A millésime exceptionnel, fréquentation exceptionnelle. Ce sont pas moins de 6500 personnes inscrites auprès de l’Union des Grands Crus de Bordeaux qui vont participer à la dégustation des primeurs toute cette semaine. L’UGCB a ouvert le bal au Hangar 14 et les Pessac-Léognan au château La Louvière. Les premières réactions vont de l’enthousiasme à la peur de voir grimper quelque peu les prix.
10 heures, au château la Louvière tout doucement le brouillard se lève sur la fabuleuse chartreuse achetée par André Lurton. C’est dans cet endroit magique que va se déguster le millésime 2016 : 42 propriétés en blanc et 53 en rouge.
Déjà , les premières réactions fusent sur les blancs : « on a dégusté de bonnes choses, on est assez satisfait parce qu’on pensait que les blancs manqueraient d’acidité, mais c’est très joli ce qu’on a goûté jusque là », m’explique Hervé Freychet du restaurant le Pince Oreilles.
Là, j’étais en train de déguster Larrivet-Haut Brion blanc avec beaucoup de matière, belle fraîcheur et une belle attaque, ça va être un très grand millésime, ce 2016″ renchérit Mathieu Garcia négociant de Sovex à Carbon-Blanc en Gironde.
Un blanc qui fait parler de lui, mais ce n’est rien en comparaison du rouge ! Les raisins ont subi la sécheresse cette été, fort heureusement les matinées fraîches et petites pluies de septembre ont permis à ce millésime d’être récolté tardivement et d’arriver à la parfaite maturation.
« On a eu les 2015 qui étaient bien concentrés, 2016 sera un millésime beaucoup plus frais et de garde aussi », explique Didier Gigot du restaurant le Petit Bonneval à Pérignat les Sarliève dans le Puy-de-Dôme.
On est dans un très bon niveau, en même temps c’est très aromatique et c’est très charnu, ce sont les deux pieds sur lesquels on peut avancer pour les rouges », Laurent Cogombles président du syndicat des Pessac-Léognan.
A ne pas s’y tromper, si les restaurateurs, négociants, cavistes sont venus en masse, en plus des traditionnels critiques, c’est parce que ce millésime est prometteur et le marché confiant pour ces vins qui seront livrés dans 2 ans.
Il a tout pour être aussi bien qu’un 2009-2010 voir plus, le consommateur aura un très grand bonheur à ouvrir ces bouteilles dans 5-10 ans voire au-delà, il a un très grand potentiel de conservation » Eric Galan société de négoce Jean Merlaut
Certains négociants pensent que les prix ne devraient pas trop augmenter, pas plus de 10 à 20 % ou rester stables. Hormis quelques exceptions, les envolées de folie ne devraient pas être légion à Bordeaux.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot. Montage Corine Berge :