20 Fév

Et voici le nouveau classement tant attendu des Crus Bourgeois

Le classement est dévoilé ce jour à la Conserverie à Bordeaux. Un classement pour 5 ans qui doit à nouveau redorer le blason des crus bourgeois. 249 châteaux ont été couronnés « crus bourgeois », « crus bourgeois supérieurs » ou « crus bourgeois exceptionnels ». 

Olivier Cuvelier, Armelle Cruse et Laurent Vaché à la présentation ce midi du nouveau classement des Crus Bourgeois du Médoc © JPS

Le premier classement des crus Bourgeois remonte à 1932…sous l’égide des courtiers bordelais avec la CCI de Bordeaux et la chambre d’agriculture, ce sont 444 crus Bourgeois qui à l’époque avaient été consacrés. Près d’un siècle plus tard, revoici un nouveau classement qui devrait à nouveau faire parler de lui.

Il faut se rappeler que le classement décennal de 2003 avait été attaqué et annulé par un arrêt de la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux en 2007, reprochant à certains d’avoir été juge et partie. Depuis, l’Alliance des Crus Bourgeois proposait à ses adhérents la Reconnaissance « Cru Bourgeois » dont la première sélection officielle en 2010 consacrait 243 Crus Bourgeois sur le millésime 2008. Tout ceci a perduré jusqu’à l’an dernier. Les dirigeants et adhérents souhaitaient repartir sur un classement plus pyramidal et reconnu: voici donc le classement 2020 « les Crus Bourgeois » du Médoc, un classement quinquennal.

On est donc passé d’un classement annuel à un classement quinquennal. La hiérarchisation, c’est une façon de relancer toute cette famille des crus bourgeois » Olivier Cuvelier président de l’Alliance des Crus Bourgeois.

C’est donc un long travail de plusieurs années qui a abouti à ce classement, avec le concours d’Alain Juppé et de Benoît Simian pour faire accélérer le dossier au niveau du ministère.

  • Désormais ce classement est applicable pour 5 ans, et non plus pour un an.
  • Les millésimes classés seront les millésimes 2018, 2019, 2020 2021 et 2022. « Pour ce classement de 2020, 5 millésimes ont été présentés au choix de la propriété entre 2008 et 2016 », précise Olivier Cuvellier, le président de l’Alliance.
  • Et 3 niveaux de hiérarchie sont instaurés : « cru bourgeois », cru bourgeois supérieur » et « cru bourgeois exceptionnel »

« Quand on fait quelque chose on prend toujours des risques, maintenant nous on a considéré que ne rien faire, c’est encore pire », commente Olivier Cuvelier.

Aujourd’hui on voulait aller vers un classement quinquennal, avec 3 niveaux, cela devrait nous aider à relancer cette famille de crus bourgeois. On a travaillé de manière différente, ce n’est pas la même philosophie que pour le classement de 2003, on va vers l’avant. On a abouti, c’est la fin d’un processus, d’un long travail et on est fier du travail qu’on a accompli »Olivier Cuvelier, le président de l’Alliance.

Le château de Malleret devient Cru Bourgeois Exceptionnel © JPS

Pour accéder à ce classement de 2020, ce sont donc 5 millésimes qui ont été présenté pour chaque propriété, 5 comme gage de qualité et de régularité et aussi comme le précise Armelle Cruse, chargée de la promotion « pour intégrer la notion d’aptitude au vieillissement des crus. » Au choix de la propriété, on pouvait se soumettre à la dégustation pour accéder au niveau 1, 2 OU 3, ou postuler au 1er stade « cru bourgeois » en fonction de son historique « un cru qui souhaitait postuler à cru bourgeois faisait valoir 5 reconnaissances (ce qui a prévalu de 2008 à 2017) , il y a eu une prise en compte de l’histoire », précise Laurent Vaché le vice-président de l’Alliance des Crus Bourgeois. Pour les mentions complémentaires,il y avait obligatoirement dégustation.

Par la suite l’étude du dossier s’est faite sur 3 critères :

  • environnemental avec les notions de HVE haute valeur environnementale, il faut par exemple être HVE2 pour être supérieur et HVE3 pour être exceptionnel
  • technique
  • et image (promotion, distribution, site, oenotourisme)

La période de dégustation première étape s’est réalisée de mars à juin 2019 et l’étude des dossiers d’avril à septembre.  Un organisme indépendant a garanti l’impartialité, avec un cahier des charges précis et rigoureux et un dossier de 50 pages, la dégustation s’est faite à l’aveugle. 2 commissions de 5 dégustateurs ont siégé et une commission d’experts pour la mention complémentaire. Une commission de contestation avait même été prévue. Pour accéder à la mention complémentaire un minimum de 12 points étaient requis, le maximum étant de 40 points.  Pour établir ce classement un jury spécial a été retenu composé notamment de Gilles Revel, son président et directeur adjoint de l’Institut Supérieur de la Vigne et du Vin, et de Bill Blatch, vice-président, sénior consultant pour Christie’s et ancien négociant.

Quant à savoir combien se sont présentés par rapport aux 249 retenus et heureux lauréats : « il n’y a pas de liste de recalés, on a laissé une grande liberté et de la responsabilité aux adhérents, ils pouvaient s’ils le souhaitaient se retirer à tout moment », précisent les dirigeants qui ont aussi dévoilé le coût de 8000€ pour monter le dossier et pouvoir prétendre à la mention Cru Bourgeois si celui-ci était accepté et 4000€ pour prétendre à une mention complémentaire.

Pour Armelle Cruse du château du Taillan qui vient de voir son château passer « Cru Bourgeois Exceptionnel » :

C’est l’aboutissement de 25 ans de travail, de toute une famille dans cette propriété, une vraie satisfaction de toute une famille, puisque comme vous le savez nous sommes 5 soeurs donc c’est une grande joie » Armelle Cruse du château du Taillan »

« Il y a un enfant qui est né aujourd’hui, maintenant il faut faire grandir cet enfant, on a une équipe au sein de l’Alliance qui va le faire grandir et le faire évoluer », commentait encore Laurent Vaché. Et Armelle Cruse de préciser « je pars dans 15 jours aux USA puis en Asie pour présenter le classement avec une quarantaine de Crus Bourgeois », l’Alliance a d’ailleurs un budget de 150 000€ pour promouvoir ses Crus Bourgeois aux Etats-Unis et 250 000€ en Asie, un budget également conséquent en France.

