15 Mar

#Coronavirus : depuis minuit, cafés, bars à vins, restaurateurs sont fermés, une décision à laquelle tous s’attendaient mais pas de cette manière…

Edouard Philippe l’a annoncé hier soir avant 20h, l’ensemble des commerces, les cafés, restaurants et autres enseignes non alimentaires ou indispensables, à l’exception des bureaux de presse et tabacs sont fermés à compter du 15 mars à 0h. Les commentaires recueillis des patrons de ces établissements vont certes de la compréhension mais aussi à la déception voire de la colère car il n’y a pas eu de concertation avec eux.

Pascal Pressac le chef cuisinier de la Grange aux Oies à Nieuil © JPS

La France va vers un confinement, enfin pas pour la tenue des municipales. Interrogés ce matin par Côté Châteaux, Pascal Pressac, chef cuisinier de la Grange aux Oies à Nieuil en Charentecommente la mesure:  « Le fait qu’on nous fasse fermer nos établissements, on s’y attendait, mais ce qui est terrible, c’est la manière avec laquelle cela a été fait:

Nous prévenir à 20 heures pour une fermeture à minuit, ça c’est limite quand même, » Pascal Pressac, Président des Tables Gourmandes de Poitou-Charentes.

« On n’a pas consulté les syndicats professionnels, permis de gérer nos stocks, prévenir nos clients et personnels. Je suis un peu déçu, tout en sachant aussi qu’aucune disposition n’a été prise pour la fermeture des bureaux de vote ou pour les dépouillements, cela me laisse un peu aigri. »

« Que l’on penne des dispositions, je suis tout-à-fait d’accord, mais que l’on apprenne par un flash info la nouvelle, je trouve cela léger, on n’a eu aucune info officielle, aucune consultation de qui que ce soit », précise Pascal Pressac tout en m’affirmant : « j’ai recueilli les mêmes sentiments de mes adhérents. L’un d’eux a même été contrôlé à 0H05 à Monmorillon dans son établissement par les gendarmes. Cela a été très courtois. Il avait déjà fermé et buvait un verre avec son équipe, mais enfin les contrôles sont mis en place. »

Hervé Valverde, qui gère depuis plus de 30 ans le Bistro du Sommelier avec une carte de vins de Bordeaux remarquable © JPS

A Bordeaux, Hervé Valverde, sommelier et figure bien connue qui gère son « Bistro du Sommelier depuis plus de 30 ans dans le quartier Mériadeck me confie : « l’annonce même si elle était prévisible a été brutale …. couvre feu à minuit. Après une nuit à mal dormir , j’ai mis à 8h10 mon bulletin dans l’urne…. puis direction le resto pour voir les frigos: ouf j’ai de la came pour soutenir un siège de plusieurs semaines… La situation est dramatique et peu- être désespérée pour d’autres que moi ….

Personne ne parle de la reprise quand ? Comment ? Après une semaine d’arrêt , il faut compter près 3 semaines pour retrouver un rythme normal, donc plusieurs semaines d’arrêt après un choc énorme », Hervé Valverde du Bistro du Sommelier.  

Et Hervé Valverde de continuer « J’ai une profonde pensée pour certains de mes fournisseurs artisans …. qui souffrent souvent depuis plusieurs années, la volaille, le cochon, la viande, les huîtres ….  Le problème majeur, c’est aussi le côté anxiogène des réseaux sociaux, tout le monde détient la vérité et comme s’il semblait que l’on ne nous dit pas tout …. L’avenir s’assombrit. »

Chez les cavistes, Guillaume Cottin Pdg de la Vinothèque de Bordeaux: « on a fermé la Vinothèque samedi, cela s’est passé très vite, l’annonce a eu lieu à 19h30, on a fermé à 19H30 et cela ne réouvrira pas jusqu’à nouvel ordre. Ce lundi matin, alors que certains se posaient des questions vu que ce sont des commerces alimentaires, par un arrêté du Ministre de la Santé voici la clarification, il autorise “l’ouverture des commerces de détail de boissons en magasin spécialisé” dont font partie les cavistes. Mais nombre de cavistes ont choisi de rester fermés.

« Chez Dubos, le salariés sont venus prendre leur ordinateur ce matin pour le télétravail et vont être confinés chez eux. On a tout de même reçu une commande de Chine ce matin…Sur internet o peut encore commander et livrer pour l’instant, mais je pense que cela ne va pas durer très très longtemps.  On n’est quand même pas des produits de 1ère nécessité, quoique, les personnes vont toujours pouvoir continuer à acheter, notamment du vin, dans les supermarchés ».

