23 Juil

Avec la canicule, Bordeaux s’adapte pour sauver ses jeunes plants de vigne

C’est une semaine cruciale pour Bordeaux. Cette nouvelle vague de sécheresse et de canicule pousse les châteaux à arroser les jeunes plants de vigne qui risqueraient de dépérir sans cette eau. Des dérogations ont été demandées également pour arroser les jeunes pieds entrés en production en Lalande-de-Pomerol.

Avec cette sécheresse, les jeunes plants de vignes souffrent… Cette semaine est particulièrement délicate, avec ces températures à Bordeaux qui approchent ou vont dépasser aujourd’hui les 40°C.

Ce matin au château Carbonnieux en Pessac-Léognan, les équipes techniques sont sur le pont pour permettre au jeunes plants de passer cette période délicate. Il s’agit d’apporter 3 à 5 litres d’eau pour ces pieds de merlot plantés à l’automne dernier.

Cette année la canicule et la sécheresse arrivent très très tôt par rapport à l’année dernière, donc on est obligé d’arroser au moins deux fois par semaine les plants pour arriver à les sauver », Freddy Flé chef de culture château Carbonnieux.

Freddy Flé montre la sécheresse en surface de ces sols © JPS

Au château Carbonnieux, ce sont 3,5 hectatres qui ont ainsi été plantés en septembre dernier, à raison de 7200 pieds à l’hectare. Il y a aussi les complans à sauver, ce sont ces jeunes plants qui remplacent les vieux pieds qui ne produisaient plus ou les pieds morts, des jeunes plants disséminés partout sur ces parcelles. Pour se faire, les équipes sont mobilisées ici avec des horaires adaptés, de 6h30 à 14h.

Nous sommes dans un sol plutôt sec, un sol de grave, et on va trouver la fraîcheur l’argile ou l’argilo-calcaire à plusieurs dizaines de centimètres en sous-sol donc en attendant que ce système racinaire se fasse il va falloir hydrater », Philibert Perrin co-propriétaire château Carbonnieux.

Ce sont 30000 jeunes pieds qui doivent être arrosés cette semaine, une première cette année car en juin il y avait encore une réserve hydrique suffisante, mais aujourd’hui le terroir est des plus secs. Le château s’est adapté déjà au niveau du sol: « on fait attention à ce qu’il n’y ait pas d’herbe qui pourrait faire de la concurrence à la vigne, donc on griffe les sols », et en limitant par ailleurs l’effeuillage.

Des baies flétries et grillées par la soleil en lalande-de-Pomerol © JPS

Autre terroir à souffrir, celui de Lalande-de-Pomerol: on peut y trouver des baies flétries et grillées par le soleil sur quelques parcelles. Ici le double effet sécheresse en sous-sol et canicule en surface commence à bien se faire sentir.

    « On voit assez clairement les coups de soleil, les petites tâches noires, ou brunes, les petits grains complètement desséchés », commente Xavier Piton président de l’ODG Lalande de Pomerol. L’ODG de Lalande-de-Pomerol a d’ailleurs demandé une dérogation pour pouvoir arroser par endroits ces pieds en production, ce de manière exceptionnelle et limitée dans le temps. Traditionnellement, en France l’irrigation des vignes en production n’est pas autorisée, contrairement à ce qui se fait dans d’autres grandes nations productrices de vin.

On a demandé la possibilité pour les cas extrêmes comme celui-ci de vignes particulièrement dans la détresse hydrique d’effectuer des arrosages ponctuels »,  Xavier Piton président de l’ODG Lalande de Pomerol.

Les viticulteurs ont aussi limité depuis le début de l’été les effeuillages pour permettre à la vigne de mieux supporter soleil et chaleur.

On effeuille déjà du côté du soleil levant, là où le soleil est moins fort et on a allégé depuis une semaine les consignes d’effeuillages pour éviter le risque de voir les raisins griller », Philibert Perrin.

 Vendredi pourrait voir tomber une pluie salutaire, puisque des précipitations sont annoncées vendredi et samedi, en espérant toutefois éviter les orages de grêle.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Bertrand Joucla-Parker et Charles Rabréaud

22 Juil

La Suisse, son chocolat, ses fromages… et bientôt ses vins ?

Quand on pense à la Suisse, on pense au chocolat et aux fromages. Mais les vins helvètes veulent à leur tour ravir les papilles à l’international, en misant désormais sur l’excellence.

Les terrasses de Lavaux classées à l’Unesco © Lausanne Tourisme

La discrétion des vins suisses à l’étranger est à l’image de celle de la Fête suisse des Vignerons, qui se déroule du 18 juillet au 11 août: une fête organisée tous les 20 à 25 ans depuis la fin du 18e siècle et dont peu de gens connaissent l’existence hors de Suisse, bien qu’elle soit grandiose. Il s’agit de la première tradition vivante helvétique à avoir été inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Ce spectacle musical en plein air organisé se déroule à Vevey, au coeur des vignobles de Lavaux, dans une arène pouvant accueillir chaque soir 20.000 spectateurs: plusieurs milliers de figurants y racontent en une vingtaine de tableaux une année dans la vie de la vigne.

