31 Mai

Happy birthday, la Cité du Vin : 4 ans déjà !

C’était il y a tout juste 4 ans l’inauguration par le Président François Hollande de la Cité du Vin. 4 ans, 4 photos qui ont marqué l’histoire de ce remarquable édifice signé Anouk-Legendre et Nicola Desmazières architectes d’X-TU et dont le parcours permanent a été réalisé par les Anglais de Casson Mann. La Cité du Vin avait réussi à rassembler entre 419 000 et 447 000 visiteurs chaque année, stoppée dans son élan par l’épidémie de coronavirus. Allez réservez lui encore de beaux jours elle le mérite.

Sylvie Cazes devant la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Nicolas Desmazières (architecte de la Cité du Vin XTU), Sylvie Cazes et Philippe Massol (Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin) et Anouk Legendre (architecte -XTU de la Cité du Vin)

Les scénographes du Parcours Permanent de CassonMann, Dinah Casson, Gary Shelley et Roger Mann © JPS

Anouk Legendre et Nicolas Desmazières devant la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Voir ou revoir le magazine sur la genèse de la Cité du Vin écrit et réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Xavier Granger, Francis Lassus-Lalanne et Véronique Lamartinière pour France 3 Aquitaine.   

Lire ou relire :

La Cité du Vin au confluent des civilisations : le magazine qui retrace toute l’épopée

29 Mai

Le « Grand Frère » Cognac Gautier de 1762 adjugé plus de 131 000 euros chez Sotheby’s

C’était une vente exceptionnelle pour un flacon rarissime : une bouteille de cognac de la Maison Gautier, remontant à Louis XV, 27 ans avant la Révolution Française,  a été adjugée jeudi plus de 118.000 livres (131.000 euros), un record dans ce domaine, selon Sotheby’s.

On discerne bien le millésime 1762 sur cette étiquette de cognac Gautier © Sotheby’s

C’est un collectionneur privé asiatique qui a remporté la précieuse mise pour 118.580 livres exactement, a précisé Sotheby’s dans un communiqué.

Appelée “Grand frère”, il s’agit de l’une des 3 dernières bouteilles de Cognac Gautier de 1762 existant à ce jour. Et c’est même la plus grande

Elles sont restées dans la même famille durant des générations depuis la fin du XIXe siècle, selon Sotheby’s. Elles avaient été laissées chez les arrières-grands-parents du vendeur par un orphelin, Alphonse, qu’ils avaient accueilli chez eux. Alphonse avait quitté sa famille adoptive dans les années 1870 pour travailler dans la région de Cognac. Il était revenu chez elle une décennie plus tard avec un chargement de bouteilles de cette eau-de-vie, qui lui auraient été données en guise de salaire après la destruction d’une grande partie du vignoble par l’insecte phylloxéra. Parmi elles, les trois bouteilles Gautier, avec des étiquettes en parfaite condition. Parti à la guerre en 1914, Alphonse n’en est jamais revenu, a poursuivi la maison de vente.

Un cognac © Gautier de 1762, estimé entre 80 000 et 160 000 livres sterling

Comme le “Grand frère”, le “Petit frère” avait été vendu aux enchères, à New York en 2014, tandis que la “Petite soeur” est conservée au Musée Gautier, dans le sud-ouest de la France. “Elle devrait encore pouvoir se boire”, avait commenté, avant la vente de la bouteille jeudi, Jonny Fowle, spécialiste des spiritueux chez Sotheby’s, dans le journal The Times.

Les boissons à forte teneur en alcool “se conservent très bien”, a-t-il ajouté, sans exclure toutefois un “effet vieille bouteille”, qui développe “parfois des notes tropicales très agréables, et parfois des notes moins attirantes assimilées au porridge”.

Avec AFP

28 Mai

Réouverture des cafés et des restaurants le 2 juin confirmée

Cette décision annoncée par le Premier Ministre était attendue depuis de longues semaines par tous ces établissements qui ont énormément perdu. Mardi 2 juin, ils vont pouvoir rouvrir avec un protocole sanitaire à respecter partout en France, et en Ile-de-France seulement en terrasses. Un ouf de soulagement pour bon nombre d’établissements.

Hervé Valverde retrouve le sourire, en photo le 1é septembre dernier © JPS

La réaction d’Hervé Valverde, patron du Bistro du Sommelier, le 1er resto bar à vins créé il y a plus de trente ans à Bordeaux, est une réaction mêlée de joie et de sérieux: « j’étais en train d’écrire justement un mot sur Facebook… » me dit-il : « La date de reprise est enfin connue, on va pouvoir vous accueillir de nouveau, dans un premier temps l’équipe va remettre en ordre de marche le restaurant 2 mois fermés c’est très long, il faudra aussi apprendre à sourire avec un masque, au plaisir de vous revoir toutes et tous… »

Mais Hervé Valverde a fait le choix de ne pas mettre la pression sur son équipe: « mardi tout le personnel va revenir, on va relancer toute la cuisine dans laquelle j’ai 2-3 fours avec ordinateurs, on a pas mal de travail pour refaire les sauces, … on  va tout bien préparer mais je n’ouvrirai qu’à partir de mercredi 3 juin à midi. On a été fermé deux mois et demi, on n’est pas à un jour près. »

Le but est bien évidemment de tout mettre en oeuvre et notamment les règles sanitaires préconisées à savoir : « un mètre de distance entre les tables des différents convives, j’ai ainsi estimé que mon restaurant va pouvoir faire 80 couverts; pas plus de 10 par table, j’ai une une réservation pour 14 donc je ferai deux tables de 7, j’ai pris parmi mes employés un qui sera chargé des règles sanitaires, de nettoyer les portes, les sanitaires, etc… Pour les cartes, j’ai trouvé un système avec un écran qui sera présenté par le serveur, une tablette de 80×90 centimètres, le serveur attendra la commande… »

Je vais ouvrir mercredi, j’ai déjà une quarantaine de couverts réservés », Hervé Valverde du Bistro du Sommelier.