« Quant au report des primeurs, il était temps qu’il arrive, cela n’empêchera pas de faire une campagne en juin. A cette heure, la Vinothèque a mis son personnel en chômage partiel, c’est beaucoup plus grave pour les restaurants et les cafés. En tout cas, on va préparer l’avenir, quand cela ira mieux il va y avoir une folie au niveau de la consommation… »

14 Mar

#Coronavirus : des annulations en cascade dans le monde du vin

C’est une semaine qui a vu les choses s’accélérer avec l’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes dimanche soir, interdiction ramenée vendredi matin à 100 personnes. Du coup nombre de manifestations sont tombées les unes après les autres, certaines espérant encore en milieu de semaine et puis finalement non. Bref, à l’image de l’économie qui va tourner au ralenti, le monde du vin tend le dos, en espérant qu’au delà des manifestations, ce ne soit pas toute le filière qui chute…

RETOUR SUR LES DEUX DERNIERES SEMAINES FOLLES

ProWein a quasiment ouvert le bal le 29 février en annonçant le report du salon qui devait se tenir du 15 au 17 mars, une annulation au final, car le salon se tiendra l’an prochain en mars 2021. Vinexpo de son côté avait déjà un plan B dans les tiroirs depuis début février pour reporter Vinexpo Hong-Kong et pensait à un report en juillet, acté le 2 mars

Le Salon des Vignerons Indépendants de Bordeaux a pensé dans un premier temps pouvoir maintenir le salon de Bordeaux du 13 au 15 mars et celui de Paris Porte de Champerret, comme l’avait confié en exclu Cédric Coubrisà Côté Châteaux le 5 mars dans la mesure où l’on en était encore à une jauge à moins de 5000 personnes rassemblées en même temps. Et patatras, l’annonce du Ministre de la Santé dimanche dernier de ramener cette limite à 1000 personnes a fait s’envoler tout espoir de salon, Bordeaux et Paris ont été annulés lundi pour ces dates et reportés en juin pour Bordeaux, au moment de la fête du vin, comme me l’a confirmé dès le lendemain midi Cédric Coubris le président des Vignerons Indépendants de Gironde.

Des interrogations se sont faites jour aussi en début de semaine avec la fameuse Semaine des Primeurs, prévue du 30 mars au 2 avril. Période des primeurs qui déjà a vu quelques dégustations se tenir comme avec les Fronsac et Canon-Fronsac, les Sauternes ou encore les Cadillac…L’Union des Grands Crus qui tenait son assemblée générale a bien voulu jouer la transparence et gérer en temps réel cette situation. Avec courage, Ronan Laborde m’a confirmé mercredi après-midi le maintien de la Semaine, mais avec de nombreux bouleversements, une signalétique partout avec des distributeurs de gels hydro-alcooliques, un service de verres uniques, etc et annonçait que toutes les soirées seraient annulées. Et finalement, ce vendredi matin, après le discours du Président Macron et l’annonce du Premier Ministre de ramener l’interdiction des manifestations à 100 personnes,  l’UGCB a été de facto obligée de suspendre la Semaine des Primeurs…

LES ANNULATIONS SE SONT POURSUIVIES VENDREDI

A son tour le Syndicat Viticole de Pessac-Léognan et son président Philibert Perrin, ont décidé « tout comme l’Union des Grands Crus de Bordeaux, de reporter à des dates ultérieures la Soirée co-organisée avec l’Union des Crus Classés de Graves, prévue le dimanche 29 mars au Palais de la Bourse, ainsi que la présentation du Millésime 2019 du lundi 30 mars au Château Latour-Martillac ».

De même pour le Domaine de Chevalier « contraint d’annuler la présentation du millésime 2019 du Clos des Lunes qui devait avoir lieu jeudi 19 mars au Palais de la Bourse, étant donné la situation sanitaire actuelle »…

Dans l’Entre-deux-Mers, où on ne prend généralement pas l’eau, mais là le le Top Vin de l’AOC E2M prévu le lundi 23 mars prochain, est reporté comme l’a annoncé Frédéric ROGER, tout en précisant que « la date de report reste à fixer » ou  alors l’,« annulation est envisagée pour 2020 ».

A noter aussi « le report de Saint Mont Vignoble en Fête suite à l’arrêté ministériel du 9 mars concernant le Covid-19. Initialement prévu du 27 au 29 mars, l’événement incontournable du Sud-Ouest, présenté par Plaimont, se déroulera au même moment que Saint Mont Vignoble en Course les 18, 19 et 20 septembre 2020 ».

Et c’est aussi sans compter tous les autres événements en France annulés ou reportés… On croise les doigts pour toute la filière. Et on espére que chez eux les gens vont continuer à apprécier le vin… Car le jour où les commerces cavistes et restaurants vont être fermés, si cela arrive comme en Italie, cela va faire mal.

