26 Avr

Philippe Raoux fête ses 30 ans à la tête du château d’Arsac : un monde de culture avec « Stilthouse », la dernière oeuvre signée Arne Quinze

Figure du Médoc, Philippe Raoux fêtait mardi soir les 30 ans de l’acquisition du château d’Arsac. Un Cru Bourgeois, qu’il a élevé parmi les plus grands du Médoc, avec cette singularité d’y mêler art et vin. Depuis 30 ans, il y expose des oeuvres acquises auprès des plus grands artistes contemporains du monde entier.

Philippe Raoux, Hubert de Boüard et Alain Raynaud deux de ses Winemakers, Céline Raoux et

Philippe Raoux, Hubert de Boüard et Alain Raynaud deux de ses Winemakers, Céline Raoux et Arne Quinze

Philippe Raoux, c’est un sacré nom à Bordeaux et en appellation Margaux. Un Monsieur qui a toujours su jouer de créativité et d’imagination pour faire parler de lui et de ses vins.

A une époque, je me souviens, il vous accueillait quand vous descendiez de l’avion, car son image était affichée en grand dans l’aérogare de Bordeaux-Mérignac. Il a acquis le château d’Arsac en 1986 et fête aujourd’hui les 30 ans à la tête de cette propriété, « 30 ans de mariage du goût et du beau. »

Le château d'Arsac et son chai où les 30 ans ont été célébrés © JPS

Le château d’Arsac et son chai où les 30 ans ont été célébrés © JPS

Cette propriété, il l’a entièrement remaniée et restaurée, tant au niveau du vignoble (112 ha d’un seul tenant) que du château et dépendances (l’histoire de la propriété est l’une des plus anciennes du Médoc avec 900 ans), choisissant une couleur bleue pour ses chais comme pour électriser les amateurs d’art et de vin : « je me souviens de mon premier client qui m’avait dit avec cette couleur bleue, vous allez faire des vins de fête et non des vins de messe ! » me confie Philippe Raoux.

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Lla Fontaine aux Oiseaux (1998) de Jean Michel Folon fait face à Stilthouse (2017) de Arne Quinze © JPS

L’autre coup de maître de Philippe Raoux, c’est d’avoir acquis et commandé dès 1992 des oeuvres d’artistes mondialement connus ou en devenir:  le Chevêtre (1992), le Grand devers (1993) ou la Déjantée (1995) trois oeuvres de Bernard Pagès, Mother and Child (1999) de Niki de Saint Phale, la Fontaine aux Oiseaux (1998) de Jean Michel Folon, ou encore l’Arbre du Soleil (2006) de Susumu Shingu.

Arne Quinze devant Stilthouse (2017) juste à l'entrée du château d'Arsac

Arne Quinze devant Stilthouse (2017) juste à l’entrée du château d’Arsac

Dernière oeuvre en date, Stilthouse (2017) par l’artiste belge flamand Arne Quinze, 45 ans, qui a réalisé plusieurs oeuvres à Rouen au dessus du fleuve, à Shangaï ou encore Djakarta : « c’est une étude que je fais depuis 15-20 ans, les hommes veulent toujours construire le plus haut possible, je veux sensibiliser les spectateurs pour qu’une approche plus attentive et plus réfléchie de notre aménagement urbain émerge. On voit à travers cette oeuvre que l’être humain ne sait pas s’échapper de la réalité, toujours les pieds dans la terre, mais il ne faut pas hésiter à rêver. Et les couleurs sont là pour rappeler celles de la nature car depuis que je suis né en 1971, nous avons réussi en tant qu’hommes à détruire 30% de la faune et de la flore.«  Ces Stilthouses sont ainsi ces êtres humains fragiles et chancelants, juchés sur des jambes étroites, des sculptures qui veillent sur leur environnement afin de le préserver.

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Forte de son « Jardin des Sculptures », cette propriété a été l’une des premières à s’ouvrir à l’oenotourisme, Nathalie Coiquaud et Sophie Gaillard se remémorent avoir mis sur pied dès 2004 le premier tour depuis l’Office de Tourisme de Bordeaux très prisé des visiteurs français et étrangers.

Dany Rolland, oenologue à Pomerol, a signé la Collection n°9 des WineMakers © JPS

Dany Rolland, oenologue à Pomerol, a signé la Collection n°9 des WineMakers © JPS

Parmi les autres grands projets de Philippe Raoux, il y a bien sûr eu la Winery d’Arsac, un projet visionnaire avec une superbe cave, restaurants et autres animations, qui aurait du prendre un certain envol, si le projet de grand contournement n’avait pas été enterré, me confie l’un des invités.

Il y a aussi sa Collection des WineMakers, une carte blanche donnée depuis 11 millésimes à de grands oenologues et vignerons bordelais, français et même de toute la planète vin. En ce mardi soir, 3 d’entre eux étaient venus rendre hommage à Philippe Raoux qui se définit comme « un jardinier de la vigne » et Céline son épouse : Hubert de Boüard, Alain Raynaud et Dany Rolland surnommés pour cette collection et par le maître des lieux « le pragmatique », « le docteur » et « l’élégante ».

Gel : « la malédiction du 21 avril »

Comme en 1991, le 21 avril a été sans pitié pour certaines exploitations du Bordelais dont 1000 hectares auraient été touchés. Dans l’Hérault, plus de 20.000 hectares de vignoble ont été meurtris la semaine passée par des « gelées d’ampleur » affectant « des centaines de viticulteurs ». Ce matin, la Champagne a encore enregistré des températures négatives…Demain, c’est annoncé encore plus froid et ça pourrait geler de nouveau à Bordeaux.

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Décidément ce 21 avril ! Les vignerons l’ont en travers de la gorge. Si le PS a eu son « 21 avril » en 2002, et les Républicains plus récemment le 23, les viticulteurs eux ont pris de plein fouet cette date comme une malédiction. 

