08 Juin

Campagne des primeurs : des baisses de prix saluées par le négoce, des achats sur certaines marques

Lancée il y a 10 jours, la campagne des primeurs s’accélère. De très nombreuses sorties à ce jour, une campagne qui démarre, sera-t-elle bonne ou moyenne ? Eléments de réponse avec les négociants de la place de Bordeaux interrogés ce matin par Côté Châteaux.

La présentation du millésime 2019 au Grand Hôtel Intercontinental par L’Union des Grands Crus vendredi dernier © JPS

PONTET CANET OUVRE LE BAL, LA DANSE PEUT COMMENCER

Le 28 mai dernier, une date à marquer d’une pierre blanche pour Bordeaux. Pontet-Canet « donne le la », il est le premier à sortir son prix d’achat du millésime 2019 en primeurs à 68 HT prix acheteur, soit 31% de baisse par rapport à l’an dernier pour le négoce. Les réactions des négociants ce matin sont unanimes : « c’est un prix fracassé, on ne peut que saluer cette démarche », « le premier a montré la voie de manière exemplaire, un accueil unanime », « Pontet-Canet était une marque compliquée, elle sort au juste prix et ça cartonne », ou encore « c’est une vraie réponse économique, un prix parfaitement adapté qui donne le la, avec en prime 2 énormes notes 98 et 100 sorties 48h après. »

Là c’est pour la partie euphorie, mais les négociants sont malgré tout prudents car rien n’est gagné, la campagne primeurs démarre juste, « cela peut être une très belle campagne comme une moyenne », commente Fabrice Bernard de Millésima et vous allez comprendre pourquoi…

Dégustation du millésime 2019 ce 5 juin à Bordeaux © JPS

LES NEGOCIANTS ONT ENCORE BEAUCOUP DE STOCKS

Le contexte des dernières campagnes est ainsi résumé par Thierry Decré de LD Vins : « globalement les 2014 se vendent à terme, les 2015 ont augmenté leur prix et se vendent correctement, les 2016 ont encore augmenté puis les 2017 n’ont pas baissé, et sur les 2018 on a une baisse mais pas suffisante, ce qui fait qu’on se retrouve avec 3 millésimes plantés avec les taxes américaines et les ventes en baisse en Chine. Là, la propriété semble avoir compris, elle est contrainte à baisser les prix et les affaires se font, notamment quand il y a une baisse de prix au niveau du 2014. Sinon, cela ne se vend pas car il y a déjà trop de stocks. Il faut faire attention car il y a une production de vin aujourd’hui dans le monde entier, et ce n’est pas les 6 marques italiennes vendues par la place qui prennent le marché, c’est la multitude de vins vendue dans le monde entier ».

Thierry Decré, le PDG de LD Vins (janvier 2019) © JPS

Une vraie campagne primeurs c’est une campagne où l’on prend des parts de marché, il faut que cela redevienne une affaire, c’est le prix que réclame le marché pour au final aller sur la table de nos clients, c’est une logique implacable », Thierry Decré LD Vins

BEAUCOUP DE SORTIES EN MEME TEMPS

Pour Georges Haushalter de la Compagnie Médocaine des Grands Crus ce « démarrage est encourageant, il y a du monde et beaucoup de sorties… »

Georges Haushalter en avril 2019 sur la précédente campagne © JPS

C’est une campagne qui démarre alors qu’il y a des gens qui disaient qu’il n’y en aurait pas, là tout se met en place. Il y a des gens à l’achat, mais une avalanche de sorties qui j’espère ne va pas désorienter nos clients » Georges Haushalter Compagnie Médocaine des Grands Crus.

Et de poursuivre : « il y a trop de sorties en même temps, on ne peut pas consacrer à chaque cru l’attention qu’il mérite, c’est un peu précipité, il faut beaucoup de temps au client pour présenter chaque vin, mais c’est positif, il y a un mouvement, une dynamique. »

Les sorties s’accélèrent avec souvent des baisses de 20 à 30%, cela signifie-t-il que certains ont peur de cette campagne qui pourrait être plus ramassée dans le temps ? Même certains 1ers crus classés ont sorti leur prix, alors que généralement ils les sortent en derniers… Lafite Rothschild a ainsi sorti les prix de sa gamme et différentes propriétés avec notamment 475€ son grand vin mythique (que Louis XV et sa cour avaient découvert au XVIIIe et vantaient les mérites). On note aussi les sorties de Cheval Blanc (420 prix HT public), Angélus (266 prix HT), Beychevelle (61,80 HT), la Tour Carnet (23,52) ou encore Branaire-Ducru (32,80 HT) ces dernières heures… »Il y a des baisses de prix intéressantes. Pal mal de vins ont un bon rapport qualité-prix intéressant vue la qualité du millésime » selon Georges Haushalter.

