08 Mai

Cognac : le vignoble a aussi été touché par le gel à hauteur de 15% soit sur 12000 hectares

Le vignoble de Cognac a aussi subi des gelées importantes les 5 et 6 mai au matin. 12000 hectares ont été concernés selon le BNIC, l’UGVC et les chambres d’agriculture de la Charente et de la Charente Maritime.

Photo d’illustration du gel dans la vigne

Tout comme Bordeaux, le vignoble charentais a été impacté par le gel ce week-end, de manière « hétérogène » souligne le Bureau National Interprofessionnel du Cognac. L’épisode de gel s’est déroulé alors que la vigne était déjà pas mal avancé d’où les dégâts qui vont se faire davantage ressentir. Environ 15% du vignoble a été touché à des degrés divers.

Le BNIC précise enfin que cet épisode de gel a concerné une centaine de communes dont les plus touchées ont été : la plaine de Gensac-la-Pallue, la Couronne, Roullet-Saint-Estèphe, secteur de Moulidars, Echallat, vallée du Né, Barbezieux-Saint-Hilaire, Baignes, Jonzac, les fonds de Pérignac, le bas de Saint-Preuil, Boutteville, Mainxe…

Des mesures d’aides et d’accompagnement seront bientôt mises en oeuvre et communiquées assure le BNIC.

07 Mai

Gel dans le vignoble de Bordeaux : un peu plus violent que prévu…

Après ces deux nuits de gel dimanche et lundi matin, Bordeaux recense ses dégâts et panse ses plaies. Selon le CIVB, 5 à 10% du vignoble a été gelé, mais certaines appellations ont subi un plus lourd préjudice dépassant les 15%. Certains vignerons déjà affaiblis par le gel de 2017 et la grêle de 2018 ont été impactés de nouveau…

Résultat du gel dans l’Entre-deux-Mers © Sophie Aribaud

« Le gel a touché entre 5 et 10 % du vignoble, mais on aura une idée plus précise jeudi matin avec les retours de la chambre d’agriculture de la Gironde », me confie en cette fin d’après-midi Christophe Château directeur communication du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux. « Globalement, il n’y aura pas un impact très important sur la récolte finale à Bordeaux, mais quand on regarde de plus près, c’est vrai que certaines propriétés ont perdu plus de 50%, celles que l’on dit gélives ou situées dans des bas-fonds. »

GRAVES : ENTRE -2 ET -3° DANS LES ZONES LES PLUS FROIDES

Dans les Graves, Mayeul L’Huillier le directeur commente : « on a été touché comme tout le monde…les 2 nuits, les températures étaient très froides et quasi identiques : entre -2 et -3° dans les zones les plus froides. »

Les zones impactées à plus de 50% sont sur les secteur de Landiras, Budos, Illats et Pujols » Mayeul L’Huillier directeur du syndicat des Graves.

Et de poursuivre : « sur les secteurs de La Brède et de Saint-Morillon, la vigne a été touchée par le gel à hauteur de 20%, et plus au sud de l’appellation 5%. Au total, on dénombre 350 hectares touchés, soit 10% des Graves, c’est moins que 2017 mais pire que 2016. »

A SAINT-EMILION, 15% DU VIGNOBLE TOUCHE

A Saint-Emilion, Jean-François Galhaud a revu sa première appréciation de dimanche en début d’après-midi :

Le gel a été plus important, on a 15% du vignoble touché, il y a des endroits où ça a bien tapé. Cela a détruit la repousse où il y avait eu le gel du 13 avril, là c’est fichu à 100%, il n’y aura rien », Jean-François Galhaud président du Conseil des Vins de Siant-Emilion.

« Le plateau de Puisseguin, les bas-fonds sont bien touchés, on a des endroits où il faisait 2° et un kilomètre plus loin on avait du -1 à -2° », et de reconnaître l’avoir échappé belle globalement, en étant passé tout près du même désastre que 2017 où 70% du vignoble de Saint-Emilion avait été gelé :

Ca a été très très limite par endroit à 1 ou 2°près, en tout cas, ça a été un peu plus violent qu’on ne pouvait le penser… » Jean-François Galhaud

Le gel dans le Sauternais aussi en bas de Bommes © Daniel Detrieux

DANS LE BLAYAIS, 1000 HECTARES GELES

« Ce soir on a une réunion avec Michel Rouyer et moi-même », me précise Franck Jullion, président des Blaye Côtes de Bordeaux. Et de confirmer ce qu’il m’avait confié dès dimanche:  » on est à 1000 hectares touchés entre 50 et 100%, 1000 hectares sur les 6000″, soit 17% de de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux.

C’est compliqué pour certaines propriétés, ceux qui ont gelé en 2017, grêlé en 2018 et qui ont à nouveau gelé… », Franck Jullion président du syndicat de Blaye Côtes de Bordeaux.

