23 Mai

Le retour de Confluent d’Arts en juillet avec Catherine Ringer : un concert qui va donner une bouffée d’air frais à la Rivière

C’est enfin une bonne nouvelle, après avoir été reporté de juillet à septembre 2020, le Festival Confluent d’Arts va bel et bien se tenir les 1er, 2 et 3 juillet prochains avec comme invitée vedette Catherine Ringer qui va enchanter le parc du château de la Rivière le jeudi soir avec les standards des Rita Mitsouko. Le feu vert a été donné. La réaction pour Côté Châteaux de Xavier Buffo, directeur général du château de la Rivière.

Xavier Buffo, en janvier 2020, était fier de présenter Catherine Ringer à l’affiche de Confluent d’Arts qui devait se tenir en juillet 2020, finalement l’accouchement s’est fait un an après, à cause de la crise sanitaire © JPS

Confluent d’Arts, un festival artistique qui mélange les arts : concerts de musique, théâtre, cinéma en plein air, expo d’artistes et dégustations de vin. Confuent d’Arts, un festival populaire qui a trouvé ses marques et un public fervent. Il faut dire que la programmation de ses têtes d’affiche a de quoi séduire :  Thomas Dutronc en 2019, Goran Bregovic en 2018, et Yuri Buenaventura en 2017... Et voici donc Catherine Ringer cette année, sans son compagnon Fred Chichin, disparu, mais à qui elle rendra bien sûr hommage avec tous ses fabuleux tubes écrits et joués ensemble durant plusieurs décennies.

On est super content, Catherine Ringer c’est le 1er juillet, au lendemain du lever du couvre-feu le 30 juin. On risque d’être le 1er festival de Gironde à se tenir ce jour-là. Tout le monde en a envie, le public, les artistes et nous… » Xavier Buffo directeur du château de la Rivière.

Il est vrai que la partie n’était pas encore gagnée, ce malgré le déconfinement progressif avec la réouverture cette semaine des terrasses, puis le 9 juin des établissements restos en intérieur notamment et puis la fin du couvre-feu  qui sera ramené de 21h à 23h le 9 juin puis en théorie supprimé au 30 juin. « On était inquiet, il fallait avoir l’autorisation de la sous-préfecture de Libourne, il a fallu adapter les protocoles sanitaires aux spectacles et je pense qu’on a répondu aux attentes. Pour le concert de Catherine Ringer le 1er juillet, on aura un maximum de 2000 personnes, assises, il n’y aura pas de restauration sur place, pas de food-trucks comme les autres années, on conservera une buvette mais avec un sens de circulation, les gens pourront donc consommer… Mais il y aura aussi une obligation de présenter un pass sanitaire, avec une première vaccination au minimum ou des tests de moins de 72 heures, vérifiés par la protection civile avant la billetterie; c’est une mesure forte. »

Et d’ajouter : « pour les autres concerts où on a généralement moins de 1000 personnes, on a moins de contraintes, et bien sûr également pour le cinéma en plein air… Là d’un point de vue financier, toutes les places étaient déjà vendues, l’équilibre va être un peu compliqué avec ces mesures sanitaires, ces mesures supplémentaires car on aura quelques recttes en moins, mais on avait pris un peu d’avance sur les précédentes éditions. Enfin  tous les partenaires ont joué le jeu, avec des aides de la mairie de la Rivière et de la mairie de Libourne, ainsi que nos partenaires privés, c’est top. »

RETROUVEZ ICI TOUTE LA PROGRAMMATION ET LES RENSEIGNEMENTS SUR CONFLUENTS D’ARTS 2021 LES 1, 2 et 3 JUILLET

 

22 Mai

Portes ouvertes ce week-end en Cadillac Côtes de Bordeaux

Week-end pluvieux, week-end heureux… à l’abri dans les chais et caves des vignerons de 45 châteaux de Cadillac en Côtes de Bordeaux. Pour vous faire passer ce temps pourri, rien de tel que d’aller à à la rencontre des vignerons de cette AOC de Gironde ce samedi 22 et dimanche 23 mai pour ces portes ouvertes…

Image d’illustration © JPS

Ce sont près de 50 châteaux qui seront ce week-end sur le pont pour cette 25e édition des Portes Ouvertes en Cadillac Côtes de Bordeaux, à Cadillac, Verdelais, Saint Maixant, Saint Eulalie, Latresne ou encore Langoiran

Au programme visite des chais, peut-être du vignoble si la pluie s’arrête, des ateliers ludiques et des dégustations pour refaire sa cave pour ce début de week-end de Pentecôte et  pourquoi pas rêver et envisager des dégustations chez soi aux beaux jours en terrasse entre amis et en famille…

Les châteaux vous attendent de 10 h à 19 h, avec quelques éclaircies au programme également et en se faufilant entre les gouttes, cela devrait être sympa…

Venez vous ressourcer aussi à la Maison es Vins de Cadillac

20 Mai

Le Marathon des Châteaux du Médoc ne se tiendra pas en septembre prochain mais en 2022…

C’est une bien triste nouvelle pour un événement aussi populaire. Mais la sagesse et la situation sanitaire ont une fois de plus obligé les organisateurs à devoir annuler le Marathon du Médoc prévu initialement le 11 septembre 2021, pour le renvoyer au 10 septembre 2022.

Ambiance village gaulois avec le groupe Assurantourix & Band au château Pédesclaux au kilomètre 22 à Pauillac en septembre 2019 © JPS

Est-ce la date du 11 septembre qui est malheureuse, en tout cas cette année encore, après une annulation en septembre 2020, le marathon du Médoc 2021 est annulé et reporté: « nous y avons longtemps cru, mais le protocole sanitaire à mettre en place est incompatible avec l’esprit festif de notre manifestation. Tout comme l’an passé, cette promesse, une nouvelle fois, ne pourra pas être tenue le 11 septembre 2021. Et d’ajouter: « nous pensons évidemment à nos bénévoles, à nos partenaires, à nos prestataires, à nos coureurs, à toute la situation médecine pour qui la situation n’est pas simple en ce moment, mais promis, on sera de retour en 2022 ! »

Les organisateurs ne manquent pas d’humour puisqu’ils avaient envisagé ces report successifs comme une trilogie cinématographique après le thème « le Médoc fait son cinéma », en 2020, en 2021 ils avaient annoncé comme Aliens « le Médoc, le retour », finalement ce sera « le Médoc contre-attaque » comme dans l’Empire contre-attaque dans Star Wars…pour cette 36e édition.

