10 Jan

Vin boisé ou vin fruité: de l’influence de la barrique et du chêne sur le vin…

Un savoir-faire bien français envié par le monde entier…Les tonnelleries de Gironde fournissent les barriques des propriétés du Bordelais et s’exportent de plus en plus. L’influence subtile du chêne français et l’art de chauffe sont recherchés pour obtenir des arômes bien précis sur le vin.

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Le travail de chauffe des barriques (photo JPS)

 Des barriques 100% « made in France » ! Du chêne sur pied à la barrique cerclée, chez Boutes depuis 1880 à Beychac-et-Caillau en Gironde, on réalise des barriques dites « bordelaises » de 225 litres (300 bouteilles) avec une minutie digne des maison de couture…

Les bois sont choisis et achetés sur pied dans le centre de la France et dans l’Allier plus précisément. L’entreprise cumule les activités de merrandier et de tonnelier.

Après une longue maturation de 24 à 36 mois dans l’Allier puis en Gironde, les planches de merrain sont transformées en douelles, ces lames vont êtres assemblées par les tonneliers girondins puis cerclées à coups de masse. « Il y a une véritable sélection , car sur 5m3 de chêne merrain, on ne va obtenir qu’1 m3 de douelles, soit entre 10 et 12 barriques », selon Julien Ségura le directeur commercial de Boutes.

L’opération de chauffe est ensuite la plus visuelle et des plus importantes. Dans une atmosphère digne de l’enfer, les tonneliers montent la température intérieure des barriques à 150°, 50° à l’extérieur, tout en aspergeant le tour pour éviter que le bois ne se fende ou casse.

Les défauts du bois sont repris manuellement, les fonds des barriques assemblés façon parquet sans aucune colle, à la rigueur une pâte à base de farine pour l’étanchéité. Les barriques sont d’ailleurs testées avec sous la pression de l’eau, avant d’être poncées et cerclée avec des aciers inoxydables, puis gravées au laser et emballées d’un film à bulles.

Depuis 2000 ans, le savoir faire de tonnelier s’est transmis de génération en génération. Aujourd’hui, on compte une centaine de tonnelleries en France, plus de 525 000 fûts ont été produits en 2012 pour un chiffre d’affaire d’environ 330 millions d’euros, selon la Fédération des Tonneliers de France.

Reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine suivi de l’analyse de Frédéric Lot.

La tonnellerie Boutes et la tonnellerie Garonnaise, rachetée en 2008 (qui réalise de plus gros contenants, cuves et foudres au delà de 600 litres), exportent 80 à 85 % vers 42 pays du monde: les Etats-Unis, l’Australie, l’Argentine, l’Afrique du Sud;, la Chine mais aussi le Liban ou Israël.

Seuls les grands châteaux peuvent se permettre de renouveler assez souvent, tous les 2 ou 3 ans, leur parc de barriques. Au château Latour Martillac en AOC Pessac Léognan, Valérie Vialard oenologue et responsable des chais confirme: « sur nos 950 barriques, on en achète 300 chaque année en rouge et en blanc, c’est un renouvellement par tiers. »

« Une barrique neuve va donner de la douceur, des arômes d’épices, on peut noter des notes d’amendes grillées, des notes de fumé fines, mais tout celà à condition que le vin soit à la base très fruité, très stucturé… »

Quant à la standardisation et à la parkerisation, on semble revenir à l’expression du terroir et l’influence de la barrique et du chêne se veut plus subtile:

Loïc Kressmann, propriétaire de château Latour-Martillac confirme: « Il y a eu effectivement un effet standardisation sur ces 20 dernières années mais aujourd’hui, on revient à la typicité du terroir ».

Frédéric Lot @lotfred) (twitter)

 

Retrouvez les dossiers thématiques réalisés par Jean-Pierre Stahl un fois par mois sur France 3 Aquitaine le jeudi dans le 12-13 présenté par Sandrine Papin ou Marie-Pierre d’Abrigeon, suivi de l’analyse de Frédéric Lot, expert en vins.

08 Jan

C’est plus drone vu du ciel !

 « Vers l’Excellence »…C’est le leitmotiv qui guide l’homme aux 4 grands crus classés du Bordelais, le seul au monde à posséder 40 châteaux.C’est aussi le nom du drone chargé d’améliorer, de bichonner ses 4 grands vignobles. Rien n’est trop beau pour Bernard Magrez qui s’est toujours intéressé aux nouvelles technologies.

 

« Vers l’Excellence »: le drone au dessus du château Pape Clément à Pessac

 Voici les tâches des drones de mars à août pour les grands crus classés de Bernard Magrez:

– Caractérisation et répartition des maladies et carences : outil d’aide à l’identification des zones concernées et à un travail de traitement ou de fertilisation.