« C’est dans la nuit de jeudi à vendredi qu’on a eu le plus de dégâts, on a eu 5 à 6 hectares de touchés », me confie Nicolas Lesaint du château de Reignac à Saint-Loubès en Gironde ; « c’est vraiment dans les bas-fonds qu’on a enregistré ces dégâts de 100% à 20%, c’est réparti sur une dizaine de spots. On a connu le 21 avril 1991, mais aussi le 21 avril 2017, mais pas dans les mêmes proportions. » Geneviève Caillard, conseillère viticole pour la Chambre d’Agriculture dans le Médoc complète : « on a des plateaux de 3, 5 ou 10 hectares touchés entre 20 et 80 %, il y a eu des secteurs plus touchés notamment dans le sud-Médoc, du côté  d’Arsac, Avensan, Ludon-Macau ».

Christophe Château du CIVB attend les retours de la chambre d’Agriculture avant de communiquer mais peut déjà affirmer que plusieurs vignobles dans « le Blayais, en Castillon et Saint-Emilion, en Entre-Deux-mers, dans les Graves et Pessac-Léognan ont été impactés », globalement ça n’a rien à voir avec 1991 mais « certaines entreprises pourraient être bien touchées à titre individuel. »

Ainsi à Moulon, Joël Duffau a perdu « 11 hectares, un tiers de mon exploitation », son épouse témoigne « on est un peu effondré, c’est assez dramatique après 2009, 2011, 2013 et 2014 où on a pris la grêle. On a très peur pour la nuit prochaine »; « ça commence à faire beaucoup mais il faut qu’on continue », positive Joël Duffau que nous avions rencontré en septembre sur un focus sur les grands vins blancs secs

Carine Delacroix, conseillère viticole de l’Union Régionale Agricole de Branne me confirme que les secteurs « les plus touchés se situent sur Génissac, Moulon et Nérigean. A Moulon, comme à Vignonet, il y a 3 jours de gelées jeudi, vendredi et samedi. Il y a eu aussi des secteurs touchés sur Saint-Sulpice-de Faleyrens, Libourne, Saint-Emilion, un peu de Pomerol aussi. On a des poches de gel qui stagnent, dans des endroits en contre-bas. C’est toujours très particulier le gel. Parfois on n’a pas toujours d’explication. »

Bruno Samie, pour la Chambre d’Agriculture de la Gironde explique que c’est aussi compliqué de donner un chiffre précis sur le nombre d’hectares touchés, mais confie que cela pourrait aller « jusqu’à 10000 ha s’il on prend en compte les parties impactées de 5 à 100 % ».

Pour l’Hérault, le constat est bien plus dramatique : « Après une visite de terrain  sur les secteurs les plus touchés, la région de Pézenas et le Minervois, on peut estimer qu’un peu plus de 20.000 hectares sont touchés, entre 10% et 100%, et que des centaines de viticulteurs sont affectés », a déclaré Jérôme Despey, président de la Chambre d’Agriculture de l’Hérault. « Le paysage que nous avons vu ce matin, c’était des vignes totalement grillées, comme brûlées après les fortes gelées des nuits des 19 et 20 avril », a-t-il ajouté, estimant qu’environ 20% des récoltes habituelles héraultaises pourraient être perdues, soit environ un million d’hectolitres.

A lire également : Branle-bas de combat dans l’Est : le gel touche de nombreux vignobles

25 Avr

L’Oxygène : ami ou ennemi du Vin ?

Pour aérer et révéler les arômes du vin, Olivier Caste et Michaël Paetzold ont imaginé OptiWine. C’est une carafe de poche qui apporte une quantité d’oxygène juste nécessaire pour réveiller le vin. Par ailleurs d’autres procédés ont prouvé aussi leur efficacité pour éviter ou limiter l’oxydation rapide d’une bouteille de vin, une fois ouverte : en avant les « Coravin », « VacuVin » et autre « Enomatic ». C’est le dossier de Côté Châteaux.

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaêl Paotzold © JPS

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaël Paetzold © JPS

Olivier Caste est un empêcheur de tourner en rond. En septembre 2016, il a lancé officiellement © OptiWineAvec son ami Michaël Paetzold, oenologue et spécialiste des process oeno-techniques, ils ont mis au point un procédé révolutionnaire: la Carafe de Poche baptisée Optiwine, le tout breveté et déposé. C’est en fait un procédé novateur de nano-aération qui apporte au vin « la juste quantité » d’oxygène  pour libérer et réveiller de manière optimale les arômes enfouis dans la bouteille de vin.

Olivier Caste et sa vision révolutionnaire © JPS

Olivier Caste et sa vision révolutionnaire © JPS

Nous nous sommes aperçus qu’apporter une très faible quantité d’oxygène à l’ouverture de la bouteille, ce fameux réveil en douceur, allait tout simplement permettre aux molécules aromatiques de beaucoup mieux s’exprimer, en tout cas d’amener plus rapidement le vin dans le verre à son plus haut potentiel », Olivier Caste – Optiwine

Une fois OptiWine inserré dans le goulot , il est nécessaire d'incliner 3 fois la bouteilles pour aérer le vin

Une fois OptiWine inserré dans le goulot , il est nécessaire d’incliner 3 fois la bouteilles pour aérer le vin

C’est en fait un aérateur de vin, en résine surlyn, cela ressemble à un bouchon mais c’est beaucoup plus subtil. OptiWine est réalisé avec 16 facettes et une embase plus étroite qui permettent de laisser passer le vin quand la bouteille est inclinée pour donner un « volume d’oxygène maîtrisé ». Une opération à réaliser trois fois avec la bouteille placée le long de l’avant-bras et avec deux doigts pour maintenir Optiwine. Puis vient le temps de la magie, où le vin va reposer 10 minutes et se révéler. Il y a désormais une différence nette entre le verre de vin « optiwiné » et le verre témoin.

David Liorit et Olivier Caste en pleine dégustation du vin "optiwiné" © JPS

David Liorit et Olivier Caste en pleine dégustation du vin « optiwiné » © JPS

Depuis un an et demi, de nombreux châteaux de la place de Bordeaux le suivent, plus d’une trentaine actuellement. Parmi les premiers, il y a eu la Fleur de Boüard, en Lalande-de-Pomerol,et château Petit Val, en Saint-Emilion Grand Cru, mais aussi un célèbre caviste la Vinothèque de Bordeaux. Olivier Caste a commencé à démarcher le marché espagnol et a déjà des touches.

Manifestement, il y a une explosion aromatique, de suite, des éléments qu’on n’avait pas, qui étaient plus discrets, sur le verre témoin, qui se sont révélés », David Liorit manager du château Petit Val.