Allez, on y croit tous pour septembre 2022, les mesures économiques ont été prises pour pérenniser l’épreuve, avec toujours cette fabuleuse ambiance et ce grain de folie. Pour ceux qui ont déjà payé leur inscription en 2020 ou 2021, elle retira valable en 2022 ou pour une prochaine. Allez continuez à vous entraîner et vive le Marathon des Châteaux du Médoc.

 

Imaginer « la viticulture du futur », une impérieuse nécessité pour la recherche

Changement climatique, nouvelles maladies, transition écologique: la viticulture française va devoir répondre à des « défis majeurs » dans les prochaines années, ont souligné mercredi l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement et l’Institut français de la Vigne et du Vin qui travaillent main dans la main à trouver des solutions. Le PDG de l’Inrae Philippe Mauguin et Bernard Angelras, président de l’IFV, ont signé un nouvel accord de partenariat pour la période 2021-2030, pour « bâtir la viticulture du futur ».

Image d’illustration © JPS

Partenaires depuis plus de vingt ans, les deux instituts comptent ainsi renforcer leur coopération en mettant « plus largement en commun leurs synergies, en mutualisant leurs connaissances, compétences et dispositifs », a souligné Bernard Angelras, président de l’IFV, lors d’une visioconférence.

Si les vignerons sont habitués à se battre contre diverses maladies affectant la vigne et à affronter les aléas climatiques, ils sont confrontés depuis quelques années à des menaces grandissantes qui devraient s’intensifier dans les prochaines décennies.

« Vigneron dans les Costières de Nîmes, je peux témoigner que les effets du changement climatique sont bien là et se font sentir depuis plusieurs années dans le vignoble », a déclaré Bernard Angelras.

ADAPTER LES PRATIQUES CULTURALES

Gel en avril sur presque toute la France, été caniculaire en 2020, épisodes de grêle répétés chaque année, inondations récurrentes: « tous ces événements montrent à quel point il est devenu impératif d’adapter nos pratiques culturales« , a-t-il dit.

Les deux instituts travaillent depuis plusieurs années à créer des cépages et des porte-greffes plus adaptés au changement climatique. En sélectionnant par exemple des variétés qui bourgeonnent plus tardivement dans l’année pour éviter les dégâts liés au gel, ou bien des variétés résistantes à la chaleur.

L’ennemi, ce sont aussi les maladies. Après des années de travail de sélection, les deux instituts sont parvenus à créer des variétés résistantes à l’oïdium et au mildiou, deux champignons bien connus, néfastes pour la vigne. Mais de nouvelles maladies se répandent, comme le virus du court-noué, et les chercheurs ont du pain sur la planche pour trouver une riposte variétale.

Parallèlement, la viticulture doit prendre le tournant de la transition écologique en réduisant notamment l’usage des produits chimiques et il lui faut s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs.

Grâce aux projections sur l’évolution des bassins viticoles français à horizon 2050, « on a des pistes pour dire aux vignerons comment ils peuvent combiner une réponse avec de l’innovation variétale, des itinéraires techniques, des pratiques de taille, des pratiques oenologiques pour avoir des vins de la plus haute qualité possible et des vignobles qui utiliseront beaucoup moins de produits phytosanitaires », a estimé Philippe Mauguin.

Avec AFP

16 Mai

A l’aube de l’été, rendez-vous aux portes ouvertes des Estivales de Pessac-Léognan les 12 et 13 juin

Le 19 mai, les Français vont pouvoir à nouveau profiter de déjeuners en terrasses ; moins d’un mois plus tard, les Girondins et amateurs de vin et de patrimoine auront rendez-vous le week-end des 12 et 13 juin dans les châteaux de l’appellation Pessac-Léognan pour l’opération des Estivales. Des déjeuners champêtres auront lieu le samedi, sur réservation. A noter dans vos tablettes bien sûr.

Cette année, les châteaux revivent et fondent de nouveaux espoirs. Ce sont 29 châteaux de l’Appellation Pessac-Léognan qui vous proposent de faire visiter leur vignoble et leur patrimoine durant 2 jours, les 12 et 13 juin prochains.

De 10h à 19h, les propriétaires et responsables de ces domaines crus classés de Graves ou non classés, vous proposeront des visites, des ateliers d’animation pour découvrir le travail de vigneron et de nombreuses dégustations de leurs vins blancs et rouges renommés.

Le. samedi 12, des déjeuners champêtres seront organisés dans certains châteaux, si la météo est clémente, c’est en général un bon moment à vivre et à partager entre amis ou en famille avec les vignerons ou les accompagnants des propriétés.

Pour réservez des places ou pour tout renseignement, contactez le syndicat viticole de Pessac-Léognan au 05 56 00 21 90 ou par mail à info@pessac-leognan.com

12 Mai

Côté châteaux n°23, le magazine spécial nouveaux chais du bordelais

Vous allez être subjugués par ces superbes chais, à la fois une ode au design et une prouesse technique et architecturale. Côté châteaux vous emmène visiter le nouveau chai du château Valandraud avec Jean-Luc Thunevin et Muriel Andraud. A Saint-Emilion, vous découvrirez également le nouveau chai de Figeac avec une visite guidée par la famille Manoncourt. Autre visite guidée étonnante avec Véronique Sanders et le chai-jardin de Haut-Bailly en Pessac-Léognan mais aussi celui de Latour-Martillac en compagnie de la famille Kressmann. Enfin, Lynch-Bages vous étonnera par son chai tout en transparence avec Jean-Charles Cazes. A voir sur France 3 Noa lundi 17 mai à 20H05.

Edouard Touton, architecte, Muriel Andraud et Jean-Luc Thunevin devant leur nouveau chai de Valandraud © JPS

C’est un très joli numéro de Côté Châteaux qui va vous faire rêver. A sillonner le bordelais et depuis ce premier magazine « Bordeaux, la métamorphose » diffusé sur France 3 Aquitaine sur une première salve de nouveaux chais livrés en 2017, je me suis dit qu’il fallait réactualiser le propos avec ces derniers chais sortis de terre….Et oh là là, je vois déjà poindre les critiques, mais oui ce magazine n’est pas exhaustif, et bien sûr je vais faire quelques déçus qui ont aussi rendu une belle copie, j’en suis navré, qu’ils veuillent bien m’excuser.