Franck Jullion a été touché par plusieurs confrères vignerons en situation de détresse. Il me dit qu’en prime les vignerons assurés seront très mal remboursés car les assurances font une moyenne de production sur les 5dernières années, en retirant l’année la plus mauvaise et la meilleure, cependant sur les 5 dernières années, cela veut dire qu’il y a dans ce décompte 2 années mauvaises car il y aura eu 3 événements climatiques. Là dessus, il faut retirer la franchise, bref il ne reste pas grand chose…

Franck Jullion va proposer d’acquérir des éoliennes portatives qui ont fait leur effet, il faudra trouver le financement, des subventions, en tout cas il ne veut pas laisser davantage à l’avenir ses amis et collègues vignerons connaître à nouveau ce triste sort.

05 Mai

Gel à Bordeaux : « on a combattu pendant 6 heures cette nuit »

C’est un nouvel épisode de gel à Bordeaux, après celui du week-end d’il y a trois semaines. C’est surtout la plaine et les « endroits gélifs » qui ont été impactés. Ce matin, les viticulteurs vont attendre et mesurer au fur et à mesure les dégâts. De nombreux vignerons étaient sur le pont cette nuit pour combattre le gel.

Des températures de -1,7 à -2°C sur les zones gélives de Saint-Emilion © Sophie Aribaud

Vous êtes bien réveillés ? Vous êtes à l’écoute de « radio » Côté Châteaux… Le blog du vin au chevet de la vigne va tenter de vous donner la température de ce matin dans le bordelais.

« Au sol dans les bas-fonds, j’avais -3°C, et à la tête du pied -1° », commente ce matin Nicolas Lesaint responsable technique du château de Reignac à Saint-Loubès en Gironde. « Les coins gélifs, ça va shooter encore...A 8h, j’entends encore les hélicoptères sur le secteur de Saint-Emilion. »

Des vignes impactées par le gel © Nicolas Lesaint du château de Reignac

Nicolas Lesaint était comme bon nombre de vignerons cette nuit sur le front du gel : « j’ai fait brûler mes bottes de paille, j’ai fait ce que je pouvais. C’est la 1ère fois que j’en utilisais, mais on n’est pas dimensionné pour cela. Je les ai mis sur les coins les plus gélifs de la propriété, j’ai disposé 8 bottes, la gestion des bottes de paille, avec le changement des vents, ce n’est pas évident et pluis au delà d’un diamètre de 10 mètres, cela ne change plus rien. C’est dur. Cela part bien 2019 ! » Au final, cet après-midi il a recensé : « 4 à 5 ha de perdus… ça aurait pu être pire… on en devient philosophe… ou résigné. »

Sophie Aribaud, conseillère viticole sur le secteur de Saint-Emilion et Pomerol a aussi sillonné les vignes pour voir comment cela se passait cette nuit :

C’est descendu à -1,7 à -2° sur les zones les plus gélives de Saint-Emilion (secteur Barbanne) et -0,5 à -0,7 sur des terroirs d’habitude pas très gélifs ». Sophie Aribaud conseillère viticole.

Des hélicoptères pour lutter contre le gel, pour les châteaux qui en ont les moyens © Sophie Aribaud

Depuis 4 heure, c’est le branle-bas de combat, « avec bougies, éoliennes, ballots de paille, et hélicoptères. On a eu un vent de nord-ouest pas du tout annoncé alors que Météo France annonçait un vent d’est », poursuit Sophie Aribaud. « En revanche, sur le centre-bourg de Saint-Emilion, il n’y a pas eu trop de souci, c’est vraiment en plaine…. A Figeac, la Conseillante et Pétrus, ils ont mis le paquet… »

Laurent Clauzel, vigneron et propriétaire de la Grave-Figeac à Saint-Emilion, en face de Cheval Blanc, a vécu une nuit blanche, une nuit de stress : « à partir de 23h, la température a chuté très vite, nos avons décidé d’allumer les bougies à 3h30… Au court de l’allumage, la température a remonté doucement , mais sur le coup de 7h alors que nos étions sur le front, elle a chuté et provoqué une gelée blanche au sol …. Grâce aux bougies, nous pensons ne pas avoir de dégâts, mais c’est passé très près et d’autres vignobles ont dû souffrir !! » 

Jean-François Galhaud, le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion, est en train de faire le tour afin d’estimer : « cela a touché les bas-fonds de Lussac, Puisseguin, un peu Saint-Emilion et à Saint-Christophe des Bardes. C’est très ponctuel cela représente 5% maximum de l’ensemble du vignoble de Saint-Emilion, mais cela n’est pas passé loin. C’est un peu moins fort que le 13 avril dernier. C’est en tout cas un dur métier entre le gel, la grêle, la maladie et la chute du cours… » 

Dans le Blayais, Franck Jullion le président des Blaye Côtes de Bordeaux commente : « il y a eu un impact, c’est une certitude. Il y a eu des vignes de gelées. On va en savoir plus ce soir et lundi matin. 

