Impossible de ne pas la voir tellement elle est rayonnante ! La Dame de Pauillac, ambassadrice des vins de Bordeaux nous manque. Disparue il y a un peu plus d’un an, l’Intendant a souhaité rendre un vibrant hommage depuis une semaine à la légende de Mouton Rothschild.
Elle en imposait dans le monde du vin. Elle avait un charme et une voix à nul autre pareil. Philippine de Rothschild, dont on se remémore son rire et ses intonations, inspire Bordeaux. Pour ces vendanges 2015, depuis une semaine, deux portraits de la Baronne trônent fièrement en vitrine du célèbre caviste l’Intendant. Un noble geste qui honore cette belle institution bordelaise. D’autant que Philippine aurait adoré un millésime comme le 2015.
C’est vraiment un hommage à cette grande Dame, c’était évident pour nous de lui rendre cet hommage« , Ardi Kocibelli caviste et sommelier à l’Intendant.
La Dame de Mouton a disparue fin août 2014 à Paris. Ses obsèques grandioses avaient été célébrées le 1er septembre à Pauillac, en présence de nombreuses personnalités politiques et du monde du vin, mais aussi de nombreux amis, salariés ou connaissances de Pauillac et Bordeaux.
Elle a incarné pendant des dizaines d’années Mouton Rothschild, succédant dignement à son père le Baron Philippe qui fut un visionnaire en mettant son vin en bouteille au château en 1924 (une première dans le bordelais) puis en demandant depuis 1945 (pour célèbrer d’abord la victoire des alliés) à des artistes peintres de dessiner l’étiquette du nouveau millésime, une tradition renouvelée chaque année jusqu’à aujourd’hui.
Excepté pour le millésime 2003 qui marquait le cent-cinquantième anniversaire de l’entrée de Mouton dans le patrimoine familial, auquel il appartient depuis lors, au fil de cinq générations en ligne directe.
La baronne Philippine de Rothschild avait donc décidé de déroger à la tradition en consacrant l’étiquette tout entière à son ancêtre le baron Nathaniel de Rothschild (1812 – 1870), de la branche anglaise de la famille, qui fit l’acquisition de ce grand cru le 11 mai 1853.
Philippine de Rothschild a achevé l’oeuvre de son père en développant et faisant rayonner Mouton, le château d’Armailhac mais aussi la société Baron Philippe et son « Mouton Cadet » commercialisé dans 150 pays dans le monde, sans oublier le succès du lancement Opus One avec les Mondavi, enfin elle réalisa un méga chai à Clerc Milon, qu’elle inaugura à l’occasion de Vinexpo 2011.
Pas étonnant que le monde du vin se souvienne de cette femme d’exception, ancienne sociétaire de la Comédie Française, qui su reprendre le flambeau de son père avec flamboyance et grâce.