05 Mai

Bouchons et tonneaux: hausse de près de 8% des ventes d’Oeneo en 2019-20

Le fabricant français de bouchons et tonneaux Oeneo a annoncé lundi une progression de 7,8% de son chiffre d’affaires, à 290,3 millions d’euros, sur son exercice annuel décalé 2019-20 clos le 31 mars.

© Oeneo

Le groupe, qui indique avoir subi un « impact très limité » de la crise du coronavirus pour l’exercice passé, a prévenu qu’il sera davantage touché pour l’année en cours, notamment « par les effets négatifs sur la consommation mondiale de vin »via « la fermeture des cafés-hôtels-restaurants ».

« Les incertitudes, liées notamment à la durée de la crise, ne permettent pas de faire de projections sur le chiffre d’affaires et la rentabilité du groupe », a indiqué Oeneo dans un communiqué, précisant qu’il proposera « de ne pas verser de
dividendes cette année » lors de l’assemblée générale prévue en septembre à Bordeaux.

L’an passé, la division « bouchage » a connu une croissance de 10,3% de son chiffre d’affaires à 195,3 millions d’euros, en raison de la « croissance durable » de ses bouchons technologiques « Diam » sur « l’ensemble des marchés mondiaux », notamment en Italie et en Espagne, les deux pays avec la France qui produisent le plus de vin au monde, ainsi qu’aux Etats-Unis et au Chili.

Au total, le groupe a commercialisé près de 2,4 milliards de bouchons en liège sur l’ensemble de l’exercice, battant un nouveau record.

La division « élevage », qui comporte les marques de tonnellerie Seguin, Moreau, Boisé, Millet, Fine Northern Oak et Galileo, a vu son chiffre d’affaires progresser de 3% à 95 millions d’euros, notamment en raison de « hausses  significatives » sur les fûts et grands contenants dans la zone Amérique et en France, selon le communiqué.

La fermeture de la filiale Etablissements Cenci (exploitation forestière et transformation du bois de hêtre et de chêne) sur une grande partie du mois de mars en vue de protéger les collaborateurs dans le contexte de crise sanitaire « a logiquement ralenti son redressement qui continuera de peser sur la marge opérationnelle courante de la division », laquelle sera en « recul d’environ 2 points » par rapport à l’exercice précédent, a précisé le groupe. Oeneo doit publier le 11 juin les résultats de son exercice annuel.

AFP

04 Mai

Coronavirus: du prosecco au chianti, le vin italien boit la tasse

Restaurants et bars fermés, fêtes et mariages interdits, morosité n’incitant pas à trinquer: du prosecco au chianti, les producteurs de vin italien subissent de plein fouet l’épidémie de coronavirus avec une nette chute des ventes.

© Chianti agriturismo Toscane

La péninsule s’enorgueillit d’être le premier producteur mondial de vin (avec 47,5 millions d’hectolitres l’an passé), juste devant la France (42,1 millions) à qui elle a ravi ce titre en 2015. Une grande partie est vendue à l’étranger, ce qui a permis au pays d’engranger l’an passé 6,4 milliards d’euros (contre 9,8 milliards pour la France qui reste le premier exportateur en valeur).

Mais, « depuis un mois et demi, tout un canal de distribution, celui des hôtels, restaurants, traiteurs et cafés est fermé en Italie. Puis progressivement, il s’est fermé dans le reste de l’Europe et outre-Atlantique » à cause des mesures de confinement, « et les ventes de prosecco via ce canal sont désormais proches de zéro », se désole Lodovico Giustiniani, président de l’organisation agricole Confagricoltura en Vénétie (nord-est).

« L’autre canal, celui de la grande distribution (supermarchés), fonctionne encore, mais il ne peut compenser les ventes d’un canal complètement à l’arrêt », note-t-il.

Sa propre cave, Borgoluce, qui ne vend pas en grande distribution et est très présente à l’étranger (Etats-Unis, Canada, Sud-Est asiatique…), a subi une chute de… 90% de ses ventes en mars.

Et « la consommation que nous n’avons pas eue pendant ces deux mois, nous ne la récupérerons pas: les gens ne boiront pas en plus ce qu’ils n’ont pas bu à un moment donné », rappelle, comme une évidence, le vigneron.

 FORCE DEVENUE FAIBLESSE

Dans le Piémont (nord-ouest), l’inquiétude est également vive.

Pour le barolo, la situation « est très critique, car il est vendu à 90% dans la restauration mondiale, aujourd’hui fermée », explique à l’AFP Paolo Boffa, président de la coopérative Terre del Barolo.

Le barolo a misé depuis plusieurs décennies sur « la qualité maximale », et a été promu sur les cartes des meilleurs restaurants du monde, note-t-il. Mais ce qui était une force se révèle une faiblesse aujourd’hui.

Les lignes de mise en bouteille de la coopérative, qui compte 300 producteurs, continuent à fonctionner, grâce à d’autres vins comme le barbera ou le dolcetto, aux prix plus grand public, et qui connaissent « une bonne consommation dans la grande distribution en Italie et en Europe », souligne M. Boffa.

Mais là aussi, « ces ventes ne peuvent sauver le bilan de l’entreprise ».

Les producteurs, où qu’ils soient, réfléchissent aux mesures pouvant être prises alors que la prochaine vendange aura lieu dans quelques mois. Où la mettre alors que les caves sont encore pleines?

Les producteurs de barolo demandent à pouvoir stocker en dehors de la zone de production traditionnelle, ce qui leur est normalement interdit.

Ils réfléchissent aussi, comme les producteurs de prosecco, à réduire la production de leurs vignes.

Une décision « drastique » que le Consortium du vin chianti a lui déjà prise, en abaissant sa production de 20% au risque d’entraîner de « graves dommages économiques pour les entreprises », selon son président, Giovanni Busi.

Alors que selon lui de nombreux producteurs « sont au bord de la faillite », il déplore « la distance abyssale entre les annonces innombrables faites par le gouvernement (…) et la réalité » vécue par les entrepreneurs « qui se voient claquer la porte au nez par les banques ».

« SACRIFICES »

Certains producteurs envisagent par ailleurs de distiller une partie de la production, afin de la transformer en alcool (éthanol), qui pourrait par exemple être utilisé pour la fabrication de gel hydroalcoolique.

Les coopératives viticoles françaises, italiennes et espagnoles ont ainsi demandé à l’Union européenne « l’ouverture sans délai d’une distillation de crise européenne de 10 millions de hectolitres dotée d’un budget exceptionnel européen de 350 millions d’euros ».