Et de philosopher : « oui, j’ai perdu de l’argent, mais je suis en vie, mes gars sont en bonne santé, tout le monde va bien. Mardi avec eux, on va commencer par boire un café, on va travailler toute la journée et ils auront leur soirée de libre. Mercredi tout le monde redémarra normalement.On va faire aussi un système de plats à emporter le midi avec au choix 2 entrées, 2 plats et 2 desserts. Je pense que les gens ont envie de revenir, bien sûr il y aura toujours des anxieux  mais tout le monde fera attention. »

Les 3 associés de la Belle Epoque : Sophie Wolff, Marcello Roudil et Laurie Mouyen en juin 2019 © JPS

Autre réaction, celle de Sophie Wolff de la Belle Epoque, autre restaurant historique de Bordeaux au décor en faïences Vieillard :

Heureux de réouvrir, on n’avait pas envisagé qu’il dise non. Tout le monde brique, nettoie et s’active depuis le début de semaine », Sophie Wolff de la Belle Epoque

« On est ravi bien sûr, très content, d’autant qu’on a un espace étalé, une grande terrasse et même côté bar, où on va pouvoir s’exprimer, alors que certains n’auront pas la place avec un mètre entre les tables…On recommence avec un peu de monde en moins, on aura encore du chômage technique. Je ne pense pas pouvoir une foule délirante à partir de la semaine prochaine, les jeunes seront là notamment le soir pour tout ce qui est bar, ils sont d’ailleurs déjà sur les quais tous les soirs, les autres viendront au fur et à mesure. »

Son associé Marcello Roudil confirme « on retravaille depuis cette semaine sur une configuration a minima; car il manque les paquebots, tous les étrangers et les touristes français nationaux. On a une clientèle composé 1/4 de chaque avec les locaux en plus bien sur. En prime, il y a encore un tiers des gens encore en télétravail, qui normalement viennent se restaurer le midi.On table sur 30 à 40% d’un chiffre d’affaire normal en étant optimiste. On est quand même une ville avec 7 millions de touristes, moitié touristes d’affaire et touristes particuliers. A partir de la deuxième quinzaine de juin, on va avoir plus de touristes nationaux mais c’est surtout juillet qui va être intéressant. »

Partout en France, cafés et restaurants sont donc autorisés à rouvrir à partir du 2 juin, avec une distance d’un mètre entre les tables, une capacité maximale de 10 par table. Il y a du mieux, toute la carte de France est en vert excepté Paris, Mayotte et la Guyane qui restent en orange. Le déconfinement sera plus prudent pour ces 3 départements ou région, pour l’heure seules les terrasses pourront fonctionner en Ile de France.

23 Mai

Avis aux amateurs, la plus vieille bouteille de Cognac Gautier de 1762 est à vendre chez Sotheby’s

Sotheby’s met en vente du 14 au 28 mai, le « Grand Frère » ou « Big Brother », la plus grande de 3 vieilles bouteilles de la Maison Gautier datant de 1762, ce qui en ferait l’un des plus vieux cognacs au monde. Une bouteille de 258 ans estimée entre 80 000 et 160 000 £, soit l’équivalent de 90 000 à 180 000 €

Un cognac Gautier de 1762, estimé entre 80 000 et 160 000 livres sterling à vendre chez © Sotheby’s

Comme le rappelle la maison Sotheby’s, il s’en est passé des choses en 1762 : Catherine II est devenue impératrice de Russie, la première parade de la Fête de Saint-Patrick a eu lieu à New-York ou encore c’était la fin de la Guerre de 7 ans qualifiée de premier conflit majeur ou de guerre mondiale à l’époque car de nombreux pays du monde et coalitions s’opposaient. C’est cette année-là où la Grande-Bretagne est entrée en guerre contre l’Espagne Naples. Et puis, cette fameuse bouteille et les 2 autres arrivées jusqu’à nos jours ont été produites par cette Maison Gautier qui avait obtenu en 1755 sous Louis XV un mandat royal pour produire du Cognac.

Cette bouteille est l’une des dernières et plus vieilles connues au monde . La « petite soeur » est conservée au Musée Gautier et le « petit frère » a été vendu à New-York en 2014″, (55000€) selon Sotheby’s

 

On discerne bien le millésime 1762 sur cette étiquette de cognac Gautier © Sotheby’s

Cette bouteille a une histoire assez incroyable, car elle serait restée dans la même famille pendant des générations. L’actuel propriétaire raconte que ses arrière-grands-parents avaient recueilli un orphelin prénommé Alphonse. Celui-ci  a quitté sa famille adoptive entre 1870 et 1880 pour travailler dans la région de Cognac, il serait revenu dans sa famille peut-être à cause de la crise du phylloxera. Il est revenu avec une charrette chargée de bouteilles de cognac, peut-être en lieu et place d’un salaire, dont ces 3 bouteilles de Gautier 1762  avec leurs étiquettes en bon état. Alphonse est malheureusement parti à la guerre de 1914 mais n’en est jamais revenu et n’a pas pu les apprécier.

Le Gautier 1762 est connu et encensé à travers le monde comme un cognac qui transcende le monde des spiritueux de collection », Jonny Fowle Spécialiste des Spiritueux chez Sotheby’s.

