28 Fév

Bordeaux : les réactions au lendemain de l’émission « Cash Impact » sur les pesticides

Au lendemain de Cash, la température est plutôt froide à Bordeaux. Alors que les anti-pesticides nous montrent les analyses réalisées dans des habitations et des écoles du Médoc, les pouvoirs publics et le CIVB reconnaissent que des efforts ont été faits mais que « Cash Impact ne tient pas sa promesse : où est le bilan objectif 2 ans après Cash Investigation ? »

Corinne Despréaux habite juste en face d'une immense parcelle de vignes régulièrement traitées au printemps et en été © JPS

Corinne Despréaux habite juste en face d’une immense parcelle de vignes régulièrement traitées au printemps et en été © JPS

A Listac-Médoc, par -2°C, Corine Despréaux nous monte sa maison qui jouxte des vignes. Dès qu’elle ouvre sa baie vitrée, elle a une vue imprenable sur une immense parcelle de vignes, et lors des traitements, c’est la même chose, à ceci près c’est qu’elle est avertie désormais des jours de traitements…ou parfois le lendemain.

Le résultat est très mauvais, ça je m’y attendais, il y a énormément de pesticides dans ma maison même certains pesticides interdites depuis 2015″ Corinne Despréaux

IMG_4998Pour être tout à fait juste, elle fait partie de l’association Info Médoc Pesticides. Quand Marie-Lys Bibeyran lui a proposé de mesurer chez elle la présence ou non de pesticides dans son habitation, cela a été sans aucun problème.

IMG_5000C’est ainsi qu’en septembre, Corinne Despréaux a accepté de mettre dans le tuyau de son aspirateur un flacon permettant de recueillir les poussières de son logement. Une maison très bien tenue car elle est assistante maternelle et s’occupe d’enfants en bas âge.

Les résultats retrouvés chez Corinne Despréaux © JPS

Les résultats retrouvés chez Corinne Despréaux © JPS

Les résultats dont elle se doutait ont été à la hauteur de ses craintes : 18 pesticides retrouvés dont certains très dangereux …16 reprotoxiques, 8 mutagènes et 6 perturbateurs endocriniens. Dont du diuron interdit depuis 2008.

Stéphane Védrenne a perdu sa fille Eva d'un cancer. Depuis avec sa femme il a créé Eva pour la Vie et lutte contre ce qui pourrait provoquer des cancers chez les enfants © JPS

Stéphane Védrenne a perdu sa fille Eva d’un cancer. Depuis avec sa femme il a créé Eva pour la Vie et lutte contre ce qui pourrait provoquer des cancers chez les enfants © JPS

C’est ‘association « Eva pour la Vie » (association crée par les époux Védrenne suite au cancer et au décès de leur petite fille Eva) qui a financé ces analyses réalisées par le laboratoire Kudzu Science qui a recherché ces pesticides (insecticides, herbicides et fongicides) couramment utilisés en viticulture. Ces analyses confirment la présence importante de pesticides dans 8 habitations à Listrac, Cussac et Macau et dans une école primaire, celle de Listrac, pourtant éloignée de plus de 50 mètres des vignes.

Marie-Lys Bibeyran et Stéphane Védrenne à Listrac © JPS

Marie-Lys Bibeyran et Stéphane Védrenne à Listrac © JPS

Pour Marie-Lys Bibeyran présidente d’Info-Médoc Pesticides : « Il est non seulement intolérable d’utiliser encore ce genre de molécules, CMR cancérigènes mutagènes reprotoxiques, et encore plus intolérable, inaccepable, anormal de les retrouver dans une salle de classe où des enfants vont passer 7 heures par jour, 4 jours par semaine et encore une fois ça c’est au mois de septembre, qu’en est-il en mai ou juin en plein coeur de la saison ? »

Les chiffres parlent d’eux mêmes, on retrouve dans ces échantillons, dans ces prélèvements entre 11 et 21 pesticides dans des quantités qui sont 60 fois supérieures à la limite de quantification » Stéphane Védrenne co-fondateur d’Eva Pour la Vie

Le maire de Listrac et son 1er adjoint tous deux viticulteurs © JPS

Le maire de Listrac et son 1er adjoint tous deux viticulteurs © JPS

Pour le maire de Listrac, Alain Capdevielle, viticulteur lui-même, on ne va pas pouvoir changer de suite toutes ces pratiques, cela risquerait de mettre en péril certaines exploitations, mais on est en bonne voie.