La solution pourrait tenter des producteurs dont le vin se conserve peu, à l’image du prosecco, un « vin très jeune » que « l’on ne peut pas faire vieillir comme on le fait avec les vins rouges », souligne M. Giustiniani.

Une éventualité exclue en revanche pour les vins haut de gamme comme le barolo, qui peuvent se garder.

Alors que le gouvernement italien a fixé au 1er juin l’éventuelle réouverture des bars et restaurants, la filière, souligne M. Boffa, y voit « une grande et belle nouvelle », même si elle craint une faible affluence du fait de l’inquiétude d’être contaminé.

« Nous avons tous compris la gravité de cette épidémie et de la crise qu’elle engendrera pour nos familles. Mais nous, agriculteurs, sommes habitués aux sacrifices et une fois encore nous n’abandonnerons pas », souligne-t-il.

AFP

02 Mai

Au chevet des vignerons du blayais, en attendant un éventuel plan de soutien à la viticulture

Didier Guillaume a annoncé le dévoilement d’un prochain plan de soutien de la viticulture française. Celle-ci doit faire face à une double crise économique due aux exportations en berne et à l’épidémie de coronavirus qui a impacté tous les marchés et notamment celui de la restauration. Etat des lieux dans le Blayais et réactions face à ce plan de soutien.

Nathalie Feydieu du château Le Taillou © Jean-Pierre Stahl

Dans le Blayais, comme partout à Bordeaux, les vignerons ressentent désormais durement le confinement. Ainsi Nathalie Feydieu du château le Taillou a vu sa clientèle particulière bouder sa salle de dégustation, celle-là  même où son grand-père Yvan faisait déguster et qui est restée dans son jus. Bouder ? C’est un bien grand mot, c’est plutôt une clientèle fidèle qui vient chez elle, mais là cette clientèle est contrainte depuis le 17 mars de rester à la maison…

« On ressent un certaine désaffection de nos clients parce que par nature ils sont confinés et je pense que les gens ont peur d’être contaminé » commente Nathalie Feydieu ; « donc du coup plus de passage à la propriété et au delà de cela toutes les manifestations qui étaient programmées, en commençant par le Printemps des Vins de Blaye et toutes les autres opérations de promotion, et tous les salons, ont du être stoppé pour le moment ».

Sur le mois de mars on retrouve une perte d’à peu près 30%, mais sur le mois d’avril on frôle les 90%, le mois d’avril est quelque chose de terrible pour nous, donc il faut réagir et s’adapter à une situation qui risque de durer encore un peu » Nathalie Feydieu château Le Taillou.

Et de détailler cette adaptation dont elle a su faire preuve : « c’est faire des livraisons, on en fait beaucoup plus au niveau local ce qu’on ne faisait pas habituellement, dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres, parfois on est à l’initiative d’une petite tournée, parfois on déclenche un petit tour parce que des clients se sont manifestés et ont besoin de se réapprovisionner. »

Ils sont ainsi 450 vignerons à cultiver fièrement quelques 6000 hectares et à produire en Blaye Côtes de Bordeaux quelques 280 000 hectolitres de vin (37 millions de bouteilles), la moitié en cave particulière, la moitié en coopérative. Parmi eux, Nicolas Carreau des châteaux l’Escadre et Crusquet-Sabourin, 82 hectares, à Cars. Même s’il ne fait pas du vrac, il est touché lui-même par les difficultés actuelles liées au coronavirus et aux échanges qui ne se font plus:

L’extérieur du chai du château Crusquet-Sabourin © JPS

Concrêtement, c’est une commande qu’on avait reçue des Etats-Unis, on était content, on avait réussi à préserver certains marchés sur les Etats-Unis…Une commande qu’on avait reçue avant la crise du coronavirus et qui est en attente, donc là on entrepose cela comme on peut, au milieu des cuves, pour le moment cela ne gêne pas mais on ne pourra pas vendanger dans ces conditions là »

« C’est un peu un symbole de la situation actuelle, c’est à dire que on est à l’arrêt on a mis l’activité sur pause…Pareil, là on a un marché sur Taiwan qui n’est pas parti non plus, qui est toujours dans le chai ».

Marché américain en berne du fait des taxes de 25%, marché asiatique en baisse également, cela fait 2 ans que Bordeaux subit une crise commerciale. En prime, il faut y ajouter l’arrêt des commandes à destination des cafés et des restaurants (les HCR comme on les appelle), mais aussi une baisse au niveau de la grande distribution avec des foires aux vins pas folichonne en septembre-octobre et quasi absente en mars-avril…

La commande de 60 000 bouteilles attend d’être expédiée aux Etats-Unis © JPS

« Là, on a les vins qu’on livre tous les mois aux particuliers par l’intermédiaire de nos agents, il est évident qu’avec le confinement les agents n’ont pas pu faire leurs livraisons habituelles, donc cela s’est effectivement entassé…On espère pouvoir reprendre prochainement à partir du 11 avec le déconfinement… »

Face à cette situation compliquée voire difficile pour certains, très certainement terrible pour d’autres, des mesures d’aide seront les bienvenues. « Sur la viticulture, il y a un vrai problème » a reconnu jeudi soir sur CNews Didier Guillaume, le Ministre de l’Agriculture. “Je vais annoncer dans les jours qui viennent un plan national de la viticulture avec Bruno Le Maire parce que l’Europe n’a pas été au rendez-vous de ce secteur” a-t-il dit.  Les coopératives viticoles françaises, italiennes et espagnoles, qui représentent la moitié de la production européenne, avaient demandé à la Commission européenne “l’ouverture sans délai d’une distillation de crise européenne de 10 millions d’hectolitres dotée d’un budget exceptionnel européen de 350 millions d’euros”. La Commission avait reconnu le problème, permis ces distillation, mais sans débloquer de fonds supplémentaire…Tout est sur la table pour être discuté en France et en Europe.

Nicolas Carreau dans ses chais © Jean-Pierre Stahl

« Ce sont des marchés à l’arrêt pour beaucoup, donc des trésoreries qui commencent à devenir difficiles, on est là dans une période où il y a beaucoup de travail dans les vignes donc des salaires à payer tous les mois, des charges qui restent toujours les mêmes et par contre des rentrées d’argent qui s’arrêtent, donc des situations très compliquées, c’est en plus la période où le vin sort pour le marché du vrac pour tous les contrats avec les négociants et là aussi on constate une très très forte baisse de l’activité… » commente Nicolas Carreau.