Ce n°23 de côté châteaux vous emmène déjà du côté de Saint-Etienne-de-Lisse à la rencontre de Jean-Luc Thunevin et Muriel Andraud, les propriétaires du château de Valandraud, « partis de rien en 1984 avec 100 000 francs » et qui aujourd’hui sont à la tête de 40 hectares à Saint-Emilion, 4 hectares à Pomerol, des hectares à Lalande-de-Pomerol et dans le bordelais….

Avec leur architecte Edouard Touton, vous allez découvrir le nouveau chai de Valandraud, véritablement encastré dans la colline : « la volonté initiale était de faire un batiment qui s’inscrive au mieux dans le territoire saint-emilionnais, enterré à 5,5 mètres au niveau des fondations, on ne pouvait pas aller trop profondément parce qu’il fallait intégrer tout le système de cuves, et le plus important était la technicité et l’usage des travailleurs du vin, donc on ne pouvait pas se permettre d’avoir des cuves trop hautes pour le travail… »

« L’idée de départ était de le rendre le plus discret possible, avec la géothermie adaptée, c’est presque un grand puis canadien par exemple », explique Jean-Luc Thunevin. « Il y a eu un vrai travail en amont avec l’architecte des bâtiments de France, les vraies références sont les hangars agricoles de nos régions qui sont d’une pureté et d’une beauté impeccable et qui se fondent dans le paysage, avec ces grands piliers de pierre et ces charpentes… », commente Edouard Touton. « Le projet était de créer une mini-centrale photovoltaïque, qui permette de pouvoir intégrer toute la consommation faite par le chai au moment des vendanges ».

Et de découvrir ces cuves d’une mixité incroyable : « il y a du bois, de l’inox, du bois tronconique normal et  de l’inox tronconique inversé…La c’est la tradition d’un côté avec le pigeage un peu dur car le marc se compresse en venant en haut alors que dans l’autre le marc est beaucoup plus mince et donc beaucoup plus facile à piger, donc l’extraction sera plus douce, on est dans une formule 1″…ajoute Jean-Luc Thunevin.

Le chai de Figeac © JPS

Durant 30 mois, château Figeac à Saint-Emilion a engagé des travaux dantesques, avec pas moins de 50 entreprises, des travaux sous l’égide du cabinet d’architectes bordelais A3A, pour un montant de 15 millions d’euros. « Le plafond est une vague qui fait son petit effet et nous sommes très contents d’avoir utilisé le bois, la pierre, l’acier, des beaux matériaux…Nous n’avons utilisé que des entreprises régionales, ça cela nous faisait plaisir…« commente Marie-France Manoncourt la propriétaire. 

Un toast avec le millésime 2015 en l’honneur de Figeac © JPS

« Nous entrons maintenant dans le cuvier de château Figeac », explique à son tout le directeur général Frédéric Faye. « Nous avons profité du relief collinaire de la propriété pour l’intégrer dans le sol, puisque 63% du projet se trouve sous le niveau du sol. Il était important pour nous d’équipe avec la dernière technologie l’ensemble de cet outil, mais toutefois cette technologie est cachée car ce n’est pas cela qui fait un grand vin, c’est la qualité du terroir de château Figeac ».

(Retrouvez ici le reportage sur « Figeac : la renaissance de ce 1er grand cru classé de Saint-Emilion avec son somptueux chai »)

Véronique Sanders devant le nouveau chai jardin de Haut-Bailly © JPS

A Léognan, il y a de quoi être aussi subjugué, le château Haut-Bailly, cru classé de Graves vient de voir livré son chai-jardin. C’est Véronique Sanders qui nous y reçoit : « la grande force de ce batiment, c’est d’avoir été complétement intégré dans l’environnement, le jardin se prolonge et c’est comme une croupe de vigne qui vient s’élever un peu plus loin…On ne voit rien de l’extérieur, et néanmoins, on a un volume et un espace de travail à l’intérieur qui est sensationnel. »

« C’est Bob Wilmers, le propriétaire de Haut-Bailly, qui en juillet 2017 lorsqu’il a vu le projet a eu un coup de coeur comme nous tous…Il a donné son feu vert en disant de le faire rapidement, malheureusement il nous a quitté en décembre 2017 et le projet a été porté par la suite par sa famille. »

Ce jardin suspendu et ce chai d’élevage ont été réalisés par l’architecte Daniel Romeo : « c’est un chai qui a été conçu pour qu’on puisse circuler autour, c’est extrêmement fonctionnel, la particularité de ce chai, c’est qu’il n’y a aucun poteau, il y a une voûte d’un diamètre de 38 mètres et 1500 m 2  sans  un seul poteau et cette voûte contient des puis de jour, pour laisser passer la lumière naturelle, et imaginez aussi qu’il y aun jardin, donc vous voyez la performance technique et architecturale qui réside dans ce chai. »

En dessous, on découvre les 54 cuves disséminées sur tout le pourtour de ce chai pour faire du parcellaire: « au centre de ce cuvier nous avons une dizaine de cuves de 50 hectolitres, et puis nous avons des cuves de 70, 80, 85 et 90, ces cuves ont été réalisées par une entreprise qui a le brevet pour installer la thermorégulation dans la paroi de la cuve, ce qui nous évite d’avoir un serpentin au centre de la cuve. En dessous du cuvier, le chai à barriques également circulaire qui peut contenir jusqu’à 900 barriques, là sur un niveau car il contient la récolte 2020 qui était une récolte relativement petite, mais on pourrait très bien envisager que ces barriques soient sur 2 niveaux….Nous sommes ici enterrés à 10 mètres de profondeur, et comme vous pouvez le voir, il y a une température naturelle de 14° qui fait que nous n’avons quasiment pas besoin d’utiliser l’air conditionné. »

Sur la façade de ce chai circulaire est inscrit « Haut-Bailly Cru exceptionnel » : « c’est une référence à la grande et longue histoire de Haut-Bailly puisque c’est une mention qui a figuré sur nos étiquettes pendant pratiquement un siècle et qui faisait référence à ce terroir extraordinaire de graves et d’argile. C’est un petit clin d’oeil au passé », précise Véronique Sanders.