Pour nous je pense qu’il y a des efforts qui sont faits, au niveau communal on en fait énormément on entraîne dans une démarche de biodiversité pas mal de châteaux.Il y en a une bonne dizaine qui nous suivent pour revenir à des travaux de vignes à l’ancienne » Alain Capdeville maire de Listrac

Allan Sichel et Christophe Chateau du CIVB ont participé à Cash Impact, ils regrettent quelques nuances ou oublis dans le reportage © JPS

Allan Sichel et Christophe Chateau du CIVB ont participé à Cash Impact, ils regrettent quelques nuances ou oublis dans le reportage © JPS

Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux dénonce des conclusions un peu rapides… en faisant ce matin un communiqué de presse reprenant de nombreux oublis dans l’émission « Cash ne tient pas sa promesse : où est le bilan objectif 2 ans après Cash Investigation ? »

Pour lui, Cash Impact « laisse croire, sans peuves, que les viticulteurs fraudent en achetant à l’étranger des produits interdits en France », par ailleurs « Cash impact aurait pu dire que des molécules de produits interdits peuvent encore laisser des traces dans l’environnement aujourd’hui, que le diuron interdit depuis 10 ans en agriculure est autorisé pour d’autres usages notamment le bâtiment… » Toutefois des mesures devraient être prises très prochainement pour continuer à diminuer l’usage des pesticides, une réunion est prévue le 9 mars prochain.

Les actions à court terme, c’est très rapidement sortir des produits les plus toxiques, les plus dangereux qui sont les CMR, après on veut aller vers les produits les moins toxiques les produits bio, mais aussi diminuer et sortir complètement des pesticides », Allan Sichel président du CIVB.

Allan Sichel interviewé par Elise Lucet dans Cash Impact © JPS

Allan Sichel interviewé par Elise Lucet dans Cash Impact © JPS

Pour le CIVB enfin, Cash Impact aurait pu souligner la « diminution par deux les ventes des pesticides classées CMR en Gironde entre 2014 et 2016 passant de 1800 tonnes à 850 en 2016 soit 55% de moins en trois ans ». Sans oublier « une baisse de 35% des ventes d’herbicides en Gironde entre 2014 et 2016 ».

Si vous voulez revoir Cash Impact c’est par ici

27 Fév

Ne ratez pas le 19e Salon des Vignerons Indépendants de Bordeaux du 2 au 4 mars au Parc des Expositions

Vendredi de bonne heure et de bonne humeur, ce sont 303 Vignerons Indépendants d’Alsace, d’Auvergne, de Bordeaux, de Bourgogne, du Beaujolais, du Calvados, de Champagne, de Cognac, de Charente, du Jura, de Savoie, du Languedoc-Roussillon, de Loire, de Vendée, de Lorraine, de Provence, de Corse,du  Sud Ouest, de l’ Armagnac et de la Vallée du Rhône qui vous vous accueillir au Parc des Expositions de Bordeaux.

Cédric Coubris, château La Mouline et président des Vignerons Indépendants de Gironde, et Clément Jouannon vigneron dans le Médoc © JPS

Cédric Coubris, château La Mouline et président des Vignerons Indépendants de Gironde, et Clément Jouannon vigneron dans le Médoc © JPS

UN SUCCES QUI NE SE DEMENT PAS

Si le salon connaît un aussi succès grandissant, c’est d’une part parce que le consommateur peut déguster des vins de toutes les régions viticoles de France en un seul lieu et rencontrer d’autre part les vignerons qui produisent ces vins. Ils ont aussi la possibilité de connaître le parcours du vin, de la vigne à la bouteille…

UNE TENDANCE AUX CIRCUITS COURTS

En effet, la tendance est à une consommation intelligente et rationnelle ; la définition exacte du circuit court. Cette tendance est exactement dans la philosophie et l’esprit du Salon des Vignerons Indépendants. Côtoyer les Vignerons Indépendants c’est venir au plus près de la vigne, au plus près de la nature. Acheter et déguster des vins chez le Vigneron Indépendant c’est une forme d’engagement.

CULTIVER L’AUTHENTIQUE

La jeune génération s’intéresse à l’authenticité du vin. Ils dégustent avec application. Ils sont attentifs et curieux. Les vignerons apprécient cet intérêt et sont ravis d’être pédagogues, d’expliquer leurs terroirs, le travail de la vigne, la vinification… C’est donc toujours un bel échange.

Salon des Vignerons Indépendants du 2 au 4 mars au Parc des Expositions de Bordeaux : Entrée 6€ ou gratuite avec les pass envoyés par les vignerons – Catalogue 4€. Verre gravé offert. Prêt de chariot. Aire de retrait des vins.

