31 Jan

Les cercles rive droite et rive gauche fusionnent en Grand Cercle des Vins de Bordeaux

C’est un peu comme les parcelles à Bordeaux ou en bourse, eh bien cette fois ce sont les deux cercles rive gauche et rive droite qui fusionnent. Ils ont décidé de ne former plus qu’une seule entité le Grand Cercle des Vins de Bordeaux. Alain Raynaud en devient le président.

Francis Boutemy avec Alain Gauthier (à droite), président du Grand Cercle des Vins de Bordeaux

Francis Boutemy avec Alain Gauthier (à droite), président du Grand Cercle des Vins de Bordeaux, lors des primeurs en avril 2015 © JPS

Fin décembre, le mariage a été acté. Les bans publiés bien sûr auparavant, les oppositions éventuelles levées… Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire les membres des deux Cercles – rive gauche et rive droite, ont ainsi décidé de fusionner pour ne former désormais plus qu’une seule et unique association : le Grand Cercle des Vins de Bordeaux.

Cette démarche est le fruit d’une longue réflexion, car le Grand Cercle des Vins de Bordeaux avait déjà  été créé en juin 2013 par Alain Raynaud. Il souhaitait à l’époque regrouper les vins et propriétés de la rive droite et de la rive gauche. Jusqu’ici trois associations cohabitaient (Cercle Rive Droite, Cercle Rive Gauche, Grand Cercle)

Puisque l’union fait la force, cette fusion-absorption concrétise enfin le mariage  entre les deux rives de Bordeaux, il n’y aura plus de fleuve entre eux, cela coule de source.

Le Grand Cercle regroupere désormais plus de 140 crus issus de 24 appellations de Bordeaux, c’est une vitrine complète et incontournable de l’ensemble du vignoble bordelais avec des crus minutieusement sélectionnés pour leur qualité et leur excellent rapport prix/plaisir.

Et voici le nouveau bureau élu du Grand Cercle des Vins de Bordeaux :

Président : Alain Raynaud Vice-Président : Jean-François Quenin Trésorier : Francis Boutemy Vice-Trésorier : Thierry Gaudrie Secrétaire : Michel Querre Vice-Secrétaire : Pascal Guignard

30 Jan

Côté Châteaux : plus d’1 million 800000 pages bues…non lues !

Votre blog du vin continue son ascension vers les 2 millions… Vous plébiscitez toujours autant son suivi de l’actualité de la vigne et du vin, l’originalité du site et ses idées insolites. Merci à vous tous.

COTECHATEAUX

Non, je n’ai pas bu en écrivant ce titre, non vous n’en êtes pas encore au stade de boire mes paroles, au moins je l’espère pour vous. Oui nous sommes dans l’information, avec un poil de dérision avec beaucoup de passion.

Il faut savoir informer, avec rigueur, mais aussi impertinence. Donner la parole à tous, même si parfois c’est assez violent dans l’attaque, là il faut savoir aussi apaiser et recadrer. Car le dialogue entre les gens reste le maître mot, on peut échanger des idées, mais rester « gentleman ». Souvent les commentaires sur les réseaux sociaux partent dans tous les sens, mais ce n’est pas un défouloir pour refoulés ! Les commentaires engagent ceux qui les écrivent et ceux qui les publient. Encore faut-il le rappeler.

Votre blog est là pour vous informer, si possible de manière ludique et agréable, voire vous étonner comme avec ce vigneron de Graves qui a décidé de faire vieillir son vin sous la neige… de vous faire connaître de nouvelles tendances comme ces vins mono-cépages à Bordeaux, de vous convier à de grands rendez-vous culturels et vineux comme le Saint-Emilion Jazz Festival en juillet, de suivre le malaise des petits vignerons de Bordeaux après le terrible épisode de gel. Un blog qui a une patte, une écriture tant en textes que photos ou vidéos, avec encore le portrait de Michel Chasseuil qui a cartonné toute l’année ou le portrait croisé des soeurs Courselle et des frères Todeschini. Un blog unique, à consommer lui sans modération (pas comme l’alcool)

29 Jan

Vin jaune : une vente prestigieuse de 292 lots de vieux millésimes pour la 21e Percée

Pour les amateurs, le roi des vins sera célébré lors de la traditionnelle Percée du Vin Jaune au non moins célèbre village l’Etoile dans le Jura. Dimanche 4 février, 292 lots de vieux millésimes de vins du Jura (toutes couleurs confondues) seront mis en vente.