Fabrice Bernard lors des primeurs en avril 2017 © JPS

Le consommateur a bien compris que c’était un grand et bon millésime, il est au rendez-vous et fait ses emplettes en fonction des réductions et des marques » Fabrice Bernard Millésima.

LA BAISSE DE PRIX DOIT ETRE SIGNIFICATIVE, PARFOIS CELA NE SUFFIT PAS

Mais il ne faut pas s’y tromper : « si la baisse n’est pas suffisante, cela ne marchera pas, si la baisse est là, cela cartonne, c’est vraiment une question de prix. Le consommateur n’est pas fou, il a compris que c’était un grand millésime, mais il n’est pas impossible que cela se concentre sur un certain nombre de marques »,complète Fabrice Bernard qui reconnaît avoir revendu déjà « 1/3 des vins » qu’il a acheté en primeurs, « donc c’est pas mal. Tous les marchés achètent même les USA, moins l’Asie pour l’instant, même la France est à l’achat ».

Philippe Tapie de HMS Haut-Médoc Sélection se réjouit : « on arrive à faire des primeurs, quelle machine ce Bordeaux, on arrive à avoir des gens au bout du fil; c’est compliqué, on ne le cache pas, mais tout le monde fait le job, pour la première fois depuis 20 ans nos clients n’ont pas goûté, il nous font confiance malgré tout et nous demandent notre avis, il y a un intérêt ».

Philippe Tapie le PDG de Haut Médoc Sélection devant sa Maison de Négoce à Bordeaux (décembre 2018) © JPS

A situation exceptionnelle, campagne exceptionnelle. C’est une campagne de crise, il faut des prix de crise. »Philippe Tapie de HMS

LES REALISTES MIS EN AVANT

« Il y aura deux divisions dans cette campagne : la première, celle des pragmatiques et des réalistes, et les autres… Dans la majorité, on aura des gens réalistes car cela serait terrible de nous couper de nos marchés. Là on décale tout, on fait tout à l’envers, c’est déconcertant mais le job est fait, on envoie des échantillons, on est vraiment sur un millésime 2019 de qualité. Il faut faire ce qu’il faut pour allumer le feu, entretenir la flamme , pour l’instant on est en phase à quelques exceptions près.

Et de reconnaître: « seules 50-60 marques ne pourraient intéresser le marché, ça c’est la dérive dans laquelle on pourrait basculer. Pour le moment, cela fonctionne, c’est modéré, prudent, on n’est fort heureusement pas au fond du seau. Cela marche pour les rock-stars mais avec des baisses, car si la rock-star ne fait pas d’effort en terme de prix, cela ne pourra pas se faire non plus, cela va être impitoyable. » Philippe Tapie reconnaît qu’on n’est « qu’au début des hostilités, mais dans les 15 jours ce sera fini pour nous, sans doute en fin de semaine prochaine. »

La dégustation de l’UGCB vendredi 5 juin au Grand Hôtel Intercontinental de Bordeaux © JPS

Une campagne de crise, rapide, où il faut être à la manoeuvre comme sur le 2008 avec l’effondrement des marchés financiers. Toutefois, certains crus classés qui ont fait un effort significatif ne décollent pas, l’acheteur final fait souvent payer à cette marque l’historique des précédentes campagnes avec une marque qui a du parfois du mal à se valoriser quelques années plus tard. Certains négociants regrettent la démarche de certains châteaux qui ont baissé significativement le prix sur leurs allocations, mais du moment où il y a un supplément demandé, parfois il y a une hausse, hausse que le négociant ne va pas forcément répercuter sur le client…

Les négociants redeviennent certes optimistes mais restent « très prudent, content d’avoir vendu un peu, mais on ne va pas reprendre des caves aussi grosses », me confiait encore un autre.

06 Juin

Envie d’un break : cap sur la route des vins de Bordeaux en Graves et Sauternes avec le Vinobreak Estival

Si vous cherchez des idées de sorties ou de vacances, ne cherchez plus la Route des Vins vous tend les bras pour découvrir de superbes châteaux de Bordeaux en Graves et Sauternes, avec des nouvelles idées toutes plus originales les unes que les autres.

Voici une belle opération pour vous informer sur des idées de sorties : 43 000 exemplaires de la carte 2020 de la route des vins seront disponibles avec Sud Ouest dimanche sur les secteurs de Bordeaux Métropole, Arcachon et en Sud-Gironde.

