20 Août

Prochaines vendanges : à Bordeaux, comment gère-t-on la pénurie de main d’oeuvre ?

A quelques jours des premiers coups de sécateurs dans le bordelais, les vendangeurs s’arrachent d’ores et déjà. 700 offres sont à pourvoir auprès de Pôle Emploi mais aussi d’autres centaines auprès de prestataires de services viticoles et groupements d’entreprises.

     

Au château Smith Haut-Lafitte, les premiers coups de sécateurs sont attendus vendredi, voire lundi prochain. 40 vendangeurs sont nécessaires pour ramasser les sauvignons en blanc, ce sont pour l’essentiel des habitués, d’autres emplois pourraient être pourvus par ailleurs. Mais une chose est sûre, cela pourrait se gâter pour récolter les rouges car le château Smith Haut Lafitte aura besoin de 110 à 160 personnes.

Les vendanges des sauvignons blancs vont débuter d’ici une poignée de jours © JPS

 « Cette année, on sent que c’est un peu tendu, cela l’a été pour les effeuillages, pour les travaux d’été, donc on est un petit peu inquiet », explique Fabien Teitgen directeur technique du château Smith Haut-Lafitte. « Mais on va voir car c’est vrai que quelques fois on se crée un petit peu des angoisses, on a le sentiment toutefois depuis quelque temps que c’est de plus en plus compliqué de faire venir travailler des gens dans les vignes et l’été et pour les vendanges… »

Pour répondre à la demande, les châteaux de Pessac-Léognan se sont regroupés sous forme d’association et ont créé à 4-5 en 1996 Gironde Emploi Agricole. Aujourd’hui, ils sont 40 châteaux à avoir recours au GEA de Léognan ; actuellement, il fait face à quelques 500 offres d’emplois, pour l’heure seulement 150 sont pourvues, mais le GEA de Léognan va faire des annonces via les réseaux sociaux, Sud-Ouest ou des messages à la radio.

« On travaille dans l’urgence, on ne sait pas quand vont commencer les vendanges, donc on ne peut pas donner de date aux personnes, mais on sent bien qu’il y a une grosse baisse de l’ordre de 15% par rapport aux années précédentes », me précise Margaux de Conti, directrice du GEA de Léognan. « Avant on avait pal mal de travailleurs espagnols or l’économie là-bas a repris, on avait pas mal de personnes qui venaient en camions mais vu qu’il n’y a pas de structure pour accueillir leur camion alors ils vont ailleurs, il y a aussi un manque de valorisation pour les travailleurs au niveau de la pénibilité, donc aujourd’hui on propose un petit plus qui est une indemnité de panier repas ». L’autre problématique est bien sûr lié au transport car bon nombre de vendangeurs se déplacent en 2 roues.

A Pôle Emploi, ce sont 600 à 700 offres de vendangeurs, porteurs, tractoristes, et ouvriers de chais qui sont à pourvoir. Aussi pour mieux répondre, les agences vont s’adapter en ouvrant un bureau vendanges à Libourne et se délocaliser à Saint-Magne de Castillon et ternir des permanences dans 6 mairies (Lussac et Pineuil ont déjà répondu OK).

« Il y aura la possibilité pour les demandeurs d’emploi de venir consulter les offres ( au bureau spécial vendanges et à Castillon), de se positionner mais aussi de rencontrer des prestataires qui viendront à Pôle Emploi », confirme Odile Patry responsable entreprises à Pôle Emploi Libourne.

Toutefois les plus grosses difficultés vont se faire sentir à partir des 15-20 septembre pour les vendanges en rouge.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Corinne Berge :

Cette année les vendanges commencent plus tôt dans le Nord et l’Est, comme en Alsace à Ammerschwihr

C’était logique, il fallait s’y attendre car le printemps a été bien plus clément en Alsace qu’à Bordeaux où des pluies diluviennes se sont abattues très tardivement. Du coup, certains vignerons ont déjà dégainé leurs sécateurs, comme ici à Ammerschwihr. Cette année, les vendanges seront donc précoces pour l’Alsace, la Champagne et sans doute la Bourgogne.

