Inutile d’attendre la prochaine fête du vin en 2020, car Bordeaux va avoir sa Fête des Vins Blancs du 20 au 23 juin, en même temps que Bordeaux Fête le Fleuve.
En voilà une bonne idée… Pour ceux qui se languissent d’attendre Bordeaux Fête le Vin, programmé tous les 2 ans, voici Bordeaux Fête ses Vins Blancs, un rendez-vous concomitant avec Bordeaux Fête le Fleuve.
Cette 1ère Fête des Vins Blancs du 20 au 23 juin au coeur du rendez-vous incontournable du fleuve et de la voile à Bordeaux : Bordeaux Fête le Fleuve. En plus des concerts gratuits, des grands voiliers, des animations nautiques, des cabanes gastronomiques, des expositions,… Bordeaux fêtera aussi ses Vins Blancs cette année.
19 AOC, 80 VIGNERONS ET NEGOCIANTS PRESENTS
4 jours – 1 vignoble – 19 AOC – 80 vignerons et négociants – une centaine de cuvées et tant à découvrir !
Les blancs de Bordeaux sont peut-être un peu en perte de vitesse face aux rosés à la mode et aux rouges, mais souvenez-vous: jusqu’au début des années 70, la production des blancs de Bordeaux était plus importante que celle des rouges ! Plus de 2000 vignerons continuent de faire perdurer cette tradition millénaire et de produire des vins blancs à Bordeaux.
Tout ceci pour dire qu’il est grand temps de remettre les blancs à leur juste place. C’est donc en toute logique que Bordeaux fêtera ses vins blancs pendant les 4 jours de la Fête du Fleuve avec un village inédit et dédié aux vins blancs secs, doux et crémants de Bordeaux.
80 viticulteurs, coopérateurs et négociants et leurs 19 AOC seront ainsi présents pour faire découvrir ces vins blancs vifs et fruités, secs ou moelleux et liquoreux, structurés et généreux, frais et effervescents. Munis d’un pass dégustation (en vente sur le site www.bordeaux-fete-le-fleuve.com), les amateurs et nouveaux venus pourront vivre une dégustation et faire des rencontresmémorables avec les vignerons et producteurs.
A J-2 du salon professionnel international dédié aux vins et spiritueux, les préparatifs vont bon train. Ce nouveau salon va prendre ses marques pour se relancer. Un salon à taille plus humaine, peut-être recentré sur le business et les contacts fructueux, qui va être crucial pour la suite.
Vinexpo Bordeaux ouvre ses portes lundi matin à 9h et pour 4 jours, au lieu de 5 précédemment. Un salon bordelais avancé dans la saison, en mai désormais au lieu de juin, pour répondre aux critiques formulées précédemment concernant la canicule vécue en 2017, où le parc des expositions avait peiné à rafraîchir tant ses allées que les vins, surtout les après-midi quand les températures extérieures frôlaient les 40°… Ce rendez-vous avancé peut aussi mieux coller aux attentes des professionnels par rapport aux affaires.
Passé ce préambule et ce postulat, les organisateurs annoncent une « 20ème édition placée sous le signe de la performance des contacts et de la convivialité ». L’accueil devrait être amélioré, de nombreux gestes ont été faits à destination des exposants et des professionnels qui vont sillonner les allées des Hall1 et 2, des gestes réalisés de concert entre la ville de Bordeaux, Bordeaux Métropole et Vinexpo.
DES VISITEURS QUELQUE PEU CHOYES
L’objectif clairement affiché est de faciliter la vie et l’accès des visiteurs sur le salon. Aussi, Vinexpo, la ville et Bordeaux Métropole ont mis en place des dispositifs pour favoriser la mobilité des professionnels avec :
Mise en place de navettes gratuites depuis l’aéroport, la gare Saint-Jean, Mériadeck, le centre-ville et la zone hôtelière de Bordeaux-Lac
Un « Pass Vinexpo » offert à tous les exposants et visiteurs afin qu’ils puissent circuler gratuitement sur le réseau de transport TBM (tramway et bus)
Un séjour aussi culturel avec un accès gratuit à la Cité du Vin et à plusieurs autres musées
UN RENDEZ-VOUS AXE SUR LE BUSINESS
UN VINEXPO COSMOPOLITE :
* 120 nationalités attendues pour Vinexpo, ce rendez-vous mondial du vin et des spiritueux. Parmi ces experts et acheteurs, 65% seront des décideurs.
