12 Juil

Le festival des « Herbettes&Vinoglyphes » au château Carbonnieux ou « la haute couture végétale » par François Maurisse

C’est une exposition à vous couper le souffle à voir au château Carbonnieux tout l’été. Une ode à Dame Nature à travers de petits personnages créés par François Maurisse. Des oeuvres de toute beauté à base de fleurs, de tiges et de bois de vigne que lui offre la forêt, la nature et le vignoble. S’y joint son inspiration démesurée digne d’un défilé de haute couture française.

François Maurisse, « l’exflorateur », avec Christine et Philibert Parrin © Jean-Pierre Stahl

« Je suis un exflorateur, j’ai d’ailleurs déposé un brevet. J’ai réalisé là plus de 70 herbettes et 40 vinoglyphes. »

« Je suis venu il y a 2 ans à Carbonnieux car je savais qu’ils étaient amateurs d’art et responsable d’équilibre entre l’homme et la nature. Je suis venu dans leurs vignes, et j’y ai trouvé des bleuets, cela a donné la Demoiselle de Carbonnieux… »

François Maurisse a un parcours long comme le bras, une gouaille et une joie de vivre communicantes. Pour bien comprendre son cheminement, il commence bien sûr par le commencement « je suis né à Lourdes », évidemment ça prête à sourire mais quand on admire ses oeuvres, on se dit qu’il en va du miracle car il saisit l’instant le plus remarquable dans ce qu’offre la nature au quotidien, mais avec ce lien miraculeux, ce don du ciel, qui fait qu‘il donne vie à des demoiselles, réalisées à partir de fleurs et de tiges, ce sont ses herbettes.

« A 8 ans, mon papa m’a emmené dans des lacs de montage pêcher à la mouche », c’est ainsi qu’a commencé son initiation qui l’a sans doute marqué à vie. Même s’il s’est orienté vers le métier d’ingénieur du son, a créé le studio Carat et a travaillé avec des groupes bien connu comme Noir Désir ou Tribal Jam, il a toujours été passionné par l’image, un vrai « fana de la technique artistique ».

« A un moment donné, j’ai eu envie de partir en Afrique, j’y suis resté, 10 ans en vacances, j’ai fait chercheur d’or et collectionneur de coléoptères et de papillons. J’ai senti que j’étais que mes origines c’était là-bas, à travers la nature et surtout la lumière ». Parti vivre des expériences avec des gens exceptionnels, qui ont la base pour survivre, cela a marqué François.

Après les événements de Côte d’Ivoire, de retour à Bordeaux, il collabore avec TV7 pour les un 52′ mensuel « les yeux de l’aventure ».

« Mais il y a 7 ans, je plaque tout, il y a encore quelque chose au fond de moi qui ne s’est pas exprimé. Je pars alors en bivouac avec table, chaise et matériel de chirurgie ». « Et je laisse mon instrument être guidé par la nature. Tout débute ainsi avec une paire de ciseaux, de la colle et d’éléments végétaux ». Et c’est ainsi qu’il donne la vie à toutes ces dons de la nature » :

Ca c’est une robe, ça c’est un bras, ça ça va être un chapeau, je suis à l’écoute de ce qu’on veut bien me dire, je suis comme un messager », François Maurisse.

« Je colle alors ces éléments avec de la résine de pin, et crée un elfe de matière végétale de 25 à 30 centimètres de haut, que j’épingle sur un fond blanc ». François alors en fait une photo car malheureusement son oeuvre est éphémère, ensuite il la reproduit sur une toile pour en faire un véritable tableau. Un chef d’oeuvre de la nature avec la main de l’homme.

Pour Christine Perrin, du château Carbonnieux : « c’est de la haute couture végétale, il devrait vraiment être contacté par des couturiers. » Et  Christine Perrin de raconter « mon grand-père adorait les fleurs de la passion, quand on était enfant il avait planté une treille avec cette plante, sans le savoir François Maurisse a fin un clin d’oeil à mon grand-père. »

11 Juil

L’euphorie des châteaux derrière l’équipe de France

Voici un florilège de réactions sur les réseaux sociaux de quelques  châteaux de Bordeaux ou d’appellations durant le match France-Belgique et au terme de la qualification 1 à 0 de la France en finale de la Coupe du Monde dimanche prochain. Et si c’étaient eux qui avaient porté chance aux Bleus ?