« Le vin reste dans les chais pour le moment, il faut qu’il sorte, cette  solution de distillation n’est pas forcément satisfaisante, on travaille toute l’année dans nos vignes pour produire de beaux vins ce n’est pas pour les voir partir distiller…Cela nous fend le coeur mais c’est certainement la meilleur solution pour au moins continuer à vivre, rentrer la prochaine vendange et repartir quand cela repartira… »

Bernard Farges, président du CIVB, exposera les attentes de la filière bordelaise, il sera lundi dans le 12/13 invité du JT de France 3 Nouvelle-Aquitaine.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Philippe Turpaud, Xavier Granger : 

01 Mai

1 er mai : c’est aujourd’hui le #WordlSauternesDay !

C’est un événement mondial ! En direct de Sauternes, 5 châteaux vont animer une dégustation de vins de Sauternes et des associations de mets et de vins. Cette idée c’est Olivier Borneuf, co-fondateur de l’Académie des Vins et Spiritueux, Critique de vin à la Tulipe Rouge et chez Bettane&Desseauve qui l’a eue. Ces châteaux ont répondu présent. Rendez-vous sur YouTube en live à 12h. 

En ce 1er mai, pas de défilé, et pourtant le temps s’y prêtait… Non, là c’est pour le trait d’humour.

En ce 1er mai, Fête du Travail et du Muguet, Sauternes se retrousse ses manches et va vous offrir quelques savoureux parfums ! 5 châteaux ont répondu présent à l’appel d’Olivier Borneuf de faire le 1er World Sauternes Day (#WorldSauternesDay) pour parler de ces vins liquoreux merveilleux, dont Côté Châteaux vous abreuve régulièrement, sans vous saouler je l’espère.

« C’est une bonne idée, cela fait du bien de montrer que Sauternes a quand même de l’attrait… », selon Luc Planty du château Guiraud.

Cela met un focus sur Sauternes et montre aux gens tous les atouts et tout ce que l’on peut faire avec du Sauternes », Luc Planty château Guiraud

« Moi je participe sur la session de 12h, celle de l’apéritif et du repas, on va montrer que l’on peut déguster du Sauternes à l’apéritif, que c’est un vin qui ne manque pas de fraîcheur et de tension aussi au début d’un repas, le Sauternes n’est pas forcément un vin de fin de repas », poursuit Luc Planty. « On fera déguster château Guiraud sur le millésime 2015, un grand millésime, accessible charmant et charmeur, qui ne fait pas peur, facile d’accès pour tout le monde. »

« Pendant le confinement, cela tombe bien, les gens sont attentifs, on va tous se prêter au jeu », commente également David Bolzan du château Lafaurie Peyraguey, « on va présenter Sauternes sous toutes ses formes à l’apéritif, au moment du repas et en cocktail, cela démarre de 12 h à 13h30, avec 5 châteaux qui vont présenter leur millésime 2015 et Gilette un millésime plus ancien…Notre chef du restaurant Lalique-Lafaurie Peyraguey va donner une recette sur l’apéritif, plats et dessert, pas trop compliqué. On ramène toujours le vin autour de la table, et on a une table d’exception à Sauternes, on va parler de choses créatives.

Regardez Sauternes A table ! »

Nous on sert à Lafaurie-Peyraguey tous les grands vins des 5 crus classés, avec une variété de millésimes extraordinaires, et ce quotidiennement. L’idée est de montrer que ce millésime 2015 peut être apprécié et dégusté dès maintenant, même si on peut le garder aussi, avec une application concrète et des accords mets-vins »  poursuit David Bolzan du château Lafaurie Peyraguey

C’est une initiative pour mettre en avant Sauternes sous son meilleur jour, avec de nouveaux styles, c’est un Sauternes pluriel en fait, une palette variée, l’idée c’est « jamais opposé mais toujours ajouté », David Bolzan du château Lafaurie Peyraguey

Olivier Borneuf m’explique juste avant d’animer ce matin cette journée exceptionnelle : « c’est venu au départ d’un article sur le blog les 5 du vin, un confrère parlait de la situation économique et se demandait si Sauternes ne s’était pas fourvoyé, cela m’a fait sortir de mes gonds ! Le problème n’est pas là même si il y a une désaffection, car depuis 15 années on voit que Sauternes s’améliore et travaille d’arrache-pied. Le problème économique ne touche pas que Sauternes…Le sucre est un faux problème qui n’explique pas la désaffection de Sauternes, car on voit bien que la pâtisserie est de plus en plus en vogue… »

Il y a eu une rupture tout simplement de la transmission entre nos parents, nous qui buvions encore du Sauternes, et la nouvelle génération. La première des choses à faire est de récupérer le consommateur en se rapprochant de lui et en lui montrant Sauternes sous un nouveau jour » Olivier Borneuf.

« Donc j’ai dis que j’allais faire des vidéos et organiser la Journée Mondiale du Sauternes et cela a pris…J’ai fait circuler cette info sur les réseaux sociaux et en une semaine on l’a organisé. Il y aura 3 conférences de 12h à 13h30, de 15 à 16h30 et de 17h à 18h30.

« Le but ce n’est pas de montrer du Sauternes sur du foie gras ou du homard, c’est de montrer que cela fonctionne de l’apéritif, au plat de résistance et jusqu’au dessert. »

« On va aussi expliquer comment est conçu un vin de Sauternes, avec du sacrifice humain, un miracle de la nature et le génie humain. »

« Enfin on va parler cocktail, à Sauternes, c’est aussi cela qui m’a fait sortir de mes gonds qu’on refuse cette idée, c’est un peu condescendant, alors qu’on peut faire découvrir le champs des possibles, et l’univers de la mixologie, comme avec le champagne où on fait des cocktails depuis plus de 100 ans; on aura 4 mixologues dans cette 3e partie à 17h dont Laurent Giraud, de chez Harrys  à Paris, vie-champion du monde de mixologie… »

Voilà encore une belle initiative pour faire découvrir ces fabuleux vins liquoreux de Sauternes, à na pas louper avec les châteaux Coutet, Gilette, Guiraud, Lafaurie-Peyraguey, Rayne-Vigneau et le chef Jérôme Schilling, chef 1 étoile au Guide Michelin au restaurant Lalique-Lafaurie Peyraguey….et bien d’autres.

