04 Juil

Tous ô Chais : en immersion pour ces portes ouvertes en côtes de Bourg

Ce samedi et encore dimanche, 50 vignerons des Côtes de Bourg vous accueillent pour des dégustations et des visites de chais et de leur vignoble. Côté Châteaux vous fait découvrir la passion de deux vigneronnes Isabelle Chéty du château Mercier et Amélie Osmond du Clos du Notaire. Des domaines encore ouverts ce dimanche.

Dégustation à bord de la Gloriette du Clos du Notaire © JPS

« Quand on est ici, on est dans une sorte de bulle de calme, il se dégage ici une certaine sérénité, c’est l’un des plus beaux points de vue de Bordeaux », commente Amélie Osmond à ses visiteurs depuis la fameuse gloriette de son château le Clos du Notaire. C’est vrai que ce point de vue qui surplombe la Dordogne est assez magique, avec ce micro-climat apporté par cette proximité de la Dordogne et de l’estuaire de la Gironde… On est ici sur un vignoble de 20 hectares planté sur des coteaux bien exposés, avec « ce vent qui vient assécher la vigne, on ne gèle pas non plus l’hiver, on passe au travers même si on a eu quelques feuilles cette année qui ont un peu frisé… »

Jennifer, Sébastien et Marc, sont venus en voisins de Civrac en Gironde, mais aussi originaires d’Auvergne : « C’est la première fois qu’on vient ici, on connaissait de visu, on passait souvent devant, c’est très sympa de découvrir; c’est une belle découverte du fait de l’emplacement, de l’histoire du domaine et la rencontre avec ce couple de jeunes vignerons », explique Jennifer qui par ailleurs vient de lancer son auto entreprise d’accompagnement des vignerons au niveau marketing, commercial et communication sur les réseaux sociaux.

La cravate du Clos du Notaire, le vin haut de gamme d’Amélie Osmond et Victor Mischler © JPS

Tous les 3 sont en effet enjoués d’écouter Amélie Osmond sur le virage en viticulture bio et leur façon de commercialiser leurs vins, tout en dégustant un rosé de presse de la propriété depuis la Gloriette. « C’est bien de voir des vignobles qui se dénote par leur façon de voir.. »

Juliette Hirschy de Vert de Vin Magazine, Géraldine, Christopher, Amélie Osmond et Louis en dégustation au Clos du Notaire © JPS

« Ici on a choisi un enherbent total, l’herbe a une raison d’être, on veut inciter la vigne à plonger ses racines au plus profond, on a en dessous 4 étages de carrières de calcaire et de l’argile rouge, ce qui fait que la vigne soufre moins des canicules. On a planté aussi au milieu des rangs des féveroles, de l’avoine et des graminées, tout cela permet de rétablir des éco-systèmes, on fait avec Victor Mischler un énorme travail pour rétablir les équilibres », explique Amélie Osmond.

Florence, Christophe et Isabelle Chéty du château Mercier, propriété familiale puis 1698 © JPS

On sent ces vigneronnes passionnées, et dans la catégorie tout autant super héros que passionnée, il y a aussi Isabelle Chéty. Isabelle exploite avec son frère Christophe le château Mercier à Saint-Trojean, un domaine familial qui remonte tout de même à 1698, respect.

Et comme on le sait ces vigneronnes sont généreuses et veulent faire partager leur connaissance et leur amour pour le vin. Aussi en plus de la gamme d’une bonne vingtaine de cuvée mise en dégustation et à la vente, elle a sorti avec son frère de vieux millésime pour le plaisir de tous ces amateurs et connaisseurs, avec une clientèle fidèle depuis des lustres…

« On a sorti la cave des parents, avec de vieux millésimes depuis 1988 sur des cuves prestiges avec des vins vieillis en fûts, mais aussi notre première cuvée en amphore avec l’Amphorae 2015 ou encore une cuvée intégrale avec le Jean de la Monge 2016 ». Et de commencer ce marathon de la dégustation, en recrachant bien sur dans des gobelets individuels : « on commence par le 88 », il est là vraiment temps de la boire, un vin vieux mais qui a encore un intérêt, puis le 91 « nous on n’a pas gelé cette année-là », le 99 « d’une grande fraîcheur, jolie densité, on est sur de l’argile de 80cm à 1,5 mètre, puis du calcaire, ce qui donne cette fraîcheur ». S’en suivent les très grands millésimes 2005, 2009 et 2010…Un régal, de la complexité, de la puissance mais avec des tannins fondus et du soyeux et velouté….

Pépin, le vin très complexe et avec ces pépins toastés by Isabelle Chéty © JPS

Et puis il y a le dernier né qu’a inventé  Isabelle Chéty, cette grande vinificatrice : « Pépin »: un monocépage merlot, supervinif de rouge, vinification classique 1ére et deuxième, avec des barriques neuve bourguignonne, Raymond avec pépin séché, toastés… Ce qui est formidable, c’est cette explosion en bouche de toutes ces cuvées, très complexes comme ce Pépin ou encore le Jean de la Monge (qu’elle s’amuse sur 300 bouteille à enfouir à près de 3 mètres de profondeurs dans la terre pour l’élevage à une température constatante de 13,6°), avec aussi des cuvées plus simple sur du parcellaire comme Atmosphère by Château Mercier en 2018, avec ce côté acidulé sur des vignes de 17 ans, élevage en cuves.

Un bon moment apprécié par de très nombreux visiteurs hier au château Mercier qui faisait aussi restauration avec des assiettes d’huitres et des entrecôtes au barbecue…

Au Bar à Vin, superbe spot au-dessus du village de Bourg et surplombant la Dordogne, on n’était pas en reste avec des cours de dégustation animés ce samedi matin et encore ce dimanche par Laetitia Ouspointour de l’Ecole du Vin de Bordeaux. Les visiteurs pouvaient s’arrêter ici aussi pour déguster et se restaurer avec des planches de charcuteries, fromages ou de brochettes.

Sur le pont en digne chef d’orchestre Didier Gontier, directeur du syndicat des Côtes de Bourg : « on a repositionné notre dispositif façon covid, on a tout de même mobilisé 50 vignerons, c’est pas mal et on dénombre de nombreuses animations? C’est sûr, c’est le redémarrage, on n’est pas encore sur un trafic touristique qui a repris complétement, mais on a pas mal de flux, avec du monde qui vient de Royan, de la Charente, ou encore de l’Ile d’Oléron, mais aussi de Bordeaux. J’ai de bons retours des vignerons et des restaurants qui fonctionnent bien ».

Ce sont ainsi 300 vignerons qui expriment tout leur art sur 3400 hectares en Côtes de Bourg, ils produisent à l’année quelques 150 000 hectolitres, des vins appréciés des amateurs et plutôt de bons rapports qualité-prix à Bordeaux.

Jennifer, Sébastien et Marc et Amélie Osmond du Clos du Notaire © JPS

Et comme de bien entendu, cette manifestation des vignerons des Côtes de Bourg a eu hier soir sa 3e mi-temps chez le « p’tit filot de Damien Labiche, Nicolas Casses, on a terminé la soirée avec un rôti de boeuf et des pommes de terre et bien sûr quelques bonnes bouteilles », selon Amélie, la super héros de l’affiche des Côtes de Bourg cette année.