Le selfie panorama à la © Tour Blanche

Vous allez être étonné de l’imagination dont font preuve les châteaux pour vous accueillir prochainement et particulièrement cet été. L’idée est de faire un break à moins de 50 kilomètres de Bordeaux…

  • Au château La Tour Blanche, 1er cru classé de Sauternes à Bommes:  profitez d’une vue 360° avec ce spot pour se prendre en selfie au beau milieu des vignes en plein coeur du Sauternais, depuis le point culminant du vignoble sur une plateforme à 3 mètres de haut…

Accrobranche au chateau © Château Lusseau

  • Au château Lusseau, venez faire connaissance avec la Bérue Déglinguée, alias Bérangère Quellien, une vigneronne très impliquée dans l’environnement qui mène son vignoble en bio depuis des années et que Côté Châteaux vous avait présenté dans son numéro spécial femmes du vin. Alors que les parents dégusteront ses vins, les enfants pourront s’exercer à l’accrobranche, une toute nouvelle activité au château.
  • Découvrez les oiseaux de Chantegrive : l’occasion de découvrir sa réserve naturelle au coeur de ce vignoble de Graves la huppe, l’aigrette gazette et autres grives qui ont donné leur nom à la propriété

© Golf Ecolodge

  • Envie d’une nuit atypique ? Pas de souci, avec ces carrelets typiques transformés en 9 chambres d’hôtes par Jacqueline Couerbe, au coeur du golf ecolodge
  • Envie de sorties ou de soirées ? A vos agendas avec la Garden Party du château Lafaurie-Peyraguey le 14 juillet, les apéros dorés avec la Tour Blanche les 24 juillet et 28 août, ou encore ces after works aux châteaux Myrat et à Sigalas-Rabaud 23 juillet, 27 août et 19 septembre.

Brunch © Rayne vigneau

  • le brunch du dimanche au Château Rayne Vigneau, avec spécialités huîtres et fruits de mer du Basssin d’arcachon, et charcuterie et fromages du sud-ouest (05 56 76 61 63 – château@raynevigneau.fr)
  • Un pique-nique panoramique au château d’Arche en plein coeur de Sauternes (05 56 76 67 67 – reservation@chateaudarche-sauternes.com)
  • Les bonnes adresses pour se restaurer avec la Table du Lavoir (Sources de Caudalie 05 57 83 83 83 ) ou le Manège (du château Léognan 05 56 64 14 96)

Pour tout savoir sur les châteaux ouverts avec leurs programmes d’animations et de visites, les restaurants et hébergements qui vont vous accueillir : c’est ici  La Route des Vins en Graves et Sauternes

Du vin dans votre gel hydroalcoolique: la France commence à distiller les excédents de la crise

Les viticulteurs français ont payé un lourd tribut à la Covid-19, en particulier les producteurs de champagne. A partir de vendredi, ils vont commencer à distiller quelque 2 millions d’hectolitres de vins non vendus afin de fabriquer du bioéthanol ou du gel hydroalcoolique.

 Image d’illustration © JPS

« Dès demain, les 33 distillateurs agréés en France pourront collecter du vin et distiller », a déclaré jeudi Didier Josso, le délégué de la filière vins de l’organisme semi-public FranceAgriMer qui gère les marchés agricoles, lors d’une visioconférence de presse.

Le dispositif exceptionnel, permis par Bruxelles et financé sur fonds publics européens, doit s’étendre jusqu’au 15 octobre. Il s’agit en particulier de libérer de la place dans les caves avant les prochaines vendanges.

Confrontés à une crise historique due à la chute de la consommation durant le confinement et à la baisse des exportations notamment vers les Etats-Unis, les professionnels ont estimé les besoins en distillation à trois millions d’hectolitres.

Les fonds débloqués devraient permettre de traiter deux millions d’hectolitres, à raison de 78 euros d’indemnisation pour un hectolitre de vin sous appellation et 58 euros/hl pour un vin sans indication géographique, a indiqué M. Josso.

Chaque viticulteur qui le souhaite a jusqu’au 19 juin pour souscrire le volume qu’il souhaite distiller auprès de son distillateur local. FranceAgriMer indemnisera les distillateurs, ensuite chargés de répercuter les aides sur les producteurs.

Tous les vins de tous les bassins sont potentiellement éligibles, à l’exception des vins sans indication géographique de Bourgogne, Beaujolais, Alsace, Savoie, Jura, Charente et Cognac, qui représentent néanmoins de faibles volumes.

Jeudi, les viticulteurs de la vallée du Rhône ont d’ores et déjà signalé qu’ils ne comptaient pas recourir aux distillations de crise.

« La récolte 2019 était très qualitative, on va pas envoyer du vin à la chaudière ! », s’est exclamé Philippe Pellaton, vice-président de l’organisation professionnelle Inter-Rhône lors d’une conférence de presse à Marseille.

La différence entre les 78 euros d’indemnisation proposés pour un hectolitre de vin sous appellation et des cours moyens « qui vont du simple au double » sur le marché « ne peut pas nous satisfaire », a-t-il ajouté, en se déclarant plus inquiet du gel et de la grêle que des effets de la covid sur les ventes de vin.