Le plus dur ce soir ça va être de choisir…
#reignyx #france #belgique #vinoubiere #foot #coupedumonde © Nicolas Lesaint château de Reignac

#reignyx #foot #france #belgique #brel © Nicolas Lesaint château de Reignac

10 Juil

Au coeur de la Citadelle de Blaye, le Clos de l’Echauguette devient bio

Connaissez-vous le Clos de l’Echauguette ? C’est un micro-vignoble unique au coeur de la Citadelle de Blaye, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le voici désormais estampillé de la mention « Vin Biologique ».

C’est un micro-vignoble de 15 ares, planté à 100% merlot, qui a la particularité d’être au coeur de la Citadelle de Blaye, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce petit vignoble, propriété du Syndicat Viticole de Blaye, se veut être un vignoble exemplaire dans l’optique de « promouvoir une viticulture responsable ».  Ainsi cette parcelle est devenue le terrain d’expérimentations biologiques : jachère fleurie, hôtel à insectes, nichoirs à abeilles, poulailler, rosiers… « Autant de moyens de prévenir naturellement les nuisibles et maladies, et de préserver la biodiversité ».

UN VIGNOBLE A VOCATION PEDAGOGIQUE

Ce vignoble à vocation expérimentale et pédagogique est également inscrit au programme de la Gironde Verte du CIVB; la Gironde verte vise à faire découvrir la vigne et à sensibiliser les jeunes à l’environnement viticole girondin.

OUVERT AU PUBLIC DURANT L’ETE

En voilà une bonne idée se sortie : durant tout l’été, le Clos de l’Echauguette ouvre ses portes au public afin de présenter la démarche expérimentale mise en place dans ce lieu d’exception. Au programme : visite et dégustation
commentées les mercredis après-midis, et dans le cadre d’une balade en petit train dans le vignoble les jeudis après-midis. Une croisière œnologique Blaye-Bourg au départ de Bordeaux le vendredi inclut également la visite du micro-vignoble.

Grâce à cette offre œnotouristique estivale, nous voulons faire connaître davantage ce lieu chargé d’histoire et le savoir faire associé » confie Mickaël Rouyer, directeur de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux.

UNE SOIREE UNIQUE AU CLOS DE L’ECHAUGUETTE

Le millésime 2016, premier élaboré en bio, sera dégusté en avant-première lors de la Soirée du Clos de l’Echauguette, mercredi 1er août. 737 bouteilles (une par pied de vigne) ont été élaborées dans le plus grand respect de l’environnement et seront bientôt en vente à la Maison du Vin de Blaye.

09 Juil

Retour sur la Fête de la Fleur 2018

C’était le 15 juin dernier, en plein Bordeaux Fête le Vin, la traditionnelle Fête de la Fleur organisée par la Commanderie du Bontemps. Plus de 1000 personnes étaient invitées à ce grand rendez-vous  du monde du vin.C’est une tradition instaurée depuis 1949 par la Commanderie du Bontemps. Chaque année est célébrée la Fête de la Fleur. Une fête qui marque la floraison de la vigne.

La Fête de la Fleur s’est installée au fil des ans comme le rendez-vous incontournable des amateurs de vin du monde entier. Cette année, elle prenait place comme par le passé au Jardin Public ; d’autres années, elle s’était tenue place des Quinconces et lors des années impaires où Vinexpo est organisé à Bordeaux, elle a lieu dans de célèbres châteaux du Médoc (comme Montrose ou Lascombes), des Graves (Malartic-Lagravière), de Sauternes ou Barsac.

La soirée de gala a débuté, comme il se doit, par la fameuse cérémonie
des intronisations. Pour cette Fête de la Fleur 2018, 31 nouveaux commandeurs ont en effet été intronisés par le Grand Maître de la Commanderie du Bontemps Emmanuel Cruse, dont l’Ambassadeur des Etats-Unis en France, son excellence Mme Jamie McCourt.

Le chef Julien Lefebvre, Chef étoilé au restaurant du Château Cordeillan-Bages à Pauillac, qui a réalisé ce dîner d’exception avec Mr Cazes et Emmanuel Cruse – Commanderie du Bontemps © Phil-Labeguerie

Tout le monde du vin, propriétaires, négociants, distributeurs, journalistes, ainsi que quelques personnalités du cinéma, de la musique, ou des chefs étoilés étaient de la Fête (excepté votre serviteur qui couvrait le fameux concert magistral de l’ONBA à Darwin avec Paul Daniel), à noter la présence parmi les invités Adriana Karembeu.