Et de compléter :« Au niveau de la dégustation, il y a des arômes qui sont un peu plus expressifs que sur le témoin, mais c’est surtout l’oxygène qui vient nous révéler cette minéralité ».

L’oxygène, ami ou ennemi du Vin ? C’est bien sûr en laboratoire, et notamment chez Oenoteam à Libourne, que l’on va tenter de nous éclairer. Car nous sommes bien sûr dans le domaine de la chimie, l’oxygène a forcément une interaction, un impact tant dans la vinification que dans l’élevage.

Stéphane Toutoundji dans son laboratoire Oenoteam à Libourne © JPS

Stéphane Toutoundji dans son laboratoire Oenoteam à Libourne © JPS

Il ne faut pas trop d’oxygène dans les vins blancs parce que l’on perd des arômes primaires et secondaires et dans les vins rouges il faut amener juste ce qu’il faut d’oxygène pour les combinaisons tanins – antocyanes pour stabiliser par exemple la couleur, pour polisser les tanins, et si on amène trop d’oxygène on a des couleurs qui dérivent et on perd beaucoup d’arômes », commente Stéphane Toutoundji d’Oenoteam.

Dans les restaurants ou bars à vins, comme au Point Rouge à Bordeaux, depuis plusieurs années se sont généralisées les machines Oenomatic de distribution de vin au verre. Des machines où les bouteilles de vin sont placées sous azote et permetent de conserver plusieurs jours ces bouteilles ouvertes.

Alexandre Morin, chef sommelier au Point Rouge devant la machine Oenomatic © JPS

Alexandre Morin, chef sommelier au Point Rouge devant la machine Enomatic © JPS

Alexandre Morin, chef sommelier, au Point Rouge à Bordeaux explique : « Au lieu de garder une bouteille pendant 2 jours grand maximum, avant que le phénomène d’oxydation ne se ressente réellement, l’Enomatic va nous permettre de garder nos vins pendant au moins 10 jours et les garder propres avec des arômes précis et des structures en bouche correctes. »

Alexandre Morin dévoilant le système Coravin © JPS

Alexandre Morin dévoilant le système Coravin © JPS

Pour des flacons d’exception, un américain Greg Lambrecht a inventé Coravin , un sytème qui permet de goûter du vin sans ouvrir la bouteille grâce à une aiguille qui perce le bouchon en liège, sans altérer l’étanchéité : « de là, on va faire basculer l’ensemble de la bouteille et du système, appuyer sur le bouton poussoir et du vin va sortir de la bouteille. Maintenant l’argon est dans la bouteille et va créer une couche protectrice entre la surface du vin et le bouchon » commente Alexandre Morin.

Nicolas Blaiset de Vignobles&Châteaux à Saint-Emilion avec la pompe Vacuvin © jps

Nicolas Blaiset de Vignobles&Châteaux à Saint-Emilion avec la pompe à vide d’aire Vacuvin © JPS

Tous ces procédés d’aération ou de protection contre l’oxydation sont aujourd’hui utilisés par les sommeliers, les cavistes, châteaux et même les particuliers. L’un des plus simples et plus abordable est ce système de pompe qui aspire l’air de la bouteille par Vacuvin pour conserver une bouteille plusieurs jours, comme le montre Nicolas Blaiset de Vignobles & Châteaux et le résultat est aussi étonnant.

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaêl Paotzold © JPS

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaêl Paotzold © JPS

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Christophe Varone et Jean-Marc Ceccaldi :

« Bordeaux, ambitions 2025 » le nouveau plan du CIVB et des Vins de Bordeaux pour relancer leurs ventes

Bernard Farges et Allan Sichel cet après-midi à la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Bernard Farges et Allan Sichel le vice président et le président du CIVB© Jean-Pierre Stahl

Un nouveau plan stratégique « Bordeaux, ambitions 2025 » a été présenté lundi par le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) pour relancer la commercialisation des vins de Bordeaux, notamment en France et dans l’Union européenne.

« Le niveau de qualité et la quantité du millésime 2016 doivent nous donner la sérénité nécessaire pour nous permettre de reconquérir des parts de marché dans un environnement très concurrentiel et de plus en plus difficile. Le nouveau plan stratégique du CIVB (…) va doter la filière de réels
leviers d’action pour affronter les défis de demain », a déclaré le président du CIVB, Allan Sichel. « L’enjeu est primordial pour notre filière; nous devons renouer rapidement avec des volumes de commercialisation au-dessus de 5,5 millions d’hectolitres », a-t-il souligné lors de l’assemblée générale du CIVB.

La récolte 2016 s’élève à 5,8 millions d’hectolitres, une production jamais atteinte depuis 10 ans. L’année dernière, 4,73 millions d’hectolitres ont été commercialisés pour une valeur de 3,65 milliards d’euros, soit une baisse de 3% (en volume comme en valeur). « Ce retrait montre que nous sommes toujours impactés par la petite récolte de 2013 et les récoltes moyennes de 2014 et 2015 », a expliqué Allan Sichel.

Après le plan « Bordeaux demain » lancé en 2010, ce nouveau plan devrait être finalisé et publié en fin d’année. Les travaux seront menés par le cabinet de conseil Kéa, avec une série de consultations sur sept thématiques afin de mettre en oeuvre un plan d’action collectif.

Parallèlement à ce nouveau plan, un site internet (www.bordeauxvignobleengage.com) a été lancé mi-avril pour mettre en avant les « bonnes pratiques » et « l’engagement en faveur du développement durable » des viticulteurs, négociants, caves coopératives et syndicats. « L’objectif est de montrer au grand public ce qui est fait et entraîner un maximum d’entreprises dans la démarche », a déclaré le directeur de communication du CIVB, Christophe Château.

Avec AFP

24 Avr

Le vin sud-africain en quête de qualité, d’image et surtout de prix

Depuis vingt ans qu’il fait du vin, Ken Forrester s’est rarement plaint de son sort. « Nous n’avons jamais eu de mauvaise année », dit-il, « nos affaires prospèrent ». Mais le producteur de Stellenbosch l’avoue, l’avenir de l’industrie viticole sud-africaine l’inquiète.

