29 Juil

Mildiou à Bordeaux : pour certains, une année plus sévère qu’en 2018

Le mildiou n’en finit pas de faire parler de lui. Avec plus de 300 millimètres de pluies tombées ces 2 derniers mois, certains domaines, en bio, comme en conventionnel, ont longtemps combattu cette maladie, qui a fini par s’installer, plus ou moins. Certaines parcelles de merlot sont sérieusement touchées, d’autres moins, néanmoins cette pression de pluies et de mildiou a été des plus intenses sur ces 2 derniers mois.

Attaque de mildiou sur des cépages de merlot en Côtes de Bourg © JPS

2021, une année à mildiou,aussi violente voire pire que 2018, pour David Arnaud du château Tour des Graves à Teuillac. Il a vu ses parcelles de merlot (cépage plutôt sensible au mildiou) sévèrement attaquées…

On a le mildiou sur feuilles,  donc on voit bien les taches d’huile, qui sporulent, c’est un champignon, avec la pluie cela va tomber sur les grappes et infecter les grappes. On voit bien sur un pied comme cela, il y a 70 à 80% de pertes », David Arnaud du château Tour des Graves à Teuillac en Gironde.

A ce jour, ce vigneron compte 15 traitements à base de cuivre, des traitements qui ont souvent été lessivés par la pluie, avec plus de 300 millimètres d’eau tombés sur 2 mois. « On s’est battu tant qu’on a pu, on n’a pas de regret, on a fait ce qu’on a pu, mais la maladie a gagné. »

Côtes de Bourg, Blayais, tout le Bordelais dans son ensemble a été touché de l’ordre de 5 à 100 % (selon le CIVB), selon les parcelles et propriétés (les chiffres seront officialisés avec les compte-rendus de récolte à la fin de l’année). Au château Peyreyre à Saint-Martin-Lacaussade en Blaye Côtes de Bordeaux, l’oenologue Jean-Luc Buetas n’en revient toujours pas:

Moi, dans ma carrière, c’est la 1ère fois que je vois une année aussi pluvieuse sur la période végétative ! C’est une très grande inquiétude, on peut estimer 20 à 30 % de perte, on a la pression de la pluie et du mauvais temps qui est constante, ce qui nous amène à une inquiétude forte… », Jean-Luc Buetas du château Peyreyre

2021, une année de gel, de coulure et de mildiou, qui laisse présager aussi une perte de 30% de récolte pour le château Tour des Graves… « Si on n’a pas de vin, on ne rentre pas d’argent, derrière cela demande de la trésorerie qu’on va chercher à la banque, de l’endettement…et il y a aussi la problématique des marchés… », commente David Arnaud.

Un contexte économique très difficile pour ces vignerons en proie également depuis un an et demi à la crise du coronavirus.

« Tout notre commerce est basé sur les restaurants, clientèle particulière et restaurants qui étaient fermés, donc ca devient extrêmement difficile; si le mildiou en rajoute une couche cela devient très très dur »,commente encore Jean-Luc Buetas.

La bonne nouvelle, c’est que le raisin commence sa véraison, ce passage de la baie de vert à rouge, va bloquer le mildiou. On devrait malgré tout avoir une récolte suffisante à Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Margot Michele et Corinne Berge:

27 Juil

Le Conseil d’Etat renforce les règles d’épandage de pesticides

Le Conseil d’Etat, dans une décision rendue lundi, demande au gouvernement de renforcer sous six mois la réglementation encadrant l’épandage des pesticides « pour mieux protéger la population ». Les réactions des collectifs et associations anti-pesticides, de vignerons et présidents de syndicats viticoles et agricoles.

Pulvérisation de produits phyto-sanitaires dans des vignes du Médoc – image d’illustration  © Jean-Pierre Stahl

Après plusieurs mois de polémiques, le gouvernement avait fixé en décembre 2019, les distances minimales à respecter entre les zones d’épandage de produits phytosanitaires et les habitations: cinq mètres pour les cultures dites basses comme les légumes et céréales, et dix mètres pour les cultures hautes, fruitiers ou vignes.

Le décret prévoyait également des dérogations ramenant ces distances à trois mètres pour les cultures hautes et cinq pour les basses, dans le cadre de « chartes d’engagement départementales » proposées par les utilisateurs de produits phytosanitaires et validées par les préfets après avoir été soumises à concertation publique.

« Ces distances minimales et les conditions d’élaboration des chartes ont été contestées devant le Conseil d’État par des associations, communes et agriculteurs bio qui les jugeaient insuffisamment protectrices, et par des agriculteurs et une chambre d’agriculture qui les considéraient excessives », rappelle le Conseil d’Etat dans un communiqué.

Le Conseil d’Etat indique que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) « recommande une distance minimale de 10 mètres entre les habitations et les zones d’épandage de tout produit classé cancérogène, mutagène ou toxique, sans distinguer si leurs effets sont avérés, présumés ou seulement suspectés ».

