C’est un vin de garage. Une perle avec des vignes exceptionnelles. Cette semaine, 500 pieds historiques ont été saccagés, coupés au sécateur. Loîc Pasquet a confié à Côté Châteaux : « moi je m’en remettrai, mais ça fait mal au coeur ! »
Liber Pater, un «vin de garage», exceptionnel à divers titres. Déjà il est issu d’un vignoble de très petite taille, les rendements sont très faibles, les cépages rares, le travail à la vigne avec un cheval de labour et la vinification atypiques.Toujours à la recherche de l’excellence.
Joint ce soir par Côté Châteaux, Loïc Pasquet, son propriétaire dans la région viticole des Graves, à Landiras (Gironde), exprime son ressenti, après avoir découvert 500 pieds coupés au sécateur: « sincèrement, ce n’est pas une maladie grave, moi je m’en remettrai mais ça fait mal au coeur. C’était un cépage oublié, un trésor... » Cet acte de vandalisme touche en effet de très vieux cépages comme le castet qui avait disparu de Bordeaux du fait de la crise du phylloxéra. La démarche était noble et belle. Elle a été coupée dans son élan:
« Ce sont des pieds que l’on redécouvre, ce serait quand même gênant fondazmentalement de tout clôturer, de mettre des murs de 2 mètres partout. Quand on en arrive là, ça devient dramatique. Il faut que la gendarmerie retrouve les auteurs, car c’est récurrent. Cette fois, j’ai décidé de ne pas laisser passer !«
Au sécateur, on ne fait pas 500 pieds de vigne en 2 minutes », Loïc Pasquet propriétaire de Liber Pater
Et d’ajouter, « on ne fait pas cela le matin en se levant. Personne n’a rien vu ». Cet acte prémédité a en effet été perpétré de nuit, un acte sans doute de jalousie car ces vins en question sont vendus à des prix astronomiques : pas moins de 1000 € la bouteille et jusqu’à 4000 pour un millésime 2009, un peu plus cher que les 1ers crus classés de Bordeaux.
On fait ce vin pour redonner un goût oublié, on a une vrai parcelle qui appartient au patrimoine de Bordeaux, il faudrait la protéger » Loïc Pasquet
Parmi ces cépages décimés par la crise mondiale du vignoble après l’apparition des ravages de l’insecte en 1861, Loïc Pasquet a planté du castet, du mancin ou du saint-macaire.
Depuis la révélation de cette affaire, Loïc Pasquet reçoit de nombreux témoignages de soutien et de sympathie : « la vigne est impreignée dans la culture des gens. Bon, on va rebondir, mais c’est embêtant. »
De son côté, le Syndicat Viticole des Graves condamne vigoureusement les destructions du vignoble et apporte son entier soutien à Loïc Pasquet, viticulteur, victime de ces attaques et administrateur du syndicat.
« La vigne, c’est le cœur du travail du viticulteur. Nous y passons tous beaucoup de temps. Je me suis rendu sur place dès que possible. La vision de ceps coupés à quelques centimètres du pied est dramatique. Nous nous sentons tous touchés dans ce que nous avons de plus cher. Nous sommes abasourdis. » a déclaré Dominique Guignard, président du Syndicat Viticole des Graves.
Le Syndicat Viticole des Graves attend désormais que l’enquête permette d’identifier les coupables et de faire en sorte que ce genre d’agissements ne se reproduise plus afin que l’ensemble des viticulteurs de notre appellation puissent travailler sereinement à nouveau.