L’Italie et l’Espagne, les deux autres grands pays producteurs viticoles avec la France, ont recours à des mesures similaires pour réguler leurs excédents, ainsi qu’à des « vendanges en vert », c’est-à-dire des destructions de grappes immatures sur les ceps, que la France ne subventionne pas.

L’alcool issu de la distillation de crise sera exclusivement réservé à l’industrie, pour la fabrication de bioéthanol, ou pour la pharmacie et les cosmétiques notamment pour la production du gel hydroalcoolique utilisé pour freiner la transmission de l’épidémie, et « en aucun cas à la fabrication de spiritueux », a précisé M. Josso.

CHAMPAGNE ET CIDRE : LES BULLES VICTIMES DE LA COVID

Alors que les ventes de produits de grande consommation ont fait un bond de 8,9% en grande distribution sur les huit semaines du confinement (source IRI), les ventes du rayon « liquide » ont baissé de 3% par rapport à la même période de 2019, selon les statistiques présentées par FranceAgriMer.

Payant le prix de semaines anxiogènes et peu festives, les plus touchés sont les effervescents: du 6 janvier au 26 avril, il s’est vendu en France 36 millions de « cols » (bouteilles), soit 17% de moins qu’en 2019, pour un chiffre d’affaires en recul de 20% à 245,8 millions d’euros.

Le repli des bulles est général pour les champagnes, crémants et pétillants, et même les cidres. Les effervescents étrangers, dont le prosecco italien, ont « mieux résisté » à la crise, note FranceAgrimer.

Le champagne a pris la Covid de plein fouet avec une chute hebdomadaire des ventes allant jusqu’à 64% au creux du confinement, pas du tout compensées par le petit rebond de 3% enregistré la semaine du déconfinement.

Outre les viticulteurs, FranceAgriMer a aussi réuni les cidriculteurs qui demandent également un plan de soutien, d’un montant global de 22 millions d’euros comportant des exonérations de charges, une communication de crise et une distillation de 200.000 hl, ainsi qu’un retrait de 100.000 tonnes de pommes à cidre du marché. « On espère un plan dans les jours qui viennent », a indiqué M. Josso.

Après la région Occitanie qui a annoncé la semaine dernière un plan de soutien de 14 millions d’euros à sa viticulture, le Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence a annoncé jeudi un plan de 1,2 million d’euros pour compenser une baisse d’activité de « l’ordre de 30% ».

AFP

04 Juin

Vignoble bordelais : ras-le-bol de la grêle !

Encore un nouvel épisode de grêle ce jeudi en fin d’après-midi, assez localisé; après l’orage de grêle de lundi en Gironde. Trop c’est trop. Les viticulteurs du Bordelais voient ces épisodes se répéter et il reste plus de 3 mois avant la récolte !

La grêle cet après-midi saisies par © Fabian Goulard

Cette fois-ci l’orage de grêle a touché le sud-Gironde sur les secteurs de St Pierre de Mons et Mazeres. « C’est sans fin cette histoire, pour le moment je n’ai pas énormément d’informations, mais il y a eu en fin d’après-midi un orage qui a tourné en grêle au dessus de Mazères. Il semblerait qu’il y ait des dégâts. »

Pour l’heure, plusieurs vignerons que j’ai joints sont sur le terrain pour évaluer les dégâts. On va en savoir plus dans la soirée.

© Célia Carillo de Wine Ressource, environnée de vignes à Mazères

Loïc Pasquet, même s’il n’est pas touché, situé à 20 kilomètres de là, se sent solidaire et m’avait alerté: « je ne sais pas si on rentrera du raisin à la fin de l’année… » D’après lui les secteurs touchés seraient St Pierre de Mons, Mazères, le sud Gironde, du côté de Langon : « c’est resté sur la rive droite de la Garonne, c’est parti de Blaye et cela a longé la Garonne…et c’est venu décharger après Langon. C’est un truc de dingue. Dans le temps les vignerons disaient tu fais 4 récoltes de bonnes pour une de mauvaise, maintenant cela devient 4 de mauvaises pour une de bonne. » Et on ne parle pas non plus du mildiou sur grappe qui a l’air de s’en donner à coeur joie en ce moment, certains auraient déjà perdu à cause de cette maladie près de la moitié de leur récolte.