Parmi les nombreux journalistes de la presse spécialisée présents, Jane Anson de Decanter : « Pour les viticulteurs, c’était important de refaire ces 3 niveaux de classement, je m’inquiète pour le consommateur qui est un peu fatigué avec le problème de classification, vraiment je croise les doigts pour que ce soit tranquille et que les châteaux acceptent les différents niveaux; et si cela se calme, si dans les prochains mois il n’y aura pas de problème, je pense que cela sera intéressant. »

« On est une famille dynamique et qui se remet en cause, ce n’est pas tous les jours qu’il y a à Bordeaux des gens qui se remettent en question », ajoutait Armelle Cruse.

Bonne chance aux nouveaux Crus Bourgeois, notamment dans cette période délicate de commercialisation pour Bordeaux. Les Crus Bourgeois représentent 31% de la production de vin du Médoc avec 28 millions de bouteilles.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Bertrand-Joucl-Parker et Charles Rabréaud (Intervenants: Armelle Cruse du château du Taillan « Cru Bourgeois Exceptionnel », Olivier Cuvelier, le président de l’Alliance des Crus Bourgeois, Laurent Vaché le vice-président de l’Alliance des Crus Bourgeois et Jane Anson de Decanter) : 

CRUS BOURGEOIS :

  • MÉDOC | CHÂTEAU LES ANGUILLEYS – CHÂTEAU D’ARGAN • CHÂTEAU L’ARGENTEYRE – CHÂTEAU BEAUVILLAGE • CHÂTEAU BÉGADANET – CHÂTEAU BELLEGRAVE • CHÂTEAU BELLERIVE -CHÂTEAU BELLEVUE • CHÂTEAU DE BENSSE -CHÂTEAU BESSAN SÉGUR • CHÂTEAU BLAIGNAN -CHÂTEAU BOIS MONDONT SAINT GERMAIN -CHÂTEAU LE BOURDIEU • CHÂTEAU BOURNAC -CHÂTEAU DES BROUSTERAS • CHÂTEAU DES CABANS -CHÂTEAU CAMPILLOT • CHÂTEAU CANGRUEY
    CHÂTEAU CARCANIEUX • CHÂTEAU LA CHANDELLIÈRE -CHÂTEAU CHANTEMERLE • CHÂTEAU LA CLARE -CHÂTEAU CLÉMENT SAINT JEAN -CHÂTEAU CÔTES DE BLAIGNAN • CHÂTEAU DE LA CROIX -CHÂTEAU ESCOT • CHÂTEAU D’ESCURAC -CHÂTEAU L’ESTRAN • CHÂTEAU FONTIS -CHÂTEAU LA FRANCE DELHOMME
    CHÂTEAU GÉMEILLAN • CHÂTEAU LA GORCE -CHÂTEAU LA GORRE • CHÂTEAU LA GRANGE DE BESSAN -CHÂTEAU LES GRANGES DE CIVRAC -CHÂTEAU DES -GRANGES D’OR • CHÂTEAU GRAVAT -CHÂTEAU LA GRAVETTE LACOMBE • CHÂTEAU GRIVIÈRE -CHÂTEAU HAUT BANA • CHÂTEAU HAUT BARRAIL -CHÂTEAU HAUT CANTELOUP • CHÂTEAU HAUT MAURAC -CHÂTEAU HAUT-MYLES • CHÂTEAU HAUT QUEYRAN -CHÂTEAU HOURBANON • CHÂTEAU LABADIE -CHÂTEAU LACOMBE NOAILLAC • CHÂTEAU LADIGNAC -CHÂTEAU LALANDE D’AUVION • CHÂTEAU LASSUS -CHÂTEAU LES LATTES • CHÂTEAU LEBOSCQ -CHÂTEAU LESTRUELLE • CHÂTEAU LOIRAC -CHÂTEAU MAISON BLANCHE • CHÂTEAU MAREIL -CHÂTEAU MAZAILS • CHÂTEAU MÉRIC -CHÂTEAU LES MOINES•CHÂTEAU MOULIN DE BEL AIR -CHÂTEAU MOULIN DE CANHAUT -CHÂTEAU MOULIN DE L’ABBAYE -CHÂTEAU MOULIN DE TAFFARD -CHÂTEAU LES MOURLANES • CHÂTEAU NOURET -CHÂTEAU DE PANIGON • CHÂTEAU PATACHE D’AUX -CHÂTEAU DU PÉRIER • CHÂTEAU PEY DE PONT -CHÂTEAU LA PIROUETTE • CHÂTEAU PLAGNAC -CHÂTEAU PONTET BARRAIL • CHÂTEAU PONTEY -CHÂTEAU RAMAFORT • CHÂTEAU LA RAZE BEAUVALLET -CHÂTEAU LA RIBAUD • CHÂTEAU RICAUDET -CHÂTEAU LA ROQUE DE BY • CHÂTEAU ROQUEGRAVE -CHÂTEAU ROUSSEAU DE SIPIAN • CHÂTEAU SAINT AUBIN -CHÂTEAU SAINT BONNET • CHÂTEAU SAINT CHRISTOLY -CHÂTEAU SAINT CHRISTOPHE
    CHÂTEAU SEGUE LONGUE MONNIER -CHÂTEAU LE TEMPLE • CHÂTEAU TOUR CASTILLON -CHÂTEAU TOUR PRIGNAC • CHÂTEAU TOUR SAINT BONNET -CHÂTEAU TOUR SAINT VINCENT • CHÂTEAU DES TOURELLES -CHÂTEAU DE TOURTEYRON • CHÂTEAU LES TRESQUOTS -CHÂTEAU LES TROIS MANOIRS • CHÂTEAU TROUSSAS -CHÂTEAU LA VALIÈRE • CHÂTEAU VERNOUS -CHÂTEAU LE VIEUX FORT • CHÂTEAU VIEUX ROBIN -CHÂTEAU LE VIEUX SÉRESTIN
  • HAUT-MÉDOC | CHÂTEAU D’ARCINS -CHÂTEAU D’AURILHAC • CHÂTEAU BARATEAU – CHÂTEAU BARREYRES -CHÂTEAU BELLEGRAVE DU POUJEAU -CHÂTEAU BEYZAC • CLOS LA BOHÈME -CHÂTEAU LE BOURDIEU VERTHEUIL -CHÂTEAU DE BRAUDE • CHÂTEAU DE CARTUJAC -CHÂTEAU CORCONNAC • CHÂTEAU CROIX DU TRALE
    CHÂTEAU DASVIN BEL AIR • CHÂTEAU DEVISE D’ARDILLEY -CHÂTEAU DUTHIL • CHÂTEAU LA FON DU BERGER -CHÂTEAU FONPIQUEYRE • CHÂTEAU DE GIRONVILLE
    CHÂTEAU GRAND CLAPEAU OLIVIER -CHÂTEAU GRAND MÉDOC • CHÂTEAU GRANDIS -CHÂTEAU D’HANTEILLAN • CHÂTEAU HAUT BEYZAC -CHÂTEAU HAUT-LOGAT • CHÂTEAU HAUT MADRAC -CHÂTEAU LABORDE • CHÂTEAU LACOUR JACQUET -CHÂTEAU LAMOTHE-CISSAC • CHÂTEAU LANDAT -CHÂTEAU LA LAUZETTE DECLERCQ
    CHÂTEAU LIVERSAN • CHÂTEAU MAGNOL -CHÂTEAU MARTIN • CHÂTEAU MAUCAMPS -CHÂTEAU MAURAC • CHÂTEAU MIQUEU -CHÂTEAU LE MONTEIL D’ARSAC -CHÂTEAU MOULIN DE BLANCHON -CHÂTEAU MOULIN DES MOINES • CHÂTEAU MURET -CHÂTEAU PEYREDON LAGRAVETTE
    CHÂTEAU PRIEURÉ DE BEYZAC • CHÂTEAU PUY CASTÉRA -CHÂTEAU DU RAUX • CHÂTEAU ROLLIN -CHÂTEAU SAINT AHON • CHÂTEAU SAINT PAUL -CHÂTEAU SENILHAC • CHÂTEAU LA TONNELLE -CHÂTEAU TOUR DU HAUT MOULIN -CHÂTEAU TOUR SAINT JOSEPH • CHÂTEAU TOURTERAN -CHÂTEAU VICTORIA • CHÂTEAU -VIEUX LANDAT -CHÂTEAU DE VILLAMBIS
  • LISTRAC-MÉDOC | CHÂTEAU CAPDET – CHÂTEAU DONISSAN • CHÂTEAU L’ERMITAGE – CHÂTEAU LAFON • CHÂTEAU LALANDE- CHÂTEAU LIOUNER • CHÂTEAU SÉMEILLAN-MAZEAU -CHÂTEAU VIEUX MOULIN
  • MOULIS-EN-MÉDOC | CHÂTEAU CHEMIN ROYAL – CHÂTEAU DUPLESSIS • CHÂTEAU GUITIGNAN – CHÂTEAU MYON DE L’ENCLOS
  • MARGAUX | CHÂTEAU BELLEVUE DE TAYAC – CHÂTEAU LA FORTUNE • CHÂTEAU PONTAC LYNCH
  • PAUILLAC | CHÂTEAU PLANTEY
  • SAINT-ESTÈPHE | CHÂTEAU LA COMMANDERIE – CHÂTEAU COUTELIN MERVILLE – CHÂTEAU PICARD • CHÂTEAU PLANTIER ROSE -CHÂTEAU SAINT PIERRE DE CORBIAN – CHÂTEAU TOUR DE PEZ • CHÂTEAU TOUR SAINT FORT