Lynch-Bages, un bâtiment élégant, réalisé en transparence © JPS

Le célèbre château Lynch-Bages, propriété de la famille Cazes, s’est doté aussi d’un joyau, un nouveau chai tout en verre, ultra-sophistiqué, dessiné par Chien Chung (Didi) Pei et réalisé avec l’architecte bordelais Arnaud Boulain. Un chai qui contient désormais 80 cuves inox pour faire du parcellaire, avec aussi en sous-sol 2000 barriques. C’est Jean-Charles Cazes, aux commandes de Lynch-Bages, qui me fait la visite guidée:

Jean-Charles Cazes dans le nouveau Cuvier de Lynch Bages © JPS

« Nous avons aujourd’hui 80 cuves, dans notre cuvier, nous en avions 40 auparavant, donc cela nous a permis de diminuer la taille moyenne de chaque cuve… et d’avoir des cuves plus adaptées à notre travail de sélection intra-parcellaire, cela fait partie des recherches que nous avons faites depuis une vingtaine d’années à Lynch-Bages pour plus de précision ».

Quand le passé et le futur se rencontrent à Pauillac, Lynch-Bages brille de mille feux © Jean-Pierre Stahl

Et de m’emmener visiter le gigantesque chai à barrique 2 niveaux en dessous: « nous voici dans le chai d’élevage, qui accueille aujourd’hui la récolte 2020 qui est le 1er millésime que nous avons vinifié dans ces nouvelles installations…et vous voyez que l’espace est assez vaste…puisque le chai a été conçu pour accueillir 2 récoltes avec 2000 barriques… Si on a deux récoltes successives de fort rendement, cela nous permet de ne pas à avoir à remonter les barriques en cuves pour faire la place à la récolte qui suit. On travaille  avec des chênes français de chauffe moyenne, et on a 70% de barriques renouvelées chaque année sur notre grand vin ».

(Retrouvez ici le reportage sur : Lynch-Bages: « un nouveau chai tout en verre doté des dernières technologies pour sublimer le vin »

Edouard et Tristan Kressmann, dans leur nouveau chai livré en 2020© JPS

Au château Latour-Martillac, ce sont Tristan et Edouard Kressmann qui nous recoivent et nous montrent ce chai très harmonieux qui s’intègre totalement dans l’existant. « Effectivement c’était un désir de la famille que ces bâtiments s’intègrent, on n’avait pas beaucoup de place, donc on ne voulait pas choquer avec l’ancien, la seule touche un peu moderne, cela va être cette boutique et ses verrières », commente Edouard Kressmann.

C’est un nouveau chai mais aussi pas mal axé sur l’oenotourisme : « il faut se mettre à la page et c’est vrai qu’on a profité de cette occasion pour aménager un espace pour accueillir nos visiteurs, tous les ans plus nombreux », selon Tristan Kressmann. C’était l’occasion de concevoir quelque chose de moderne qui raconte l’histoire de Latour-Martillac avec mon grand-père qui a acheté le château en 1930, les grands consultants qui nous ont rejoint Michel Rolland et avant Denis Dubourdieu.Bref toute la famille se retrouve représentée dans ces fresques réalisées par un peintre bordelais Max Ducos et c’est absolument formidable. »

Et les Kressmann de nous faire découvrir leur cuvier tout en inox : 22 nouvelles cuves, 16 de 125 hectolitres et 6 de 70 hectos. « Nous fonctionnons avec de l’inox depuis plus de 30 ans ici et on s’est rendu compte de l’efficacité et Denis Dubourdieu nous a dit surtout ne vous embêtez pas vous maîtrisez parfaitement ce mode de cuvaison. Gardez l’inox, vous serez plus tranquilles, » commente Tristan Kressmann.

Et de nous inviter à déguster dans leur chai à barriques le millésime 2020 qui a eu la chance d’inaugurer dès septembre ce nouveau chai: « c’était un millésime très compliqué à la vigne avec les fortes pluies à la vigne qui ont amené du mildiou et la sécheresse de juillet, mais heureusement on a eu des raisins très concentrés, et au final on a un super vin, typiquement Bordeaux…avec de la fraîcheur, du fruit, des jolis tannins, une très jolie structure en bouche, vraiment un régal », selon Edouard Kressmann. Et pour Tristan Kressmann : « c’est une série absolument magique, 2018, 2019, 2020 une série incroyable… »

Un numéro savoureux de Côté Châteaux réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne, à voir le lundi 17 mai à 20H05 sur France 3 NOA et aussi sur You Tube : 

08 Mai

Une version allégée, revisitée, en juin de Bordeaux Fête le Vin: chat alors…avec Geluck

Mieux qu’un Bordeaux Fête le Vin virtuel, une invitation à se rendre dans les restos et chez les cavistes associés à cette célébration. Bordeaux Fête le Vin à la sauce bordelaise, avec des vins de Bordeaux mis en avant durant ce Bordeaux Fête le Vin du 17 au 20 juin chez tous les acteurs participants à l’opération. Une version adaptée à la crise sanitaire pas encore terminée, avec la présence de voiliers sur les quais et une exposition de 20 gros chats de Philippe Geluck sur les quais.

Christophe Chateau, le Commissaire Général de Bordeaux Fête le Vin, en juin 2018 © JPS

Le cri du coeur des Vins de Bordeaux : « nous souhaitions faire un Bordeaux Fête le Vin mais les conditions sanitaires ne le permettaient pas, mais on ne voulait pas d’un report un an de plus, donc on a trouvé un modèle qui permette de le célébrer mais différemment », c’est ainsi que Christophe Chateau, directeur communication du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux,  résume ce bel élan qui malheureusement ne se traduira pas comme les autres années par cette immense fête populaire, plébiscitée par tout le monde, qui rassemble entre 400 000 et 600 000 personnes selon les organisateurs, la police, les syndicats ou on ne sait jamais avec ces chiffres, tellement on déguste…avec le copain modération bien sûr, qui a une cousine aussi qui s’appelle attention…l’abus d’alcool est dangereux pour la santé.

Bref, il faut savoir garder de l’humour en ces temps de crise, et rien de tel qu’un Belge pour nous en apporter: Philippe Geluck sera à l’honneur durant ce Bordeaux Fête le Vin, l’artiste belge et humoriste qui s’est fait connaître avec ses gros chats en BD et dessins humoristiques va investir les quais avec une exposition de 20 gros chats en sculpture que les Parisiens ont déjà pu apprécier sur les Champs-Elysées. Ces chats seront disposés du miroir d’eau aux Quinconces jusqu’à mi-septembre, impossible de les louper, des chats plutôt propres qui n’auront pas besoin de litière, car initialement réalisés en terre glaise, ces chats se sont mués, moulés en cire puis en bronze, cela en fait des sculptures originales avec « le chat martyre » par exemple ou « le chaltérophyle », « Tutu et Grominet »,etc… « Chat alors ! », m’inspire t-il.