L’occasion pour cette terre viticole méconnue de faire parler d’elle. « On a d’excellents cépages (uniques), je pense notamment au « completer », un cépage blanc des Grisons quasiment microscopique en termes de production; il y a « l’amigne » produite dans le Valais également, le « cornalin », « l’humagne », s’enthousiasme Damien Leclerc, directeur commercial du caviste Lavinia à Genève. Mais « la Suisse, c’est un petit jardin en terme de production. En comparaison,
la superficie viticole du Valais (première région viticole du pays) est comme le vignoble de Saint-Emilion en France », observe ce sommelier de formation. En 2018, la surface viticole totale s’élevait en Suisse à moins de 15.000 hectares contre environ 800.000 en France.

Alors que la consommation nationale de vin baisse, la Suisse cherche depuis des années à conquérir des marchés à l’international et a des atouts indéniables pour les séduire – diversité des terroirs, de ses microclimats, cépages indigènes -, soulignent des acteurs du secteur.

Dans le Lavaux, région viticole où quelque 200 vignerons se partagent seulement 800 hectares de terre, les vignes locales en terrasse, classées au Patrimoine mondial depuis 2007 (photo de © Lausanne Tourisme ci-dessus), sont construites à flanc de coteau et s’étendent majestueusement sur près d’une trentaine de kilomètres sur les hauteurs du Lac Léman, entre Lausanne et Montreux, face aux Alpes.

Au coeur des vignobles, le Centre de découverte des vins du Lavaux, à Rivaz, accueille chaque année des milliers de visiteurs, dont près de 80% d’étrangers, surtout asiatiques, explique à l’AFP sa gérante, Monica Tomba. Mais beaucoup repartent déçus de ne pas pouvoir retrouver ces vins suisses à l’étranger, assure-t-elle. Car très peu de producteurs suisses ont osé se tourner vers l’international. Exporter exige d’y consacrer du temps et baisser les coûts pour conquérir les marchés étrangers s’avère délicat: la récolte n’est pas aisée car la vigne suisse est souvent plantée en terrasse ou en pente, tout se fait à la main sans machine, effeuillage, dégrappage,
vendeange, et la main-d’oeuvre coûte cher.

MOINS DE 1% DES VINS EXPORTES

Pour s’imposer hors des frontières suisses, les vignerons « seraient obligés de casser leurs prix » afin de pouvoir rivaliser avec les vins étrangers, ce qui relève de l’impossible pour les petits domaines familiaux du Lavaux, explique Mme Tomba. Pour l’instant, moins d’1% de la production de vins suisses est exporté, selon l’Observatoire suisse du marché des vins. En cause, la réticence financière des vignerons, mais aussi le choix de vins d’export d’une faible qualité et une demande intérieure encore suffisante qui ne pousse pas assez à se diversifier…

Pour changer la donne, Swiss Wine Promotion, l’organisme mandaté par l’Interprofession de la vigne et du vin suisse, développe depuis cinq ans une nouvelle stratégie ciblant des produits de haute qualité, indique son directeur, Jean-Marc Amez-Droz.

Lors des activités de promotion, « on ne va plus prendre un Fendant (l’appellation la plus connue de Suisse), une Dôle (autre appellation du Valais) ou un vin bon marché« , mais des produits de niche », dit-il. « On a constaté que si on présente un Cornalin ou une Petite Arvine à 30 ou 40 francs (27 à 36 euros), il n’y a pas de discussion, alors que si on présente un chasselas courant à 5 francs (4,50 euros), les gens trouvent que c’est trop cher », fait-il valoir.

MANHATTAN

Michael Ganne, directeur de la maison d’enchères genevoise spécialisée Baghera Wines, conseille de « créer un dynamisme » autour d’une dizaine de « vignerons phares » produisant des vins haut de gamme. Mais il n’existe pour l’instant que très peu de stars telles que Marie-Thérèse Chappaz ou Martha et Daniele Gantenbeim, présents à la carte de grands restaurants internationaux.

Un paradoxe alors que « les plus grandes familles de vignerons » d’Europe viennent se former en Suisse à la Haute école de viticulture et d’oenologie de Changins, relève le Français Damien Leclerc.

Installée dans le Valais, Sandrine Caloz, 30 ans et déjà classée vigneronne bio suisse de l’année 2019, a elle déjà franchi le pas vers l’export, après avoir été
démarchée par un importateur américain. « Le fait que des bouteilles de notre vin se retrouvent sur de belles tables à Manhattan, ça crédibilise aussi et surtout nos vins pour la clientèle suisse », glisse-t-elle.

AFP.

16 Juil

« Château Vénus Airlines » : le vigneron qui a créé sa piste au beau milieu des vignes pour admirer les châteaux vus du ciel

Pour le coup, c’est vin…solite. Un vigneron a eu l’idée de concilier ses deux passions le vin et le vol. Du coup il a créé avec sa femme une sorte de petit aéroport au milieu de ses vignes. C’est château Vénus Airlines qui vous offre un bon bol d’air et un dépaysement assuré pour admirer châetaux et Bassin d’Arcachon.

Les pilotes de Vénus Airlines Bertrand Amart et Yann Romanson, avec leurs passagers belges Mehdi et Valérie © Jean-Pierre Stahl

« Bienvenue à Venus Airlines… » Accueillis comme dans un terminal d’aéroport, ces touristes Belges de la région de Bruxelles, Valérie et Mehdi, sont agréablement surpris d’avoir comme pilote…un vigneron !

Bertrand Amart a acheté en 2005 des vignes avec son épouse dans les Graves et a eu cette idée originale de tracer une piste d’attérrissage de 500 mètres au beau milieu de ses 10 hectares de vignes. Son concept est de développer l’oenotourisme avec des baptêmes de l’air et le survol de châteaux du bordelais en avions légers. Il en possède 4 aujourd’hui.

Cela démarre d’une passion, en fait. La passion de l’aviation légère.Je me suis pris au jeu d’apprendre à piloter, de piloter et d’acheter un avion, un plaisir onéreux », Bertrand Amart château Vénus.

Après avoir proposé aux professionnels de survoler les terroirs, il s’est dit que « très rapidement les clients particuliers pouvaient profiter aussi de cette occasion pour découvrir notre région aussi riche, que ce soit la Gironde sur ses vignobles et différents terroirs, ou aussi la Gironde sur son Bassin d’Arcachon. »

Les touristes sont alors subjugués par les châteaux de Malle, d’Yquem, Rayne-Vigneau ou encore Lafaurie-Peyraguey. Des routes des vins aériennes en Graves-Sauternes, mais aussi en Saint-Emilion-Pomerol ou en Pessac-Léognan. « Merci beaucoup, c’était fantastique, du Yann Arthus Bertrand en live ! » commente Valérie Bovy en descente de l’appareil. « Vraiment extraordinaire, on a vu le Bassin d’Arcachon comme jamais, et toutes les propriétés avoisinantes, c’était impressionnant, » renchérit Mehdi Zouaoui.

Cette année, il a déjà organisé 1000 Wine Tours aériens, contre 250 en 2018, soit 400% d’augmentation. Des tours variant de 25 minutes à 1 heure 30, voire à la demi-journée, de 69 à 189€, pour en avoir plein la vue.

Et après le vol, Bertrand Amart aime expliquer autour d’un verre les différences entre les terroirs et les cépages.

En 2019, son concept a été couronné par deux prestigieuses récompenses : un Best Of Wine Tourism d’Or décerné par cette association qui émane de la CCI de Bordeaux et un Trophée national de l’Oenotoursime décerné par Terre de Vins.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Sarah Paulin et Christian Arliguié :

Baisse des ventes de vin: « Bordeaux souffre », selon l’interprofession

Les vins de Bordeaux ont moins la cote : tel est le constat de l’interprofession qui a exposé lundi plusieurs solutions pour sortir de cette « crise brutale » lors de son assemblée générale.

L’immeuble du CIVB à l’angle du Cours du XXX Juillet et des allées de Tourny à Bordeaux © JPS

« Bordeaux souffre en ce moment. Nos ventes ont fortement reculé, sous l’effet conjoncturel de la récolte 2017 (-40% en raison du gel), mais aussi en raison d’effets structurels propres à notre filière et aux évolutions des modes de consommation », a déclaré le nouveau président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), Bernard Farges.

Elu lors de cette assemblée, il a cité « des problèmes d’image aux origines multiples »: l’environnement, l’image de vins chers « alors que seuls quelques vins de Bordeaux sont chers », « certains vins d’entrée de gamme ne sont pas dans le style des vins attendus par le consommateur »…

Le président sortant Allan Sichel a, lui, réitéré les chiffres qu’ils avait annoncés en avril: les exportations ont crû en valeur de 4% grâce aux vins haut de gamme mais la baisse des volumes d’exportations est importante: -13% sur un an en raison d’une faible récolte 2017, un marché chinois en berne, des difficultés dans la grande distribution qui représente plus de 50% des ventes de vin de Bordeaux en France et une certaine désaffection pour les vins rouges.

« Les tendances de consommation évoluent: les Français plébiscitent le rosé, le vin blanc, le crémant. Une tendance qui dépasse les frontières, partagée par des destinations prioritaires de la filière des vins de Bordeaux, comme aux Etats-Unis », a-t-il également développé.

Des solutions ont été présentées aux viticulteurs et négociants présents à cette AG: développement rapide des ventes en grande distribution avec des bons de promotions distribués jusqu’à la fin de l’année et une tournée des vins de Bordeaux pour la Saint-Vincent tournante, patron des vignerons, fin janvier.