CRUS BOURGEOIS SUPÉRIEURS:

  • MÉDOC | CHÂTEAU LA BRANNE – CHÂTEAU LA CARDONNE • CHÂTEAU CASTÉRA – CHÂTEAU FLEUR LA MOTHE – CHÂTEAU GREYSAC • CHÂTEAU LAUJAC -CHÂTEAU LOUSTEAUNEUF • CHÂTEAU NOAILLAC – CHÂTEAU PIERRE DE MONTIGNAC – CHÂTEAU POITEVIN • CHÂTEAU PREUILLAC – CHÂTEAU SAINT HILAIRE • CHÂTEAU TOUR SÉRAN – CHÂTEAU LES TUILERIES
  • HAUT-MÉDOC | CHÂTEAU BALAC – CHÂTEAU BEAUMONT • CHÂTEAU BEL AIR GLORIA – CHÂTEAU BERNADOTTE • CHÂTEAU BIBIAN – CHÂTEAU DU CARTILLON • CHÂTEAU CISSAC -CHÂTEAU CLÉMENT-PICHON -CHÂTEAU DILLON • CHÂTEAU DOYAC -CHÂTEAU FONTESTEAU • CHÂTEAU LABAT -CHÂTEAU LAMOTHE-BERGERON
    CHÂTEAU LAROSE PERGANSON -CHÂTEAU LAROSE TRINTAUDON -CHÂTEAU LESTAGE SIMON • CHÂTEAU MEYRE -CHÂTEAU DU MOULIN ROUGE • CHÂTEAU PALOUMEY – CHÂTEAU PEYRABON • CHÂTEAU PEYRAT-FOURTHON -CHÂTEAU PONTOISE CABARRUS -CHÂTEAU RAMAGE LA BATISSE – CHÂTEAU DU RETOUT • CHÂTEAU REYSSON
  • LISTRAC-MÉDOC | CHÂTEAU CAP LÉON VEYRIN -CHÂTEAU FONRÉAUD • CHÂTEAU FOURCAS-BORIE -CHÂTEAU REVERDI • CHÂTEAU SARANSOT-DUPRÉ
  • MOULIS-EN-MÉDOC | CHÂTEAU BISTON-BRILLETTE – CHÂTEAU CAROLINE • CHÂTEAU LALAUDEY- CHÂTEAU LA MOULINE
  • MARGAUX | CHÂTEAU DEYREM VALENTIN – CHÂTEAU MONGRAVEY • CHÂTEAU LA TOUR DE MONS
  • SAINT-ESTÈPHE | CHÂTEAU DE CÔME CHÂTEAU LAFFITTE CARCASSET – CHÂTEAU PETIT BOCQ • CHÂTEAU SÉRILHAN -CHÂTEAU TOUR DES TERMES

CRUS BOURGEOIS EXCEPTIONNELS:

  • HAUT-MÉDOC | CHÂTEAU D’AGASSAC – CHÂTEAU ARNAULD • CHÂTEAU BELLE-VUE – CHÂTEAU CAMBON LA PELOUSE • CHÂTEAU CHARMAIL -CHÂTEAU MALESCASSE • -CHÂTEAU DE MALLERET- CHÂTEAU DU TAILLAN
  • LISTRAC-MÉDOC | CHÂTEAU LESTAGE
  • MARGAUX | CHÂTEAU D’ARSAC- CHÂTEAU PAVEIL DE LUZE
  • SAINT-ESTÈPHE | CHÂTEAU LE BOSCQ-CHÂTEAU LE CROCK – CHÂTEAU LILIAN LADOUYS

18 Fév

Dossier vigne et vin : quels travaux à la vigne et au chai l’hiver ?

