12 Juil

Le festival des « Herbettes&Vinoglyphes » au château Carbonnieux ou « la haute couture végétale » par François Maurisse

C’est une exposition à vous couper le souffle à voir au château Carbonnieux tout l’été. Une ode à Dame Nature à travers de petits personnages créés par François Maurisse. Des oeuvres de toute beauté à base de fleurs, de tiges et de bois de vigne que lui offre la forêt, la nature et le vignoble. S’y joint son inspiration démesurée digne d’un défilé de haute couture française.

François Maurisse, « l’exflorateur », avec Christine et Philibert Parrin © Jean-Pierre Stahl

« Je suis un exflorateur, j’ai d’ailleurs déposé un brevet. J’ai réalisé là plus de 70 herbettes et 40 vinoglyphes. »

« Je suis venu il y a 2 ans à Carbonnieux car je savais qu’ils étaient amateurs d’art et responsable d’équilibre entre l’homme et la nature. Je suis venu dans leurs vignes, et j’y ai trouvé des bleuets, cela a donné la Demoiselle de Carbonnieux… »

François Maurisse a un parcours long comme le bras, une gouaille et une joie de vivre communicantes. Pour bien comprendre son cheminement, il commence bien sûr par le commencement « je suis né à Lourdes », évidemment ça prête à sourire mais quand on admire ses oeuvres, on se dit qu’il en va du miracle car il saisit l’instant le plus remarquable dans ce qu’offre la nature au quotidien, mais avec ce lien miraculeux, ce don du ciel, qui fait qu‘il donne vie à des demoiselles, réalisées à partir de fleurs et de tiges, ce sont ses herbettes.

« A 8 ans, mon papa m’a emmené dans des lacs de montage pêcher à la mouche », c’est ainsi qu’a commencé son initiation qui l’a sans doute marqué à vie. Même s’il s’est orienté vers le métier d’ingénieur du son, a créé le studio Carat et a travaillé avec des groupes bien connu comme Noir Désir ou Tribal Jam, il a toujours été passionné par l’image, un vrai « fana de la technique artistique ».

« A un moment donné, j’ai eu envie de partir en Afrique, j’y suis resté, 10 ans en vacances, j’ai fait chercheur d’or et collectionneur de coléoptères et de papillons. J’ai senti que j’étais que mes origines c’était là-bas, à travers la nature et surtout la lumière ». Parti vivre des expériences avec des gens exceptionnels, qui ont la base pour survivre, cela a marqué François.

Après les événements de Côte d’Ivoire, de retour à Bordeaux, il collabore avec TV7 pour les un 52′ mensuel « les yeux de l’aventure ».

« Mais il y a 7 ans, je plaque tout, il y a encore quelque chose au fond de moi qui ne s’est pas exprimé. Je pars alors en bivouac avec table, chaise et matériel de chirurgie ». « Et je laisse mon instrument être guidé par la nature. Tout débute ainsi avec une paire de ciseaux, de la colle et d’éléments végétaux ». Et c’est ainsi qu’il donne la vie à toutes ces dons de la nature » :

Ca c’est une robe, ça c’est un bras, ça ça va être un chapeau, je suis à l’écoute de ce qu’on veut bien me dire, je suis comme un messager », François Maurisse.

« Je colle alors ces éléments avec de la résine de pin, et crée un elfe de matière végétale de 25 à 30 centimètres de haut, que j’épingle sur un fond blanc ». François alors en fait une photo car malheureusement son oeuvre est éphémère, ensuite il la reproduit sur une toile pour en faire un véritable tableau. Un chef d’oeuvre de la nature avec la main de l’homme.

Pour Christine Perrin, du château Carbonnieux : « c’est de la haute couture végétale, il devrait vraiment être contacté par des couturiers. » Et  Christine Perrin de raconter « mon grand-père adorait les fleurs de la passion, quand on était enfant il avait planté une treille avec cette plante, sans le savoir François Maurisse a fin un clin d’oeil à mon grand-père. »

23 Juin

Lafaurie-Peyraguey ouvre un somptueux Hôtel Restaurant Lalique dans le Sauternais

Cela va sans aucun doute faire parler de Sauternes partout dans le monde. Silvio Denz a eu cette idée de génie de consacrer un 1er cru classé 1855 en un hôtel-restaurant de prestige, signé Lalique. Un endroit magique qui témoigne de l’art de vivre à la française avec Jérôme Schilling comme chef du restaurant gastronomique. Il ouvre ce samedi 23 juin.

Lafaurie-Peyraguey sublimé par de nombreux panneaux de cristal Lalique © Jean-Pierre Stahl

C’est une renaissance à Bommes, en Gironde. Avec, au loin, son allure de château fort et ses 400 ans d’histoire, Lafaurie-Peyraguey ouvre le premier hôtel-retsaurant Lalique dans un 1er cru classé en 1855; ce projet, c’est le Silvio Denz qui l’a mûri depuis l’achat du château en 2014.

Silvio Denz, PDG de Lalique et propriétaire de Lafaurie-Peyraguey entouré d’Allan Sichel, président du CIVB et d’Olivier Bernard président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux © JPS

Lalique, pour moi, c’est l’excellence, c’est jouer la carte de l’excellence et ici on a un écrin, un hôtel qui est parfait pour cela, » Silvio Denz propriétaire de Lafaurie-Peyeraguey.

David Bolzan et Silvio Denz à l’entrée du château de Bommes © JPS

Silvio Denz a acquis la manufacture de cristal en 2008 et lui a redonné du lustre et une renommée internationale… Il s’est lancé en parallèle dans l’hébergement haut de gamme avec la villa Lalique et le château du Hochberg avant Lafaurie-peyraguey.