* 29 pays exposants dont 2 nouveaux : la Turquie et le Vietnam.
*1 600 Sociétés (dont 15% de nouvelles par rapport à 2017) occuperont la totalité du Hall 1. Le nouveau Hall 2, baptisé Palais 2 l’Atlantique sera dédié aux grandes dégustations et au 1er Symposium International consacré à « l’impact du changement climatique sur la filière du vin et des spiritueux ».
UN TOUR DE FRANCE DES REGIONS VITICOLES
Toutes les régions productrices de France seront représentées, certes avec un peu moins en volume car il n’y a pas cette fois-ci de Hall 3, mais en qualité, de grandes marques françaises internationales seront bien présentes : les Grands Chais de France, Minuty, GH Martel & Cie, Henri Bourgeois, Albert Bichot, Champagne Bollinger, Joanne, Baron Philippe de Rothschild, Bernard Magrez ou encore CVBG-Dourthe Kressmann.
LES MARQUES ETRANGERES PRESENTES A VINEXPO
Parmi les marques étrangères annoncées : Clos de los Siete, Catena Zapata (Argentine), Robinson & Sinclair (Afrique du Sud), Felix Solis Avantis, Marqués de Cáceres (Espagne), Piccini, Emilia Romagna (Italie) ou encore Cofco Greatwall (Chine).
Le Off de Vinexpo, c’est aussi ce qui fait l’attrait ou le charme de ce salon, et que l’on ne trouve pas à ProWein. Des soirées organisées par Vinexpo mais aussi des soirées organisées par les grandes associations et commanderies des vins de Bordeaux.
LE DINER DU PALAIS
Mardi 14 mai, au Palais de la Bourse, ce sera une soirée remarquable destinée à répondre à une demande des exposants (notamment non bordelais) d’accueillir leurs invités et leur faire sentir qu’ils comptent pour eux, business oblige. Cette soirée Vinexpo sera orchestrée par les chefs François Adamski et Michel Roth, en association avec leurs propres vins
THE BLEND
Mercredi 15 mai, également au Palais de la Bourse, ce sera la soirée officielle et gratuite pour tous visiteurs et exposants de Vinexpo en mode afterwork, une soirée décontracté, pour continuer éventuellement à développer son réseau.
LES 8 INCONTOURNABLES DE VINEXPO
Les cépages autochtones du monde(Lundi 13 mai – 13h00/14h30 – Hall 1 – salle 2) Olivier Poussier, Meilleur Sommelier du Monde 2000, propose à travers cette dégustationunique, de faire un tour du monde des meilleurs vins de cépages autochtones, que l’on qualifieainsi par opposition aux cépages internationaux.
Shochu, le spiritueux japonais (Lundi 13 mai –16h00/17h30 – Hall1 – salle 2) Une dégustation permettra de découvrir l’histoire, les techniques de production et l’art de ladégustation de ces deux alcools japonais.
1er Symposium International « Act for change » sur « l’impact du changement climatique sur lafilière du vin et des spiritueux »(Mardi 14 mai – 10h00/16h30 – Hall 2)
Renaissance des appellations(Mardi 14 mai – 10h30/18h30 – Hall 1 – salle3) Cette célèbre association sera pour la première fois présente à Vinexpo Bordeaux au traversd’une dégustation regroupant 60 vignerons en biodynamie de nombreux pays, dont : Autriche, Espagne, France, Italie, Slovénie, Suisse.
Les Victoires du Liège 2019 (Mercredi 15 mai – 11h30/14h30 – Hall 1 – salle 3) Créées à l’initiative de la Fédération du Liège et de Rayon Boissons, les Victoires du Liège récompensent les démarches innovantes des enseignes de la grande distribution française.
La battle des Meilleurs Sommeliers nouvelle génération !(Mercredi 15 mai 16h/17h30 – Hall 1– Salle 2)Trois brillants jeunes sommeliers s’affronteront en toute amitié pour convaincre l’auditoire que le vin blanc et le vin rouge qu’ils ont sélectionnés, dans leur cépage préféré, sont les plus remarquables.
