Le bilan 2017 de la commercialisation des vins de Bordeaux a été dévoilé hier à Paris : 4,84 millions d’hectolitres ont été vendus ou encore de 645 millions de bouteilles, soit une hausse de +2% pour une valeur de 3,93 milliards d’euros +8% (par rapport à 2016)
LEGER RECUL DES VENTES DANS LA GRANDE DISTRIBUTION – 2%
46% des vins de Bordeaux sont commercialisés via les hyper et supermarchés, qui restent le 1er circuit de commercialisation des vins de Bordeaux en France.
Ainsi en 2017, les ventes de vins de Bordeaux en grande distribution s’établissent à : 163 millions de bouteilles (-2%). (-2% pour l’ensemble des AOP) avec un chiffre d’affaires de Bordeaux en légère progression de 897 millions d’euros (+1%). (+1% pour l’ensemble des AOP).
REPRISE DE L’EXPORT : +7% EN VOLUME ET +14% EN VALEUR
En 2017, Bordeaux a exporté 290 millions de bouteilles, soit 2,17 millions d’hectolitres (+7%) pour une valeur de 2,02 milliards d’euros (+14%). L’export représente 44% des volumes commercialisés en 2017.
Après 3 années de repli des expéditions bordelaises (entre 2013 et 2016), 2017 constitue une année de reprise. Le contexte est également favorable pour l’ensemble des vins français (+7% en volume pour les vins tranquilles et +7% en volume pour les vins AOP – Appellations d’Origine Protégée*).
N°1 Chine 84 millions de bouteilles (+14%) pour une valeur de 397 millions d’euros (+23%)
N°2 Belgique 27 millions de bouteilles (+5%) pour une valeur de 113 millions d’euros (+13%)
N°3 États-Unis 27 millions de bouteilles (+6%) pour une valeur de 231 millions d’euros (+18%)
LES VINS BIO DE BORDEAUX EN HAUSSE DE 18%
Les ventes de vins AOP bio (57% des volumes de vins BIO vendus en GMS) sont en hausse de +15%. Bordeaux est le 1er vignoble AOP vendu en bio avec 30% du volume et 27% du chiffre d’affaires. Les ventes 2017 pour Bordeaux sont en hausse de +18% en volume en 2017. A noter que les ventes de vins bio représentent 2.2% du volume des ventes de vins AOP et 2.4% des ventes de vins de Bordeaux.
Replacer la vigne au coeur d’un éco-système, c’est l’idée forte qu’ont eu Delphine et Benoît Vinet. Il y a 15 ans, ils ont créé de toute pièce à Lapouyade en Gironde un vignoble de 8 hectare en bio tout en imaginant un domaine totalement naturel.
Ici ils ont planté 360 arbres au beau milieu des vignes pour y inviter insectes, oiseaux et chauve-souris qui auto-régulent les ravageurs et créent ainsi un micro-climat.
« En plantant des arbres, on permet à la chauve-souris d’occuper tout le domaine, sur le vignoble. » Delphine Vinet.
Il faut savoir que les vignerons sont embêtés par des petites chenilles qui sont pondues dans les baies de raisins par des papillons nocturnes, et puis de l’autre côté on a des chauve-souris qui sont des petits mammifères noctures capables d’ingurgiter jusqu’à 3000 insectes par nuit et par individu… », complète Delphine Vinet.
Ce domaine aujourd’hui a valeur d’exemple et est visité par de nombreuses classes comme ce lycée agricole de l’Oisellerie à la Couronne en Charente.
Mené en agriculture biologique, le vignoble des époux Vinet a repensé tout le travail de la vigne. Son sol regorge de vers de terre très utiles.
C’est intéressant de voir un sol qui vit quand même, dans cette parcelle de vigne, donc c’est bien on voit différents types de vers de terre. C’est un sol qui a de la vie, qui est travaillé, aéré par les vers de terre.
Au niveau du sol, on passe juste des lames sous le rang de vigne pour contrôler la végétation, on se limite à ça, nous ne tondons plus, nous ne labourons plus et ce sont les animaux, les vers de terre, les insectes qui font le travail », Benoît Vinet.