CERTAINS DEGUSTATEURS POURTANT PRESENTS A BORDEAUX

Même si la Semaine des Primeurs est suspendue, de grands noms de la dégustation continuent de venir dans le Bordelais. Ainsi le Suisse Yves Beck est présent depuis deux semaines et a prévu de rester jusque fin avril : « pour moi, pas grand chose ne change, vu que j’ai pas mal de rendez-vous individuels, mais bon certains châteaux ont même annulé ces visites individuelles. Ensuite, je déguste beaucoup dans les laboratoires, ce qui n’est pas un problème et je suis en train de chercher des alternatives pour les vins que je dégustais avec l’UGCB. Et puis, j’ai rendez-vous avec des négociants, je pense qu’ils vont prendre le relais. Donc il y a du boulot. En tout cas, il y a une très belle maturité des cabernets. Quant à savoir si le Beckustator a des craintes: « je suis prudent, la peur n’est pas bonne conseillère. Je me désinfecte régulièrement les mains.J’ai mon propre verre de dégustation et  j’évite les poignées de mains et embrassades. Donc, ça se passe pas mal, mais on ne sait pas comment ça sera dans 10 jours. Je compte déguster au moins 650 vins, 800 si tout va bien. Ce sera 200 à 300 de moins que d’habitude. » Merci à Yves Beck pour ses commentaires, « aaaatttaaaqqquuueee » comme il aime à dire, bon courage à lui et aux autres critiques.

13 Mar

#Coronavirus : la Semaine des #Primeurs est finalement suspendue à #Bordeaux !

La nouvelle est tombée ce matin, l’Union des Grands Crus de Bordeaux a finalement décidé de suspendre la semaine des Primeurs concernant la dégustation du millésime 2019; le Premier Ministre ayant interdit les rassemblements de plus de 100 personnes, l’UGCB ne pouvait pas faire autrement, concernant la fréquentation de ces différents lieux de dégustations. Confirmation du président Ronan Laborde auprès de Côté Châteaux.

« On suspend les dégustations et les visites de l’UGCB sur les Primeurs 2019… C’est une décision qui a été prise ce matin. C’est une mesure solidaire avec les décisions prises par le gouvernement. La priorité,c’est quand même la santé des visiteurs et de nos collègues », voici les commentaires de Ronan Laborde à chaud après la décison ce matin de l’UGCB et de ses membres. « Il n’y aura donc pas de primeurs 2019, on parle de suspension, car on pense les reporter un peu plus tard quand la situation se sera améliorée… »

Dans un communiqué envoyé aux participants ce matin,l’Union ajoutait : « nos équipes travaillent actuellement à l’élaboration de solutions qui nous permettront de faire déguster le millésime 2019 à une date ultérieure. Nous les détaillerons dès qu’une évolution positive du contexte le rendra opportun.

Dans l’immédiat, nous allons tous – individuellement et collectivement – nous employer à mettre en œuvre les recommandations de nos autorités pour faire face à la situation, en prenant soin de nos proches et dans un esprit solidaire.

Nous tenons à remercier tous les professionnels – négociants, acheteurs, journalistes, amoureux du vin – qui cette année encore s’apprêtaient à nous honorer de leur présence. Nous savons que dans la période que nous traversons, tous comprennent notre décision et la partagent ».

« Nous souhaitons aussi adresser nos remerciements à toutes les équipes, qui au cours des mois passés se sont consacrées avec passion et sans compter leurs efforts à la préparation de cet évènement.

Cette suspension est une réponse adaptée à un contexte exceptionnel. Notre souhait est que nous puissions très vite nous retrouver autour du millésime 2019″.

Cette annonce intervient moins de 2 jours après la volonté affichée de l’Union des Grands Crus de maintenir la Semaine des Primeurs, que nous avions suivie en exclu pour France 3 et Côté Châteaux, une décision malgré tout courageuse, mais c’était sans compter l’épidémie qui arrive à grand pas dans le pays… Une situation dont il fallait se douter au regard de ce qui se passe en Italie et de la courbe ascendante que l’on devrait connaître en France. La vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui ou comme on disait à l’armée, ordre, contre-ordre…

12 Mar

Commercialisation des vins de Bordeaux : un recul de 12 % en volume et de 4% en valeur en 2019

Mardi, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux tenait sa conférence de presse annuelle à Paris concernant les évolutions de la filière et la commercialisation des vins de Bordeaux. En 2019, 4,15 millions d’hectolitres soit l’équivalent de 553 millions de bouteilles ont été vendus (-12% en volume) pour 3,9 milliards d’euros (-4% en valeur). 

Les vins de Bordeaux en grande distribution © JPS

En 2012, il se vendait 23 bouteilles de Bordeaux par seconde dans le monde, en 2019 ce sont 18 bouteilles qui se sont écoulées. 5 de moins. Comme le souligne le CIVB, la faible récolte de 2017 (-39% en volume) a eu un impact et s’est fait ressentir notamment en 2019, mais l’explication ne se résume pas qu’à cela, les causes sont multiples sur les marchés à l’export et en grande distribution, et finalement la casse a été limitée.

EN FRANCE, UN REPLI DE 10% EN GRANDE DISTRIBUTION

Il faut tout de même rappeler que 56% des vins de Bordeaux sont encore vendus en France : 48% en grande distribution et 9% en hard discount et 43% par les circuits traditionnels comme les cavistes, la restauration, l’hostellerie… L’an dernier, les ventes en GD ont moins marché, il y a eu un recul notamment sur les FAV Foires aux Vins et des changements d’habitudes, moins de fréquentation en GD, moins de viande consommée et donc moins de rouge aussi, et toujours un léger effritement de la consommation habituelle… Ce sont ainsi 130 millions de bouteilles qui ont été vendues en grande distribution, en repli de -10% en volume et -9% en valeur.