Cette bouteille représente non seulement un exemple de viticulture pré-phyloxérique, mais a une valeur historique car précédant la révolution française. « Cette bouteille contient une distillation non seulement d’un superbe brandy mais aussi un pan de l’histoire de Cognac », poursuit Jonny Fowle.

Ce Gautier 1762 sera le clou du spectacle mais Sotheby’s met en vente aussi de vieux Maccallan de 1937 à 1974, et une bouteille exceptionnelle de 1928.

Pour tout savoir sur cette vente de Sotheby’S Londres c’est ici

22 Mai

Bientôt la vente aux enchères des vins de Bordeaux au profit des hôpitaux girondins

Elle va débuter le 15 juin prochain et va durer 7 jours, jusqu’au 21 juin. Cette vente aux enchères solidaire de vin et séjours oenotouristiques ira au bénéfice des soignants à travers des achats de matériels et amélioration de conditions de travail des personnels soignants du CHU de Bordeaux et de l’Hôpital de Libourne.

« Les Vins de Bordeaux disent Merci aux soignants », c’est l’opération caritative qu’ont décidé de lancer l’interprofession et les Vins de Bordeaux. Une vente aux enchères solidaire avec les personnels soignants qui va se tenir du 15 juin au 21 juin, aux dates où aurait du se tenir Bordeaux Fête le Vin,

Pour l’heure, « on est dans la phase de collecte des lots depuis le 15 avril, plus de 500 lots ont été récoltés : 350 lots de vins et 150 lots de séjours oenotouristiques », commente Christophe Chateau, du CIVB. Des dons qui s’arrêteront dans une semaine. Le 29 mai le commissaire priseur sera contacté pour confectionner le catalogue et le 8 juin il sera en ligne pour consultation.

La semaine d’achat se fera du 15 au 21 juin sur le site de vente aux enchères Drouot en ligne, la clôture est prévue le 21 juin à minuit. « Le 22 juin on connaîtra le montant global et la 1ère semaine de juillet on fera un chèque pour l’achat de matériel et pour améliorer les conditions de travail comme par exemple l’aménagement de salles de repos pour le CHU de Bordeaux et l’Hôpital de Libourne », précise encore Christophe Chateau.

21 Mai

Philibert Perrin annonce les Estivales en Pessac-Léognan pour le 20 juin « le week-end de la Fête des Pères »

On sent l’envie de reprendre un rythme normal un peu partout et notamment dans les châteaux du Bordelais. Le syndicat des Pessac-Léognan a fait le choix de maintenir ce rendez-vous désormais annuel. Au programme visites d’un vingtaine de châteaux, dégustations et déjeuners champêtres s’ils sont autorisés, avec bien sûr des règles de sécurité et de distanciation. Côté Châteaux a interviewé ce matin Philibert Perrin, le président du syndicat des Pessac-Léognan.

Les Estivales en Pessac-Léognan, où les rouges sont aussi mis en avant, ici au château Haut-Nouchet en 2017 © Jean-Pierre Stahl

A l’origine, la manifestation s’appelait « Samedi Blanc en Pessac-Léognan » (lancée en 2013), c’était pour les très nombreux châteaux de Pessac-Léognan, crus classés ou non classés, l’occasion de mettre en avant leurs vins blancs de grande tenue, seconds vins ou premiers vins qui s’apprécient aussi sur de vieux millésimes. Mais depuis quelques années, Samedi Blanc a muté pour se transformer en « Estivales de Pessac-Léognan », dans la mesure où de nombreux visiteurs et amateurs de vins souhaitaient aussi déguster les rouges…

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Philibert Perrin, désolé de vous déranger en ce jeudi de l’Ascension, mais dans la mesure où depuis hier soir vous annoncez la tenue des Estivales, bien évidemment l’actualité veut qu’on en sache plus, c’est donc un rendez-vous que vous maintenez ? »

Philibert Perrin : « oui, les Estivales auront lieu le samedi 20 juin, on a décalé d’une semaine, car c’était plus tôt d’habitude. On avait laissé ce sujet en suspens pour voir l’évolution des choses et puis en bureau on a décidé de maintenir mais de décaler d’une semaine sur le week-end de la Fête des Pères(qui aura lieu le lendemain le dimanche 21 juin) donc c’est pas mal et cela nous laisse du temps pour nous organiser ».

La plupart des propriétés sont en train de réouvrir en ce moment aux visiteurs donc c’est un pré-calage. Il y aura 22 châteaux inscrits donc un nombre sympathique avec quelques crus classés », Philibert Perrin, président du syndicat des Pessac-Léognan.

JPS : « Quelles sont les règles de sécurité adoptées ? »

Philibert Perrin : « Les visites, on saura faire…par petits groupes de 10 avec bien sûr du gel Hydro-alcoolique à disposition, des masques, des distances de sécurité à respecter. On prévoit plus de monde pour encadrer les visites. On demandera aux gens de ne rien toucher. Le guide portera masque et gants . Et pour la dégustation, elle sera distancée, le guide se reculera pour commenter la dégustation ».

« Les visiteurs auront à disposition des verres et crachoirs individuels, s’ils recrachent car on s’est aperçu que bien souvent ils ne recrachent pas. Ce sont des crachoirs individuels en carton, qu’ils videront eux-même dans un seau et il n’auront plus qu’à jeter leur carton. »

JPS : « C’est tout de même assez osé d’organiser ces Estivales en Pessac-Léognan car comme les Portes-Ouvertes de décembre, vous avez en général du succès et pas mal de monde… »

Philibert Perrin : « les portes ouvertes de juin (Estivales) ont en général moins de succès qu’en décembre. On se doute bien que les gens vont aller se balader en campagne, en forêt,…(ou à la plage), mais il faut que la vie reprenne ».