Regardez Sauternes Sacrée Pourriture :

Regardez également Mon Sauternes en Cocktail : 

#worldsauternesday

29 Avr

Une vente de 1000 vins exceptionnels sur iDealWine au profit du collectif #ProtegeTonSoignant

Depuis le 27 avril et jusqu’au 7 mai se déroule une vente aux enchères de grands crus sur la plateforme ideal wine.com. L’ensemble du produit de cette vente sera reversée au collectif #ProtegeTonSoignant.

C’est une vente caritative que lance iDealWine sur sa plateforme afin d’apporter sa contribution à la lutte contre les ravages de la pandémie de coronavirus. Idealwine a isolé dans ses stocks un certain nombre de flacons qui sont offerts aux enchères dans le cadre de cette vente, plusieurs de leurs partenaires comme la Maison du Whisky et l’Association des Sommeliers de Paris, ainsi qu’une centaine de domaines viticoles partout en France ont aussi offert des lots d’exception.

A Bordeaux, Quentin Maydieu, de la maison de négoce LMGV Bordeaux, a su convaincre de nombreux contacts de se joindre au projet. L’entreprise Dartess a coordonné la récupération des vins et leur acheminement jusqu’aux entrepôts d’iDealwine, à Colombes. Jean-Michel Laporte du château Talbot ou encore Marielle Cazaux, du Château La Conseillante sont venus déposer leurs vins mais aussi des dons de Petrus et de Château Figeac.

Ce sont ainsi près de 1000 flacons qui sont mis en vente aux enchères de la bouteille de 75 centilitres au salmanazar (9 litres ou l’équivalent de 12 bouteilles), le produit final est estimé entre 60 000 et 100000 euros mais pourrait être dépassé. Cette vente  a débuté le 27 avril se terminera le 7 mai sur le site ideal wine.com (pour participer à la vente, il est nécessaire de s’inscrire gratuitement au préalable sur le site ). Le fruit de la vente ainsi que les frais acheteurs (19% en sus des enchères) seront intégralement reversés au collectif.

Le Collectif #ProtègeTonSoignant a vu le jour le 24 mars dernier, il est composé d’une équipe multidisciplinaire de 110 bénévoles mobilisés 7 jours sur 7. Sa mission: aider les soignants à surmonter cette terrible crise sanitaire en identifiant les besoins urgents auprès des hôpitaux pour acheter et acheminer le matériel médical dont ils ont besoin (depuis des entreprises de confiance en Europe et en Chine), en parallèle de l’action du gouvernement, car les demandes des hôpitaux restent colossales. Plus de 4, 5 millions d’euros ont déjà été collectés auprès de plus de 5000 donneurs, plus de 40 hôpitaux sont livrés quotidiennement, 4300 repas livrés aux soignants tous les jours, plus 1,6 millions de matériels achetés et livrés à plus de 50 hôpitaux. 100 demandes sont encore en attente.

Pour accéder à la vente aux enchères d’idealwine c’est par ici

28 Avr

« Les vins lorrains ont besoin de votre soutien »: l’appel des vignerons qui ont soif d’excellence

Voyant passer sur Facebook, comme un vol de cigognes, un post de David Lelièvre vigneron à Toul, le fieffé Lorrain que je suis n’a pas résisté en période de guerre à l’appeler et lui proposer l’interview improbable « les Lorrains parlent aux Lorrains ». On a beau être journaliste, on est aussi chauvin et chauvin lorrain c’est divin. Quand un vigneron lorrain jette une bouteille à la mer, on ne peut que la saisir pour déguster ses paroles et vous faire partager cette renaissance du vignoble lorrain.

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour David, ma première question, celle que pose traditionnellement un Lorrain à un Lorrain: « comment que c’est gros ? »

David Lelièvre : « Déjà j’ai perdu 15 kilos…Mais ça va bien, on vient d’avoir les premières pluies après un mois et demi de soleil, cela commençait à être sec, on a eu un super débourrage, on est plutôt content, ça commence bien ».

« Au niveau moral, on apprend à gérer le temps différemment, c’est difficile quand on a toujours été à fond de relativiser le temps, on se recentre sur les choses importantes, on repense les priorités dans la vie. »

JPS: « Les vins lorrains ont besoin de votre soutien », est-ce que c’est un appel du 18 juin ? »

David Lelièvre : « C’est une réponse commune de 3 appellations différentes sur un même secteur, avec l’IGP Meuse, l’AOC Moselle et l’AOC Côtes de Toul. Les vins lorrains, c’est une petite zone viticole, 250 hectares de vigne et une trentaine de domaines, en majorité en agriculture bio ou en conversion. Nous sommes 3 entités différentes mais qui collaborent beaucoup et travaillent ensemble ».

C’est un appel des vignerons aux Lorrains et aux clients de la France entière, jusqu’à Bordeaux et au-delà: « n’oubliez pas vos producteurs »,David Lelièvre vigneron à Toul.

« Les gens jouent bien le jeu avec les producteurs de légumes, de fruits, de fromages locaux, qu’ils n’oublient pas non les producteurs de vin aussi. Nos systèmes de distribution traditionnels sont plutôt bloqués, les restaurants sont fermés, les cavistes certains étaient fermés, ça commence à réouvrir (ils ont le droit, le vin étant considéré comme alimentaire par décret du gouvernement), l’export est aussi à l’arrêt. On voit les gens vont faire leurs courses une fois par semaine ou tous les 15 jours, ça serait bien qu’ils fassent leurs apéros avec des vins de vignerons et des vins lorrains… »

« Les vignerons sont toujours vivants, ils travaillent dans les vignes, en plein boom, mais on a des employés qu’on paie normalement, on a des sorties mais pas beaucoup de rentrées. C’est surtout un appel commun de Toul, de la Meuse et de la Moselle. De mémoire, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas communiqué ensemble. »

Oui, on sait faire du vin en Lorraine, David Lelièvre le prouve tous les jours © Stéphany Mansuy

JPS : « Aujourd’hui, est-ce qu’on peut dire qu’en Lorraine on sait faire du vin, là c’est la question vache ? »

David Lelièvre : « Non ce n’est pas une question vache, c’est vrai que les Lorrains ont mis du temps et ont réappris à faire du vin.

Il y a 150 ans, il y avait jusqu’à 50 000 hectares de vigne(la moitié de la superficie du vignoble de Bordeaux aujourd’hui), mais le phylloxéra et les guerres et annexions sont passés par là.