Cela a gelé plus de vignes qu’il y a 3 semaines où 5% avaient été gelées, au moins 15% ont été touchés soit plus de 1000 hectares, » Franck Jullion président des Blaye Côtes de Bordeaux.

« Gel, grêle, gel, les propriétés qui ont connu ces aléas, pour elles cela va devenir très compliqué. Malheureusement, il y a eu samedi un petit coup de pluie qui a amené de l’humidité au petit matin. »

Le dispositif de lutte chez © Loïc Pasquet dans les Graves

Dans les Graves, Loïc Pasquet pour Liber Pater témoigne : « on s’est battu toute la nuit, sans les machines « Agrofrost » (des bonbonnes de gaz qui tournent sur elle-même et qui couvrent près d’1hectare), c’était fichu… »

On a gelé pendant 6 heures à -1,5° et ça ne se remettait pas. Cela a été tendu. Sans les machines, on n’avait plus de vin », Loîc Pasquet vigneron à Landiras.

Et de poursuivre : « c’est raide, raide, de faire du vin. En 2017, je me suis dit, qu’il fallait que j’investisse. La problématique, c’est que la végétation est très en avance. On débourre fin mars. Les accidents climatiques n’ont pas changé, mais c’est le cycle végétatif qui avec le réchauffement climatique a 3 semaines d’avance… »

Pour cette nuit, Loïc Pasquet a réussi a sauvé sa récolte, mais il redoute la nuit prochaine où il devrait encore gelé…L’état des dégâts ne sera pas connu avant le début de semaine, avec un tour d’horizon et une remontée d’informations de la chambre d’agriculture de la Gironde.

Au château d’Arsac dans le Médoc, Philippe Raoux avait déployé les grands moyens, avec 3 hélicoptères pour tenter de sauver le millésime 2019; tout a commencé en pleine nuit, avec les plans des parcelles à survoler, histoire de ramener de l’air chaud avec des vieux tas de ceps allumés au bout de la zone délimitée. C’est une bataille contre le froid, contre le vent et contre le temps, pour glaner quelque dixièmes de degrés, un degré ou peut-être un tout petit peu plus.

Très concrètement sur les relevés de températures, ce que l’on a pu constater, c’est ce qui était à -1,3°C, juste après le passage de l’hélico, on se retrouve à -0,5°C », Olivier Bonneau directeur technique du château d’Arsac.

En 2017, le château d’Arsac avait perdu près de 90% de sa récolte, pour éviter cette nouveau cataclysme, Philippe Raoux a employé les grands moyens : « on a des caprices de températures qui n’existaient pas dans le passé, et en parallèle nous avons le réchauffement climatique qui fait que la végétation est en avance. Donc les deux se rencontrent et ça crée des catastrophes… »

Ce soir Christophe Chateau, directeur communication du CIVB, sera l’invité du 19/20 sur France 3 Aquitaine. Côté Châteaux adresse toute son estime envers tous les vignerons courageux, à nouveau éprouvés par ce satané gel.

Regardez le reportage sur la lutte menée avec des hélicoptères cette nuit au château d’Arsac dans le Médoc de Karim Jbali et Xavier Granger : 

04 Mai

Patrick Bruel : « on s’était dit rendez-vous dans dix ans… » au Domaine de Chevalier

C’est un monument de la chanson française qui s’est produit hier à l’Arena de Bordeaux : « Patriiiiick », comme le scandaient les jeunes et jolies filles des années 90, dont certaines étaient de nouveau présentes à l’Arena. Un moment de partage et de générosité puisque le chanteur a reçu les lecteurs de Sud-Ouest avant le concert et a été lui-même bien reçu au Domaine de Chevalier, dont il est un grand amateur. Instants d’émotions entre fans de musique et fans de vin…

Patrick Bruel et Olivier Bernard au centre, avec les musiciens du chanteur et la famille Bernard © Domaine de Chevalier

Patrick Bruel continue de rassembler les foules. A l’Arena hier soir, il a fait salle comble, 7700 personnes, avec des réservations de longue date. Le chanteur de « Casser la voix » qui en son temps a cassé la baraque n’a jamais cessé d’être ce chanteur populaire qui rassemble plusieurs générations. A quasiment 60 ans, le 14 mai prochain, il a montré hier soir qu’il n’avait rien perdu de la fougue de ses débuts, avec « Marre de cette nana-là » en 1984 qui l’a fait connaître, avant son succès planétaire de « Casser la Voix » (Album « Alors Regarde » en 1989), reprenant ses standards mais aussi les titres de son nouvel album « Ce soir on sort » (2018).