S’il y a du monde, il y aura un couloir, une file d’attente, avec distanciation et les visites partiront par groupes de 10 personnes; cela va contraindre les propriétés à prendre plus de personnels, c’est courageux de le faire, mais il faut se relancer, la vie redémarre.

« On s’était posé la question d’organiser les Estivales sur rendez-vous, mais ce sont des portes ouvertes, donc cela restera ouvert à tout le monde. Les gens seront mis en attente, s’il y a du monde, on ne pourra peut-être pas satisfaire tout le monde… »

JPS : « Concernant les achats, j’imagine que vous avez pensé à des mesures de sécurité aussi ? »

Philibert Perrin: « La personne derrière la caisse sera gantée, masquée; les paiements s’effectueront par cartes de crédit avec du film étirable (sur le terminal de paiement), et du gel à chaque personne. En fait ce sera les mêmes mesures que dans les commerces ». 

JPS : « S’agissant des visiteurs, vous leur demandez de porter un masque pour les visites ? »

Philibert Perrin : « oui, on recommande fortement aux visiteurs d’être masqués, de venir avec leur propre masque, au niveau du Syndicat nous avons reçu par le CIVB les masques que nous avions commandés, mais cela file vite; au moment de la dégustation, bien sûr ils pourront le retirer pour déguster. »

JPS: « Enfin, concernant votre repas champêtre comment cela va se passer ? »

Philibert Perrin : « Deux alternatives, on en saura plus un peu plus tard, soit le repas champêtre n’est pas autorisé et il sera annulé, soit il est autorisé et ce sera une restauration légère, on verra la forme qu’elle prendra sous forme de plateau ou snacking, on appliquera en tout cas les mesures gouvernementales, il faut que cela soit bien carré… »

Les Estivales en Pessac-Léognan : samedi 20 juin de 10h à 19h, visites de propriétés, dégustations et animations, déjeuners champêtres (sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire) à 36€ et sur réservation.

Pour en savoir plus, et réservez votre déjeuner-champêtre : le site www.pessac-leognan.com

Lire ou relire : Les propriétés familiales vous ouvrent leurs portes pour la nouvelle version des « Estivales en Pessac-Léognan »

19 Mai

Le CIVB a commandé 500 000 masques pour répondre aux demandes des vignerons de Bordeaux

Depuis ce matin, c’est l’effervescence au Bar à Vins du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux. La première commande de 200 000 masques est arrivée et distribuée depuis 9h, une seconde de 100 000 arrive vendredi, puis une troisième de 200 000 la semaine prochaine. Ces masques répondent à la demande des viticulteurs du bordelais pour garantir la sécurité des vignerons, des salariés et des touristes. Ils sont rétrocédés aux viticulteurs à prix coûtant.

Mayeul l’Huilier, à gauche, et Christophe Chateau à droite, en plein chargement des voitures des responsables de syndicats viticoles © CIVB

« On a transformé le Bar à Vins en Mc Drive, on a un comptoir allées de Tourny, les gens se garent devant et on distribue… », commente Christophe Chateau, directeur communication du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.

Premier sur la ligne d’arrivée, Mayeul l’Huilier, directeur du syndicat des Graves : « à 9 heures, je faisais partie des premiers, vu que j’habite Bordeaux c’est plus pratique pour ensuite les porter dans les Graves.

On est allé les chercher ce matin au CIVB, il y avait déjà 4 voitures dans la file, nous on a commandé 12 000 masques, mais on a pu prendre que la moitié, les 6000 premiers qu’on va proposer aux vignerons de venir les chercher. On va les informer par mail, dans l’ordre dans lequel ils avaient passé commande, « premiers arrivés, premiers servis »… » « Mayeul l’Huilier des Vins de Graves.

Parmi les matinaux, également Mickaël Rouyer, directeur du syndicat viticole de Blaye: « j’étais à 9 heures au CIVB pour chercher une partie de la commande des Vignerons de Blaye; ils ont commandé 25 000 masques et ce matin on en a eu 12 000 ».

Il y a une forte attente autour des masques qui étaient annoncés pour le déconfinement, bon on est le 19 mai, c’est surtout pour le personnel, dans les chais et sur les chaînes de production ou d’embouteillage que c’est le plus préoccupant. Après c’est important aussi pour l’accueil à la propriété… » Mickaël Rouyer du syndicat de Blaye.

Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux a répondu à l’attente et la demande de nombreux viticulteurs et salariés qui s’en étaient fait l’écho. « On a commandé 500 000 masques qu’on va mettre à disposition des vignerons à travers leur ODG (organisme de défense et de gestion) ou syndicat viticole. Des masques achetés et rétrocédés à prix coutant: 55 centimes hors taxe. Le coût pour nous c’est zéro, on achète et on revend à prix coûtant. »

« On avait en prime la filière de distribution toute prête à travers les syndicats viticoles, plusieurs viticulteurs nous en ont demandé et puis on a réfléchi courant avril et on a fait appel à un importateur français que l’on connaît: il importe depuis 25 ans des textiles de Chine, il connaît les usines et le prêt par coeur. C’est lui qui nous fait fabriquer les porte-verres rouge pour Bordeaux Fête le Vin. 

On a passé la première commande il y a 4 semaines, puis une deuxième il y a 3 semaines, on nous a livré hier à 14h déjà 200 000 masques, vendredi 100 000 arrivent à nouveau et 200 000 la semaine prochaine. Ce matin on a pu délivrer la moitié des commandes aux ODG », Christophe Chateau du CIVB.

