Il fallait s’y attendre, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux l’a confirmé hier. Le gel qui a touché 80 % du vignoble bordelais à des degrés divers va se traduire par une récolte réduite de 35 à 50%. Dès lors, les effets se feront ressentir sur 2018 et 2019. Allan Sichel a annoncé hier des tailles bugétaires : des économies de l’ordre de 20%.
Hier, lors de l’assemblée générale du CIVB, Allan Sichel est revenu sur l’épisode de gel qui a frappé lourdement fin avril tout le vignoble bordelais et dont les stigmates sont encore bien visibles comme Côté Châteaux vous le montrait 2 mois après à Saint-Emilion. « Sur les parcelles gelées, les sorties de contre bourgeons sont très variables d’une parcelle à l’autre. Les vignes épargnées par le gel, quant à elles, ont un fonctionnement normal et nous bénéficions actuellement de bonnes conditions climatiques. A ce jour, nous n’avons pas d’inquiétude sur la qualité du millésime 2017″, commentait Allan Sichel en préliminaire.
Toutefois, il faut se rendre à l’évidence : « nous pensons que la perte de récolte sera significative, mais il convient d’attendre la fin de l’année pour la déterminer avec exactitude. Il est encore difficile de faire une estimation précise des volumes que nous produirons en 2017″.
Les effets économiques se feront toutefois lourdement ressentir sur toute la filière en 2018 et 2019. Au CIVB, nous devons dès à présent faire d’importantes économies budgétaires. Nous sommes conduits à réduire nos actions pour réaliser des économies de l’ordre de 20 %, » Allan Sichel président du CIVB.
Cette mesure drastique est quasi historique, cela fait bien longtemps que de telles difficultés ne s’étaient faites ressentir, hormis sur le millésime 2013, très faible en quantité qui, aussi avait impacté durablement les marchés.
Vivant de cotisations versées par les négociants et les viticulteurs, le CIVB dont le but essentiel est de promouvoir les Vins de Bordeaux et de les actions de la filière viti-vinicole en France et à l’étranger, va toutefois continuer à se retrousser les manches : « Nous avons décidé de préserver les actions de long terme, en privilégiant notamment l’image des vins de Bordeaux sur les actions marketing et la recherche sur les actions techniques. Nous irons chercher des financements au-delà de nos ressources propres, mais les conséquences sur nos dépenses marketing seront inévitables » concluait Allan Sichel sur cette partie consacrée au gel à Bordeaux.