Il est ainsi possible de conjuguer équilibres environnementaux et production de vin. Un vignoble qui a été couronné Refuge LPO par la Ligue de Protection des Oiseaux.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Pierre Magnaudet :
Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux a confirmé hier la baisse de 39% de la production de vin à Bordeaux, à cause principalement du gel du printemps 2017. Cette récolte s’établit au final à 3,5 millions d’hectolitres contre près de 5,8 en 2016, ce qui en fait la plus faible récolte depuis 1991.
Le 27 avril dernier a été épouvantable. Côté Châteaux vous donnait en primeur la teneur de ce désastre pour la viticulture bordelaise. Alors qu’on a estimé les pertes entre 40 et 45% jusqu’à la fin de l’année 2017, le volume récolté s’établit à 3,50 millions d’hectolitres, en baisse de 39% par rapport à 2016 où la récolte avait été belle tant en volume qu’en qualité avec 5,77 millions d’hectolitres.
Il s’agit du plus bas niveau depuis 1991, autre année de gel considérable, et depuis 2013 avec une faible production de 3,8 millions d’hectolitres à cause d’un printemps pourri. Cette baisse de production affecte l’ensemble des appellations du Bordelais mais est toutefois plus marqué pour les appellations de Saint-Emilion, Pomerol et Fronsac.
Ce millésime s’avère toutefois de belle qualité pour les vins rouges comme pour les rosés, blancs secs et doux, et la camopagne des primeurs qui va s’ouvrir début avril avec la grosse semaine attendue à partir du 8-9 avril le démontrera sans nul doute…
Sur le plan de la qualité, les vignes qui ont échappé au gel ont produit des raisins de belle qualité. Les conditions climatiques du printemps et de l’été nous ont permis de vendanger un joli millésime dans toutes les couleurs », Allan Sichel président du CIVB.
Et de compléter : « Malgré les faibles volumes récoltés notre priorité est de continuer à approvisionner les marchés pour préserver nos positions en France et à l’export. Le stock à la propriété en début de la campagne (août 2017) est de 8 millions d’hectolitres, la récolte 2017 de 3,5 millions d’hl, et les volumes issus des VCI (Volume complémentaire individuel) sont d’environ 300.000 hl. Notre disponibilité totale en début de campagne est donc de 11,8 millions d’hectolitres, représentant une baisse de 10% par rapport à la précédente campagne. (-10%).
« Notre commercialisation progresse et nous avons les moyens de maintenir cette dynamique en sollicitant davantage les stocks », concluait sur ce point le président du CIVB Allan Sichel.
Toute la semaine du 12 au 16 mars, de nombreux demandeurs d’emplois en Gironde vont rencontrer les acteurs de la filière viti-vinicole pour visiter les entreprises et châteaux, échanger avec eux et voir les opportunités d’emplois dans ces domaines et les possibilités de se former. Une initiative du Pôle Emploi, du CIVB et de l’Anefa. Aujourd’hui, l’accent était mis sur les tonnelleries dont la tonnellerie Sylvain à Saint-Denis-de-Pile.
Par groupes de 10 demandeurs d’emplois, les visites se succèdent ce matin à la tonnellerie Sylvain à Saint-Denis-de-Pile en Gironde. Une entreprise qui peut correspondre à leurs attentes car chaque année elle embauche des gens en reconversion, qu’elle forme en interne, ou d’autres déjà formés à l’Ecole de Tonnellerie de Blanquefort (il en existe 3 en France avec Cognac et Beaune).
« Je suis déjà menuisier-charpentier donc pourquoi pas me reconvertir là-dedans… », m’explique Xavier Marcuzzi ; « j’ai toujours travaillé dans le bois, dans les chais et dans la vigne, c’est très instructif cette visite et cela peut déboucher sur de l’emploi dans notre région », ajoute Franck Chaussat.
La filière vitivinicole représente environ 60000 emplois en Gironde…Un secteur porteur, surtout au moment des vendanges (en septembre et octobre) mais pas seulement. La tonnellerie embauche pas mal 2000 emplois en France, comme le précise Chantal Villotta-Germain responsable opérationnelle de la tonnellerie Darnajou.