On distingue bien sur cette photo de Jean-Baptiste Duquesne les grains touchés par ces petits grêlons

Jean-Baptiste Duquesne du château Cazebonne a publié sur la page Bordeaux Pirate sur Facebook « des vins en dehors des sentiers battus » : « tout le travail d’une année peut être mis à mal par un orage de grêle. C’est ce que l’on craignait le plus cette année ».
« Des grêlons d’un demi centimètre sont tombés sur nos parcelles de Darche, Bouché, Peyron et Peyrous. Difficile de mesurer les dégâts à ce stade. Les feuilles sont abîmées, mais encore là, les grappes ont pris quelques impacts.
Maintenant, il va falloir sauver ce que l’on peut, cicatriser tout cela, dès demain matin, pour éviter que le mildiou nous prenne ce qu’il nous reste de récolte. Ras le bol. »

Décidément, c’est une année à grêle, quelle année de m…On a bien été touché avec des petits grêlons d’un demi-centimètre, mais ça suffit à ce stade à toucher les baies, j’ai un grain sur trois touché » Jean-Baptiste Duquesne.

© Célia Carillo a pu constater le déluge de grêlons à Mazères, il a duré 20 minutes peu avant 16 heures

Joint ce soir, Jean-Baptiste Duquesne a été impacté à Saint-Pierre de Mons sur ses parcelles citées ci-dessus : « j’ai 20, 30, ou 40% de perte…(sur ces parcelles). Cazebonne n’a pas été touché, mais on a aussi des vignes à Mazères et on est touché à Mazères. C’est assez localisé. »

Et de compléter : « après 2018 où on avait pris 100%, on reprend à nouveau. Heureusement la floraison était finie, mais la grappe est extrêmement sensible. Pour les 10% de cabernet-sauvignons pour lesquels la floraison n’était pas encore passée, cela va avorter.

C’est le 4e épisode de grêle cette année, c’est hallucinant » Jean-Baptiste Duquesne

« En plus de cela, il y a le mildiou, il faut être extrêmement vigilant sur les traitements…Je vais être sur le pont dès demain matin, pour essayer de sauver 60%.  »

Les petits pois touchés deviennent vite marron © Fabian Goulard

Un orage de grêle tellement pernicieux : « à première vue, si tu regardes le feuillage, il n’y a rien, les feuilles ne sont pas hachées…mais les grappes sont tellement fragiles, on sort à peine de la fleur, et elles ont tout pris…Les grains petits pois sont impactés… », commente ce vendredi matin Fabian Goulard du château Haut-Peyrous.

La réalité de la récolte ? « On sait ce qu’elle va être, on va maintenant travailler pour produire du bois… », poursuit Fabian Goulard. Depuis l’orage, la plante va se mettre en stress, favoriser le mildiou puis le botrytis, et on est en bio, il va y avoir « du maille », Demain on va passer la journée à faire un traitement de cicatrisation et prévenir les maladies.

Redémarrage de la Cité du Vin le 19 juin après 3 mois de fermeture

C’est officiel. Le feu vert a été donné. La Cité du Vin va ouvrir de nouveau ses portes le vendredi 19 juin. Des mesures sanitaires seront effectives afin de garantir une expérience sympathique et en toute sécurité aux visiteurs.

Philippe Massol, le directeur général de la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

La Cité du Vin avait fermé le 14 mai dernier, quelques jours avant le confinement proprement dit. Aujourd’hui le feu vert a été donné par la Préfecture avec l’aval de la mairie de Bordeaux pour une réouverture fixée au 19 juin, selon les voeux de la fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin. Des mesures d’accès un peu plus réduit, port du masque obligatoire et gel Hydro-alcoolique seront en vigueur.

C’est une satisfaction  pour toute l’équipe de la fondation pour la culture et les civilisations du vin de pouvoir accueillir renouveau le public », Philippe Massol directeur général.

La capacité d’accueil sera divisée par 2 dans le Parcours Permanent et par 3 dans le Belvédère afin de garantir la règle de distanciation, un sens de circulation sera aussi effectif, comme le port du masque obligatoire à partir de 11 ans et un lavage de mains régulier avec du gel hydro-alcoolique, les écrans tactiles seront recouverts d’un film anti microbien, et les visiteurs pourront prendre leurs propres écouteurs…Les compagnons de visites seront aussi régulièrement nettoyés.

Dans l’immédiat, la salle d’expos, l’auditorium, la salle de dégustation et le salon de lecture resteront fermés. En revanche, boutiques et restaurants vont aussi reprendre leur activité normale avec quelques places en moins.

Et pour célébrer cette réouverture et faire un geste envers les familles, la gratuité sera de mise pour les moins de 18 ans, jusqu’au 31 août.

03 Juin

Le Festival Confluent d’Arts avec Catherine Ringer reporté en 2021 : « c’est comme ça… »

Confluent d’Art qui devait se tenir en juillet avait été reporté en septembre du fait du contexte lié au covid-19. Finalement trop d’incertitudes planent sur le festival en septembre, les organisateurs ont préféré reporter en 2021;  le concert de Catherine Ringer aura lieu le 1er juillet 2021.