Vinexpo Challenge(Jeudi 16 mai– 11h00/12h30 – Hall 1 – Salle 1) Animée par Marc Almert, Meilleur Sommelier du Monde et sponsorisée cette année par Vinc by Cork Supply, cette masterclass propose de tester ses compétences en dégustant à l’anonyme 10 vins d’exception de producteurs exposants à Vinexpo Bordeaux 2019.
C’est une nouvelle ! L’avocat François Ruffié confie à Côté Châteaux en avant première que le Parquet Général fait appel du jugement qui avait vu la relaxe des 2 châteaux des Côtes de Bourg qui avaient procédé à des épandages le 5 mai 2014, incommodant des élèves et une institutrice.
« Le Parquet Général de Bordeaux a fait appel, nous aurons un vrai procès, en entier » commente à chaud et ravi François Ruffié, l‘avocat de la Sepanso. Le jugement du 30 avril dernieravait prononcé la relaxe des deux châteaux, l’un en conventionnel, l’autre en bio, qui avaient procédé à des épandages le 5 mai 2014 sur leurs parcelles respectives, mais la force du vent avait quelque peu dispersé les produits phytosanitaires, en dehors.
« Je suis super content, la santé de nos enfants vaut bien un procès », selon le refrain désormais célèbre de l’avocat Ruffié qui ne lâche rien. Il avait déjà fait appel devant la chambre de l’instruction du classement sans suite de l’affaire et avait été déjà suivi par le Parquet Général. Et celui-ci d’ajouter, cette relaxe était un très mauvais signal donné à la profession.
On s’en félicite, cette décision montre que le parquet général est en cohérence avec sa décision de relancer l’affaire l’année dernière, elle a du mal à aboutir car la viticulture pèse d’un poids très lourd, mais nous nous pensons que la vie de nos enfants vaut bien un procès », Daniel Delestre président de la Sepanso.
Le président de la Sepanso Gironde continue de commenter : « les avocats de la défense ont dit qu’on n’était pas capable de déterminer le lien de causalité, mais la question n’est pas là, la question est de savoir est-ce qu’il y a eu un écart par rapport aux normes de procédure d’épandage et nous pensons que oui. En fait ce jour là, l’épandage s’est fait dans conditions contraires, des conditions de vent et le parquet général en juge autant. »
Les deux châteaux étaient poursuivis pour« utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques ». L’affaire était survenue le 5 mai 2014 et avait ému la France entière. 23 enfants et une institutrice de l’école primaire de Villeneuve ont été pris de maux de tête, d’irritations des yeux et de la gorge et d’envies de vomir. Il était reproché par la Sepanso aux châteaux d’avoir traiter alors que la force du vent était supérieure à 3 Beaufort, force à partir de laquelle il est interdit de traiter. 9 stations météo en Gironde donnaient des mesures de 20 à 32 kilomètres à l’heure, mais à Villeneuve il n’y avait pas d’anémomètre, donc pas de preuve irréfragable…ce derrière quoi s’étaient retranchés notamment les avocats de la défense.
Affaire donc à suivre…devant la Cour d’Appel de Bordeaux.
C’est le prochain rends-vous des Côtes de Bourg : l’opération « Tous ô Chais » (ou plus simplement les portes ouvertes) » a lieu ce week-end, les 11 & 12 mai. Et en prime, c’est avec Charlotte…vigneronne à Bayon sur Gironde.
A vos tablettes, les châteaux de l’appellation Côtes de Bourg vous accueillent ce week-end pour des dégustations et des visites de leurs chais.Certains d’entre eux vont même jusqu’à proposer des animations:expositions d’art, concerts, dégustation de produits régionaux, balades en calèches.
Quant à la boutique et le bar à vin de la Maison des Vins des Côtes de Bourg, ils seront ouverts les deux jours de 10h00 à 19h00.
Liste des animations et des châteaux qui proposent de la restauration sur www.cotes-de-bourg.com.
Le vignoble de Cognac a aussi subi des gelées importantes les 5 et 6 mai au matin. 12000 hectares ont été concernés selon le BNIC, l’UGVC et les chambres d’agriculture de la Charente et de la Charente Maritime.