50% DES VIGNERONS INDEPENDANTS EN HVE

Vignerons indépendants : des productions sous le signe des qualités environnementales. Les 2 atouts des vignerons indépendants pour promouvoir la typicité des produits et en garantir la traçabilité auprès des consommateurs :

  • L’engagement dans des démarches environnementales
  • La production de vins AOP et IGP

Une implication environnementale forte

38,2% des vignerons indépendants sont certifiés dans une ou plusieurs démarches environnementales :

  • 26,4% sont certifiés agriculture biologique ou en conversion
  • 11,2% sont certifiés Niveau 2 ou 3 au titre de la Certification Environnementale des Exploitations (niveau 3 = Haute Valeur Environnementale)

Une mise en avant du terroir

  •  88% des vignerons indépendants produisent des vins AOP (ex AOC)
  • 45% des vignerons indépendants produisent des vins avec IGP (indication géographique protég

26 Fév

C’est parti pour la 4e opération «Côtes de Bourg Côtes de bœuf»

Alors que les blondes d’Aquitaine et d’autres races à viandes montrent leur joli minois au salon de l’agriculture, les Côtes de Bourg vont leur faire leur fête à travers  «Côtes de Bourg Côtes de bœuf» . Une opération menée dans 19 restaurants de Bordeaux.

côtes-de-bourg-côtes-de-boeuf-2018-fb-1Ce lundi, les amoureux de la gastronomie, les amateurs de vin et de viande ont rendez-vous dans de nombreux restaurants de Bordeaux pour l’opération  «Côtes de Bourg Côtes de bœuf» .

L’idée est simple mais originale : marier les crus de l’appellation avec la gastronomie traditionnelle du bœuf.  Un accord met & vin typique de la gastronomie française.

Du 26 février au 4 mars, profitez de l’offre suivante dans 19 restaurants bordelais: 1 bouteille commandée avec une pièce de bœuf (présente dans l’offre) = la même bouteille offerte à emporter.

Liste des restaurants participants: Le Boeuf Sur La Place Le Gabriel@brasserielorleans Le Bistrot des Quinconces, Les Négociants La Brasserie des Douanes Au Bistrot Bordeaux Capucins Côtes de Bourg, Côtes de Boeuf à la Brasserie du Forum Le Carré Restaurant Lecarreau La Petite Gironde Restaurant Les Tontons Bordeaux La table de bécassine Moelleuses & Persillées Le Bistro du Sommelier Bar Brasserie Des Châteaux Le Noailles La Brasserie Bordelaise Familia – Brasserie des Halles Le 7 restaurant panoramique -La Cité du Vin

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

25 Fév

Vinisud referme ses portes, heureux de ses échanges à l’international

Voici le bilan de Vinisud. Le 14e salon, qui s’est tenu du 18 au 20 février au Parc des Expositions de Montpellier, s’est refermé sur une note positive. Vinisud a attiré 25500 professionnels avec des échanges fructueux.

Le stand de Bernard Magrez à © ViniSud

Le stand de Bernard Magrez à © ViniSud

Pour les organisateurs, Vinisud s’est clôt sur un triple succès : succès en termes de qualité du visitorat, succès des animations et succès d’intégration dans une semaine complète dédiée aux professionnels du vin du monde entier, après VinoVision Paris et les Word Wine Meetings Global Paris.

Ce sont au total 25 500 professionnels qui ont fréquenté le salon, dont 28% d’acheteurs internationaux venant de 76 pays, et les 1 420 exposants de 16 pays, ont salué la qualité de cette édition renouvelée.

SUCCÈS DES ÉCHANGES À L’INTERNATIONAL

Le Mondial des Vins Méditerranéens a tenu ses promesses pour cette édition 2018. Les acheteurs internationaux ont pu déguster les nouveaux millésimes à une période idéale, et avoir accès à toute la richesse des vins méditerranéens : belle représentativité des vins du Sud de la France, participation pour la première fois de l’ICE avec des domaines du sud de l’Italie, présence d’importantes bodegas espagnoles en partie réunies sur l’espace Espagne par l’ICEX, mais aussi de Wines of Portugal, des vins d’Algérie, de Croatie, de Turquie, de Grèce, du Liban…

Les exposants ont quant à eux rencontré un visitorat international particulièrement qualifié grâce au minutieux travail de recrutement réalisé par l’équipe des World Wine Meetings et celle du Forum International d’Affaires de Sud de France, organisé pour la seconde fois au sein même de Vinisud avec le soutien de la région Occitanie. Plus de 400 acheteurs VIP étaient ainsi réunis. Pour Raquel Fernandez, Export Area Manager au sein de la Bodega Cuatro Rayas,

Cette édition a été l’occasion de « rencontrer de nombreux importateurs internationaux, ce qui est capital. Ils sont très professionnels, et nous prenons le temps de parler avec eux, de leur faire déguster les vins et découvrir le domaine »,  Raquel Fernandez, Export Area Manager de la Bodega Cuatro Rayas.