« Les commandes sont hyper variables : gens de Saint-Emilion nous ont commandé 100 000 masques, les Graves 12000, Sauternes 12000, Pessac 8000, Margaux 20 000, les bios 300, les Francs 1700… Au début tout le monde manquait de masque et puis c’est devenu plus facile d’en avoir, surtout en grosses quantité, c’est pour cela que les syndicats ont fait appel à nous, maintenant c’est plus simple et les prix devraient même baisser dans les mois à venir », selon Christophe Chateau.

Concernant l’attente des vignerons, Mayeul l’Huilier confirme que « la plupart des masques c’est pour leurs salariés, ils ont eu beaucoup de demande en matière de protection et puis pour ceux qui font de l’oenotourisme, ils veulent pouvoir les proposer à leur clientèle ou les mettre à disposition. Nous on en a aussi acheté pour la Maison des Vins, pour éviter que les gens aient peur de rentrer en magasin… »

A Saint-Emilion, ce matin ça bouge aussi du côté de la salle polyvalente vers le parc Guadet : « je suis en train de faire installer le drive », me confie Franck Binard le directeur du Conseil du Vin de Saint-Emilion. 

On a fait une commande de 95 000 masques, tous les viticulteurs piaffent d’impatience »Franck Binard du Conseil des Vins de Saint-Emilion

« A partir de cet après-midi, on a 360 commandes et vignerons qui vont venir à la salle polyvalente. Tous ont répndu présent, car il y a beaucoup d’interrogations pour l’avenir dans les propriétés, pour le travail des collaborateurs dans les entreprises et pour les ouvriers aux chais, ils ont préféré sécuriser ».

Cela va être assez intense « cet après-midi de 14h à 18h et demain de 9h à 17h avec 7 comptoirs de réception, avec du gel hydro alcoolique à toutes les tables. Ce n’est pas du tout un achat lucratif, surtout un service que l’on rend aux vignerons, on est là pour cela, pour essayer de faire ce que l’on peut. » La Maison du Vin se prépare aussi rouvrir la semaine prochaine avec des mesures de protection et des vitres en plexiglas.

C’était une des attentes des vignerons girondins, c’est bien que le CIVB ait mutualité les moyens, c’est une initiative louable » Mickaël Rouyer directeur du syndicat de Blaye.

Bref tout le monde se remet en ordre de marche pour pouvoir accueillir du public dans les conditions optimales de sécurité et rassurer aussi les salariés qui le demandaient.

18 Mai

Pascal Pressac, un chef dans les starting-blocks pour la réouverture de son restaurant: « on espère ouvrir le 2 juin, moi j’y crois ! »

Le chef de la Grange aux Oies au sein du château-hôtel de Nieuil en Charente se tient prêt. Le chef qui outre sa toque coiffe aussi la casquette de président des Tables Gourmandes de Poitou-Charentes répond aux questions de Côté Châteaux. Comme bon nombre de chefs et de responsables de cafés-restaurants de France, il trépigne d’impatience et se prépare à la réouverture de son restaurant qu’il tient avec Patrice Devaine, président des sommeliers de Poutou-Charentes. Il est l’invité de Parole d’Expert.

Le chef sommelier Patrice Devaine et le chef cuisinier © Pascal Pressac, sur leur terrasse de la Grande aux Oies et devant le château-hôtel de Nieuil

Jean-Pierre Stahl : « Comment ça va Pascal Pressac ? »

Pascal Pressac : « Eh bien ça va, on espère ouvrir le 2 juin, on attend bien sûr la confirmation le 25 mai, mais moi j’y crois ! Je bouge maintenant, je vais au marché tous les jours, je rencontre du monde. J’ai annoncé à tout le monde que j’ouvrais le mardi 2 juin. Les gens sont prêts à venir, je pense avoir une trentaine de couverts pour le dîner.

« Néanmoins j’ai une inquiétude : quel protocole on va nous demander pour ouvrir nos établissements ? On s’en doute mais on n’en sait rien… »

JPS : « Oui, parce que vous attendez de savoir ce qui va vous être demandé … ? »

Pascal Pressac : « L’inquiétude est là: est-ce qu’on va pouvoir travailler à 60%, 40% ou 30% de la capacité d’accueil ? J’aimerais qu’on nous le dise le plus tôt possible, pareil pour le personnel de salle qui va devoir travailler avec des masques, on s’en doute, mais on n’en sait rien. »

« Par ailleurs, il va falloir arrêter les cartes de restaurant qui passaient de mains en mains. On a pensé à une carte imprimée sur feuille que les gens pourront rapporter chez eux. Une chose est sûre on ne va plus pouvoir travailler comme avant, je suis prêt à m’adapter ».

JPS : « Avez-vous pensé peut-être à des cartes interactives que les gens pourront consulter sur leur smartphone ? »

Pascal Pressac : « Je pense surtout qu’on pourrait le faire pour les vins, notre carte des vins est tellement complète, c’est un peu compliqué, mais on y réfléchit. Pour le terminal de paiement, il y a aussi peut-être la possibilité d’envoyer un mail, vous cliquez et le paiement peut se faire comme cela, on réfléchit à plein de choses.

« Mais qu’on nous dise assez rapidement, qu’on nous fasse part du protocole assez rapidement, pas comme la dernière fois où on a du fermer nos établissements 4 heures après l’annonce, car il y a tellement de choses à mettre en place. Je pense que la clientèle va revenir, ils ont envie de bouger.