A noter, deux tendances positives en GD, les ventes de vins en AOP Bio ont progressé de 7% et les crémants de Bordeaux en hausse de 19% en volume.

A L’EXPORT, UN RECUL DE 4% EN VOLUME MAIS STABLE EN VALEUR

L’analyse des chiffres export fait dire que la casse a été limitée au global, quand on sait que la Chine, 1er marché à l’export pour les vins de Bordeaux (Chine+Hong Kong+Macao) a reculé de -18% en volume avec 56 millions de bouteilles et 573 millions d’euros de chiffre d’affaire (-12% en valeur).

Les Etats-Unis (1er pays consommateurs de vin au monde) ont affiché de bons résultats jusqu’au fameux 18 octobre 2019, avec la mise en place de la taxe Trump de +25%, ce qui s’est traduit aussitôt sur le mois de novembre 2019 par -24% en volume et -46% en valeur. Mais sur l’année globale, le recul n’est que de -1% avec 26 millions de bouteilles et une progression de  +5% en valeur avec 294 millions d’euros.

Concernant le Royaume-Uni (3e marché à l’export), les volumes sont restés stables avec 24 millions de bouteilles et avec une progression de +15% en valeur. L’effet Brexit ne s’est pas fait ressentir ou alors il y a eu peut-être des achats en amont. Avec les liens étroits que Bordeaux entretient depuis plusieurs siècles, Bordeaux reste le 1er marché des vins d’AOP français au RU avec 24%.

4e marché, la Belgique a légèrement moins acheté de Bordeaux -3% en volume avec 23 millions de bouteilles et un recul de 6% en valeur avec 112 millions d’euros.

L’Allemagne (5e pays) en revanche a progressé +5% en volume avec 21 millions de bouteilles pour 113 millions d’euros (-6%).

Au Japon (6e pays à l’export), là aussi une progression de +8% en volume avec 20  millions de bouteilles et en valeur +7% avec 121 millions d’euros.

Ces chiffres au global montrent les difficultés de la filière, notamment pour les petits qui ont eu du mal à vendre leur vrac, mais pas que, tous les Bordeaux ont été touchés à des degrés divers. Il reste des efforts à faire qui ont été entamés notamment en dépoussiérant l’image des Bordeaux: il y a eu cette fameuse opération la Tournée des Vins de Bordeaux pour la Saint-Vincent les 24 et 25 janvier…2020, une opération à réitérer, et puis des efforts en matière environnemental qui sont en cours (avec 65% du vignoble certifié par une démarche environnementale). Il y a toujours discussion entre les défenseurs du bio et ceux qui ont reçu des certifications HVE; Bordeaux s’était engagé à réduire fortement les pesticides, or en 2018 il y a eu une augmentation de +15% de produits phytosanitaires avec les attaques de mildiou. Le CIVB invite à éviter dorénavant le recours au produits CMR que les associations réclament depuis des années, il signale une diminution en 10 ans de 30% à 10%.

 

11 Mar

L’Union des Grands Crus de Bordeaux confirme aujourd’hui la tenue des primeurs à Bordeaux, avec des mesures de précaution

L’Union des Grands Crus de Bordeaux tenait cet après-midi son assemblée générale au château Pape-Clément à Pessac en Gironde. L’occasion d’aborder avec ses membres le rendez-vous des Primeurs. Ceux-ci vont bien se tenir, mais avec quelques bouleversements. L’accent va être mis sur les dégustations, des signalétiques, gels hydro-alcooliques et certaines distances seront respectés, les soirées seront annulées, pour se recentrer sur les fondamentaux à savoir ces dégustations dans les propriétés et avec l’UGCB. 

Ronan Laborde, le président de l’UGCB au sortir de l’AG ce soir  © Jean-Pierre Stahl

Le château Latour-Martillac s’apprête à recevoir dès le lundi 30 mars et jusqu’au jeudi 2 avril quelques 500 professionnels, ou peut-être un peu moins, chaque jour pour déguster ici 50 propriétés de Pessac-Léognan, puis 17 grands crus du mardi au jeudi.

Le château Latour-Martilac va accueillir la dégustations des vins de Pessac Léognan le 30 mars et de l’UGCB les 3 autres jours © JPS

La famille Kressmann prévoit avec les organisateurs (syndicat viticole de Pessac-Léognan et Union des Grands Crus de Bordeaux) les mesures appropriées pour recevoir les importateurs et journalistes dans de bonnes conditions.

« On va les recevoir dans cet espace d’accueil, dans cette boutique avant de les conduire dans l’espace de dégustation… »

En ce qui concerne le virus, on va proposer des solutions hydro-alcooliques, faire en sorte de garder un peu plus d’espace entre les gens… De toute façon les verres sont lavés régulièrement, c’est un verre par personne, il y a un service qui est prévu depuis très longtemps même avant ce virus de nettoyage des verres en permanence… » Edouard Kressmann.