Chez Sylvain par exemple, on fabrique 30000 barriques à l’année, soit 100 à 110 par jour. 70% part à l’export, 30% reste dans le bordelais. Cette tonnellerie emploie 50 personnes et compte 5 à 10 % de renouvellement par an.
Le secteur de la tonnellerie est toujours un secteur qui est en croissance, qui cherche à embaucher… On a en plus pas mal de personnel qui arrive à l’âge de la retraite, on a un changement de génération et on cherche vraiment à embaucher du nouveau personnel et qualifié » Claire Sylvain de la Tonnellerie Sylvain.
Fin décembre 2017, Pôle Emploi enregistrait 6200 personnes en recherche d’un emploi dans la filière viti-vinicole. Des emplois aussi pas toujours comblés.
Les opportunités sont sur l’ensemble de la filière : l’embouteillage, la tonnellerie, le développement de l’oenotourisme, et tout le secteur qui se développe sur le bio.On a 1000 emplois équivalents temps pleins qui ne sont pas satisfaits par rapport à l’ensemble des recrutements qui sont offerts. » Géraldine Gravouil directrice territoriale déléguée Pôle Emploi Gironde
Pour pallier ce manque, les exploitations viticoles et autres entreprises de la filière ont recours à des CDD ou des heures supplémentaires pour le personnel en CDI ou en CDD.
Si en 2016, le secteur a créé 70000 emplois en France, il se pourrait que sur les années suivantes il y ait un léger ralentissement à cause du gel du printemps 2017 qui a impacté de nombreux vignobles dont Bordeaux qui a perdu 45% de sa récolte…
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer
Encore un moment comme seul Bordeaux sait les organiser. La Commanderie du Bontemps Barsac, Sauternes, Graves et Médoc avait convié 300 passionnés de vins de Bordeaux pour une soirée de prestige au Metropolitan Club de New-York.
« Nous sommes de retour à New-York pour écrire une nouvelle histoire », d’emblée le début du discours en anglais du Grand Maître Emmanuel Cruse de la Commanderie du Bontemps (la plus grande institution de Bordeaux créée en 1949 avec des antennes partout dans le monde) signifie que Bordeaux n’a jamais oublié ce grand marché, même si Bordeaux s’est laissé charmé par la Chine depuis la fin des années 2000, captant jusqu’à 25% des exportations.
Ce retour de Vinexpo et de Bordeaux n’a rien en commun avec les début des années 2000 où la 1ère édition de Vinexpo New-York s’était déroulée juste après les attentats du 11 septembre, ou encore en 2004 quand Vinexpo Chicago s’était tenu sur fond de french bashing à cause de la position de la France vis-à-vis de la guerre en Irak lancée par l’administration Bush.
« Si aujourd’hui la compétition est plus forte, on est prêt à se battre », continue Emmanuel Cruse, par ailleurs propriétaire du fameux château d’Issan, 2e cru classé 1855 à Margaux; « Bordeaux n’est pas si cher que cela et très compétitif, on va créer une nouvelle génération d’amateurs de vins de Bordeaux ». Et de vanter le millésime 2017 qui va être très prochainement goûté (pour ceux qui n’ont pas trop gelé ou pour la partie de production sauvée) à l’occasion des primeurs début avril à Bordeaux, « this vintage is very good ! ».
Parmi les grands amateurs de vins de Bordeaux, on a pu rencontrer à la table de Philippe Tapie (Haut Medoc Slection) Carlos Sanchez qui avait réussi l’exploit planétaire d’organiser en décembre dernier un dîner avec dégustation de 180 bouteilles du mythique millésime bordelais 1947…ça calme, non ?
Voici les nouveaux passionnés de vins de Bordeaux intronisés comme commandeurs de la Commanderie du Bontemps :
Laura WILLIAMSON, ancien Chef Sommelier du fameux Jean-Georges Restaurant and Directrice Vin Mandarin Oriental in New York City
Carlos E. SANCHEZ, dirigeant du plus grand groupe pharmaceutique du Brésil, grand collectionneur de vins de Bordeaux
Peter BRUNET, distributeur de vins français sur New-York, le New-Jersey et le Massachussets avec une liste exclusive de crus classés de Bordeaux
Adam FRIEDBERG, distributeur de vins et notamment de grands crus de Bordeaux,
James FINKEL, ancien dirigeant dans le monde de la finance, expert et amabassadeur de vins de Bordeaux, organisateur de soirées de charité.