Les différents espaces thématiques proposés par le salon pour découvrir les nouvelles tendances et leviers de croissance ont de nouveau été plébiscités : le Palais Méditerranéen animé par l’Union des Œnologues de France du Languedoc Roussillon pour les vins tranquilles, la Sparkling Zone pour les effervescents, avec 60% d’échantillons en plus par rapport à 2017, l’espace Wine Mosaic pour les cépages patrimoniaux, ou encore la Nouvelle Vague qui réunit les acteurs de demain et enregistre une hausse de 50% de ses participants par rapport à sa première édition en 2017.

Grâce à la Nouvelle Vague de Vinisud, j’ai pu commencer à avoir des marchés, c’est donc vraiment intéressant. Pour le départ, ça nous permet de nous lancer le plus facilement possible », Jocelyn Raoux, propriétaire du Domaine Raoux

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SUCCÈS DES CONTENUS

Avec un programme d’animations diversifié et une thématique forte définie chaque année, Vinisud propose une offre complète, à la fois commerciale et informative, sur le monde du vin. Un positionnement salué notamment par Johan Larsson, acheteur suédois pour Systembolaget AB : «J’ai besoin d’être à Vinisud pour mieux suivre ce qu’il se passe en terme de tendances, de qualité et de volumes.»

En proposant cette année en fil rouge une réflexion sur les démarches durables et responsables, Vinisud a marqué les esprits et prouvé une fois de plus que le salon est au cœur des tendances de demain. Recensement des initiatives responsables des producteurs, exposition didactique des démarches durables, publication des résultats de deux études exclusives menées à l’international («État des lieux de la consommation de vin responsable en France et dans le monde», conduite avec Graines de Changement, et «Tendances de consommation à New York vs Paris», avec SOWINE, portant un focus particulier sur les choix des consommateurs en matière de consommation responsable) : autant d’initiatives qui ont alimenté les discussions, nourri les réflexions, et renforcé l’intérêt de venir sur le salon.

SUCCÈS POUR L’AVENIR

L’édition 2018 de Vinisud fut la première édition du salon organisée sous l’égide de Comexposium, main dans la main avec VinoVision Paris, le salon dédié aux vins septentrionaux qui a ouvert le bal de cette « Wine Week » française. Une semaine complète d’échanges et de découvertes qui laisse augurer du succès de l’édition 2019 des salons qui sera organisée conjointement à Paris, et de la suivante en 2020 se tenant de nouveau à Montpellier.

En 2019, Vinisud + VinoVision Paris auront lieu ensemble du 10 au 12 février 2019 au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, à la suite des WWM Global Paris qui se tiendront du 6 au 9 février 2019. Un événement très attendu soutenu par l’ensemble des interprofessions françaises, avec des visiteurs internationaux de premier plan ainsi que les cavistes et les représentants du CHR parisien. Une mission claire : deux salons conservant leur identité propre tout en étant parfaitement complémentaires, qui représentent pour la première fois l’ensemble des vignobles français, organisés par et pour les producteurs, pour toujours plus d’opportunités commerciales, à l’échelle française et internationale. Efficacité, esprit collectif et convivialité : Vinisud + VinoVision Paris partagent un même état d’esprit.

Rendez-vous donc en 2019 à Paris pour retrouver « le meilleur des vins septentrionaux et le meilleur des vins du Sud lors d’un événement totalement immanquable », comme le résume Fabrice Rieu, Président de Vinisud.

Avec Vinisud.

24 Fév

Emmanuel Macron au salon de l’agriculture : attention paysans en colère

Le Président de la République a promis de passer la journée au SIA 2018. Arrivé à 8h, il a eu un accueil mitigé, quelques applaudissements, des selfies et pas mal de sifflets venant des Jeunes Agriculteurs. Ceux-ci arboraient des T-Shirts « Paysans en Colère » et tenaient à se faire entendre.

L'échange houleux entre le Président et deux jeunes agriculteurs qui s'est

L’échange houleux entre le Président et deux jeunes agriculteurs qui s’est

Le Président Macron ne promet pas la lune mais un accompagnement et des réformes basées sans doute sur des constats alarmants comme « 70% de la viande servie dans les restaurants n’est pas française, c’est une honte ». Il est attendu au tournant par toutes les filières dont bon nombre souffrent avec parfois des salaires de misères, certains éleveurs ne touchent que 300€ pour vivre, sans compter le nombre de suicides très élevés dans le monde paysan.