UN MOMENT PARTAGE ENTRE PASSIONNES

Patrick Bruel est aussi un passionné de vin, et c’est à ce titre qu’il a été invité à déjeuner, hier midi avant le concert, par la famille Bernard au Domaine de Chevalier à Léognan.

« Patrick Bruel a découvert Chevalier il y a un moment déjà grâce à Philippe Faure-Brac », me confie ce matin Adrien Bernard. « Mon frère Hugo et sa femme Coralie l’avaient rencontré aux Etats-Unis et c’est comme cela qu’il a pu venir à Chevalier accompagné de ses musiciens pour partager un joli moment sympathique de passion. Il y a une vraie amitié avec les vins de Chevalier et il les connaît bien. »

UN CONCERT A BORDEAUX DE PLUS DE 2H30

Véritable monument de la chanson française, tout comme ou après Johnny, il a montré hier sa générosité avec un concert de plus de 2 heures 30 : « c’est quelqu’un de très humain, engagé vraiment approchable et d’une profonde gentillesse. Ses musiciens sont des gens aussi à cette image. On n’imagine pas la tournée qu’ils font en ce moment et l’attachement qu’a ce garçon pour son métier et ses fans », complète Adrien Bernard du Domaine de Chevalier.

Un petit clin d’oeil de Côté Châteaux à ce moment délicieux, car Côté Châteaux c’est le blog où l’on trouve aussi la « place des grands hommes… »

Regardez le reportage sur le concert de Patrick Bruel, vendredi 3 mai à l’Arena, de Louis Roussel, Ludovic Cagnato et Charles Rabréaud :

03 Mai

Laurent Moujon lance le 1er livre sur les accords mets/vins entre la cuisine indienne & les vins de Bordeaux

Mais où va-t-il s’arrêter ? Laurent Moujon rédacteur et éditeur de « Bordeaux Patrimoine Mondial & Ses Routes des Vins », réalisé en 11 éditions, vient de lancer un livre de recettes entre la cuisine indienne avec les vins de Bordeaux dont il se dit très fier et il y a de quoi.

Laurent Moujon, lors de la présentation de l’ouvrage à la CCI de Bordeaux, avec Rameshwar Kulkarni.

« Je peux vous assurer que ce plaisir et cette fierté sont pour moi multipliés… car vous êtes en possession du 1er livre sur les accords mets/vins entre la cuisine indienne & les vins de Bordeaux », témoigne Laurent Moujon, auteur de guides touristique et de 3 livre d’accords mets-vin chinois, japonais et indiens avec les vins de Bordeaux.

J’ai constaté que les vins de Bordeaux voyageaient à travers l’Asie tout entier pour les amateurs de vin, mais qu’il manquait des accords entre la cuisine indienne et les vins de Bordeaux ! »

C’est ainsi qu’il s’est rapproché d’un team anglo-indienne – Brinda Bourhis, Ujwala Samant et Rameshwar Kulkarni- pour choisir soigneusement des chefs et mets indiens en Angleterre, Inde et Etats-Unis. La difficulté était de répondre aux notes complexes des 34 vins de Bordeaux que Laurent Moujon avait sélectionnés, dégustés et notés avec l’équipe de sommeliers indiens & français.

A noter qu’entre 2010 et 2017, l’industrie vinicole indienne a enregistré un taux de croissance annuel de 14%, ce qui en fait la boisson alcoolisée avec la plus forte croissance, par ailleurs en Inde, 485 millions de personnes ont l’âge légal pour consommer de l’alcool (avec modération) (source Wine Intelligence).

Un livre qui fait partager les secrets d’une cuisine indienne raffinée, qui donne aussi des idées de mariage avec les vins de Bordeaux, un ouvrage qui a été le fruit notamment de la générosité des chefs indie.

« Ce voyage culinaire à travers l’Inde & les vins de Bordeaux vous servira d’inspiration pour accorder vins et mets sur votre table ou au restaurant et ainsi partager nos plus belles découvertes viticoles, en recherchant l’harmonie entre le plat et le vin parce que les vins subliment la saveur d’un mets. Vous découvrirez qu’il existe de nombreux accords avec un même vin ou plat car il est plus facile d’accorder un plat avec un vin ».

Ce livre dévoile également dans sa seconde partie les propriétés bordelaises qui se cachent derrière chaque bouteille. Ces châteaux offrent un attrait architectural, patrimonial et familial incommensurable. A découvrir.