AFFICHE-PERCEE-2018 (1)La vente aux enchères de 292 lots de vieux millésimes de vins du Jura clôturera la 21e Percée du vin jaune, dimanche 4 février, au village vigneron de l’Étoile (Jura).

Parmi eux se trouvent 100 lots de vin blanc, 23 lots de vin rouge, 22 lots de vin de paille, 8 lots de Macvin, 8 lots de marc du Jura et 2 lots de vin d’assemblage d’appellation locale antérieure.

Trois bouteilles du XIXe siècle seront le clou de cette vente : un vin jaune de l’Étoile de 1861, un vin blanc du château de l’Étoile de 1893, un vin de Poligny de 1895 – et deux bouteilles du début du XXe siècle – un vin de Poligny de 1915 et un vin blanc du château de l’Étoile de 1915 – seront également mis en vente. Deux excellents Château Chalon de 1928 et 1934 seront aussi proposés aux acquéreurs.

La traditionnelle Percée du vin jaune, le plus prestigieux des vins du Jura, aura lieu les 3 et 4 février à L’Étoile, après une année de pause en 2017, et rassemblera environ 45 viticulteurs.

Chaque année, le festival attire quelque 40.000 visiteurs. Élaboré à partir d’un unique cépage typique du Jura, le Savagnin, le vin jaune est mis en bouteille après six années et 3 mois de maturation en fût de chêne, dans une bouteille originale de 62 cl, appelée le Clavelin qui correspond en proportion à ce qu’il reste pour 1 litre après cette longue période de maturation. Le reste est la part des anges…

Avec AFP

Pour en savoir plus, le site officiel de la Percée du Vin Jaune

28 Jan

Chris Wilmers entend poursuivre l’œuvre de son père Bob Wilmers à la tête des châteaux Haut-Bailly et le Pape

Suite à la disparition de son père, Robert G. Wilmers, en décembre dernier,  Chris Wilmers a repris la tête des châteaux Haut-Bailly et Le Pape en Pessac-Léognan.

chris_wilmers_1_credit_mathieu_anglada-672x500-c-centerMembre du conseil depuis 1998, Chris Wilmers a montré qu’il était aussi très attaché à Bordeaux et à ses 2 propriétés que sont Haut-Bailly et le Pape. Il  entend ainsi poursuivre l’œuvre de son père, avec notamment Véronique Sanders.

Chris Wilmers et Véronique Sanders souhaitent ainsi continuer dans le même esprit et avec la même dynamique que durant ces vingt dernières années, avec des projets déjà initiés ou d’autres à venir.

Nous allons écrire une nouvelle page à la hauteur des ambitions que mon père avait pour Haut-Bailly », Chris Wilmers.

PORTRAIT DE CHRIS WILMERS

Chris Wilmers est né en 1972, il a grandi à New York, face au Musée Américain d’Histoire Naturelle, près de Central Park. Il est devenu un amoureux de la nature. Durant ses vacances d’été, il était passionné de pêche, passait son temps à construire des forts et à explorer la région des Berkshires.