Tony MORELLO, a travaillé dans la vente de détail de vins et dans des restaurants, importateur également.
Le salon international des vins et spiritueux des 5 et 6 mars a tenu promesse : il tablait sur 2500 à 3000 visiteurs et affichent au final 3 446 participants. Cette nouvelle formule est donc couronnée de succès. Les organisateurs prévoient de réitérer Vinexpo New-York en espérant voir plus grand. Prochain rendez-vous à Big Apple les 4 et 5 mars 2019 au Javits Center. Le pré-enregistrement ouvrira en septembre.
« Nos clients attendaient beaucoup du lancement de Vinexpo New York et nous sommes ravis d’avoir pu répondre à leurs attentes », selon Guillaume Deglise, Directeur général de Vinexpo. « Les États-Unis sont le premier marché de consommation au monde et la part de marché des vins importés va augmenter dans les années à venir, en particulier auprès de la génération Y. »
Le salon Vinexpo nouvelle formule ou 1er du genre au Javits Center a été de qualité au niveau des rencontres. Plusieurs négociants ou vignerons m’ont confié attendre de belles retombées suite à ces échanges et dégustations, même quelques-uns avouaient au contraire avoir vu peu de monde.
Il ne fallait pas se poser de question, il fallait être présent, c’est une première édition, donc tout n’est pas formidable, si on a déjà 2-3 bons contacts c’est déjà une belle avancée et il faudra revenir pour enfoncer le clou » Hervé Grandeau, Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux
Par rapport à la fréquentation annoncée avant le salon, c’est un contrat rempli, les organisateurs tablaient sur 2500 à 3000 visiteurs, ce sont 3446 qui se sont déplacés.
De nombreuses conférences et dégustations ont fait salle comble avec des thématiques telles que l’évolution des modes de production et de consommation, les effets du changement climatique, le pouvoir d’achat de la génération Y et l’essor du e-commerce. Wine Origins Alliance, qui œuvre pour la protection des appellations des régions viticoles, a présenté les dernières mesures mises en place en termes de communication vers les consommateurs du monde entier.
Nous sommes très satisfaits de la qualité des participants à Vinexpo New York. Nous avons rencontré des acheteurs très importants aux États-Unis et nous avons profité de cette belle opportunité pour présenter des vins d’Uruguay. » Fabiana Bracco, Responsable des exportations de la société uruguayenne Narbona Winery
Le service des rendez-vous One to Wine proposé gracieusement en amont du salon a permis plus de 1 000 rencontres sur place entre visiteurs et exposants.
Quand on sait que Vinexpo est resté absent du territoire US depuis Chicago en 2004, ce salon part de loin et va essayer d’en faire un bien plus gros rendez-vous les 4 et 5 mars 2019; le pré-enregistrement sera ouvert dès septembre.
Une Bordelaise a réussi a se faire une jolie place sur le marché américain : Hortense Bernard manage Millésima USA. Elle est à la tête d’une superbe cave sur la 2e Avenue, dans l’Upper East Side. Une enseigne qui met en avant avant tout les Bordeaux et vins français mais aussi des vins d’autres régions viticoles du monde entier.
Hortense Bernard a réalisé son rêve américain. A 35 ans, cette Bordelaise diplômée de l’école de commerce EDHEC est partie à New-York il y a quelques années pour conquérir le marché US. Opération réussie, elle dirige Millésima USA et propose de nombreux vins français et de Bordeaux, dans sa cave dans le quartier de l’Upper East Side.