Une décoration confiée à Tina Green et Pietro Mingarelli, deux designers spécialistes de l’aménagement de yachts, mais pas seulement. ICe sont eux qui ont dessiné et fait réaliser tout l’ameublement du château et même le bar. Ils ont su jouer avec l’histoire, reprenant des bouchons de Bentley en cristal pour orner les fauteuils du bar, ou mettant en scène et en valeur des centaines de panneaux en cristal pour habiller le lieu.

Un mobilier incroyable avec ces mascottes en cristal qui reproduisent des bouchons de Bentley des années 20 © JPS

« La couleur que vous voyez ici est la couleur des grappes de raisin, le sol est de la couleur de la terre et de la vigne qui grandit, toute l’inspiration vient de cela et ce lustre-plafonnier Lalique rappelle la couleur des vins de Sauternes, » m’explique Tina Green designer.

« Femme, flore, faune, c’était les « 3 f » que René Lalique a utilisé dans beaucoup de ses oeuvres, il était très proche de l’Alsace, des vignes, il a créé beaucoup de carafes, de bouteilles, pour lui les vignes et les raisins, c’était quelque chose qui étaient omniprésents, » complète Silvio Denz.

Je cherche une synergie, une fusion entre le savoir-faire et le savoir-vivre à la française », Silvio Denz.

Christophe Noulibos, le directeur de l’Hôtel © JPS

Ce château viticole dispose désormais de 10 chambres et 3 suites que nous présente Christophe Noulibos. Le directeur de l’hôtel a exercé dans d’autres grands noms comme la Chèvre d’Or à Eze ou encore le Grand Hôtel de Saint-Jean-de-Luz.

Porte-fenêtre d’une suite donnant sur le vignoble de Lafaurie-Peyraguey © JPS

« Nous avons ici une décoration qui a été faite sur mesure, vous allez retrouver du mobilier avec des incrustation de cristal, du chêne poli, nos écrans plats qui sont encadrés d’un lustré or et chêne clair, » selon Christophe Noulibos directeur de l’Hôtel qui nous fait faire le tour des chambres et suites.

A la vinothèque que le public pourra visiter, avec dégustation © JPS

Silvio Denz s’est entouré d’une sacré équipe, avec David Bolzan ancien directeur d’une maison de négoce comme directeur général des Vignobles Silvio Denz, et Romain Iltis, chef sommelier de la Villa Lalique et meilleur ouvrier de France qui a réalisé la carte avec Adrien Cascio (le sommelier en titre) : une bible avec des milliers de références de vin dont certaines remontent jusqu’en 1893.

Romain Iltis a réalisé une carte incroyable à partir de la cave personnelle de Silvio Denz, mais avec bien d’autres pépites aussi © JPS

On a la chance d’avoir l’embarras du choix, avec 2500 références à la carte, on est parti à la base de la collection personnelle et familiale de Monsieur Denz qui est un grand passionné de Bordeaux. », Romain Iltis Chef Sommelier de la Villa Lalique

« Je connais Silvio depuis qu’il est arrivé à Bordeaux, je savais que c’était un fou de vin bien sûr. Alors voilà on le retrouve dans ce livre, à la carte, on l’a vu à la villa Lalique, on le voit ici et partout où il passera on le verra de la même façon », explique Michel Rolland le célèbre oenologue qui travaille avec Silvio Denz depuis le début à Faugères.

David Bolzan avec les élus de la région et Jean-Luc Gleyze, dégustant le SweetZ © JPS

Dépoussiérer l’image du Sauternes, c’est la grande idée qu’a eu David Bolzan, originaire lui-même de la région de Sauternes. C’est ainsi qu’à été lancé le SweetZ (avec un Z comme Denz et Zwitzerland) : « 6 centilitres de vin de Lafaurie avec 3 glaçons et un zeste d’orange et vous avez un breuvage absolument parfait en toute occasion, été comme hiver… » David Bolzan.

« Je trouve que c’est une manière peut-être beaucoup plus contemporaine de déguster du Sauternes, en tout cas beaucoup plus accessible pour les jeunes générations », commente Jean-Luc Gleyze le président du Conseil Départemental de la Gironde.

« De pouvoir amener le consommateur dans un lieu aussi prestigieux, aussi qualitatif et qui va passer un bon moment à travers ces vignes, avec un verre de Sauternes, on retrouve les fondamentaux : c’est la dégustation, le plaisir, l’art de vivre. » Fabrice Bernard de la Maison Millésima.

Collection des différents contenant de Faugères avec vue sur le chai de Mario Botha © JPS

Silvio Denz avait commencé à écrire son histoire singulière dans le vignoble de Saint-Emilion, en acquérant dès 2005 château Faugères où il fit construire un chai atypique gravitaire, un chai cathédrale, signé par l’architecte italien Mario Botha.

Claudio et Silvio Denz devant le château Faugères © JPS

J’adore Saint-Emilion, je cherchais durant 4 ans un château et je suis tombé sur château Faugères. Je cherchais surtout un grand terroir qui avait le potentiel d’être classé », Silvio Denz

Yann Buchwalter le directeur d’exploitation de château Faugères © JPS

Pour Yann Buchwalter, directeur d’exploitation:  « ce versant est » est éclairé par le soleil levant,  plus frais car à l’ombre l’après-midi. Nous avons de vieilles parcelles très qualitatives, qui ont plus de fraîcheur et un peu plus d’acidité. »

« Mario Botha a dit : premièrement, le chai est un outil de travail, et en même temps il voulait une tour, un symbole avec cette vue sur les chais, sur le château, sur les vignes. On a en globalité presque 100 hectares, avec la vue sur toute nos vignes », explique Silvio Denz.