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Accroupi au milieu de ses rangées de ceps posées sur 50 hectares au pied des montagnes, Ken Forrester soupèse délicatement quelques grappes de son produit phare. Du chenin blanc. « Regardez cette moisissure. Elle est parfaite. Cette grappe-là est prête à être cueillie », explique le sexagénaire. « Il est très important de cueillir le fruit au bon moment. Sinon, votre vin est juste banal, et un vin banal, n’importe qui d’autre peut en faire ».

Sa recette semble porter ses fruits: l’an dernier, il a vendu près de 500.000 bouteilles.
De quoi assurer largement ses fins de mois ? Pas si sûr. Car c’est là le coeur des difficultés de toute la filière sud-africaine: produire du vin ne paie pas, ou en tout cas pas assez. « Nous avons un grave problème de prix. Nous n’arrivons pas à vendre nos vins à un prix suffisant », résume Ken Forrester.

L’organisation qui regroupe les producteurs de la région du Cap, Vinpro, a résumé d’un chiffre l’ampleur du problème: quelque 40% de ses 3.200 membres perdent de l’argent, et 900 ont jeté l’éponge au cours des 10 dernières années. « Les producteurs sud-africains affichent un taux moyen de retour sur investissement de 2%, c’est bien trop bas pour que leur activité soit durable », confirme Edo Heyns, de Vinpro.

LA QUALITE D’ABORD

Le secteur viticole emploie environ 290.000 personnes et contribue pour 2,6 milliards d’euros au produit intérieur brut de l’Afrique du Sud. Avec 10,5 millions d’hectolitres en 2016, le pays est le 8e producteur mondial de vin. « Les volumes ont été très bons en 2016 (…) mais nous devons obtenir de meilleurs prix pour nos vins », plaide Edo Heyns. « Les crus sud-africains ne sont souvent
réputés que pour leur bon rapport qualité/prix, ça doit changer », insiste-t-il, « il nous faut de la qualité, de l’image, de la promotion ».

Joueur de rugby émérite, Jan « Bolen » Coetzee a porté six fois le maillot des Springboks avant d’acheter en 1980, tradition familiale oblige, son domaine sur les collines de Stellenbosch.
Le septuagénaire en est convaincu lui aussi, l’industrie doit définitivement renoncer à sa politique de la quantité.

Productrice de vin depuis plus de 300 ans, l’Afrique du Sud a subi de plein fouet l’embargo décrété contre ses produits dans les années 1980, au nom de la lutte contre l’apartheid. Et quand le marché s’est rouvert dans les années 1990, elle s’est empressée d’écouler ses stocks, quel qu’en soit le prix.
« Au lieu de vendre nos meilleurs vins, nous avons vendu du vin de table par millions de litres », déplore Jan Coetzee, « notre seul argument était le prix, et le prix était bas ».

Même si les vins sud-africains rivalisent aujourd’hui dans les classements internationaux avec les plus prestigieux bordeaux, l’étiquette de piquette continue à coller à leurs bouteilles. « Je suis choqué qu’en Europe les gens soient prêts à payer plus pour une bouteille d’eau norvégienne tirée d’un glaçon que pour une bouteille de vin sud-africain ! », fulmine M. Coetzee.

Pour tenter de soutenir les prix, l’industrie viticole sud-africaine s’efforce donc de redresser l’image de ses vins à l’étranger, où est exportée plus de la moitié de sa production.

PLACE AUX JEUNES

« Nous avons environ 500 marques de vin mais pas une n’est reconnue dans le monde entier », concède Siobhan Thompson, la patronne de Wines of South Africa (Wosa), le bras commercial de la profession à l’export. Sous forte concurrence du Nouveau-monde (Australie, Chili), elle se bat pour défendre la qualité sud-africaine auprès de ses clients traditionnels (Grande-Bretagne, Allemagne) et l’imposer sur les nouveaux marchés (Chine, Afrique). « Je suis optimiste », assure Mme Thompson, « l’important, c’est que nous produisons des vins de qualité mondiale, nous méritons d’être correctement payés pour ça ».

Enseignant en économie de l’agriculture à l’université de Stellenbosch, Nick Vink est plus mesuré. Pour lui, la viticulture sud-africaine souffre d’un problème structurel. « Du côté de l’offre, nous avons un problème chronique de sur-production », diagnostique-t-il, « et du point de vue de la demande (…) nous n’avons pas le marché intérieur qui permettrait de faire monter les prix au niveau nécessaire ».

Développer ce marché relève du défi, ajoute-t-il, car le plaisir du vin reste largement inconnu de la population noire, majoritaire. « Si vous ne leur vendez pas de vin, vous vous privez d’une large part de ce qu’il faudrait faire pour sauver l’industrie ».

Installé au Cap, le sommelier français Xavier Didier estime toutefois que le secteur est en train de changer, sous l’impulsion de la nouvelle vague des vignerons de la région du Swartland, au nord du Cap, qui a fait de la qualité sa priorité.
« Ces « young guns » sont en train de révolutionner le secteur », juge-t-il, « ils ont coupé les ponts avec les grosses coopératives et travaillent la notion de terroir (…) l’avenir, c’est eux ». En connaisseur, Jan Coetzee fait lui aussi le pari de la relève. « Seuls les producteurs peuvent changer l’image des vins sud-africains », assure-t-il, « notre jeune génération a beaucoup de talent, ils peuvent y arriver ».

AFP

23 Avr

Les 20 et 21 mai, c’est le 12e week-end passion et de dégustation de l’Union des Grands Crus de Bordeaux

Bloquez votre week-end : celui des 20 et 21 mai ! Pour cette 12e édition du Week-End des Grands Crus de Bordeaux, 110 propriétaires seront mobilisés au Hangar 14 et de nombreuses propriétés ouvertes aux visites, dégustations et dîners de prestige dans de nombreuses appellations de Bordeaux.

Trois figures de Pessac-Léognan: © JPS

Trois figures de Pessac-Léognan qui vous attendront au week-end des Grands Crus – ici lors des 10 ans en 2015 © JPS

S’il y a bien un week-end à marquer d’une pierre blanche, c’est celui-ci. Les Grands Crus se mettent en quatre pour vous faire rêver et vous proposer de déguster tant au Hangar 14 à Bordeaux que dans les propriétés pour des dîners de grande tenue leurs meilleurs crus, avec un millésime récent, le 2014 notamment,  et d’autres plus anciens.