Il a étudié à l’Ethical Cutlure Fieldston dans le Bronx, où un professeur de physique l’a initié au monde des sciences. Chris y obtint un Bachelor de Physique à l’Université de Wesleyan en 1995, mais son voyage d’un mois dans l’Etat du Wyoming, changea le cours de sa vie, et le mèna vers les Sciences Environnementales. Chris étudia ensuite à l’université de Berkeley. Il a publié plus de 65 articles dans des publications scientifiques ; il est consulté régulièrement sur des questions liées à la conservation de la faune et a été nommé « Conservationist of the Year » par le Santa Cruz Land Trust en 2014. Ses collègues le décrivent comme « une personne très curieuse à propos du monde qui l’entoure, ce qui est un trait clé pour un scientifique : il est créatif, innovateur et très analytique. Il est capable d’observer le fonctionnement des choses dans le monde naturel et développer un modèle pour le tester. »

Chris Wilmers est aujourd’hui professeur d’écologie au département d’études environnementales de l’Université de Californie à Santa Cruz. Ses sujets de recherche sont nombreux, parmi lesquels les écosystèmes terrestres ou l’effet des prédateurs sur la biodiversité. Il sera un atout de qualité pour penser à notre viticulture de demain.

Avec château Haut-Bailly.

27 Jan

Comme un avant-goût du prochain Saint-Emilion Jazz Festival

Jeudi soir, la salle des Dominicains à Saint-Emilion résonnait aux sons de jazz-flamenco et même arabo-andaloux… Un concert de cordes, percussions et de flamenco avec grâce, précision et d’une rythmique endiablée. Dominique Renard souhaitait ainsi remercier les soutiens de son fabuleux Saint-Emilion Jazz Festival qui est l’une des plus scènes culturelles et musicales de Nouvelle-Aquitaine.

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« Cette soirée à laquelle nous vous convions ce soir est avant tout une soirée de remerciements, » débute ainsi Dominique Renard, le Président du Saint-Emilion Jazz Festival. C’est lui qui est à l’origine de ce fabuleux moment, rencontre du jazz, de la culture musicale et des vins de Saint-Emilion. « Une aventure » qui dure depuis bientôt 6 éditions, portée par Dominique Renard, les Vins de Saint-Emilion, de très nombreux bénévoles et mécènes qui « nous ont soutenu sans relâche avec la conviction qu’une manifestation comme le Saint-Emilion Jazz Festival pouvait contribuer non seulement à l’ancrage d’une politique régionale culturelle, mais également devenir un événement phare dans le monde de la musique.« 

Reconnaissez-vous le jeune homme qui prend la photo ?

Reconnaissez-vous le jeune homme qui prend la photo ?

Saint-Emilion, c’est bien sur cette fabuleuse cité millénaire avec la légende de son moine fondateur Emilio, c’est aussi son vignoble et ses châteaux classés Unesco au Patrimoine Mondial de l’Humanité, c’est enfin son Festival de Jazz de très grande tenue. « C’est toujours avec le même souci de qualité que nous élaborons notre programme avec comme seule ambition exclusive, le rayonnement du territoire, à commencer par ce merveilleux village. Lier son image à celle du Festival, c’est exposer son adhésion à une image qualitative, précieuse et ambitieuse. »

Ce n’est pas pour rien que près 1,5 millions de visiteurs tombent sous le charme de ce village médiéval, de ces châteaux, de ce vin magique et aussi de ce festival enchanteur.

Louis Winsberg et Alberto Garcia © JPS

Louis Winsberg et Alberto Garcia © JPS

Fort de ses contacts, Dominique Renard avait fait venir jeudi soir « l’un des meilleurs guitaristes français, tenant d’une certaine esthéthique, empreinte d’élégance et de raffinement. » Cet homme du sud, aux rythmes méditerranéens, c’est Louis Winsberg.

IMG_4083« Il serait fastidieux de parler de ses nombreuses collaborations tant la liste est longue, mais sa rencontre avec Jean-Pierre Como et la formation du mythique groupe Sixun marqua un tournant dans sa carrière dans les années 80. Il a enregistré de nombreux albums, tous empreints de la classe qui le caractérise,  » explique Dominique Renard.