Photo d’illustration du gel dans la vigne
Tout comme Bordeaux, le vignoble charentais a été impacté par le gel ce week-end, de manière « hétérogène » souligne le Bureau National Interprofessionnel du Cognac. L’épisode de gel s’est déroulé alors que la vigne était déjà pas mal avancé d’où les dégâts qui vont se faire davantage ressentir. Environ 15% du vignoble a été touché à des degrés divers.
Le BNIC précise enfin que cet épisode de gel a concerné une centaine de communes dont les plus touchées ont été : la plaine de Gensac-la-Pallue, la Couronne, Roullet-Saint-Estèphe, secteur de Moulidars, Echallat, vallée du Né, Barbezieux-Saint-Hilaire, Baignes, Jonzac, les fonds de Pérignac, le bas de Saint-Preuil, Boutteville, Mainxe…
Des mesures d’aides et d’accompagnement seront bientôt mises en oeuvre et communiquées assure le BNIC.
Après ces deux nuits de gel dimanche et lundi matin, Bordeaux recense ses dégâts et panse ses plaies. Selon le CIVB, 5 à 10% du vignoble a été gelé, mais certaines appellations ont subi un plus lourd préjudice dépassant les 15%. Certains vignerons déjà affaiblis par le gel de 2017 et la grêle de 2018 ont été impactés de nouveau…
« Le gel a touché entre 5 et 10 % du vignoble, mais on aura une idée plus précise jeudi matin avec les retours de la chambre d’agriculture de la Gironde », me confie en cette fin d’après-midi Christophe Château directeur communication du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.« Globalement, il n’y aura pas un impact très important sur la récolte finale à Bordeaux, mais quand on regarde de plus près, c’est vrai que certaines propriétés ont perdu plus de 50%, celles que l’on dit gélives ou situées dans des bas-fonds. »
GRAVES : ENTRE -2 ET -3° DANS LES ZONES LES PLUS FROIDES
Dans les Graves, Mayeul L’Huillier le directeur commente : « on a été touché comme tout le monde…les 2 nuits, les températures étaient très froides et quasi identiques : entre -2 et -3° dans les zones les plus froides. »
Les zones impactées à plus de 50% sont sur les secteur de Landiras, Budos, Illats et Pujols » Mayeul L’Huillier directeur du syndicat des Graves.
Et de poursuivre : « sur les secteurs de La Brède et de Saint-Morillon, la vigne a été touchée par le gel à hauteur de 20%, et plus au sud de l’appellation 5%. Au total, on dénombre 350 hectares touchés, soit 10% des Graves, c’est moins que 2017 mais pire que 2016. »
A SAINT-EMILION, 15% DU VIGNOBLE TOUCHE
A Saint-Emilion, Jean-François Galhaud a revu sa première appréciation de dimanche en début d’après-midi :
Le gel a été plus important, on a 15% du vignoble touché, il y a des endroits où ça a bien tapé. Cela a détruit la repousse où il y avait eu le gel du 13 avril, là c’est fichu à 100%, il n’y aura rien », Jean-François Galhaud président du Conseil des Vins de Siant-Emilion.
« Le plateau de Puisseguin, les bas-fonds sont bien touchés, on a des endroits où il faisait 2° et un kilomètre plus loin on avait du -1 à -2° », et de reconnaître l’avoir échappé belle globalement, en étant passé tout près du même désastre que 2017 où 70% du vignoble de Saint-Emilion avait été gelé :
Ca a été très très limite par endroit à 1 ou 2°près, en tout cas, ça a été un peu plus violent qu’on ne pouvait le penser… » Jean-François Galhaud
« Ce soir on a une réunion avec Michel Rouyer et moi-même », me précise Franck Jullion, président des Blaye Côtes de Bordeaux. Et de confirmer ce qu’il m’avait confié dès dimanche: » on est à 1000 hectares touchés entre 50 et 100%, 1000 hectares sur les 6000″, soit 17% de de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux.
C’est compliqué pour certaines propriétés, ceux qui ont gelé en 2017, grêlé en 2018 et qui ont à nouveau gelé… », Franck Jullion président du syndicat de Blaye Côtes de Bordeaux.