IMG_4843Interpellé sur le glyphosate, un échange houleux s’est engagé entre Emmanuel Macron, quelque peu énervé par ces sifflets avec de jeunes agriculteurs. « On est chez nous ici » lui ont-ils lancé, mais le Président ne s’est pas laissé démonté « on est chez nous tous, on est en France ». « Le social et l’environnemental que je vous demande en France, je demanderai qu’il soit respecté au niveau européen. « Vous allez avoir des OGM à plein », lui a dit un autre qui redoute l’arrivée de viandes avec des élevages étrangers engraissés aux OGM, le président leur rétorquant qu’il y aura des contrôles DGCCRF.

« Je vous engueule parce que j’aime pas qu’on me siffle derrière », a-t-il encore placé; « vous avez des peurs, moi aussi »

« Il y a un avenir certain, un avenir à inventer ensemble », a-t-il déclaré par ailleurs. On pourrait dire qu’il en fait le sarment car « je prend des engagements, je vous le dis ».

Le présidient a essayé de garder le sourire malgré des sifflets © JPS

Le présidient a essayé de garder le sourire malgré des sifflets © JPS

En cette fin de semaine, Emmanuel Macron semblait avoir clôt un autre chapitre très polémique qui touche le monde de la viticulture, s’opposant à un durcissement de la loi Evin comme pouvait le laisser supposer les prises de positions de sa ministre de la santé Agnès Buzyn. « Moi, je bois du vin le midi et le soir. Je crois beaucoup à la formule de Georges Pompidou : « n’emmerdez pas les Français », a déclaré le chef de l’État à des journalistes de la presse régionale en amont du salon lors  d’une rencontre avec des agriculteurs. « Tant que je serai président, il n’y aura pas d’amendement pour durcir la loi Evin »

« Il y a un fléau de santé publique quand la jeunesse se saoule à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin. » Que de sarments, un autre politique ne disait-il pas fini la langue de bois ? A suivre.

23 Fév

Cyril et Julie Laudet, producteurs et négociants en vin et armagnac dans les Landes, remportent le Grand Prix Nouvelles Terres

Cyril et Julie Laudet, producteurs et négociants en vin et armagnac à Parleboscq dans les Landes, ont remporté le Grand Prix Nouvelles Terres, programme entrepreneurial à destination des agriculteurs de la Nouvelle Aquitaine, de la Bigorre et du Gers.

Les lauréats

Les lauréats au centre Julie et Cyril Laudet © Nouvelles Terres

Créé par Exco dans le Sud-Ouest, ce programme accompagne les entrepreneurs qui se lancent dans des projets innovants et créateurs de valeur pour le territoire.

Au cours d’une journée unique d’open-innovation où plus de 120 acteurs locaux étaient présents pour accompagner les 21 agriculteurs participant au programme, 3 prix ont été remis aux agriculteurs qui ont le plus convaincu par l’audace et la faisabilité de leur projet.

Parmi eux, Cyril et Julie Laudet ont remporté le Grand Prix Nouvelles Terres. Ils sont la 8ème génération de vignerons et exploitants passionnés du domaine de Laballe à Parleboscq, à la limite des départements des Landes et du Gers.

Après 10 ans d’exploitation, ils ont décidé d’inventer un nouveau concept entre tradition et innovation. Positionné en connecteur culturel local, leur exploitation sera un lieu de rencontres et d’échanges pour tous les désireux de vivre une immersion authentique dans le monde vinicole.

Le jury du programme Nouvelles Terres a souhaité mettre en lumière et porter ce projet qui a vocation à créer du lien dans son territoire. Cyril et Julie remportent 5 jours d’accompagnement pour finaliser leur concept prometteur entourés d’experts, ainsi qu’une campagne de crowdfunding.

21 Fév

Focus sur l’appellation Blaye : des vins gourmands, à la fois ronds et épicés, d’un bon rapport qualité-prix

L’appellation Blaye – Côtes de Bordeaux, au nord de Bordeaux, est une appellation de 6000 hectares plutôt dynamique qui a pal mal évolué ces dernières années. De nouvelles figures ont su dépoussiérer son image, avec pas mal d’idées novatrices, le tout porté par de grands rendez-vous comme Blaye au Comptoir Paris et Bordeaux et le Printemps des Vins de Blaye qui ont permis de mieux faire connaître ces vins.