« Il est toujours resté un peu de vigne, à la fin de la 2e guerre mondiale on comptait 500 hectares, on avait divisé par 100 la superficie en un siècle. Entre 1950 et 2000, on s’est concentré autour des 3 appellations, et on a réappris à faire du vin.Depuis les années 80, les vignerons se sont formés à Beaune, en Alsace, en Champagne, à Bordeaux (David Lelièvre a suivi une formation à Bordeaux Sup Agro à Talence et à Kedge) ou encore en Suisse pour apprendre à faire du vin ».

« On en est à la 2e génération de vignerons formés avec des BTS, des DNO. Et depuis 2000, après avoir récupéré un savoir-faire, on a récupéré le faire savoir ! »

Les Lorrains ont cette culture d’excellence. Quand on dit c’est bien, bien n’est pas suffisant, c’est difficile de contenter un Lorrain, on ne se contente pas de peu.

Joli gamay en formation au lieu dit Les Vignes L’Evêque © David Lelièvre

« Avec la canicule de 2003, les vins sont devenus plus ronds, il y a eu aussi le réchauffement climatique qui a profité aux zones septentrionales pour faire des vins qualitatifs, on a vu des plantations en Belgique et en Angleterre, les Allemands aussi font de grands vins ».

« On a eu aussi un engouement sur les rosés de qualité et de terroir, le Gris de Toul a été le grand bénéficiaire de cela, dans notre appellation nous avons cette spécialité en rosé, frais et croquant avec les cépages gamay et pinot noir… »

« Les planètes sont alignées pour nous et le 3e facteur c’est le retour à des circuits courts qui bénéficient à des domaines qui nous ressemblent, des domaines de vignerons. Nous produits ont tendance à partir aussi de plus en plus loin, ils n’arrivent pas encore à Bordeaux, car il y a plein de soiffards sur la route ! Par exemple, pour nous, la Maison Lelièvre que je tiens avec Vincent mon frère, on exporte 1/3 de nos vins. »

Il y a un vrai engouement sur les vins lorrains. Les vins du sud souffrent et nous on profite du réchauffement, on a des vins entre 12,5 et 13° naturellement avec un équilibre, acidité, fruits et alcool intéressant.

« Les vins valent autour de 10€. L’AOC Côtes de Toul a fêté ses 20 ans en 2018, il y a depuis un engouement, les gens sont fiers de ces vins produits en Lorraine. Et depuis 3-4 ans, il y a un vrai changement, quand on parle avec les gens des Côtes de Toul, ils nous disent ah oui j’en ai entendu parler, c’est du travail sur le long terme. »

JPS : « Parlons maintenant d’accords mets et vins lorrains…Qu’est ce qu’on va mettre sur une quiche lorraine, un pâté lorrain, une flammenkuche, des pommes de terres rôties et sur la traditionnelle tarte aux mirabelles ? »

David Lelièvre fier de sa production © Stéphanie Mansuy

David Lelièvre : « Alors sur la quiche lorraine, le pâté lorrain et la charcuterie, on a tendance à mettre du Gris de Toul, sa fraîcheur va bien se combiner avec le côté gras de la viande, il n’y a pas meilleur qu’une bonne quiche et un Gris de Toul, mais il se marie aussi avec pas mal de choses comme avec des fruits de mer et sur des barbecues… »

« Sur la flam, la crème fait que l’on va conseiller un blanc auxerrois, le cépage typique développé à la grande époque viticole lorraine, on le marie aussi avec des poissons en sauce ou des volailles à la crème… »

« Sur les rapés de pommes de terre et les « patates rôties » accompagnées en général de viande, là aussi on va mettre du pinot noir ou de l’auxerrois, ce sont les 2 cépages communs avec les 3 appellations de Lorraine ».

« Enfin, sur la tarte aux mirabelles ou le clafoutis aux mirabelles, on va mettre une « bulle lorraine », il y a une grosse production de vin pétillant, cela représente 25% de la production, on a une grande histoire avec la Champagne, une culture commune avec la bulle, fine, bien dosée, ronde on a de la fraîcheur et un sol argile-calcaire qui s’y prête bien ».

JPS: « Dernière question bien lorraine, avec tous ces vins quand est-ce qu’on va refaire la chouille ? »

David Lelièvre: « Là, on fait la e-chouille, on fait du WhatsApéro, de l’Apéro Confiné, en ligne avec ses potes… On a hâte de pouvoir ressortir pour faire la chouille, ça c’est sûr. On va inventer des choses, pour faire la chouille dans les vignes, pour les citadins qui viennent de passer deux mois dans des immeubles, pour profiter de l’air pur et de la verdure. »

(L’abus d’alcol est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

27 Avr

Des orages à répétition, avec une menace de grêle à chaque fois imprévisible

En 8 jours, le Bordelais a connu 3 épisodes orageux sur les 2 derniers week-ends, avec surtout beaucoup de grêle le vendredi 17 avril. « Un phénomène assez inédit » en ce printemps, « avec cette ampleur et cette récurrence » selon Philippe Raimond responsable technique du Conseil des Vins de Saint-Emilion.

Les dégâts dus à la grêle © Sophie Aribaud

Vendredi 17, samedi 18 et samedi 25 avril. Trois journées assombries par des orages avec plus ou moins de grêle, faisant surtout des dégâts le vendredi 17 avril en fin d’après-midi et début de soirée. Les autres épisodes étant plus légers et localisés.

A Saint-Sulpice-de-Faleyrens, Denis Barraud a grêlé deux fois…« Samedi, on a eu un petit peu de grêle mais pas beaucoup, là où on a eu le plus c’était la semaine d’avant le vendredi 17, on a été très touché de l’ordre de 40 à 50%. Ce samedi, c’était de l’ordre de 5%. Autrefois quand on avait un orage, on le voyait arriver, cela tenait vers 18-19h, il y avait beaucoup d’éclairs, là c’est imprévisible, ça monte noir, il y a beaucoup de vent, il y a beaucoup d’eau et beaucoup de grêle ».

A mon avis ce changement climatique promet des orages que l’on ne maîtrise pas, qu’on ne peut pas prévoir et surtout c’est inhabituel », Denis Barraud vigneron à Saint-Sulpice-de-Faleyrens.