Franck Jullion a été touché par plusieurs confrères vignerons en situation de détresse. Il me dit qu’en prime les vignerons assurés seront très mal remboursés car les assurances font une moyenne de production sur les 5dernières années, en retirant l’année la plus mauvaise et la meilleure, cependant sur les 5 dernières années, cela veut dire qu’il y a dans ce décompte 2 années mauvaises car il y aura eu 3 événements climatiques. Là dessus, il faut retirer la franchise, bref il ne reste pas grand chose…
Franck Jullion va proposer d’acquérir des éoliennes portatives qui ont fait leur effet, il faudra trouver le financement, des subventions, en tout cas il ne veut pas laisser davantage à l’avenir ses amis et collègues vignerons connaître à nouveau ce triste sort.
C’est un nouvel épisode de gel à Bordeaux, après celui du week-end d’il y a trois semaines. C’est surtout la plaine et les « endroits gélifs » qui ont été impactés. Ce matin, les viticulteurs vont attendre et mesurer au fur et à mesure les dégâts. De nombreux vignerons étaient sur le pont cette nuit pour combattre le gel.
Vous êtes bien réveillés ? Vous êtes à l’écoute de « radio » Côté Châteaux… Le blog du vin au chevet de la vigne va tenter de vous donner la température de ce matin dans le bordelais.
« Au sol dans les bas-fonds, j’avais -3°C, et à la tête du pied -1° », commente ce matin Nicolas Lesaint responsable technique du château de Reignac à Saint-Loubès en Gironde. « Les coins gélifs, ça va shooter encore...A 8h, j’entends encore les hélicoptères sur le secteur de Saint-Emilion. »
Nicolas Lesaint était comme bon nombre de vignerons cette nuit sur le front du gel : « j’ai fait brûler mes bottes de paille, j’ai fait ce que je pouvais.C’est la 1ère fois que j’en utilisais, mais on n’est pas dimensionné pour cela. Je les ai mis sur les coins les plus gélifs de la propriété, j’ai disposé 8 bottes, la gestion des bottes de paille, avec le changement des vents, ce n’est pas évident et pluis au delà d’un diamètre de 10 mètres, cela ne change plus rien. C’est dur. Cela part bien 2019 ! » Au final, cet après-midi il a recensé : « 4 à 5 ha de perdus… ça aurait pu être pire… on en devient philosophe… ou résigné. »
Sophie Aribaud, conseillère viticole sur le secteur de Saint-Emilion et Pomerol a aussi sillonné les vignes pour voir comment cela se passait cette nuit :
C’est descendu à -1,7 à -2° sur les zones les plus gélives de Saint-Emilion (secteur Barbanne) et -0,5 à -0,7 sur des terroirs d’habitude pas très gélifs ». Sophie Aribaud conseillère viticole.
Depuis 4 heure, c’est le branle-bas de combat, « avec bougies, éoliennes, ballots de paille, et hélicoptères. On a eu un vent de nord-ouest pas du tout annoncé alors que Météo France annonçait un vent d’est », poursuit Sophie Aribaud. « En revanche, sur le centre-bourg de Saint-Emilion, il n’y a pas eu trop de souci, c’est vraiment en plaine…. A Figeac, la Conseillante et Pétrus, ils ont mis le paquet… »
Laurent Clauzel, vigneron et propriétaire de la Grave-Figeac à Saint-Emilion, en face de Cheval Blanc, a vécu une nuit blanche, une nuit de stress : « à partir de 23h, la température a chuté très vite, nos avons décidé d’allumer les bougies à 3h30… Au court de l’allumage, la température a remonté doucement , mais sur le coup de 7h alors que nos étions sur le front, elle a chuté et provoqué une gelée blanche au sol …. Grâce aux bougies, nous pensons ne pas avoir de dégâts, mais c’est passé très près et d’autres vignobles ont dû souffrir !! »
Jean-François Galhaud, le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion, est en train de faire le tour afin d’estimer: « cela a touché les bas-fonds de Lussac, Puisseguin, un peu Saint-Emilion et à Saint-Christophe des Bardes. C’est très ponctuel cela représente 5% maximum de l’ensemble du vignoble de Saint-Emilion, mais cela n’est pas passé loin. C’est un peu moins fort que le 13 avril dernier. C’est en tout cas un dur métier entre le gel, la grêle, la maladie et la chute du cours… »
Dans le Blayais, Franck Jullion le président des Blaye Côtes de Bordeaux commente : « il y a eu un impact, c’est une certitude. Il y a eu des vignes de gelées. On va en savoir plus ce soir et lundi matin.