Bordeaux, Alliance de ses vins avec la Cuisine Indienne : 382 pages, 22€;  67 recettes indiennes réalisées par des chefs de 3 pays: Angleterre, Inde, & USA, avec 33 Châteaux et 16 Master & Celebrity Chefs indiens.

02 Mai

Quand Saint-Emilion produit du vin de Dorne, clin d’oeil à Game of Thrones

Thibault Bardet, un passionné de la série culte « Game of Thrones », a recréé au sein de la propriété familiale près de Saint-Emilion, un « Dornish Wine » (Le vin de Dorne) et « The Imp’s Delight » (Le délice du lutin).

© Vignobles Bardet

« Fruité, puissant mais facile à boire, soyeux », tel est le vin préféré des nobles de Dorne, au sud de Westeros.   « J’ai voulu faire un hommage, un vin qui peut être bu dans Game of Thrones. Je n’ai pas essayé de faire le meilleur vin possible, mais le vin le plus proche de la série », explique ce fan depuis huit ans de la série américaine, dont la huitième et dernière saison est diffusée depuis le 14 avril dans 186 pays.

Aux Vignobles Bardet à Vignonet (Gironde), l’aventure débute réellement en 2016 lorsque Thibault et ses amis voient dans un épisode le personnage de Tyrion Lannister boire du vin : « On s’est dit: « ce serait super de pouvoir le déguster ». Vérification faite sur internet qu’aucun vin de ce type n’existait déjà, il décide de le reproduire. « La série en parle très peu. Mais dans les livres, c’est énorme. J’ai tout simplement fait un copier-coller des références sur le vin. Ce qui fait un total de 40 pages word sur les milliers de pages des romans de George R. R. Martin », raconte le jeune homme de 29 ans.

Fiche technique en poche, il est allé voir son père qui s’occupe de la partie technique. « Un vin très fruité, intense, sombre, puissant, avec des petites notes de barrique, soyeux : c’est facile, c’est un 100% Merlot de Bordeaux », a aussitôt répondu Philippe Bardet.

Comme le climat aride de Dorne, selon le roman, ils choisissent une parcelle de sable en appellation Saint-Emilion pour le « Imp’s Delight », tandis que le « Dornish
Wine » est un Castillon Côtes de Bordeaux. Les baies les plus petites sont sélectionnées pour leur concentration et le vin passe un petit temps en barrique pour rappeler l’époque de cette série d’heroic fantasy.

Pour aller encore plus loin dans l’esprit de Game of Thrones, le « Imp’s delight » que souhaite faire, rappelle-t-il, Tyrion Lannister pour ses amis une fois la guerre terminée, ne contient pas de soufre comme au Moyen-Age, ce qui donne à ce vin « une couleur plus violette, plus intense » et un goût « un peu plus puissant ».

Ronde comme les boucliers de Dorne, l’étiquette couleur or avec l’emblème du lion rappellent la famille Lannister tandis que celle du « Dornish Wine », reprend les couleurs orange, typiques de la région, avec les emblèmes de celle des Martell : le soleil et les lances.

Car la présentation de la bouteille est affaire de marketing. Thibault a poussé l’esprit de détail jusqu’à mettre de la cire dessus et remplacer la traditionnelle bouteille bordelaise par un flacon plus rond et lourd.

Après ce millésime 2016 au goût de Dorne, les vignobles Bardet n’entendent pas continuer l’aventure face aux demandes de la production HBO, qui les a cependant autorisé à écouler leurs stocks : soit 15.000 bouteilles après les 15.000 déjà vendues, principalement en Europe, à des cavistes et des particuliers.

Un nombre suffisant pour peut-être en envoyer à l’auteur de la saga et aux acteurs, comme le rêve Thibault Bardet, qui aime regarder la série avec son groupe d’amis et une bouteille de chaque cuvée : « C’est mieux que la 5D, c’est immersif! »

AFP

Regardez le reportage de Denis Salles :

01 Mai

Les Trois Pinardiers lèvent 400000€ afin de se développer et de révolutionner le monde des cavistes et des bars à vins

C’est une belle aventure démarrée fin 2015 par des passionnés de vin. Les Trois Pinardiers se sont inscrits sur un créneau quelque peu novateur de caviste et de bar à vins. Dans un objectif de développement, les Trois Pinardiers viennent de lever un peu plus de 400000 € et comptent ouvrir deux nouveaux bar-caves, dont un à Nantes.

Quentin Clément, Louis Vignolles et Simon Blanvilain, les 3 Pinardiers à la barre ou derrière le bar plutôt ! © JPS

C’est un beau projet qui a vu le jour à Bordeaux. Les Trois Pinardiers reconnaissables à leur marinière et à leur moustache, se sont faits une place au soleil…à Bordeaux. Ils ont ainsi créé un nouveau modèle de cave avec des vins sélectionnés chaque mois, ont initié un service de livraison à domicile (en moins de 30 mn) et développé leur offre entre deux adresses de cave-bar à vins d’abord à Nansouty puis du côté de Gambetta.

