20 Mai

Imaginer « la viticulture du futur », une impérieuse nécessité pour la recherche

Changement climatique, nouvelles maladies, transition écologique: la viticulture française va devoir répondre à des « défis majeurs » dans les prochaines années, ont souligné mercredi l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement et l’Institut français de la Vigne et du Vin qui travaillent main dans la main à trouver des solutions. Le PDG de l’Inrae Philippe Mauguin et Bernard Angelras, président de l’IFV, ont signé un nouvel accord de partenariat pour la période 2021-2030, pour « bâtir la viticulture du futur ».

Image d’illustration © JPS

Partenaires depuis plus de vingt ans, les deux instituts comptent ainsi renforcer leur coopération en mettant « plus largement en commun leurs synergies, en mutualisant leurs connaissances, compétences et dispositifs », a souligné Bernard Angelras, président de l’IFV, lors d’une visioconférence.

Si les vignerons sont habitués à se battre contre diverses maladies affectant la vigne et à affronter les aléas climatiques, ils sont confrontés depuis quelques années à des menaces grandissantes qui devraient s’intensifier dans les prochaines décennies.

« Vigneron dans les Costières de Nîmes, je peux témoigner que les effets du changement climatique sont bien là et se font sentir depuis plusieurs années dans le vignoble », a déclaré Bernard Angelras.

ADAPTER LES PRATIQUES CULTURALES

Gel en avril sur presque toute la France, été caniculaire en 2020, épisodes de grêle répétés chaque année, inondations récurrentes: « tous ces événements montrent à quel point il est devenu impératif d’adapter nos pratiques culturales« , a-t-il dit.

Les deux instituts travaillent depuis plusieurs années à créer des cépages et des porte-greffes plus adaptés au changement climatique. En sélectionnant par exemple des variétés qui bourgeonnent plus tardivement dans l’année pour éviter les dégâts liés au gel, ou bien des variétés résistantes à la chaleur.

L’ennemi, ce sont aussi les maladies. Après des années de travail de sélection, les deux instituts sont parvenus à créer des variétés résistantes à l’oïdium et au mildiou, deux champignons bien connus, néfastes pour la vigne. Mais de nouvelles maladies se répandent, comme le virus du court-noué, et les chercheurs ont du pain sur la planche pour trouver une riposte variétale.

Parallèlement, la viticulture doit prendre le tournant de la transition écologique en réduisant notamment l’usage des produits chimiques et il lui faut s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs.

Grâce aux projections sur l’évolution des bassins viticoles français à horizon 2050, « on a des pistes pour dire aux vignerons comment ils peuvent combiner une réponse avec de l’innovation variétale, des itinéraires techniques, des pratiques de taille, des pratiques oenologiques pour avoir des vins de la plus haute qualité possible et des vignobles qui utiliseront beaucoup moins de produits phytosanitaires », a estimé Philippe Mauguin.

Avec AFP