Cela a gelé plus de vignes qu’il y a 3 semaines où 5% avaient été gelées, au moins 15% ont été touchés soit plus de 1000 hectares, » Franck Jullion président des Blaye Côtes de Bordeaux.
« Gel, grêle, gel, les propriétés qui ont connu ces aléas, pour elles cela va devenir très compliqué. Malheureusement, il y a eu samedi un petit coup de pluie qui a amené de l’humidité au petit matin. »
Dans les Graves, Loïc Pasquet pour Liber Pater témoigne :« on s’est battu toute la nuit, sans les machines « Agrofrost » (des bonbonnes de gaz qui tournent sur elle-même et qui couvrent près d’1hectare), c’était fichu… »
On a gelé pendant 6 heures à -1,5° et ça ne se remettait pas. Cela a été tendu. Sans les machines, on n’avait plus de vin », Loîc Pasquet vigneron à Landiras.
Et de poursuivre : « c’est raide, raide, de faire du vin. En 2017, je me suis dit, qu’il fallait que j’investisse. La problématique, c’est que la végétation est très en avance. On débourre fin mars. Les accidents climatiques n’ont pas changé, mais c’est le cycle végétatif qui avec le réchauffement climatique a 3 semaines d’avance… »
Pour cette nuit, Loïc Pasquet a réussi a sauvé sa récolte, mais il redoute la nuit prochaine où il devrait encore gelé…L’état des dégâts ne sera pas connu avant le début de semaine, avec un tour d’horizon et une remontée d’informations de la chambre d’agriculture de la Gironde.
Au château d’Arsac dans le Médoc, Philippe Raoux avait déployé les grands moyens, avec 3 hélicoptères pour tenter de sauver le millésime 2019; tout a commencé en pleine nuit, avec les plans des parcelles à survoler, histoire de ramener de l’air chaud avec des vieux tas de ceps allumés au bout de la zone délimitée. C’est une bataille contre le froid, contre le vent et contre le temps, pour glaner quelque dixièmes de degrés, un degré ou peut-être un tout petit peu plus.
Très concrètement sur les relevés de températures, ce que l’on a pu constater, c’est ce qui était à -1,3°C, juste après le passage de l’hélico, on se retrouve à -0,5°C », Olivier Bonneau directeur technique du château d’Arsac.
En 2017, le château d’Arsac avait perdu près de 90% de sa récolte, pour éviter cette nouveau cataclysme, Philippe Raoux a employé les grands moyens :« on a des caprices de températures qui n’existaient pas dans le passé, et en parallèle nous avons le réchauffement climatique qui fait que la végétation est en avance. Donc les deux se rencontrent et ça crée des catastrophes… »
Ce soir Christophe Chateau, directeur communication du CIVB, sera l’invité du 19/20 sur France 3 Aquitaine. Côté Châteaux adresse toute son estime envers tous les vignerons courageux, à nouveau éprouvés par ce satané gel.
Regardez le reportage sur la lutte menée avec des hélicoptères cette nuit au château d’Arsac dans le Médoc de Karim Jbali et Xavier Granger :
C’est un monument de la chanson française qui s’est produit hier à l’Arena de Bordeaux : « Patriiiiick », comme le scandaient les jeunes et jolies filles des années 90, dont certaines étaient de nouveau présentes à l’Arena. Un moment de partage et de générosité puisque le chanteur a reçu les lecteurs de Sud-Ouest avant le concert et a été lui-même bien reçu au Domaine de Chevalier, dont il est un grand amateur. Instants d’émotions entre fans de musique et fans de vin…
Patrick Bruel continue de rassembler les foules. A l’Arena hier soir, il a fait salle comble, 7700 personnes, avec des réservations de longue date. Le chanteur de « Casser la voix »qui en son temps a cassé la baraque n’a jamais cessé d’être ce chanteur populaire qui rassemble plusieurs générations. A quasiment 60 ans, le 14 mai prochain, il a montré hier soir qu’il n’avait rien perdu de la fougue de ses débuts, avec « Marre de cette nana-là » en 1984 qui l’a fait connaître, avant son succès planétaire de « Casser la Voix » (Album « Alors Regarde » en 1989), reprenant ses standards mais aussi les titres de son nouvel album « Ce soir on sort » (2018).