Par conséquent, la plus haute juridiction administrative française juge que « les distances minimales d’épandage des produits dont la toxicité n’est que suspectée, qui ont été fixées à cinq mètres pour les cultures basses comme les légumes ou les céréales, sont insuffisantes ».

Il demande aussi au gouvernement de « prévoir des mesures de protection pour les personnes travaillant à proximité d’une zone d’utilisation de pesticides, ce que la règlementation en vigueur ne fait pas ». Il estime que « les chartes d’engagements d’utilisation doivent prévoir l’information des résidents et des personnes présentes à proximité des zones d’épandage en amont de l’utilisation des pesticides ».

Le Conseil d’Etat donne six mois au gouvernement pour revoir sa copie. Il annule par ailleurs les conditions d’élaboration des chartes et leur approbation par le préfet « car celles-ci ne pouvaient être définies par un décret, mais uniquement par la loi » conformément à une décision du Conseil constitutionnel rendue en mars

AFP

LES COMMENTAIRES COLLECTES CE JOUR PAR COTE CHATEAUX ET FRANCE 3 AQUITAINE (Marie-Neuville- Karim Jbali)

  • Marylis Bibeyran du Collectif Info Médoc Pesticides : « Pour ma part, c’est surtout le volet des travailleurs des vignes qui m’intéresse: c’est une sacrée avancée car jusqu’ici il n’y a rien a part le bon sens qui interdisait les pulvérisations de pesticides à côté de salariés qui travaillaient à côté…

Ils devront aussi au niveau des habitations être informés des traitements: c’est quelque chose qu’on demandait depuis longtemps… On nous disait que c’était impossible à mettre en place, les responsables de propriétés ont souvent du mal à communiquer entre eux, là désormais avec cette obligation d’informer, on va pouvoir espérer que ce soit mis en place…

C’est une bonne chose que les 2 textes de 2019 soient invalidés…Puetêtre qu’on va enfin remettre tout à plat et revoir ces pulvérisations à proximité. En soi, c’ets une très bon décision, qui maintenant doit être appliquée.. »

  • Samuel Eynard, président de la FDSEA Gironde et vigneron en Côtes de Bourg : « Il va surtout falloir que le gouvernement s’y penche, c’est une claque de plus pour tous ceux qui sont dans les ministères… Si des produits sont reconnus comme extrêmement dangereux, eh bien que l’Anses les interdise… Car pour l’heure, ils sont autorisés, alors s’ils sont dangereux à ce point-là ils devraient être interdits. »

« On va compliquer de plus en plus la vie des viticulteurs français et faire disparaître des lieux de production. C’est de la perte alimentaire, qui va au-delà du vin. Il faut que les ministères fassent une fois pour toutes les choses comme il faut et qu’on ne revienne pas 25 fois sur un texte, produit à la va-vite entre Noël et Nouvel An. Vu ce que pèse les familles de viticulteurs et d’agriculteurs 400 000 familles, c’est quantité négligeable …?! Après, bon on s’adaptera… » 

  • Sophie Nony : le Conseil d’Etat répond à 10 requérant et il répond que oui l’arrêté de 2019 n’est pas assez protecteur, notamment il prévoyait une distance entre les habitations et les épandages de 20 mètres pour les produits les plus dangereux et 10 mètres pour les autres qui pouvaient encore être réduits par les chartes départementales…Et le Conseil d’Etat dit non, les produits qui sont suspectés d’être les plus dangereux cancérigènes soient concernés par une distance incompressible…et il ajoute qu’il faut qu’il y ait une information des riverains avant les épandages. Dans les chartes, il est prévu l’envoi de sms, mais on a vu que l’envoi de sms par les agriculteurs la veille de l’épandage était facultatif et étaient de plus en plus rare, nous dans la région on en a plus du tout… »
  • Valérie Murat d’Alerte aux Toxiques : « le Conseil d’Etat dit que nos organisations ont raison et il dit que désormais les pesticides pulvérisés sur les parcelles ne doivent plus sortir de ces parcelles. La grande nouveauté, c’est pour les ouvriers agricoles et de la viticulture, qui ne seront plus obligés de travailler à côté de parcelles qui sont pulvérisées... Dorénavant les agriculteurs qui persisteront à utiliser des pesticides et qui les pulvériseront devront non seulement prévenir les riverains, c’est la première victoire, et la seconde grande victoire pour les ouvriers agricoles et les invisibles, c’est qu’ils devront aussi être prévenus et ne plus subir ces pulvérisations qui ont lieu à côté des parcelles sur lesquelles ils travaillent; la troisième victoire, c’est que tous les produits classés en catégorie 2 c’est à dire les cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques suspectés seront sous le coup d’une obligation de respecter 20 mètres incompressibles lors de chaque pulvérisations, et ça ce ne sont pas nos organisations qui le disent mais le Conseil d’Etat, qui a donné raison à nos organisations, et qui le dit et exige que le gouvernement prenne sous 6 mois des mesures pour appliquer ces nouvelles données. »
  • Nicolas Carreau, président de Blaye Côtes de Bordeaux : « c’est une obligation de plus très certainement, c’est sûr que dans un moment où la viticulture vit une période très difficile c’est quelques chose de pas très agréable, les viticulteurs y feront face comme ils ont toujours fait, quand la décisions de mettre des distance entre les zones de traitement et les habitations, cela s’est fait il y a un an et demi, les viticulteurs s’y sont pliés, ont investi dans du matériel également pour pouvoir respecter les chartes départementales, ce que j’espère c’est que ces investissements ne vont pas être inutiles, ça c’est certain, parce que les finances des exploitations sont actuellement très compliquées…La problématique des viticulteurs à l’heure actuelle c’est plutôt de payer leurs salariés voire de se payer eux-mêmes, mais bon on s’y pliera. La campagne de traitement 2021 s’est bien passée, je n’ai pas eu de retour entre les riverains et les vitis de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux. Je n’ai rien contre le Conseil d’Etat, mais laissons faire les gens, instaurons le dialogue et ça peut bien se passer aussi… »