 

Sophie Aribaud, conseillère viticole, commente également ce nouvel épisode de samedi : « il y a eu de l’orage, beaucoup d’eau, avec de la grêle sur Moulon et Saint-Sulpice-de-Faleyrens où j’ai un client qui a été gelé, puis grêlé deux fois…Cela a été très localisé, mais cette fois avec beaucoup d’eau, ce qui fait que les parcelles sont inaccessibles du fait de l’eau, et cela favorise toutes les maladies comme l’oïdium, le mildiou et le black rot… »

« C’est vrai que c’est difficile de rentrer dans les parcelles après 50 à 100 millimètres tombés ces derniers jours », poursuit Philippe Raymond, responsable technique du Conseil des Vins de Saint-Emilion. « Pour moi, ces orages, c’est assez inédit que cela arrive si tôt, de cette ampleur et avec cette récurrence.

Ces orages qui se succèdent, c’est assez exceptionnel. D’habitude, c’est plus tard. Ce dérèglement climatique n’est pas un vain mot, c’est étonnant que cela arrive si tôt », Philippe Raymond responsable technique Conseil des Vins de Saint-Emilion.

Yann Todeschini du château Mangot à Saint-Etienne-de-Lisse n’a pas été touché, au niveau de ses vignes, en tout cas de manière très infime, il témoigne : « des orages de grêle si fréquent, si intense et spontanés, comme samedi et vendredi de la semaine passée, cela montre bien qu‘il y a une accentuation, il y a un phénomène climatique qui se passe de par la fréquence. C’est de plus en plus inquiétant et il faut être à même de s’adapter. Cela fait 3 ans qu’on a mis en place une réflexion et un système de lutte fiable, efficace et proportionné. Les années sont de plus en plus chaotiques, je me souviens mon grand-père me disait dans ta vie de vigneron tu auras 3 ou 4 aléas climatiques importants, là depuis 2009 où on est là, on en est à 5. » 

De nombreux viticulteurs ont pris en main ce combat difficile et se sont réunis pour être plus fort comme l’explique également Denis Barraud : « je fais partie d’une association grêle, nous en en ligne directe avec des lanceurs, sur WhatsApp. On a été alerté samedi à 16h.  Les ballons qui ont été expédiés ont pu faire mouche, plus que le vendredi d’avant où il y avait plus de vent. Samedi il y a eu quelques parcelles dans les palus qui ont été très touchées. Mais nous on a eu surtout beaucoup d’eau 40 à 45 millimètres en 15 minutes, c’est énorme et au port de Branne où j’habite 3mm. Il va falloir encore retraiter. Fort heureusement en ce moment j’ai quelques commandes qui tombent, je suis agréablement surpris. »

Demême pour Pierre Coudurier du château Croix-de-Labrie qui a des vignes à St Sulpice mais surtout à St Christophe-des-Bardes: « samedi, il a encore grêlé du côté de St Sulpice, mais nous on n’a pas grêlé, on a eu beaucoup d’eau en revanche, la lutte anti-grêle a fonctionné, on est 21 propriétés regroupées, on n’était que 17 il y a 15 jours, on arrive petit à petit à ramener du monde, évidemment ce sont des moyens financiers et humains car il faut allumer les dispositifs: c’est un système Selerys qui envoie des bombes (ballons chargés de sel) qui font fondre la glace ».

Il est vrai que tout paraît déréglé, ainsi le cycle végétatif a une avance incroyable, « à Pomerol et à Targon, on a déjà les porte-greffes en fleurs » commente Sophie Aribaud, « il y a de longues blanches et des grappes en formation importantes, c’est un décalage de 15 jours à 3 semaines, du jamais vu. »

26 Avr

Envie de vous évader ? Terre de Vins vous a concocté un hors-série spécial oenotourisme en France

En voilà une bonne idée: préparer ses vacances ou séjours de découverte d’après confinement. Terre de Vins et son numéro spécial oenotourisme va vous y aider avec 40 circuits dans les plus beaux vignobles de France. L’occasion de mettre en avant également les 100 lauréats des trophées de l’oenotourisme 2020.

Premier postulat les vacances à l’étranger sont compromises pour certains, deuxième la France est le plus beaux pays du monde, et troisième elle regorge des plus beaux vignobles accueillants, avec de très nombreuses offres de découvertes.

Partant de là, rien de tel que de se plonger dans le hors série de Terre de Vins d’avril, toujours en kiosque, c’est le petit plaisir que je me suis octroyé ces derniers jours, retrouvant de nombreuses et fameuses adresses connues et en découvrant d’autres toutes aussi intéressantes.

Prenez votre canotier, façon Maurice Chevalier, et imaginez-vous prendre les routes de Sauternes. C’est l’un des vignobles du bordelais, qui ces 5 dernières années a connu les plus grosses transformations oenotouristiques. Ainsi la couverture est consacrée au château Lafaurie-Peyraguey, un 1er cru classé de Sauternes, acheté en 2014 par le Suisse Silvio Denz, qui outre la production de ce vin liquoreux s’est lancé à fond dans le réceptif avec des visites et a transformé le château en hôtel-restaurant d’un grand niveau puisque au bout de 6 mois seulement son chef Jérôme Schilling a décroché une étoile au Guide Michelin. Côté Châteaux vous avait partagé cette épopée de la restauration à l’ouverture en juin 2018.

Le magazine propose comme le rappelle sa rédactrice en chef Sylvie Tonnaire « 40 circuits de 5 ou 6 adresses, le format week-end en somme, englobant les 100 finalistes 2020 des Trophées de l’oenotourisme ».

Parmi les circuits proposés dans le Sud-Médoc, Jean-Charles Chapuzet vous a sélectionné 6 étapes, à commencer par le château Hourtin-Ducasse où la famille Marengo vous proposera une série d’ateliers apéro dans les vignes ou dans les chais, expérience sur l’ampélographie ou les soins apportés par la vigne; impossible à rater avec son nouveau chai en forme de vagues, « le navire amiral » Beychevelle à Saint-Julien avec sa masterclass et une dégustation en 6 vins; Lamothe-Bergeron avec ses jeux de lumières dans ses chais et la visite du sommelier à essayer; le château Marquis de Terme qui propose non seulement une nouvelle table mais aussi le Margaux Gourmet Trail qui traverse le château mais aussi Lascombes et Kirwan; il y a aussi le château Siran et ses formidables collections à admirer, avec aussi un escape game dans un bunker antiatomique et un déjeuner sur sa terrasse à 360° sur le vignoble, enfin Dauzac qui propose une expérience sensorielle et gustative avec du boeuf Wagyu en dégustant de vieux millésimes…