Sur le long terme, l’interprofession entend également évoluer en terme de communication pour atteindre la jeune génération et sortir Bordeaux de ses clichés.

AFP

15 Juil

Bernard Farges repart pour un nouveau mandat à la tête du CIVB

Ce n’était pas une surprise. On savait depuis plusieurs semaines que Bernard Farges était candidat, il a été réélu à la tête du CIVB, en remplacement d’Allan Sichel. Réélu, car il avait déjà été président du CIVB de 2013 à 2016.

Bernard Farges en mai 2018 © JPS

C’est un nouveau mandat de 3 ans pour Bernard Farges à la tête du CIVB. Viticulteur à Mauriac en Gironde, il était jusqu’ici président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, vice-président du CIVB, et tenait la corde pour un nouveau mandat de président en remplacement d’Allan Sichel, qui était issu du négoce (car l’interprofession élit en son sein un mandat sur deux un représentant des viticulteurs et un des négociants, chaque groupe ayant 25 représentants qui y siègent).

Il fait figure d’homme fort de l’Interprofession, car il ne s’est jamais trop éloigné des instances, suppléant par moment Allan Sichel, étant le référent sur certains dossiers, et ayant dans le viseur une possibilité de rempiler au poste de président. Le moment est d’autant plus crucial que de nombreux dossiers délicats seront à traiter durant ces 3 ans, à commencer par la commercialisation des vins de Bordeaux ralentie depuis un an, la question du réchauffement climatique et bien d’autres domaines liés à l’environnement…

« La priorité de mon mandat sera la mise en oeuvre du plan stratégique de la filière, Bordeaux Ambition 2025: l’engagement dans une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises), le pilotage économique de la filière (le CIVB dispose d’un budget de 35 millions d’euros), le renforcement de la marque Bordeaux, ceci en allant montrer sur tous les marchés, des plus lointains au plus proches, la diversité des femmes et des hommes qui font Bordeaux, comme celle de nos vins.l L’humain doit être au coeur de nos actions. »

Bernard Farges était aussi président de la Confédération Nationale des Producteurs de vins et d’eaux de vie à Appellation d’Origine Controlée et d’Efow (Fédération Européenne des Vins sous appellation d’origine).

12 Juil

Liber Pater devient le vin le plus cher au monde

Il l’avait dit, un jour il serait plus cher que Pétrus ou le Domaine de la Romanée Conti. C’est fait, Loïc Pasquet vend son Liber Pater 2015 produit sur ses terres de Landiras dans le Bordelais à un prix exorbitant 30000 €.

Loïc Pasquet dans son chai avec ses amphores contenant son futur millésime 2018 © JPS

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Loïc Pasquet, selon Wine Searcher, Liber Pater 2015 est le vin le plus cher au monde en sorti de chai, qu’en est-il exactement ? »

Loïc Pasquet : « Oui, certainement, c’est probable, mais ce n’est pas ce qui me motive. Avec une bouteille de 2015, vous allez goûter le vin fin, le vin originel de Bordeaux, ce que Bordeaux faisait de plus abouti avant le phylloxéra. »

JPS : « Pour en revenir sur le prix de vente, il serait de 30000 €, c’est bien ça ? C’est déraisonnable, non ? »

Loïc Pasquet : « Oui, le prix grand public est de 30000€. Déraisonnable ? Tout cela est une question de repères, c’est comme une oeuvre d’art éphémère…Là, vous allez avoir accès à l’inaccessible. Ce sont 250 bouteilles de 2015 qui vont être vendues, je n’en ai produites que 550 au total. Mais on a déjà presque tout vendu. Cela fait un an déjà que l’on vend ce millésime, qu’on donne des allocations. On peut se demander combien coûte l’inaccessible pour retrouver le vin fin, sur mon lieu, sur l’anticlinal à Landiras. Un lieu où l’on a toujours fait de la vigne. Quel prix sont prêts à mettre les grands collectionneurs pour retrouver le goût d’autrefois, ils vivent une expérience unique. Que cela choque ou pas, en fait il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent se permettre d’acheter un Matisse ou encore ce tableau de Banksy qui s’est autodétruit… »

JPS : « Vous produisez ce que vous appelez le vin d’autrefois, c’est quoi ?

Loïc Pasquet : « Ce sont des vignes franches de pied. Pourquoi, j’ai replanté ma vigne franche de pied ? C’est pour retrouver ce goût oublié; c’est typiquement sur l’anticlinal de Landiras, ce sont des cépages autochtones, adaptés au lieu: le cabernet sur de la grave sèche et acide, le petit Verdot sur les palus, sur les lieux humides, le tarnay sur de la grave, le castet sur de la grave argileuse, le Saint-Macaire sur de l’argile…Les anciens avaient compris qu’il fallait planter les cépages pour chaque lieu, il y avait un cadastre de cépages. Une fois que vous avez ça, à vous de faire l’ assemblage et le vin fin. »

JPS : « Sauf que tous les viticulteurs à Bordeaux ou ailleurs disent qu’ils cherchent à faire le vin fin ! »

Loïc Pasquet : « Le dire et le faire c’est deux choses. Aujourd’hui, il y a deux façons de faire le vin, il y a ce que j’appelle la construction d’un goût sur les qualités intrinsèques des variétés, à partir de vignes greffées, avec du merlot, c’est gras, vous ajoutez 20% de cabernet, un peu de petit Verdot , un élevage en barriques, ça c’est le sel et le poivre avec des tannins exogènes. Moi ce que j’ai choisi, c’est ces vignes franches de pied, et d’adapter le cépage au terroir. Quand on fait de la vigne franche de pied, on perd le goût de la variété et on récupère le goût du lieu. Le cépage est comme un fusible, il perd son côté variétal et il exprime le lieu. En fait, c’est le lieu qui impose l’encépagement, on est dans le respect du haut-lieu.  

Il y en a de plus en plus qui ont planté des francs de pied, il faut les encourager, il y a quand même de très très grands terroirs à Bordeaux, et de très très grands vignerons, mais il faut leur donner les moyens de travailler, les cahiers des charges sont faits de telle façon qu’ils ne permettent pas au vigneron de faire exprimer son lieu. On fait de la typicité, mais c’est renier le terroir. »

JPS : « Pour en revenir à ce 2015, qu’est-ce qu’on a dans ce Liber Pater 2015 ? »

Loïc Pasquet : « Je voudrais vous parler du gourmet. Le gourmet à l’époque , c’est celui qui dégustait les vins, il avait une grande connaissance du parcellaire et du goût. A l’époque vous aviez une palette aromatique sur la fleur.

Quand Jean-Jacques Rousseau visite le Médoc, il dit on boit des violettes, c’est caractéristique du franc de pied. C’est très pur, très fin, sur des arômes de fleur. Les francs de pied font des vins extrêmement fins, avec des tanins précis, très serrés, une belle longueur en bouche, très sapide, alors que pour la vigne greffée, c’est plus rustique. Avant la 2e guerre mondiale, il y avait encore à Bordeaux une bonne partie non greffée, on a greffé car on a multiplié les volumes, un bon vigneron était celui capable de produire beaucoup… » (après la 2e guerre mondiale).

JPS : « Mais enfin, votre prix a été multiplié par 7 ! » (par rapport aux bouteilles vendues par exemple chez Millésima à 4300 €)

Loïc Pasquet : « Oui mais la quantité a été divisée par 4 ou 5.Avant on vendait 1000 à 1200 bouteilles, là on en vend 250. On en retient 250, pour l’oenothèque, car dans 20 ou 30 ans, je voudrais être capable d’offrir du 2015; du coup cela fait gonfler mécaniquement les prix. Tout ce qui est rare est cher. C’est un goût inaccessible, que tout le monde voudrait retrouver. On va sortir le 2018, il ne sortira pas à 50€. Combien on va en faire, entre 600 à 1200, je n’en n’ai aucune idée pour l’instant. »

JPS :  » Cela fait un peu opaque tout cela… »

Loïc Pasquet :« Je ne sais jamais avant ce que je vais produire à la fin. Je recherche avant tout la qualité, ce qui explique que je ne fais que 500 bouteilles, et que je n’ai pas sorti de 2008, 2012, 2013, 2014 et de 2017, car soit j’ai gelé, soit je n’avais pas la qualité et si ce n’est pas bon, je ne fais pas de vin ».

JPS: « Vous êtes ce qu’on appelle un OVNI dans le monde du vin, ou un hurluberlu, non ? »

Loïc Pasquet : « Hurluberlu ? (rire), oui tout-à-fait. Par rapport à la place de Bordeaux. Peut-être que dans 20 ans, les francs de pied vont revenir, car le modèle de Bordeaux ne fonctionne pas très bien. Donc être révolutionnaire, hurluberlu, c’est joli. Etre dans un monde qui ne fonctionne pas, cela ne me gêne pas, mais Bordeaux va changer. Je ne nuis à personne, je gêne les institutions. »

Loic Pasquet met en avant « le goût du lieu » avec ses cépages oubliés, dans sa vigne en 2018 © JPS

JPS : « L’ascension de Loïc Pasquet a été fulgurante… »

Loïc Pasquet : « Cela fait 15 ans que j’ai acheté le vignoble, 15 ans c’est pas rien. En 2009, le millésime 2007 de Liber Pater se vendait déjà 1200€. Mon premier millésime a été le 2006. J’ai 43 ans aujourd’hui, je ne suis pas si jeune que cela. J’ai été le premier à remettre des vignes franc de pied à Bordeaux. Entre temps, j’ai eu des procédures en justice contre l’administration fiscale que j’ai perdue, contre l’INAO que j’ai gagnée. 15 ans ça compte.