Magalie Pourquié, de Léoville-Barton avec Juan (Espagne) et Alexandre (Russie) © JPS

Magalie Pourquié, de Léoville-Barton avec Juan (Espagne) et Alexandre (Russie) © JPS

C’est toujours un instant où le temps semble suspendu par ces arômes et ces bouquets des vins de Bordeaux qui vous laisseront un souvenir impérissable.

Qui de mieux qu'un maître de chai pour parler de l'élevage de 12 mois en barriques comme Jean-Luc Chazeau © JPS

Qui de mieux qu’un maître de chai pour parler de l’élevage de 12 mois en barriques comme Jean-Luc Chazeau © JPS

TOUS AU HANGAR 14 POUR « THE TASTING »

SAMEDI 20 MAI / De 10h à 17h au Hangar 14 à Bordeaux

Plus de 110 propriétaires et représentants vous feront découvrir cette année deux millésimes de leurs grands vins et notamment le fameux 2014. Initiez-vous aux subtilités de l’univers des Grands Crus en plein cœur de Bordeaux !

Prix public : 60€, Professionnel : 30€, Etudiant : 30€

Regardez le petit film de présentation de l’Union des Grands Crus de Bordeaux

Olivier Bernard (Président de l'UGCB), Christine Perrin (château Carbonnieux), Guillaume Pouthier (château Les Carmes Haut-Brion avec son tout nouveau chai signé Philippe Starck inauguré le 24 juin) et Hugo Bernard (Domaine de Chevalier) © JPS

Olivier Bernard (Président de l’UGCB), Christine Perrin (château Carbonnieux), Guillaume Pouthier (château Les Carmes Haut-Brion avec son tout nouveau chai signé Philippe Starck inauguré le 24 juin) et Hugo Bernard (Domaine de Chevalier) © JPS

UN DINER PASSION DANS UN CHATEAU

SAMEDI 20 MAI / Dans un château de votre choix à partir de 20 h

Partagez vos émotions avec les propriétaires de Grands Crus lors d’un dîner de prestige au sein de leurs châteaux. A l’occasion de ces dîners, un service de vin représentant l’ensemble des appellations de l’Union accompagnera chaque plat. Un service de transport sera proposé au départ de Bordeaux.

DES CIRCUITS DE VISITES DANS LE MEDOC ET EN GRAVES & SAUTERNES

DIMANCHE 21 – Un rendez-vous unique avec les grandes appellations bordelaises pour découvrir leurs spécificités au cours de visites-dégustations et de déjeuners dans les châteaux. Deux circuits sont proposés au départ de Bordeaux: Circuit Graves & Sauternes, Circuit Médoc.

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Embarquez à bord d’un bateau pour un déjeûner au fil de l’eau à déguster les vins de Bordeaux et visitez la Cité du Vin © JP Stahl

AU PROGRAMME LA CITE DU VIN ET UN DEJEUNER AU FIL DE L’EAU

DIMANCHE 21 / De 10h à 15h30 à Bordeaux

Venez découvrir la Cité du Vin et évadez-vous sur la Garonne pour un déjeuner accompagné de Grands crus face aux plus belles façades de Bordeaux.

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ET BIEN SUR LA TRADITIONNELLE COUPE DE GOLF DE L’UGCB

Les passionnés de vin et de golf peuvent participer à ce tournoi en « scramble » qui associe propriétaires et amateurs de Grands Crus. La compétition sera clôturée par un déjeuner et une remise des prix autour des vins des propriétaires présents.

Avec UGCB – Pour vos réservations en ligne, c’est ici

Relire l’article en 2016 : Week-end des Grands Crus de Bordeaux : l’engouement avec de plus en plus de jeunes

Relire l’article de 2015 : 10ème anniversaire du Week-End des Grands Crus de Bordeaux : ça vaut bien une fête, non ?

Regardez le reportage de 2014 de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet : 

22 Avr

Portes ouvertes ce week-end dans les châteaux de Lalande-de-Pomerol

Il fait beau, alors profitez-en pour vous balader dans les propriétés de l’AOC Lalande-de-Pomerol. Samedi 22 et dimanche 23 avril, visitez les chais de 26 châteaux, dégustez leur production et flânez dans leur vignoble. Petit tour d’horizon.

17990495_1591340377571218_3154220750466164128_oDécouvrez le Château PERRON, en Lalande de Pomerol, datant de 1642, l’une des propriétés les plus anciennes de la commune, située près de l’église construite au XIIème siècle par les Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, Chevaliers de Malte. Déjeuners et dîner le samedi soir.
CHATEAU PERRON – Lieu dit « Perron » – 33500 LALANDE DE POMEROL
Tél 05 57 51 40 29 – Email : vignoblesmpmassonie@wanadoo.fr – www.chateauperron.net

Rendez-vous au château SIEURAC  splendide demeure du XIXème inscrite au titre des monuments historiques, au milieu des arbres centenaires de notre parc classé Jardin Remarquable.
Vous pourrez :
– Déguster Plaisir de Siaurac et Château Siaurac en bouteilles et en primeur
– Visiter le vignoble et les chais avec l’ équipe technique qui vous livrera tous ses secrets
– Découvrir le brunch du Chef Jean-Francois Robert ou son déjeuner de famille. 56€ verre de vin offert Réservation au 05 57 51 65 2

Partez à la rencontre du château HAUT-CHAIGNEAU, pour une visite dégustation des vins de la propriété. Avec au programme :

– Exposition de Denis BERGAMELLI, photographies réalisées dans Chai & Vignoble.

  • –   Atelier nez du vin, autour des arômes du vin et du bois.
  • –    (Samedi uniquement) Atelier découverte des Barriques réalisé par la Tonnellerie Sylvain.
  • –    Coloriage et dégustation de jus de raisin pour les enfants
  • Atelier accord Mets & Vins, pensé par François CHARTIER avec dégustation de 3 cépages.

–  FOOD TRUCK  une restauration sur place les 2 jours pour 7 et 12 € – Burger et frites maison + Menu terroir avec brochettes de bœuf et de canard).