Comme un instant de magie salle des Dominicains © JPS

Comme un instant de magie salle des Dominicains © JPS

Il a su captiver l’assistance avec ces rythmes allant du jazz au flamenco, avec des sons traversant la Méditerranée, avec aussi la grâce et le ravissement de Sabrina Romero, originaire du sud de l’Espagne, mais aussi avec une présence scénique d’Alberto Garcia (chant, guitare), de Stéphane Edouard aux percussions avec des accents indiens et Cédric Baud (saz, guitare). Un concert de près de 2 heures, couronné par une dégustation des vins de Saint-Emilion.

Olé ! La grâce de Sabrina Romero © JPS

Olé ! La grâce de Sabrina Romero © JPS

De quoi nous donner envie de participer et de soutenir le prochain Saint-Emilion Jazz Festival, du 20 au 22 juillet, dont Côté Châteaux vous donnera prochainement la programmation, en mars prochain.

26 Jan

Disparition de Jean-Louis Charmolüe, le propriétaire du château Romanin

Médocain d’origine et ancien propriétaire du château Montrose, Jean-Louis Charmolüe, s’est éteint ce mardi 23 janvier, à l’âge de 83 ans. Après la vente de Montrose détenu pendant un siècle par sa famille, il était devenu propriétaire de Romanin en Provence.

Jean-Louis Charmolüe

Jean-Louis Charmolüe

Il venait de fêter son 83ème anniversaire le 9 janvier dernier. Né en 1935 dans une grande famille médocaine, il a consacré sa vie au vin. Après des études d’agronomie à Toulouse, il a repris les rênes du Château Montrose (2e second cru classé de Saint-Estèphe), qui était alors propriété de sa famille depuis 1896.

Jean-Louis Charmolüe s’était fixé comme objectif de reconstruire le domaine, très endommagé au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Il replanta le vignoble, modernisa les outils de production, et en 40 ans hissa les vins du Château Montrose parmi les plus grands du Médoc. Cet objectif atteint, et à la fleur de l’âge, Jean-Louis Charmolüe cèda en 2006 Château Montrose à Martin Bouygues et se lança dans un nouveau défi.

Amoureux de la Provence, depuis un voyage dans la région en 1955, Jean-Louis Charmolüe avait acquisen mai 2006 Château Romanin, séduit par la beauté des lieux. Ce fut pour lui une seconde jeunesse sur les terres des Baux-de-Provence. Il consacra le reste de sa vie à rebâtir cette « belle endormie » et à révéler le sublime terroir des Alpilles. Jean-Louis Charmolüe entreprit de restructurer le vignoble conduit en biodynamie depuis 1988 et dota la propriété d’installations modernes, avec pour ambition de porter au plus haut la qualité des vins du Château Romanin.

Discret et grand amateur d’art, Jean-Louis Charmolüe faisait partie de la génération qui a révélé Bordeaux au reste du monde. Du Château Montrose au Château Romanin, il laisse derrière lui l’image d’un grand bâtisseur.

Labet et Latour, le nouveau tandem pour faire avancer les Vins de Bourgogne

François Labet, pour la viticulture, et Louis-Fabrice Latour, pour le négoce, ont été élus Président et Président délégué du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), à l’occasion de l’Assemblée Générale qui se tenait aujourd’hui. A l’export, sur les 11 premiers mois 2017, les vins de Bourgogne affichent une bonne stabilité en volume (+ 0,8 % / 11 mois 2016) et une progression en valeur (+ 10,6 %).

François Labet et Louis-Fabrice Latour © BIVB

François Labet et Louis-Fabrice Latour © BIVB

François Labet et Louis-Fabrice Latour se connaissent et s’apprécient depuis de nombreuses années. Ils ont affirmé leur volonté de travailler ensemble, dans l’intérêt de leurs familles respectives, pour permettre à la Bourgogne de poursuivre son développement, tout en anticipant et affrontant les défis à venir. Si le programme de travail de la nouvelle mandature (2018-2021) est dense, il s’affirme dans la continuité de la précédente, autour de 3 axes principaux :

DE GRANDS PROJETS

La Cité des Vins et des Climats de Bourgogne.

La Convention-cadre ayant été signée le 19 décembre dernier, la Cité sera LE projet des 4 prochaines années. 2018 sera consacrée au choix des architectes et scénographes. L’ouverture des trois sites est prévue pour 2021.