« Un établissement comme le nôtre, à la campagne, on peut s’adapter, il est assez vaste et puis nous avons une belle terrasse extérieure… Je suis plus inquiet pour les petits restaurants ou brasseries dans les grandes villes, si on leur enlève de la capacité, ils ne pourront pas tenir, d’autant qu’ils ont des petites marges. Voilà, je pense à tous les petits restos de ville qui ont des tickets moyens pas très élevés, s’ils ne peuvent accueillir que 10 personnes au lieu de 30 la rentabilité va être peu élevée…et tous les collaborateurs ne pourront pas être là, ils seront pour certains obligés de rester chez eux…Il y a plein d’inquiétudes…

JPS : « Malgré tout il faut respecter les gestes barrières…? »

Pascal Pressac : « Bien évidemment, la raison sanitaire reste importante et la clientèle doit avoir confiance en nous et dans nos établissements. On y travaille. Il faut vraiment qu’on respecte toutes les mesures qu’on va nous demander… »

JPS : « Pour ceux qui ne le savent pas encore, qu’est-ce qui va se passer ce fameux 25 mai ? »

Pascal Pressac : « Le Premier Ministre va tirer les conclusions de deux semaines de déconfinement et on va savoir si on peut rouvrir ou pas. C’est là qu’il va se prononcer, tout en tenant compte qu’on est dans une région verte, assez préservée, il va en tenir compte. »

JPS : Il est clair aussi que la situation financière de vos établissements ne permet pas de rester encore fermés trop longtemps…? »

Pascal Pressac : « Non, cela ne pourra pas durer longtemps.En juin, juillet et août, c’est là où nous avons une activité intéressante, ces 3 mois nous permettent de passer l’hiver sereinement ; si on loupe ces 3 mois, comment vit-on ? Ce n’est pas une solution, il faut que l’on soit autonome. Tous les établissements ont fait le prêt garanti pas l’Etat, un jour il faudra bien le rembourser… »

JPS : « Néanmoins, vous restez optimiste Pascal ? »

Pascal Pressac : « Oui je suis prêt, j’y crois ! Qu’on ouvre ces établissements et qu’on rallume nos fourneaux, la belle saison arrive, le potager est aussi prêt, il faut y aller ! »

14 Mai

Domaine du Siorac en Dordogne: « on a hâte de revoir des visiteurs sur notre vignoble… »

Après le confinement, certains ont besoin de s’oxygéner, de se mettre au vert. Rien de tel dans le Périgord Pourpre, le Domaine du Siorac s’apprête à rouvrir lundi prochain et à accueillir à nouveau les visiteurs. Au programme, visite à pied ou en « trottes électriques tout terrain » dégustation, et pourquoi pas un pique-nique ?

Visite du vignoble en famille au © domaine de Siorac avec Muriel Landat-Pradeaux

Muriel Landat-Pradeaux est la 7e génération de vignerons, des vignerons présents depuis 1818, sous Louis XVIII (cela ne nous rajeunit pas) à Saint-Aubin-de-Cadelech en Dordogne. Un domaine de 30 hectares, situé entre Eymet et Issigeac, bref à 10 kilomètres au sud de Montbazillac.

« Je réouvre lundi officiellement, jusqu’à présent on a fonctionné en drive, j’aurais pu laisser la boutique ouverte, mais j’ai préféré attendre. Ce lundi et du lundi au vendredi, y compris le jeudi de l’Ascension, au pourra visiter la propriété, déguster des vins et faire ses achats à la boutique ».

Bien évidemment, cette réouverture va se faire dans les conditions de sécurité nécessaires en cette période d’épidémie de coronavirus qui n’est pas terminée : « il va y avoir des mesures barrières à respecter avec mise en place de gel hydroalcoolique, un sens d’orientation dans le caveau, une distanciation physique d’un mètre entre les personnes, et mise en place de sparadrap au sol au niveau de la boutique et du comptoir ».

Nous allons utiliser aussi de verres à usage unique, des verres à vins de Bergerac-Duras, un verre neuf que l’on va aviner et qu’on ne touchera pas, le visiteur va repartir avec, ce sera son propre verre », Muriel Landat-Pradeaux

Les enfants ne sont pas oubliés et auront aussi la possibilité de déguster du jus de raisin (sans alcool) dans des verres biodégradables à usage unique mis à leur disposition. Il y aura aussi, loi Evin oblige, des crachoirs par personne, avec une poubelle à disposition…pour rassurer tout le monde. « C’est nous qui allons les servir, ils n’auront pas à toucher en magasin, et pour les paiements à la boutique on va privilégier le sans contact jusqu’à 50€, plusieurs sans contacts s’il le faut, afin de ne pas toucher le TPE. »

« Toutes ces visites à la propriété seront sur rendez-vous, sur réservation, pour s’assurer de ne pas avoir de gros groupes, pas plus de 10 personnes en même temps…

On a hâte de revoir des visiteurs sur notre vignoble, on est un territoire adapté, en pleine campagne, les gens qui habitent en ville pourront profiter du grand air, de la biodiversité et de l’environnement. »

Et question environnement, ce vignoble de 30 hectares, 100000 pieds de vigne, qui produit des vins sur les 4 couleurs classiques de Bergerac (blanc sec, moelleux, rosé et rouge) en est à sa 3e année de conversion en agriculture biologique.  Il propose aussi sur réservation une visite du vignoble avec des « trottes électriques tout terrain » avec un partenariat avec « les Randos de Nico »: « ce sont des balades de 5 à 7 kilomètres selon le niveau des randonneurs, avec les explications de Nicolas… »

Quant au géocaching, cela va redémarrer début juin, c’est le principe d’une chasse au trésor connectée avec une application sur téléphone portable Terra Aventura, avec au programme un parcours à pied sur 7,5 kilomètres et 7 énigmes à résoudre…

L’autre bonne surprise est la préparation de pique-nique à emporter, sur réservation (10€): on les prépare avec toutes les règles d’hygiène liées au covid, on a des tables de pique nique à disposition dans le vignoble et on peut déguster une bouteille ou du jus de raisin…

Voilà donc une belle idée de sortie et de balade pour les Périgourdins ou ceux à moins de 100 kilomètres de leur domicile : »on est à 50 kilomètres de la limite du département girondin, c’est donc accessible, même pour des gens du Lot-et-Garonne, de Charente et bien sûr de Dordogne. »

Le Domaine du Siorac a été consacré par un Trophée de l’Oenotourisme 2019 par le Comité Départemental du Tourisme du Périgord.

Pour toute information et réserver votre visite : Domaine du Siorac au 05 53 74 52 90

13 Mai

134 626 € récoltés par le monde du vin au profit du collectif #ProtègeTonSoignant

La vente aux enchères de plus de 1000 bouteilles réalisée du 27 avril au 7 mai par d’iDealWine au profit du collectif #ProtegeTonSoignant a permis de récolter une belle somme qui permettra d’acheter du matériel médical pour les hôpitaux qui en ont le plus besoin. 655 enchérisseurs ont participé et plus de 100 domaines ont donné dont de nombreux Bordelais.

C’est une histoire assez remarquable qui a été mise sur pied en 10 jours. Un élan de solidarité et de générosité, parti de 3 personnes Mathilde de l’Ecotais du Collectif Protège Ton Soignant (#protegetonsoignant),Angélique de Lencquesaing d’iDealWine et Karine Valentin du côté vignerons. Une idée qui a rebondi sur leur carnet d’adresse et c’est ainsi que s’est montée cette vente aux enchères caritative.

Karine Valentin, journaliste et critique à la Revue du Vin de France raconte comment l’idée a rapidement fait son chemin : « cela fait 25 ans que je traine dans le vignoble et je connais beaucoup de monde. Je suis aussi amie avec Mathilde de l’Ecotais, styliste, photographe culinaire et engagée dans la solidarité; elle m’avait parlé de son action au sein de #ProtegeTonSoignant et avec Angélique de Lencquesaing elles m’ont dit qu’elles cherchaient à faire une vente de charité pour le collectif. il fallait qu’on aille très très vite fin avril. Elles m’ont demandé de collecter des échantillons.. »

J’ai passé mon week-end de Pâques à passer des coups de fils et j’ai eu un accueil formidable des vignerons, propriétaires et directeurs confinés, ravis de s’associer à ce collectif #ProtegeTonSoignant. Cela a été formidable et a eu un effet boule de neige dans le vignoble », Karine Valentin journaliste RVF

SUR 1041 BOUTEILLES VENDUES, 447 VINS DE BORDEAUX

Au total ce sont 1041 flacons qui ont été collectés et tous vendus en 315 lots. « A Bordeaux, nous avons eu beaucoup de vignerons et domaines de Saint-Emilion, comme le Domaine de l’A de Stéphane Derenoncourt, la Gaffelière, Figeac, tous les domaines de Boüard, ceux de Nicolas Thienpont, les vignobles Rolland, j’ai eu Pierre Lurton pour Yquem et Cheval Blanc, les Moueix ont donné du Pétrus, la Conseillante aussi;  j’ai eu aussi beaucoup de Médoc avec Brane-Cantenac, Talbot, les Cuvellier également… En Pessac-Léognan, les Bonnnie avec Malartic-Lagravière, Carbonnieux…

Parmi les châteaux qui ont donné, Jean-Michel Laporte directeur de Talbot témoigne : « on a offert une caisse de 6 magnums de Talbot 2010… Avec Madame Bignon, on n’a pas tergiversé, de notre côté on a plutôt été épargné dans notre région, donc si on peut participer à l’effort guerre à notre petit niveau, on a aussi aidé l’association « à la bonne heure » qui a livré des plateaux repas sur Bordeaux… » Séverine Bonnie du château Malartic-Lagravière raconte aussi « on m’a appelé quasiment la veille pour le lendemain…

On a offert 6 magnums de Malartic-Lagravière 2014, c’est vachement bien ce qu’ils ont fait, on n’a pas hésité, on aurait pu donné plus avec les Crus Classés de Graves qui avaient une réunion sur Zoom, mais c’était trop juste, là on réfléchit à aider aussi la restauration extrêmement sinistrée… » Séverine Bonnie du château Malartic-Lagravière.

Autre châteaux à avoir répondu présent, la Conseillante à Pomerol : « on a envoyé 2 magnums de 2015 et un de 2010, des millésimes solaires, et en plus le magnum c’est sympa pour des enchères », commente Marielle Cazaux. « Tous les ans, on participe à des actions caritatives comme 12 de Coeur et au profit de l’Institut Bergonié ou encore la vente de la Banque Alimentaire. En plus Angélique de Lencquesaing est une amie de la Conseillante, son appel était pour nous une évidence dans le contexte et cette volonté de protéger, c’est une petite contribution, d’autant que l’un des gérants Bertrand Nicolas, est médecin lui-même… »

« A la veille du week-end de Pâques, la France était à l’arrêt, on cherchait à contribuer caritativement pour aider », me précise Angélique de Lencquesaing d’iDealWine. « On a cherché dans nos stocks et isolé une vingtaine de flacons qui nous appartenait et en discutant avec Karine Valentin, elle me dit je ne fais que déguster du vin, j’ai l’impression je ne sers à rien, et je lui raconte mon idée. Elle me dit rapproche toi de Protège Ton Soignant qui venait de se créer et de Mathilde de l’Ecotais, et ensemble on s’est dit pourquoi ne pas monter une vente de vin. Dans le week-end de Pâques, Karine a appelé tous ses amis…

Il y a eu un « cluster » bordelais qui s’est constitué très rapidement avec les propriétés qui étaient en recherche de quelque chose à faire, beaucoup de bonnes volontés se sont exprimées » Angélique de Lencquesaing d’iDealWine.