Les membres de l’Union prêts pour l’AG à 14h à l’Orangeraie du château Pape-Clément © JPS

Cet après-midi, l’Union des Grands Crus de Bordeaux tenait son assemblée générale au château Pape-Clément. L’occasion de rassurer et confirmer la tenue des primeurs du 30 mars au 2 avril et de détailler les dispositions sur les différents lieux de dégustation.

« Il y aura des annulations, c’est évident compte tenu du contexte, on suit la situation heure par heure avec les autorités sanitairesOn est extrêmement vigilent », commente Ronan Laborde, président de l’Union au sortir à 18h10 de sa réunion. « Demain nous avons une réunion avec la préfecture pour établir un plan de sécurisation maximum.On est déjà en contact avec une société dont c’est la spécialité et on a parlé à nos membres des mesures les plus contraignantes qui seraient prises dans ce cadre… » me précise Ronan Laborde le président de l’UGCB.

 

Et de poursuivre : « aujourd’hui, il y a encore des événements qui se tiennent malgré ce contexte difficile et préoccupant. On est obligé d’en tenir compte et de mettre le plus haut niveau de sécurité pour les gens qui vont venir nous voir dans quelques semaines…Déjà il y aura une signalétique, telle que vous l’a voyez dans la rue ou à la télévision, invitant à ne pas s’embrasser ou se serrer la main, à se laver les mains,

On régule l’affluence de manière draconienne, on recentre et on revient sur les fondamentaux, tous les événements festifs seront éradiqués, pour nous concentrer sur le coeur de notre métier faire déguster les vins en primeur aux professionnels, » Ronan Laborde président de l’UGCB.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet et Olivier Pallas: (intervenants : Edouard Kressmann, Ronan Laborde et Wilfrid Groizard)

Durant la campagne des primeurs, ce sont ici au château Latour Martillac 80% des vins qui sont commercialisés. Un moment à ne pas rater.

« Nos vins sont prêts, nos assemblages sont prêts, donc on recevra les professionnels qui voudront venir déguster à Martillac, ensuite il faudra qu’on trouve des solutions pour ceux qui ne voudront pas venir, peut-être envoyer directement des échantillons ou alors nous nous rendre directement auprès de nos principaux clients, avec nos partenaire négociants pour pouvoir leur faire déguster nos échantillons sur leurs marchés, » selon Wilfrid Groizard directeur commercial et marketing au château Latour-Martillac.

Cette année, les primeurs vont avoir une saveur particulière, on ne connaît pas encore le nombre de participants, les années passées c’était 5000 à 6000 participants. Là, impossible de dire exactement, cela va se gérer jusqu’à la semaine des primeurs au jour le jour. Mais certains ont déjà fait part de leur annulation ayant notamment peur de se voir placer en quarantaine à leur retour de France par leur pays d’origine. On verra bien, néanmoins les membres de l’Union restaient sereins et positifs aujourd’hui, et ils vont faire le job comme chaque année.

Regardez l’interview de Ronan Laborde le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux par Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet:

Les Printemps de Châteauneuf-du-Pape reporté aux 12, 13 et 14 juin

Le coronavirus n’en finit pas d’obliger les organisateurs des salons des vins à devoir reporter leurs événements. Le dernier en date est celui des « Printemps de Châteauneuf-du-Pape » qui devait se tenir les 3, 4 & 5 avril. Il est reporté au mois de juin.

Ce n’est pas non plus une surprise, tous les salons sont en général annulés ou reportés à des dates plus favorables, en théorie, ainsi les organisateurs du 11e salon  » Les Printemps de Châteauneuf-du-Pape » qui devait se tenir avec une centaine de producteurS de cette AOC les 3, 4 & 5 avril prochain ont décidé de le reporter aux 12, 13 & 14 juin 2020 à la salle Dufays de Châteauneuf-du-Pape.

Les modalités restent inchangés pour ce report, les personnes ayant effectué une réservation en ligne seront contactées prochainement, les formats papiers seront valables sur les dates du report.

Tout le monde croise les doigts, sans se serrer la main bien sûr, pour que ce virus laisse les salons et autres manifestations se tenir normalement en juin, bien sûr personne ne sait où l’on en sera à cette date.

10 Mar

Les vins de Bourgogne ont enregistré des exportations « record » en 2019, quant à 2020 des craintes sont à prévoir…

Les exportations de vins de Bourgogne ont établi un nouveau record en 2019 mais la surtaxe Trump, le Brexit et le coronavirus font peser des incertitudes pour 2020, a indiqué mardi le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB).

image d’illustration © BIVB

Une hausse de 9,2% en volume, avec près de 90 millions de bouteilles, et de 10,3% en chiffre d’affaires, qui dépasse pour la première fois le milliard d’euros: les vins de Bourgogne poursuivent leur croissance à l’international, relancée depuis 2015, se félicite le BIVB dans un communiqué.