Le déploiement progressif de la Charte Régionale « Engager nos terroirs dans nos territoires ».

Validée à l’occasion de l’Assemblée Générale de juillet 2017, cette charte est entrée dans sa phase opérationnelle depuis quelques mois. Si l’hiver est consacré aux rendez-vous dans les vignobles (présentation, appel à candidatures pour des essais), la phase de test de solutions innovantes commencera dès le début de campagne (printemps). Ce projet d’envergure montre la capacité de la filière à mobiliser ses forces (CAVB et BIVB), pour répondre aux grands défis de notre époque.

Le projet de dispositif sécurisé de production de greffons DefiGreff.

Encore dans le berceau, il devrait être soumis à l’approbation de l’Assemblée Générale de juillet 2018. Il donnera les moyens à la Bourgogne de fournir des plants de qualité supérieure aux producteurs, tant du point de vue sanitaire que physiologique.

UNE REORIENTATION DU BIVB ET UN APPUI AUX OPERATEURS

La priorisation des actions vers la Recherche et développement technique, en vigne et en cave, pour développer une production de qualité, répondant aux attentes des marchés et à l’engagement filière des vins de Bourgogne pour une viticulture durable (sélection de variétés résistantes, lutte contre les nouvelles maladies, évolution du modèle de production, recherche sur le vieillissement des vins…).

La valorisation des résultats et le transfert des informations techniques, économiques ou marketing, orientés vers les opérateurs économiques dans les territoires, à travers le développement de journées d’information, comme Vinosphère Bourgognes, dont la seconde édition aura lieu jeudi 8 février à Beaune.

La dématérialisation de la DRM (Déclaration Récapitulative Mensuelle) va se généraliser, en instaurant un échange permanent avec les outils des ODG (SIQOCERT, CAVB).

AU SERVICE DE LA FILIERE

Dans un contexte de partenariat fort avec les acteurs économiques, touristiques et consulaires de la région, le BIVB axera sa communication sur les appellations Régionales et les Villages moins connus, avec une optique de création de valeur.

La nouvelle équipe d’élus, au service de la filière, portera les missions du BIVB. Elle aura, en outre, rapidement à cœur d’initier une nouvelle réflexion stratégique pour préparer l’après Plan 2020.

François Labet, qui prend pour deux ans la Présidence du BIVB, a conclu l’Assemblée Générale en rappelant que « la valeur de nos vins doit bénéficier aux deux composantes de l’interprofession, au sein d’une Bourgogne unie ».

Louis-Fabrice Latour a rappelé qu’économiquement, la Bourgogne se porte bien, même si les échanges sont ralentis par la petite récolte 2016. A l’export, sur les 11 premiers mois 2017, les vins de Bourgogne affichent une bonne stabilité en volume (+ 0,8 % / 11 mois 2016) et une progression en valeur (+ 10,6 %). En France, dans la Grande Distribution, avec des prix stables, la Bourgogne reste l’un des seuls vignobles d’AOC à progresser, à + 3 % en volume, atteignant un chiffre d’affaires record de 220 millions d’euros sur les 11 premiers mois 2017. Si les stocks à la viticulture sont repassés en dessous des 10 mois de récolte à fin juillet 2017, le millésime 2017, qui frôle les 1,5 millions d’hectolitres (1,492 million), donnera, d’ici quelques mois, un peu d’oxygène sur les marchés.

Avec BIVB

25 Jan

Du nouveau à l’INRA : l’inscription au catalogue officiel de quatre variétés dotées de résistances naturelles au mildiou et à l’oïdium

L’INRA annonce l’inscription au catalogue officiel de quatre variétés dotées de résistances naturelles au mildiou et à l’oïdium, et dont la qualité des vins est d’un niveau équivalent à celle des cépages traditionnels. Il s’agit des variétés ou cépages Artaban, Floreal, Vidoc et Voltis. Ceux-ci laissent présager de bonnes performances et une viticulture plus respectueuse de l’environnement, en permettant de réduire de façon drastique l’utilisation des produits phytosanitaires.