C’est donc un gros lot de consolation qui nous attend : « 3 grands voiliers sur les quais, les 20 chats de Geluck en déambulation et préambule de Bordeaux Fête le Vin, et si vous voulez fêter les vins de Bordeaux, vous pourrez le faire chez les cavistes et restaurateurs qui seront aux couleurs de Bordeaux Fête le Vin et qui sont nos meilleurs ambassadeurs, on va leur fournir la PLV (publicité sur le lieu de vente). Ce sera déjà cela pour toute la population qui a envie de célébrer les vins de Bordeaux et de retrouver leurs cavistes et restaurateurs », selon Christophe Chateau.

Des rencontres avec des vignerons et négociants de Bordeaux seront  au programme dans ces établissements partenaires avec des initiations et commentaires de dégustations sur es vins de Bordeaux. Les clients qui auront dégusté un verre ou commandé une bouteille de Bordeaux pourront aussi participer à un jeu-concours pour tenter de gagner un repas avec un bon cadeau de 90€ (200 à gagner). Sur les réseaux sociaux et également avec une participation avec une urne à l’office de tourisme de Bordeaux, des places pour visiter la Cité du Vin, l’Eco- Musée de la Vigne et du Vin ou le Musée du Vin et du Négoce seront aussi à gagner.

L’une des entrées sur site Bordeaux Fête le vin, en juin 2018 © JPS

Ce n’est pas un hasard également si le choix s’est porté sur le chat et sur Philippe Geluck, c’est un clin d’oeil à l’édition 2022 qui aura retrouvé, on l’espère, sa véritable dimension, car la Bruxelles sera ville invitée d’honneur en 2022. Alors on sait bien n’est n’est pas « chatisfaisant » mais « cette année, ce n’était pas encore raisonnable, si on avait fait un événement en limitant le nombre de participants, on aurait créé de la frustration et les visiteurs auraient été déçus », complète Christophe Chateau.

C’est vrai qu’avec l’annulation de Bordeaux Fête le Vin en 2020, je le rappelle année du vin, cela ne faisait plus miauler du côté des vins de Bordeaux, et comme le veut la maxime « chat échaudé craint l’eau chaude », il fallait bien trouver un nouveau proverbe pour chapercevoir, que d’annulation, en report ou en adaptation du fait de la crise sanitaire, que chat va chat vient et que finalement chat ambassadeur du vin, chez les tenanciers de restos ou de caves, c’était plus chapatyque que rien du tout, sinon cha…aurait été une vie de chien !

29 Avr

En 10 ans, la superficie du vignoble en bio ou conversion a doublé en Gironde

La Gironde est devenue 1er département de France avec 13 909 hectares de vignes en bio certifiée ou en conversion. Un doublement en 10 ans où on ne comptait que 7200 hectares. Une accélération ces dernières années car sur ces 13909 ha, 43% sont en conversion. Le bio représente 12% du vignoble girondin.

Le salon des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine le 31 août 2020 à la Faïencerie de Bordeaux © JPS

Parmi les pionniers de la viticulture biologique, il y a des personnages comme Patrick Boudon qui a mené son domaine dans l’Entre-deux-Mers dès 1963 ou au début des années 2000 Alain Moueix : « j’ai démarré en 2002 à Fonroque en faisant passé l’intégralité du vignoble, qui a été certifié en 2006. Puis on a passé 7 hectares en biodynamic en 2002, 14 en 2003 et 100% en 2005 avec Biodyvin. En 2008, le domaine a été entièrement certifié ».

« Ce n’est pas un événement qui a allumé la mèche, c’est plus un faisceau de préoccupations. Les produits phytosanitaires ne m’ont jamais inspiré, même si je m’étais mis en agriculture raisonnée au château Mazeyres avec Terra Vitis.Mais j’ai trouvé que cela n’allait pas assez loin ».

Mes préoccupations étaient la protection des personnes qui travaillent dans les vignes, la pérennité du terroir car le sol est un être vivant, fragile, et pour trouver un équilibre, j’ai trouvé que la biodynamie prenait en compte un environnement plus global », Alain Moueix château Fonroque

« J’ai pu goûter beaucoup de vins et pour ceux qui sont en biodynamie, il y a une expression plus large de ce que peut donner le terroir, avec plus d’authenticité, de singularité, plus de fraîcheur et de verticalité. »

Yann et Karl Todeschini, à château Mangot © Jean-Pierre Stahl

Les frères Todeschini, Yann et Karl, se sont aussi lancé en bio et aujourd’hui « tout Mangot (en Saint-Emilion Grand Cru) et tout La Brande (en Castillon), ce sont 57 hectares qui sont en bio .On a initié notre démarche en 2009 et on est passé à 100% en 2010, mais on n’avait pas lancé la certification, on voulait voir si on était capable de tenir tant au niveau qualitatif que quantitatif…On a ainsi testé sur 10, 11, 12, 13, 14 et 15 avant de passer en conversion et d’être certifié ».

Nous, on le fait car c’est le vin qu’on aime boire, le vin dont on est fier, on recherche côté identitaire du lieu et du terroir. » Yann Todeschini, château Mangot

Passer en bio, c’est bien sûr davantage de risques et de travail, « tu le fais par conviction, car techniquement ça ne pardonne pas. A Bordeaux, on a pas mal de mildiou et d’oïdium. Sur le millésime 2018, on a ainsi perdu suite à un épisode de grêle sur la Brande, on a eu du mildiou. Tous les ans on perd entre 15 et 20% de récolte, à cause du gel, de la grêle ou du bio mais tu vas lisser ta production. Le bio te demande d’être encore plus observateur à la vigne. La on s’oriente vers la biodynamie, notre première année de conversion est sur 2020 pour être certifé en 2023. On a été admis à Biodynvin, un club d’échanges avec des vignerons, on échange beaucoup avec Thierry Valette ou Alain Moueix..et toute la FRance entière..Et quand on traite à 7h du matin avec de la prêle, de la valériane, ça te fais un ciment au niveau de l’équipe… »

Laurent Cassy, le président des vignerons bio de Nouvelle Aquitaine, au salon des vignerons bio le 31 août dernier à la Faïencerie de Bordeaux JPS

L’engouement pour le bio est bien réel. Les chiffres en témoignent : « on est passé de 353 exploitations certifiées bio ou en conversion en 2007 en Nouvelle-Aquitaine à 1684 en 2020 », selon Gwenaëlle Le Guillou-Spiroux directrice des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine.