« Je suis arrivée il y a 7 ans déjà, mon premier choc culturel a été de voir des clients entrer dans la boutique et demander un « chardonnay », explique Hortense Bernard. « En France d’habitude on demande par exemple un Bourgogne blanc ou une région viticole, ici c’est vraiment le cépage (qui est demandé), cela implique aussi une région comme la Californie pour le chardonnay. Cela a été un peu difficile pour moi de m’habituer à cette grosse différence. »
Une superbe cave avec plus de 50% de vins français de Bordeaux, de Bourgogne, ou d’aiileurs, mais aussi des vins italiens, californiens, d’Amérique du Sud, d’Afrique du Sud, d’Autriche, d’Allemagne, …
Situé sur la 2e avenue, Millésima a obtenu sa licence après de nombreuses démarches et avec une concurrence qui a essayé de contrer son installation. Cela n’a pas découragé Hortense Bernard qui a réussi a ouvrir cette antenne américaine de Millésima. L’autre difficulté qu’elle a pu rencontrer, comme n’importe quel revendeur, c’est le mode de fonctionnement avec ses règles américaines propres, c’est-à-dire que c’est un système tripartite avec des intermédiaires.
« Techniquement il y a un tiers système, l’importateur, distributeur et le retailer, et on ne peut pas importer ou distribuer, donc on est obligé d’avoir des partenaires qui vont faire cette importation pour nous. Pour ce qui est de Bordeaux, on travaille avec un importateur en direct qui va faire venir les vins de nos chais. »
Aujourd’hui, Hortense Bernard est confiante vis-à-vis du marché américain, où l’on consomme seulement 14 litres par an et par habitant en moyenne contre 45 litres en France pour se donner une idée. La marge de progression, vu le nombre d’habitants est donc considérable.
« Les consommateurs américains ont vraiment envie de découvrir, envie de s’intéresser et ils ont tout à apprendre. Ce n’est pas comme nous, on apprend le vin dès qu’on est jeune à table, c’est important de marier le vin et les bons repas. Ici à travers le vin, ils découvrent aussi les arts de la table, apprennent à apprécier un bon repas avec le vin, quel vins choisir pour faire des accords mets et vins. »
Depuis 23 ans le marché du vin aux Etats-Unis n’a jamais cessé de croître, ce qui laisse présager pour Millésima et Hortense Bernard de belles perspectives :« c’est un marché en pleine croissance, il y a vraiment une part de marché à prendre tous les jours à chaque endroit des USA, c’est un marché extrêmement grand avec tellement de lois différentes. Mais c’est beaucoup plus difficile de livrer partout aux USA que de livrer en Europe où c’est très simple ou beaucoup moins compliqué. »Mais Hortense Bernard est persuadé que le marché américain va considérablement se développer et comme elle le dit tès bien, « il se peut qu’un jour Millésima USA devienne plus important que Millésima en Europe ».
Reportage de Jean-Pierre Stahl et Guillaume Decaix :
C’est une îcone, une institution, presque un temple…Sherry-Lehmann continue d’attirer depuis 1934 les connaisseurs et amateurs de vins et spiritueux de la nouvelle génération. Rencontre avec Chris Adams co-propriétaire de Sherry-Lehmann « the fine wine leader » in New-York and America.
Sherry-Lehmann, c’est déjà une fameuse adresse au 505 Park Avenue, une sorte de temple du vin, idéalement situé entre le quartier des affaires et le quartier résidentiel.
C’est UrsKaufmann qui nous accueille « Welcome to Sherry-Lehmann », c’est un Suisse qui fait partie de l’équipe des cavistes très prévenants toujours prêts à vous donner « the good advise », le bon conseil. Lui n’est là que depuis un an, mais d’autres depuis plus de 10 ans, comme Hernando Courtright. 10 ans, c’est justement la date du déménagement de l’enseignement ici, une institution créée en 1934 et toujours à la pointe. Respect.
Dès l’entrée, à gauche et en tête de gondole, les rayons regorgent des plus grands Bordeaux, ils y sont tous à commencer par les 1ers grands crus de la rive gauche, La Tour, Margaux, Lafite-Rothschild, Mouton, mais aussi de plus petits vins abordables comme ce blanc sec de château Bonnet dans l’Entre-Deux-Mers à un prix modique ici environ 12$. Mais il y a aussi les plus gros flacons qui trônent en bonne place au fond de la cave pour quelques milliers de dollars…
Sherry-Lehmann vend aussi l »autre grosse région viticole de France « Burgundy » ! Là aussi on retrouve les plus grands domaines de Gevrey-Chanmbertin, Meurseult, Corton-Charlemagne et aussi un peu plus bas le fameux Domaine de la Romanée Conti. Heureux hasard, nous croisons les représentants du Groupe Labruyère qui vont nous expliquer ce que représente ici Sherry-Lehmann :
Sherry-Lehmann, c’est un peu l’îcone de New-York, l’enseigne phare de la distribution des grands vins » , Vincent Labruyere président du Groupe Labruyère
« Il est important d’être dans cette maison et nous y sommes référencés avec plaisir car sur un domaine qui est le nôtre Jacques Prieur, nous avons 10 Climats (de Bourgogne) représentés ici et cela a beaucoup de sens »,me confie Bernard Rey le secrétaire général du Groupe Labruyere.
Vincent Labruyere enfonce le clou et résume le poids de ce monument de NYC :
Moi, il y a toujours une chose qui m’a toujours étonné chez Sherry-Lehmann, c’est le seul endroit où vous pouvez acheter une caisse de 12 bouteilles de la Romanée-Conti, Vincent Labruyere président du Groupe Labruyere.
Et de compléter : « Si vous essayez d’aller au Domaine de la Romanée-Conti, et d’acheter 12 bouteilles, on vous donnera une caisse de 12 bouteilles dont 1 de la Romanée-Conti at quelques autres grandes bouteilles comme La Tâche, Echézeaux ou autres… »
Chris Adams, c’est le boss, le PDG de Sherry-Lehmann qui va nous confier proposer à sa clientèle quelques 5000 références. Il a commencé sa carrière en 1997 chez Sherri-Lehmann et a progressivement gravi les échelons co-propriétaire et Chief Executive Officer.
Pour lui, les consommateurs New-Yorkais aiment les vins de qualité, de France avant tout Bordeaux, Bourgogne mais aussi d’autres grands pays producteurs comme la Californie, l’Argentine, le Chili, ll’Autriche. La consommation que l’on sait importante aux USA et qui n’a jamais cessé de croître depuis 23 ans, n’est pas prête de s’arrêter ou de ralentir, au conttraire :
Je crois que la consommations de boissons sucrées (sodas) chute actuellement aux USA parce que les gens font plus attention à leur santé » Chris Adams
« Et donc la consommation modérée d’un verre de vin est bonne alors que plusieurs verres de sodas ce n’est pas bon pour la santé, c’est ce qui explique que la consommation de vin ici en Amérique continue d’augmenter d’année en année », conclue Chris Adams.
Sherry-Lehmann compte bien profiter de cette nouvelle croissance du marché qui s’annonce pour la décennie à venir.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Guillaume Decaix :
Vinexpo New-York a ouvert ses portes à 10 heures (heure locale) au Javits Convention Center. Un salon où les français sont venus en force 180 exposants dont 77 bordelais. En avant la conquête de l’Ouest
C’est un Vinexpo qui était très attendu ici en plein coeur de Manhattan, et sur ce territoire US qui est le 1er marché au monde, où plus d’un milliard de bouteilles sont importées par an.
Le marché américain est très important pour nous, c’est une 1ère en sorte ici, Vinexpo revient en force et c’est important d’être là » Antoine Fanjat Brand Ambassadeur Bernard Magrez pour les USA
Parmi les 500 exposants, près de 180 vignerons français, négociants et distributeurs dont 77 bordelais. Petit par la taille, le château Bernateau et ses 20 hectares a tenu à faire le déplacement et ce malgré un coût assez important, les stands se louaient à partir de 5000 $
Oui, c’est un lourd investissement entre le salon et le déplacement, mais après cela peut être des retombées intéressantes, quand on fait ce genre de salon c’est toujours un pari » Karine Lavau château Bernateau.