Xavier Buffo était fier en janvier dernier de me présenter Catherine Ringer à l’affiche de son prochain festival Confluent d’Art initialement prévu en juillet 2020 © JPS

Quand ça veut pas, ça veut pas. Et pourtant c’est pas faute de vouloir. Les Suisses ont ce dicton très à propos « qui ne peut, ne peut… »

Forcément après le report décrété en avril dernier, tout le monde retenait son souffle pour re-chanter Marcia Baila et Andy en septembre, mais trop d’incertitudes ont eu raison de cette nouvelle date du festival Confluent d’Arts dont la vedette cette année était Catherine Ringer.

A l’heure actuelle, nous sommes dans l’impossibilité de savoir comment organiserl’accueil du public, et personne n’est en capacité ne nous apporter des précisions. »

Les organisateurs n’ont pas pu obtenir des réponses à leurs interrogations légitimes. Si on en sait un peu plus sur les salles de spectacles, avec port du masque obligatoire et règles de distanciation, concernant les manifestations en plein air, mis à part un nombre maximum de 5000 personnes en septembre, rien n’est très explicite, notamment s’il y aura des règles de distanciation aussi à tenir.

Trop de flou, face à l’esprit de convivialité avec le cocktail de musiques et spectacles, de bar à vins et food-trucks qui ont fait le succès de ce festival. Bref « les conditions pour vivre un festival en toute liberté ne sont pas réunies ». Après discussion des membres du l’association, du Rocher de Palmer et du responsable de la tournée de Catherine Ringer, il a été plus sage de décider le report en 2021, les 1-2 et 3 juillet au château de la Rivière, avec un concert très Rita Mitsouko le 1er juillet.

Et pour soutenir les intermittents en cette période difficile, il a été décidé de verser un défrisement de 30% des cachets. Les billets resteront valables l’an prochain ou pourront être remboursés.

02 Juin

Réouverture des cafés et restaurants de Bordeaux : un moment de bonheur partagé

Depuis ce matin, les cafés, brasseries et restaurants ont retrouvé leurs clients. Un moment attendu depuis 2 mois et demi, depuis le confinement, par ces établissements et les consommateurs. Réactions en immersion au Café Régent et à la Brasserie la Belle Epoque

Derniers préparatifs et mise en place de la terrasse ce matin à la Belle Epoque © JPS

C’est presque un sentiment d’euphorie, un bonheur retrouvé pour ces premiers clients attablés dès midi à la Belle Epoque, cette brasserie bordelaise véritable institution depuis 1865 sur les quais. Les réactions sont unanimes: « du plaisir, surtout à Bordeaux, moi qui ne suis pas d’ici, je suis Parisien… » « C’est vrai que cela fait un bien fou de pouvoir être dehors avec des gens, discuter et être au restaurant, c’est un vrai plaisir » « Etre confiné, ne pas pouvoir humer, voir ou sentir les autres, simplement par la vue c’est un manque et pour notre équilibre mental on a vraiment besoin de se connecter à l’autre. »

Cet établissement est passé de 45 places dans sa grande salle aux décor de faïences Vieillard à 20 et de 20 à 6 côté bar; en terrasse c’est aussi moitié moins car il a fallu respecter les règles de la distanciation. Fort heureusement il y avait de l’espace. « Je suis heureuse de retrouver l’endroit, c’est ma cantine chaque fois que je viens à Bordeaux. C’est une renaissance pour ces brasseries et pour les clients, c’est assez français. »

Romain Bolot, chef, et Baptiste Vaubourg, commis de cuisine © JPS

En cuisine, même s’ils ne se retrouvent que 2 cusiniers au lieu de 4, plus une personne  à la plonge, l’équipe montrait une certaine impatience d’en découdre et de retrouver la clientèle:

C’est un renouveau, un recommencement, je pense que tout le monde attendait cela, tout le monde est content de reprendre le travail. Moi, je n’ai pas beaucoup dormi, je n’ai dormi que 3 heures, j’étais comme une pile électrique, je n’avais qu’une envie, c’était de revenir » Romain Bolot chef de la Belle Epoque

Sophie Wolff, co-gérante de la Belle-Epoque servant sa première pression ce matin © JPS

« On est content, il fait beau, pour nous c’est important d’avoir le soleil sur les quais parce que cela change tout », confie Sophie Wolff co-gérante de la Belle Epoque.