Et de poursuivre à commenter cet élan du monde du vin bordelais : « la société Dartess (spécialiste de logistique et transport de vin) a dit bien sûr on va réunir les vins à titre gratuit et on va les expédier jusqu’à votre entrepôt de Colombes », et ils ont même fait une tournée pour réunir les vins retardataires. C’est pour cela qu’on a eu une contribution des vins de Bordeaux extrêmement significative. » Au total ce sont 116 domaines qui ont participé, 17 régions représentées avec dans le top 3 : Bordeaux avec 447 flacons (sur 1041) et 75150€ récoltés sur ces vins, la Bourgogne avec 113 flacons et 18194€ et la Champagne avec 76 flacons et 13001€.

On voulait tenir cette vente pendant la phase du confinement, pour agir au coeur de la crise pour être efficace vis-à-vis de Protège Ton Soignant et des Hôpitaux, avant que les gens ne soient démobilisés, mais on est loin d’être sorti de cette crise et des besoins pour les hôpitaux« , Angélique de Lencquesaing.

 

L’une des chevilles ouvrières de cette opération, c’est aussi et bien sûr Mathilde de l’Ecotais, artiste, réalisatrice de films publicitaire dans le « food »: « je n’ai pas grand chose à voir avec le monde médical au départ, mais j’ai rallié ce monde des soignants. On était 10 au début dans le collectif, puis 20, 50 et aujourd’hui 110 personnes avec plusieurs pôles et zones d’action, et chacun avec ses compétences, notre façon de faire c’est comme une guérilla. On a commandé des masques, bouses, sur blouses, respirateurs et pousse-seringues… »

La première grosse opération, « notre coup d’envoi a été organisée avec Laurent Dumas, promoteur très investi dans le monde de l’art,  avec une vente aux enchères grâce aux dons d’artistes et de galeries, on a levé 2,5 millions d’euros avec Piasa, la totalité a été rétrocédé à #ProtegeTonSoignant.

Après Karine Valentin et Angélique de Lencquesaing m’ont proposé une action, elles avaient mis de côté du vin et je me suis dit on peut aller plus loin, on a appelé les maisons de vin et les copains et en 10 jours on a monté la vente. On a récolté 134 600 euros, tous les euros vont aux soignants à l’achat de matériels, par exemple l’achat de 2 respirateurs c’est 38000 €. On a délivré de nombreux hôpitaux partout en France, on a beaucoup fait pour l’Alsace, l’Ile de France, les Hauts de France et la Corse, on a répondu aux urgences et aidé tous les hôpitaux qui nous ont appelé« , Mathilde de l’Ecotais.

Depuis la création de #ProtegeTonSoignant, « on a dépassé les 6 millions collectés, c’est une goutte d’eau mais on est arrivé à plusieurs moments cruciaux » Mathilde de l’Ecotais

Le lot de 12 bouteilles de Château Figeac 2010 s’est adjugé à 2905 €, avec frais 3457€ (somme globale intégralement reversée) © iDealWine

DES MASQUES, SURBLOUSES, RESPIRATEURS LIVRES AUX HOPITAUX 

Autre personne importante dans le dispositif #ProtegeTonSoignant Thomas Clozel, ancien médecin et chef de clinique en oncologie à l’Hôpital Henri Mondor à Créteil. Il était confiné durant cette période en Bretagne, le reste du temps il est sur New-York où il a fondé Owkin, spécialiste de l’intelligence artificielle, il collabore avec de nombreux hôpitaux en France et avec l’AP-HP.

Au total, on a livré 180 hôpitaux, on a cherché à valider le besoin des hôpitaux et leur livrer le matériel qui leur fallait avec des fournisseurs fiables » Thomas Clozel du collectif #ProtegeTonSoignant.

« Au départ, Strasbourg et Colmar avaient des besoins urgents en respirateurs, et puis nous avons eu des demandes de masques car beaucoup de médecins ont travaillé au début sans masque, c’est pour cela aussi qu’il y a eu beaucoup de médecins et soignants malades. On a diversifié nos sources, on a pu livré des centaines de milliers de masques grâce à cette diversification sur mars, début avril les besoins en respirateurs se sont calmés, mais le consommable blouses et masques toujours autant, tant pour les hôpitaux que pour les médecins libéraux, des cliniques aussi ne savaient pas comment se sourcer…Nous avons aussi eu la demande d’échographes et de seringues-électriques. Et puis aussi on a livré des frigidaires, quand on voit les salles de garde, c’est quelque chose d’inquiétant. Certains soignants n’avaient pas à manger, on a livré des repas », précise Thomas Clozel.

Thomas Clozel regrette le « retard à la compréhension des besoins et les couacs du gouvernement qui a mis du temps à comprendre ces besoins, mais personne n’avait prévu tout cela, ce n’était pas facile », reconnait-il, aussi leur collectif a permis de mettre un peu d’huile dans ces rouages et pallier quelques manques. Tous ont fait joué leur réseau et cette vente caritative en est un parfait exemple. Bravo à eux.