Les premiers sauts ramassés à Ammerschwihr © Jérôme Gosset

Vendredi matin, les premiers coups de sécateurs se sont faits entendre dès 7 heures au domaine Sick-Dreyer, sur les hauteurs d’Ammerschwihr. Ce sont les premières parcelles de crémant qui sont récoltées. « Si ça continue, on va mettre une petite piscine au milieu des vignes et faire les vendanges en maillot de bain », plaisante un vendangeur.

En Alsace, seuls deux domaines ont obtenu une dérogation pour commencer si tôt. Pour les autres, l‘Association des Viticulteurs d’Alsace se réunit aujourd’hui à Colmar pour décider de lancer officiellement les vendanges.  

« Si ça continue, on va mettre une petite piscine au milieu des vignes et faire les vendanges en maillot de bain » © Jérôme Gosset

Si les vendanges sont aussi précoces, cela s’explique par de gros apports de pluie au printemps, mais pas le déluge comme en Gironde, le tout associé à de fortes chaleurs qui ont accéléré la maturation.  

Quant aux conditions de récolte, les 11 vendangeurs déployés sur ces parcelles de crémant à Ammerschwihr effectuent la récolte surtout le matin, démarrant à la fraîche à 7 heures et terminant ers 13 heures car il y fait très chaud et il faut pouvoir conserver la fraîcheur et l’acidité du raisin.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Alsace : 

14 Août

« On n’a pas tous les jours 20 ans… »

Bien qu’il n’y paraisse pas, Côté Châteaux n’a que 5 ans et même pas tout-à-fait. Merci en tous cas à tous mes amis pour avoir fêté un demi-siècle à l’auteur de Côté Châteaux. Mais il fait plus jeune en vrai.

Attention aux fake-news, si on vous dit que Côté Châteaux a 50 ans, c’est un fake, le blog n’a que 5 ans, et encore il les fêtera fin décembre. En revanche, son auteur lui vous saoule depuis plus longtemps, enfin là c’est plutôt « a joke ».

Merci à tous, à commencer par ma femme et mes enfants de me supporter depuis toutes ces années. Merci à la famille, aux amis, merci aux proches et aux plus éloignés, de France, de Navarre et de l’étranger, du monde du vin ou du monde des copains (du Japon à Los Angeles, du Brésil au Royaume-Uni) pour vos messages tous plus originaux les uns que les autres pour ce demi-siècle passé sans turbulence ou presque.

« On n’a pas tous les jours 20 ans, ça n’arrive qu’une fois seulement », mais avoir 20 ans dans la tête, c’est un peu plus souvent et heureusement.

C’est un peu comme le bon vin, il s’améliore pour peu que le fruit soit bon à la base car comme aime à le répéter Olivier Bernard, le Président de l’Union des Grands Crus, » les grands vins ce sont avant tout de grands fruits ». Après il a toujours pas mal de fraîcheur grâce à son acidité et son impertinence dans le propos ; avant de sentir le sapin, il  a aussi un joli boisé, bien fondu. En espérant que ces arômes de fruits rouges, de mûre, de framboise ou de fraise continuent de faire saliver votre palais et votre esprit, Côté Châteaux ce petit jeune dans le paysage journalistique du vin vous réserve quelques surprises pour la rentrée avec de nouveaux challenges pour ce deuxième demi-siècle déjà entamé.

On n’a pas tous les jours 20 ans, quoique…

06 Août

Les Vins de Saint-Emilion toujours sur le pont

Pas de vacances pour les Vins de Saint-Emilion. Quand ils jouent à domicile, ils vous accueillent à la Maison du Vin et dans les châteaux, quand c’est à l’extérieur, c’est que le Saint-Emilion Wine Trip sillonne les routes de France, mais en août il fait un break au marché nocturne des producteurs.

A LA MAISON DU VIN, UNE BOUTIQUE ET DES MODULES DE DEGUSTATIONS

Connaissez-vous la Maison du Vin de Saint-Émilion ? C’est LA boutique officielle des viticulteurs de Saint-Émilion. Un lieu dédié aux quatre appellations : Saint-Émilion – Saint-Émilion Grand Cru – Lussac Saint-Émilion – Puisseguin Saint-Émilion et à l’univers de la dégustation. Une équipe d’experts vous accompagne pour choisir un vin, un accessoire mais également pour animer des modules thématiques de dégustation

Chaque module de 40 minutes, animé par un sommelier formateur vous embarque pour une dégustation commentée de 3 vins dans un lieu propice aux échanges et à la découverte des nombreuses facettes des vins de Saint-Émilion.