Mais en France quand tu fais et réussis quelque chose, tu as tout le monde contre toi, aux USA c’est l’inverse. Si tu passes cela, tu ressorts très fort et tu peux survivre à tout. On est envieux, on n’aime pas cette réussite. Est-ce que c’est du à la culture judéo-chrétienne? Je ne m’explique pas cela.

Pourquoi cela devrait être mal, ce à quoi j’ai toujours rêvé, pensé, je n’empêche personne de le faire. J’ai la chance d’être sur un lieu formidable. Comme disait Winston Churchill, « il vaut mieux voir le cheval qui tire la charrette plutôt que le loup qu’il faut abattre. »

JPS : « Aujourd’hui, vous ne vendez pas Liber Pater en Bordeaux mais en vin de France »

Loïc Pasquet :  « Non, le 2015 est le dernier vin commercialisé  en Graves alors que le 2018 sera en vin de France, parce qu’on a replanté les anciens cépages bordelais interdits. Mais pour our moi, les AOC cela ne va plus rien représenter, on commence à dire qu’on va mettre des hybrides, cela n’a pas de sens. Les grands vignerons ne sont plus en AOC. On devrait plutôt remettre le tarnay qui était le cépage historique à Bordeaux, ou le Saint-Macaire. Interdits en 1936 lors de la création de l’INAO, on nous ressort des hybrides pour résister au mildiou, mais la problématique est déjà dépassée avec le réchauffement climatique;  le vrai combat est de retrouver et de faire du vin fin, réintégrer les cépages d’autrefois aujourd’hui interdits, et de voir quels cépages sont capables de résister à la sécheresse, surtout quand dans 20 ans il fera 50° C. »

JPS : « Mais qui peut acheter du Liber Pater 2015, aujourd’hui ? »

Loïc Pasquet : « les mêmes qui achetaient 2007, 2009, … Tous les plus grands collectionneurs au monde qui connaissent les grandes bouteilles, comme le Domaine de la Romanée Conti, et qui n’ont pas à s’excuser d’être des collectionneurs et d’aimer les grands vins. Ils sont partout car je fonctionne par allocations, à Hong-Kong, à Moscou, en Chine, en Belgique et à Londres. Il n’ya pas de pays plus fort que les autres. J’ai des ambassadeurs, des agents dans le monde qui vont voir des restaurants, des passionnés de vin. » 

JPS : « Quant enfin aux regards des autres et aux jalousies que vous allez encore susciter ? »

Loïc Pasquet : « Cela n’a aucun intérêt, c’est dans la nature humaine. Il y a des gens qui voudraient faire la même chose et qui n’y arrivent pas, il y en a qui sont dans l’ignorance de ce que je fais. Je ne veux pas faire de politique, cela ne m’intéresse pas, tout comme savoir ce que les autres pensent…Moi je m’éclate à faire du vin, à aller dans mes vignes tous les matins ».

Les autres en parlent aussi sur la toile :

The Man Behind Bordeaux’s Most Expensive Wine (Wine Seacher du 11/07/19)

Liber Pater plus cher que la Romanée Conti… et que tous les autres vins au monde (Vite Sphère du 05/07/19)

Liber Pater to release the most expensive wine in the world (The Drink Business du 4/7/19)

Lire ou relire l’article du blog : « Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » : le livre qui pourrait faire bouger les lignes ?, suite à la parution en septembre dernier du livre : « Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » aux éditions Actes Sud par Jacky Rigaux et Jean Rosen.

11 Juil

« Rouge, la couleur de l’engagement », la nouvelle expo au château la Dominique

Rouge, décidément, une couleur qui symbolise le château La Dominique. Depuis que l’architecte Jean Nouvel a paré le nouveau chai de cet habit, le château de la famille Fayat joue sur la couleur rouge et organise chaque été une exposition , en partenariat avec les locaux de l’étape le CAPC (Bordeaux), le FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA (Bordeaux) et bien d’autres galeries. A voir jusqu’au 25 août.

Cette année encore, le Château La Dominique prolonge la réflexion initiée en 2018 autour de la place du rouge dans l’art. Ainsi pour sa 2e édition, Camille Poupon (directrice de la communication de la Dominique) et Guillaume de Sardes (commissaire de l’exposition) ont retenu comme thème: « le rouge comme couleur de l’engagement », engagement s’entendant par l’engagement politique, bien sûr, mais au sens le plus large: la polis, c’est-à- dire la vie de la cité.

L’exposition se décline à travers différents supports comme la peinture, le dessin, la céramique, la photographie, la vidéo, l’installation (, avec une palette d’artistes renommés : Danielle Arbid, Mike Bouchet, Manuel Alvarez Bravo, Orianne Castel, Judy Chicago, Robert Combas, mounir fatmi, Jérémy Gobé, Thierry Jadot, Daido Moriyama, Jean-Pierre Raynaud, Andres Serrano, Heimo Zobernig.