La Bourgogne réalise environ 49% de ses ventes à l’exportation, dans 168 pays. Ses cinq premiers marchés en volume, les mêmes depuis 2011, ont tous connu une croissance en 2019: États-Unis (+7,2% en volume, +6,5% en valeur), Royaume-Uni (+8,7% et +3,7%), Japon (+2,4% et +10,7%), Belgique (+15,4% et +11,6%) et Canada (+7,9% et +9,5%). Ce quinté regroupe 63% des volumes exportés, pour 57% du chiffre d’affaires.

Mais les vignerons et négociants bourguignons restent “prudents, car le contexte actuel et à venir pourrait changer les perspectives”, avertit le BIVB dans son texte.

La hausse des droits de douane imposée par les États-Unis, qui génèrent 22% du chiffre d’affaires export des Bourgogne, a déjà provoqué une baisse de 17% des ventes en valeur dans ce pays au dernier trimestre 2019.

Si l’on exclut la petite récolte de 2013, il faut revenir à la crise économique de 2008 pour constater une baisse des exportations de vins de Bourgogne sur les États-Unis”, rappelle le BIVB.

Le Brexit n’a pas encore pesé sur les ventes au Royaume-Uni, qui représentent 14% des ventes et 17% des volumes exports. Mais “personne ne peut dire ce qu’il sera”, prévient le Bureau. La crise politique à Hong Kong (4e marché export en valeur) y a déjà fait chuter les importations de vins de toutes origines. Le marasme n’atteint pas encore les vins de Bourgogne mais “la crise risque de durer”, avertit le BIVB.

Quant à la Chine, 10e marché export en valeur, c’est elle qui progresse le plus en 2019: +24,4% en volume et +22,7% en valeur. Mais l’épidémie de coronavirus pourrait avoir des impacts “visibles dans les résultats du premier trimestre 2020”.

AFP

09 Mar

Au final, le salon des Vignerons Indépendants de Bordeaux ne pourra pas se tenir en mars…reporté du 19 au 21 juin

Dimanche soir, à l’issue du Conseil de Défense le Ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que les rassemblements de plus de 1000 personnes seront interdits en France pour éviter la propagation du coronavirus. Cela signifie que le salon des vignerons indépendants qui devait se tenir le week-end prochain du 13 au 15 mars à Bordeaux est annulé pour ce week-end mais néanmoins reporté en juin prochain, comme l’a confirmé ce midi à Côté Châteaux Cédric Coubris le président des Vignerons Indépendants de Gironde.

Cédric Coubris, le Président des Vignerons Indépendants de Gironde dans son chai du château La Mouline à Moulis © JPS

« Le salon est annulé, enfin reporté, on s’en doutait », m’a confirmé ce midi Cédric Coubrisle président des Vignerons Indépendants de Gironde, alors que je lui tirais le portrait pour un prochain numéro de Côté Châteaux (diffusion le 23 mars sur NOA). Vendredi encore, il me confirmait la tenue du salon de Bordeaux, mais entre temps le Ministre de la Santé a annoncé descendre le seuil acceptable des manifestations et événements de 5000 à 1000 personnes. Et forcément, rien qu’avec les 350 vignerons exposants et leurs épouses ou collaborateurs, cela fait déjà 700 personnes et vu que ce sont des milliers d’amateurs qui viennent chaque année, au point d’avoir ces dernières années une fréquentation proche des 30 000 visiteurs sur les 3 jours.

« Il va falloir retrouver une date de report pour compenser la perte pour nos vignerons », et aussitôt il appelait et on lui confirmait qu’une nouvelle date avait été trouvé avec le Parc des Expositions de Bordeaux Lac à savoir du 19 au 21 juin. Certes en même temps que la Fête du Vin sur les quais de Bordeaux, mais bon il n’y avait pas vraiment d’autres dates…considérant qu’en septembre, octobre les vignerons sont trop accaparés par leurs vendanges.

« Notre coeur de métier, c’est la vente au particulier, aussi il va falloir aider nos vignerons qui vont avoir du mal, nous allons contacter nos parlementaires pour voir quels aides on va pouvoir espérer…Dans notre cas, il va y avoir des dégâts chez les vignerons. On est en train de vivre une guerre épidémique. On arrive dans une nouvelle crise, je pense que ce n’est pas la crise épidémique qui va être le plus dur à passer (il faut l’espérer aussi…), ça va être la crise économique. On devrait aussi passer au stade 3 d’ici 10 jours. Depuis ce matin, le siège des Vignerons Indépendants a reçu pas mal d’appels à Artigues-Près-Bordeaux, on attendait de voir et finalement c’est Paris qui nous a confirmé ce report. »

Ce n’est donc pas une annulation mais un report, donc pas de remboursement car le salon devrait bien se tenir en juin prochain. De même pour le salon de Paris à la Porte de Champerret reporté du 12 au 15 juin.

08 Mar

11e concours mondial du Sauvignon: record absolu de participation à Blois

Ce sont 1100 vins qui sont jugés depuis vendredi à Blois; 72 dégustateurs ont répondu présent à cette 11e édition, dont la 2e à Blois à la Halle aux Grains, qui se déroule ce week-end.