Silvio et Claudio Denz, ce dernier gère Denz Weine à Zurich, maison d’enchères et de distribution de vin © JPS

Silvio Denz travaille depuis quelques années avec son fils Claudio à la tête d’une entreprise de distribution et maison de vente aux enchères à Zurich. Celle-ci vend non seulement les vins de Silvio Denz mais aussi de nombreux vins de Bordeaux à destination des restaurants.

Je suis très content de suivre ses pas, si j’y arrive. J’apprends tous les jours et c’est un plaisir de travailler ensemble, « commente Claudio Denz.

Le chef Jérôme Schilling (à droite), l’un des plus doués de sa génération © JPS

L’art de vivre à la française est aussi incarné par la cuisine du chef Jérôme Schilling. Ce jeune Alsacien de 35 ans a été chef exécutif durant 2 ans à la Villa Lalique. Villa qui a décroché 2 étoiles au Michelin avec le grand Georges Klein. Jérôme Schilling a appris auprès des plus grands comme Joël Robuchon ou Thierry Marx :

Bar de ligne arlequi et bergamote, avec un verre d' »insolite de Lafaurie » © JPS

« ça c’est un insolite de Lafaurie-Peyraguey, c’est une marinade réalisée avec le vin du château avec de la fleur de sureau, mes équipes l’on cueilli il y a un mois au sud gironde et le fait macérer pendant 3 jours au frigo, et je le sers avec un filet de bar. »

Le chef présentant son équipe, le soir de l’inauguration le 19 juin © JPS

Une cuisine créative et une nouvelle image de l’or de Sauternes qui devraient redynamiser ces vins liquoreux.

La team de Jerôme Schilling dans les cuisines © JPS

« On avait connu le Sauternes vin des tsars, vin des rois, même une barrique pouvait s’échanger contre une villa du bassin d’Arcachon, c’était il y a un peu plus d’un siècle… Ce sauternes qui est le vin le complexe, le plus riche était endormi et là un coup de jeune est en train d’arriver » Jean-Pierre Rousseau de la Maison  Diva

Le vin, c’est une passion, c’est un bonheur de passer du temps avec des amis, pour moi c’est un bonheur », Silvio Denz.

Avec une précision suisse, cet amoureux des vins de Bordeaux a réussi ce subtil exercice de style de marier l’histoire, ces fabuleux vins liquoreux et la pureté du cristal, en terre de Sauternes.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Eric Ddelwarde, Christophe Varone, Sarah Paulin et Isabelle Rougeot : 

16 Juin

Bordeaux Fête le Vin : Paul Daniel survolté pour la dégustation musicale et très Beatles de l’ONBA à Darwin

C’est l’un des moments forts de BFV 2018. Le concert de l’ONBA associé à la dégustation des vins bio d’Aquitaine. Le chef britannique Paul Daniel a enchanté plus de 1000 personnes hier soir à Darwin. Un moment de pur bonheur où l’orchestre national de Bordeaux a repris les standards des Beatles, en clin d’oeil à la Tall Ships Regatta qui partait de Liverpool.

Incroyable Paul Daniel interprétant les standards des Beatles avec l’ONBA © Jean-Pierre Stahl

Le fort sympathique et convivial chef Paul Daniel a donné avec l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine deux concerts grandioses à Darwin hier soir ; un moment de pur bonheur où le chef a raconté de nombreuses anecdotes fortes intéressantes sur les Beatles et notamment Paul Mac Cartney qui était venu à Bordeaux et s’était fait refouler d’une discothèque.

Un concert à déguster sans modération, jouant pour se mettre en jambe une petite Tritsch-Tratsch-Polka de Johann Strauss mais aussi et surtout reprenant de nombreux classiques des Beatles entre Yesterday, She loves me, mais aussi le thème de James Bond.

Cette dégustation musicale est la 2e du genre, organisée conjointement par les Vins Bio d’Aquitaine, associés à ce concert de l’ONBA « Ca permet d’apprécier autrement la musique parce que c’est dehors » me confient en coeur Christiane Pezé et Francine Stéphany de Bordeaux, enchantées que d’avoir une place offerte par le fils de l’une d’elles.

Jean-Paul Fourcaud, du château de la Garenne © JPS

Un petit Sauternes pour mieux apprécier juste après « Eleonor Rigby », « Yesterday » ou « Sergent Pepper’s ». C’est Jean-Paul Fourcaud du château La Garenne qui est assailli d’amateurs de grands liquoreux et en prime bios :« là c’est de la folie, on a fait déguster 10  bouteilles en 20 minutes ! »

Si l’ONBA avait joué la 5e symphonie de Beethoven il y a 2 ans, cette année l’essentiel du répertoire était axé sur les Beatles car non seulement cela rappelait au chef sa jeunesse mais aussi la Tall Ships Regatta est partie de Liverpool.

La famille des vignerons bio d’Aquitaine avec le viggoble Boudou (à Soulignac) et le château Moulin de Lagnet (St Emilion) avec Gwenaëlle Le Guillou au centre © JPS

« J’ai essayé de construire quelque chose autour des Beatles, mais pas seulement les Beatles, vous savez cette époque là est fantastique, les années 50-60 sont incroyables, il y avait aussi les musiques de film super.. ».

Et le chef de confier au public « je vous ai concocté une petite playlist des Beatles de ce pays de Grande-Bretagne, on se souvient du couronnement de la Reine en 1953, les années 50-60 c’était la Grande-Bretagne, aujourd’hui c’est un petit pays de Brexit... » dit-il avec beaucoup d’humour.

