Philippe Richel, antiquaire de Pessac, et Gérard Jariod, bronzier d’art, de Mérignac,se font quasiment face. Ces deux piliers des Quinconces se cotoient et partagent la même passion de leur métier.
Philippe Richel se situe non loin de la colonne des Girondins. Lui aussi est un monument des Quinconces car il expose depuis plus de 30 ans: « les Quinconces, c’est un lieu magique, c’est un endroit incontournable, c’est un brassage d’antiquaires, de brocanteurs et de restaurateurs, il y a un esprit de camaraderie, c’est un magasin en plein centre de Bordeaux deux fois par an.
« Nous avons toute la belle clientèle qui vient sur les Quinconces. Quand il pleut, on relève le revers des pantalons, on met des bottes et on vient… Ce sont les mêmes personnes que nous voyons sur les salons car je fais des salons tels que Bordeaux Lac. »
Gérard Jariod, bronzier d’art, 40 ans de métier est aussi un habitué des Quinconces: « Ca va faire 8 ans et 2 fois par an, l’intérêt des Quinconces c’est que ça m’apporte énormément de boulot surtout pour mon atelier où je fais la restauration. Sa clientèle, c’est « beaucoup de particuliers » souvent pour embellir des maisons bourgeoises bordelaises ou sur le bassin d’Arcachon, en ville d’Hiver parfois, mais aussi pas mal de « châteaux viticoles ». « Les lustres à cristaux marchent très bien, c’est ce qui est le plus prisé actuellement », explique Gérard Jariod.
Et de renchérir : »Les particuliers comme les châteaux achètent au coup de coeur. Ce sont des lustres XIXe ou début XXe à cristaux, en bronze, le Louis XV ne se vend plus beaucoup, mais plutôt du Napoléon III et des lustres art déco aussi pas mal. »
Sur son stand, des lustres magistraux, notamment cet énorme lustre à gaz des années 1800 qu’il a fallu remettre en état: « les bras étaient cassés, plus rien ne tenait, c’est un lustre à gaz qu’il a fallu que j’électrifie, j’ai refabriqué des bras qui étaient cisaillés, j’ai refait une peinture, pour environ 60 heures de boulot, c’est un lustre qui fait 1 m 85 de haut, vraiment c’est un lustre conséquent. Il faut surtout de la passion, oui c’est la passion qui gère mes heures de travail ! »
Philippe Richel est fier de présenter pour cette foire d’automne un joli cabinet de style italien du XIXe :« les gens qui vont acheter ce très joli meuble vont finaliser leur décoration, ce sera un peu une sorte de carte de visite pour eux, ce’st un meuble hautement intéressant à plus d’un titre, un meuble que l’on ne trouve pas couramment et ils en seront fiers. » C’est un cabinet sans doute de l’Italie du Nord avec des tiroirs apparents avec aussi des effets de marquetterie et une partie centrale qu’on appelle un tabernacle. Il y a aussi des parties cachées, c’est ce qui fait le charme de ce meuble, car on avait à cette des époque des gens de maison et si on voulait mettre de la correspondance ou d’autres affaires on les cachait dans des parties secrêtes… »
Entre anecdotes et secrets livrés par ces magnifiques objets et meubles d’antan, l’antiquaire et l’artisan d’art donnent ce qu’ils ont de plus beau au fond d’eux: la passion et l’amour du travail bien fait.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Michaël Hahn, Karine Durandet et Christian Arliguier :