Il n’y a pas qu’en été qu’on travaille dur dans les rangs de vigne pour les vendanges, l’hiver n’est pas de tout repos. Entre la taille de la vigne, les bois à tirer, le broyage de ceux-ci, mais aussi le carassonage, il y a de quoi s’occuper. Au chai, il y a aussi du boulot entre les soutirages et les assemblages en vue de la présentation du millésime 2019 pour les primeurs en mars-avril… C’est le dossier vigne et vin de ce mois-ci tourné entre le château Tour Birol et le château Labadie en Côtes de Bourg.

Damien Labiche dans ses vignes du château Tour Birol, 43 hectares en Côtes de Bourg © JPS

A Samonac en Côtes de Bourg, Damien Labiche vient de tailler sa vigne et tire les vieux bois pour permette la prochaine repousse. « La taille, c’est un moment très important pour nous… C’est le moment de l’année où se décide la charge que l’on veut garder sur les vignes, savoir l’étalement de raisin que l’on veut avoir », explique Damien Labiche vigneron au château Tour Birol.

Mais cette année, il a décidé de retarder de deux mois le début de la taille entre février et mars: « souvent, on dit qu’on commence à tailler à la chute des feuilles, à partir du 25 novembre ou début décembre…mais cette année par choix, on a préféré attendre pour tailler parce que vu qu’il fait chaud, la vigne risque de repartir plus vite, donc en attendant un maximum on essaie d’avoir un pseudo repos végétatif pour pallier les gelées du printemps… »

A vol d’oiseau à quelques kilomètres, le château Labadie procède déjà au broyage de des bois déjà taillés et disposés au beau milieu des rangs de vigne « On retire tous les bois de taille du rang et on vient les mettre au milieu de manière à ce qu’ils soient broyés par le broyeur qu’on voit derrière le tracteur… » explique Damien Dupuy du château Labadie. « Tout simplement cela va les broyer en petits morceaux et les relaisser au milieu de la parcelle de manière à ce que toute la matière organique qui est contenue dans les sarments reste sur le sol et soit réintégrée plus tard dans la nutrition pour les prochaines années. »

Sur une autre parcelle, Damien Dupuy a une autre équipe de 4 personnes qui s’occupe à réaliser le carassonage, un nom qui vient de carasson qui désigne le piquet  à changer dans la parcelle pour que la vigne puisse pousser correctement et que le poids de celle-ci soit supporté :

« On va tester et remplacer tous les piquets qui ont été cassés, endommagés ou qui ont pourri dans la terre, et on va retendre les fils de fer, puisque c’est tout cela qui va permettre ensuite de maintenir la végétation verticalement dans le rang et donc en saison morte il faut qu’on entretienne ce palissage, de manière à ce qu’entre le printemps et l’été tout tienne correctement. »

Damien dupuy, du château Labadie © JPS

Autre opération délicate et tout aussi importante, menée par Sandrine et Sandrine, c’est le pliage des astes, ces baguettes fructifères qui a terme donneront des rameaux et des grappes de raisin : « le tailleur laisse 2 astes verticales sur le pied de vigne, le but du jeu va être de venir les plier sur le fil de fer de manière à les avoir bien horizontal, et que chacun des bourgeons laissés vont pouvoir pousser et ensuite donner des rameaux qui vont donner des raisins qui vont être étalés sur la longueur du rang. »

Des travaux à effectuer en fonction du temps aussi : le carassonnage peut se faire par tout temps, « même sous la pluie ce n’est pas un souci », « le pliage il vaut mieux qu’il fasse doux et humide car les lattes plient plus facilement », « pour le broyage des sarments il faut que le tracteur puisse passer dans la parcelle donc qu’il n’y ait pas trop d’eau. »

Impossible de s’ennuyer, car il y a aussi le travail au chai: Damien Labiche effectue ses soutirages chaque mois pour enlever les impuretés du vin : « jusqu’au mois de mai-juin, on fait tous les mois un soutirage, là on est en préparation des primeurs, c’est pour cela qu’on essaie d’avoir les vins les plus propres possibles et le plus aéré possible pour qu’ils soient présentables à la dégustation dans quelques mois ».

Damien Labiche, un vigneron passionné par son terroir © JPS

Un millésime 2019 qui depuis sa récolte continue de réserver de bonnes surprise au vigneron: « vraiment, je suis très enchanté par ce 2019, des fruits noirs, des fruits rouges, une belle concentration, des tanins très soyeux, pas une énorme structure mais une finesse des tanins, qui est idéale », commente encore Damien Labiche.

Un assemblage 60% merlot 40% malbec qui promet pour les dégustations professionnelles fin mars début avril à l’occasion des primeurs… En attendant, bon courage à tous ces vignerons et aux petites mains de la vigne.

15 Fév

Exportations de vins et spiritueux français en 2019: +5,9% malgré les taxes Trump

La France a exporté pour 14 milliards d’euros de vins et alcools en 2019, en hausse de 5,9%, a annoncé mercredi la Fédération des exportateurs (FEVS), un résultat néanmoins en « trompe-l’oeil » vu les surtaxes américaines de 25% imposées en fin d’année.

Image d’illustration © JPS

La Fédération a ainsi mis en garde contre un « environnement commercial particulièrement incertain » sur les trois premiers marchés (Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine) qui représentent à eux seuls plus de 50% du chiffre d’affaires global des exportateurs.

Le gouvernement avait signalé début février que les exportations de vin vers les Etats-Unis ont chuté de 44% en novembre après l’entrée en vigueur mi-octobre des taxes de 25%.

Au total, 194,6 millions de caisses de 12 bouteilles (+0,7%) ont quitté le territoire. Le solde des échanges a progressé de 8,5% à 12,7 milliards d’euros, a précisé la FEVS dans un communiqué, les vins et spiritueux confirmant ainsi « leur place de second excédent commercial derrière le secteur aéronautique ».