La Gironde est le 1er département de France avec 13909 hectares de vigne en bio dont 43% en conversion. La Bourgogne, c’est 4500 hectares, la Loire 3500 en comparaison », Laurent Cassy président des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine

« Ce qui est important de voir, ce sont 43% de conversions, on avait eu un pallier similaire entre 2008 et 2012… », poursuit Laurent Cassy. « C’est positif que les vignerons aillent vers des pratiques plus vertueuses par contre il faut travailler la partie commerciale et restaurer de la marge au producteur. On peut aussi s’appuyer sur une démarche RSE (responsabilité sociale des entreprises (où l’environnement humain, sociétal et économique est pris en compte pour aller vers des pratiques plus responsables.) Le bio a besoin de beaucoup plus de main d’oeuvre et c’est une façon de redonner du travail aux territoires.

Parmi les vignerons qui ont aussi pris leur destin en mains, Jean-Baptiste Duquesne à la tête du château Cazebonne : « j’ai commencé sur le millésime 2017 et mon millésime 2020 est mon premier labellisé bio et Demeter.

« Cela n’a pas été une course facile… J‘ai gelé en 2017, grêlé en 18, gelé en 19, regelé en 20 et gelé en 2021 ! La vigne a appris à vivre avec ces difficultés. La conversion, ce n’est pas un schéma facile. J’ai converti 100% mais je ne regrette pas, c’est une expérience passionnante. La qualité s’est améliorée d’année en année, la fraîcheur est plus grande ».

Jean-Baptiste Duquesne du château Cazabonne, à l’origine du Bordeaux Pirate -JPS

Le particulier recherche un vin pour se faire plaisir, il recherche une émotion, le vigneron doit prendre conscience qu’on ne vend pas du vin, on vend une histoire, un terroir et des cépages qu’il a su sublimer. L’expérience bio est passionnante, » Jean-Baptiste Duquesne château Cazebonne.

« Partant d’une marque inconnue il y a 5 ans, depuis 4 ans je vends tout mon vin en bouteilles. Il y a une vraie lame de fond dans laquelle Bordeaux a beaucoup d’atouts. C’est le début d’une période de renouveau de Bordeaux, le Bordeaux bashing est derrière nous ».

Laurent Cassy, du château Chillac à Aquitaine

Jean-Baptiste Duquesne a fondé un groupe sur Facebook qui compte aujourd’hui 2300 membres: « Bordeaux Pirate, des vins en dehors des sentiers battus », dont une majorité des vignerons sont en bio. Il incarne aujourd’hui le « bon sens paysan », et réintroduit du fumier dans ses vignes 300 à 400 tonnes . « On doit restaurer la vie, reconstituer des sols vivants et remettre de la nature organique dans nos sols. Il regrette qu’il n’y ait pas autant de vignerons identitaires à Bordeaux, notamment quand il demande à des Parisiens amateurs de vin de citer des noms, ils citent plus souvent des vignerons de Loire ou de Bourgogne. « Il faut remettre des gueules de vignerons  à Bordeaux et les vins de Bordeaux doivent rester accessible et de qualité. »  C’est bien bio tout ça !

28 Avr

En immersion pour la semaine des primeurs : le Médoc face aux dégustateurs

C’est une semaine intense qui continue à se dérouler jusqu’à vendredi où plusieurs châteaux et maisons du vin ouvrent leurs portes pour permettre aux journalistes, critiques, négociants, courtiers et importateurs de déguster le millésime 2020. Un millésime qui s’annonce de grande qualité avec de très belles réussites qui annonce une sacrée trilogie 2018, 2019 et 2020. Reportage au château Belgrave et à la Maison du Vin de Margaux.

Yves Beck, le beckustator, en pleine dégustation au château Belgrave © JPS

Au château Belgrave, à Saint-Laurent-Médoc, quelques critiques étrangers sont venus déguster ces primeurs de Bordeaux, notamment le suisse Yves Beck, alias le Beckustator, de plus en plus reconnu, qui est présent durant 2 mois à Bordeaux et va déguster quelques 1200 vins. Déjà il nous donne son avis sur les quelques 700 vins qu’il a déjà goûtés et re-goûtés.

Chloé Le Bouffo, responsable communication Vignobles Dourthe et Yves Beck © JPS

« Oui, on peut parler de grand millésime puisque on a une belle qualité à tous les niveaux; on peut aussi dire que ce n’est pas partout pareil, il y a un côté hétérogène, mais globalement le millésime en tant que tel on voit très bien où il va aller…. »

On a des vins puissants, de belles puissances tanniques, mais on a de la fraîcheur aussi, on sent bien qu’on s’est concentré vers des extractions douces, pour éviter d’avoir des vins trop puissants, la clé c’est d’avoir des équilibres, le défi est rempli, c’est vraiment top« , Yves Beck critique suisse.

Dans ce château des vignobles Dourthe, des mesures de sécurité sanitaire ont été prises, ainsi les dégustations se font en petits comités et sur rendez-vous…

Frédéric Bonnaffous, directeur des vignobles Dourthe © JPS

pour pouvoir accueillir les primeurs au château Belgrave, on a réduit le nombre de participants, on est toujours sur une dégustation assise, et on va servir les personnes pour éviter qu’elles ne touchent les bouteilles… », précise Frédéric Bonnaffous, directeur des vignobles Dourthe. « On a aussi mis en oeuvre tout un protocole pour nettoyer les crachoirs, toute une logistique adaptée aux « conditions Covid »

Parmi les autres figures et grands dégustateurs présents ce jour, Bernard Burtschy, journaliste spécialisé vins et spiritueux au Figaro, qui trouve qu’ « il y a de grands vins, mais c’est tout de même plus hétérogène; avec la chaleur et la sécheresse, il y a eu quelques plantes qui sont restées bloquées; les terroirs argileux et calcaires ont donné des vins magnifiques, c’est là qu’on fait les plus grands vins… »

Bernard Burtschy, encline dégustation ce midi © JPS

C’est un millésime très sec, il n’y a quasiment pas eu d’eau pendant 3 mois, mais il y a une fraîcheur des vins qu’on n’explique pas, les vins ont un éclat ! On pouvait penser qu’on était parti pour faire comme en 2003, mais ce millésime est très singulier », Bernard Burtschy

 

A Margaux, à la Maison du Vin, ce sont 26 châteaux du cru artisan au cru classé en passant par les crus bourgeois et vins bio qui se font déguster, également sur rendez-vous. Le millésime s’annonce de la même fibre que les 2 années précédentes comme en témoigne le président du syndicat viticole de Margaux.