Alexia Eymas devant le château Maison Neuve à Saint-Palais, transmis de mère en fille © JPS

Alexia Eymas devant le château Maison Neuve à Saint-Palais, transmis de mère en fille © JPS

Alexia Eymas, 41 ans, c’est la génération qui décoiffe à Blaye ! « Bienvenue au château Maison Neuve »

Alexia Eymas a donné un coup de jeune à Blaye avec sa campagne de promotion voilà 10 ans au moment des vendanges © JPS

Alexia Eymas a donné un coup de jeune à Blaye avec sa campagne de promotion voilà 10 ans au moment des vendanges © JPS

Fille de vigneronne depuis 4 générations, elle a apporté du pep’s, de la vitalité et un dynamisme à l’appellation, en osant dévoiler…son terroir bien évidemment. Elle a aussi su jouer de la couleur du raisin dans son chai et de sa bonne humeur communicative.

Alexia dans son chai (ambiance boîte de nuit ?) avec Franck Julion © JPS

Alexia dans son chai (ambiance boîte de nuit ?) avec Franck Julion © JPS

« Alexia, pourquoi -t-il a des lumières violettes dans ton chai ? C’est la première fois que je vois cela, c’est un peu surprenant… », interroge Franck Julion. « C’est tellement plus agréable de mettre de la lumière violette avec de la musique tôt le matin, tout le monde est de meilleure humeur et un peu endormi, ça permet de passer une bonne nuit… »

IMG_4599A Saint-Palais, elle exploite 35 hectares de vignes sur cette propriété matriarcale qui appartenait à son arrière grand-mère depuis 1884. A l’origine, la bâtisse s’appelait la Malbâtie, aujourd’hui c’est le château Maison Neuve.

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« Je fais depuis 3 ans « Pur » un vin sans soufre ajouté, c’est très intéressant intellectuellement parlant car on ne met pas du tout d’anhydrite sulfureux dans la vinification, ce qui fait que le vin est beaucoup plus noir, beaucoup plus naturel et surtout il ne donne pas mal à la tête », nous confie Alexia eymas parmi les nouveautés qu’elle produit.

C’est une appellation, Baye Côtes de Bordeaux, qui est très familiale et on a une deuxième chance c’est qu’il y a beaucoup de jeunes qui arrivent qui prennent la succession des parents et donc on a un grand dynamisme dans cette appellation,  » Franck Julion, président de Blaye- Côtes de Bordeaux

Jean-Michel Baudet devant Monconseil Gazin © JPS

Jean-Michel Baudet devant son château Monconseil Gazin à Plassac © JPS

L’appellation représente 6000 hectares, répartis sur 41 communes. On compte ainsi dans le blayais environ 400 vignerons la moitié coopérateurs, l’autre indépendants comme Françoise et Jean-Michel Baudet.

Françoise et Jean-Michel Baudet à la tête de 35 ha de vignes © JPS

Françoise et Jean-Michel Baudet à la tête de 35 ha de vignes © JPS

Ce dernier exploite le château Monconseil Gazin depuis 1989, une propriété dans la famille depuis 5 générations avec comme aïeul Chéri Joseph Baudet.

L'aïeul Chéri Joseph Baudet qui acheta en 1894 Monconseil Gazin © JPS

L’aïeul Chéri Joseph Baudet qui acheta en 1894 Monconseil Gazin © JPS

« L’encépagement classique, c’est d’avoir du merlot, et on complète, et c’est ce qui va faire la complexité, avec du cabernet sauvignon, du cabernet franc et l’originalité au local c’est d’avoir du malbec » explique Jean-Michel Baudet .

IMG_4653Parfois, avec la rondeur d’un merlot bien mur on a besoin de redonner un petit peu de vivacité et de fraîcheur avec un petit peu d emalbec et puis au niveau arômatique, c’est complémentaire avec un caractère un peu poivré et épicé, » Jean-Michel Baudet château Monconseil Gazin

IMG_4662A Blaye, la production est de 280000 hectolitres, l’équivalent de 37 millions de bouteilles, 90% en rouge et 10% en blanc. Des vignerons qui se bougent et qui organisent quelques événements phares comme le Printemps des Vins de Blaye en avril prochain ou dernièrement Blaye au Comptoir (deux rendez-vous l’un à l’automne à Paris et l’autre en février à Bordeaux, avec bientôt Bruxelles aussi) où une cinquantaine de vignerons investissent cavistes, brasseries et restaurants pour faire découvrir leurs vins.

