des pays consommateurs de Prosecco, derrière l’Italie et le Royaume-Uni.

Avec Vinexpo et son étude IWSR

 

22 Jan

Conséquences du gel : « la disparité entre le Bordeaux qui rit et celui qui pleure n’a fait que s’accentuer »

Le gel d’avril dernier est douloureusement vécu à Bordeaux. De très nombreux vignobles ont été touchés, d’autres moins, les grands châteaux s’en sortent en général mais chez les tout petits c’est plus difficile. Ceux-ci tenaient une réunion le 11 janvier. Voici ce qu’ils disent aujourd’hui.

Les dégâts du gel dans le blayais © Jean-Pierre Stahl

Les dégâts du gel début mai 2017 dans le vignoble de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

« La disparité entre le Bordeaux qui rit et celui qui pleure n’a fait que s’accentuer, c’est le constat fait par Solidarité Paysans Aquitaine, SOS vignerons et la Confédération Paysanne de la Gironde qui se sont réunis le jeudi 11 janvier au siège de Solidarité Paysans. Les 3 organisations ont échangé autour des conséquences du gel du printemps dernier, qui a touché la plus grande partie du vignoble dans nos départements d’Aquitaine, ainsi que les vergers et autres cultures.

Alors oui, effectivement les dispositifs d’aide actuels sont bien activés mais avec un goût d’amertume et de déjà vécu. Les 3 organisations ont reconnu qu’elles sont inadaptées aux sinistres de ces dernières années.

Des solutions réelles viables existent et, face à cette angoisse silencieuse, face aux nombreux paysans qui n’auront d’autre choix que d’arrêter tout en continuant à porter des dettes, face à ceux qui ne savent pas comment ils vont financer la prochaine saison, nous disons:

– Résistons ensemble : Nous connaissons les solutions nous permettant de nous en sortir sans que cela ne coûte en plus à l’Etat.

Voici quelques pistes : l’aide à la gratuité des procédures collectives (RAJ, Redressement…), les facilités bancaires, le déblocage anticipé des comptes retraites sans pénalités, le dégrèvement des cotisations CIVB pour certaines appellations, la Réserve Climatique élargie (VCI ), le recalcul des assurances,et à moyen terme modification de la distribution des aides de la future PAC 2020 / 2026 dans le sens d’une aide directe au revenu des vignerons ( A savoir 2018 étant l’année charniere sur les négociations pour la mise en place des nouvelles règles de la nouvelle Pac)

Devant ce spectacle de désolation, exigeons des Pouvoirs Publics du soutien pour mener à bien l’ensemble de ces dispositions afin de faire évoluer les dispositifs dédiés aux vignerons.

Demandons à la presse d’être le révélateur de la vie réelle de cette partie du vignoble Bordelais, moins glamour aujourd’hui, mais tant porteuse de son identité profonde.

C’est pourquoi les 3 organisations tirent la sonnette afin d’alerter les institutions. La détresse des vignerons reste un sujet d’actualité.

Il va falloir y répondre concrètement. »

SOS Vignerons, Solidarité Paysans et la Confédération Paysanne de Gironde.

21 Jan

Paul Bocuse restera à jamais gravé dans nos mémoires

C’était un personnage ce Monsieur Paul ! L’Empereur de la Cuisine Française avait le don aussi de faire des petites phrases, qui aujourd’hui résonnent dans nos coeurs. De bons mots, pour un maître queux, extraordinaires et ancrés dans la vie, d’ailleurs « la vie est une farce… »