Dans le détail, en volume, les viticulteurs français ont exporté 139 millions de caisses de 12 bouteilles de vins. La hausse la plus importante revient aux vins de Bourgogne (+8,1%), aux mousseux (+7,9%) et aux vins de Loire (+6,1%), ainsi qu’aux vins sans indication géographique (+5,3%).

En valeur, ce sont aussi les vins de Bourgogne qui ont enregistré la plus forte hausse (+10%) l’an dernier, suivis par ceux du Val de Loire (+8,6%) et ceux de Provence (+8%). Les champagnes, dont le volume des ventes a à peine décollé à l’étranger l’an dernier (+0,9%), ont bien amélioré leur valorisation (+7,5%).

D’une manière générale, la valeur de tous les vins s’est appréciée, sauf les pétillants (-10,2%) et les vins tranquilles sans indication géographique et sans cépage (-1,5%).

En valeur, les vins de Bordeaux se sont maintenus à leur niveau de l’an passé à 2,084 milliards d’euros (-0,1%) alors que les volumes d’exportation ont reculé de 4,4% sur l’année.

Dans le domaine des alcools, le volume de bouteilles vendues à l’étranger est resté quasiment stable à 53 millions (-0,1%), mais leur valeur s’est appréciée à 4,66 milliards d’euros (+8,8%), essentiellement grâce au cognac.

Les bons résultats de 2019 « ne doivent pas tromper: les tensions commerciales et politiques internationales ont fortement pesé sur les exportations des entreprises françaises de vins et spiritueux et annoncent une année 2020 difficile » a souligné Antoine Leccia, président de la FEVS.

Sur le seul dernier trimestre 2019, l’entrée en vigueur des taxes de 25% sur les vins tranquilles de moins de 14 degrés d’alcool imposées en octobre « a entraîné un recul de 17,5% des exportations françaises », selon la fédération.

AFP

13 Fév

Pari(s) tenu pour le 1er Vinexpo-Wine Paris avec 29280 visiteurs

Côté châteaux vous l’a laissé entendre dès le 1er jour: la formule Vinexpo-Wine Paris est bonne, elle a su trouver un consensus auprès du visitorat. Près de 30 000 visiteurs de 126 pays sont venus à la rencontre des 2800 exposants. Pas mal. A confirmer voire dépasser l’an prochain pour un mariage avec encore plus d’amour, qui sait, pour Vinexpo-Wine Paris. Retour en images sur cette 1ère édition.

François Lurton sur son stand présentant son combi Volkswagen vintage Fumées Blanches © JPS

Ce sont un tiers d’étrangers qui ont sillonné les allées des halls 4 et 6 de Wine Paris et 7-1 et 7-2 de Vinexpo Paris.

Valérie Eymas du château La Rose Bellevue sur le stand des Côtes de Bordeaux (Hall 4) – JPS

Parmi les nationalités les plus représentées: le Royaume-Uni, la Belgique et les Etats-Unis. Pas mal d’Européens, car Paris n’est qu’à 2 heures d’avion des grandes capitales en Europe…

22 vignerons des Côtes de Bordeaux sur le salon pour aller chercher les marchés avec les dents s’il le faut- JPS

Il faut reconnaître beaucoup qu’il y avait beaucoup de français et de parisiens: des restaurateurs, hôteliers, sommeliers, cavistes, bistrotiers, mais aussi des centrales d’achat et représentants de la grande distribution…

Et un petit toast aux 25 ans des Aliénor du Vin de Bordeaux, y en a qui perdent pas le nord…JPS

L’offre aura été complémentaire entre Wine Paris, placé sous le signe des contacts sans chichi et des dégusts en veux-tu en voilà, et Vinexpo avec ses grandes marques, mais aussi ses World Organic Wines.

L’Infinite Bar le bar à cocktail long de 50 mètres chez Vinexpo © JPS

La 1ère édition pour l’espace Be Spirits a su donner un coup de jeune avec de nombreux champions de la mixologie, avec 100 marques de 14 pays et son Infinite Bar, le bar à cocktail le plus long du monde 50 mètres !

Sans oublier aussi de nombreuses conférences qui ont su trouver un public de professionnels et de passionnés.

Laurent Cassy, du château Chillac, pour le off Bordeaux Pirates © JPS

En marge du salon, ce sont pas moins de 65 « Off » qui se sont déroulés dans la capitale ou tout proche pour faire déguster dans des restaurants la productions de tous ces viticulteurs, souvent talentueux, comme les Côtes de Bordeaux à Quai Ouest Saint-Cloud ou les Bordeaux Pirates à 750gr La Table à Paris.

Dégustation lundi soir des Côtes de Bordeaux à Quai Ouest avec ici les producteurs de vins sans soufre et en amphore – JPS

Prochaine édition du 15 au 17 février 2021, à Paris Porte de Versailles pour un nouveau Vinexpo Wine Paris.

12 Fév

« Off » de Vinexpo-Wine Paris : quand les Bordeaux Pirates montent à « Paname » pour faire goûter leurs vins

Ils ont créé un groupe facebook  « Bordeaux Pirate » voilà quelques semaines. Ces vignerons de Bordeaux qui en ont marre de la sinistrose et proposent « des vins en dehors des sentiers battus » faisaient déguster leurs vins hier soir au resto le 750 g. Voici les 7 pirates en plein cœur de Panam, à l’abordage du consommateur…

David Favard du château Meylet à Saint-Emilion -JPS

En marge du salon, à quelques centaines de mètres de la Porte de Versailles, les Bordeaux Pirates ont voulu organiser un « off » avec 7 vignerons atypiques. De 17h à 22h, ils faisaient déguster leurs pépites à Panam comme ils disent….

« Là, ce n’est pas autorisé en appellation bordelaise, car c’est un vin de macération…On a travaillé un vin blanc comme un vin rouge… Vous avez laissé les peaux, oui… » L’échange est fructueux et sympathique avec Jean-Baptiste Duquesne, du château Cazebonne, qui est aussi le fondateur du groupe facebook  « Bordeaux Pirate, des vins en dehors des sentiers battus ».

« On a envie de montrer que Bordeaux, ce n’est pas que la sinistrose, avec des vracs qui ne se vendent pas cher, et de l’autre côté des crus classés qui ont du mal à s’exporter en Chine ou aux Etats-Unis », commente d’emblée JB (non ce n’est pas du whisky) Duquesne.