Laetitia Mauriac au Familia pour Blaye au Comptoir © JPS

Laetitia Mauriac au Familia pour Blaye au Comptoir © JPS

« On produit aussi bien des vins gourmands à boire très, très jeunes que des vins de garde mais qui au bout de quelques années sont vraiment avec des tanins fondus et très délicats, soyeux et très agréables à boire, «  Laetitia Mauriac château la Levrette

85% des ventes sont réalisées en France, 15% à l’export avec comme principaux marchés la Belgique, la Chine et les Etats-Unis.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Eric Delwarde, Ines Cardenas et Jean-Marc Ceccaldi

20 Fév

La Chine va tirer la consommation mondiale de vin

La consommation mondiale de vin sera dopée dans les prochaines années par la Chine qui deviendra en 2021 le deuxième marché, derrière les Etats-Unis, selon une étude publiée par Vinexpo, organisateurs de cinq salons internationaux dédiés aux vins et spiritueux.

Une sacrée délégation pour le Groupe Daohe avec au centre leur PDG Mr Zhou © JPS

Une énorme délégation de Chinois intéressés dans l’investissement dans le vin en octobre 2016 à Bordeaux © JPS

Selon cette étude quinquennale (2016-2021) réalisée par Vinexpo/IWSR (International Wine and Spirit Research), la valeur du marché chinois en 2021 atteindra 23 milliards de dollars, une hausse de 53,3% sur 2016 (15 mds USD).

En volume, la consommation passera de 162 millions de caisses (12 bouteilles, soit 9 litres) à 192 millions (+18,5%), un marché porté essentiellement par le vin tranquille et rouge.

En Chine, « l’affichage des connaissances et de l’éducation remplacent la richesse comme indicateur de statut social et le vin devrait être
l’un des principaux bénéficiaires » de cette tendance, estime Guillaume Deglise, le Directeur Général de Vinexpo.

L’organisateur de salons souligne aussi l’engouement des jeunes, ainsi que des femmes pour qui le vin « est une option plus élégante que
la bière ».

originalPlus généralement, « la puissance de la région Asie-Pacifique et le rôle de Hong Kong en tant que centre d’affaires majeur sont mis en évidence par la croissance régionale prévue au cours des cinq prochaines années, qui devrait passer de 29 milliards de dollars en 2016 à 40,8 milliards en 2021 ».

Par comparaison, Vinexpo table sur une consommation mondiale totale de 224,5 mds de dollars en 2021, contre 180,6 mds en 2016.

Vinexpo Hong Kong fêtera son 20e anniversaire du 29 au 31 mai 2018, avec 1.300 exposants de 28 pays présentant leurs produits à 18.000 acheteurs professionnels.

A l’aube du Salon de l’Agriculture, portrait d’Amélie Osmond, jeune viticultrice en Côtes de Bourg

Côté Châteaux vous propose de découvrir l’histoire pas banale d’Amélie Osmond, jeune viticultrice. Un destin à part car elle n’est pas descendante directe de vigneron même si avec son compagnon tous deux viennent de deux célèbres régions viticoles. Une nouvelle génération qui s’est retroussé les manches.

Amélie

Amélie Osmond, et son compagnon Victor Mischler devant leur château © JPS

Changer de vie… Amélie Osmond, Champenoise d’Epernay, et son compagnon Victor Mischler, Alsacien de Weyersheim, ont eu cette envie, il y a 7 ans, alors qu’ils passaient leurs vacances à Lacanau en Gironde… Amélie était alors cadre commerciale dans une société d’aménagement intérieur et Victor charpentier depuis 13 ans.

IMG_4236On a décidé de poursuivre nos vacances en faisant la route des vins à Bordeaux, et l’envie folle nous a pris de reprendre des vignes, de cultiver, produire un vin et de travailler ensemble. Cela nous est arrivé complètement par hasard » Amélie Osmond

Victor et Amélie, deux jeunes vignerons en Côtes de Bourg © JPS

Victor et Amélie, deux jeunes vignerons en Côtes de Bourg © JPS

De son côté Victor témoigne : « Moi, j’ai toujours eu l’habitude de travailler dehors et de travailler avec mes mains ; et je retrouve vraiment cet aspect là dans la vigne, où je suis dehors qu’il fasse beau ou mauvais, mais j’aime cela et le plein air me fait beaucoup de bien ». 

Ils sont non seulement tombés sous le charme de ces paysages typiques des bords de Dordogne, mais se sont aussi donnés les moyens de réussir en poursuivant tous deux une formation, un BTS Viticulture Oenologie, en alternance au Lycée Viticole de Blanquefort.

IMG_4287En même temps, ils cherchaient la perle rare : un domaine viticole (21 hectares avec 3 terroirs différents) avec un bel outil de production.