Depuis peu, la Maison du Vin dispose d’une boutique en ligne où vous pourrez commander vos vins, réserver une dégustation où encore vous laisser guider par notre module personnalisé « Une Envie, Un Vin ».

LE SAINT-EMILION WINE TRIP AU MARCHE NOCTURNE DES PRODUCTEURS

Depuis le mois de mai, le truck du Saint-Émilion Wine Trip parcourt la France.

Au mois d’août c’est à Saint-Émilion qu’il marque un arrêt. Tous les mardis vous pourrez le retrouver au marché nocturne des producteurs de pays. Un marché festif et gourmand où se mêlent animations musicales, découverte des producteurs locaux et des produits du terroir.

Les vignerons vous proposent 16 vins à la dégustation, au verre ou à la bouteille ; et vous donnent toutes les clés d’une dégustation réussie ! Pour tout savoir sur les vins des appellations de Saint-Émilion – Saint-Émilion Grand Cru – Puisseguin Saint-Émilion – Lussac Saint-Émilion.

Les 7, 14 et 21 août de 19h à minuit. Pour tout savoir, c’est ici.

Avec Vins de Saint-Emilion.

03 Août

Château Cos d’Estournel : la fameuse porte de Zanzibar incendiée…

C’est un « acte odieux » et criminel. La porte principale du légendaire château Cos d’Estournel à Saint-Estèphe a été dégradée par un incendie. Un acte que condamne, avec la plus grande vigueur, le château qui va essayer de récupérer cette porte en ayant recours à des spécialistes.

La porte endommagée n’est plus visible à l’entrée du château de Cos d’Estournel © RD

La porte de Zanzibar du Château Cos d’Estournel était magistrale et cadrait totalement avec ce château du « Maharajah de Saint-Estèphe ». Ce gentleman haut en couleur avait fait édifier ce château à l’architecture particulière en référence au « retour des Indes », car l’histoire veut que les Anglais en Inde buvaient beaucoup de vins de Bordeaux et ce Monsieur eu l’idée de vendre des vins « retour des Indes », c’est à dire étant allé en barrique jusqu’à Bombay ou Calcutta avant de revenir en Europe. Il a terminé sa vie vie malheureusement sans connaître la gloire et le classement de 1855 qui a consacré Cos d’Estournel en 2nd cru classé, reconnu comme l’un des plus fameux de Saint-Estèphe.

Détail du travail sur la fameuse porte © Cos d’Estournel

Cette porte vieille de plusieurs siècles trônait remarquablement à l’entrée du château. Elle aurait appartenu au Sultan du Zanzibar. Qui a pu faire un acte inqualifiable dans la nuit de mardi à mercredi ? Cet oeuvre d’art a été incendiée en partie, « un acte de vandalisme, un acte odieux que l’on condamne » me confiait un responsable du château joint par téléphone cet après-midi. Bien sûr, une enquête de gendarmerie et judiciaire est en cours. « La porte va repartir entre les mains d’artisans de haute volée pour essayer de la reconstituer à l’identique ».

La fameuse porte de Zanzibar de nuit, éclairée © Cos d’Estournel

Que cet acte impardonnable n’empêche pas les amateurs et oenotouristes de se rendre à Cos d’Estournel, l’un des joyaux du Médoc avec son chai et son cuvier incroyables, réalisés en 2008 par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. A voir de toute urgence pour ceux qui ne le connaissent pas; étonnement garanti avec cette passerelle transparente au dessus des barriques et la bibliothèque de vieux millésimes gardée par des éléphants…

02 Août

Eric Micouleau : comme un air de reggae sun ska

Eric Micouleau a lancé à Bordeaux l’Ecrin du Vin. Un concept original de coffrets de vin en bois découpés au laser et qui se transforment en lampes… Il sera présent au reggae sun ska.

 Ingénieur de formation, Eric Micouleau a réussi à allier ses deux passions : son amour pour Bordeaux, sa région viticole et la création à la découpe laser CO2 de coffrets de vins avec finitions manuelles. Un concept original qu’il a appelé « l’Ecrin du Vin ». Un concept inédit où il a donné libre court à son talent artistique et de décorateur, en retraivaillant des coffrets bois de présentation des vins et spiritueux.