Edouard Miailhe, président du syndicat viticole de Margaux © JPS

On a la chance d’avoir le 3e millésime grand millésime à la suite. 2018, 2019, et 2020, une trilogie avec tout ce que Bordeaux fait de grand dans les grands millésimes » Edouard Miailhe, président du syndicat de Margaux

« Des vins à parfaite maturité, la seule différence notable, c’est que l’année 2020 a subi une perte de récolte globalement à Margaux mais aussi dans tout le Médoc, 20 à 25% de perte de volume à cause des sécheresses de cet été. »

Les premières notes pourraient tomber dès la mi-mai, même si James Suckling a toujours l’habitude de publier avant tout le monde… Une belle campagne de vente pourrait s’annoncer après 2 années économiques assez délicates pour Bordeaux, avec des baisses en Chine ou à Hong-Kong mais aussi aux USA avec les taxes Trump de 25% supplémentaires sur les vins français et notamment les Bordeaux.

Néanmoins cette campagne est primordiale, l’an dernier elle a failli ne pas se faire avec la pandémie et puis finalement elle s’est tenue et bien tenue plutôt : « on espère que le 2020 continuera sur cette lancée, sur ce qu’il s’est passé l’année dernière pour les grands crus de Bordeaux. Les ventes en primeurs des grands crus, cela représente quand même des millions de bouteilles, qui vont être envoyées dans le monde entier, pendant une période d’un mois, un mois et demi, et ces vins sont envoyés aussi bien aux Etats-Unis qu’en Asie…et c’est une force de commercialisation qui est très importante et que beaucoup de monde nous envie. »

Reste une question, celle du prix de vente, va-t-on avoir un niveau équivalent à celui de l’an dernier (qui vu le contexte avait vu une baisse de prix) ou va-t-on voir à nouveau s’envoler les prix, au risque à nouveau de se couper de quelques marchés français ou européens fidèles… Vaste débat.

27 Avr

Girondins de Bordeaux : les réactions plutôt positives du monde du vin… sur le terrain de la reprise

24 heures après la tribune de François Pinault, visant un projet de reprise des Girondins par le monde du vin, les réactions ne se sont pas faites attendre. Côté châteaux a fait son tour d’horizon pour voir si le projet était crédible. On va dire que l’idée est très bien accueillie, en revanche il faut un leader ou des individualités fortes pour prendre en mains ce projet, car comme le résume le porte parole du club de supporters des ultras, « seuls les actes comptent ». Réaction également du maire de Bordeaux Pierre Hurmic.

Bernard Magrez se dit prêt à participer © JPS

FRANCOIS PINAULT EN NUMERO 10

Vous adorez les métaphores, moi aussi. Sur le terrain, vous pouvez aligner tous les joueurs que vous voulez, mais si vous n’avez pas de numéro 10 (Zizou, Platoch, and co…), si vous ne marquez pas de but, eh bien vous pouvez annoncer que vous avez la capacité ou la meilleure équipe du monde, mais si le score au final reste nul ou que vous n’avancez pas, le salut ne peut arriver… D’un côté les intentions sont belles, mais vont-elles aller au bout ? J’ai ainsi essayé, en toute modestie et en mouillant le maillot, de décrypter cet épisode de plus qui vient bercer le sort d’un club culte les Girondins de Bordeaux, qui fêtent cette année leur 140 ans, mieux que Jeanne Calment, et là ça calme.

Parmi les buteurs, François Pinault aurait pu endosser le n°10, avec cette très belle initiative, soulignée hier, cette tribune, depuis laquelle on sent qu’il a voulu aller sur le terrain, cette lettre ouverte, bref cet appel à ses « collègues, propriétaires de grands crus » pour, je résume, sauver les Girondins. Avec ce sentiment qui vient du coeur : « associé depuis trente ans à la vie bordelaise, à travers Château Latour, je pense que l’existence du club mythique que sont les Girondins est importante pour Bordeaux, son rayonnement, son équilibre auxquels tous les propriétaires viticoles ne peuvent que s’identifier, » selon François Pinault.

François Pinault a montré par le passé que l’avenir du club rennais le préoccupait, amoureux du foot, il l’a acquis, mais malheureusement aujourd’hui, il ne peut faire de même pour les Girondins, car 2 clubs de Ligue 1 ne peuvent appartenir au même proprio… Dès lors, il interpelle les autres propriétaires de châteaux, les mettant devant cette responsabilité morale, doit-on laisser un club du patrimoine girondin à la dérive ou bien le sauver ? Il apporte la réponse ainsi : « je suis prêt à apporter mon soutien à toute opération montée par les acteurs du vin et je le ferai avec enthousiasme. J’appelle donc mes collègues propriétaires à se réunir afin de préparer un projet de reprise des Girondins ».

BERNARD MAGREZ NUMERO 9

Dès hier, son ami depuis toujours, Bernard Magrez, me confiait en exclusivité en fin d’après-midi, en digne avant-centre, n°9,  qu’il a été durant toute sa vie: « je le soutiens, je répondrai positivement si son projet va jusqu’au bout car c’est un homme de qualité et les décisions que prennent les gens de qualité, cela mérite intérêt ! », même si par ailleurs il temporisait son propos : « oui, pourquoi pas à un projet de reprise, oui on soutiendrait, mais pas avec des sommes folles. Ce n’est pas parce que lui est prêt à mettre des millions, qu’on mettra des millions. Mais, il a raison, c’est un amoureux du foot, il comprend très bien le football. »

Allez on va dire qu’il peut y avoir aussi un rôle de pivot, assez primordial, dans la prise de position ou de ballon, de Philippe Castéjà, président du Conseil des Grands Crus Classés en 1855, qui accueille favorablement cette démarche :

Philippe Castéjà en mai 2019, lors de Vinexpo © JPS

Cette idée de Monsieur Pinault que des gens de Bordeaux s’orientent vers une possibilité de reprise des Girondins est une excellente idée », Philippe Castéjà, Président du Conseil des Grands Crus Classés en 1855