08 Juil

Malgré le gel en 2017, la tonnellerie en France enregistre une légère hausse portée par les exportations

Une activité en légère hausse en 2017 selon la Fédération des Tonneliers de France avec 615 385 unités produites par les entreprises adhérentes (+2,2%) et un chiffre d’affaires de 429 millions d’euros (+4,6%). La progression engagée en 2015 se poursuit à un rythme modéré. En France, les volumes sont en baisse, dus au gel de 2017.

La tonnellerie Sylvain à Saint-Denis-de-Pile en Gironde © JPS

Le gel qui a frappé la majorité des vignobles français au printemps 2017 a d’ores et déjà impacté le marché domestique du tonneau, mais c’est sur les résultats de 2018 que les répercussions se feront le plus cruellement sentir », Jean-Luc Sylvain, Président de la Fédération.

Si la Bourgogne a été épargnée et fait une très belle saison, le sud-ouest a quant à lui beaucoup souffert et les tonnelleries de la région ont compensé le
manque d’activité en proposant des formations à leurs salariés, avec le soutien des OPCA et de la Région Nouvelle-Aquitaine notamment. »

Ce fléchissement en France est néanmoins compensé par l’export qui représente, en 2017, près de 68% des volumes produits et plus de 70% du chiffre d’affaires. Avec une augmentation de 6,4% en volume et 7,1% en valeur, les tonneliers français sont toujours aussi performants à l’international.

Aux États-Unis, qui restent le premier marché après la France, on constate une augmentation de 5,4% en volume et 9,3% en valeur. Suivent l’Espagne avec une hausse de 8,4% en volume et 3,3% en valeur, et l’Australie, où un beau millésime explique une hausse importante (+13,5% en volume et + 17,7% en valeur).

Également frappée par les intempéries, l’Italie repasse du troisième au cinquième rang, avec une chute de 12,7% en volume et 10,2% en valeur.
La demande croissante de grands contenants observée sur les deux exercices précédents se confirme avec une progression de 9,5% en 2017.

Réunis en assemblée générale le 15 juin dernier, les Tonneliers de France ont réélu leur président Jean-Luc Sylvain à l’unanimité pour un quatrième mandat. Ils ont également voté la création d’une nouvelle commission dédiée à la formation pour se donner les moyens de pérenniser un savoir-faire unique et reconnu à travers le monde.

Avec Tonneliers de France

06 Juil

2e Confluent d’Arts : Goran Bregovic transcende 2000 festivaliers au château de la Rivière

Lancé l’an dernier, le festival Confluent d’Arts a trouvé son public au château de la Rivière. Après Youri Buenaventura l’an passé c’est au tour de Goran Bregovic survolté de faire danser plus de 2000 festivaliers sur sa musique slave et son orchestre de cuivre « des mariages et des enterrements ».

Dominique Beyly, Goran Bregovic, Xavier Buffo et Gilles Troulet, les organisateurs de Confluent d’Arts © Jean-Pierre Stahl

« Ce festival est  né, il y a maintenant un an, d’une envie commune de partager la culture, le vin et un lieu magique ici au château de la Rivière », commente d’emblée Xavier Buffo, le directeur général du château de la Rivière.

Emmanuelle Roques et Claire Dufau de Bordeaux pour ce festival magique au château de la Rivière © JPS

« C’est la volonté partagée de faire un festival pluri-disciplinaire : de la musique, du cinéma, des dégustations, du théâtre de rue et des expositions, c’est mêler les arts au sein d’une propriété viticole. »

La team de bénévoles sans qui le festival n’existerait pas © JPS

Pour cette première journée du festival, Mexique et Balkans étaient à l’honneur dans les jardins du magistral château de la Rivière, sur les hauteurs du fronsadais.

L’artiste sculpteur et plasticien verrier Luc de Muelenaere avec ses personnages fantasmagoriques

« Incroyable,, c’est vraiment l’endroit idéal pour écouter de la musique, avec des amis », témoigne Emmanuelle Roques de Bordeaux.

Apostol Cumbia en 1ère partie © JPS

Apostol Cumbia, un groupe franco-mexicain transmettait dès 19h30 la chaleur de l’Amérique Latine.