CHATEAU HAUT-CHAIGNEAU – Chemin des Trois Bois – 33500 NEAC
Tél. 05 57 51 31 31 – Email :  contact@vignobleschatonnet.com – www.vignobleschatonnet.com

Vivez l’expérience château DE CHAMBRUNPour la première fois, le Château de Chambrun vous accueille lors des Journées Portes Ouvertes de l’appellation Lalande-de-Pomerol.
Au programme:

  • Promenade libre autour du château, du parc, du lac et des parcelles (parcours fléché)
  • Visite commentée du Domaine et des différents chais, suivie d’une dégustation gratuite des vins à la propriété
  • Dégustation des vins sur les millésimes 2011 et 2014, et dégustation du millésime 2006 de Château de Chambrun

Découvrez des voitures anciennes et vieux tracteurs au château VIEUX CHEVROL – visite et dégustation des vins de la propriété avec au programme :
– 4 de voitures anciennes / 4 tracteurs anciens
– Un débat sur le BIO animé par Michel CHAMPSEIX

CHATEAU VIEUX CHEVROL – Famille CHAMPSEIX – 8 Rue Mothes – 33500 NEAC – Tél 05 57 51 09 80 – email : chateau@vieuxchevrol.com – www.vieuxchevrol.com

Ou encore venez à la rencontre de Charlotte et Valentin GENERE-MILHADE du château VIEUX CHAIGNEAU, pour une visite dégustation des vins à la propriété.

CHATEAU VIEUX CHAIGNEAU – 7 Lieu dit  » Chatain » – 33500 NEAC
Tél 05 57 51 57 70 – Email : contact@chateauvieuxchaigneau.fr – www.chateauvieuxchaigneau.fr

Lors des journées Portes Ouvertes, Monique BEDRENNE vous accueillera aussi au château  LA CROIX DE LA CHENEVELLE pour une présentation et une dégustation des vins de l’exploitation.
Au programme également, exposition de peintures, producteurs locaux, dédicace du livre de Maryse YOTEAU
Diner en soirée (sur réservation au 06 81 90 50 72) 

CHATEAU LA CROIX DE LA CHENEVELLE – 3 rue du 8 Mai 1945 – 33500 LALANDE DE POMEROL – Tél. 06 81 90 50 72 – Email : vignobles.bedrenne@orange.fr – www.vignobles-bedrenne.com

A vos tablettes :  du 22 avril à 9:00 au 23 avril à 19:00
(attention l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

21 Avr

C’est parti pour le 41e Challenge International du Vin, les 21 et 22 avril à Bordeaux

C’est le plus grand et le plus ancien Concours International de Vin organisé en France depuis 1976. 800 dégustateurs sur 2 jours au Palais des Congrès à Bordeaux; cette année, il a pour parrain et président d’honneur Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde en 1992.

Challenge_International_du_Vin_2017

LE CHALLENGE EN RESUME

C’est au Palais des Congrès de Bordeaux que vont se presser 800 dégustateurs – des professionnels et et de grands amateurs, œnologues, producteurs, distributeurs, courtiers.

Durant 2 jours, ils vont déguster, apprécier ou non, et juger des milliers de vins.

En effet, ce sont près de 5000 vins qui seront dégustés en provenance de près de 40 pays. Certains pays étonnants comme la Jordanie, l’Équateur, l’Arménie, certaines régions aussi auxquelles on se s’attend pas comme le Territoire de la Polynésie Française, mais aussi la Géorgie, peut-être le plus vieux pays producteurs au monde, pour lequel une exposition sera consacrée cet été à la Cité du Vin.

Les récompenses décernées n’en auront que plus de saveur. Elles permettront aux heureux élus de conquérir des marchés et de conforter la qualité de leurs produits grâce à ces précieux sésames.

LE CHALLENGE EN CHIFFRES 

  • Plus de 4 200 vins et eaux-de-vie en moyenne chaque année : –: 60 % de vins rouges, 25 % de vins blancs secs, 6 % de vins effervescents, 5 % de vins rosés, 3 % de vins doux, et 1 % d’eaux-de-vie –
  • Prix moyen d’un vin participant : 8,50 € HT (départ chai)
  • Volume commercialisable en compétition : 400 000 000 bouteilles
  • Plus de 20 nationalités présentes parmi les jurés-dégustateurs
  • Depuis sa création : – Nombre de vins en lice : 143 569
  • Nombre de vins médaillés : 40 122

A L’HONNEUR DURANT CES 2 JOURS

  • Un invité d’honneur : Bernard Montiel. Grand défenseur et amateur de vins, Bernard Montiel, homme de télé et acteur, est depuis 2011 officiellement Ambassadeur des vins rosés de Bordeaux. Il est également chargé par Alain Juppé de réunir, chaque année, les différents Ambassadeurs des vins de Bordeaux, qu’ils soient issus du monde artistique, sportif ou littéraire. Son enfance au Maroc n’est pas étrangère à sa venue.
  • Un pays invité d’honneur : le Maroc : c’est le 2ème exportateur africain de vin, après l’Afrique du Sud. Le Maroc a replacé sa culture viticole au centre d’une incroyable renaissance. Pas si facile, dans un pays où le culte interdit la consommation d’alcool qui est également fortement taxé… Le Maroc vise pourtant une accélération de ses exportations à destination de l’Europe et des autres marchés américain, chinois ou russe.

20 Avr

Branle-bas de combat dans l’Est : le gel touche de nombreux vignobles

Depuis le début de semaine, les températures sont tombées en dessous de 0°C le matin dans de nombreuses régions de l’Est. Les vignobles de Champagne, Bourgogne, du Jura, des Alpes, et d’Alsace ont été plus ou moins impactés par le gel.

Le gel a impacté de nombreux vignobles comme ici à Arbois © France 3 Franche-Comté

Le gel a impacté de nombreux vignobles comme ici à Arbois © France 3 Franche-Comté

Les plus anciens se souviennent du douloureux épisode de 1991 où le gel intense du printemps avait privé de nombreux viticulteurs de récolte.

En ce mois d’avril, le dicton « ne te découvre pas d’un fil » se révèle de saison. Mais le juste ton est de se sentir solidaire de nos amis vignerons qui redoutent cet épisode de gel. Déjà certains ont pu constater dès hier de lourds dégâts sur les bourgeons sortis.