Jean-Baptiste Duquesne du château Cazebonne, à l’origine du Bordeaux Pirate -JPS

On a envie de monter qu’il y ,a des vignerons qui font du vin, du vin honnête et que le Bordeaux c’est bon », Jean-Baptiste Duquesne du château Cazebonne

Olivier Techer, Pom’N’Roll, fallait y penser…

Tous en ont marre du Bordeaux bashing et veulent montrer qu’ils savent faire du vin, du vin de vigneron, qui exprime leur terroir et au passage certains se défoulent sur l’étiquette comme Olivier Techer du château Gombaud-Guillot qui présente Pom’N’Roll : « une forte proportion de malbec, avec outre le côté décallé de l’étiquette, un vin plus souple, totalement élevé en amphore sur le 2017 et vinifié en cuve béton », « nous on est en bio depuis 25 ans et même en biodynamie, j’essaie juste de faire ce qui me plaît. »

Laurent Cassy, du château Chillac à Aquitaine

Ce sont de vrais Bordeaux, des vins de cépage, des vins de terroir, eà on fait du sans sulfite ajouté sur le 2017 et le 2019″, Laurent Cassy, du château Chillac.

Certains proposent encore à la dégustation du liquoreux réalisé à partir d’un cépage 100% muscadelle, comme Fabien Lapeyre avec son « Insoumise de la Peyre » (la pierre en patois) : « on est sur des vignes qui ont 70 balais, ancrées sur du calcaire, on arrive à avoir des concentration assez intéressantes (140 gr de sucre résiduel), mais le calcaire ramène beaucoup de minéralité et de la fraîcheur.

« Je trouve que c’est une démarche intéressante, car on s’aperçoit à Bordeaux qu’il y a un renouveau, des gens avec énormément de talent, une vraie expression du terroir ou du lieu », commente Loïc Pasquet venu déguster et pirate lui-même avec son Liber Pater vin produit à partir de vignes « franc de pied ».

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet, Eric Delwarde et Xavier Granger : 

Taxes de Trump sur le vin: « c’est comme si la foudre nous était tombée dessus »

Les taxes américaines, « c’est comme si la foudre nous était tombée dessus »: les viticulteurs français sont sous le choc des taxes douanières imposées par l’administration Trump sur leurs vins. Les importateurs américains aussi. L’administration Trump surtaxe depuis le 18 octobre de 25% les vins tranquilles français, espagnols et allemands, en représailles au traitement préférentiel que l’UE accorderait selon elle au constructeur aéronautique Airbus.

Le salon Wine Paris-Vienxpo qui s’est tenu du 10 au 12 février à la porte de Versailles © JPS

A part la Champagne, toutes les régions viticoles françaises sont touchées. Cela a stoppé net l’envolée des vins français sur leur premier marché à l’exportation, en particulier celle des rosés. « Certains importateurs qui attendaient des vins pour les fêtes de fin d’année ont dû payer un transport par avion à la dernière minute pour tenter d’échapper à la taxe, qui s’est appliquée à partir du 17 octobre à minuit », raconte Gabrielle de Magliane, importatrice et distributrice, qui a des entrepôts au Texas et à Los Angeles. Elle-même a « arrêté immédiatement toutes les commandes », explique-t-elle à l’AFP au salon Wine Paris-Vinexpo, qui se tient cette semaine à Paris.

Importateurs, distributeurs… vu le nombre d’intermédiaires, une surtaxe de 25% équivaut à une hausse de 60% à 70% en magasin, estime Michel Chapoutier, grand négociant et producteur de la vallée du Rhône.

RISQUE POUR L’EMPLOI AUX ETATS-UNIS

« Si demain les taxes américaines devaient passer à 100% », comme la rumeur a couru en janvier-février en rétorsion à la taxe numérique française, « c’est bien simple, je mets la clé sous le paillasson », prévient le Québecois Serge Doré, importateur et distributeur (Serge Doré sélections) installé à New York.

Une taxe à 100% ferait perdre beaucoup d’argent et d’emplois aux États-Unis; on parle de 800.000 emplois en moins aux États-Unis, ce qui devrait faire réfléchir le gouvernement avant d’appliquer de nouvelles taxes en pleine année électorale »

Le ministre français de l’agriculture Didier Guillaume a affirmé pour sa part lundi, lors de l’inauguration du salon parisien, qu’il n’y aurait pas de taxe à 100%, se déclarant solidaire des viticulteurs français « 100% victimes ».

Néanmoins, quand la profession viticole réclame un fonds de compensation de 300 millions d’euros, il renvoie à Bruxelles: « Nous demandons une aide compensatoire à l’Europe et une aide pour financer les promotions de vins français à l’étranger ».

La taxe de 25% est d’autant plus difficile à digérer pour les viticulteurs que le marché américain est complexe à pénétrer. Il demande beaucoup d’investissements marketing pour s’adapter aux régulations différentes d’un État américain à l’autre: certains dépendent d’un monopole pour l’achat de l’alcool, d’autres sont plus libéraux.

DEVELOPPER L’OENOTOURSIME

Serge Doré essaie de passer entre les gouttes. Aux uns, il propose du côtes-du-rhône à plus de 14 degrés d’alcool, qui n’est donc pas touché par la taxe. « J’ai 12.000 bouteilles en « stand-by », les acheteurs attendent la mi-février pour être sûr qu’il n’y aura pas de taxe supplémentaire. »

Avec les autres, il négocie un partage du surcoût entre producteur, importateur et distributeur, pour éviter l’explosion du prix final pour le consommateur. Selon lui, l’État de Pennsylvanie a ainsi compensé une partie de la hausse de taxe sur un millier de caisses.

Gérard Bertrand, viticulteur du Languedoc et gros exportateur de rosé aux États-Unis, a adopté la même stratégie. Sa filiale d’importation américaine a pour l’instant absorbé le prix de la taxe, pour « ne pas perdre de part de marché », dit-il à l’AFP.

Pour Pascaline Lepeltier, meilleure sommelière du monde l’an dernier, qui travaille à New York, il est impossible d’augmenter les prix de 10 à 20 euros la bouteille, d’autant qu’il y a maintenant d’excellents vins partout.

Thorsten Hartmann, analyste spécialisé dans les taxes douanières de l’institut britannique IWSR, a aussi prévenu les viticulteurs français lors d’une table ronde durant le salon: « Vous n’êtes pas irremplaçables aux yeux du consommateur américain. »

Une solution évoquée: développer l’oenotourisme. Si les Américains ne peuvent plus boire de vins français chez eux, ils pourraient venir en vacances pour en déguster. « Mais alors il faudrait développer les infrastructures, car lorsque j’emmène un groupe d’Américains à Saumur, j’ai du mal à trouver des transports en commun », nuance Pascaline Lepeltier.