24 Juil

Dans l’estuaire de la Gironde, Cordouan, le « roi des phares », sacré par l’Unesco

Surnommé le « roi des phares » pour son histoire et sa prestance, Cordouan, sentinelle maritime battue par le vent et la houle depuis 400 ans, entre océan Atlantique et estuaire de la Gironde, est entré samedi au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. Voici donc un nouvel emblème qui outre le vignoble de Bordeaux va attirer encore davantage de touristes du monde entier…

Le roi des phares : Cordouan © France 3 Aquitaine

Dernier phare de mer habité en France et deuxième phare inscrit par l’Unesco après celui de La Corogne, en Espagne, l’imposante tour tronconique de pierre claire balise l’entrée du plus grand estuaire d’Europe, aux courants capricieux et rochers piégeux, à sept kilomètres du Verdon-sur-Mer (Gironde) et dix de Royan (Charente-Maritime).

Les ministres de la Culture Roselyne Bachelot et de la Mer Annick Girardin se sont félicitées de cette décision. C’est « une victoire pour le patrimoine maritime français mais qui implique une grande responsabilité, celle de continuer à préserver ce site exceptionnel pour les générations futures », a salué Mme Girardin dans un communiqué.

Bâti sur un plateau qui se dévoile à marée basse dans des reflets verts et bleus, tranchant avec le jaune des bancs de sable, et ceint d’un épais mur de pierres qui le protège des assauts de l’eau à marée haute, tel un bouclier, Cordouan ne se dévoile au public qu’à la belle saison et seulement si la mer le veut bien.

« Superbe », « classieux », « bluffant »... C’est peu de dire que le phare, entré à l’inventaire des Monuments historiques dès 1862, comme Notre-Dame de Paris, fait impression. Des visiteurs s’étonnent que l’Unesco n’ait pas reconnu plus tôt sa « valeur universelle exceptionnelle ».

« Son aspect, son architecture, son état de conservation, son histoire, l’accès compliqué… C’est un château ! », remarque Jacques, retraité de 69 ans et « fan de phare » venu de Nantes. « En plus, c’est un phare riant, avec sa couleur moins austère que celle du granit de Bretagne ».

« Cordouan, c’était la première chose à faire sur ma liste de jeune retraitée. Cette richesse, ces sculptures… Je ne le voyais pas aussi grand à l’intérieur », glisse Martine, une Girondine de 61 ans.

Débarqués du bateau à marée basse, les visiteurs (environ 24.000 par an hors crise sanitaire) sont instruits de la riche histoire et la valeur patrimoniale du lieu par des gardiens qui vivent dans ce bâtiment propriété de l’Etat mais géré par le Syndicat mixte pour le développement durable de l’estuaire de la Gironde (Smiddest).

Voulu par Henri III pour remplacer une vieille tour à feu anglaise, construit sous Henri IV et rehaussé sous Louis XVI, le phare est inauguré en 1611 comme un bâtiment « à la mesure du pouvoir royal » dans un pays sortant à peine des guerres de religion, expliquent-ils.

Une fois franchi le portique à colonnes qui marque l’entrée de cette tour de 67 mètres, avec ses pierres ouvragées et ses mascarons, figures humaines de style grotesque, il y a 301 marches à gravir pour passer de la mer au ciel.

Il faut traverser l' »appartement du Roi » – où jamais roi n’a mis les pieds -, puis une chapelle à vitraux et au sol de marbre – où quelques visiteurs allument des cierges -, et emprunter un escalier hélicoïdal de pierres, comme suspendu, pour rejoindre la coursive extérieure, juste sous la lanterne.

De là-haut, un panorama à 360 degrés, de Soulac-sur-Mer à La Palmyre, s’offre au visiteur dont l’oeil aiguisé peut distinguer la forme de proue de navire de l’église en béton brut de Royan.