© Concours Mondial du Sauvignon

Peu de monde a annulé sa venue du fait du coronavirus (quelques Italiens, des Américains et Anglais), mais au final ce sont 72 dégustateurs professionnels (oenologues, importateurs, journalistes spécialisés) qui participent à ce 11e Concours Mondial du Sauvignon à la Halle aux Grains de Blois.

Ce sont 1100 vins qui sont jugés issus de 24 pays différents, les dégustations se font par séries, avec des vins classés selon leurs pays, millésime, selon qu’ils sont boisés ou non, assemblés ou non,…

Accueillir le Concours Mondial du Sauvignon en AOC Touraine s’inscrit dans la célébration des 80 ans de l’Appellation, et nous avons à cœur de profiter de cet évènement international pour promouvoir notre savoir-faire, » Thierry Michaud, président de l’AOC Touraine.

Lors du © concours mondial du sauvignon, les dégustateurs ont découvert l’appellation de la Touraine Chenonceau.

Le sauvignon est le 3e cépage blanc le plus planté en France, notamment en Touraine et dans le Bordelais, après le Chardonnay et l’Ugni blanc.  Cette année, la France est en tête avec le plus grand nombre d’échantillons jamais présentés au concours par un seul pays (616). Le Val de Loire représente plus de 66 % des inscriptions françaises, suivi de Bordeaux 18 %, du Sud-Ouest 9 % et du Languedoc-Roussillon 3 %.

Le Sauvignon est le cépage roi de notre appellation et s’exprime pleinement sur nos terroirs magnifiques et diversifiés. Nous sommes très fiers d’accueillir le Concours Mondial du Sauvignon afin de mettre en lumière l’excellence de nos vins », Lionel Gosseaume, Vice-Président de l’Appellation Touraine.

Après la France, c’est l’Autriche qui s’est placée en 2e position au niveau participation avec la région de Styrie, puis l’Italie en 3e avec la région du Frioul, à noter aussi une belle participation de la Nouvelle-Zélande et de la Californie.

Ce cépage passionne les producteurs de sauvignon blanc en Californie. Ils accordent beaucoup de soin et d’attention à sa culture et à sa vinification pour obtenir le style désiré », Deborah Parker Wong, ambassadrice du Concours Mondial du Sauvignon aux États-Unis.

Ce concours mondial du sauvignon est une jolie épreuve initiée par Bordeaux il y a onze ans, un concours qui perdure et montre un intérêt toujours plus grand au fil des ans. Quant aux résultats ils seront consultables dès le 16 mars sur le site  www.cmsauvignon.com

07 Mar

A l’aube de son inauguration, voici le nouveau chai gravitaire du château Latour Martillac

C’est beau, sobre et fonctionnel. En avant-première pour Côté Châteaux, les Kressmann dévoilent à Martillac leur nouveau chai terminé et entièrement gravitaire aux couleurs de l’étiquette Latour Martillac, au terme de 18 mois de travaux. Son inauguration a lieu ce lundi 9 mars.

Edouard, Tristan et Loïc Kressmann dans leur nouveau chai inauguré ce lundi © JPS

Le pari était osé, il est aujourd’hui réussi. Les Kressmann se sont projetés dans le XXIe siècle avec ce nouveau chai, détruisant l’ancien chai dédié aux rouges pour en refaire un nouveau plus fonctionnel et pour faire davantage de parcellaire.

La première impression que j’ai eue était l’ergonomie que l’on a réussie à améliorer. Pouvoir travailler à la lumière naturelle est sympathique. Le soir, je passe 5 à 10 minutes seul dans le bâtiment pour me l’approprier encore plus… » Loïc Kressmann.

La part de modernité qui s’insert bien dans les bâtiments plus anciens © JPS

Un bâtiment dont on parierait qu’il a toujours été là, s’inscrivant dans l’ensemble des différents corps de façon harmonieuse, un bâtiment avec des parties en pierre et une modernité qui lui va très bien depuis la cour du château avec sa verrière en aluminium noir qui préfigure l’accueil à la propriété… « C’est ici que nous aurons l’accueil et le caveau de vente, derrière cette verrière en aluminium », commente Edouard Kressmann, le fils de Loïc, chargé notamment du marketing.

L’un des 8 tableaux réalisés par Max Ducos avec la vieille Tour du château © JPS

Dans cet espace de 100 m2, il y aura non seulement l’accueil du public et des visites à la propriété, mais aussi la boutique avec ses casiers de bouteilles en bois, pour lesquels Tristan met la dernière couche de vernis. Un espace où le visiteur sera captivé par 8 tableaux réalisés par Max Ducos, le fils de l‘architecte Philippe Ducos qui signe la construction du nouveau chai dans un style d’inspiration art déco, correspondant à la date d’acquisition de la propriété par Alfred Kressmann en 1930.

« Ce sont 8 tableaux, en 2 fresques qui dépeignent Martillac à l’époque où la famille a acheté le château: on y voit l’or du sol qui se concentre dans les grappes et part dans les barriques, jusqu’au port de Bordeaux. Ces tableaux ont été composés par mon oncle Joël à partir de photos d’époque, on y distingue toujours un enfant ou encore là la 404 de mon grand-père », commente Edouard Kressmann.