INRA

© INRA, Christophe Schneider

Des résistances provenant d’ancêtres américains

Les quatre nouvelles variétés sont le fruit de croisements entre, d’une part, des géniteurs Inra sélectionnés par Alain Bouquet et, d’autre part, deux obtentions du Julius Kuhn Institut (Allemagne). Ces parents ont été choisis pour leurs traits qualitatifs et pour leur origine de résistance différente. Cette stratégie de croisements, propre au programme Inra-ResDur, a permis d’associer deux gènes de résistance au mildiou et deux gènes de résistance à l’oïdium, provenant, d’une part, de l’espèce Vitis rotundifolia et, d’autre part, d’un groupe d’espèces où domine Vitis rupestris. Les nouvelles variétés sont ainsi dotées de résistances polygéniques, ce qui permet de conforter leur potentiel de durabilité.

Une sélection assistée par marqueurs génétiques

Les croisements réalisés dans le programme Inra-ResDur ont généré des descendances de plusieurs milliers d’individus. Ces descendants sont triés dans un premier temps en fonction de leurs caractéristiques de résistance. Pour gagner du temps et intégrer avec certitude les gènes de résistance, l’Inra a mis au point des marqueurs moléculaires spécifiques de chaque gène. Ils permettent de réaliser, dès dix semaines après le semis, la sélection précoce des individus répondant aux critères de résistance polygénique, qui selon le cas ne représentent que 5 à 10% des descendants. Deux étapes de sélection au vignoble, de six ans chacune, sont ensuite nécessaires pour évaluer les caractères culturaux et technologiques, et sélectionner les variétés retenues pour l’inscription au catalogue. Le processus de sélection nécessite au total une quinzaine d’années.

Des aptitudes viticoles, œnologiques et environnementales prometteuses

Les quatre variétés présentent une résistance totale à l’oïdium et élevée au mildiou. Selon la pression de maladie, un nombre réduit de traitements fongicides complémentaires est préconisé, conduisant à une économie se situant entre 80% et 90%. La précocité des nouvelles variétés convient pour de nombreuses régions viticoles françaises. Il en est de même pour la productivité, qui s’échelonne entre celles du Chardonnay et du Grenache. La qualité organoleptique des vins produits est jugée comparable aux cépages témoins, avec des profils bien tranchés entre Artaban et Vidoc (vin rouge) et entre Floreal et Voltis (vin blanc).

INRA.

Cognac : des rendements en repli de 11% en Charente et de 13% en Charente-Maritime, un moindre mal face au terrible gel du printemps 2017

La conjoncture pour le Cognac est plutôt bonne, car pour la 3e année consécutive, les expéditions de Cognac sont au zénith. Par ailleurs les dégats dus au gel sont moindres par rapport à Bordeaux et Bergerac, par exemple, avec 11 à 13% de rendements en moins. Le Conseil de bassin viticole « Charentes-Cognac » s’est réuni  jeudi dernier avec  Didier LALLEMENT, le préfet de Région, le préfet de la Charente, le sous-préfet de Cognac et les représentants des filières Cognac, Pineau des Charentes, vins de pays charentais et Moûts et Vins des Charentes.

Le chai chez © Hennessy

Le chai chez © Hennessy

Pour la troisième année consécutive, les expéditions de Cognac poursuivent leur croissance en 2017 pour atteindre une nouvelle fois leur plus haut niveau en volume et en valeur. Ces bons résultats sont à mettre en regard avec la production 2017, finalement moins impactée que prévu par les épisodes de gel d’avril dernier.

Les estimations de rendements ont été revues à la hausse après ce constat, grâce à une climatologie favorable en août et septembre. Finalement, par rapport à la récolte 2016, celle de 2017 serait en repli de 11 % en Charente et de 13 % en Charente-Maritime.