C’est à Cordouan, expliquent les gardiens, que le scientifique Augustin Fresnel a expérimenté sa fameuse lentille en 1823. Depuis, ce dispositif de plaques de verre, qui permet « d’aplatir le faisceau lumineux pour l’intensifier », équipe tous les phares du monde. Ici, une simple ampoule de 250 watts porte le signal lumineux à 39 km.

Venu à la force des bras, en kayak de mer, Christophe Bonnin – visiteur régulier de l’édifice – se félicite des toutes dernières campagnes de travaux effectuées pour la candidature Unesco: « Le phare est vraiment tout beau, tout propre ». Renforcement du chemin d’accès, reprise de pierres rongées par le sel, restauration de la chapelle… Maçons, cordistes, sculpteurs et tailleurs de pierres se sont succédé l’hiver, depuis 2019, pour un coût de 2 millions d’euros supporté par l’Etat et les collectivités territoriales.

En quittant Cordouan, visiblement à regret, un homme lance aux gardiens: « Vous avez une très belle résidence secondaire! ». Une habitude pour eux: « Il y en a toujours un qui demande à rester à notre place ».

AFP

 Regardez le reportage de Marie-Eve Constans et Iban Carpentier : 

Ce week-end, Sauveterre fête ses vins !

Tout ce week-end, la bastide de Sauveterre de Guyenne vous accueille pour sa traditionnelle Fête des Vins. Avec au programme de nombreuses animations, vin et gastronomie à l’honneur et de nombreux concerts gratuits.

© Fête des Vins de Sauveterre

Depuis hier, ce samedi et demain dimanche, cette fameuse bastide s’anime au rythme de la Fête des Vins de Sauveterre. L’occasion pour ceux qui sont en vacances et les autres de passer un bon moment avec de nombreux concerts gratuits, des dégustations et de quoi faire ripaille.

A l’occasion de ce week-end, un concours des vins atypique est organisé :  des vins inclassables, atypiques, mais bien sûr très bons, dégustés par un jury de 4 ou 5 personnes extérieures au monde du vin avec des critères portant sur l’originalité, les cépages, l’étiquette le design ou encore le mode de vente, le tout sera validé par un jury un peu plus spécialisé d’oenologues et autres sponsors. Des coups de coeur seront attribués par couleur, bulles, prix spécial du jury et trophée élégance.

 

22 Juil

Chat de Geluck : la souris s’est fait la malle !

La souris est partie ! Ironie de l’histoire belge, non plutôt un acte de vandalisme. En tout cas les chats de Philippe Geluck inaugurés lors de Bordeaux Fête le Vin n’arrêtent pas de faire parler d’eux. Pas étonnant que la souris aussi essaie de faire parler d’elle. Face à ce nouvel acte de vandalisme, l’Office de Tourisme porte plainte.

« Sur le fil », titre de la sculpture du chat et de la souris qui avait fortement amusé le cortège inaugural de Bordeaux Fête le Vin le 16 juin © Jean-Pierre Stahl

C’est bientôt la ménagerie. On avait déjà 20 gros matous sur les quais, quelques oiseaux aussi associés au chat martyre ou au chat fakir, eh bien là c’est la souris qui tire la couverture à elle puisqu’elle a disparu. Un avis de recherche est lancé.

Non plus sérieusement, tout cela pourrait prêter à rire ou sourire, s’il n’y avait pas derrière quelques actes de vandalisme, ce n’est pas la première fois que les chats se font dégrader, il y avait déjà eu un premier épisode le 21 juin lors de la fête de la musique, où un chat avait été tagué.

L’Office de Tourisme de Bordeaux Métropole présidé par Brigitte Bloch a décidé de porter plainte :  « nous avons porté plainte pour dégradation », selon la Présidente de l’Office de Tourisme et des Congrès à Actu.fr. « Parfois, les sculptures peuvent être légèrement abîmées par les enfants qui grimpent dessus, les personnes qui s’appuient contre, le temps d’une photo. Mais là, ce n’est pas de la maladresse ou de la dégradation d’usage, ce sont des actes délictueux. »

Voici donc une photo désormais collector que j’avais prise lors de l’inauguration de Bordeaux Fête le Vin, le 16 juin dernière avec Philippe Geluck et le maire Pierre Hurmic. A priori il ne s’agit pas d’une histoire belge , la thèse du vandalisme est plutôt privilégiée…Et le ou les auteurs risquent de ronger leur fromage s’ils viennent à se faire piéger, la surveillance va être renforcée sur les quais…Cela inspirera peut-être à nouveau cet auteur à succès, dont l’exposition fait un carton sur les quais de Bordeaux.

Laissez donc ces pauvres gros matous tranquilles, un vraie vie de chien à force.

21 Juil

Vignerons et maisons de champagne fixent à 10.000 kilos à l’hectare le rendement de la vendange 2021

Le bureau exécutif du Comité Champagne, regroupant vignerons et grandes maisons, a décidé mercredi à Épernay (Marne) de fixer à 10.000 kilos à l’hectare le rendement de la vendange 2021, soit une production de 300.000 millions de bouteilles.