« Si le rouge est des couleurs la plus éminemment « politique », il faut ici entendre le mot au sens large de tout ce qui touche la polis, c’est-à-dire la vie de la cité. Les œuvres des artistes internationaux présentées cette année sont en prise avec leur temps, elles visent plus loin que « l’art pour l’art ». Il y a là une volonté de mise en mouvement qui nous est chère, une preuve de courage et d’action, un désir de changement ; tout cela passé au prisme de l’action politique, de l’action citoyenne, de la décision individuelle et collective », Jean-Claude Fayat Président des Vignobles Fayat.

Cette exposition bénéficie du partenariat du CAPC de Bordeaux, du Frac Nouvelle-Aquitaine MECA de Bordeaux, de la Collection de la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain de Paris, de la galerie Odile Ouizeman de Paris et de la Galerie Forever de Genève, ainsi que des Films Pelléas.

Avec le château la Dominique. Pour en savoir plus cliquez ici.

Le rouge comme couleur de l’engagement à voir jusqu’au 25 août.

08 Juil

Les célèbres collines historiques du #Prosecco, en Italie, classées à l’Unesco

Les collines viticoles du Prosecco, façonnées par l’homme pendant des siècles dans la région de Venise (nord-est de l’Italie), ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

Col San Martino © Consorzio Tutela del Vino Conegliano Valdobbiadene Prosecco Superiore Docg

Ce sont précisément les collines accidentées du Prosecco de Conegliano et Valdobbiadene, produisant une partie du célèbre vin blanc pétillant italien, qui ont reçu cette reconnaissance de paysage culturel.

«Ce paysage se caractérise par des collines aux pentes abruptes, des petites parcelles de vignes installées sur des terrasses herbeuses et étroites, les ciglioni, des forêts, des petits villages et des terres agricoles», l’Unesco

«L’utilisation des ciglioni a créé depuis le XVIIe siècle un paysage mosaïque particulier constitué de rangs de vignes parallèles et verticaux par rapport aux pentes. Au XIXe siècle, la technique de treillage des vignes, appelée bellussera, a contribué aux caractéristiques esthétiques de ce paysage», souligne l’Unesco.

Les collines qui s’étalent sur une trentaine de kilomètres, objet d’un dossier déposé voici une dizaine d’années, deviennent ainsi le 55e site classé d’Italie. Reconnue Dénomination d’Origine Contrôlée et Garantie (DOCG), plus haut niveau de qualification du vin italien, l’appellation Prosecco s’étend en fait sur neuf provinces du nord-est de l’Italie, entre la Vénétie et le Frioul-Vénétie Julienne.

Les ventes de Prosecco n’ont jamais cessé ces dernières dernières années, enregistrant encore 6% d’augmentation en 2018, soit une production de 460 millions de bouteilles dont 75% à l’exports.

Avec AFP

06 Juil

Encore un épisode de grêle sur quelques secteurs en Gironde…

Cette nuit, des orages ont éclaté en Gironde, beaucoup de pluie et par endroits de la grêle… Une fois de plus, ce qui fait dire aux vignerons touchés: « il y en a marre. »

Les dégâts de cette nuit dans l’Entre deux Mers © Patrick Clarens

Une fois de plus, le ciel a grondé, tonné, des éclairs, de la pluie, beaucoup de pluie, et de la grêle localisée mais à plusieurs endroits.

Les sentinelles et amis de Côté Châteaux et notamment Sophie Aribaud, conseillère technique, m’ont signalé de la grêle cette nuit sur « Sainte Terre, Vignonet, Lugaignac, Daignac, Grézillac, Naujan, Postiac, Faleyrens et Génissac. Une liste qui semble s’allonger avec fil de la journée, avec Saint-Pey-d’Armens ».

Des baies blessées par endroits, en espérant que les dégâts ne soient pas trop importants, et que la canicule évite l’installation de botrytis.

Un viticulteur, client de Delacroix Aribaud Conseil a pu observer des « impacts sur l’ensemble des parcelles à Naujan, Saint Aubin de Branne, Lugaignac, Daignac et Moulon… »

© Photo vignobles Gadras

Joint par téléphone, Hugues Laborde, directeur technique des vignobles Invidia, 7 propriétés, m’expliquait « nous avons le château Haut Meyreau (à Dardenac) qui a été fortement impacté, mais fort heureusement Saint-Emilion pas touché, Fronsac non plus. En revanche, cela a été grêlé à Daignac, Grézillac, Espiet, Faleyras..En fait cela a touché ce qui fait face à Saint-Emilion, on avait déjà gelé au début du printemps à cet endroit mais personne n’en a parlé, on a eu des plateaux entièrement gelé, puis de la coulure, et là on s’est pris la grêle samedi à 5h du matin. Ce sont des pertes qui vont de 30 à 60%. Si on cumule au gel, à la coulure, le millésime 2019 risque d’être léger pour nous. C’est un vrai coup dur pour l’Entre-deux-Mers. Tous ces incidents climatiques qui se multiplient, cela devient très dur, je ne sais pas si tout le monde va tenir le choc. Car si on ne fait pas de vin, on perd les marchés… »

Les pensées de Côté Châteaux vont à tous ces viticultrices et viticulteurs à nouveau impacté par ces intempéries.