Ces résultats montrent surtout l’importance que tient le vignoble au sein de l’économie de la Nouvelle-Aquitaine (1er exportateur régional en valeur avec près de 3 milliards d’euros) et rappelle en matière d’aléas climatiques l’intérêt de la « réserve climatique », outil mis en place par le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) en 2008.

Les membres de ce Conseil ont porté un avis sur la mise en œuvre, pour le bassin Charentes-Cognac, des nouvelles dispositions du règlement communautaire dit « omnibus » qui modifient le règlement n°1308/2013 portant organisation commune des marchés (OCM) et qui sont entrées en vigueur au 1er janvier 2018.

Cette réglementation nouvelle confère au vignoble apte à produire du Cognac des conditions de gestion des autorisations de plantation de vignes analogues à celui d’un vignoble sous appellation d’origine protégée (AOP), dans un cadre juridique sécurisé.

Pour en tenir compte, le conseil de bassin viticole a porté un avis favorable sur de nouvelles demandes de limitation des plantations nouvelles de vignes, présentées par l’ensemble des appellations d’origine protégées (AOP), des indications géographiques protégées (IGP) et par le vignoble sans indication géographique (VSIG) pour 2018. Afin d’éviter les risques d’offre excédentaire et de dépréciation de ces appellations, la croissance de ces vignobles sera limitée à :

– 1 500 ha pour le Cognac ;

– 1 ha pour l’AOP Pineau des Charentes ;

– 15 ha pour l’IGP Charentais (vins de pays charentais) ;

– 500 ha pour les VSIG.

La somme de ces limitations est de 2 016 ha, en augmentation sensible par rapport à la limitation globale de 800 ha retenus pour 2017 du fait d’une conjoncture économique en forte croissance (hausse de 11,5 % des volumes expédiés par rapport à 2016).

Le Conseil de bassin s’est également prononcé favorablement sur l’activation de la mesure de restriction à la replantation pour les zones de limitation Cognac et Pineau des Charentes.

La fixation de ces nouvelles règles permettra de mettre fin aux replantations dont les autorisations proviennent d’arrachage de vignes hors du bassin.

Après examen de ces demandes par les instances nationales de l’INAO et de Fragrance, un arrêté interministériel fixant ces limites sera publié avant le 1er mars 2018. Il permettra aux viticulteurs de déposer leurs demandes individuelles au printemps 2018.

Avec Préfecture de la Région Nouvelle-Aquitaine.

24 Jan

Après le terrible gel d’avril 2017, focus sur le malaise des petits vignerons de Bordeaux

Le monde paysan et viticole n’a pas l’habitude de se plaindre pour rien. Quand il le fait, c’est que déjà des compagnons de route, des petits sont dans un état de grande détresse ou ont déjà fondu les plombs. Depuis le gel d’avril, de nombreux petits vignerons se retrouvent en difficulté et attendent désespérément des aides des pouvoirs publics.

Des passionnés de la vigne qui ont subi en 3 ans deux énormes événements climatiques : la grêle en 2013 et le gel en 2017 © JPS

Des passionnés de la vigne qui ont subi en 3 ans deux énormes événements climatiques : la grêle en 2013 et le gel en 2017 © JPS

Dans un mail envoyé en début de semaine tout était résumé dans leur titre « il règne dans les campagnes une angoisse silencieuse. » Un peu comme ce jour du gel du 27 avril, beau, blanc, puissant et après un état de désolation, gris, brun et une repousse qui n’a pas été cela ! « On a récolté 2 hectos à l’hectare » autant dire rien ou presque pour Alain Goumaud, 72 ans, vigneron depuis 50 ans et exploitant à Saint-Magne de Castillon depuis 1979, qui a été gelé à près de 100%.

Dans le Bordelais, « c’est vrai que la crise dure depuis longtemps », témoigne Paul Cardoso, vigneron en AOC Castillon. Pas pour tout le monde. Mais surtout pour les petits. Le drame, c’est que l’accompagnement n’est pas là, ou quasiment pas.