Et de dévoiler ce fabuleux cuvier dont la partie supérieure offre une superbe vue sur les 45 hectares du vignoble de Latour Martillac : « comme le soulignait l’architecte, ce qui est très sympa ici avec cette vue et cette lumière, c’est qu’on a l’impression que les raisins remplissent directement les cuves. C’est beaucoup plus agréable de travailler avec la lumière du jour, les vitres ont été réalisées avec un verre spécial traité pour la chaleur, ainsi cet été il y avait une différence de 15° entre l’extérieur et le chai. »

22 cuves inox dont 16 de 125 hectolitres © JPS

Ce cuvier comprend 22 cuves inox tronconiques, fabriquées en France dans par l’entreprise Serap en Mayenne: 6 de 70 hectolitres et 16 de 125 hectolitres, « ce sont les grandes orgues » plaisante Tristan Kresmann, co-propriétaire et frère de Loïc. « Pour le 2019, on a fait avec le retard dans les travaux, une cuve de merlot, sinon tous les cabernets dedans, cela nous a permis de séparer les différents lots, d’être encore plus précis au niveau des parcelles ».

Ces cuves tronconiques en inox ont une double peau, un isolant thermique permet d’avoir un contrôle de température exceptionnel, c’est du pilotage tout en douceur comme une cuisinière et cela marche de manière impeccable. »

« C’est un outil auquel on pensait depuis très longtemps, cela fait 10 ans que l’on était à l’étroit, comme nous le faisait remarquer Valérie Vialard notre oenologue et maître de chai. On attendait le bon moment pour le faire et quand les taux sont tombés, on s’est dit c’est le moment ». Un chai dont la réalisation a coûté 5,5 millions d’euros.

C’est l’outil que l’on va donner à nos enfants et à nos petits-enfants par la suite, ils n’auront pas besoin de le faire, ils vont se régaler avec cela », Tristan Kressmann.

Ce grand cuvier de 730 m2 au sol  est désormais au goût du jour, aux couleurs noire et ocre qui rappellent celles de l’étiquette. Celui-ci est optimum pour produire 2000 hectolitres de vin rouge, ce sont quelques 240 à 250 000 bouteilles de 1er vin qui vont sortir de ce nouveau chai. Le château Latour Martillac est aussi réputé pour ses vins blancs 30 à 40 0000 bouteilles produites chaque année dans le chai plus ancien. La moitié des vins du château est commercialisée en France, l’autre moitié à l’export (notamment vers les USA et la Chine).

En dessous, c’est bien sûr le chai à barriques, en deux parties, pour quelques 640 barriques de rouge. L’ambiance y est aussi bien sentie: « on a essayé de faire en sorte que ce soit chaleureux et que les barriques ressortent de l’obscurité » précise Loïc Kressmann.

Et Edouard et Loïc Kressmann de saisir une pipette et deux verres et de goûter une barrique de cabernet de ce nouveau millésime 2019 : « c’est un  grand millésime de cabernet…On a défini l’assemblage qui sera présenté lundi avec 70% de cabernet sauvignon et 30% de merlot, issu de barriques neuves et de 1, 2 et 3 ans, comme nous le suggérait Denis Dubourdieu », dont le suivi est aujourd’hui assuré par Christophe Olivier et Axel Marchal.

Edouard et Loic Kressmann dans le nouveau chai à barriques © JPS

« Moi, c’est mon premier millésime que je suis entièrement depuis mon retour de Chine, de la taille jusqu’aux vendanges », commente Edouard Kressmann diplômé de Purpan; « une vigne qui en 2019 a démarré précocement, et puis il y a eu deux coups de froid les 13 avril et 5-6 mai qui fort heureusement ne nous ont pas touché, il y a eu aussi la sécheresse fin juin et en juillet, puis 30 millimètres de pluie le 27 juillet, un peu de pluie en août, les blancs n’ont pas trop souffert du manque d’eau, sur les rouges, cela a été plus long à venir, la fraîcheur qui nous manquait sur les merlots on l’a récupérée sur les cabernets sauvignons. 2019 est définitivement un grand millésime de cabernets ».

Un chai aux 640 barriques de vin rouge © JPS

Et Loïc Kressmann de conclure, « on est content de faire ce millésime dans des installations comme celles-là, cela va nous permettre d’être beaucoup plus précis sur la qualité des vins, on va pouvoir séparer davantage les parcelles dans les chais, c’est un atout important, honnêtement je n’y croyais pas autant que cela et pourtant… Maintenant c’est comme une Formule 1, il y a un bon potentiel, mais il y a encore plein de réglages à faire. »

Un millésime 2019 réussi au château Latour Martillac grâce aux cabernets © JPS

Alors bonne course à la scuderia Kressmann sur le circuit de Pessac-Léognan, en terre de graves. Les derniers réglages les amèneront jusqu’aux primeurs où ils auront la joie de présenter leurs vins fin mars, début avril au château avec les autres propriétés de Pessac-Léognan ainsi qu’avec l’Union des Grands Crus.