Le chateau du Rocher en Saint-emilion Grand Cru © JPS

Un concept très original qui permet de mieux connaître les 950 vignerons bio d’Aquitaine et leur production sur 13000 hectares. La tendance au bio se confirme avec +50% de conversion en 2017 à Bordeaux où l’on dénombre 590 vignerons bio à Bordeaux sur 8000 hectares.

L’ONBA a ainsi enchanté le public de Darwin avec 2 concerts ( à 19h et 20h40) de 45 minutes chacun. Congreats Paul et félicitations à l’ONBA.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Hondelatte, Eric Delwarde, et Xavier Granger : 

08 Juin

Bordeaux Fête le Vin : Bonnaud expose ses « belles gueules » à la Cité du Vin

C’est un peu la bande à Bonnaud ! Mais rien à voir avec le malfrat du début du XXe siècle, et encore moins avec le leader de U2, lui fait des concerts de clichés, des casses avec son obturateur, il a shooté les vignerons au sens noble du métier, ceux qui n’hésitent pas à rentrer dans leurs cuves pour entendre le gazouillis de la fermentation… »les belles gueules », une expo signée Guillaume Bonnaud en 51 porttraits à admirer à al Cité du Vin.

Pascal Sirat, le 22 février 2017 au château Penchille à Arveyres © Guillaume Bonnaud

« C’était une super aventure. Un an de boulot, à rencontrer les vignerons au moment des vendanges, au moment des assemblages…On les a appelé « les belles gueules de Bordeaux ».

Guillaume Bonnaud a mis en lumière la planète Bordeaux © JPS

L’idée est venue d’Hervé Grandeau (Président de la Fédération des Grands Vins) et de Bernard Farges (président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur)qui ont demandé à Guillaume Bonnaud, célèbre photographe de la place de Bordeaux « comment on pourrait shooter les vignerons, notamment les petits (des Bordeaux et Bordeaux Supérieur), d’une manière différente : on les a toujours dans le chai, avec un verre, mais jamais en dégueulasse, en train de bosser… »

C’est ainsi que sur son temps libre, il a photographié ces « belles gueules » pour en tirer 51 portraits, 33 dans le hall d’accueil de la Cité du Vin (libre d’accès) et 18 au belvédère (avec ticket d’entrée). Un travail dont il est fier et content, et il y a de quoi : « on fait l’expo et on va peut-être faire un livre », me confie-t-il. On sent le passionné qui aime saisir ces tranches de vie, ces tronches de vigne, mettre en lumière ces hommes à l’ombre du chai. Un travail de bénédictin mis en valeur par un amoureux de la photo. Chapeau l’artiste, chapeau aux « belles gueules » !

Exposition de 51 « Belles Gueules » de Bordeaux par Guillaume Bonnaud du 8 juin au 2 septembre à la Cité du Vin.

22 Mai

Le château Bardins vous invite à un récital de Piano avec David Bismuth

A vos tablettes ! Le château Bardins en Pessac-Léognan organise ce jeudi 24 mai à 20h30 un récital de Piano avec David Bismuth.

David Bismuth © France Musique

Un jeu tout de chaleur, de poésie,de timbre, une capacité à aller au coeur du son; ce jeudi 24 mai, venez écouter à 20h30, David Bismuth, l’un des 10 français les plus doués du moment, au château Bardins à Cadaujac en Gironde.

Haydn : Variations en fa mineur
Beethoven
: Sonate « La Tempête »
Haendel
: Suite n° 1
Beethoven
: Sonate « Clair de Lune »

Stella Puel, propriétaire du château Bardins à Cadaujac © JPS

Renseignements & Réservations:  tél: 05 56 30 78 01/06 71 38 88 82
levain@chateaubardins.com

Prix des places: 15 € 
Dégustation de vin à l’issue du concert

14 Mai

Les photographies de Tom Fecht dans le grand chai du château de Siran

Installées dans le grand chai du château Siran à Margaux, les photographies de Tom Fecht proposent des portraits de l’océan, emplis de poésie. A découvrir jusqu’au 30 mai.

© Tom Fecht au château Siran

Tom Fecht propose des portraits de l’océan, emplis de poésie. Sa démarche méticuleuse et scientifique parvient à révéler des instants tel que nous ne pourrions jamais les voir à l’œil nu. La méditation à laquelle invitent les photographies de Tom Fecht lorsqu’il fixe le ciel ou la mer, incite à une autre réflexion, entre émotion et philosophie.“J’aime penser que mes caméras ont des oreilles et écouter avec mes yeux.”

Tom Fecht vit entre Bordeaux et Berlin. À la fin des années 1990, il a adopté́ la photographie comme moyen d’ expression après avoir étudié la cybernétique, la physique, l’ingénierie et l’histoire de l’art à l’Université́ de Columbia à New-York. Depuis lors, il a produit un vaste ensemble de travaux de paysages et de portraits. Au cours des dernières années, il a acquis une notoriété grâce à ces paysages marins, la photographie la nuit mettant l’accent sur des phénomènes invisibles à l’œil nu. Ses œuvres minimalistes à grande échelle franchissent la frontière entre le monde physique et l’aspect magique et invisible de l’univers tout en poussant
la photographie à la limite de la physique quantique.

Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions et collections muséales, dont les collections permanentes de la Nouvelle Galerie Nationale de Berlin, du MuCEM Marseille et du Museum DKM dans la région de Düsseldorf. Les expositions récentes incluent le Martin-Gropius-Bau Berlin; la Kunsthalle, Hambourg; la Bundeskunsthalle, Bonn; le Royal College of Art, Londres; le Helmhaus, Zürich; le Museum Folkwang à Essen; le Musee des Beaux ́ -Arts LAAC, Dunkerque et le Musée des Beaux-Arts de Liège, Belgium. Le travail de Fecht est régulièrement présenté́ àla TEFAF de Maastricht, la TEFAF de New-York et à ArtBasel et souvent exposé à Paris, Düsseldorf, Munich et San Francisco. Il est également largement représenté́ dans les
collections privées et corporatives en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Dans la région de Bordeaux, ses images magiques ont été́ présentées à Château Palmer en 2017 et actuellement à Château Siran jusqu’au 30 mai.

La visite est gratuite. Lundi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à18h

04 Mai

L’aquarelle de Tintin s’enfuyant avec sa fiasque de vin s’est adjugée 629000 euros (frais compris)

Une rare illustration crayonnée et mise en couleur par le dessinateur belge Hergé, le père de Tintin, s’est envolée pour plus de 600.000 euros lors d’une vente aux enchères jeudi chez Christie’s à Paris.

Hergé – Le Petit Vingtième, 1939. Illustration originale, couverture du Petit Vingtième n° 25 du 22 juin 1939. Signée. Encre de Chine et aquarelle sur papier 20,7 × 20,7 cm (8,15 × 8,15 in.) mise aux enchères le jeudi 3 mai 2018 chez Christie’s. © Hergé / Moulinsart / Christie’s – Artcurial

Estimée entre 500.000 et 600.000 euros, l’aquarelle a été adjugée pour 629.000 euros (frais compris). C’est mieux qu’en novembre 2017 quand une oeuvre similaire était partie pour 505.000 euros lors d’une vente chez Artcurial mais moins bien qu’en novembre 2015 quand un autre hors-texte d’Hergé avait été vendu 770.600 euros lors d’une autre vente chez Artcurial.

L’aquarelle vendue jeudi soir avait été réalisée pour la couverture du Petit Vingtième publié le 22 juin 1939 pour illustrer un épisode du « Sceptre d’Ottokar », le septième album des aventures du reporter à la houppette.
La pièce proposée par Christie’s en partenariat avec la galerie Daniel Maghen, de format carré (20,7 x 20,7 cm), représente Tintin, affamé, s’enfuyant du royaume
(imaginaire) de Bordurie avec une fiasque de vin et un pain serré contre sa poitrine. Milou cavale à ses côtés, un os dans la gueule. Il s’agit d’un véritable « hors-texte » puisque l »image ne figure pas dans l’album « Le Sceptre d’Ottokar ». Hergé montre ici son héros juste avant que, dans le récit, une balle tirée par ses poursuivants pulvérise le goulot de la bouteille qu’il emportait.
Jamais cette oeuvre n’avait été proposée aux enchères. Offerte par Hergé à un ami, elle est « restée dans la famille de son heureux bénéficiaire durant près de
77 ans », a expliqué Philippe Goddin, biographe d’Hergé et auteur de la notice consacrée à ce lot dans le catalogue de la maison de vente.
« Si bon nombre de ces dessins ont été conservés par l’auteur (Hergé), d’autres se sont perdus ou ont été offerts à des amis ou connaissances. Et parmi ces derniers, nec plus ultra, très rares sont ceux qu’il a pris la peine de mettre en couleur avant de les offrir », a ajouté M. Goddin.
Avec AFP

19 Avr

Silvio Denz s’apprête à ouvrir un majestueux Hôtel-Restaurant Lalique au château Lafaurie-Peyraguey, 1er cru classé de Sauternes

Les travaux vont bon train et sont dans la dernière ligne droite. Le pari était assez grandiose, Silvio Denz, le PDG de la Maison Lalique l’a relevé. Faire du château Lafaurie-Peyraguey le seul Hôtel-Restaurant dans un 1er cru classé de Sauternes. Ouverture au public le 23 juin. Côté Châteaux a interviewé pour vous Silvio Denz, qui revient sur l’origine de cette fabuleuse transformation.

David Bolzan, directeur des vignobles Silvio Denz, aux côtés de Silvio denz, le PDG de Lalique et propriétaire du château Lafaurie-Peyraguey Hôtel-Restaurant Lalique © Jean-Pierre Stahl

Silvio Denz, c’est ce Suisse qui a le goût des belles choses, un sens de l’entreprenariat hors du commun, un gros bosseur qui aime relever les défis. Pour bien comprendre comment a germé en lui  cette idée de transformer le château Lafaurie-Peyraguey, 1er cru classé de Sauternes en 1855, il faut reprendre le fil de son histoire. Pourquoi avoir acquis Lafaurie en 2014 ?

Le château compte 36 hectares de vignes en AOC Sauternes © JPS

« Pour moi, c’était une opportunité, je cherche des choses pas trop faciles dans ma vie et c’était un peu comme pour Lalique, on me disait que j’étais fou car la société était presque en faillite à l’époque. Aussi, j’ai vendu ma première affaire en 2000, une chaîne de parfumerie. Les parfums qui étaient une profession sont devenus une passion que j’ai poursuivie, et ma passion pour le vin est devenue ma profession. »

Silvio Denz revendique être « un grand amateur de vin », cela lui vient de son père et de lui à Zurich. « En 1998, j’ai acheté mon 1er vignoble en Espagne. C’était un hobby, avec des amis, on y passait des vacances dans une ancienne maison », maison qu’il a bien sûr améliorée. « Ce qui m’a toujours intéressé, c’est d’acquérir un vignoble à Bordeaux et notamment à Saint-Emilion. On trouvait encore des vignobles avec 5, 10 ou 15 hectares à des prix raisonnables. J’ai cherché durant 4 ans et j’ai trouvé Faugères. L’idée n’était pas seulement d’acheter un vignoble, mais aussi de l’amener à être classé. Il avait tous les atouts quand je l’ai acheté en 2005, grâce à Stephan Von Neipperg. On a eu la chance d’être classé en 2012; quand on améliore la plus-value, on a par la suite la chance d’augmenter la valeur de la propriété. »