Autre route du vin de Graves à Sauternes proposée par Audrey Marret avec Pape-Clément à Pessac et son expérience le vin sur la table (très pratique) à l’atelier B-Winemaker pour s’initier à l’assemblage; le château Bardins vous propose des balades guidées à vélo dans le vignoble de Pessac-Léognan avec dégustation à Bardins; la dégustation insolite à Larrivet-Haut-Brion associant vins et plante avec le jardin millésimé; le château Jouvente qui donne un nouvel élan viticole et culturel avec ses visites-dégustation, la Tour Blanche, 1er cru classé de Bommes, qui lance cet été un bar éphémère au milieu de ses vignes, Rayne-Vigneau qui propose toute une gamme d’expérience avec sa dégustation perchée, un survol du vignoble avec chateau Vénus, un escape game et son atelier d’assemblage; et pour terminer une croisière avec Bordeaux Be Boat de Bordeaux à Cadillac et un petit tour en trottinette électrique jusqu’au château de Cérons où la famille Perromat vous attend pour déjeuner…

D’autres circuits sont proposés bien sûr dans le Nord-Médoc, sur la Rive-Droite ou dans l’Entre-Deux-Mers, la Dordogne n’est pas oubliée, cette fabuleuse région viticole avec Bergerac regorge d’une multitude d’idées et a créé récemment Quai Cyrano pour porter l’oenotoursime et l’histoire de Cyrano de Bergerac. Cognac bien sûr est incontournable en Charente avec notamment la maison Hennessy qui fit connaître l’eau de vie aux 4 coins du monde ou la maison Courvoisier à Jarnac dont l’histoire est intimement liée avec celle de Napoléon.

Je ne vais pas tout vous citer ici, cela n’aurait pas grand intérêt, le plaisir c’est aussi de feuilleter ce beau magazine sur papier glacé avec ces photos qui invitent au voyage…dans le Sud-Ouest avec Cahors ou des appellations qui méritent d’être connues comme Madiran et sa cave de Crouseilles, Irrouléguy aussi…

Du Val de Loire, du Berry à Pouilly, à la Champagne pour découvrir les installations rénovées d’Ayala, les idées ne manquent pas… Et pour continuer encore plus à l’Est pour pourrez découvrir le vignoble d’Alsace avec le Tour.alsace en bus panoramique, le Théâtre du Vin aux 1500 références à Strasbourg, une vue panoramique aussi sur le fameux Haut-Koenigsbourg depuis le domaine Rolly Gassmann, voilà pour le Bas-Rhin et pour le Haut une petite visite en scooter électrique avec le Riqu’Ecotour avec des motards vignerons Estelle et Daniel Klack (vous n’allez pas en prendre une, pas d’inquiétude) ou encore des balades en gyropodes et visite et dégustation depuis une fabuleuse cave panoramique à Voegtlinshoffen (un nom imbuvable mais pas le reste…)

Je m’ y perds quand je reparle de mes racines ou encore du fameux Jura où j’ai travaillé durant 3 ans où il est impensable d’oublier de sillonner les routes d’Arbois (plus tu bois, plus tu roule droit disaient les anciens, pour rire bien sûr) à déguster les fabuleux vins jaunes ou de paille…

Oh et puis la Bourgogne, ses fameuses Côtes de Nuits ou de Beaune et son haut lieu de l’oenotourisme le château de Meursault…Ca me rappelle ma jeunesse. Comme cela on peut descendre tranquillement en passant par la Côte chalonnaise et Mâcon, arriver dans le Beaujolais avec le Hameau Duboeuf (créé par Georges qui nous a quitté en début d’année): lancé en 1993 ce hameau qui a obtenu le grand prix spécial des Trophées de l’Oenotourisme et est aujourd’hui le premier oenoparc d’Europe.

De la Vallée du Rhône passant par le Lubéron là aussi vous serez sous le charme, et pour les amateurs de rosés, la Provence et sa villa Beaulieu propriété des Comtes de Provence au XVIe siècle qui propose un safari 4X4 dans le vignoble outre une demeure spectaculaire pour s’y reposer…Il y a aussi la Corse à ne surtout pas oublier et l’Hérault avec un carnet spécial au sien de ce numéro lui-même spécial. Allez des idées, en voici en voilà, il n’y a plus qu’à feuilleter et déguster…déjà Terre de Vins.

24 Avr

Philippe Faure-Brac : « pour repartir on a évoqué la date du 15 juin, pourquoi pas, si on est prêt. Nos établissements et produits rassemblent les gens et continuent de faire rêver »

Côté Châteaux vous propose aujourd’hui l’interview du Président de l’Union de la Sommellerie Française, Philippe Faure-Brac, également meilleur sommelier du monde 1992. Un regard très interessant et inquiétant aussi sur l’ensemble des professionnels de la restauration (patrons, chefs, serveurs, sommeliers) victimes de la fermeture de leur établissement. A l’heure où le collectif #RestoEnsemble lance une campagne « Et si c’était la fin », à l’heure également où une entrevue est programmée avec le Président Macron.

Philippe Faure-Brac en février 2019 à Bordeaux pour l’AG de l’UDSF © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Philippe Faure-Brac, j’ai vu que vous avez relayé hier l’affiche de #RestoEnsemble intitulée « Et si c’était la fin… » avec cette image terrible d’une corde au bout d’une fourchette, c’est pour vous un cri d’alarme ? »

Philippe Faure-Brac : « C’est effectivement un cri d’alarme vu qu’on subit ces fermetures, qu’on a des problèmes de trésorerie, d’emplois, et vu le moral des troupes. Il y a une réunion aujourd’hui à l’Elysée, car on n’a pas de visibilité et on ne sait pas quelles vont être les conditions de la réouverture.

Quelles vont être les contraintes, comment les mettre en application sans mettre en péril la rentabilité de nos restaurants déjà très limite…Nos établissements ne sont pas très générateurs de profits et de marges, ce n’était déjà pas simple avant ».

« Les contraintes imposées vont compliquer la tâche: l’espacement entre les tables, le nombre de couverts limités, l’utilisation de produits même si systématiquement nous avions déjà des règles d’hygiène importantes, mais ce qui va être imposé va être plus lourd. On se sent quand même écouté, rassuré, la restauration a un vrai rôle sociétal, elle représente avec les hôtels 7% du PIB français ».