Captur2éAinsi en Champagne, on a enregistré cette nuit des températures de -5 à -7°C, et même -9 à Mourmelon. Les conséquences se sont aussitôt faites ressentir dans les rangs de vignes : près de 80% de pertes de bourgeons par endroits…

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Champagne-Ardennes : Marie-Line Fournier, Isabelle Griffon, Emile Forzy (Interviews : Xavier Muller : Président de la section locale du Syndicat Général des Vignerons Président de Champagne Mailly Grand Cru; Hugues Pereira Président des Jeunes vignerons de Champagne) :

En Alsace, même constat dramatique, à Scherwiller, au sud du Bas-Rhin, la moitié des 32 hectares de Damien Sohler a été touchée par le gel, à hauteur de 50 à 100%. Des dégâts exceptionnels qui augurent de mauvaises récoltes cet automne.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Alsace : David Meneu et Christian Laemmel. (intervenant :Damien Sohler, viticulteur à Scherwiller (Bas-Rhin)

La veille, c’est le vignoble d’Arbois qui a été pas mal meurtri, alors que la température est tombée à -2°C : 30 à 100% de pertes sur les exploitations de l’AOC Arbois…

« La vigne semble touchée à 90% là, tous les bourgeons avec des feuilles apparentes ont été brûlés par littéralement par le gel et le soleil de ce matin en définitive », témoigne Hervé Ligier, viticulteur et président de l’AOC Arbois. 

Du côté de Château-Chalon, au pays du Vin Jaune, même constat dramatique : « moi, j’ai 1,2 hectare de chardonnay en bas de la barraque-là, ça a été tout cramé… » Une catastrophe après 5 années en demi-teinte, la dernière belle récolte remontait à 2011. « Il y aura une augmentation du prix des vins forcément, car on ne peut pas être touché à 40% sur une exploitation sans réagir à ce niveau-là parce que sinon on ne pourra pas survivre », continue d’expliquer Dominique Tissot, viticulteur et président de l’AOC Château-Chalon à ma collègue Stéphanie Bourgeot.

Certains exploitants jurassiens sont assurés mais d’autres non, s’ajoute à cela un problème de stocks…au plus bas. « L’assurance ne remplace jamais le vin qu’on n’aura pas à vendre, car ne pas satisfaire nos clients est un risque très important d’un point de vue commercial, une clientèle il faut parfois 10-15 ans pour se la bâtir…et à partir du moment où on ne peut plus l’approvisionner, il y a un fort risque de détournement vers d’autres produits, » explique Hervé Ligier , président de l’AOC Arbois.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Franche-Comté Stéphanie Bourgeot et J-S Meurice : intervenants Hervé Ligier (viticulteur et président de l’AOC Arbois), Dominique Tissot (viticulteur et président de l’AOC Château-Chalon)

CaptureAussi pour tenter de combattre le gel, de nombreux vignerons ont décidé d’allumer des centaines de braseros dans leurs rangs de vigne pour réchauffer l’atmosphère, comme à Chablis. Une solution qui a fait ses preuves par le passé. Les viticulteurs de Saint-Romain (Côte-d’Or) ont aussi dû allumer des braseros entre les rangs de vignes pour faire remonter la température et sauver la récolte.

« On a tout allumé et on est quand même à -1,5°C », précise un vigneron à mes confrères de France 3 Bourgogne « Au ras du sol, on est quasiment à -1,8. Donc on va essayer de sauver les meubles. » « C’est vrai que si on ne faisait rien du tout, il n’y aurait plus de question à se poser ».

Capture4D’autres techniques ont aussi été mises en place comme celle de l’aspersion d’eau, qui fige dans la glace la vigne, qui au dégel peut repartir...

Côté châteaux souhaite bon courage à tous ces vignerons de France, sur le pont dans cette épreuve, contre le gel.

19 Avr

Guillaume Deglise : « on va poursuivre le renouveau de Vinexpo à travers plus de contenus et de business »

A deux mois de Vinexpo 2017, son directeur général, Guillaume Deglise, donne un avant-goût du plus grand salon mondial des vins et des spiritueux, qui aura lieu du 18 au 21 juin à Bordeaux. Il est l’invité exclusif de Parole d’Expert pour Côté Châteaux.

Guillaume Deglise, le DG de Vinexpo, fin prêt pour l'édition 2017 © Jean-Pierre Stahl

Guillaume Deglise, le DG de Vinexpo, fin prêt pour l’édition 2017 © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : « Guillaume Deglise, il s’agit du 2e Vinexpo que vous organisez à Bordeaux, quelle configuration va avoir Vinexpo 2017 ? Y a-t-il une évolution, une révolution ? »

Guillaume Deglise : « L’idée de Vinexpo 2017 est un peu différente. Il y a deux ans nous avons travaillé sur l’environnement et la logistique, nous avons amené beaucoup de nouveautés. Cette année, l’accent est moins axé sur l’aménagement (la configuration restera quasi similaire avec le salon à l’intérieur du parc des expositions (hall 1 et hall 3) et le salon tourné vers le lac avec les terrasses du lac et la célèbre passerelle) mais davantage sur le contenu du salon. Le business, c’est l’axe majeur. On a beaucoup plus travaillé sur le programme et facilité le business pour nos exposants. »

On a voulu mettre l’accent sur le business en créant des outils de mise en relations entre exposants et visiteurs, pour favoriser le courant d’affaires »

« Des outils, pour une meilleure rentabilité sur investissement, ça c’est important. Nous ciblons en particulier les marchés comme la Scandinavie, la Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni, et bien sûr la Chine et les Etats-Unis qui sont les deux grands pays visiteurs après la France.

Nous allons continuer les « One to Wine meetings » pour permettre beaucoup de rencontres avec les acheteurs, mais aussi les WOW ! »

JPS : « c’est quoi ces WOW ?!? »

Guillaume Deglise : « WOW pour World Organic Wines, c’est du bio, c’est un espace dédié aux vins bio et en biodynamie. Il y aura dans le hall 3 des dégustations, mais aussi des rencontres avec des viticulteurs dans un esprit qui correspond aux nouveaux exposants ». 

Dans certains pays, le bio représente entre 10 et 15 % et même 20 % sur les pays scandinaves. C’est beaucoup plus qu’une tendance, c’est normal de le distinguer de façon plus claire sur le salon ».