Le Chef Paul Bocuse cachait sous sa toque aussi de bons mots

Le Chef Paul Bocuse cachait sous sa toque aussi de bons mots

Farceur et friand de bons mots, Paul Bocuse, « empereur » de la cuisine française, décédé à l’âge de 91 ans, avait le sens de la réplique et parfois la dent dure. Voici un florilège de ses petites phrases:
« La vie est une farce, je l’ai compris à 19 ans, pendant la guerre. Lorsque
mes copains tombent à côté de moi, je me demande « Pourquoi pas moi? » La chance,
la santé, le travail et une dérision profonde deviennent mes maîtres mots ».
« La vie peut s’arrêter à chaque seconde. Alors il faut travailler comme si on
allait mourir à 100 ans et vivre comme si on devait mourir demain ».
« Je tiens à rester classique, cette cuisine a des amateurs (…) si un jour
le restaurant est vide, je me poserai des questions, mais ce n’est pas le cas ».
« Bien faire un travail ne prend pas plus de temps que de le faire mal ».
« Vous avez fait de piètres études? », lui demande un animateur. « Oui mais j’ai
mes deux bacs: le bac d’eau froide et le bac d’eau chaude », répond-il.
– Son coq tatoué sur le bras? « C’est mon copain! Lorsque quelqu’un m’enquiquine,
je lui parle à voix basse. Cela me calme et surtout déstabilise l’adversaire ».
« La véritable cuisine sera toujours celle du terroir. En France le beurre,
la crème et le vin en constitueront toujours les bases ».
« Pour moi, la bonne cuisine, c’est quand on soulève le couvercle, que ça fume,
que ça sent bon et qu’on peut se resservir ».
« Président, il faut casser la croûte » (en servant à Valéry Giscard d’Estaing
sa fameuse soupe de truffes recouverte d’une coque feuilletée)
« La cuisine c’est la paix dans le monde ».
« C’est vrai, il faut être un peu cabot. Je fais un métier où l’on donne deux
représentations par jour, et certains soirs, où on préférerait être dans son lit,
il faut y aller quand même et avec le sourire ».
– D’un de ses concurrents: « Il copie tout, c’est le Laurent Gerra de la cuisine,
sans le talent ».
« J’adore les femmes et nous vivons trop longtemps de nos jours pour passer une
vie entière avec une seule ».
« De ma vie je ne regrette rien, sauf peut-être la peine que j’ai pu faire aux
femmes de ma vie. J’espère qu’elles me pardonneront ».
« Aujourd’hui, être seul et le soir, observer les canards avec mes chiens, puis
dormir dans la chambre même qui m’a vu naître suffit à mon bonheur ».

Avec AFP

20 Jan

Un grand merci Mr Paul Bocuse : le Monument de la Gastronomie Française nous a quitté

A 91 ans, le plus grand cuisinier de France, un père pour bon nombre de jeunes générations s’en est allé. Paul Bocuse, surnommé à juste titre « le Pape de la Gastronomie Française » ou « Mr Paul » vient de disparaître. Avec sa gouaille, il avait réussi à être l’ambassadeur de la cuisine française à travers le monde. Hommage de ses pairs recueilli par Côté Châteaux.

12694913_1281781278504917_8805669339623030213_o« Pape de la gastronomie française », « primat des gueules » ou simplement « M. Paul », Paul Bocuse, décédé à 91 ans, a incarné avec une gouaille unique la gastronomie française durant des décennies, en étant le premier chef à parcourir le monde pour défendre ses couleurs.

Star parmi les stars des fourneaux, bâtisseur d’un empire estimé à plus de 50 millions d’euros, Paul Bocuse, toujours prêt à poser avec sa veste et sa toque de cuisinier, était aussi le plus ancien des trois étoiles au monde, depuis 1965 sans discontinuer. Ce qui n’empêche pas certains critiques de dire que son restaurant des bords de Saône n’était plus à la hauteur et certains guides de le classer dans la catégorie institution, à défaut de le noter.

Né le 11 février 1926 dans une famille de cuisiniers de père en fils à Collonges-au-Mont d’Or, près de Lyon, cet épicurien à l’énergie débordante, infatigable globe-trotteur, a consacré sa vie à la gastronomie.

Entré en apprentissage à 16 ans à Lyon — enfant, il préférait la chasse et la braconne aux études –, il poursuit après la guerre sa formation chez Eugénie Brazier, première femme triplement étoilée en 1933, qui lui inculquera la rigueur. Puis chez Fernand Point, à Vienne (Isère), au début des années 1950, devenu son « maître à penser ».

Il obtient sa première étoile au Michelin en 1958, puis une deuxième deux ans plus tard en transformant l’auberge familiale qui deviendra le temple de la gastronomie française. Meilleur Ouvrier de France en 1961, Bocuse décroche sa troisième étoile en 1965, consacrant sa fulgurante ascension.