Image d’illustration, champagne © JPS

En 2020, le quota maximum de raisin commercialisable avait été fixé à 8.000 kg à l’hectare après une négociation longue et difficile entre vignerons et maisons
dans un contexte de crise sanitaire et de baisse des ventes. « Cette décision mesurée et optimiste illustre bien la confiance de tous les acteurs dans la pérennité et la solidité de la filière », a réagi dans un communiqué le co-président du Comité Champagne – ex-comité interprofessionnel du vin de Champagne – Maxime Toubart, par ailleurs président du Syndicat général des vignerons.

Sur l’aire d’appellation champagne, les vignerons fournissent environ 80% de l’approvisionnementdes grandes maisons. « Ces bons chiffres témoignent d’une reprise vigoureuse au niveau mondial », a aussi commenté Jean-Marie Barillère, co-président du comité et président de l’Union des maisons de champagne.

Selon le Comité Champagne, les expéditions du premier semestre 2021 sont en hausse
de 50% par rapport à 2020 (245 millions de bouteilles, en baisse de 18% par rapport à 2019).

Le Comité note que « cette forte croissance à l’export est essentiellement tirée par l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Australie ». Il note cependant que « le marché français retrouve des couleurs en ce début d’été ».

Le bureau exécutif du Comité Champagne se réunira début septembre pour décider des autres mesures applicables à la vendange, notamment les dates de début.

En 2020, la vendange avait été exceptionnellement précoce, débutant dans certaines communes dès le 20 août.

Cela ne devrait pas être le cas cette année après les gels et la grêle au printemps, les importantes pluies du début de l’été et les premières attaques de mildiou.

19 Juil

Côté Châteaux fête ses 3 millions de pages lues

Parti de rien il y a 7 ans, ce blog du vin enregistre en ce mois de juillet plus de 3 millions de pages lues. Un petit succès, au plus près de l’actualité de la vigne et du vin à Bordeaux, en Aquitaine, Nouvelle-Aquitaine, en France et dans le monde. Au départ un blog, puis une émission qui s’est ajoutée: Côté Châteaux a trouvé son public.

Lancé fin décembre 2013, le blog Côté Châteaux, créé et animé exclusivement par Jean-Pierre Stahl, journaliste à France 3 Aquitaine, vient de dépasser ce chiffre rond de 3 millions de pages lues. C’est pas mal, cela aurait pu être encore mieux, je l’avoue. Alimentant depuis le début au quotidien le blog, avec un post ou un article chaque jour, levant un peu le pied cette dernière année, Côté Châteaux a somme toute réussi à vous informer, à vous étonner, à surtout vous faire passer un bon moment.

Car la force de ce blog atypique est de jouer sur l’information, les photos, des reportages, des vidéos et des magazines… Bref, il est complet le gars…un peu comme une galette de sarrazin (jambon, fromage, oeuf, parfois tomate, ma préférée). Et puis, le sens de l’humour et de la dérision n’est jamais très loin non plus, ce qui en fait aussi le charme.

Durant ces années, Côté Châteaux s’est mis à la portée de tous : novices, amateurs (éclairés ou ceux qui n’ont pas encore la lumière (à tous les étages (qui a dit ça ?)), connaisseurs et professionnels. C’est ainsi que plusieurs milliers de personnes se sont mises à le suivre sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter, LinkedIn, Insta,… Chacun y trouvant sa chacune ou plutôt l’info qui lui plaisait ou l’informait en des temps parfois records.

Ainsi sur toutes ces intempéries avec la rubrique vin…tempéries, Côté Châteaux a toujours été à la pointe et premier à vous informer, notamment lors du gel de 2017 (avec un pic de fréquentation plus de 37000 visites en une seule journée, cette année encore relatant les terribles journées de gel du mois d’avril 2021, sans parler de la grêle également de plus en plus fréquente et des maladies de la vigne comme le mildiou.

Vous avez été nombreux à apprécier également le magazine Côté Châteaux diffusé Sur France 3 NOA, un magazine sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine (Bourg, Blaye, Buzet, Cognac, Castillon, la Corrèze, Monbazillac, Sainte-Croix-du-Mont, Sauternes, ou sur les actualités du vignoble comme les nouveaux chais du Bordelais, les femmes du vin, la crise du coronavirus, le boom du bio. Bref 24 numéros au total tournés avec des smartphones, montés par votre serviteur, avec le concours de mes collègues Alexandre Berne, Sébastien Delalot et Charles Rabréaud.

L’insolite a aussi été mis en avant avec Michel Jack Chasseuil, le plus grand collectionneur de vin au monde: un magazine de 7 minutes diffusé sur France 3 Aquitaine puis sur Facebook qui a totalisé plus de 3 millions de vues. Il y a eu aussi récemment le vin au CBD, Catherine Ringer en Guest star du château de la Rivière, Philippe Geluck et ses chats invités de Bordeaux Fête le Vin, Bernard Hinault intronisé par la Jurade de Saint-Emilion…. De nombreuses thématiques ont été régulièrement couvertes comme la Cité du Vin, Bordeaux Fête le Vin, les Primeurs, Bordeaux Tasting, etc… Bref de quoi trouver de quoi boire… outre mes paroles, celles de mes interlocuteurs à l’occasion de ces événements, et avec l’analyse et le regard du reporter.