IMG_4259Par le bouche à oreilles mais aussi avec une petite dose de culot, Amélie Osmond s’est arrêté un beau jour devant le Clos du Notaire, dont elle avait entendu dire que le propriétaire, Roland Chabonnier, pourrait s’en séparer.

IMG_4271Et c’est ainsi qu’ils ont fait connaissance et sympathisé avec Roland, l’ancien propriétaire qui a bien voulu leur céder vignes, matériel de production, stock et bâtisses.

IMG_4286« On a quand même pas mal visité de propriétés et par le bouche-à-oreilles, cette propriété n’était pas forcément en vente mais le hasard a fait que je me suis arrêté un jour et on s’est très très bien entendu avec le propriétaire qui souhaitait commencer à partir en retraite, et du coup ça a marché pour nous comme cela ».

IMG_4304Les Côtes de Bourg c’était vraiment une appellation qui nous tenait à coeur depuis le début. et d’un point de vue plus pragmatique, il fallait que les vignes soient en bon état pour produire, que le cuvier soit dans un bel état pour vinifier correctement, qu’il y ait déjà une stratégie commerciale déjà bien établie pour nous permettre de reprendre le flambeau… »

« Donc c’est vrai que ce n’était pas quelque chose de facile à trouver dans sa globalité, mais ça nous a sourit et on a touvé notre mouton à 5 pattes. »

Pour leurs premières vendanges et vinifications, ils ont eu un millésime de choix avec le 2015 ; en 2016, si le travail à la vigne était plus difficile, le résultat était tout aussi exceptionnel; enfin la chance a continué car il n’ont pas gelé en 2017 :

 » Je pense que dans 10 ans, quand j’aurai un peu plus d’expérience, j’aurai encore un peu plus de finesse dans mes choix de parcelles, dans mes assemblages, l’expérience ne va que bonifier le vin. »

IMG_4356Aujourd’hui, le Clos du Notaire produit 1100 hectolitres, 40 à 50% part au négoce en vrac, l’autre partie en bouteilles (140000 bouteilles) avec un bon réseau de CHR en France et des pays fidèles à l’export comme la Belgique, le Luxembourg, ou la Grande-Bretagne.

Très vite le couple a su se faire adopter par l’appellation des Côtes de Bourg qui compte beaucoup de jeunes viticulteurs comme le précise son directeur Didier Gontier : 

On a quasiment une quarantaine d’exploitations et non des moindres qui ont été reprises par la jeune génération récemment…et ils s’organisent entre eux pour faire une magnifique manifestation « la nuit du terroir » le 1er samedi d’août le 4 août pour être précis », Ddidier Gontier directeur des Côtes de Bourg

IMG_4322Pour eux, l’objectif est tout d’abord de « retravailler la vigne selon nos ambitions, produire un produit de qualité pour après accéder à des notions beaucoup plus touristiques, territoriales… »

A 34 et 33 ans, Amélie et Victor ont le temps devant eux. Les voilà bien ancrés sur ces terres girondines, prêts à révéler ce fabuleux terroir. Ils ont trouvé ici de nouvelles racines.

Amélie Osmond sera invitée de l’émission spéciale « l’Agriculture, j’y crois » le 3 mars à 15h15 en direct du Salon de l’Agriculture

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer, montage Sarah Paulin, mixage Isabelle Rougeot

19 Fév

Le Top Vin dévoilera ses meilleurs vins de l’Entre-Deux-Mers lundi 26 février

C’est désormais le rendez-vous de la planète vin de Bordeaux. Il s’agit du Top Vin, le concours annuel récompensant les meilleurs vins blancs de l’appellation Entre-deux-Mers. Lundi prochain, le jury déterminera le Top Vin 2018.

Le château des Seigneurs de pommyers (propriétaire Sandrine Piva) se voit décerner le trophée Top Vin 2015 © Jean-Pierre Stahl

Le château des Seigneurs de Pommyers lauréat du le trophée Top Vin 2015 © Jean-Pierre Stahl

Ce sont les vins qui vont représenter l’appellation Entre-Deux-Mers cette année, ceux qui seront mis en avant pour les apéritifs au printemps prochain et l’été au bord de la piscine. Des vins de propriétés, des vins de caves coopératives ou vins de négoce…

Le Top Vin va ainsi récompenser les vingt vins qui représenteront l’Entre-Deux-Mers cette année. Pour se faire une grande dégustation à l’aveugle d’une centaine de références aura lieu le lundi matin à la Maison des Vins de La Sauve en Gironde.

La remise des prix du Top Vin 2018 se fera en suivant à 12h30.