« WOW se conjuguera avec une série de conférences sur les vins bio et en biodynamie. »

IMG_4767JPS : « Il y aura d’autres conférences et notamment sur le Brexit ? »

Guillaume Deglise : « Il y aura une série de conférences en effet, tout d’abord, sur les changements climatiques, c’est une première, avec le Wine Spectator, animée par Dana Nigro ; c’est une problématique à laquelle les vignerons et le négoce vont être confrontés dans les années à venir. »

« Et puis, il y aura la conférence sur le Brexit, un thème d’actualité, pour le moment l’impact est surtout lié avec le taux de change, mais j’ai hâte d’entendre les conclusions de nos invités sur le marché. Une conférence qui sera animée par Jane Anson, de Decanter.

« Il y aura aussi une conférence sur le E-Commerce qui intéresse beaucoup de professionnels, qui se développent grâce à internet, notamment en Chine. »

JPS : Est-ce que la disparition du Hall 2 va être préjudiciable pour les exposants, y en a t-il moins du coup ? »

Guillaume Deglise : « Le Hall 2 en 2015 a été utilisé pour les conférences et masterclass, mais les conditions n’étaient pas optimales, c’est ce qui a conduit Congrès et Expositions de Bordeaux à le démolir et à partir sur un nouveau projet. Les salles de conférences et masterclass seront dans le hall 3, on pourra y accéder plus facilement. »

En terme d’exposants, nous en avons 2350, un nombre similaire, en espace également, on a revu l’implantation, certains ont bougé, il y a toujours une optimisation; Vinexpo c’est 48500 visiteurs de 151 pays ! »

JPS : « Qu’en est-il des prix des stands des exposants ? Y a-t-il eu une augmentation ? »

Guillaume Deglise : « Les prix ont été gelé cette année, car nous perdons un jour de salon, c’est un format plus concentré sur 4 jours. Mais nos prestataires, eux n’ont pas gelé leurs prix. Quant aux tarifs ? Ce n’est pas un secrêt : 290 à 365 € prix du M2 stand nu, et nous avons une nouvelle offre cette année un stand équipé à partir de 3300 € HT les 16 m2 équipés par nos soins. C’est une nouveauté qui a très bien marché. On a pu dire que c’était un salon chet et fermé pour les petites structures, en tout cas ce n’est plus le cas aujourd’hui :

Vinexpo est ouvert à de grandes maisons de négoce mais aussi à de petites structures familiales. »

Guillaume Deglise prépare une édition © JPS

Guillaume Deglise prépare une grande édition  Vinexpo 2017 © JPS

Jean-Pierre Stahl : « Entre ProWein et Vinexpo, y a-t-il une concurrence farouche, les créneaux sont-ils les mêmes, Vinexpo garde-t-il davantage d’aura que ProWein ? »

Guillaume Deglise : « C’est un sujet très à la mode, c’est vrai qu’il y a un Vinexpo Bashing et je le regrette vivement. »

L’équipe en place depuis 2014 travaille pour faire de Vinexpo l’Evénement des Vins et Spiritueux dans le monde. Vinexpo est désormais une marque internationale sur 3 continents entre Bordeaux, l’Asie et New-York en 2018″

« Entre 2015 et 2017, nous avons répondu à de nombreux griefs des participants de Vinexpo et nous allons continuer à l’améliorer, à faire progresser cet événement. Mais on a plus besoin d’un élan collectif que d’un Vinexpo bashing. J’attache beaucoup d’importance à ce que nous disent les étrangers : « c’est une belle ville et vous avez beaucoup de d’avantages à faire ce salon à Bordeaux. »

« Après comparez les 2 structures : la Messe à Dusseldorf ce sont des centaines de collaborateurs et plusieurs salons, nous nous ne sommes que 25, en monostructure, pour un méga-salon tous les 2 ans à Bordeaux, alors que c’est tous les ans à Dusseldorf ».

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JPS « Quelle est finalement la philosophie de Vinexpo 2017 »

Guillaume Deglise : « La philosophie de cette année est de poursuivre le renouveau de Vinexpo à travers plus de contenus et de business. C’est aussi inviter tous les visiteurs étrangers et français à redécouvrir Bordeaux, son hospitalité et les améliorations de la ville. Ce sera un très beau Vinexpo 2017 et les deux derniers millésimes bordelais sont des atouts pour Vinexpo cette année. »

JPS : « Au niveau développement, Vinexpo va donc faire son grand retour à New-York ? »

Guillaume Deglise : « La stratégie a beaucoup évolué depuis les premières tentatives à New-York, avec une équipe différente et un marché qui a évolué depuis 2002; en 2010, le marché américain est devenu le 1er marché consommateur de vins au monde et il est appelé à progresser au moins sur les 5 prochaines années. Le marché US n’a pas de production suffisante et fera appel à des vins d’importation. En plus il a envie de chercher de nouveaux produits, il y a donc encore des places à prendre. (…)

« Ce sera un format court sur 2 jours, très orienté sur le business, avec des stands équipés et un tarif d’entrée limité à 5000 dollars. Ce sera un salon avec quelques centaines de participants mais qui sera amené à progresser. »

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JPS : « Cette année Vinexpo reçoit les Espagnols comme invités d’honneurs ? »

Guillaume Deglise : « C’est en effet l’Espagne qui est invité d’honneur, comme les USA il y a 2 ans ou encore l’Italie à Hong-Kong l’an dernier. Sans trop en rajouter, c’est symbolique, cela permet aux Espagnols de s’exprimer (il y aura une soirée espagnole le lundi soir), c’est l’occasion de mettre en avant la diversité des régions et la qualité des vins espagnls. Il y a quelques critiques en ce moment envers l’Espagne, ce ne sont pas que des vins en vrac, nous défendons les vins espagnols de qualité. »

JPS : « Quant aux soirées ? The Blend est reconduit ? »

Guillaume Deglise : « On ne fera qu’une soirée The Blend le mardi soir, cela commencera un peu plus tôt à 19h, pour ceux qui souhaitent venir pour l’apéritif et dîner après, et jusqu’à 1h du matin, au Palais de la Bourse. »

« Il y aura cette année encore les Vin’Expériences, avec Terre de Vins, dimanche lundi et mardi, des soirées de dégustation ouvertes au grand public. »

En attendant Côté Châteaux souhaite un bon Vinexpo 2017 et rendez-vous dès le 18 juin, comme un certain appel.