Allez Carpe Diem, j’espère que ne vous saoule pas trop depuis tout ce temps, vous savez me le rappeler à bon escient, en espérant pouvoir continuer à vous raconter ces histoires du monde du vin. Vive Côté Châteaux.

18 Juil

Fleur Cardinale : l’éclosion d’un superbe chai pour ce cru classé de Saint-Emilion

 Le château Fleur Cardinale à Saint-Etienne-de-Lisse en Gironde vient de terminer ses travaux au terme de 3 ans et demi de chantier. Une nouvelle page s’écrit pour la famille Decoster, avec Caroline et Ludovic, la jeune génération en charge du domaine. Fleur Cardinale ouvre ses portes au public cette semaine, et en avant première à l’occasion du Tour de France.

Ludovic et Caroline Decoster devant l’oeuvre réalisée par Marik Korus © Jean-Pierre Stahl

A l’entrée du nouvel accueil, Caroline Decoster m’accueille pour me présenter le nouvel écrin de Fleur Cardinale qui s’apprête à ouvrir pour ses portes ouvertes dès le 14 juillet pour 4 jours et à partir de la semaine du 19 juillet : « Bienvenue à Fleur Cardinale, on sort de 3 années et demi de travaux commencés en 2018. Mes beaux-parents sont arrivés en 2001, à l’époque le château était en Saint-Emilion Grand Cru, et avait 18 hectares de vigne. Il est passé en Cru Classé en 2006, aujourd’hui il compte 23,5 hectares et c’est d’ailleurs ce qui a motivé les travaux car en 2018 on était à la capacité maximale de production « .

« En 2017, le gel a précipité les travaux, car on s’est retrouvé avec un chai vide, on avait gelé à 97%. On a alors profité de cette catastrophe pour casser les murs. En 2018, on a donc décidé d’agrandir le chai à barriques et d’adapter la cuverie. Le parcellaire a fait tout bouger, puis on en a profité pour faire du réceptif pour les professionnels et aussi de faire de l’oenotourisme. »

C’est un des rares projets architecturaux sur Bordeaux où il a été fait appel au même architecte qui avait déjà oeuvré il y a 20 ans : Bruno Legrand : « on a reconstruit 1200 m2 de bâtiment avec un étage, nouvelle cuverie et 2 nouveaux chais à barriques, et à l’étage le réceptif. »

D’emblée, le visiteur est bercé par l’histoire de la famille Florence et Dominique Decoster, qui avait réalisé une première carrière dans la porcelaine que l’on retrouve en décor et dans les vitrines d’exposition. Un château très incarné par eux mais aussi la jeune génération Caroline et Ludovic avec leur idées bien senties d’aménagement et de conduite du vignoble.

Durant le 1er confinement, Caroline Decoster est entrée en contact avec le poète franco-sénégalais Souleymane Diamanka, qui a réfléchi sur le métier de vigneron et écrit des poèmes ou phrases spécialement pour le château : « je lui ai dis c’est tellement beau ce que tu nous écris que j’aimerais mettre ce que tu as déclamé sur les murs… ». Ainsi le premier message délivré à l’entrée de Souleymane Diamanka : 

Etre vigneron, c’est adopter une attitude humble, prendre l’habitude de s’adapter. Avant que la structure d’un vin ne soit noble, il y a tant de subtilités à capter, » Souleymane Diamanka

Avant de commencer la visite, l’oenotouriste est interpelé par une video de déambulation groovy aux accents hip-hop réalisée par le groupe Sandy Smoke, sur une chorégraphie de Global Mouvement Bordeaux (voir ci-dessous). Mais aussi une autre vidéo réalisée par Pierre Le Hong « pour que les gens comprennent où on est localisé, où on est situé par rapport à Saint-Emilion et par rapport à nos voisins comme les châteaux de Valandraud ou de Pressac. Avec cette video, on voit qu’on est vraiment sur cette ligne de coteaux nord avec une omniprésence de la forêt… » Et Caroline Decoster de dévoiler les 3 domaines qu’ils gèrent entre Fleur Cardinale, Croix Cardinale et Fleur Cardinale Blanc , au total 37 hectares. « Fleur Cardinale a été le 1er château du secteur à être classé en 2006, c’est le secteur le plus frais de l’appellation, pour arriver à maturité certaines années étaient compliquées, mais aujourd’hui avec le réchauffement climatique les cabernet franc et sauvignon arrivent à maturité… »

