13 Oct

Manifestation de soutien à Valérie Murat devant le palais de justice de Bordeaux

Depuis ce matin la cour d’appel de Bordeaux examine une demande de radiation de l’appel interjeté par Valérie Murat et Alerte aux toxiques dans l’affaire de dénigrement des vins de Bordeaux où ils ont été condamnés à payer 125 000 euros d’amende. Demande faite par les 26 plaignants. La Cour rendra son arrêt le 10 novembre.

Valérie Murat au centre devant le Palais de Justrice de Bordeaux © France 3 Aquitaine Cristel Arfel

Interrogée ce matin devant le palais de justice par ma consoeur Elise Galand, Valérie Murat entourée par plusieurs dizaines de personnes et militants anti-pesticides, comme Génération Futures ou Alerte Pesticides Haute-Gironde,  venus la soutenir explique vouloir simplement faire appel du jugement et de sa condamnation du 25 février dernier. Elle explique « nous on paie à hauteur de nos moyens, on ne peut pas faire autrement, on n’a pas l’argent dont dispose le CIVB, on n’a pas l’argent dont disposent tous les châtelains, qui nous ont trainé dans cette plainte, et eux ils n’ont pas besoin de nos sous. »

Pour rappel,Valérie Murat et Alerte aux Toxiques ont été condamnés à verser 100 000 € in solidum au titre du préjudice moral d’atteinte à l’image des vins du bordelais et par ailleurs 25 000 € à 5 châteaux et 1 € symbolique à 2 autres domaines.

L’article visé en septembre 2020 était intitulé « Analyse de résidus de pesticides dans les vins, résultats : la HVE (Haute Valeur Environnementale) encore gourmande en pesticides », cet article a été jugé par le tribunal de Libourne « dénigrant et constitue une faute de la part de Madame Valérie Murat et de l’Association Alerte aux Toxiques », avait disposé le tribunal.

Valérie Murat et Alerte aux toxiques avaient aussitôt décidé de faire appel, par l’intermédiaire de leur avocat Eric Morain, présent ce jour. Seulement, le CIVB et les autres plaignants ont demandé la radiation de son appel aux motifs que l’amende de 125 000 € n’a pas été intégralement payée,  arguant que certains propos dénigrants n’ont pas été supprimés également des réseaux sociaux, des conditions indispensables selon eux pour interjeter appel, ils n’ont pas souhaité être interviewés à la sortie par ma consoeur.

De son côté Eric Morain avocat de Valérie Murat et d’Alerte aux Toxiques a commenté : « On a démontré à la Cour que Valérie Murat et l’association Alerte aux Toxiques ont exécuté la décision de justice dont les interdictions de publication. On a manifestement des adversaires qui veulent qu’elle se taise à jamais, pour tout en tout temps et en tout lieu, ce n’est pas ce qu’a décidé le tribunal de Libourne dans sa décision, le tribunal avait juste interdit de publier ce communiqué de presse et le dossier qui était attaché à ce communiqué de presse , point final. »

« Moi, je n’ai pas été condamnée à me taire à tout jamais, moi j’ai été condamnée à retirer une publication par la justice c’est fait. J’ai été condamnée à payer, je paye.Je n’ai pas payé la totalité, je ne peux pas. Je montre ma bonne volonté en payant à hauteur de nos moyens l’association et moi. », commente Valérie Murat.

La cour de Bordeaux rendra son arrêt le 10 novembre prochain.

Luchey-Halde, un vignoble agroécologique expérimental à Mérignac

Luchey-Halde, en plein coeur de Mérignac, à deux pas de Bordeaux, et du CHU que l’on peut apercevoir depuis ce vignoble… C’est un vignoble agroécologique expérimental…Un vignoble où peuvent se former des élèves ingénieurs agronomes…

Lucie Viard, 2e année de Bordeaux Sciences Agro © JPS

Dans ses rangs de vigne, on y trouve 17 élèves ingénieurs en 2e année de Bordeaux Sciences Agro : « je viens de la Champagne, j’ai mes parents qui sont Champenois, et je suis arrivé l’année dernière à Bordeaux Sciences Agro pour faire un cursus d’ingénieur agronome et j’ai intégré cette année pour faire un double diplôme, à la fois être ingénieur agronome et oenologue… » commente 

 

Marc de Resseguier 1ère année de BTS ACSE © JPS

Il y a aussi Marc en BTS agricole à Villenave d’Ornon : « moi, j’ai un bon poste, je suis porteur, on porte les caisses mais on a le temps de se reposer entre deux. On est une douzaine de ma classe à participer aux vendanges pour payer notre voyage de fin d’études… »

Isabelle Masneuf-Pomarede, professeure d’oenologie à Bordeaux Sciences Agro © JPS

Tout a été arraché ici en 1920 pour devenir ici un terrain militaire. Replanté en 1999, ce vignoble sert désormais de site de formation. A terme, ces jeunes sont appelés à devenir chef de culture, maître de chai, directeur technique, consultant ou directeur général de domaine… « Ils ont l’opportunité, pendant cette période très active que constitue les vendanges et la vinification des vins, de pouvoir participer aux opérations et dons pendant 15 jours ils vont se former sur le terrain.

Bien qu’urbain, ce vignoble de 23 hectares est entouré de pas mal d’arbres et de nombreuses haies : « on est entouré d’un espace boisé de 4 hecatres, on a également un autre espace boisé de ce côté là, et c’est vrai que cela nous procure une certaine biodiversité… »

Mélanie Lou, responsable environnement au château Luchey-Halde © JPS

« Vous allez vous répartir dans différents ateliers, poursuit, certains iront au niveau du tri à la réception de vendanges et les autres vont descendre dans le chai pour les opérations de remontage. »

Des opérations de tri manuel menées par les étudiants et des ouvriers de chai : « là on enlève tous les restants de grappe, les feuilles, comme vous le voyez, il y a du boulot… »

Et du boulot, on n’en manque pas. Depuis 2015, 3 projets de recherche sont conduits ici par Bordeaux Sciences Agro… « Le fait d’être en contact avec des enseignants chercheurs en viticulture-oenologie  régulièrement cela nous permet de suivre tout ce qui se passe en terme d’oenologie et viticulture ».

Pierre Darriet, directeur technique du château Luchey-Halde © JPS

« Ce qui permet surtout pour nous de faire de bons vins, c’est qu’on a un très bon terroir ici, qui par chance a été préservé de l’urbanisation parce que c’était un terrain militaire, mais avant d’être un terrain militaire, c’était une exploitation viticole, assez côté de Mérignac, voire la plus cotée de Mérignac, le terroir ca joue beaucoup. »

Un terroir assez exceptionnel constitué de graves, de galets et de terres fines déposés par la Garonne.

A voir ce soir sur France 3 Aquitaine à 18H53 dans l’édition Bordeaux Métropole, réalisé par JPS, Guillaume Decaix et Charles Rabréaud: