21 Juin

Les frères Todeschini offrent un nouveau visage à Mangot

Voilà 10 ans que Karl et Yann Todeschini font un travail de fond à Saint-Etienne-de-Lisse à la propriété familiale, château Mangot. Avec le millésime 2018 qu’ils viennent de mettre en bouteille, ils signent là le nouveau « visage de Mangot » comme ils disent. 2020 sera aussi le premier millésime certifié en agriculture biologique, après 10 ans de pratique bio.

Yann et Karl Todeschini, pour les vendanges 2017, à Mangot © Jean-Pierre Stahl

Quand Mangot dévoile son nouveau visage, on se demande si l’opération s’est bien passée ? Rassurez-vous, même si c’est une transformation en profondeur qui est menée depuis 10 ans par les frères Todeschini, vous y retrouverez vos petits… et leur bonne tête.

Car cela fait des lustres que je les suis, pas autant que cette date où le domaine a été fondé, 1515 (selon les traces écrites retrouvées par un historien, même date que Marignan…), mais tout de même, pas loin de 10 ans.

A Mangot, c’est donc un travail de fond qui est entrepris par les frangins, Karl et Yann, les surdoués de la vigne, ceux qui tutoient le cep tous les matins pour que demain « le goût du lieu » se retrouve dans le verre. Depuis 12 ans, « nous mettons tout en oeuvre pour que nos raisins expriment notre terroir, pour que nos raisins aillent vraiment puiser l’ADN de notre sol » commente Karl Todeschini. Depuis toutes ces années, la volonté affichée a été de rendre les sols plus vivants et d’obtenir un équilibre nutritionnel au niveau du végétal, voilà donc 10 ans qu’ils se sont orientés vers le bio avec une conversion de leur vignoble, 34 hectares, depuis le millésime 2017, et donc leur premier millésime estampillé AB sera le 2020. Après, bon il ne faut pas trop l’ébruiter, mais les Todeschini, en perfectionnistes, sont déjà axés sur la biodynamie et entament également une conversion, mais chut ça il ne faut pas le dire.

Le résultat est à la hauteur de leurs exigences: une recherche de « fraîcheur, d’opulence, d’élégance, de fuit, ce côté dense mais aussi avec de la délicatesse »commente Karl, qui encense aussi le travail réalisé en commun avec Yann, mais aussi Thomas Duclos, notre oenologue, « c’est le travail d’une famille mais aussi d’une équipe, mobilisée presque H24: « on a travaillé hier toute la journée, mais aussi dimanche dernier pour traiter et on n’a pas un pet de mildiou… »

Mise en bouteille en cette fin de semaine du millésime 2018 au © château Mangot

Il y a la patte des vignerons, mais aussi « l’identité du cru, on fait un vin de lieu » sur le terroir argilo-calcaire de Saint-Emilion ici à Saint-Etienne-de-Lisse : « un terroir de taré » partagé avec « Faugères, Fleur Cardinal, il y a là un dynamisme énorme. »

Le nouveau visage, c’est aussi le flacon et l’étiquette, repensés, tant concernant château Mangot que l’autre cuvée signature. La réflexion a été menée durant le confinement. Karl et Yann se sont tournés vers Vincent Pousson pour le travail graphique et l’originalité.  Château MANGOT reprend la gravure authentique de 1897 du Feret, une étiquette presque « intemporelle, épurée, au gout du jour, sans artifice graphique ou de technique d’impression.  Simplement ancrée à l’histoire en s’appuyant sur des objets historiques du château… », commente Yann Todeschini.

Et puis il y a la cuvée qui leur tient à coeur qu’ils ont baptisée « Distique »: «réunion de deux vers de mètre différent, formant un sens complet », alors là je dis à Yann, là on tombe presque dans le « mystique » « oui ou le Todestique », me répond-il : « c’est notre défouloir et tripe artistique », avec Karl. « On essaie de se mettre d’accord , de pousser plus loin une signature, il y a là un côté plus personnel. Sur Saint-Emilion et Mangot, on s’attend à un majorité de merlot, typique d’un grand cru de Saint-Emilion, là sur Distique on a 40% merlot, 40% cabernet France et 20% de cabernet sauvignon. On adore les cabernets et particulièrement le cabernet franc. On veut ici pousser le cabernet franc et notamment en amphore. On ne met pas d’année sur l’étiquette, mais on décompte depuis nos débuts: c’est notre XIIe millésime sur le 2018. Ce sont 6000 bouteilles produites et qu’on va commercialiser après 3, 5 ou 7 ans », quand le vin pourra pleinement s’apprécier.

Nouveau visage aussi, car Karl et Yann sont en train de terminer de concrétiser le passage de relais avec leur père et leur mère: « c’est en cours, une passation pour continuer à perdurer ». Le domaine avait été acheté en 1952 par leur grand-père. « En France, les transmissions familiales sont compliquées, on n’est pas vraiment aidé, et quand on voit le nombre d’investisseurs qui continuent à investir dans le vignoble, ils ont des moyens qu’on n’ pas…Mais on se débrouille par le travail et l’intelligence ». Pour sûr, Karl et Yann, ce sont des bosseurs, des vignerons talentueux et surtout qui ne dorment pas.

19 Juin

Après 3 mois de fermeture, la Cité du Vin est enfin soulagée de pouvoir ouvrir à nouveau

C’était une attente de nombreux visiteurs ce matin: la réouverture de la Cité du Vin, l’emblème de Bordeaux, fermée début mars à cause de l’épidémie de coronavirus. De nombreuses mesures de protection sanitaire ont été prises. La Cité du Vin table sur 150 000 à 200 000 visiteurs pour cette année très particulière.

Philippe Massol, invité du 12/13 sur France Aquitaine © JPS

La Cité du Vin: cela fait plus de 3 mois qu’ils rêvent de la visiter. A 10 heures ce matin, leur rêve est devenu réalité.

« J’ai réservé au mois de février, malheureusement  le covid-19 a tout annulé. Là j’avais réservé 3 jours à Bordeaux et avec une escapade chez Coutanceau à La Rochelle, nous sommes vraiment contents que la Cité du Vin ouvre aujourd’hui », commente Alain Henry de Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). « Cela fait quelques mois que j’habite ici, j’avais envie de visiter la Cité du Vin, mais avec le covid je n’ai pas pu. Je suis donc venu pour le premier jour de réouverture » ajoute Céline Lefebvre de Biganos.

Pour l’heure, ce sont essentiellement des habitants de la région ou des touristes français qui ont répondu « présent ». Avec, petite nouveauté non négligeable pour les familles, l’entrée gratuite pour les enfants jusqu’à 17 ans.

« Il y a eu cette interruption de 3 mois et c’est l’ouverture qui nous a permis de passer le week-end à Bordeaux », commente Marine Letourneux de Rennes.

Depuis l’accueil et jusqu’au parcours permanent, une sécurité sanitaire et des règles de distanciation sont observées: « cela commence avec le port du masque obligatoire, beaucoup d’informations pour maintenir ces distances d’au moins un mètre entre chacun, pour les personnes qui ne se connaissent pas parce que les tribus peuvent rester ensemble…Dans notre parcours permanent, c’est un film anti-bactérien qui a été mis sur tous les écrans tactiles », précise Philippe Massol, le directeur général de la Cité du Vin

Pour la réouverture, seulement 50 personnes, la moitié des effectifs, ont repris le travail, car la clientèle étrangère fait cruellement défaut, elle représentait 65 % de la fréquentation l’été dernier.

Les premiers signes sont assez rassurants, on a des gens qui viennent d’assez loin et bientôt les frontières avec les pays limitrophes vont être ouvertes et on va pouvoir accueillir de nombreux visiteurs », Sylvie Cazes la président de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin.

La Cité du Vin, toujours une prouesse architecturale à admirer signer XTU Anouk Legendre et Nicola Demazières © JPS

La Cité du Vin table sur 150 000 à 200 000 touristes cette année, en 2019 elle avait accueilli 416 000 visiteurs.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Camille Becchetti, Ines Billaut, Thierry Culnaert :

18 Juin

Les châteaux viticoles axés sur l’événementiel redémarrent, doucement mais sûrement…

Durant la crise du coronavirus, certains châteaux viticoles de Bordeaux ont subi un double contre-coup: en plus d’une mévente de vins, ils n’ont pas pu réaliser ces nombreux séminaires, événements d’entreprises et mariages qu’ils font habituellement. Focus sur le château Lafitte à Yvrac et le château de Seguin à Lignan-de-Bordeaux.

Sandrine Moureau et Vincent Bonhur , au coeur de leur grande salle de réception au château Laffite à Yvrac © Jean-Pierre Stahl

A Yvrac, le château Lafitte est l’un des plus importants domaines viticoles axés sur l’événementiel. Vincent Bonhur, le propriétaire, et Sandrine Moureau, chargée de l’événementiel, me présentent leurs salles imposantes dont Floréal-Laguens qui fait 800 m2 et peut accueillir 650 personnes.

Le château Lafitte à Yvrac qui produit les vins château Floreal Laguens en Côtes de Bordeaux et Bordeaux Sup © JPS

Par an, ils organisent ainsi 150 événements, séminaires d’entreprises et mariages (35 à l’année), avec des groupes allant de quelques dizaines à 1300 personnes. Mais avec la crise du covid, c’est comme ils disent presque une année blanche, une couleur qui cadre bien mieux pour les mariages…

C’est vrai que c’est un petit peu triste, on a hâte que les événements reprennent avec un premier événement en juin, un mariage en juillet et ensuite on reprendra vraiment notre activité sur le mois de septembre », Sandrine Moureau chargé de l’événementiel.

Dans l’ensemble des salles ou encore dans la cour du château avec sa fontaine magique, ce sont 25000 repas et cocktails qui sont servis chaque année. Cette année nettement moins; là, les premiers mariages vont repartir à compter du 10 juillet, mais limités en nombre, 100 pour le moment, peut-être plus à partir du 22 juin où le 3e acte du déconfinement sera dévoilé.

Non seulement, ils ont subi un préjudice avec ces locations de salles qui n’ont pas été louées, mais aussi avec une mévente de vins: traditionnellement le château Lafitte vend à travers ces événements 1/3 de sa production (château Floreal Laguens (du nom de l’ancien propriétaire), environ 80 000 bouteilles sur 240 000.

Cela représente en terme de chiffre d’affaire 40%, donc on a énormément travaillé avec nos partenaires, traiteurs, animateurs, tout ce qui gravite autour de l’événementiel pour mettre en place des protocoles sanitaires qui garantissent la sécurité du public »  Vincent Bonhur.

« On vit une période inédite », poursuit Vincent Bonhur. « A priori 2020 devait être une année record aussi pour le tourisme d’affaires à Bordeaux, avec ce qui était programmé… On avait fait un excellent début d’année mais avec e virus qui nous est tombé dessus, tout a été mis à l’arrêt depuis mi-mars et même avant par précaution. Aujourd’hui les choses évoluent au grès des annonces gouvernementales, on a un semblant de reprise à partir de mi-juillet pour les mariages et l’activité professionnelle à partir de septembre…Mais le gros de l’activité repartira au printemps 2021 et sans doute davantage avec l’arrivée du vaccin… »

Stéphane Mottet, devant son château de Seguin à Lignan-de-Bordeaux © JPS

A Lignan-de-Bordeaux, le château de Ségur, 173 hectares de verdure (dont 95 de vignes plantées), affichait lui aussi traditionnellement complet de fin mars à octobre pour l’organisation de mariages. Ceux-ci sont pour beaucoup décalés, voir reportés au printemps 2021…

C’est simple, les mois d’avril et mai on a eu zéro de chiffre d’affaire, alors que ce sont des mois de pleine activité, non seulement en mariages mais en séminaires », Stéphane Mottet château de Seguin.

Ici une 30 aine de mariages étaient initialement programmés, cela a eu aussi un effet sur les chambres d’hôtes que Stéphane Mottet loue

« Notre premier mariage aujourd’hui est fin juillet et ensuite ils s’enchaînent jusqu’à début décembre. On a définitivement perdu notre clientèle étrangère mais pour ce qui est de la clientèle française, on espère que la proximité va jouer que les gens vont découvrir l’Entre-Deux-Mers et le château de Séguin ».

Le vitishow au château de Seguin © JPS

Ces deux châteaux viticoles misent sur l’oenotourisme, comme le château de Seguin, avec son Vitishow (un spectacle en immersion dans un chai de 1920 qui présente un film d’animation bien fichu sur l’évolution du travail à la vigne), ou encore sur de nouveaux contrat avec des événements d’entreprises pour Lafitte-Laguens.

Nul doute que ce mauvais moment n’est que passager et que les événements vont repartir de plus bel avec des propriétaires de châteaux qui ont vraiment la fibre entrepreneuriale.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Camille Becchetti et Inès Cardenas : 

17 Juin

Il y a 80 ans à Bordeaux : les heures décisives du Général de Gaulle avant son départ pour Londres

16-17 juin 1940. En quelques heures, le destin de la France s’est joué à Bordeaux, où le Général, nommé sous-secrétaire d’Etat à La Défense nationale et à la guerre a rencontré le président du conseil démissionnaire, Paul Reynaud, avant de repartir pour Londres d’où il a lancé son appel du 18 juin sur les ondes de la BBC.

1940-2020, on célèbrera demain partout dans l’hexagone les 80 ans de l’Appel du 18 Juin. Mais quelques instants précédents ont été décisifs dans le destin de la France…des moments qui se sont passés à Bordeaux où le gouvernement et de nombreux Français près d’un million 600 000 étaient réfugiés.

L’Hôtel du Quartier Général, rue Vital Carles où le Président du Conseil Paul Reynaud avait son bureau © JPS

12 heures… 12 heures décisives. Le Général de Gaulle, qui avait été nommé quelques jours plus tôt, le 6 juin (date prémonitoire aussi) sous-secrétaire d’Etat à La Défense dans le dernier gouvernement de Paul Reynaud, est revenu à Bordeaux le 16 juin, attérissant à 21H30 à l’aéroport de Mérignac. Le matin même l’ambassadeur de France Charles Corbin et Jean Monnet chef lui avait fait part d’un projet d’union entre la France et l’Angleterre, une sorte de fusion administrative et militaire, pour exclure toute capitulation et poursuivre la guerre. Paul Reynaud était estomaqué par ce plan, Churchill également, ils étaient prêts à le signer, mais c’était sans compter la réprobation du Conseil des Ministres et la démission qui allait suivre dans la foulée de Paul Reynaud.

Au moment où de Gaulle s’envola pour Bordeaux, il ne connaissait pas ces derniers dénouements fâcheux. Il fut alerté à son attérissage et fila aussitôt au 29 de la rue Vital Carles rencontrer Paul Reynaud à l’Hôtel du Quartier Général :

 

Frédéric Béchir, guide conférencier pour l’Office de Tourisme, avec le Commandant Jean-Louis © JPS

« C’est là dans ce bureau que Paul Reynaud confirma au Général de Gaulle qu’effectivement il avait démissionné et qu’il ne serait plus Président du Conseil à partir de minuit », explique le Commandant Jean-Louis assistant du Général commandant la Région Nouvelle-Aquitaine.

Et de poursuivre ses explications sur ce moment : « de Gaulle lui dit : mais écoutez, ce n’est pas possible. On ne peut pas arrêter le combat, on a toujours été partant… Mais Paul Reynaud était las, mais il a quand même écouté de Gaulle, il a eu d’autant une oreille attentive car il a approuvé sa démarche mais surtout il lui a donné les conditions matérielles de pouvoir poursuivre le combat. Et en premier lieu c’était de lui donner de l’argent, 100 000 francs, car jusqu’à minuit il avait la possibilité de prélever sur les fonds secrets, et c’est ce qu’il fit. »

Moins de deux jours après cette rencontre, le général allait effectuer depuis Londres son Appel du 18 juin à la BBC, un appel très peu entendu des Français qui fuyaient alors les Allemands.

« Moi, général De Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique, ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes, ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi ».

La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre ! (…) Voilà pourquoi je convie tous les Français, où qu’ils se trouvent, à s’unir à moi dans l’action, le sacrifice et dans l’espérance » Charles de Gaulle 18 juin 1940 BBC.

Ce discours, « il fait écho à un discours radiophonique qui a été enregistré à Bordeaux dans le lycée Montesquieu (par le Maréchal Pétain) et qui demande la cessation des hostilités et l’annonce par la voie des ondes », commente le Commandant Jean-Louis. « En fin politique, de Gaulle reprend le lendemain par la voie des ondes à cet appel de cessation des hostilités et dit non le combat continue ».

L’Hôtel de Normandie d’où est parti le Général de Gaulle avant de s’envoler pour Londres et de prononcer l’Appel du 18 juin © JPS

A Bordeaux, durant ce séjour très court du général, où il est passé ensuite par l’Hôtel Montré pour rencontrer Spears et Campbell ambassadeur du Royaume-Uni, avant de se rendre à l’Hôtel de Normandie où il avait sa chambre. Le lendemain à 7 heures, il quitta le Normandie où son directeur de cabinet lui remit une enveloppe.

« Il est parti avec une enveloppe de 100 000 francs que Paul Reynaud lui avait promis, les clés d’un appartement à Londres (dans le quartier Mayfair) et des passeports pour sa famille » (pour leur permettre de quitter la France et de le rejoindre à Londres), commente Frédéric Béchir guide conférencier qui effectue actuellement avec l’Office du Tourisme de Bordeaux des visites « Sur les pas du Général de Gaulle », les 18, 20 et 21 juin (toutes déjà complètes ! Visites à reprogrammer donc…)

FFI à la libération à Bordeaux

La suite, on la connaît: 4 ans de lutte acharnée avec la Bataille d’Angleterre, les batailles en Afrique du Nord, la libération de l’Italie, de la Corse, et les débarquements de Normandie et de Provence. Bordeaux fut libérée le 28 août 1944. Jacques Chaban Delmas prépara le retour triomphal du Général de Gaulle le 17 septembre suivant où il fut acclamé par la foule :

Quatre ans et quelques mois plus tard, il retrouvait Bordeaux: des mauvais souvenirs mais aussi un contexte de fête et de célébration de la libération… « , Frédéric Béchir guide conférencier.

 « Jacques Chaban Delmas était passé le 6 septembre avant lui en tant que délégué militaire national pour remettre de l’ordre dans la ville où il y avait beaucoup de résistants, de maquisards, de franc-tireurs et d’espagnols, la tension était palpable avec tous ces hommes armés; Chaban a envoyé une partie dans le Médoc pour se battre dans la poche du Verdon, et ses hommes à lui ont été choisis pour tenir la ville. »

La statue de Jacques Chaban-Delmas place Peu-Berland à Bordeaux © JPS

Lors des journées du patrimoine les 19 et 20 septembre prochains, le public pourra visiter l’Hôtel du Quartier Général, un moment exceptionnel puisque finalement c’est dans cet immeuble que de Gaulle a choisi de poursuivre le combat…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Charles Rabréaud et Vincent Issenhuth: 

16 Juin

Le Cap, en Afrique du Sud: 11e ville à rallier le Réseau des Capitales de Grands Vignobles

Et de 11. Mais où s’arrêteront-ils ? Il faut dire que de nombreuses villes de par le monde incarnent comme Bordeaux une région de production viticole. Les vins d’Afrique du Sud sont depuis des années réputés et il n’était pas idiot de les accueillir au sein de ce réseau créé par la CCI de Bordeaux et dont on a fêté les 20 ans l’an dernier à Bordeaux.

© Great Wine Capitals – Bloubergstrand

Adelaïde (Australie), Bilbao (Espagne), Bordeaux (France), Lausanne (Suisse), Le Cap (Afrique du Sud), Mayence (Allemagne), Mendoza (Argentine), Porto (Portugal), San Francisco/Napa Valley (Etats-Unis), Valparaíso (Chili) et Vérone (Italie), voici les 11 villes qui font partie de ce réseau formidable, qui incarne les plus grandes régions productrices de vin au monde.

Le Cap, Cape Town, surnommée la cité-mère, c’est la deuxième ville d’Afrique du Sud, au pied de la Montagne de la Table, une des sept nouvelles merveilles de la nature. Dans cette province qui aujourd’hui compte 4 millions d’habitants, on sait faire du vin et ce  depuis près de quatre siècles avec un premier millésime pressé en 1659 dans la Baie de la Table par Jan van Riebeeck.

Je me réjouis, je suis trop contente », commente ce matin Catherine Leparmentier de la CCI de Bordeaux, directrice du Réseau des Great Wine Capitals. « Cela fait patie de leur mesure de rebooster l’économie après le covid »:

On a besoin de cela pour revenir de manière plus forte en terme de développement d’image sur la scène internationale et au niveau de l’oenotourisme, m’ont-ils dit » Catherine Leparmentier de la CCI de Bordeaux

Cette région viticole bénéficie d’un climat méditerranéen, et du fait de cette influence, elle produit des vins rouges et blancs de haute volée. Les vins mousseux ne sont pas en reste et explosent.La plupart des 24 districts viticoles sont accessibles depuis Le Cap en 20 minutes pour les plus proches (Constantia) et en moins de 2 heures pour les plus éloignés (Robertson).

Pour Jacques Faurens, président du Réseau Great Wine Capitals : « Je suis très heureux de souhaiter la bienvenue à la belle ville du Cap et aux régions viticoles du Cap-Occidental de l’Afrique du Sud. L’histoire, le vin et le tourisme y sont de classe mondiale. Nous bénéficierons tous du partage des connaissances et savoir-faire qui résultera de cette intégration.

Le continent africain est ainsi superbement représenté avec cette adhésion qui renforce la légitimité et le prestige de notre Réseau. Dans le contexte très particulier de crise que nous traversons en ce moment, c’est une nouvelle très positive à partager avec le monde entier ! » Jacques Faurens

« Notre province produit des vins parmi les meilleurs au monde, et nous nous félicitons de ces nouvelles relations qui nous aideront à accroître la notoriété de notre production à l’international », ont commenté David Maynier, Ministre des Finances et des Opportunités économiques et Tim Harris, PDG de Wesgro, l’agence de développement du commerce et du tourisme de la région. Quand le tourisme reprendra, les visiteurs pourront profiter d’une expérience oenotouristique unique au Cap-Occidental. Nous sommes impatients d’être reconnus comme l’une des meilleures et incontournables destinations viticoles de la planète ! »

14 Juin

La vente aux enchères solidaire des vins de Bordeaux au profit des soignants est en ligne

Plus de 600 lots de vins et de visites ou expériences oenotouristiques dans les domaines de Bordeaux sont mis aux enchères au profit des CHU de Bordeaux et du centre hospitalier de Libourne, qui sont depuis février-mars en 1ère ligne dans la lute contre l’épidémie de coronavirus. Une vente aux enchères qui se clôturera le 21 juin.

Cela a été une belle mobilisation de propriétaires de châteaux, de négociants, des caves coopératives et des acteurs de l’oenotourisme. Durant un mois, ils ont proposé quelques 400 lots de vins et 180 séjours dans des domaines ou châteaux viticoles, ainsi que des activités oenotouristiques, soit au total 609 lots donnés pour être vendus lors de cette vente caritative.

Parmi les lots des caisses de vins dans toutes les couleurs de Bordeaux et à tous les prix, des nuits en chambres d’hôtes, des ateliers de dégustation, des visites exclusives et atypiques, et dîners aux restaurants de châteaux.

La vente aux enchères est déjà mise en ligne ici, elle se terminera le 21 juin à minuit. Cette initiative est partie de la filière des vins de Bordeaux, elle a obtenu les concours et soutien de la Maison de vente aux enchères Briscadieu Bordeaux, de l’Office de Tourisme de Bordeaux Métropole et de WS Logistics- Groupe Balguerie.

Les profits de cette vente iront exclusivement début juillet aux CHU de Bordeaux et CH de Libourne, qui ont été et sont toujours en lutte contre le Covid-19, pour l’achat de matériels et améliorer les conditions de travail du personnel soignants.

PAR ICI LA VENTE AUX ENCHERES

09 Juin

L’image du jour : quand Reignac se met à faire de la bière, « qui l’eût cru » ?

C’est une affaire qui mousse du côté de Saint-Loubès… Le château de Reignac qui ne manque pas d’imagination a lancé des bières artisanales à partir de mout de merlot et de sauvignon. Etonnant au pays du vin, bravo pour cette idée très vin…solite.

L’équipe du château de Reignac avec Nicolas Lesaint à gauche et Marion Béchu au fond à droite © château de Reignac

Quand on me met la pression, je réponds « mousse, mousse, mousse… » Ce n’est pas à un Lorrain où l’Amos ou la Champigneulles coulait à flot qu’on l’a fait…Des bières, il en a vues (et bues…avec modération) du temps de son service militaire à Landau, le berceau de l’Allemagne, servant au « Second de Personne », le 2e Régiment d’Artillerie.

Alors quand on balance la grosse artillerie, digne de la grosse Berta, et qu’on me dit : « bien sûr, oui à Reignac on fait de la bière, cela fait même deux ans, tu savais pas ? » Là, la pression monte, la moutarde me monte au nez, et je dis que je suis comme Saint-Thomas, je demande à voir…

Et voilà-t-y pas que Reignyx et sa bande de vignerons me donne la preuve sur Facebook par l’image, « le poids des mots », non « le choc des photos »: oui ce midi à l’heure de l’apéro, ils ont fait péter leur fameuse « Qui l’Eût Cru », et là oui, j’y crois.

 « Cela ferait 4-5 ans que ma collègue Marion me disait : on fait de la bière, on fait de la bière… » me raconte Nicolas Lesaint, responsable du château de Reignac. « Je me suis rendu compte que c’était pas évident de faire de la bière moi-même, on a convaincu Monsieur Vatelot (le propriétaire du château de Reignac) et on a trouvé une brasserie pour faire de la bière au moût de raisin. On nous a aiguillé vers Nathanaël Rogier de Gasconha à Pessac. On s’est bien accordé avec lui, on a goûté des bières qu’on aimait au niveau de l’amertume proche du cépage. On a choisi une blonde désaltérante « pale ale » et on est parti sur le sauvignon gris. Cette cette base-là qu’on allait aromatiser, on a rajouté le moût à hauteur de 10% maxi pour garder la nomenclature bière ».

« Après le souci était de s’organiser et de trouver la bonne semaine, pas facile entre notre activité et celle de brasseur, on a congelé le moût et on l’a amené à brasser pour la première fois en novembre 2018. On en a sorti 3000 bouteilles avec le moût de sauvignon gris, cela a bien marché. Et donc la deuxième année, on est parti sur une bière ambrée, un peu plus torréfiée, avec plus d’amertume, de corps, avec laquelle tu peux manger… Rebelotte, on a congelé le moût de merlot, et en novembre 2019, la 2e Qui l’Eût Cru est arrivée ».

« Au départ on avait pensé à l’appeler P’tite Mousse pour rappeler le Père Noël, « c’est klug ! »mais finalement qui aurait cru qu’ont ferait une bière à Reignac, donc c’est devenu la « Qui l’Eût Cru. » En un an et demi, ça marche bien, on la trouve essentiellement à la propriété, c’est une bonne expérience. »

Bravo à l’équipe de Reignac, c’est une affaire qui mousse.

Pour info, le château de Reignac organise des portes ouvertes le 28 juin prochain.

 

08 Juin

Campagne des primeurs : des baisses de prix saluées par le négoce, des achats sur certaines marques

Lancée il y a 10 jours, la campagne des primeurs s’accélère. De très nombreuses sorties à ce jour, une campagne qui démarre, sera-t-elle bonne ou moyenne ? Eléments de réponse avec les négociants de la place de Bordeaux interrogés ce matin par Côté Châteaux.

La présentation du millésime 2019 au Grand Hôtel Intercontinental par L’Union des Grands Crus vendredi dernier © JPS

PONTET CANET OUVRE LE BAL, LA DANSE PEUT COMMENCER

Le 28 mai dernier, une date à marquer d’une pierre blanche pour Bordeaux. Pontet-Canet « donne le la », il est le premier à sortir son prix d’achat du millésime 2019 en primeurs à 68 HT prix acheteur, soit 31% de baisse par rapport à l’an dernier pour le négoce. Les réactions des négociants ce matin sont unanimes : « c’est un prix fracassé, on ne peut que saluer cette démarche », « le premier a montré la voie de manière exemplaire, un accueil unanime », « Pontet-Canet était une marque compliquée, elle sort au juste prix et ça cartonne », ou encore « c’est une vraie réponse économique, un prix parfaitement adapté qui donne le la, avec en prime 2 énormes notes 98 et 100 sorties 48h après. »

Là c’est pour la partie euphorie, mais les négociants sont malgré tout prudents car rien n’est gagné, la campagne primeurs démarre juste, « cela peut être une très belle campagne comme une moyenne », commente Fabrice Bernard de Millésima et vous allez comprendre pourquoi…

Dégustation du millésime 2019 ce 5 juin à Bordeaux © JPS

LES NEGOCIANTS ONT ENCORE BEAUCOUP DE STOCKS

Le contexte des dernières campagnes est ainsi résumé par Thierry Decré de LD Vins : « globalement les 2014 se vendent à terme, les 2015 ont augmenté leur prix et se vendent correctement, les 2016 ont encore augmenté puis les 2017 n’ont pas baissé, et sur les 2018 on a une baisse mais pas suffisante, ce qui fait qu’on se retrouve avec 3 millésimes plantés avec les taxes américaines et les ventes en baisse en Chine. Là, la propriété semble avoir compris, elle est contrainte à baisser les prix et les affaires se font, notamment quand il y a une baisse de prix au niveau du 2014. Sinon, cela ne se vend pas car il y a déjà trop de stocks. Il faut faire attention car il y a une production de vin aujourd’hui dans le monde entier, et ce n’est pas les 6 marques italiennes vendues par la place qui prennent le marché, c’est la multitude de vins vendue dans le monde entier ».

Thierry Decré, le PDG de LD Vins (janvier 2019) © JPS

Une vraie campagne primeurs c’est une campagne où l’on prend des parts de marché, il faut que cela redevienne une affaire, c’est le prix que réclame le marché pour au final aller sur la table de nos clients, c’est une logique implacable », Thierry Decré LD Vins

BEAUCOUP DE SORTIES EN MEME TEMPS

Pour Georges Haushalter de la Compagnie Médocaine des Grands Crus ce « démarrage est encourageant, il y a du monde et beaucoup de sorties… »

Georges Haushalter en avril 2019 sur la précédente campagne © JPS

C’est une campagne qui démarre alors qu’il y a des gens qui disaient qu’il n’y en aurait pas, là tout se met en place. Il y a des gens à l’achat, mais une avalanche de sorties qui j’espère ne va pas désorienter nos clients » Georges Haushalter Compagnie Médocaine des Grands Crus.

Et de poursuivre : « il y a trop de sorties en même temps, on ne peut pas consacrer à chaque cru l’attention qu’il mérite, c’est un peu précipité, il faut beaucoup de temps au client pour présenter chaque vin, mais c’est positif, il y a un mouvement, une dynamique. »

Les sorties s’accélèrent avec souvent des baisses de 20 à 30%, cela signifie-t-il que certains ont peur de cette campagne qui pourrait être plus ramassée dans le temps ? Même certains 1ers crus classés ont sorti leur prix, alors que généralement ils les sortent en derniers… Lafite Rothschild a ainsi sorti les prix de sa gamme et différentes propriétés avec notamment 475€ son grand vin mythique (que Louis XV et sa cour avaient découvert au XVIIIe et vantaient les mérites). On note aussi les sorties de Cheval Blanc (420 prix HT public), Angélus (266 prix HT), Beychevelle (61,80 HT), la Tour Carnet (23,52) ou encore Branaire-Ducru (32,80 HT) ces dernières heures… »Il y a des baisses de prix intéressantes. Pal mal de vins ont un bon rapport qualité-prix intéressant vue la qualité du millésime » selon Georges Haushalter.

Fabrice Bernard lors des primeurs en avril 2017 © JPS

Le consommateur a bien compris que c’était un grand et bon millésime, il est au rendez-vous et fait ses emplettes en fonction des réductions et des marques » Fabrice Bernard Millésima.

LA BAISSE DE PRIX DOIT ETRE SIGNIFICATIVE, PARFOIS CELA NE SUFFIT PAS

Mais il ne faut pas s’y tromper : « si la baisse n’est pas suffisante, cela ne marchera pas, si la baisse est là, cela cartonne, c’est vraiment une question de prix. Le consommateur n’est pas fou, il a compris que c’était un grand millésime, mais il n’est pas impossible que cela se concentre sur un certain nombre de marques »,complète Fabrice Bernard qui reconnaît avoir revendu déjà « 1/3 des vins » qu’il a acheté en primeurs, « donc c’est pas mal. Tous les marchés achètent même les USA, moins l’Asie pour l’instant, même la France est à l’achat ».

Philippe Tapie de HMS Haut-Médoc Sélection se réjouit : « on arrive à faire des primeurs, quelle machine ce Bordeaux, on arrive à avoir des gens au bout du fil; c’est compliqué, on ne le cache pas, mais tout le monde fait le job, pour la première fois depuis 20 ans nos clients n’ont pas goûté, il nous font confiance malgré tout et nous demandent notre avis, il y a un intérêt ».

Philippe Tapie le PDG de Haut Médoc Sélection devant sa Maison de Négoce à Bordeaux (décembre 2018) © JPS

A situation exceptionnelle, campagne exceptionnelle. C’est une campagne de crise, il faut des prix de crise. »Philippe Tapie de HMS

LES REALISTES MIS EN AVANT

« Il y aura deux divisions dans cette campagne : la première, celle des pragmatiques et des réalistes, et les autres… Dans la majorité, on aura des gens réalistes car cela serait terrible de nous couper de nos marchés. Là on décale tout, on fait tout à l’envers, c’est déconcertant mais le job est fait, on envoie des échantillons, on est vraiment sur un millésime 2019 de qualité. Il faut faire ce qu’il faut pour allumer le feu, entretenir la flamme , pour l’instant on est en phase à quelques exceptions près.

Et de reconnaître: « seules 50-60 marques ne pourraient intéresser le marché, ça c’est la dérive dans laquelle on pourrait basculer. Pour le moment, cela fonctionne, c’est modéré, prudent, on n’est fort heureusement pas au fond du seau. Cela marche pour les rock-stars mais avec des baisses, car si la rock-star ne fait pas d’effort en terme de prix, cela ne pourra pas se faire non plus, cela va être impitoyable. » Philippe Tapie reconnaît qu’on n’est « qu’au début des hostilités, mais dans les 15 jours ce sera fini pour nous, sans doute en fin de semaine prochaine. »

La dégustation de l’UGCB vendredi 5 juin au Grand Hôtel Intercontinental de Bordeaux © JPS

Une campagne de crise, rapide, où il faut être à la manoeuvre comme sur le 2008 avec l’effondrement des marchés financiers. Toutefois, certains crus classés qui ont fait un effort significatif ne décollent pas, l’acheteur final fait souvent payer à cette marque l’historique des précédentes campagnes avec une marque qui a du parfois du mal à se valoriser quelques années plus tard. Certains négociants regrettent la démarche de certains châteaux qui ont baissé significativement le prix sur leurs allocations, mais du moment où il y a un supplément demandé, parfois il y a une hausse, hausse que le négociant ne va pas forcément répercuter sur le client…

Les négociants redeviennent certes optimistes mais restent « très prudent, content d’avoir vendu un peu, mais on ne va pas reprendre des caves aussi grosses », me confiait encore un autre.

06 Juin

Envie d’un break : cap sur la route des vins de Bordeaux en Graves et Sauternes avec le Vinobreak Estival

Si vous cherchez des idées de sorties ou de vacances, ne cherchez plus la Route des Vins vous tend les bras pour découvrir de superbes châteaux de Bordeaux en Graves et Sauternes, avec des nouvelles idées toutes plus originales les unes que les autres.

Voici une belle opération pour vous informer sur des idées de sorties : 43 000 exemplaires de la carte 2020 de la route des vins seront disponibles avec Sud Ouest dimanche sur les secteurs de Bordeaux Métropole, Arcachon et en Sud-Gironde.

Le selfie panorama à la © Tour Blanche

Vous allez être étonné de l’imagination dont font preuve les châteaux pour vous accueillir prochainement et particulièrement cet été. L’idée est de faire un break à moins de 50 kilomètres de Bordeaux…

  • Au château La Tour Blanche, 1er cru classé de Sauternes à Bommes:  profitez d’une vue 360° avec ce spot pour se prendre en selfie au beau milieu des vignes en plein coeur du Sauternais, depuis le point culminant du vignoble sur une plateforme à 3 mètres de haut…

Accrobranche au chateau © Château Lusseau

  • Au château Lusseau, venez faire connaissance avec la Bérue Déglinguée, alias Bérangère Quellien, une vigneronne très impliquée dans l’environnement qui mène son vignoble en bio depuis des années et que Côté Châteaux vous avait présenté dans son numéro spécial femmes du vin. Alors que les parents dégusteront ses vins, les enfants pourront s’exercer à l’accrobranche, une toute nouvelle activité au château.
  • Découvrez les oiseaux de Chantegrive : l’occasion de découvrir sa réserve naturelle au coeur de ce vignoble de Graves la huppe, l’aigrette gazette et autres grives qui ont donné leur nom à la propriété

© Golf Ecolodge

  • Envie d’une nuit atypique ? Pas de souci, avec ces carrelets typiques transformés en 9 chambres d’hôtes par Jacqueline Couerbe, au coeur du golf ecolodge
  • Envie de sorties ou de soirées ? A vos agendas avec la Garden Party du château Lafaurie-Peyraguey le 14 juillet, les apéros dorés avec la Tour Blanche les 24 juillet et 28 août, ou encore ces after works aux châteaux Myrat et à Sigalas-Rabaud 23 juillet, 27 août et 19 septembre.

Brunch © Rayne vigneau

  • le brunch du dimanche au Château Rayne Vigneau, avec spécialités huîtres et fruits de mer du Basssin d’arcachon, et charcuterie et fromages du sud-ouest (05 56 76 61 63 – château@raynevigneau.fr)
  • Un pique-nique panoramique au château d’Arche en plein coeur de Sauternes (05 56 76 67 67 – reservation@chateaudarche-sauternes.com)
  • Les bonnes adresses pour se restaurer avec la Table du Lavoir (Sources de Caudalie 05 57 83 83 83 ) ou le Manège (du château Léognan 05 56 64 14 96)

Pour tout savoir sur les châteaux ouverts avec leurs programmes d’animations et de visites, les restaurants et hébergements qui vont vous accueillir : c’est ici  La Route des Vins en Graves et Sauternes

05 Juin

Dégustations primeurs au Grand Hôtel Intercontinental : un format intimiste pour promouvoir le millésime 2019

Si la semaine des primeurs n’a pas pu se tenir fin mars, début avril, l’Union des Grands Crus de Bordeaux a réussi a monter un format plus intimiste, sur invitation, pour permettre aux prescripteurs, courtiers et négociants, mais aussi aux journalistes et critiques français, de venir déguster sans la présence du vigneron, le nouveau millésime 2019. Un millésime de bonne facture dont les premières sorties montrent une baisse de prix de l’ordre de 25 à 30%.

Casques, masques d’un côté, verres et gobelets individuels de l’autre © JPS

C’est une dégustation particulière, un format adapté, contexte oblige. L’Union des Grands Crus de Bordeaux a choisi le Grand Hôtel Intercontinental comme écrin de cette dégustation les jeudi 4 et vendredi 5 juin, traditionnellement celle-ci se déroulait au Hangar 14 et dans les châteaux du bordelais fin mars-début avril lors de la traditionnelle semaine des primeurs où 5000 personnes participaient.

Démarrage des dégustations, jour 2 au Grand Hôtel Intercontinental de Bordeaux © JPS

Avec la crise du coronavirus, l’Union a su s’adapter et prendre d’énormes précautions: une dégustation sur invitation uniquement, un parcours très encadré avec du gel hydro alcoolique à l’entrée de chaque salle, pas plus de 8 personnes dans chaque salon avec 2 ou 3 serveurs de chez Monblanc, enfin des verres et gobelets individuel pour recracher…

« Tout est bien géré, on est très peu nombreux, ce sont des conditions quand même agréables : d’habitude on est 350 ou 400 dans la même pièce, on perd un peu de temps à attendre, à se croiser, à discuter entre nous, là au moins on est très concentré sur la dégustation, cela va être bien, » commente Hugo Boivin responsable export chez « les Vins Fins Anthony Barton »;

Ronan Laborde, le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux © JPS

On a 7 sessions qui se déroulent en même temps, dans 7 salles différentes, ce qui fait qu’on reçoit en 2 jours 450 personnes sélectionnées, issues du courtage et du négoce de la place de Bordeaux », Ronan Laborde président de l’UGCB.

Au lieu de rencontrer les vignerons, les dégustateurs peuvent être informés par un QR code disposé devant chaque bouteille © JPS

Seuls courtiers, négociants, journalistes et critiques sont présents pour apprécier le millésime 2019. Il y avait tout de même une grosse attente… Dans l’ensemble tout le monde le trouve de bonne facture, parfois hétérogène, parmi les 140 crus dégustés.

Le salon des journalistes et critiques avec ici Mathieu Doumenge de Terre de Vins © JPS

« C’est hétérogène, c’est à dire qu’il y a des belles choses et des moins belles choses… », selon Jean-Marc Quarin, critique en vins, et qui organise chaque année à Paris le Salon des Outsiders. « Ce qui est intéressant c’est qu’il y a un style dans les vins cette année qui est un peu du jamais vu, un style très avenant, presque bourguignon, tout en arômes, on ne force pas sur le corps, il n’y a pas beaucoup de tanins, c’est peut-être parce qu’il y a eu beaucoup de raisins sur les pieds de vignes, mais c’est assez original pour Bordeaux. »

La crise économique déjà présente avant la crise sanitaire avec les taxes Trump sur les vins aux Etats-Unis et la mévente en Chine fait que les premiers prix sortis cette semaine sont en baisse de 25 à 30% en moyenne.

Sarah Vital de la Maison de Négoce Ginestet © JPS

Aujourd’hui il n’y a pas eu beaucoup, beaucoup de sorties, malheureusement même si le prix semble à peu près correct, le marché n’est pas au rendez-vous et je pense que la campagne va se faire sur un nombre très restreint de crus, avec un nombre très restreint de clients, donc un nombre très restreint d’acteurs » Sarah Vital responsables achats grands crus Maison Ginestet.

Aussi pour redonner envie d’acheter, l’Union des Grands Crus va organiser 7 dégustations dans 7 grandes places mondiales habituées à acheter du vin, pour relancer les marchés, à commencer par Paris les 23 et 24 juin au salon Hoche.

Regardez ce reportage réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Christophe Varone :