UN MOMENT PARTAGE ENTRE PASSIONNES
Patrick Bruel est aussi un passionné de vin, et c’est à ce titre qu’il a été invité à déjeuner, hier midi avant le concert, par la famille Bernard au Domaine de Chevalier à Léognan.
« Patrick Bruel a découvert Chevalier il y a un moment déjà grâce à Philippe Faure-Brac », me confie ce matin Adrien Bernard.« Mon frère Hugo et sa femme Coralie l’avaient rencontré aux Etats-Unis et c’est comme cela qu’il a pu venir à Chevalier accompagné de ses musiciens pour partager un joli moment sympathique de passion. Il y a une vraie amitié avec les vins de Chevalier et il les connaît bien. »
UN CONCERT A BORDEAUX DE PLUS DE 2H30
Véritable monument de la chanson française, tout comme ou après Johnny, il a montré hier sa générosité avec un concert de plus de 2 heures 30 :« c’est quelqu’un de très humain, engagé vraiment approchable et d’une profonde gentillesse. Ses musiciens sont des gens aussi à cette image. On n’imagine pas la tournée qu’ils font en ce moment et l’attachement qu’a ce garçon pour son métier et ses fans », complète Adrien Bernard du Domaine de Chevalier.
Un petit clin d’oeil de Côté Châteaux à ce moment délicieux, car Côté Châteaux c’est le blog où l’on trouve aussi la « place des grands hommes… »
Regardez le reportage sur le concert de Patrick Bruel, vendredi 3 mai à l’Arena, de Louis Roussel, Ludovic Cagnato et Charles Rabréaud:
Mais où va-t-il s’arrêter ? Laurent Moujon rédacteur et éditeur de « Bordeaux Patrimoine Mondial & Ses Routes des Vins », réalisé en 11 éditions, vient de lancer un livre de recettes entre la cuisine indienne avec les vins de Bordeaux dont il se dit très fier et il y a de quoi.
Laurent Moujon, lors de la présentation de l’ouvrage à la CCI de Bordeaux, avec Rameshwar Kulkarni.
« Je peux vous assurer que ce plaisir et cette fierté sont pour moi multipliés… car vous êtes en possession du 1er livre sur les accords mets/vins entre la cuisine indienne & les vins de Bordeaux », témoigne Laurent Moujon, auteur de guides touristique et de 3 livre d’accords mets-vin chinois, japonais et indiens avec les vins de Bordeaux.
J’ai constaté que les vins de Bordeaux voyageaient à travers l’Asie tout entier pour les amateurs de vin, mais qu’il manquait des accords entre la cuisine indienne et les vins de Bordeaux ! »
C’est ainsi qu’il s’est rapproché d’un team anglo-indienne – Brinda Bourhis, Ujwala Samant et Rameshwar Kulkarni- pour choisir soigneusement des chefs et mets indiens en Angleterre, Inde et Etats-Unis. La difficulté était de répondre aux notes complexes des 34 vins de Bordeaux que Laurent Moujon avait sélectionnés, dégustés et notés avec l’équipe de sommeliers indiens & français.
A noter qu’entre 2010 et 2017, l’industrie vinicole indienne a enregistré un taux de croissance annuel de 14%, ce qui en fait la boisson alcoolisée avec la plus forte croissance, par ailleurs en Inde, 485 millions de personnes ont l’âge légal pour consommer de l’alcool (avec modération) (source Wine Intelligence).
Un livre qui fait partager les secrets d’une cuisine indienne raffinée, qui donne aussi des idées de mariage avec les vins de Bordeaux, un ouvrage qui a été le fruit notamment de la générosité des chefs indie.