En 2013, on m’a proposé Lafaurie-Peyraguey (propriété alors de Suez) à un prix très raisonnable, et c’est comme cela que j’ai décidé d’acheter un 1er cru classé 1855, à côté d’Yquem et voisin de cinq 1er crus classés (à Bommes) », Silvio Denz

Lafaurie-Peyraguey est un château très ancien, les plus vieilles traces remontent au XIIIe siècle, un style qui en impose avec son mûr d’enceinte, son porche d’entrée, ses tours et machicoulis. Dune sorte d’ancienne place forte érigée en joyau de l’architecture viticole en 1618 par le Sieur Peyraguey 1er propriétaire, Lafaurie-Peyraguey va devenir aujourd’hui  400 ans plus tard la place du bon goût et du luxe en 2018, écrin de vins fins de Sauternes et de Bordeaux à l’ère Silvio Denz.

Silvio Denz a aussi le sens de remarquer ou dénicher des talents, parmi ses équipes. C’est ainsi qu’il a demandé à David Bolzan de devenir directeur général des Vignobles Silvio Denz. David Bolzan avait fait une bonne partie de carrière chez Cordier-Mestrezat et avait réussi ce tour de force de faire bouger des lignes dans un bordelais campé sur son histoire et ses traditions, en lançant Mestrezat Grands Crus avec un packaging très imaginatif (toute une série de caisses de 4 en bois précieux, cuir et or, sans oublier une panoplie de valises pour tous les formats de bouteilles de Bordeaux).

Silvio Denz, avec les décorateurs Tina Green et Pietro Mingarelli , partenaires Lalique, venus de Monaco pour les derniers ajustements © jps

« Avec David, on a toujours l’idée de faire plus. Les vins de Sauternes sont les vins les plus sensuels, mais on s’est dit qu’on pouvait faire plus. C’est ainsi qu’on a décidé de lancer un blanc sec, comme il y en avait déjà eu à la propriété dans les années 50, en 2014 et 2015. Et on s’est demandé encore qu’est ce qu’on pouvait faire de mieux et de différent. On m’a proposé de faire ici un Wine Club, par le biais d’un ami, mais j’ai refusé, cela m’a donné l’idée de faire un hôtel-restaurant ».

Nous allons avoir un hôtel de 13 chambres, un restaurant de 50 à 60 couverts avec une salle privée, le tout sans faire de très grands investissements et ainsi augmenter la notoriété de Lafaurie-Peyraguey et de Sauternes »

Dirigé par Christophe Noulibos, ce nouvel Hôtel-Restaurant Lalique (10 chambres et 3 suites), va être la « convergence de 4 univers : le vin, le cristal, la gastronomie et l’hospitalité, parce ce qu’il existe des correspondances certaines entre les mondes de la création » selon Silvio Denz.

Jérôme Schilling, chef cuisinier à Lafaurie-Peyraguey, Romain Iltis, chef sommelier Villa René Lalique, Adrien Cascio chef sommelier Lafaurie-Peyraguey, David Bolzan, Thibaut Gaudillère assistant sommelier, Christophe Noulibos directeur Hôtel restaurant Lalique, en tenue décontractée avant l’ouverture… © JPS

Silvio Denz a souhaité confier la toque de chef des cuisines de Lafaurie-Peyraguey à Jérôme Schilling, ancien chef exécutif à la Villa René Lalique. Jérôme est non seulement un chef de confiance pour Silvio Denz, mais il n’est pas un inconnu dans la région, car il a déjà travaillé à Pauillac aux côté du chef Thierry Marx. Cet Alsacien originaire de Gries, non loin d’Haguenau, a contribué à l’obtention des 2** au Guide Michelin de la Villa René Lalique par Jean-Geoges Klein (chef triplement étoilé) moins de 4 moins après son ouverture. Il était alors chef exécutif.. Il a aussi participé à l’ouverture du 2e restaurant au château du Hochberg. Il s’est formé aussi auprès des plus grands comme Roger Vergé 3***, puis Joël Robuchon le chef le plus étoilé au monde, à Monaco où il a rencontré son épouse sommelière.

Je suis un amoureux et un passionné de la cuisine, la transmission, c’est ce qu’il y a de plus important dans le métier« , Jérôme Schilling chef du restaurant Lalique à Lafaurie-Peyraguey.

Finaliste en 2015 du concours « Un des meilleurs ouvriers de France », il aura comme chef sommelier Adrien Cascio, qui a collaboré avec Romain Iltis (meilleur sommelier de France en 2012 et MOF en 2015), le chef sommelier de la Villa René Lalique qui a obtenu le titre de meilleur carte des vins d’un restaurant gastronomique décerné par Terre de Vins. Tous deux ont déjà préparé la fameuse cave du restaurant Lafaurie-Peyraguey qui va s’appuyer sur 350000 bouteilles…

David Bolzan et Tristan Kressmann, le président de la Route des Vins de Graves et Sauternes © JPS

Venu en ami et en tant que président de la Route des Vins de Graves et Sauternes, Tristan Kressmann  a pu jauger l’endroit, encore en travaux, mais dont les chambres sont déjà presque terminées…

C’est formidable que Sauternes , cette région, se mette en valeur de cette manière » Tristan Kressmann président de la Route des Vins de Graves et Sauternes.