AFP

11 Fév

Entretien avec Patrick Seguin sur le salon commun Wine Paris et Vinexpo

En cette fin de 2e journée, le bilan est très positif dans les allées de Vinexpo et Wine Paris. Patrick Seguin le président de la CCI de Bordeaux Gironde fonde de grands espoirs sur ce mariage. Le prochain salon Vinexpo Wine Paris est déjà prévu en 2021 et promet d’être tout aussi bien, voire mieux. 30 000 visiteurs professionnels sont venus et vont repartir enthousiastes de cette édition 2020. 

Patrick Seguin, le président de la CCI de Bordeaux Gironde – Jean-Pierre Stahl 

« D’abord c’est un pari réussi, car on a fait le tour de tous les exposants aussi bien de Wine Paris que Vinexpo et tout le monde a le sourire, aussi bien les visiteurs en nombre que nos clients, donc c’est un très beau salon », se réjouit Patrick Seguin le président de la CCI de Bordeaux Gironde actionnaire majoritaire de Vinexpo, CCI à l’origine de la création de Vinexpo en 1981 à Bordeaux.

C’est en fin de matinée mercredi que se tiendra la conférence de presse bilan de Vinexpo Paris et Wine Paris, mais déjà Rodolphe  Lameyse, le directeur général de Vinexpo confirme le succès de cette édition commune avec « 2800 exposants de 20 pays et près de 30000 visiteurs dont un sur 3 est étranger »

A peine le salon terminé, les deux partenaires se sont réunis et ont acté le prochain salon en 2021 à Paris Porte de Versailles, un salon qui verra le rapprochement encore plus concret. Le nom de celui-ci devrait être « Vinexpo Wine Paris » en 2021, tous ayant conscience que plus le nom sera plus court plus visible sera l’offre, mais ils sont encore en pleine réflexion pour les éditions ultérieures, avec l’approbation du conseil d’administration et des interprofessions.

Et les projets ne s’arrêtent pas là car Vinexpo c’est désormais une offre globale, mondiale :

« Nous sommes en train de préparer nos partenariats sur Vinexpo Hong-Kong qui est maintenu pour le mois de mai, bien sûr nous allons avancer au jour le jour en fonction de l’épidémie asiatique. Mais Vinexpo HK est maintenu, Vinexpo New-York est maintenu, Vinexpo Shangai est maintenu et puis bien sûr le Vinexpo Bordeaux new look en 2021 » Patrick Seguin président CCI Bordeaux.

Ce salon de Vinexpo Bordeaux est déjà dans toutes les têtes, il est prévu du 1er au 4 juin 2021 et « est gravé dans le marbre pour au moins 3 manifestations », précise encore Patrick Seguin.

« Vinexpo Bordeaux va complétement se transformer et nous sommes en train de travailler avec tous les partenaires de la région pour faire un  Vinexpo Bordeaux in, donc Vinexpo sera partout dans la ville… Une partie au parc des expositions pour le symposium, mais nous allons être présents au Grand Hôtel Intercontinental, au Grand Théâtre, à la Mairie de Bordeaux, à la CCI de Bordeaux bien entendu, au H14, à la Cité du Vin et nous allons faire un Vinexpo dans la ville avec des navettes électriques entre chaque », bref un Vinexpo dans la ville, cela aura du sens, des réflexions se poursuivent pour mener à bien ce projet qui sera du coup très visible.

Quant à Vinexpo Paris et Wine Paris, ce salon aura été l’occasion pour les exposants de se recentrer sur les acheteurs français – restaurants et cavistes, dont 26 000 établissements sont recensés rien qu’à Paris, mais aussi sur des acheteurs européens, les Chinois ayant été globalement absents à cause du coronavirus, même s’ils se réservent bien sûr pour les deux salons en Chine Hong-Kong et Shangai.

10 Fév

Vinexpo – Wine Paris, en route pour concurrencer ProWein

C’est un mariage de raison, qui pourrait devenir un mariage d’amour… Les retombées et la visibilité sont énormes. Il y a un monde pour ce salon qui n’en fait plus qu’un aux yeux des acheteurs. Réactions plutôt positives des acteurs de Vinexpo et Wine Paris.

Et un petit toast aux 25 ans des Aliénor du Vin de Bordeaux, y en a qui perdent pas le nord…JPS

2 salons en un. Une force de frappe qui a séduit de nombreux exposants parmi les 2800 présents dont les Aliénor du Vin de Bordeaux qui fêtent ici leur 25 ans d’existence et dont c’est aussi la 1ère participation.

Par tradition, on allait tout le temps à ProWein et là on a décidé d’aller à Vinexpo- Wine Paris parce qu’on pense que c’est un salon qui va monter », Malika Faytout-Boueix des Aliénor du Vin de Bordeaux.

Et de poursuivre : « on le voit dans les allées, vraiment il y a beaucoup plus de monde que l’année dernière à ProWein… »

 Du côté Wine Paris (hall 4 et 6), on y trouve de petits vignerons de toutes les régions viticoles de France mais aussi de grands opérateurs, comme ces Bourgognes venus à 54 l’an dernier et aujourd’hui à 138…

On a un public de cavistes, restaurateurs et sommeliers qui ne se déplacent pas sur des salons internationaux, car ils n’ont pas le temps…Ils disent notre sélection est faite ici et on n’ira pas à ProWein. », précise Pierre-Olivier Ghintran, directeur de la CCI de Bourgogne-Franche-Comté.

Il faut dire que ce salon qui devait se tenir initialement en janvier pour Vinexpo et en février pour Wine Paris y a gagné en visibilité par rapport à l’ogre ProWein.

On est en février, c’est l’occasion pour les acheteurs de déguster le dernier millésime et de débuter les négociations et les commandes en primeur », Pascale Ferranti directrice de Wine Paris

« C’est également être à Paris, c’est vraiment l’une des clés du succès de Wine Paris et de Vinexpo Paris, d’être à moins de deux heures des grandes capitales européennes et aussi de profiter de tout le maillage des restaurateurs et des cavises parisiens, ce sont plus de 26000 établissements. »

Dans le Hall 7 dédié à Vinexpo, de nombreux exposants français et étrangers, mais aussi l’avenue des marques, une offre complémentaire…

« Il est plus facile de faire venir des acheteurs à Paris, que de faire venir des acheteurs sur Bordeaux, on évite de faire perdre une demi-journée, pour aller de Paris à Bordeaux, donc les gens sont plus captifs ici pour découvrir l’offre française » commente Jean-Pierre Durand d’Advini.