Pour Dominique Beyly, co-organisateur et maire de La Rivière, qui fut à l’origine de Fest’Arts, il y a 25 ans à Libourne : « C’est un pari, c’est un challenge, en même temps il n’y avait rien sur le fronsadais. Il était important de créer cet événement sous une forme de multiples expressions artistiques. »

Ce festival est né l’année dernière, a trouvé son public, et c’est un plébiscite dès la première soirée. »  Dominique Beyly, co-organisateur et maire de la Rivière.

Les musiciens de Goran Bregovic ont joué en fendant la foule compacte © JPS

Mais la tête d’affiche tant attendue, c’est Goran Bregovic le célèbre compositeur originaire de Sarajevo, qui s’est illustré par de nombreuses musiques de film comme celle d’Underground dans les années 90, une carrière boosté par Emir Kusturica qui en a fait son compositeur fétiche. 

Goran Bregovic, avant d’entrer sur scène © Jean-Pierre Stahl

Je viens d’une famille qui depuis toujours avait une petite vigne ; mon père produisait 1000 litres de vin par an mais le buvait tout seul ! (s’amuse-t-il), alors j’adore venir dans les vignes ! Goran Bregovic

S’il n’a pas trop « la chance de jouer dans des endroits comme celui-là » qu’il trouve « formidable », le chanteur-compositeur slave continue « je viens d’une tradition où la musique était toujours faite pour alcool… (bon, la loi nous oblige à dire à ce moment là : attention l’abus d’alcool est dangereux pour la santé…mais l’abus de Goran et de sa musique hier rendait les gens heureux). « Nous on n’avait pas la musique classique, à l’époque de Monte Verdi et des premiers opéras, nous on avait juste un instrument avec une corde ! »

« Moi j’aime bien l’idée que je vais laisser un peu dans cette tradition de la musique, quand j’imagine le destin de ma musique les femmes sont sur les tables dansant, les musiciens ils ont un bon bakchich, c’est de la joie avec cette musique ».

Goran Bregovic une atmosphère slave unique © JPS

Quant à savoir si aujourd’hui cette terre des Balkans est apaisée ? « C’est un endroit difficile, pendant 5 siècles, on était l’unique frontière directe entre catholiques, orthodoxes et musulmans, alors c’est pour cela qu’on a une histoire difficile, mais aujourd’hui on est dans un moment d’optimisme, j’ai l’impression. Tout le monde croit qu même en Europe il y a un plan pour nous. »

Deux heures d’un concert ébouriffant et entraînant avec ces 2 voix féminines bulgares et ces 6 cuivres rutilants. « Ca envoie toujours autant de steack ! Je l’avais déjà vu à Arles, il y a 15 ans, et il dégage beaucoup d’énergie », témoigne Thomas de Libourne. Une énergie communicative pour les 2000 festivaliers qui promettent de revenir.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot et Sarah Paulin, mixage Isabelle Rougeot :

Pyrénées-Orientales: l’expulsion de vignerons japonais annulée, en attendant le réexamen de leur dossier

L’expulsion d’un couple de vignerons japonais, installé à Banyuls-sur-mer (Pyrénées-Orientales) et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été annulée, a-t-on appris auprès de leur avocat.

Les 2 vignerons japonais invités de l’émission « 9h50 le matin » sur France 3 Occitanie © Isabelle Petit-Felix, France 3 Occitanie

« L’expulsion a été annulée, on a reçu un récépissé de demande de documents qui leur donne le droit de rester pendant trois mois », a indiqué à l’AFP Me Jean Codognès,