Avec une maîtrise parfaite de la découpe au laser, il réalise ainsi des façades en dentelle de bois d’une extrême finesse. Un travail extraordinaire qui suscite une émotion tant chez le particulier que pour une clientèle de professionnels. Il arrive aujourd’hui à produire des pièces en éditions limitées jusqu’à plusieurs centaines de pièces avec des coffrets pour bouteilles de vins, champagnes & spiritueux.

UN COFFRET TRANSFORME EN LUMINAIRE D’AMBIANCE

Quand on a une idée originale on peut pousser le bouchon à en avoir deux, tant qu’à faire. C’est ainsi que d’un écrin le coffret devient luminaire d’ambiance…en moins d’une minute, cet objet décoratif devient modulable grâce à un kit lampe DIY (Do It Yourself) : oici l’écrin devenu une lampe d’ambiance design

Le Toto de Jofo © L’écrin du Vin

DES ARTISTES ASSOCIES

Fabriqués avec une glissière ou un fermoir avec charnières, ces coffrets sont tous nommés par des caractères de personnes (Le Curieux, Le Diabolique, Le Survolté, Le Séducteur…). La version « lampe » est fournie avec un kit et un guide de montage. Ces véritables œuvres d’art ont inspiré des artistes auxquels Eric
Micouleau a proposé de collaborer pour la réalisation d’une collection unique et décalée dans le milieu du vin : « Collection L’Ecrin des Artistes ».

Sur les glissières de L’Écrin du vin, on pourra aisément retrouver l’univers artistique de Jofo (peintre, dessinateur), « La Flèche de Saint-Michel » par Andrea Ho Posani (architecte, designer, plasticienne), « Zatie’s Art » de Gilles Koné -Zatié- pour la création en série limitée du coffret vin-lampe Kanaga, « Le Conformiste » de Robin Diana (Designer) et « Le Damier » de Christine Berger (créatrice spécialisée en marqueterie de pailles).

Un coup de chapeau de Côté Châteaux à Eric Micouleau, et pourvu que ça rime !

L’Écrin du Vin 26 rue des frères Lumière 33560 Carbon-Blanc

01 Août

Traversée de l’Atlantique en tonneau : c’est l’idée originale de Jean-Jacques Savin pour rejoindre les Caraïbes

Il a l’âme d’un aventurier. Cet habitant d’Arès sur le Bassin d’Arcachon s’apprête à traverser l’Atlantique dans un gros tonneau avec un fond blindé et à l’intérieur deux amphores de 10 litres de vin… Un projet fou mais mûrement réfléchi aussi.

Le tonneau dans lequel Jean-Jacques Savin devrait prendre place pèse 200 kilos et fait 3 mètres sur 2 © sponsor Tonnellerie Boutes

Non il n’a pas bu toute la barrique ! Jean-Jacques Savin, 71 ans,  porte bien son nom car il va rendre hommage à la production locale de Bordeaux en effectuant une traversée insolite dans un gros tonneau. Certes il faut être un peu « dingo », je vous le dis tout net, ce n’est pas moi qui le ferait, prendre place dans une coquille de noix et se laisser bercer par des eaux déchaînées de l’Océan Atlantique… non merci.  Mais Jean-Jacques Savin est un « loup solitaire », qui n’a ni peur de l’isolement, et a à son actif déjà d’autres exploits, comme la traversée à la nage aller-retour du Bassin d’arès à Arcachon..

A l’origine de ce projet fou ? L’envie de vérifier les dires de l’aventurier Alain Bombard qui disait mettre trois mois pour atteindre les Caraïbes depuis les Canaris. Son embarcation, il l’a conçue lui-même mais il a demandé que le fond soit blindé,car il redoute les orques… et ainsi ces animaux marins viendront se casser les dents s’ils veulent croquer le tonneau.

Dans son tonneau, il ne sera pas seul, car Jean-Jacques Savin va transporter deux amphores de dix litres de vin. A titre expérimental et pour renouer avec l’acheminement par mer du vin, il va voir comment l’alcool vieillit en mer. Un laboratoire en psychologie va également suivre son comportement. 

Son exploit a attiré la tonnellerie Boutes qui trouve le projet génial : « c’est une aventure d’un passionné, j’ai très envie de fédérer nos clients, notre réseau autour de cette aventure. Et j’aimerais que les gens arrivent au bureau le matin, allument leur ordinateur et regardent où est-ce qu’il en est Jean-Jacques ! » Son départ est prévu en janvier 2019, il sera suivi par GPS en direct sur internet mais aussi par un laboratoire en psychologie qui va également suivre son comportement. 