Et puis il y a ce couloir sensoriel qui mène à la vigne et permet au visiteur de s’imprégner de l’ambiance à la vigne, en fonction des saisons, avec un jeu de lumières, de chants d’oiseaux et de bruits de travaux à la vigne. « Je voulais un moment hors du temps avec un sentiment d’apaisement avec ces chants d’oiseaux et ce plafond où l’on découvrent de plus en plus de fleurs, qui symbolisent la récolte… »

Au bout du couloir, une jolie vision du vignoble de Fleur Cardinale planté à 75% de merlot, 18% de cabernet franc et 7% de cabernet sauvignon. « Là on a une emprise directe avec la vigne, on va au contact avec la vigne et on voit ce qui s’y passe ». Fleur Cardinale est depuis 2021 en conversion bio. Cette année, comme bon nombre de châteaux, le domaine est aussi confronté au mildiou mais cela devrait impacter moins de 15% de la récolte… 

Caroline Decoster dans le cuvier aux couleurs de l’étiquette © JPS

Le cuvier est aux couleurs de Fleur Cardinale, on est dans l’idée d’avoir un petit écrin, un petit cocon… » Caroline Decoster

Le cuvier comporte 17 cuves inox de 68 à 109 hectolitres, « pour mieux s’adapter au parcellaire, des cuves tronconiques, double peau pour gagner en précision et en terme d’extraction ».

Toutes seront remplies au moment des vendanges par un petit cuvon de 5 hectolitres. Et de préciser « on a gagné également en rapidité et en réactivité, à partir du moment où l’on goûte un raisin mûr à la vigne, la parcelle est ramassée assez rapidement. »

Le chai à barriques en 2 partie est très sobre, de couleur argile, « il y a suffisamment d’espace pour que tout le monde travaille dans le meilleur confort ». Juste à côté un chai expérimental: c’est la « pouponnière, le bébé de mon mari » ou l’antre de Ludovic Decoster qui y réalise là des micro-vinifications, « l’idée est de gagner en finesse dans la trame du vin, de gagner en complexité, avec seulement 8 à 10% qui va rentrer dans l’assemblage final. »

En haut de l’escalier demi-lune, qui surplombe une vinothèque vitrée, la boutique avec exclusivement des objets fabriqués en France et des livres qui n’ont pas été choisis par hasard, sans parler bien sûr des crus de la propriété. « On ne voulait pas que notre boutique ressemble au duty free de Roissy-Charles de Gaulle », précise Ludovic Decoster.

Les Decoster ont souhaité privilégier des visites privées, en famille, entre amis, par groupe maximum de 12 personnes: « on veut que ce soit paisible, que les gens prennent le temps ».Juste à côté une immense bibliothèque qui rassemble des livres et objets personnels des Decoster, avec une platine vinyl avec laquelle les gens pourront passer les disques qu’ils voudront tout en continuant leur visite sur la terrasse ou en train de déguster et de feuilleter un livre sur un canapé…

Le tout devant une oeuvre d’art de Marik Korus, qui réalisait traditionnellement des coraux en porcelaine et là un cercle de 858 fleurs de porcelaine blanche sur fond rouge qui rappellent le nom du château: « l’artiste a passé 4 jours à les visser une à une… »

Ce vaste espace mène à une première salle de dégustation mais aussi à une très grande salle-à-manger (dotée également d’une autre salle de dégustation attenante) qui donne l’impression de se sentir à la maison pour accueillir les visiteurs privés, professionnels et séminaires, avec une gigantesque table réalisée par Art Concept (qui a oeuvré précédemment à la Cité du Vin). L’ensemble a été réalisé avec l’agence de design intérieur Au Long Cours.

Les salles de dégustations de Fleur Cardinale donnent sur la terrasse-jardin © JPS

Tous ces espaces du 1er étage donnent sur une terrasse de 250 m2, avec au centre un jardin de 110 m2 agrémenté d’espèces locales de plantes vivaces (pennisetum, gaura, aster). Un jardin, réalisé avec le paysagiste Atelier Renan Rousselot,  agrémenté de lignes rouges pour symboliser les écosystèmes qui ne sont pas fixés dans le temps. Fleur Cardinale est une visite surprenante qui vous laissera aussi une impression hors du temps.

Hip-Hop à © château Fleur Cardinale par Sandy Smoke et Global Mouvement Bordeaux :

17 Juil

L’image du jour : une gigantesque fresque en l’honneur du Tour de France et des vignerons de Saint-Emilion

Vous allez la voir cet après-midi sur France 2. C’est une fresque remarquable qui a été commandée par le Conseil des Vins de Saint-Emilion et réalisée par Pierre Duc, un artiste de LandArt. A admirer vue du ciel !

La fresque de Pierre Duc commandée par le Conseil des Vins de Saint-Emilion © Guillaume Bonnaud

« C’est le Conseil des Vins de Saint-Emilion qui m’a sollicité, pour intervenir sur une parcelle de la Tour Figeac », m’explique Pierre Duc, venu spécialement de Besançon.