« François Pinault est lui même très intéressé par le foot… Cela posera des problèmes avec la loi Evin, car comme vous le savez, on est limité par cette loi. Mais qu’il faille réfléchir, oui. Au Conseil des Grands Crus Classés 1855, on ne peut pas faire grand chose, sauf canaliser les volontés personnelles des différents châteaux. Avec notre groupe Borie-Manoux, nous faisons déjà partie de l’accompagnement des Girondins avec des prises de places en location…On peut accompagner, après ce sera un long débat, il y a plein de questions qui vont se poser, mais pourquoi pas. »

Dans l’équipe, on peut toujours imaginer un Christophe Chateau, du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, qui a aussi eu son rôle de passeur, d’influencer ou de buteur, même si reconnaît-il « personnellement, je n’ai pas les sous… » Il n’empêche : nous avons des liens avec le club, qui comme les Vins de Bordeaux représente une marque au niveau culturel, mais nous ne pouvons, nous CIVB, pas être actionnaire dans le club, cela ne fait pas partie de notre objet. »

Christophe Chateau rappelle toutefois le soutien opéré depuis le gel de 2017 où les vignerons avaient perdu 39% de la récolte. « Allan Sichel a souhaité qu’on achète avec le CIVB 10 000 places à un prix préférentiel afin des les offrir aux salariés de la filière qui venait de subir le gel ». Ils ont pu voir ainsi Bordeaux-Monaco et il y a 2 ans Bordeaux – Saint-Etienne. Une opération renouvelée en théorie chaque année mais une opération interrompue avec la crise liée au coronavirus.

Les joueurs de l’UBB lors des dernières vendanges avec les Côtes de Bourg en octobre 2019, avec Stéphane Donze (2e depuis la droite) © JPS

PARMI LES DEFENSEURS LES COTES DE BOURG

S’il y en a bien des gaillards vignerons qui ont eu la fibre sportive durant toutes ces années, ce sont les vignerons de Côtes de Bourg. Ainsi, il ont su tisser des partenariats avec l’UBB d’abord, puis les Girondins de Bordeaux ensuite. Des partenariats avec un aspect de soutien financier avec des locations de loges au Stade Chaban ou au Matmut jusqu’à aujourd’hui. Malheureusement, la crise viticole est passée par là et Stéphane Donze, président du syndicat viticole des C^tes de Bourg le confiait : « nous on arrête le partenariat qui nous liait avec les Girondins pour des raisons financières, il faut qu’on dégage du budget pour se recentrer sur les réseaux sociaux où on était plutôt absent. On s’était engagé depuis 3 ans, on avait un salon de 90 places loué par les Girondins et Matmut… De même, on avait un partenariat avec l’UBB duquel on se retire aussi, en fait cela touche tous les partenariats sportifs. On se recentre sur la promotion des vins dans cette période un peu compliquée. L’an dernier, les vins en vrac ne sortaient pas des chais, là cela reprend et commence à être correct, mais on avance au fur et à mesure. »

Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, en gardien, gardien du temple pour veiller à une bonne bonne reprise © JPS

PIERRE HURMIC ENTRAINEUR OU SUR LE TERRAIN ?

Le Maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, joint également ce midi, ne souhaite pas rester sur le banc des remplaçants, il s’est levé, a presque enfilé le short et chaussé les crampons et m’a déclaré en réaction à l’initiative de François Pinault:  « j’en pense du bien ! Il ne faut pas que le pouvoir économique et le pouvoir politique se montrent défaillants comme en 2018, où on a accepté les yeux fermés la vente du club à un fonds de pension américain, avec tous les dangers que cela représentait, avec notamment des risques de rentabilité à court terme. Les conditions doivent changer…

« Le 22 avril quand j’ai appris que le président des Girondins a décidé de placer le club sous protection du Tribunal de Commerce avec un mandataire ad hoc, j’ai dit qu’il fallait que les politiques se mobilisent pour que le club ne se vende plus au plus offrant, car: 

Le club des Girondins est notre patrimoine depuis 140 ans, c’est le patrimoine des Bordelais, et il y a une attente d’eux et des supporters. Aussi, je regarde d’un très très bon oeil que le monde économique et viticole. Je pense que c’est une opportunité pour que le club tombe entre de bonnes mains, » Pierre Hurmic Maire de Bordeaux.

LES SUPPORTEURS ATTENDENT DES ACTES

1500 supporters samedi place Pey Berland © France 3 Aquitaine

Florian Brunet, porte-parole des Ultramarines reste prudent par rapport à cet échauffement depuis hier :« on ne croit que ce qu’on voit. Les belles paroles ne mènent absolument à rien ».

Il est très gentil Monsieur Pinault, c’est sympa, cela valorise le club, mais seuls les actes comptent. Cela sera bien avec celui qui mettra l’argent sur la table, celui qui mettra l’argent pour relancer le club, » Florian Brunet, porte parole des Ultramarines

Samedi dernier, les supporters avait mobilisé non pas 11 joueurs mais 1500 personnes sur la place Pey-Berland de Bordeaux, devant la mairie, pour réclamer le sauvetage du club et la démission du président actuel. Pour sûr qu’ils vont être attentifs et suivre, non pas devant leur écran, mais dans l’arène tout projet de reprise, qu’il émane du monde du vin ou d’ailleurs.

Enfin, mouillant le maillot, jusqu’au bout, en se disant on se sait jamais… j’ai appelé Jean-Louis, non pas des « Petits Mouchoirs », mais Jean-Louis Triaud, l’ancien Président des Girondins, qui a marqué le club durant de nombreuses années avec ces titres magnifiques comme champions de France (1999, 2009) ou de coupe de la Ligue (2002, 2007 et 2009). Heureux de m’avoir en ligne, il m’a gentiment répondu : « j’ai dit que je ferais plus de commentaire à la presse et quoiqu’il en soit je ne dis plus rien. » A la question, un peu comme un tir osé de 30 mètres, de savoir s’il rempilerait…Sa réponse est assez amusante : « mon handicap en golf s’est amélioré de manière significative. »

Bernard Magrez se dit prêt à participer © JPS

Allez, on y croit, il reste pas mal de n°10, des Martin Bouygues (propriétaire de Montrose), Pierre Castel (N°1 mondial des marques de vin), la famille Dassault (château Dassault),  ou Bernard Arnault 1ère fortune de France (LVMH, Yquem, Cheval Blanc)….et on ne parle pas des Rothschild avec Lafite, Mouton, du Prince de Luxembourg avec Haut-Brion, de Corinne Chryssoula Mentzelopoulos (Margaux), allez avec Bernard Magrez et François Pinault, je pense qu’on a l’équipe, le onze qu’il faut.