Regardez le reportage de Sandrine Valéro et Pascal Lécuyer :

31 Juil

Millésime 2018 : boudiou, tout ce mildiou !

De mémoire de vigneron, cette attaque de mildiou en 2018 est l’une des plus importantes jamais connue dans le bordelais. Comme si la grêle, le gel et autres intempéries ne suffisaient pas, les vignerons se tirent les cheveux avec cette attaque, en attendant d’autres…et un stress hydrique annoncé qui va s’ajouter à cela. Analyse de la situation avec deux grands techniciens Nicolas Lesaint et Yann Todeschini, réactions de nombreux châteaux touchés.

Les résultats de l’attaque de mildiou se font ressentir sur les grappes © DR

« Pour moi, c’est du jamais vu ! Une telle pression de mildiou avec un démarrage aussi rapide », commente Nicolas Lesaint directeur technique au château de Reignac à Saint-Loubès. « Il y a eu en effet une pression continue du début à la fin du cycle », confirme Yann Todeschini propriétaire du château Mangot en Saint-Emilion Grand Cru et de la Brande à Castillon. « Tout le mois de mai, sur la fleur, on a enregistré des pluies de 30 à 50 mm toutes les semaines, surtout sur l’est du Libournais. Depuis janvier, 1000 millimètres sont tombés ! »

SUR LE FRONT DU MILDIOU

Toutefois ces deux propriétés ont réussi à contenir cette attaque : « actuellement, on a une attaque de mildiou mozaïque maintenant sur la feuille », poursuit Nicolas Lesaint. « Mais on s’en sort bien parce qu’on cherche à faire du 35 à 37 hectolitres à l’hectare, et en régulant, en faisant des vendanges vertes, on veut garder la main. On n’a pas fait d’ébourgeonnage en hiver, je préfère voir une plus grosse sortie de raisin comme ça si j’ai une grosse attaque de mildiou, je peux travailler en vendanges vertes pour garder des grappes de 1er rang.Je vais garder 8 à 10 grappes par pied. J’ai 1 à 2% de mildiou, il n’y paraîtra rien, mais j’ai beaucoup de collègues en conventionnel ou en bio qui ont pas mal de dégâts ».

Yann Todeschini et son frère Karl ont aussi surveillé leur vigne comme le lait sur le feu. « en bio avec des fréquences de traitement quasiment hebdomadaire, on a tenu la pression, avec des doses très faibles de cuivre, on reste à moins de 4 kilos par hectare. On a bien tenu la pression jusqu’à début juillet avec cette cadence, mais j’ai des voisins qui ont quasiment 80 % à 90% de pertes… » 

Mais la situation parfois a dérapé comme le confirme Yann Todeschini : « depuis 15 jours, 3 semaines, la situation dérape un peu, avec le mildiou, le rot brun…Après la grêle sur Castillon, en 10 jours on a perdu 30% sur Castillon. La grêle nous a bien mis la m… comme il faut ! A l’échelle de la région cela sera compliqué… »

Nicolas Lesaint complète : « j’ai le sentiment que ce sont les conventionnels qui ont eu d’abord des décrochages, et les bio ont démarré après, mais c’est aujourd’hui équilibré. Il y en a même qui ont du arrêté leur conversion en bio…Ca fait peur pour les années à venir, car on a eu 3 millésimes tendus. Bon maintenant ça a l’air de se stabiliser, là ça y est avec la véraison, on tient le bon bout. Mais La crainte que j’ai face à la période caniculaire qui arrive c’est que des grappes « sauvées » en apparence mais un peu touchées avec le mildiou installé dans les rafles claquent parce que ce mildiou dans les rafles va parasiter forcément les échanges de sèves et donc faire chuter cette résistance au stress hydrique… Il va y avoir de nouveau beaucoup de casse d’ici à mercredi prochain… »

Regardez le reportage de Sandrine Valéro, Jp Stahl et Jean-Pierre Magnaudet, montage Charles Rabréaud au château Franc-Baudron avec Charles Foray :