– Caractérisation et répartition des adventices : outil d’aide à l’entretien des sols et à la définition d’un programme de gestion de l’enherbement..

– Évaluation du stress hydrique : outil d’aide à l’identification des zones concernées et de prise de décision de travail des sols et d’intensification des travaux en verts.

– Création de cartes d’activité chlorophillienne ou NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) : l’indice NDVI est corrolé à la vigueur de la plante. Les applications sont multiples dans la gestion: de la fertilisation, de l’entretien des sols, des travaux en vert, de la taille, et de la récolte (zonage des parcelles) .

– Infra rouge pour mesurer la maturité du raisin :

Vendanger par zonage parcellaire ; chaque segment de parcelle à maturité optimale, constituer des cuves plus homogènes, mieux adapter les itinéraires de vinifications à la qualité de la récolte.

Bernard Magrez cultive l’excellence. (photo AFP)

De novembre à mars:

– Mesure des pentes d’écoulements : aide à la décision pour le drainage des parcelles et l’entretien des sols.

– Rapport des pieds de vigne défaillants : aide au comptage et à la prise de décision de complantation ou de renouvellement des parcelles.

– Mesure de surfaces complexes : aide aux relevés parcellaires de zones accidentées ou très découpées.

A voir à l’oeuvre prochainement dans le ciel pessacais (château Pape Clément, grand cru classé de Graves), dans les airs de Saint-Emilion (château Fombrauge, grand cru classé), dans les cieux de Sauternes (château Lafaurie Peyraguey, 1er grand cru classé) et du Médoc (château La Tour Carnet, grand cru classé 1855 en Haut-Médoc).

 

 

 

07 Jan

Du code de l’étiquette…

L’étiquette ou pas…Il était de bon usage d’apposer l’image du château, d’utiliser le gothique et ces lettres de noblesse « mis en bouteille au château » en travers de la bouteille. Mais ça, c’était avant…Aujourd’hui, l’étiquette se modernise, utilise des impressions en relief d’or et d’argent ou des procédés holographiques. Parfois même, elle disparaît…c’est désormais la contre-étiquette qui porte la culotte. « Tout fout le camp, ma bonne dame ! »

© france 3 aquitaine

Image Jean-Michel Litvine, conception graphique « Exceptio »

 Au château de Pressac en AOC Saint-Emilion, on est fier d’avoir conservé l’image du château sur l’étiquette principale. Une étiquette traditionnelle mais toutefois revisitée. La couleur or et le tour de l’étiquette rappellent tous les grands crus classés du bordelais. Pressac, a été justement distingué cru classé de Saint-Emilion lors du dernier classement. L’étiquette a toutefois été remise au goût du jour, ce à quatre reprises, comme le souligne Jean-François Quenin:

« En Asie, aux Etats-Unis, des châteaux comme celui-là, ça n’existe pas ! C’est quelque chose qui est unique et qui est la signature de Bordeaux… Les lettres gothiques, c’est d’abord un symbole de Saint-Emilion, ville médiévale, et c’était la signature et le logo du château de Pressac, donc on a gardé la même écriture sur toutes les étiquettes » en ajoutant dans un premier temps des majuscules rouges pour le nom du château et bleues pour l’appellation.

Avant de revoir le dessin du château en contre-plongée en 2004 puis aujourd’hui de face depuis la cour intérieure qui a vécue de grands moments de l’histoire ( c’est à Pressac qu’a été signée la réddition des Anglais après la Bataille de Castillon en 1453).

Pour redonner un coup de jeune à toutes ces étiquettes, les soeurs Javel (Stéphanie, concepteur graphique, et Sophie, responsable du rédactionnel) redessinent, à Gradignan pour leur entreprise « Exceptio », les châteaux selon la gravure originelle.

Mais elles créent de nouvelles étiquettes bien plus alléchantes…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et jean-Michel Litvine suivi de l’analyse de Frédéric Lot, exprt en vins.

Accident au château de la Rivière: toujours introuvables…

Les 3 corps des disparus du crash en hélicoptère du 20 décembre dernier dans la Dordogne demeurent introuvables.Le dispositif de recherches a été allègé. Toutefois les gendarmes continuent les analyses.