JPS : « Quand vous communiquez sur 30% d’établissements qui pourraient faire faillite, on en est vraiment là ? »

Philippe Faure-Brac : « oui, il y a eu une succession d’événements déjà avant la crise du Covid-19 entre les attentats, les gilets jaunes et les grèves…Cela a été terrible, notamment dans les grandes villes. Il y a eu déjà des restaurants fragilisés car les centres villes étaient touchés par ces phénomènes, c’était déjà compliqué et là cela en rajoute.

 

JPS : Quel est le constat au niveau de l’Union de la Sommellerie Française, vous êtes vous réunis et quelles mesures avez-vous prises ?

Philippe Faure-Brac : « On s’est réuni avant la crise. Notre conseil d’administration a eu lieu en février, les conditions alors n’étaient pas les mêmes, on n’a pas spécialement discuté de cela. Le propos concernait surtout l’emploi et était très axé sur la formation. Nous avons des difficultés à trouver des collaborateurs déjà formés, avec un certain niveau de formation. Depuis j’ai organisé une réunion en ligne avec les autres présidents de régions…

A la sortie de crise, il est clair qu’il va y avoir davantage de monde sur le marché du travail et que les sommeliers qui étaient partis à l’étranger et revenus en France vont avoir du mal à repartir…

« Nous continuons de toute manière à travailler sur le problème du nombre de sommeliers formés et du niveau requis… » 

JPS:  « Quelles mesures spécifiques et mesures d’aides attendez-vous ? »

Philippe Faure-Brac : « En tant que restaurateur et propriétaire du Bistrot du Sommelier à Paris, j’ai activité moi-même toute une série de leviers à disposition: on a mis en oeuvre un certain nombre d’aides comme le chômage technique ou chômage partiel de mes équipes, on a demandé aussi le prêt garanti par l’Etat pour soutenir la trésorerie qu’on a obtenu et le 3e levier ce sont les assurances sur lesquelles on fait pression. Certaines assurances jouent déjà le jeu, il y a eu des avancées, d’autres non.

On voudrait bien une position plus collégiale des assureurs pour garantir la perte d’exploitation, pas la totalité mais entre 10 et 15% pour couvrir une partie des frais fixes, par définition incompressibles.

Quant à la date pour repartir, on a évoqué la date du 15 juin, pourquoi pas, si on est prêt, avant cela paraît compliqué, si c’est après on attendra si c’est nécessaire, on n’a pas le choix on subit le situation.

Nombre de nos établissements sont dans une situation fragile, limite, très compliquée j’ai discuté avec certains de mes confrères, ils m’ont dit : « Philippe on ne va pas pouvoir réouvrir, comment tu veux faire, on va mettre la clé sous la porte ».

Philippe Etchebest, qui est un peu notre porte parole, pense que 30% c’est un chiffre optimiste…!

Philippe Faure-Brac, MOF et meilleur sommelier du monde 1992 au centre avec Pascaline Lepeltier également meilleure ouvrière de France mention sommellerie et meilleure sommelière de France en 2018 avec d’autres nombreux amis du patron du Bistrot du Sommelier à Paris en mai 2019

JPS : « Comment s’annonce la réouverture ? »

Philippe Faure-Brac : « Si on ouvre avec moitié moins de clients, qu’est-ce qu’on va faire de tout le personnel? On n’est pas sûr que les gens se précipitent, il y a une certaine appréhension.

« Au Bistrot du Sommelier, à midi j’ai une clientèle de gens d’affaires, c’est incertain, et le soir une clientèle internationale de touristes et d’amateurs de vin et de gastronomie, mais les échanges internationaux vont rester fermés et limités un certains temps. J’ai eu certains échos, sur des projections les plus plausibles pour arriver dans une situation normale, le temps que tout se remette en route, on parle de 2022, cela va donc être compliqué pendant un an et demi avant que les choses ne reprennent à un rythme normal, mais dans ce laps de temps cela va faire des dégâts.

« Ce qui peut aider en tout cas, c’est la solidarité, l’envie d’avancer, avec des collectifs comme « RestoEnsemble »…

« On a la chance d’avoir des établissements et des produits qui rassemblent les gens et qui continuent de faire rêver et de déclencher de l’optimisme. On y croit, il n’y a pas de raison. »

23 Avr

Grêle à Bordeaux : la chambre d’agriculture de la Gironde au chevet de la vigne

Suite à l’épisode de grêle de vendredi 17 avril, les équipes de la Chambre d’Agriculture sont parties sur le terrain pour essayer de quantifier les dégâts et venir en aide aux viticulteurs. 600 à 800 hectares de vignes seraient touchées à plus de 80%; un numéro vert a été mis en place.

L’épisode de grêle du vendredi 17 avril n’a pas fini de faire parler de lui. Déjà parce qu’il a touché de nombreuses exploitations, de 10 à 100%, ensuite parce que dans le lot forcément, des propriétés ont été déjà « vendangées » comme on dit, car la vigne a totalement été hachée par ces satanés grêlons et le vent accompagnant ce phénomène a accentué et sonné le glas.

Ces dégâts ont été recensés dans « un couloir sud ouest-nord ouest depuis le centre de d’Entre-Deux-Mers, le Saint-Emilionnais, le Castillonnais et jusqu’en Dordogne » sur l’appellation Montravel notamment. Les secteurs les plus marqués relevés dès le jour même et le lendemain par Côté Châteaux, et confirmés par la Chambre d’Agriculture de la Gironde sont ceux de « Targon, la Sauve, Daignac, Grézillac, Branne, Tizac-de-Curton, Moulon, Sainte-Ragonde, Juillac, Flaujagues, Doulezon, Ruch, Vignonet,Saint-Etienne-de-Lisse, Saint-Emilion, Saint-Christophe-des-Bardes, Saint-Sulpice-de-Faleyrens, Saint-Philippe-d’Aiguille, Monbadon, Puisseguin, Francs, Saint-Cibard, Tabac, Pellegrus, Massugas, Caplong, Eynesse et Saint-Avait de Soulège.

Au delà de l’aide déployée aussitôt par la Chambre d’agriculture sur le terrain avec ses conseillers, un numéro vert a été mis en place, il s’agit du : 0800 002 220 pour répondre aux question des vignerons sinistrés.

D’après les premières constations effectuées en ce début de semaine, 600 à 800 hectares de vignes ont été touchées à plus de 80%

Les viticulteurs sont invités à déclarer les dégâts sur le site de la Chambre d’Agriculture de la Gironde, une cellule de crise grêle a été mise en place.