« Ce voyage culinaire à travers l’Inde & les vins de Bordeaux vous servira d’inspiration pour accorder vins et mets sur votre table ou au restaurant et ainsi partager nos plus belles découvertes viticoles, en recherchant l’harmonie entre le plat et le vin parce que les vins subliment la saveur d’un mets. Vous découvrirez qu’il existe de nombreux accords avec un même vin ou plat car il est plus facile d’accorder un plat avec un vin ».
Ce livre dévoile également dans sa seconde partie les propriétés bordelaises qui se cachent derrière chaque bouteille. Ces châteaux offrent un attrait architectural, patrimonial et familial incommensurable. A découvrir.
Bordeaux, Alliance de ses vins avec la Cuisine Indienne : 382 pages, 22€; 67 recettes indiennes réalisées par des chefs de 3 pays: Angleterre, Inde, & USA, avec 33 Châteaux et 16 Master & Celebrity Chefs indiens.
Thibault Bardet, un passionné de la série culte « Game of Thrones », a recréé au sein de la propriété familiale près de Saint-Emilion, un « Dornish Wine » (Le vin de Dorne) et « The Imp’s Delight » (Le délice du lutin).
« Fruité, puissant mais facile à boire, soyeux », tel est le vin préféré des nobles de Dorne, au sud de Westeros. « J’ai voulu faire un hommage, un vin qui peut être bu dans Game of Thrones. Je n’ai pas essayé de faire le meilleur vin possible, mais le vin le plus proche de la série », explique ce fan depuis huit ans de la série américaine, dont la huitième et dernière saison est diffusée depuis le 14 avril dans 186 pays.
Aux Vignobles Bardet à Vignonet (Gironde), l’aventure débute réellement en 2016 lorsque Thibault et ses amis voient dans un épisode le personnage de Tyrion Lannister boire du vin : « On s’est dit: « ce serait super de pouvoir le déguster ». Vérification faite sur internet qu’aucun vin de ce type n’existait déjà, il décide de le reproduire. « La série en parle très peu. Mais dans les livres, c’est énorme. J’ai tout simplement fait un copier-coller des références sur le vin. Ce qui fait un total de 40 pages word sur les milliers de pages des romans de George R. R. Martin », raconte le jeune homme de 29 ans.
Fiche technique en poche, il est allé voir son père qui s’occupe de la partie technique. « Un vin très fruité, intense, sombre, puissant, avec des petites notes de barrique, soyeux : c’est facile, c’est un 100% Merlot de Bordeaux », a aussitôt répondu Philippe Bardet.
Comme le climat aride de Dorne, selon le roman, ils choisissent une parcelle de sable en appellation Saint-Emilion pour le « Imp’s Delight », tandis que le « Dornish Wine » est un Castillon Côtes de Bordeaux. Les baies les plus petites sont sélectionnées pour leur concentration et le vin passe un petit temps en barrique pour rappeler l’époque de cette série d’heroic fantasy.
Pour aller encore plus loin dans l’esprit de Game of Thrones, le « Imp’s delight » que souhaite faire, rappelle-t-il, Tyrion Lannister pour ses amis une fois la guerre terminée, ne contient pas de soufre comme au Moyen-Age, ce qui donne à ce vin « une couleur plus violette, plus intense » et un goût « un peu plus puissant ».
Ronde comme les boucliers de Dorne, l’étiquette couleur or avec l’emblème du lion rappellent la famille Lannister tandis que celle du « Dornish Wine », reprend les couleurs orange, typiques de la région, avec les emblèmes de celle des Martell : le soleil et les lances.
Car la présentation de la bouteille est affaire de marketing. Thibault a poussé l’esprit de détail jusqu’à mettre de la cire dessus et remplacer la traditionnelle bouteille bordelaise par un flacon plus rond et lourd.
Après ce millésime 2016 au goût de Dorne, les vignobles Bardet n’entendent pas continuer l’aventure face aux demandes de la production HBO, qui les a cependant autorisé à écouler leurs stocks : soit 15.000 bouteilles après les 15.000 déjà vendues, principalement en Europe, à des cavistes et des particuliers.
Un nombre suffisant pour peut-être en envoyer à l’auteur de la saga et aux acteurs, comme le rêve Thibault Bardet, qui aime regarder la série avec son groupe d’amis et une bouteille de chaque cuvée : « C’est mieux que la 5D, c’est immersif! »