En ce lundi matin, Sophie Aribaud confiait sur sa page Facebook : « la cicatrisation est effective grâce au conditions chaudes et ensoleillées ! Les dégâts sont malheureusement importants sur les communes concernées ! »

Confluent d’Arts : un monde fou au château de la Rivière pour Thomas Dutronc et ses Esprits Manouches

Plus de 2000 personnes ont rempli la vaste pelouse, en contrebas du château de la Rivière, pour ce deuxième soir du festival Confluents d’Arts, où Thomas Dutronc a donné tout son art. Avec de belles sonorités jazz manouche, mais pas que, des balades, et chansons d’amour…Remember « j’aime les filles… »

Dominique Beyly, le maire de la Rivière, Naya, Thomas Dutronc et Xavier Buffo, directeur du château de la Rivière © Jean-Pierre Stahl

Y a pas à dire dans Dutronc, y  que du bon. Le père Jacques a bercé ma jeunesse et a fait se rencontrer de nombreux couples, le fils a, comme qui dirait, de qui tenir. La voix, cette espèce de timidité sympathique, un brin d’humour et bien sûr un amour pour la guitare. Et il y a cette ressemblance tellement frappante avec Jacques, qu’elle serait presque bluffante.

Naya, une première partie réussie © JPS

C’est donc à 22 heures que Thomas Dutronc est monté sur ce qui est en passe de devenir une grande scène des festivals d’été en Gironde, après avoir reçu l’an dernier Goran Bregovic et en 2017 pour la 1ère de Confluent d’Arts, Yuri Buenaventura. Il a succédé à la jeune Naya, originaire de Libourne, qui a réussi à conquérir le public, avec son album pop électro rock Ruby.

Un Thomas Dutronc entouré de fabuleux musiciens, ses esprits manouches, comme il les appelle, des doigts de fée de la gratte, et aussi du violon. Il a reçu, comme Naya, des mains des organisateurs Xavier Buffo directeur général du château de la Rivière, et du maire de la Rivière, Dominique Beyly, une douelle en souvenir avec son nom, le nom de l’artiste engagée sur la scène Confluent d’Arts 2019.

Thomas Dutronc, un admirateur de Django © JPS

L’occasion pour Thomas Dutronc de me confier son goût pour les vins fins,  « j’aime les Bordeaux, en particulier Pessac-Léognan et bien sûr les vins d’ici » (la Rivière entre autre), et d’ajouter :

J’aime que les vins soient rond, sur le fruit, pas trop tanniques, » Thomas Dutronc.

« C’était une rencontre magnifique », me confie Xavier Buffo. « En arrivant ici, il a été extrêmement surpris, lui et ses musiciens, alors qu’il parcourt la France entière et même au delà… »

Il est tombé sous le charme, il m’a dit j’ai fait de nombreuses scènes, des palaces, mais un lieu comme celui-là, je n’ai jamais vu ça », Xavier Buffo.

« En prime, il adore le vin, on a passé une bonne partie de l’après-midi ensemble, c’est une belle rencontre, des échanges vrais, moi je suis comblé, c’était une super soirée, avec une belle première partie de Naya », continue Xavier Buffo, d’autant que les concerts de Confluent d’Arts sont passé à travers les gouttes et les orages qui ont éclaté un peu plus tard où des trombes d’eau sont tombées en Gironde, avec quelques dégâts très localisés, à cause de la grêle. « Nous on a eu un alignement de planètes, et avec Dominique, le maire, et tous les bénévoles, on est assez rodé…On a reçu ce matin énormément de félicitations. »

Un festival qui a en tout cas emballé ces 4 nouveaux festivaliers, Thomas (Libourne), Cécile (Eysines), Karine et David (le Bouscat), pour qui c’était leur première participation : « Le concept est super, c’est ce que l’on recherche, des food trucks, des buvettes et le concert », Thomas.

Côté châteaux, Jean-Luc Zell et Olivier Pascaud.

En ami et voisin de Libourne, Jean-Luc Zell, directeur du château d’Agassac, à Ludon: « je suis ravi de voir des événements comme cela, ça draine du monde, le tourisme c’est une affaire de territoire et tout ce qui sert le tourisme profite à tous sur le territoire de la Gironde. » Voila donc une 3e édition en passe d’être totalement réussie et qui se poursuit encore aujourd’hui et ce soir. Bravo aux organisateurs et au château de la Rivière.

Et bravo à Thomas Dutronc, car pas besoin de demander « esprit es-tu là », oui les Esprits Manouches étaient bien là.