Un pari souvent réussi car bon nombre de petits importateurs américains se sont déplacés comme des restaurateurs ou cavistes:
Pour moi les vins de France, ce sont les meilleurs du monde. J’aime les champagnes, les vins de la Vallée du Rhône et bien sûr les vins de Bordeaux », William Reynolds de Vino Venue Atlanta
Ce caviste de Brooklyn à New-York précise que ce qui intéresse l’importateur américain, c’est bien sûr la qualité mais avant tout les prix autour de 10$ ou au dessus de 20$ : « pour ce qui est de la fourchette de prix, les vins français sont intéressant sur le marché américain, ils sont abordables », pour Gilbert Bahadoor.
Depuis quelques années on parle de la Chine, de la Chine, mais il ne faut pas oublier que sur ce pays les USA, on a une consommation de qualité et un pouvoir d’achat important », Hervé Grandeau Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux
Vinexpo revient à New-York 16 ans après une première expérience, mais cette fois le marché est mature comme nous l’explique Guillaume Cottin ambassadeur de la Maison de négoce Dubos. Rencontre également avec les consommateurs New-Yorkais qui nous confient leur habitudes de consommation. Enfin le staff de Terroir nous devoile les clés de son succès à Manhattan.
Guillaume Cottin, à la conquête de l’Amérique ! Responsable du marché nord-américain de la Maison Dubos, ce négociant bordelais compte bien profiter de Vinexpo gagner des parts de marché au Pays de l’Oncle Sam. D’ailleurs il sera présent avec sa soeur qui vit à Boston et son frère Robert.
A New-York, il y a énormément de grande et belle restauration avec de bons produits notamment français, les New-Yorkais sortent beaucoup et aiment la belle vie, donc ils boivent nos produits et Bordeaux est bien représenté », Guillaume Cottin Maison Dubos.
L’étude menée par Vinexpo prévoit la poursuite de la croissance du marché américain au cours des cinq prochaines années. D’ici à 2021, les ventes américaines de vins tranquilles et effervescents devraient croître encore de 25%% et atteindre 45 milliards de dollars, pour un marché mondial estimé à 224 milliards de dollars et 2,66 milliards de caisses de 9 litres.
Pour autant lorsqu’on interroge l’Américain moyen dans les rues de New-York, il y a encore de la marge, certains avouent ne jamais avoir bu de vin, « jamais de toute ma vie », d’autres avouent ne pas boire trop de vin mais préfèrent la bière, enfin des connaisseurs « oui j’aime le vin, mais les vins que je préfère sont encore les vins italiens, de l’Italie du Nord ».
Les États-Unis sont le leader mondial des volumes de vins consommés pour la 23ème année consécutive. Parmi principaux pays producteurs qui importent aux USA on trouve :
Italie (25,5 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021 : -1 %)
Australie (15,7 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021: -1,4 %)
France (10,4 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021 : +2,8 %)
Chili (6,8 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021 : +0,5 %) Argentine (6,1 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021: +0,5 %)
Nouvelle Zélande (5,2 millions de caisses de 9 litres importées en 2016. TCAC 2016-2021: +9,9 %)
Dans le quartier de Tribeca dans le bas de Manhattan, non loin du One World Trade Center, Terroir est très certainement le plus « famous » bar à vins-restaurant de New-York. Ici on propose quelques vins californiens, mais surtout « des vins de terroir » du monde entier d’Italie, de France, du Chili, d’Espagne, du Liban,…
Il y a vraiment une ouverture d’esprit , vers de nouveaux cépages, de nouvelles régions. Dans un restaurant bar à vins comme Terroir, on a 80 sélectionsque l’on propose à déguster à nos clients » Emilie Ann de Terroir
L’équipe est constituée d’Emilie-Ann, de Joshua et Jonathan, elle ne cesse de dénicher pour sa clientèle d’hommes d’affaires, de jeunes actifs et de quartier de véritables pépites qui réjouissent les consommateurs qui en profitent aussi pour casser la croute avec un chef qui se défend.
Et puisque cette institution mérite qu’on parle d’elle, elle fête d’ailleurs en ce lundi les 10 ans de sa création par Paul Grieco. Chapeau pour ce beau « Terroir ».
Regardez le reportage à New-York de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Corinne Berge :