Et de compléter : « la Chapelle de Guiraud, ça marche déjà bien, nous venons de la visiter aussi ». Il y a quelques semaines, château Guiraud, autre fameux 1er cru classé de Sauternes, a en effet ouvert le bal en ouvrant un restaurant dans son ancienne chapelle protestante. La preuve avec d’autres offres en plein centre que Sauternes se réveille.

« On va montrer notre savoir-faire et le savoir vivre à la française avec Jérôme Schilling » complète Silvio Denz qui décidément ne dort pas et a aussi acquis « les Maisons Rouges » à quelques centaines de mètres de Lafaurie-Peyraguey pour compléter son offre hôtelière. Il s’agissait de chambres d’hôtes avec vue imprenable sur Yquem.

Et comme si on s’ennuyait encore, une boutique Lalique va ouvrir Cours de l’Intendance à Bordeaux, l’offre sera complémentaire. Lalique qui est partenaire avec Singapour Airlines va inviter ses clients dans la région pour goûter à ces nouveaux charmes du bordelais.

Mais rassurez-vous, il y en aura pour tout le monde : le grand public pourra effectuer la visite des caves et d’une partie du château. « A la fois le château s’ouvre et on va pouvoir recevoir du public. Les gens pourront se garer devant et ce sera ouvert 7/7 », précise David Bolzan, attaché comme Silvio Denz, à faire partager cette part de rêve au plus grand nombre, à travers cette partie oenotouristique avec des dégustations possibles et une boutique vins et cristaux Lalique.

David Bolzan, directeur des vignobles Silvio Denz, aux côtés de Silvio denz, le PDG de Lalique et propriétaire du château Lafaurie-Peyraguey Hôtel-Restaurant Lalique © Jean-Pierre Stahl

Silvio Denz a bien l’intention de faire de Lafaurie-Peyraguey un étendard pour Lalique. Il a réussi à faire graver sur les bouteilles du château des œuvres de René Lalique. « Il faut qu’il y ait de l’harmonie et des ondes positives » m’explique encore Silvio Denz qui aime à cultiver cet « Univers du Détail et du Luxe ».

20 Mar

Prix Montaigne de Bordeaux : the winner is Philippe Sands pour « Retour à Lemberg »

Présidé par Alain Duhamel, le jury du Prix littéraire Montaigne de Bordeaux a décerné le Prix 2018 à Philippe Sands pour « Retour à Lemberg » édité chez Albin Michel. 

La statut de Montaigne © Bordeaux quartiers

Créé en 2003 par la mairie de Bordeaux et l’Académie du Vin de Bordeaux, ce Prix récompense un ouvrage littéraire portant des valeurs d’humanisme, de tolérance et de liberté, chères au célèbre écrivain bordelais, maire de Bordeaux de 1581 à 1585.

Le Prix 2018

Invité à donner une conférence en Ukraine dans la ville de Lviv, autrefois Lemberg, Philippe Sands, avocat international réputé, découvre une série de coïncidences historiques qui le conduiront de Lemberg à Nuremberg, des secrets de sa famille à l’histoire universelle.

C’est à Lemberg que Leon Buchholz, son grand-père, passe son enfance avant de fuir, échappant ainsi à l’Holocauste qui décima sa famille ; c’est là que Hersch Lauterpacht et Raphael Lemkin, deux juristes juifs qui jouèrent un rôle déterminant lors du procès de Nuremberg et auxquels nous devons les concepts de « crime contre l’humanité » et de « génocide », étudient le droit dans l’entre-deux guerres. C’est là enfin que Hans Frank, haut dignitaire nazi, annonce, en 1942, alors qu’il est Gouverneur général de Pologne, la mise en place de la « Solution finale » qui condamna à la mort des millions de Juifs. Parmi eux, les familles Lauterpacht, Lemkin et Buchholz.

Philippe Sands transcende les genres dans cet extraordinaire témoignage où s’entrecroisent enquête palpitante et méditation profonde sur le pouvoir de la mémoire.

Avocat franco-britannique spécialisé dans la défense des droits de l’homme, Philippe Sands est aussi professeur de droit à l’University College de Londres. « Retour à Lemberg » a également été récompensé par le « Baillie Gifford Prize » 2016 et désigné « Meilleur Livre de l’Année » (catégorie Non-Fiction) lors des British Book Awards 2017.

Le Prix Montaigne de Bordeaux

Cette distinction salue la qualité littéraire d’un essai exprimant pour notre temps, l’ouverture et la liberté d’esprit, ainsi que l’humanisme sans frontières qui furent ceux de Michel de Montaigne. Le Prix est attribué par un jury désigné conjointement par la Ville de Bordeaux et l’Académie du Vin de Bordeaux : Alain Duhamel (président), Serge Receveur (Secrétaire perpétuel), Jean-Pierre de Beaumarchais, Philippe Le Villain, membre de l’Institut, Florence Cathiard, Yves Harté, Robert Kopp, Alexandre de Lur-Saluces, Marguerite Figeac-Monthus, Pierre Mazet, Jean-Pierre Poussou, Mathilde Royer de la Bastie-Chevallier, Claire Andries Roussennac et Jean-Didier Vincent. Le Prix Montaigne, doté par l’Académie du Vin de Bordeaux, est constitué de 20 caisses de Grands Crus de Bordeaux, membres de l’Académie du Vin de Bordeaux.