Désormais, ils passent à la vitesse supérieure avec cette levée de fonds, qui s’est terminée mi-mars. La start-up bordelaise, qui s’était fixée initialement pour objectif de lever 150 000 € minimum, via Tudigo, (plateforme de financement participatif des TPE et PME françaises) a finalement récolté 409 000€. Cette somme va leur permettre de dupliquer leur concept dans deux nouvelles villes de France, grâce à 101 contributeurs (non ce n’est pas les 101 dalmaltiens !). Prochaine étape : Nantes.

3 PINARDIERS : TROIS IDEES EN UNE

  • Pour éviter qu’on se perde dans une offre plétorique, les Trois Pinardiers sélectionnent chaque mois 3 vins parmi 50 dégustés à l’aveugle. Le but est de venir en aide à ce pauvre néophyte face à l’angoisse du choix. Vu que leur pinard est trié sur le volet pour ses qualités gustatives, et que ces 3 là sont exigeants dans leur sélection, l’amateur peut se reposer sur leurs conseils avisés.
  • En 2 ans, leur entreprise a connu un beau développement avec
    • un camion de dégustation
    • un nouveau bar et cave à vin place Gambetta, en plein centre de Bordeaux
    • une offre de sommelier pour les professionnels CHR
    • un site de e-commerce
    • un service de livraison en 30 minutes sur Bordeaux centre

DE L’AMBITION POUR UNE START-UP BORDELAISE

L’ambition est clairement affichée : ouvrir deux nouvelles adresses, dont une déjà annoncée à Nantes et à terme dans d’autres villes en France d’ici 3 à 5 ans. 

Cette levée de fond va nous permettre de booster notre développement en répliquant notre succès bordelais dans plusieurs villes françaises. Que ce soit pour les restaurateurs qui nous confient leurs cartes des vins – plus de 50 aujourd’hui à Bordeaux et un nouveau par semaine – ou les particuliers à la recherche de nouveautés et de pépites, la sélection que nous proposons sur le site et dans nos différents points de vente sont l’occasion de découvertes. Dans une atmosphère décontractée, amicale et parfois même festive » Simon Blanvilain

L’autre volet est de développer le réseau CHR et le site de e-commerce, tout en développant la partie événementielle avec de nouveaux camions de dégustations.

Les 3 pinardiers, c’est une équipe composée de Simon Blanvilain, Louis Vignolles, Nicolas Martineau,Claire Saint Girons,Clément Basque, Benoit Trocard, Olivier de Trémaudan, Quentin Clément.

30 Avr

Affaire d’épandage de produits phytosanitaires de Villeneuve : les deux châteaux sont relaxés

Le tribunal correctionnel de Libourne a prononcé la relaxe des deux châteaux qui avaient procédé le 5 mai 2014 à des épandages de produits phytosanitaires, l’un en conventionnel, l’autre en bio, autour de l’école de Villeneuve. 23 élèves et une enseignantes avaient été pris de picotements dans la gorge et les yeux, ainsi que de maux de tête. Le procureur avait demandé la relaxe faute de preuves.

L’école de Villeneuve-de-Blaye en question © France Aquitaine

C’est un jugement qui réjouit bien évidemment les avocats des deux châteaux ler Gaec de Barbe et le château Castel la Rose en côtes de Bourg : « c’est un jugement conforme au droit et au dossier », commente Michel Gadrat l’avocat du château Castel la Rose.

Ces deux châteaux des Côtes de Bourg, Escalette (Gaec de Barbe) et Castel la Rose, l’un en bio, l’autre en conventionnel, étaient poursuivis pour « utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques ». L’affaire est survenue le 5 mai 2014. 23 enfants et une institutrice de l’école primaire de Villeneuve ont été pris de maux de tête, d’irritations des yeux et de la gorge et d’envies de vomir. Il était reproché par la Sepanso aux châteaux d’avoir traiter alors que la force du vent était supérieure à 3 Beaufort, force à partir de laquelle il est interdit de traiter. 9 stations météo en Gironde donnaient des mesures de 20 à 32 kilomètres à l’heure, mais à Villeneuve il n’y avait pas d’anémomètre, donc pas de preuve irréfragable…

Il était pour nous assez évident que nos clients devaient être relaxés, tout simplement parce qu’il n’y avait dans le dossier pas d’élément qui permettre de fonder la poursuite et qui puisse dire qu’à un quelconque moment il y ait eu une infraction qui ait été commise sur ces épandages », Michel Gadrat avocat de Castel La Rose.