Vinexpo, c’est aussi Be Spirits, un espace dédié, aux spiritueux, avec le plus long bar d’Europe ou presque, l’Infinite Bar, 50 mètres de long…Et des Bordelais aussi présents avec leur gin ou vermouth… « On a vu des acheteurs de la grande distribution, c’est pas toujours évident de les contacter, on attend des acheteurs étrangers et de nouveaux », confie Sabine Lurton .

Et pour être en phase avec les nouvelles tendances, il y a aussi le marché des vins bio, avec WOW pour World Organic Wines, qui attend les acheteurs, plus de 30000 attendus durant ces 3 jours.

Ouverture ce matin de Vinexpo et Wine Paris

Ambiance à l’ouverture de ce grand salon du vin et des spiritueux de la Porte de Versailles sans vraiment la présence de Chinois. Un marché chinois pourtant et toujours très important pour les vins de Bordeaux et français qui restent optimistes.

Marie et Sylvie Courselle à l’entrée de ce grand salon « une aubaine » pour leur château Thieuley

A l’ouverture du salon Vinexpo Paris et Wine Paris, c’est l’effervescence à la porte de Versailles. Pas ou peu de Chinois sur les 30000 visiteurs attendus, mais des exposants confiants à l’image des sœurs Courselle, Marie et Sylvie, avec leur baguette très « Paris » sous le bras…

« Fort heureusement, il n’y a pas que les Chinois qui achètent nos vins, je pense que justement cette union entre Vinexpo et Wine Paris cela va faire un vrai salon, un salon fort en France, c’est plutôt une bonne aubaine », me confie Sylvie Courselle du château Thieuley. On a pas mal de rendez-vous pour le marché français, on sait que ProWein est plus axé sur les acheteurs internationaux. On attend beaucoup de monde donc on est plutôt optimiste. »

Parmi les premiers visiteurs, un importateur japonais qui a mis son masque, et paraît bien seul d’ailleurs, il vient rechercher de nouveaux champagnes à proposer à ses marchés : « est-ce que vous êtes effrayé par le coronavirus ? »Au Japon et en Asie, oui bien sûr, mais en France personne ne peut dire s’il y a un problème et donc je me protège un peu avec un masque… »

Rodolphe Lameyse, le directeur de Vinexpo ce midi devant Be Spirits -JPS

On a 300 grands acheteurs chinois qui étaient inscrits sur nos plateformes, à date on en a 50-60 confirmés, le reste on verra, cela sera fonction de leur capacité à venir depuis la Chine », Rodolphe Lameyse directeur général de Vinexpo.

Entre Vinexpo Paris et Wine Paris, les verres sont donnés à titre inndividuel, tout est fait pour rassurer, comme sur chaque salon d’ailleurs.

Sur l’espace Wow des World Organic Wines, on rencontre Bordeaux Vineam, l’un des plus gros producteurs de vins bio à Bordeaux sur 275 hectares avec une production d’1,5 million de bouteilles. Bordeaux Vineam est détenu par un propriétaire hong-kongais qui a enregistré certes une baisse à l’importation des vins de Bordeaux mais bien antérieure à cause de la guerre commerciale avec les USA et des droits de douanes supprimés pour les vins australiens et chiliens. La en fin d’année, le marché chinois qui reste le 1er marché à l’export pour les vins de Bordeaux avec 373 000 hectolitres semblait reprendre…

On est  confiant, car il y a un pouvoir de résilience chez les Chinois. Bien qu’ils aient été mis en quarantaine, ils ont continué à envoyer des ordres et retiré leur conteners, donc pour eux c’est un mauvais passage à passer »,  Olivier Guaus, responsable de l’export à Bordeaux Vineam.

Un peu plus loin, Alexandra de Vazeilles, productrice en Beaujolais : « j’ai une pensée pour eux, dernièrement mes vins ont pu partir, mais on espère que cela ne durera pas plus de 6 mois. »

Wine Paris et Vinexpo ont de nombreux atouts sur leurs 2800 stands à proposer durant ces 3 jours à leurs visiteurs qui seront plutôt français et européens.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet et Eric Delwarde et Sarah Colpaert: 

07 Fév

Etats-Unis: des ventes de vin français qui ont plongé de 44% en novembre dernier

Les exportations de vin français vers les Etats-Unis ont pratiquement été réduites de moitié en novembre après l’entrée en vigueur mi-octobre des taxes de 25% imposées par l’administration Trump, a annoncé vendredi le secrétaire D’État français au Commerce extérieur Jean-Baptiste Lemoyne.

“Les exportations de vin en novembre vers les Etats-Unis ont chuté de 44% par rapport à celles du mois d’octobre”, a précisé le secrétaire d’État lors de la présentation des chiffres annuels du commerce extérieur en 2019, précisant qu’il ne disposait pas encore des chiffres pour l’ensemble de l’année écoulée.

Jean-Baptiste Lemoyne a toutefois appelé à “interpréter” ces chiffres du mois de novembre “avec précaution”. “Il y a peut-être eu en octobre des anticipations pour constituer des stocks”, a-t-il dit, rappellent que les taxes US étaient entrées en vigueur le 18 octobre.

Il a cependant reconnu que l’entrée en vigueur de ces taxes, imposées dans le cadre du différend qui oppose Washington et Bruxelles sur les subventions à Airbus et Boeing, constituait un “choc pour la filière” viticole française et rappelé les mesures prises par le gouvernement pour y faire face.

“Nous avons doublé le budget de l’agence Sopexa (agence de communication spécialisée dans les produits alimentaires) et nous avons demandé à Business France d’accroître ses actions vers un certains nombre de géographies en faveur de la filière viti-vinicole”, notamment le Japon, a-t-il souligné.

A l’échelon européen, avec le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume , “nous avons demandé qu’un fonds de compensation pour les pertes soit mis en place. Nous espérons avoir gain de cause dans les semaines, les mois à venir”, a affirmé M. Lemoyne.

A l’automne, Washington a été autorisé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à appliquer des taxes sur différents produits européens, dont les vins français, en représailles à des subventions versées à Airbus par les États européens.

Avec AFP