03 Août

Durant l’été, découvrez les chais qui se sont refaits une jeunesse : en avant Kirwan !

Durant l’été, découvrez Kirwan, son nouveau chai et et son cuvier rénovés. C’est une nouvelle offre de visites qui vous est proposée, entièrement repensée… Partagez ainsi l’histoire de ce Cru Classé de Margaux resté dans la famille Schÿler depuis 1925 et déguster les vins de la propriété.

Sophie, Yann et Nathalie Schÿler, les propriétaires, ce vendredi 31 mars, lors de l'inauguration du nouveau chai du château Kirwan © Jean-Pierre Stahl

Sophie, Yann et Nathalie Schÿler, les propriétaires,  vendredi 31 mars, lors de l’inauguration du nouveau chai du château Kirwan © Jean-Pierre Stahl

LA VISITE « ARRET SUR IMAGE » : FETEZ LE MILLESIME DE VOTRE VIE 

Une date fétiche ? Année de mariage, de naissance, de création d’un projet professionnel… venez la célébrer au Château Kirwan en dégustant votre millésime anniversaire. Un privilège unique pour un moment d’exception.

37 cuves béton en forme de tulipes © JPS

37 cuves béton en forme de tulipes © JPS

Après une visite guidée de la propriété et des chais, le visiteur sera convié à une décantation du millésime de son choix et une dégustation dans la cave à vin accompagnée de fromages et de charcuteries.

Tarif : 80 € (6 personnes maximum) Durée : 1h30/45 Sur réservation Visite disponible toute l’année du lundi au vendredi selon les horaires d’ouverture du château : Matin : 9h30-12h30 Après-midi : 13h30-17h30

Philippe Delfaut, directeur de Kirwan, et Nathalie Schÿler, co-propriétaire © JPS

Philippe Delfaut, directeur de Kirwan, et Nathalie Schÿler, co-propriétaire © JPS

LA VISITE « INTERACTIVE » 

Laissez-vous guider par un compagnon de visite virtuel. Une visite 2.0 attend les visiteurs qui se verront guider, via une tablette, à l’extérieur de la propriété à travers une belle balade dans le parc suivie d’une découverte guidée du cuvier et des chais qui s’achèvera par une dégustation de deux vins et de cannelés.

IMG_4350Les visiteurs découvriront les secrets de Kirwan : son histoire, son parc, son vignoble et ses cépages, ses vendanges… Ou comment rester attaché à ses racines tout en vivant avec son temps…

Tarif : 18€ (15 personnes maximum) Durée : 1h Sur réservation

Visite disponible toute l’année du lundi au vendredi selon les horaires d’ouverture du château : Matin : 9h30-12h30 Après-midi : 13h30-17h30

Château Kirwan 33460 Cantenac Téléphone 05 57 88 71 00 – www.chateau-kirwan.com

Regardez ou redécouvrez le magazine sur les nouveaux chais « Bordeaux, la métamorphose », réalisé au printemps dernier par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Christophe Varone :

22 Juil

Un Saint-Emilion Jazz Festival de très haut niveau

Bravo à Dominique Renard et à l’ensemble des bénévoles du 6e Saint-Emilion Jazz Festival. Un festival encore époustouflant avec de nombreux concerts et surprises. Du très grand art musical, mariant différent styles, en de multiples endroits. Hier le coup d’envoi en a mis déjà plein la vue et les oreilles avec Karmarama, Hugh Coltman et Stacey Kent. Bref the Festival !

Hugh Coltman, un jeu de scène et une voix © JPS

Hugh Coltman, un jeu de scène et une voix © JPS

Un festival de grande tenue. Pour le coup d’envoi de cette 6e édition, le Saint-Emilion Jazz Festival avait repris ses quartiers d’été dans les douves du Palais Cardinal, un endroit digne des premières éditions.

Près de mille personnes dans les douves du Palais Cardinal applaudissant Hugh Coltman © JPS

Près de mille personnes dans les douves du Palais Cardinal applaudissant Hugh Coltman © JPS

C’est Hugh Coltman, l’un des artistes les plus captivants du moment à la voix riche et intense qui a ouvert le bal. Il a ce jeu scénique, cette voix de crooner et ses mimiques qui font qu’il vit particulièrement les textes de ses chansons ou de ses reprises.

IMG_7806C’est particulier comme festival, car c’est une ambiance familiale, il y a beaucoup de producteurs de vin qui participent en tant que bénévoles ou partenaires. Oui, le coin est très chouette », Hugh Coltman

Et l’Anglais d’ajouter : « Mon dernier disque est basé sur la musique de Nat King Cole, mais un peu détourné car j’essaie de faire ressortir les malaises qu’il a pu connaître en étant noir afro-américain aux Etats-Unis à cette époque là, pendant la bataille des droits civiques. Et c’est un petit air de blues aussi, car moi je viens du blues », Hugh Coltman.

L'équipe du bar Ephémère des Vins de Sazint-Emilion et satellites

L’équipe du bar Ephémère des Vins de Sazint-Emilion et satellites

Ce qui fait le succès du Saint-Emilion Jazz Festival, c’est la ville, le village merveilleux de Saint-Emilion » commente Dominique Renard, son fondateur, qui porte à bout de bras ce festival et le gère de mains de maître, depuis 6 ans. Cette 6e édition a repris des couleurs (rose et violet) avec une multiplication des scènes et notamment le retour dans les Douves du Palais Cardinal.