4 ouvrages (sur une liste de 12) avaient été sélectionnés pour l’édition 2018 du Prix Montaigne, qui sera remis par Alain Juppé maire de Bordeaux samedi 7 avril à 11h30 à l’hôtel de ville. Exceptionnellement, le jury accordera un prix spécial à Arlette Jouanna pour sa biographie sur Montaigne parue chez Gallimard.

 

Avec Ville de Bordeaux

20 Fév

A l’aube du Salon de l’Agriculture, portrait d’Amélie Osmond, jeune viticultrice en Côtes de Bourg

Côté Châteaux vous propose de découvrir l’histoire pas banale d’Amélie Osmond, jeune viticultrice. Un destin à part car elle n’est pas descendante directe de vigneron même si avec son compagnon tous deux viennent de deux célèbres régions viticoles. Une nouvelle génération qui s’est retroussé les manches.

Amélie

Amélie Osmond, et son compagnon Victor Mischler devant leur château © JPS

Changer de vie… Amélie Osmond, Champenoise d’Epernay, et son compagnon Victor Mischler, Alsacien de Weyersheim, ont eu cette envie, il y a 7 ans, alors qu’ils passaient leurs vacances à Lacanau en Gironde… Amélie était alors cadre commerciale dans une société d’aménagement intérieur et Victor charpentier depuis 13 ans.

IMG_4236On a décidé de poursuivre nos vacances en faisant la route des vins à Bordeaux, et l’envie folle nous a pris de reprendre des vignes, de cultiver, produire un vin et de travailler ensemble. Cela nous est arrivé complètement par hasard » Amélie Osmond

Victor et Amélie, deux jeunes vignerons en Côtes de Bourg © JPS

Victor et Amélie, deux jeunes vignerons en Côtes de Bourg © JPS

De son côté Victor témoigne : « Moi, j’ai toujours eu l’habitude de travailler dehors et de travailler avec mes mains ; et je retrouve vraiment cet aspect là dans la vigne, où je suis dehors qu’il fasse beau ou mauvais, mais j’aime cela et le plein air me fait beaucoup de bien ». 

Ils sont non seulement tombés sous le charme de ces paysages typiques des bords de Dordogne, mais se sont aussi donnés les moyens de réussir en poursuivant tous deux une formation, un BTS Viticulture Oenologie, en alternance au Lycée Viticole de Blanquefort.

IMG_4287En même temps, ils cherchaient la perle rare : un domaine viticole (21 hectares avec 3 terroirs différents) avec un bel outil de production.

IMG_4259Par le bouche à oreilles mais aussi avec une petite dose de culot, Amélie Osmond s’est arrêté un beau jour devant le Clos du Notaire, dont elle avait entendu dire que le propriétaire, Roland Chabonnier, pourrait s’en séparer.

IMG_4271Et c’est ainsi qu’ils ont fait connaissance et sympathisé avec Roland, l’ancien propriétaire qui a bien voulu leur céder vignes, matériel de production, stock et bâtisses.

IMG_4286« On a quand même pas mal visité de propriétés et par le bouche-à-oreilles, cette propriété n’était pas forcément en vente mais le hasard a fait que je me suis arrêté un jour et on s’est très très bien entendu avec le propriétaire qui souhaitait commencer à partir en retraite, et du coup ça a marché pour nous comme cela ».

IMG_4304Les Côtes de Bourg c’était vraiment une appellation qui nous tenait à coeur depuis le début. et d’un point de vue plus pragmatique, il fallait que les vignes soient en bon état pour produire, que le cuvier soit dans un bel état pour vinifier correctement, qu’il y ait déjà une stratégie commerciale déjà bien établie pour nous permettre de reprendre le flambeau… »

« Donc c’est vrai que ce n’était pas quelque chose de facile à trouver dans sa globalité, mais ça nous a sourit et on a touvé notre mouton à 5 pattes. »

Pour leurs premières vendanges et vinifications, ils ont eu un millésime de choix avec le 2015 ; en 2016, si le travail à la vigne était plus difficile, le résultat était tout aussi exceptionnel; enfin la chance a continué car il n’ont pas gelé en 2017 :

 » Je pense que dans 10 ans, quand j’aurai un peu plus d’expérience, j’aurai encore un peu plus de finesse dans mes choix de parcelles, dans mes assemblages, l’expérience ne va que bonifier le vin. »

IMG_4356Aujourd’hui, le Clos du Notaire produit 1100 hectolitres, 40 à 50% part au négoce en vrac, l’autre partie en bouteilles (140000 bouteilles) avec un bon réseau de CHR en France et des pays fidèles à l’export comme la Belgique, le Luxembourg, ou la Grande-Bretagne.

Très vite le couple a su se faire adopter par l’appellation des Côtes de Bourg qui compte beaucoup de jeunes viticulteurs comme le précise son directeur Didier Gontier : 

On a quasiment une quarantaine d’exploitations et non des moindres qui ont été reprises par la jeune génération récemment…et ils s’organisent entre eux pour faire une magnifique manifestation « la nuit du terroir » le 1er samedi d’août le 4 août pour être précis », Ddidier Gontier directeur des Côtes de Bourg

IMG_4322Pour eux, l’objectif est tout d’abord de « retravailler la vigne selon nos ambitions, produire un produit de qualité pour après accéder à des notions beaucoup plus touristiques, territoriales… »

A 34 et 33 ans, Amélie et Victor ont le temps devant eux. Les voilà bien ancrés sur ces terres girondines, prêts à révéler ce fabuleux terroir. Ils ont trouvé ici de nouvelles racines.

Amélie Osmond sera invitée de l’émission spéciale « l’Agriculture, j’y crois » le 3 mars à 15h15 en direct du Salon de l’Agriculture

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer, montage Sarah Paulin, mixage Isabelle Rougeot