On afflue du monde entier pour déguster sa « poularde demi-deuil », son « gratin de queues d’écrevisses », ou sa « soupe VGE », un consommé à la truffe surmonté d’un dôme de pâte feuilletée, créé en 1975 pour la remise de sa Légion d’honneur à l’Elysée. Autant de classiques devenus des incontournables de la carte de son célèbre restaurant de Collonges-au-Mont-d’Or, à la façade verte et rose, où trône son portrait en trompe-l’oeil.

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Pour les 90 ans de Mr Paul © Gérard Collomb

Dans « Paul Bocuse, le Feu sacré » (Ed. Glénat – 2005), « Monsieur Paul » se définissait comme « un adepte de la cuisine traditionnelle », qui « aime le beurre, la crème, le vin », et pas « les petits pois coupés en quatre ». « Oui, sûrement, ma cuisine est ringarde », admettait ce bon vivant qui se régalait de « plats simples » comme le pot-au-feu ou le boeuf bourguignon.

Elu « cuisinier du siècle » en 1989 par le guide Gault et Millau, puis sacré « chef du siècle » en 2011 par le prestigieux Culinary Institute of America (CIA), Bocuse aura ouvert de nouveaux horizons à la gastronomie française, érigeant son nom en marque.

Dès 1960, il laisse ses fourneaux pour voyager en Europe, au Japon, aux Etats-Unis. « J’étais un précurseur, ma curiosité m’a emmené un peu partout », disait-il. Il en rapportait des recettes, déclinées dès 1994 dans ses brasseries lyonnaises:

Le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest, l’Argenson ou l’Auberge de Fond Rose. En janvier 2007, il ouvre sa première brasserie au Japon. Sept autres suivront. En février 2013, tout juste remis d’une hospitalisation, il inaugurait encore en super-star un restaurant à son nom, au nord de New-York.

Paul Bocuse entouré de son équpe et du maire de lyon © Gérard Collomb

Paul Bocuse entouré de son équpe et du maire de Lyon en février 2016, aujourd’hui Ministre de l’Intérieur © Gérard Collomb

Président de l’Institut Paul Bocuse d’Ecully (Rhône), qui forme aux métiers de l’Hôtellerie, de la Restauration et des Arts Culinaires, Bocuse aimait transmettre le « goût du travail bien fait ». Le concours international du « Bocuse d’Or », lancé en 1987, constitue un véritable tremplin pour de jeunes chefs. Souffrant de la maladie de Parkinson et préparant sa succession, il avait ouvert en 2010 le capital de ses brasseries lyonnaises et placé des proches à des postes stratégiques en France et aux Etats-Unis.

« Je travaille comme si j’allais vivre 100 ans et je savoure la vie comme si chaque jour était le dernier », se plaisait à dire ce séducteur invétéré, qui arborait fièrement un coq tatoué sur son épaule par les Américains pendant la guerre. Son incroyable appétit de vivre s’exprimait aussi dans la vie privée de ce polygame assumé: marié depuis 1946 à Raymonde, qui lui a donné une fille, Bocuse a également partagé sa vie pendant plus de 60 ans avec Raymone, la mère de son fils Jérôme, et pendant plus de 40 ans avec Patricia, qui gère sa communication. « J’adore les femmes et nous vivons trop longtemps de nos jours pour passer une vie entière avec une seule », confiait-il en 2005 au Daily Telegraph.

Avec AFP

LES REACTIONS DES GRANDS CHEFS DE NOUVELLE-AQUITAINE RECUEILLIES PAR COTE CHATEAUX :

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POUR ALEXANDRE BAUMARD * (LOGIS DE LA CADENE A SAINT-EMILION EN GIRONDE) : « C’EST VRAIMENT LA PERTE D’UN PERE »

On sent le jeune cuisinier du Logis de la Cadène, propriété de la famille de Boüard, très ému en ce début d’après-midi. « Sur quasiment 3 ans que j’ai passé chez lui, je n’ai que des bons souvenirs, humainement et professionnellement.

C’est vraiment la perte d’un père. C’est lui qui m’a tout apporté et l’étoile que j’ai obtenue en 2017, je la lui dois. »

Il avait une vision de la cuisine, un respect du produit, sans lui je n’en serais pas là. C’est une grosse perte. Je me souviens en 2006 de cet homme incroyable, il n’était pas malade alors,en pleine forme, il était à la table des chefs en train de discuter et à un moment il a sauté de sa chaise pour montrer à un cuisinier comment brûler un poulet ! »

Ce sont 3 années qui ont marqué ma carrière, c’est une grande maison.pour tous ceux qui l’on cotoyé. Dans la transmission, c’était un homme hors pair.

