La vigne plonge ses racines dans un terroir particulier. Qu’il soit fait de graves, d’argile ou de calcaire, ce terroir donne un goût spécifique au vin. Une typicité qui se retrouve dans le verre.
Dans le Bordelais, plusieurs terroirs se font concurrence pour savoir lequel peut se prévaloir de l’antériorité de la culture de la vigne.
Les Graves de Bordeaux et les Pessac-Léognan remontent à plus de 2000 ans d’histoire, à l’époque romaine. Par la suite, au Moyen Age, Aliénor, duchesse d’Aquitaine, étant devenue reine d’Angleterre, les échanges entre Bordeaux et Londres s’intensifièrent et contribuèrent à la grande expansion des vins de Bordeaux.
Pour Vincent Cruège, directeur des relations extérieures des vignobles André Lurton: » c’est un terroir unique ! Ce sont des galets roulés amenés par la rivière il y a quelques dizaines de milliers d’années, on a la chance d’avoir grâce à ces cailloux d’excellents sols viticoles »
« Cette appellation est née à partir de 1904. Ils ont fait le syndicat des graves de Bordeaux à cette époque là et puis c’est tombé en désuétude », André Lurton, à 89 printemps, reste modeste mais c’est lui qui a relancé le processus qui s’est conclu par la création en 1987 de l’AOC Pessac-Léognan.
Une appellation reconnue dans le monde entier pour la qualité homogène de ses vins. Michel Rolland, célèbre oenologue qui conseille 250 châteaux et domaines de la planète, aime à citer: « Vous avez des châteaux comme Haut-Brion, la Mission Haut-Brion, Smith , Malartic-Lagravière, Latour-Martillac qui sont des icônes de l’appellation. Je pense que Pessac-Léognan méritait cette distinction car c’est un terroir assez typique. »
Le terroir de Pécharmant, non loin de Bergerac, était exploité dès le XIIème siècle. Le château de Tiregand aurait pour origine un fils naturel d’Henri III d’Angleterre et aurait été exploité dès le XIIIème siècle par Edward Tyrgan.
Le vignoble du château de Tiregand s’étend sur les coteaux de Pécharmant, des Galinoux à la Montalbanie.
Son faible rendement (autour de 42 hl/ hectare) laisse d’autant mieux s’exprimer la qualité du terroir de Pécharmant, composé de sable, de graviers et d’une grave ferrugineuse en sous-sol (à environ 2m), ce qui lui donne cette typicité comme le souligne François-Xavier de Saint-Exupéry son propriétaire.
« On a dans ce type de sol qui repose sur le calcaire qui est secondaire, une couche d’argile de lessivage, et au dessus le sable et la grave déposés dans lesquels vont se développer les racines » précise François-Xavier de Saint-Exupéry. Et d’ajouter: » Quand les racines de la vigne qu’on a planté il y a 12-15 ans touchent ce fond de sol, on a la vraie expression aromatique de Pécharmant ! »
Reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet suivi de l’analyse de Frédéric Lot, expert en vins.