Me Michel Gadrat et Me Sophie Clavel, les avocats des 2 châteaux cet après-midi pour le délibéré au palais de justice de Libourne © JPS

Pour Sophie Clavel, avocate du château Escalette, « c’est un jugement très satisfaisant qui réjouit nos clients, rien ne pouvait leur être reproché, ils avaient pratiqué les épandages dans les strictes règles de l’art. »

Et de continuer : « Il était difficile d’évaluer la vitesse des vents, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle devant le tribunal correctionnel, ils n’ont pas été poursuivis sur ce chef d’infraction-là ».

L’avocat de la Sépanso François Ruffié compte bien faire appel du jugement © JPS

Pour l’avocat de la Sepanso, Francois Ruffié:

Il y a eu d’autres déceptions » au cours de la procédure... »ce n’est pas la première, mais on a connu d’autres victoires aussi. Le Conseil de la Sepanso s’est réuni et a envisagé cette possibilité de faire appel. On va regarder le jugement et on va relever appel, la partie n’est pas finie, il s’agit de la santé de nos enfants, » François Ruffié avocat de la Sepanso.

Et d’ajouter : « le débat juridique est passionnant, c’est la question des moyens appropriés pour éviter que les produits quittent la parcelle…Toute la discussion est sur les moyens appropriés, on va voir comment le TGI de Libourne a motivé sa décision sur ce terrain, comment a-t-il pu relaxé en considérant que des moyens appropriés avaient été utilisés alors qu’absolument aucun moyen n’a été mis en place par les viticulteurs. »

Affaire à suivre…

29 Avr

Best Of Wine Tourism : c’est parti pour les inscriptions de la 17e édition

Ils ne dorment pas… Les Best Of Wine Tourism se préparent et déjà un appel est lancé aux candidats. Chaque année, les prix sont âprement disputés, et les récompenses incitent les touristes du monde entier à venir découvrir ces propriétés viticoles qui font preuve d’imagination et d’un bel accueil.

La photo de famille des Best Of Wine 2019 © Jean-Pierre Stahl

« Pas besoin d’être grand, riche et célèbre pour décrocher un Best Of Wine Tourism ». Certains par le passé ont peut-être émis la critique que souvent les plus grands châteaux avec de gros moyens gagnaient ces prix, cet argument semble avoir été entendu puisque tout domaine viticole qui fera preuve d’« innovation, d’originalité et de qualité de l’accueil » sera susceptible d’être retenu et de gagner.

Il est ainsi proposé à toute propriété vitivinicole, ou entreprise de prestations oenotouristiques installée en Gironde de déposer son dossier de candidature à la 17ème édition du concours avant le 20 mai prochain.

FAITES VOTRE CHOIX PARMI 7 CATEGORIES

Pour cette 17ème édition, les candidats peuvent se présenter dans deux des sept catégories proposées :

  • « Restauration à la Propriété»,
  • «Architecture et Paysages»,
  • «Art et Culture»,
  • «Découverte et Innovation»,
  • «Hébergement à la Propriété»,
  • «Services Oenotouristiques/Organisation d’Evénements»
  • «Valorisation OEnotouristique des Pratiques Environnementales»

PAR ICI LE REGLEMENT ET LES DOSSIERS D’INSCRIPTION

  • Règlement du concours et dossiers d’inscription sont à retirer auprès de bestof@bordeauxgironde.cci.fr ou à télécharger sur www.bestofwinetourism.fr avant le 20 mai prochain.
  •  Pour gagner, pas besoin de 50/50 ou d’appel à un ami, quoique le secrétariat du concours propose son aide aux candidats dans la constitution du dossier sur simple appel au 05 56 79 44 40.

PAS D’INVITE MYSTERE MAIS DES VISITES MYSTERES

C’est qu’ils se prendraient presque pour le Guide Michelin, car des visites mystères sont prévues cet été, afin de vérifier « l’adéquation entre les éléments du dossier et l’expérience des visiteurs sur le terrain ». En parallèle, les candidats des catégories « Restauration » et « Hébergement » pourront être soumis à une visite technique additionnelle.

REMISE DES PRIX EN NOVEMBRE PROCHAIN

  • Le palmarès Best Of Wine Tourism 2020 sera dévoilé lors d’une soirée exceptionnelle organisée à Bordeaux en novembre prochain pour célébrer le 20ème anniversaire du Réseau des Capitales de Grands Vignobles.
  •  un jury international, réuni à cette occasion, sélectionnera parmi les lauréats bordelais, la propriété qui sera sacrée International Best Of Wine Tourism 2020.