 On a hâte de retrouver tous nos clients même si on sait que cela sera dur et qu’une bonne partie de notre clientèle ne sera pas au rendez-vous cet été » Sophie Wolff co-gérante la Belle Epoque

Car ce restaurant fonctionne le midi avec une clientèle locale et d’affaires, mais aussi avec pas mal de touristes étrangers et des croisièristes. Ces deux derniers font pour l’instant défaut; à chaque saison ce sont 50 à 60 bateaux de croisières qui font escale dans le port de la lune avec des touristes qui dépensent en moyenne 150 à 200 € par jour comme le soulignait Marcello Roudil, co-associé ce midi sur notre antenne de France 3 Aquitaine. Ce restaurant a déjà du se séparer de 2 collaborateurs vu les pertes durant ces 2 mois et demi et le manque à gagner sur l’année 2020. Néanmoins l’optimisme est là avec une carte renouvelée avec des spécialités locales.

La terrasse du Café Régent déjà bien fréquentée dès ce midi © JPS

En face du Grand Théâtre, place de la Comédie, le Café Régent a aussi fait le plein sur sa terrasse. Il a réouvert dès 7 heures ce matin et c’est reparti jusqu’à 2 heures…30 tables ont été redisposées en terrasse et une sur deux à l’intérieur pour respecter la distance d’un mètre.

Comme on le voit la terrasse est fréquentée, les gens sont heureux de pouvoir retrouver une terrasse au soleil à Bordeaux ils aiment beaucoup cela » Guillaume Barillo co-gérant du Café Régent

Le Café Régent autre institution bordelaise s’est aussi adapté © JPS

« Pour la réouverture on a réussi à mettre le même nombre de tables, plus espacées, la terrasse plus étirée; après à l’intérieur c’est différent, on a enlevé une table sur deux et on n’a pas beaucoup de clients aujourd’hui. »

« Qu’est ce qu’on ressent ? Un plaisir d’être à l’extérieur et de profiter, mais en réalité, je pense que tout le monde va rentrer dans cette dynamique et reprendre le cours de la vie normale »

Tous espèrent retrouver non seulement la clientèle bordelaise et girondine, mais aussi tous les touristes nationaux et européens qui devraient faire leur retour cet été pour profiter du patrimoine et de l’art de vivre à Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Philippe Turpaud, Charles Rabréaud suivi de l’interview en direct dans le 12/13 de Marcello Roudil:

31 Mai

Happy birthday, la Cité du Vin : 4 ans déjà !

C’était il y a tout juste 4 ans l’inauguration par le Président François Hollande de la Cité du Vin. 4 ans, 4 photos qui ont marqué l’histoire de ce remarquable édifice signé Anouk-Legendre et Nicola Desmazières architectes d’X-TU et dont le parcours permanent a été réalisé par les Anglais de Casson Mann. La Cité du Vin avait réussi à rassembler entre 419 000 et 447 000 visiteurs chaque année, stoppée dans son élan par l’épidémie de coronavirus. Allez réservez lui encore de beaux jours elle le mérite.

Sylvie Cazes devant la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Nicolas Desmazières (architecte de la Cité du Vin XTU), Sylvie Cazes et Philippe Massol (Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin) et Anouk Legendre (architecte -XTU de la Cité du Vin)

Les scénographes du Parcours Permanent de CassonMann, Dinah Casson, Gary Shelley et Roger Mann © JPS

Anouk Legendre et Nicolas Desmazières devant la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Voir ou revoir le magazine sur la genèse de la Cité du Vin écrit et réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Xavier Granger, Francis Lassus-Lalanne et Véronique Lamartinière pour France 3 Aquitaine.   

Lire ou relire :

La Cité du Vin au confluent des civilisations : le magazine qui retrace toute l’épopée

30 Mai

Philippe Hébrard : « le rapport qualité-prix est très bon à Bordeaux, on a toutes les armes pour redémarrer »

Le directeur de la cave de Rauzan-Grangeneuve est plutôt optimiste, ce qui tranche de la morosité d’autres acteurs: avant le confinement, les chiffres étaient repartis à la hausse; là les gens devraient repartir à l’achat et rechercher le bon rapport qualité-prix; pour lui Bordeaux a toutes ses chances.

Denis Baro et Philippe Hébrard, le président et le directeur des Caves de Rauzan Grangeneuve, en février 2019 © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : Bonjour Philippe Hébrard, comment va la cave de Rauzan, est-ce que vous vivez aussi une période difficile ?

Philippe Hébrard : « Ces deux derniers mois ont été extrêmement compliqués, à Bordeaux le Covid a accentué des difficultés dans une filière qui n’allait pas bien déjà… Mais, moi je fais partie des gens optimistes : la veille du confinement, les chiffres pour Bordeaux montraient qu’il y avait un redémarrage avec +22% en sortie de chais, on était enfin sur des chiffres qui repartaient à la hausse.