Recherches des plongeurs de la gendarmerie le 23 décembre 2013 dans la Dordogne, à Lugon-et-l’Ile-du-Carnay (photo AFP)

Il n’y a désormais plus de recherche subaquatique, ni de sonar, pour inspecter la Dordogne. Les hommes grenouilles de la gendarmerie ont pourtant exploré la rivière durant deux semaines sur plusieurs dizaines de kilomètres avec 3 sonars, venus d’Arcachon, de Strasbourg et Nantes. Mais aucune trace des corps de Lam Kok, James Grégoire ou Peng Wang. La gendarmerie continue à analyser image par image les clichés obtenus des sonars. Ils ont ainsi pu remonter encore une pièce de l’aéronef. Il se pourrait qu’une ombre les interpelle, auquel cas les plongeurs seraient à nouveau envoyés sur zone. Seul le fils de Lam Kok avait été retrouvé le soir du drame, dans l’épave de l’hélicoptère. L’hélicoptère avait été remonté à la surface le 23 décembre.

Les recherches ne sont pourtant pas abandonnées: tous les deux jours, l’hélicoptère de la gendarmerie continue de survoler la rivière à marée basse. Par ailleurs, 16 gendarmes patrouillent deux fois par semaine le long des berges pour voir si la Dordogne restitue les corps.

L’enquête confiée au BEA (bureau d’enquêtes et d’analyses de l’aviation civile) sur les causes de l’accident est toujours en cours, elle se précise mais pas de communication tant que les éléments ne sont pas tout à fait probants.

JPS

02 Jan

2013: « annus horribilis »…

2013, une année à oublier très vite ! La pire des récoltes depuis le gel de 1991, des vignerons menacés de survie qui ont subi des orages de grêles, et pourtant le millésime, si faible soit-il, n’est pas à enterrer de suite…certains se mobilisent « contre le 2013 Bordeaux bashing » !

Paul Cardoso en Côtes de Castillon n'aura quasiment pas eu de récolte en 2013 © France 3 Aquitaine

Paul Cardoso en Côtes de Castillon n’aura quasiment pas eu de récolte en 2013 © France 3 Aquitaine

A la cave coopérative de Rauzan, 35% de baisse, la production s’établit à 110 000 hectolitres au lieu de 165 000. Pour amortir les charges, on n’a fait que 17 jours de vendanges au lieu de 30 habituellement, et on a reporté certains investissements. « Avec – 40% en rouge, la coopérative va devoir dire non à certains clients et privilégier les partenariats historiques ».

Sur la place de Bordeaux, il va manquer plus d’1 millions 500 000 hectolitres de vin avec seulement une production de 3,9 millions d’hectolitres alors qu’on commercialise 5,5 millions d’hectolitres.

Les rendements sont en fortes baisse. Paul Cardoso en appellation Castillon, Côtes de Bordeaux, « n’a récolté que 2 à 3 hectolitres par hectare sur ses parcelles victimes de la grêle du 2 août dernier ». Alain Moueix, à la tête du château Mazeyres à Pomerol, n’a obtenu « que 20 hecto à l’hectare ». Pour François Despagne, propriétaire du château Grand Corbin Despagne à Saint-Emilion, même constat « environ une demi-récolte par rapport à une année normale ».

Reportage de Jean-Pierre Stahl et Thierry Julien. (intervenants: Paul Cardoso, vigneron des Côtes de Bordeaux, Alain Moueix propriétaire du château Mazeyres et François Despagne propriétaire du château grand Corbin Despagne)

Les orages et la grêle ont été désastreux pour le vignoble. Trois épisodes marquants: dans la nuit du 26 au 27 juillet 2013 ainsi que le 2 août (de nombreuses propriété touchées en Gironde) et le 28 septembre (dans le bergeracois et notamment à Monestier (Aoc Bergerac et Saussignac)).

Reportage Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer (intervenants: Pascal Cuisset du chateau des Eyssards et Richard Doughty du château Richard).

Toutefois à Sauternes, le millésime 2013 sera bon voire excellent car le botrytis, la pourriture grise ou noble pour les liquoreux , c’est l’or de Sauternes ! « 2013 est à rapprocher de 2011 » selon Pierre Lurton, le PDG d’Yquem.

Reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet (intervenants: Vincent Labergere, directeur technique adjoint CA Grands Crus, Francis Mayeur directeur technique château d’Yquem, Xavier Perromat, propriétaire du château de Cérons).

Ce n’est pas parce que la récolte est minime, que le millésime ne sera pas bon. Des spécialistes, comme Guillaume Jourdan, (VitaBellaWine), se mobilisent pour dire « stop au 2013 Bordeaux bashing » pour « arrêter les conneries »:on ne peut pas décemment enterrer un millésime qui n’a même pas été assemblé ou goûté…(Lire ci-dessous)

http://www.vitabella.fr/guillaume-jourdan/other/stop-au-2013-bordeaux-bashing/