Je me souiens aussi du 6 juin 2006 où j’ai commencé là-bas, Mr Paul me voit à l’extérieur et me demande si j’avais fait mon service militaire… Je lui ait dit que non. Il m’a dit ce n’est pas grave, ici tu vas l’apprendre…Et après il me disait, je suis fier de toi et maintenant tu as travailler. »

« Mr Paul restera toujours présent, ce n’est pas pour rien qu’il a été élu cuisinier du siècle. Personne ne prendra sa place à tous les niveaux ! »

POUR PASCAL PRESSAC * (LA GRANGE AUX OIES A NIEUIL EN CHARENTE) : « Mr PAUL ETAIT NOTRE MAITRE A TOUS »

« Evidemment, Mr Paul était notre maître à tous, le pape de la gastronomie, mais je crois qu’au-dela de son talent de cuisinier, c’est lui qui nous a fait sortir de nos cuisines. Il a su médiatiser notre profession, donner les lettres de noblesse aux cuisiniers. »

« Je l’ai rencontré une fois au Bocuse d’Or, un bref échange, une poignée de mains et un regard qui m’a donné enie de continuer dans cette profession. Je lui ai dit : Mr Paul, ce soir, je dîne chez vous. Il m’a répondu, je ne serai pas là pour t’accueillir mais je serai dans ton assiette. Son sourire et son regard lors de ce bref échange sont mon plus beau cadeau »

POUR NICOLAS MAGIE * (LE SAINT-JAMES A BOULIAC) : « GRACE A LUI, LE CUISINIER EST SORTI DE DERRIERE LES FOURNEAUX »

« C’est un très très grand Monsieur qui est parti. Grâce à lui le cuisinier est ce qu il est aujourd’hui , sorti de derrière les fourneaux, mis en avant d’être starisé pour certains. Ce métier à vraiment été mis en valeur. Merci Monsieur Paul »

CapturePOUR RONAN KERVARREC ** (HOSTELLERIE DE PLAISANCE A SAINT-EMILION EN GIRONDE) : « IL A PORTE HAUT ET FORT LE DRAPEAU TRICOLORE A TRAVERS LE MONDE »

« Un homme passionné nous à quitté et toutes mes pensées vont naturellement à son épouse et ses enfants, ainsi qu’à ses équipes qui sont aujourd’hui orphelins ».

« Cet homme a apporté une ouverture Mondiale de notre métier de cuisiner, il nous a apporté la respectabilité à travers toutes les couches sociales.

Il a porté haut et fort le drapeau tricolore à travers le monde. Il a  porté la gastronomie au Zénith du savoir faire.

À nous aujourd’hui de perpétuer cet héritage, à continuer de porter haut et fort la symbolique du haut niveau en toute humilité et de continuer à partager fraternellement son image ».

CapturePOUR MICHEL TRAMA ** (PUYMIROL DANS LE LOT-et-GARONNE) : « UN JOUR JE MONTERAI LE REJOINDRE ET SERAI SON MARMITON »

Michel Trama est ce soir bien triste, ce grand chef de Puymirol qui a lancé les Bouffons de la Cuisine en décembre pour offrir un repas de Noël aux démunis partageait avec Mr Paul ces traits de Grande Humanité.

« C’est Mr Paul qui nous a fait sortir de la cuisine, Mr Paul avec tout le respect que les cuisiniers lui doivent, Mr Paul un grand Monsieur. Il m’a remis le mérite national à Collonges. Il est venu 3 fois à Puymirol. Il aimait bien notre maison, il avait pris le même architecte »

« Tous les cuisiniers, on est ses enfants spirituels, c’est lui qui a inculqué la noblesse de notre métier. »

« Mais la mort, c’est la vie, elle est inéluctable. Moi, je me réjouis de monter au ciel et d’être son marmiton. »

C’est une grande perte, mais il nous a mis sur le chemin mondial, international de la cuisine française et elle est en haut de l’échelle. Il nous a ouvert la voie. C’est un Grand Monsieur. »