L’artiste a réfléchi et fait plusieurs proposition de dessins à réaliser sur cette parcelle (qui je le précise n’a pas été arrachée pour l’occasion): la première idée a été de faire déjà un Bacchus ou puis il s’est orienté vers une fresque alliant le vélo et le métier de vigneron: « on a retenu un tandem avec devant le maillot jaune qui pédale comme un pur sang et un vigneron qui pédale avec sa hotte dans le dos qui pédale moins vite, avec ses outils,… »précise Pierre Duc.

L’objectif était de mettre en valeur les viticulteurs et les cyclistes qui tous font des efforts considérables dans leur quotidien et en course.

Cette fresque a été réalisée avec des matériaux bio, de la paille, des écorces broyées, etc, 10 jours de travail pour une superbe restitution qui sera visible de l’hélicoptère du Tour de France cet après-midi et déjà saisie par Guillaume Bonnaud.

13 Juil

Eh mildiou…Tu arrêtes quand, les vignerons n’en peuvent plus !

C’est un sale type, un sale type de maladie qui se répand actuellement dans le vignoble bordelais comme dans d’autres vignobles français. En cause, les orages et les précipitations cumulées entre juin et juillet. D’où ces sorties de mildiou. « Il faut qu’on produise du vin et pas du mildiou ! » 

L’attaque de mildiou sur grappe ou rot brun © Philippe Carille

Il pourrait s’appeler Emile Diou, ou comme auraient dit les anciens eh mildiou ! D’une génération à l’autre, tous pourraient vous dire : il n’est pas fréquentable, le gars ! Et c’est même de mal en pis…« Ca fait maintenant des années qu’on prend, de la grêle, du gel et du mildiou », comme me le confie Philippe Carille, vigneron du château Poupille en Castillon, Côtes de Bordeaux, en bio certifié depuis 2008.

« Pour le moment c’est mitigé, ce n’est pas encore la catastrophe, mais c’est sorti vendredi sur grappe… Malgré qu’on n’ait pas eu de trou dans la raquette, on a réussi à passer après chaque pluie mais quand tu commences à avoir 60 mm puis 40 sur les 2 orages il y a deux semaines, et que ça continue toutes les semaines, cela devient compliqué. Cela a commencé à sortir sur grappe, et a continué ce week-end.

Ce n’est pas la catastrophe, mais ça devient compliqué. Il y en a qui diront que c’est une année de vigneron, c’est plutôt une année de chanceux… », Philippe Carille château Poupille.

« Chez certains viticulteurs, c’est pareil qu’en 2018, pour nous c’est moyen à part une parcelle qui est à 30% sur des porte-greffes »

Pour Jean-Jacques Dubourdieu, vigneron des châteaux Clos Floridène, Reynon ou encore Doisy Daëne : « c’est une grande, grande inquiétude, qui me fait penser à 2018, en pire, avec une fréquence de pluies importante. Cela touche surtout les cépages rouges comme le merlot qui est plus sensible. Et ce quelque soit le mode de culture, vertueux ou avec produits phytosanitaires avec un usage raisonné, on fait face à une grande pression. Il y a de la casse, on perd de la récolte tous les jours, 5 à 10%.

Traditionnellement au mois de juillet, on levait le pied au niveau des traitements mais là on est encore sous le feu » Jean-Jacques Dubourdieu de Clos Floridène et château Reynon.

« Le mildiou ? Pour tout le monde, il est là ! « , commente Nicolas Lesaint du château de Reignac à Saint-Loubès. « Mais chez nous ça va encore, c’est largement acceptable; il s’est surtout installé sur des vignes qui avaient gelé, avec une repousse plus tardive, on a plus une pression sur des feuilles, mais honnêtement je n’ai pas à me plaindre. On est en train de faire les effeuillages à la main, et le meilleur traitement c’est aussi le rognage sur les jeunes feuilles. »

Et Nicolas Lesaint de revenir sur l’amas d’eau qui est tombé depuis la fin de l’année dernière jusqu’à aujourd’hui:

DU 1er novembre à aujourd’hui, on a eu 1050 millimètres de pluies contre 560 à la même période un an plus tôt, «  Nicolas Lesaint du château de Reignac.

« En Alsace, c’est la catastrophe car le phénomène est plus tardif, si on avait eu la même chose il y a 15 jours, ça n’aurait pas été la même mayonnaise. Mais globalement on va s’en sortir. »

Pour Philippe Carille, « l’heure devrait être au pragmatisme, je n’ai jamais vu un tel bilan carbone, par rapport aux produits qu’on utilise. Nous on en est à 12 passages, mais j’en connais qui en sont à 16 ou 17 déjà. Est-ce qu’on est bon ou pas cela reste assez compliqué. Il faut qu’on produise du vin et pas du mildiou. »

A partir de jeudi, le retour d’un temps sec et beau devrait assécher tout cela et redonner du baume au coeur à nos vignerons pas mal malmenés cette année entre le gel, le mildiou… et qui a parlé de grêle. N’en jetez plus. Ils en ont assez.