UN PRIX BEST OF WINE TOURISM, CE SONT DES RETOMBEES OENOTOURISTIQUES

  • C’est désormais un labelêtre estampillé Best Of Wine Tourism c’est gagner ses lettres de noblesse en matière d’oenotourisme.
  • cela se traduit par un référencement auprès des Offices de Tourisme pour des circuits ou comme point de chute. C’est aussi l’occasion de participer à des « Speed Business Meeting » avec des agences réceptives.
  •  Il y a aussi le back-office de la CCI et des Best Of qui forment à un meilleur référencement et une bonne présence en ligne.Des échanges, et discussions avec ces pros du tourisme permettent d’améliorer les pratiques en matière d’oenotourisme.
    Le Réseau des Capitales de Grands Vignobles/Great Wine Capitals, qui a été initié en 1999 par la CCI Bordeaux Gironde, compte 10 membres : Adelaïde (Australie), Bilbao (Espagne), Bordeaux (France), Lausanne (Suisse), Mayence (Allemagne), Mendoza (Argentine), Porto (Portugal), San Francisco (Etats-Unis), Valparaiso (Chili) et Vérone (Italie). Il conduit des programmes de coopération et d’échanges dont le concours Best Of Wine Tourism qui développe l’oenotourisme

UN MILLESIME 2020 DES BEST OF WINE TOURISM EXCEPTIONNEL

Ce millésime 2020 des Best Of Wine Tourism s’annonce mémorable car la  remise des prix s’effectuera pendant la soirée anniversaire des 20 ans du Réseau des Capitales de Grands Vignobles. Ce concours est décliné dans 10 Capitales de Grands Vignobles à travers le monde (Adelaïde (Australie), Bilbao (Espagne), Bordeaux (France), Lausanne (Suisse), Mayence (Allemagne), Mendoza (Argentine), Porto (Portugal), San Francisco (Etats-Unis), Valparaiso (Chili) et Vérone (Italie)). On va tout savoir lors du palmarès qui sera proclamé en novembre prochain à Bordeaux.

Pari gagné pour Jean-Jacques Savin, qui a atteint avec son tonneau la mer des Caraïbes…

Pari gagné ! Jean-Jacques Savin, 72 ans, qui traverse depuis fin décembre l’Atlantique à bord d’un tonneau, a annoncé samedi que sa traversée était « terminée » et « réussie » après être entré en mer des Caraïbes. Une aventure qui a débuté il y a plus de 120 jours, le 26 décembre.

© Jean-Jacques Savin à bord de son tonneau

« Après 122 jours et neuf heures, le méridien me positionne dans la mer des Caraïbes. La traversée est terminée. Merci à tous », annonce le septuagénaire par email. Le message est accompagné d’une photo, peu lisible, de son GPS. « J’ai traversé le méridien qui me positionne en mer des Caraïbes à 20h00 heure française », précise-t-il dans un message à l’AFP, « la traversée de l’Atlantique est réussie. Maintenant, il faut que je trouve un moyen pour me faire embarquer et déposer près d’un port. Actuellement, je dérive vers la Floride ».

« Je suis encore éloigné des côtes des Grandes Antilles », ajoute-t-il en exprimant un « soulagement. A cause des vents capricieux, j’ai cru par moment que j’arriverai aux Bermudes (plus au nord, NDLR) et donc la traversée aurait échoué », écrit-il encore. Dans une interview à l’AFP dans la semaine, le baroudeur avait indiqué qu’il estimerait son exploit achevé une fois entré dans la mer des Caraïbes.

L’ancien militaire s’est lancé à la mer le 26 décembre de l’île d’El Hierro dans les Canaries, pour traverser l’Atlantique mû par la seule force des courants.

Par goût de l’aventure et amour de la « sensation de liberté », il a pris place dans une embarcation orange, en forme de tonneau. Son « compagnon », comme il l’appelle dans ses messages sur Facebook (TESA, Traversée de l’Atlantique en tonneau) a été fabriqué dans un petit chantier naval d’Arès (Gironde), mesurant à peine trois mètres de long, avec un diamètre principal de 2,10 m et un espace de vie de 6m2.

Ce grand sportif s’était inspiré de l’aventure de son « père spirituel », le navigateur Alain Bombard qui avait en 1952 traversé l’Atlantique en solitaire sur un canot pneumatique. Jean-Jacques Savin projette quand il sera près des côtes caraïbes de trouver un cargo qui puisse le prendre en charge avec son tonneau. Il serait conduit dans l’idéal en Martinique où l’attendront sa compagne et ses amis.

L’aventure, suivie par plus de 23.000 personnes sur Facebook, devrait faire l’objet d’un livre. M. Savin a déjà été invité dans de nombreux festivals de la mer et événements divers, notamment chez le fabricant de tonneaux Boutes, entreprise du sud-ouest, qui le parraine.

Il a aussi déjà annoncé qu’il entendait après cet exploit, à une date indéterminée, traverser la Manche à la nage.

AFP