de retour d’un rendez-vous à la préfecture des Pyrénées-Orientales avec ses clients.
Le préfet des Pyrénées-Orientales a indiqué jeudi, dans un communiqué, qu’il a décidé « de réexaminer la situation administrative de M. et Mme Shoji » en leur demandant de communiquer de nouveaux « éléments techniques et financiers » sur leur exploitation.
Rie Shoji, 42 ans, et Hirofumi Shoji, 38 ans, sont arrivés en France en 2011 et s’étaient installés  à Banyuls-sur-mer en 2016, où ils avaient acheté 3,5 hectares
de vignes. Mais en avril, ils avaient été invités à quitter la France, la préfecture estimant que leurs ressources étaient insuffisantes pour obtenir un titre de séjour.
« Le texte régissant le droit de séjour des étrangers en France n’est pas adapté aux exploitants agricoles », affirme Me Codognès. Il a expliqué que pour la préfecture, leur activité de vignerons n’avait pas été jugée viable, car le couple gagnait moins « 2.000 euros par mois ».
« Ils ont vécu cet épisode comme une grosse blessure », a poursuivi Me Codognès. Il a ajouté qu’ils s’étaient méticuleusement préparés « au métier de vigneron en allant se former dans des domaines prestigieux », notamment dans le Bordelais ou en Bourgogne. Me Codognès a estimé que la discussion avec le directeur des services de la préfecture, jeudi après-midi, avait été « extrêmement courtoise » : « Il a demandé à mes clients, pourquoi vous aimez le vin et la culture française? Parce que j’ai travaillé chez Alain Ducasse à Tokyo, a répondu  M. Shoji », a relaté l’avocat. Celui-ci espère une issue favorable à la demande de titres de séjour.
Une pétition de soutien aux vignerons japonais, menacés par cette explulsion, avait été mise en ligne sur internet, ces derniers jours, et avait recueilli de nombreux soutiens : plus de 53000 à ce jour.
Avec AFP

Regardez Alain Castex qui vante les mérites du vin de ces 2 vignerons japonais de Banyuls

Alain Castex, grande figure de la viticulture catalane, interviewé dans l’émission de France 3 Occitanie « 9h50 le matin », vante les mérites du vin de 2 vignerons japonais installés à Banyuls.  – France 3 Occitanie

04 Juil

La grêle a de nouveau impacté quelques vignobles en Nouvelle-Aquitaine

C’est comme si elle nous manquait. Mais pas du tout. Elle commence même à sérieusement lasser et désespérer quelques vignerons. Après l’épisode fin mai, là ça commence à faire… D’énormes grêlons de 5 à 7 cm ont touché la Charente, mais aussi d’autres plus petits dans le Bordelais du côté de Castillon.

La grêle a impacté les grains de raisins déjà bien formés à Castillon © Karl Todeschini

Parmi les Amis de Côté Châteaux, Yann Todeschini a alerté en ce début de soirée sur les dégâts relevés en Castillon Côtes de Bordeaux,: « si Mangot a été épargné (en St Emilion Grand Cru à Saint-Etienne-de-Lisse), on a été touché au château La Brande, à Belvès et à Sainte-Colombe. Pour le moment c’est difficile d’estimer, on verra demain. Peut-être 10 à 15 % d’impacts, une petite grêle vicieuse. Les grêlons n’étaient pas gros, peu d’impact visible sur le feuillage. C’est vraiment les baies qui sont fendues sur l’extérieur, sur la face ouest. Ca fait tout de même 4 à 5 événements climatiques en 10 millésimes. »

On comprend la colère de ces viticulteurs qui font du bon travail, du bon vin, qui investissent et qui à la fin se font rattrapper par Dame Nature.

Cette grêle s’est manifestée également à Saint-Sornin en Charente, avec par endroit des grêlons de 7 cm de diamètre ! (voir le reportage ci-dessous). Une grêle qui a fait de lourds dégâts matériels avec près de 300 interventions de pompiers (200 mobilisés ) à 18 heures. Près de 800 maisons auraient subi des dégâts selon la préfecture.

Mais il y a eu aussi quelques impacts dans les Corbières et l’Aude (notamment à Limoux). D’énormes grêlons sont aussi tombés aussi au Pays-Basque du côté de Bidache il y a 2 jours, et des épisodes de vents assez violents en Dordogne ont déraciné des arbres. Des événements répétitifs qui s’ils continuent à ce rythme vont finir par faire mettre un genou à terre à nos amis vignerons. Certains déjà fragilisés n’ont vraiment pas besoin de ce type de mauvaises nouvelles, car ils risqueraient à terme de ne pas s’en relever. Le constat des dégâts va se faire surtout dans les prochains jours, en observant les baies de raisins qui risquent de brunir, impactées par cette satanée grêle.