DES PROPRIETES PAS MAL TOUCHEES, D’AUTRES UN PEU MOINS

« C’est terrible, on préfèrerait qu’il grêle, au moins l’assurance marcherait… » Sophie Gimberteau-Foray du château Franc-Baudron en bio à Montagne est quelque peu désabusée et on la comprend… « L’an dernier, on a gelé à 90%, cette année on est touché par le mildiou à 70%. On est installé depuis 2 ans, c’est déprimant. » continue Sophie Guimbreteau-Foray. Et pourtant son mari a surveillé et traité comme il le fallait : « on en est à 14 traitements, c’est quand même énorme. »

Autre propriété bio, au château des Annereaux, Benjamin Hessel me confie : « on est bien attaqué, mais on s’en sort pas si mal avec 10 à 15 % touchés. On a encore traité ce week-end, alors qu’on appréhendait la pluie, mais finalement il n’a pas plu. On fait très attention. »

Chez les conventionnels, personne n’est épargné non plus. « Du jamais vu, pour nous qui sommes une propriété familiale depuis 4 générations », témoigne Pierre Caminade du château Caminade Haut-Guérin à Génissac. « On a connu entre 7 et 10 pics de mildiou et une forte pression de mildiou qui a continué malgré l’épisode de sécheresse, je pense qu’on est impacté à 50%.C’est en passe de se calmer depuis 2 jours. »

C’est aujourd’hui le sujet des viticulteurs qui n’ont pas été touchés par la grêle, avec une virulence pathogène comme on n’a jamais vu depuis 40 ans », Bernard Farges président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur

« Les premiers dégâts ont été visibles vers le 15-20 juin et plus récemment vers le 15 juillet, et la semaine dernière avec une déclaration de foyers sur grappes, » poursuit Bernard farges. « La protection du vignoble n’est pas qu’une vue de l’esprit, ce n’est pas que superficiel, il faut le protéger », complète le président des Bordeaux et Bordeaux Sup. qui précise aussi que d’autres vignobles en France ont été impactés par le mildiou notamment en Languedoc-Roussillon.

Regardez l’interview de Christophe Chateau directeur de communication du CIVB par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

UN IMPACT SUR LA RECOLTE

Christophe Chateau du CIVB me confie : « on a jamais connu une attaque de mildiou pareille et qui touche d’autres vignobles en France ». « Il y aura un impact sur la récolte, alors qu’on avait une belle sortie au-delà des rendements. Le mildiou touche l’ensemble du département et très variable d’une propriété à l’autre. La grêle a touché 8 % du vignoble de Bordeaux, le mildiou 10 à 15% mais c’est variable sur chaque propriété. »

Je suis persuadé que l’impact du mildiou sera plus important que l’impact de la grêle », Hervé Grandeau Président de la Fédération des Grand Vins.

Le Président de la Fédération des Grands Vins, Hervé Grandeau, me confie ce matin : « Il y a des gens qui ont tout perdu, des gens qui ont perdu 80% et des gens touchés à 50%. En tout cas, il y a peu de monde qui n’a pas été touché par le mildiou. On avait certes une belle sortie, moi-même de l’ordre de 70 hectolitres mais je pense avoir une perte qui va se situer entre 15 et 20 hectolitres à l’hectare. Aujourd’hui, je suis sûr d’avoir perdu des centaines d’hectolitres de production. On ne sera pas sur une année abondante, je pense.Le temps et la véraison font que cela va stopper…Mais à voir. Le mildiou s’attaque et dessèche parfois à 3-4 grains sur la grappe, après il ne faudrait pas que toute la grappe soit atteinte… »

Quelle année encore ce 2018 ! Nos amis vignerons n’ont pas ménagé leur peine mais le millésime, comme on dit souvent, n’est pas encore rentré dans les chais !

30 Juil

Le vin qui a la couleur du ciel ou de la mer : mais non, tu n’as pas la berlue, c’est bien le vin bleu !

« Vindigo », c’est son nom. Un vin bleu espagnol commercialisé par une société de Sète. Sa couleur inédite est obtenue à base d’un procédé naturel de macération dans les extraits de peaux de raisin.

Photo et reportage de  © France Bleu Hérault – Sébastien Garnier – Capture d’écran du site internet

Qui sait c’est peut-être une révolution, en tout cas cela va en choquer plus d’un, à commencer par les puristes. L’initiative sur le sol français revient au Sètois René Le Bail, ancien jouteur, créateur de pavois. Il a décidé de commercialiser avec ses associés ce vin naturel, 100% Chardonnay, fabriqué par des oenologues dans le sud de l’Espagne.  