On avait été pénalisé sur le millésime 2017, du fait du gel et de la perte de récolte (cf -40%) on avait perdu des marchés, comme ce qu’avaient pu vivre d’autres régions viticoles. Mais là, on était en train de reprendre des parts de marchés. Je sais que durant le confinement les gens ont consommé plus de vin. Ils vont acheter moins chers que précédemment; le rapport qualité-prix est très bon à Bordeaux, on a toutes les armes pour redémarrer… »

JPS : « Et pour Rauzan spécifiquement, est-ce que les cuves sont pleines comme pour certains, où en êtes vous ?

Philippe Hébrard : « Sur le 2018, tout est vendu. Et on a vendu ou on positionne 75% de la récolte 2019. En même temps, d’habitude ce sont 95% à cette de la récolte qui sont vendus. Il est évident qu’il faut que tout redémarre car on ne va pas pouvoir tenir trop longtemps, même si en coopérative on a les reins assez solides. Il va falloir revoir sans doute le potentiel de production : on a parlé de distillation, mais il va peut-être falloir reparler d’arrachage car les surfaces ont énormément augmenté dans les années 90 et certainement un peu trop. On a surplanté et donc il va falloir réajuster si on veut que les gens continuent à vivre de la viticulture dans le Bordelais. »

JPS : « Et en volumes pour vous, quelle est la conjoncture ? »

Philippe Hébrard : « On a perdu 40% sur les sorties du mois d’avril, ce qui n’est pas si mal par rapport à d’autres secteurs de l’activité économique. Depuis le début d’année, on est à -20%, dans le contexte de coronavirus c’est pas si mal que cela; il y a eu une période difficile à passer, avec des aides de trésorerie, mais on est loin d’être les seuls.

Il faut relativiser car chez nous on n’a pas eu de malade grave ni parmi les salariés ni parmi les adhérents et c’est pas mal. »

JPS : « Concernant vos marchés, comment les dispatchez-vous ? »

Philippe Hébrard : « 75% sont placés auprès du négoce bordelais. Pour les autres 25%, on travaille en direct avec différents réseaux professionnels. On travaille en majorité à l’export de manière positive avec des pays comme le Canada, les USA: les Nords-Américains ont consommé plus de vin durant le confinement, les magasins sont restés ouverts et cela se reflète dans les ventes. Chez les Américains, les achats se font souvent quelque temps avant la dégustation, ils n’ont pas forcément de cave comme en France.

« On a donc progressé à l’export, en grande distribution on s’est maintenu, et cela s’est écroulé pour la restauration. A noter également des signaux très encourageants sur la Chine, il y a un redémarrage à noter sur la Chine. »

 

29 Mai

Le « Grand Frère » Cognac Gautier de 1762 adjugé plus de 131 000 euros chez Sotheby’s

C’était une vente exceptionnelle pour un flacon rarissime : une bouteille de cognac de la Maison Gautier, remontant à Louis XV, 27 ans avant la Révolution Française,  a été adjugée jeudi plus de 118.000 livres (131.000 euros), un record dans ce domaine, selon Sotheby’s.

On discerne bien le millésime 1762 sur cette étiquette de cognac Gautier © Sotheby’s

C’est un collectionneur privé asiatique qui a remporté la précieuse mise pour 118.580 livres exactement, a précisé Sotheby’s dans un communiqué.

Appelée “Grand frère”, il s’agit de l’une des 3 dernières bouteilles de Cognac Gautier de 1762 existant à ce jour. Et c’est même la plus grande

Elles sont restées dans la même famille durant des générations depuis la fin du XIXe siècle, selon Sotheby’s. Elles avaient été laissées chez les arrières-grands-parents du vendeur par un orphelin, Alphonse, qu’ils avaient accueilli chez eux. Alphonse avait quitté sa famille adoptive dans les années 1870 pour travailler dans la région de Cognac. Il était revenu chez elle une décennie plus tard avec un chargement de bouteilles de cette eau-de-vie, qui lui auraient été données en guise de salaire après la destruction d’une grande partie du vignoble par l’insecte phylloxéra. Parmi elles, les trois bouteilles Gautier, avec des étiquettes en parfaite condition. Parti à la guerre en 1914, Alphonse n’en est jamais revenu, a poursuivi la maison de vente.

Un cognac © Gautier de 1762, estimé entre 80 000 et 160 000 livres sterling

Comme le “Grand frère”, le “Petit frère” avait été vendu aux enchères, à New York en 2014, tandis que la “Petite soeur” est conservée au Musée Gautier, dans le sud-ouest de la France. “Elle devrait encore pouvoir se boire”, avait commenté, avant la vente de la bouteille jeudi, Jonny Fowle, spécialiste des spiritueux chez Sotheby’s, dans le journal The Times.

Les boissons à forte teneur en alcool “se conservent très bien”, a-t-il ajouté, sans exclure toutefois un “effet vieille bouteille”, qui développe “parfois des notes tropicales très agréables, et parfois des notes moins attirantes assimilées au porridge”.

Avec AFP