Regardez ce reportage impressionnant de mes confrères Jérôme Deboeuf et Cécile Landais
 

Alerte orange aux « orages soudains et violents » en Gironde

Météo France vient de placer le département de la Gironde en alerte de niveau orange pour le phénomène d’orages. Cette alerte est valable à partir de ce jour 14h00 jusqu’à demain 00h00.
En cours d’après-midi, une virulente dégradation orageuse débute sur les départements côtiers et s’étend rapidement vers l’est. Ces orages sont précédés d’un temps très chaud et lourd, les températures maximales étant souvent comprises entre 30 et 33°C dans l’intérieur des terres

Les orages seront très soudains et souvent violents, caractérisés par de fortes rafales atteignant souvent 80 à 100 km/h, localement 130 km/h, de fortes chutes de grêle 
et des précipitations intenses.
Ces orages sont susceptibles de provoquer localement des dégâts importants, notamment sur l’habitat léger et les installations provisoires. Des inondations de caves et points bas peuvent également se produire ainsi que des départs de feu en forêt suite à des impacts de foudre.
Le préfet appelle de nouveau chacun à la plus grande vigilance, en particulier les usagers de la route en adaptant leurs comportements lors de leurs déplacements. Il demande aux maires d’aviser les exploitants de campings, de chapiteaux et les organisateurs de manifestations en plein air afin qu’ils prennent toutes les mesures pour assurer la sécurité des personnes et des biens.
Avec préfecture de la Gironde.

03 Juil

Affaire d’épandage de Villeneuve en Gironde : il y aura bien un procès devant le tribunal correctionnel !

« La santé de nos enfants vaut bien un procès », ainsi se réjouit l’avocat de la Sepanso François Ruffié qui annonce la nouvelle à Côté Châteaux.2 châteaux de Gironde sont renvoyés en correctionnelle.

Daniel Delestre, le Président de la Sepanso © Jean-Pierre Stahl

« Le juge d’instruction avait rendu une ordonnance de non-lieu, on a fait appel et la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Bordeaux a ordonné le renvoi des 2 viticulteurs devant le Tribunal Correctionnel de Libourne », est fier de m’annoncer Me François Ruffié qui avec Daniel Delestre, le président de la Sepanso Gironde, n’ont jamais lâché prise…

Ce qu’ils souhaitaient c’est qu’il y ait un vrai débat, « qu’ils se défendent dans un débat public devant un tribunal, et même s’il y a relaxe à la fin, mais certainement pas en catimini », ajoute l’avocat de la Sepanso.

« La santé des enfants de Gironde vaut bien un procès », tant il est vrai que dans le rapport de la Draaf les faits étaient accablants. 23 enfants ainsi que leur institutrice avaient été prise de maux de tête, d’irritations aux yeux et à la gorge, nécessitant l’arrivée de secours importants. 2 châteaux traitaient leurs vignes à proximité de l’école de Villeneuve depuis le matin de ce 5 mai 2014 et jusqu’en début d’après-midi. Cet épisode avait suscité de nombreuses réactions sur le plan local comme national et notamment de la ministre Ségolène Royal à l’Assemblée Nationale.

« Selon une expertise de Météo France, ce jour-là 9 stations de Gironde attestaient d’un vent au delà de force 3 » (vitesse à partir de laquelle, on ne peut plus traiter). « Certes, on ne peut pas mettre un anémomètre au dessus de chaque viticulteur, mais en Gironde on a un climat océanique avec des vents dominants, ce qui donne le même phénomène partout en Gironde, et on n’a pas de micro-climat à Villeneuve… » continue François Ruffié.

« A travers ce procès, on souhaite que les pratiques changent, car tous les jours il y a des gens qui filment le travail d’épandage, en plein vent, donc ça continue… » termine Me Ruffié.

Pour Générations Futures également partie civile :

« Notre association se félicite de cette nouvelle et attend de ce procès qu’il puisse éclairer les dangers auxquels se trouvent confronter les populations lorsqu’elles vivent au milieux de zones traitées aux pesticides, dont certains présentes de réels dangers pour la santé. » déclare Nadine Lauverjat, en charge de la campagne des « victimes des pesticides » chez Générations Futures.

« Alors que le parlement français refuse toujours d’inscrire dans la loi Agriculture et alimentation toute possibilité de protéger la santé des enfants et de leurs familles, nous comptons sur la justice pour qu’elle pallie ce manque de courage flagrant qui caractérise actuellement nos élus et notre Gouvernement sur ce sujet. » conclut-elle.

Nul doute que le débat sera intéressant à suivre dans les prochains mois. Les deux châteaux renvoyés sont 2 domaines de l’appellation Côtes de Bourg,
Château Escalette et Château Castel La Rose,