« Cela nous a interpellé parce qu’on pensait qu’il y avait du curaçao mais non, dans le Vindigo, il n’y a aucun produit, aucun sucre ajouté, c’est du 100% naturel, c’est du chardonnay », explique René Le Bail à mes confrères de France Bleu.  » Ils le passent dans la pulpe de raisins rouges et quand on regarde la pulpe de raisins rouges au fond il y a un bleu dedans, cela s’appelle l’anthocyane, ils le filtrent dans cette peau et il en sort ce vin bleu… »

« C’est un vin très fruité au goût de cerise, de mûre et de fruit de la passion, nous on veut en faire un vin d’apéro et de cocktail. Un vin pas trop puissant (11 degrés), qui devrait plaire aux femmes et à tous ceux qui trouvent cette démarche originale. La petite entreprise a commandé 35.000 bouteilles vendues à partir de 12 euros.

Du coup, il va peut-être falloir revoir nos standards de la chanson française : « plus bleu que le bleu des tes yeux », pourra peut-être se transformer en « plus bleu que le bleu de ton vin… » ou bien « Ah !  Le petit vin blanc… » en « ah ! Le petit vin bleu…qu’on boit sous les tonnelles » !

40e Fête des Vins de Gaillac du 3 au 5 août…

Tradition du vignoble du Sud-Ouest, les étés dans la région sont placés sous le signe de la fête.  Gaillac ne déroge pas à la règle et organise du 3 au 5 août 2018 la 40e édition de sa « Fête des Vins ».  40 ans que vignerons et autres artisans du goût tarnais se réunissent pour faire vivre le vignoble gaillacois et représenter la diversité de ses vins.

Fête du vin à Gaillac © communes.com

LE VILLAGE VIGNERON 

Au Parc de Foucaud, sur les berges du Tarn et en contrebas de l’abbaye de Saint-Michel, seront proposées de nombreuses animations autour des vins de l’appellation Gaillac.  Durant 3 jours, plus de 40 exposants mettront à l’honneur les vins de Gaillac. Moment festif avec la bulle gaillacoise en Méthode Ancestrale, envie de fraîcheur avec les blancs secs et les rosés, ou accords gourmets avec les rouges et les blancs doux… la 40fête des Vins de Gaillac fera la lumière sur ce vignoble millénaire à la diversité sans pareil dans le Sud-Ouest.

La Maison des Vins de Gaillac organisera également samedi 4 et dimanche 5 août cinq « Ateliers Dégustation », pour découvrir ou approfondir ses connaissances sur le vignoble.

(25 places par sessions – Réservation auprès de la Maison des Vins de Gaillac – 05 63 57 15 40)

LE TARN, UNE REGION RICHE EN SAVEURS

Pays enchanteur, le Tarn est un bastion de sites historiques culturels et Gaillac constitue un triangle touristique majeur avec Albi et de Cordes sur Ciel. L’Office du Tourisme de la ville de Gaillac et l’association oenotourisme du vignoble Gaillacois inviteront les visiteurs à la découverte du Vignoble de Gaillac à travers différents parcours thématiques.

Pour allier dégustation et gastronomie, les visiteurs auront l’occasion de se rendre au Village Gourmand, un espace haut en couleurs, où la gourmandise est de mise et l’offre de restauration fait écho à celle des vins de la région.

Le week-end sera également rythmé par des animations musicales de groupes tarnais. Sweet Fifties et la FrenchTeuf feront bouger la place de la Libération gaillacoise vendredi 3 août, tandis que Miss Vero, Flower Project, Amnezic et Kash se produiront au Parc de Foucard samedi 4 et dimanche 5 août.

Un grand feu d’artifice clôturera la 40édition de la Fête des Vins de Gaillac dimanche 5 août.

Avec vins de Gaillac.

INFORMATIONS PRATIQUES

Lieu : Parc de Foucaud – Gaillac

Horaires : 
Vendredi 3 Août : de 14h à 20h
Samedi 4 et Dimanche 5 août : de 10h à 1h

Tarifs :
Vendredi 3 Août : entrée libre
Entrée Journée : 5€
Pass Weekend : 8€