Certes, on vous dit qu’il y a eu des reports de cotisation MSA ou un dégrèvement des taxes sur le foncier non bâti, mais ça ne suffit pas. Les charges sont toujours là avec les contributions volontaires obligatoires aux ODG et à l’interprofession.

Alain Goumaud, vigneron depuis 50 ans, aimerait bien transmettre à ses deux fils sa propriété... © JPS

Alain Goumaud, vigneron depuis 50 ans, aimerait bien transmettre à ses deux fils sa propriété… © JPS

Ce malaise du petit vigneron, Alain Goumaud le résume très bien: « j’ai peu de stock, au niveau trésorerie, ce n’est pas très brillant comme la plupart d’entre nous et aujourd’hui si les banques ne nous donnent pas un coup de pouce et si les pouvoirs publics ne prennent pas conscience du désarroi des viticulteurs on s’en va droit dans le mur, dans pas longtemps ».

Pour bien comprendre le contexte difficile qui touche ces petits Bordeaux: ils ont longtemps vendu dans les années 2000 avec un cours du tonneau très bas allant jusqu’à 700 €, alors qu’aujourd’hui il a quasiment doublé. Mais il y a eu aussi de nombreux événements climatiques qui se sont ajoutés, notamment un épisode de grêle intense en 2013 qui a fragilisé de nombreuses exploitations.

« 2013, ça a été 0 bouteille alors que j’en produis habituellement 200000,  » commente Loïc de Roquefeuil, viticulteur à Saint-Léon; « 2014 j’ai fait 10% d’une récolte normale, 2015 une demi-récolte et 2016 une vraie récolte qui rendrait heureux tout le monde, et 2017 la totalité a été gelée. »

Depuis le drame de 2013, bon nombre de vignerons se sont assurés. Mais l’assurance est bien souvent calculée sur la production des 5 dernières années, ce qui n’est pas suffisant.

Paul Cardoso et son épouse Florence ont créé en novembre ce dépot de pain, et d'excellentes viennoiseries, ils proposent aussi des produits du terroir et de nombreux vins © JPS

Paul Cardoso et son épouse Florence ont créé en novembre ce dépot de pain, et d’excellentes viennoiseries, ils proposent aussi des produits du terroir et de nombreux vins © JPS

Aussi les Cardoso ont eu cette bonne idée de créer à côté du Leclerc de Castillon un dépôt de pain, sandwicherie, cave et produits du terroir pour s’en sortir.

« C’est une question de survie, on a gelé à 95% donc on a pensé s’installer, présenter les produits directement de la propriété et d’autres producteurs pour améliorer le revenu de l’année », précise Florence Cardoso présidente de SOS Vignerons Sinistrés et co-présidente de Solidarité Paysans. Une femme qui s’investit pleinement depuis 2013 aux côtés de vignerons sinistrés.

Aujourd’hui le morcellement guette ou le départ en retraite pour quelques-uns alors même que Bordeaux connaissait avant le gel de 2017 d’énormes difficultés pour que les enfants prennent la suite de leurs parents.

Loïc de Roquefeuil, Sylvain Destrieux, Alain Gomaud et Paul Cardoso © JPS

Loïc de Roquefeuil, Sylvain Destrieux, Alain Gomaud et Paul Cardoso © JPS

« Je pense qu’il va y avoir des ventes de parcelles un petit peu au tout venant, des structures qui sont déjà très grosses qui vont encore s’agrandir parce qu’elles ont une capacité de financement plus importante, donc vraiment un modèle familial en danger,  » précise Sylvain Destrieux viticulteur à Ruch, 25 ha en bio dans l’Entre-deux-Mers, et membre de la Confédération Paysane.

Tous espèrent une prise de conscience réelle des pouvoirs publics et que les négociations de la nouvelle PAC leur soient favorables avec des aides qui reflètent ou soient fonction de leur faible production et non des investissements, ce qui favorise les plus gros car eux n’ont pas les moyens de monter de gros dossiers avec des experts, ils passent pour certains tous leurs jours dans la vigne, n’ayant plus de salarié…