Marc Brenner et son groupe de musiciens de la région de Bordeaux Karmarama © JPS

Marc Brenner et son groupe de musiciens de la région de Bordeaux Karmarama © JPS

Durant 2 éditions, avec un budget plus contraint, et du fait d’une édition qui avait été écourtée à cause d’une tempête, le Saint-Emilion Jazz Festival se tenait au Parc Guadet, avec la Salle des Dominicains et des dégustations musicales dans certains grands châteaux comme Cheval Blanc l’an dernier. Cette année, c’est non seulement fromage mais aussi dessert, avec le Parc Guadet, les Douves, la salle des Doms et la fameuse dégustation musicale ce samedi après-midi à partir de 15h avec Yaron Herman au château Angélus.

Franck Binard du Conseil des Vins de Saint-Emilion et Dominique Renard président du Festival © JPS

Franck Binard du Conseil des Vins de Saint-Emilion et Dominique Renard président du Festival © JPS

Il y a cette convivialité, où tout se fait à pied, on va d’un endroit à un autre écouter de la musique, boire un verre de vin avec modération, dans cette ambiance extraordinaire de Saint-Emilion », Dominique Renard, Président du Festival.

Un groupe de 10 Belges venant depuis 3 éditions © JPS

Un groupe de 10 Belges venant depuis 3 éditions © JPS

On essaie non seulement de faire du jazz, mais nous n’avons pas de frontière, vous écoutez derrière vous de la musique indienne avec Marc Brenner et Karmarama qui est un groupe régional formidable.

Des dames du cru enchantées par le mixte de musique indienne et jazzie © JPS

Des dames du cru enchantées par le mixte de musique indienne et jazzie © JPS

On a toutes les variantes du jazz, pour la programmation, on s’y prend de bonne heure et ce soir on a Stacey Kent qui est une grande chanteuse américaine. Mais on fait une dernière journée le dimanche, beaucoup plus soul, avec des rythmes cubains, donc on n’est pas dans une fermeture d’esprit dans ce festival. »

Hubert et Emmanuelle de Boüard partenaires du Saint-Emilion Jazz Festival © JPS

Hubert et Emmanuelle de Boüard partenaires du Saint-Emilion Jazz Festival; château Angélus accueille cette année la dégustation musicale © JPS

Stacey Kent, était à Saint-Emilion pour la dernière date de sa tournée, très longue commencée le 3 avril. La chanteuse américaine, l’une des chanteuses de jazz du moment les plus demandées au monde, avoue que ce concert va être du coup pour elle un « moment magique » où elle joue son dernier album « I know I dream the Orchestral Sessions ».

Stacey Kent © JPS

Stacey Kent © JPS

C’est délicieux d’être ici pour la 1ère fois. J’avais hâte de venir à Saint-Emilion, car on parle souvent de votre région, il y a pas mal de dates qu’on avait faites pas loin, mais jamais ici même », Stacey Kent.

IMG_7930

Des artistes qui aiment se produire à Saint-Emilion non seulement pour le jazz mais aussi pour l’endroit millénaire, avec ses vieilles pierres, et son vin connu du monde entier : « Le Vin, oui c’est magnifique, mais je ne veux pas prétendre beaucoup de choses parce que je ne sais pas. Mais mon mari Jim, sur scène avec moi, producteur et saxophiniste, aime beaucoup vos vins. C’est lui qui m’oriente à table et me dit, Stacey, ça il faut goûter…il me dirige, j’adore cela, c’est notre petit jeu entre nous. »

« La chose que j’aime c’est l’intimité, mais j’aime aussi le dialogue entre nous, non seulement moi et mon groupe mais aussi le public », ajoute la chanteuse de jazz.

C’est vraiment un bel échange entre nous. On est des étrangers mais on partage l’humanité, la sensibilité, mais la chose centrale reste l’intimité », Stacey Kent.

IMG_7848Un superbe programme avec ce soir Cyrille Aimée et Ponty-Lagrène-Eastwood Trio dans les Douves, et dimanche Toni Green & Malted Milk, sans oublier Richard Bona & Mandekan Cubano comme formations principales.

Tout le Programme du Saint-Emilion Jazz Festival

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Anthony Capra, Eric Delwarde, Françoise Dupuis et Isabelle Rougeot :

21 Juil

Franchement, Sauternes mériterait bien un petit classement, UNESCO !

Après Saint-Emilion, les climats de Bourgogne, les Coteaux, Maisons et Caves de Champagne, le vignoble de Sauternes, ses châteaux et son micro-climat pourraient espérer un classement au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Un nouvel élan se fait jour et pourrait s’amplifier dès la rentrée de septembre avec des réunions mêlant pouvoirs publics, ODG et viticulteurs.

David Bolzan, directeur des Vignobles Silvio Denz, directeur du château Lafaurie-Peyraguey © Jean-Pierre Stahl

David Bolzan, directeur des Vignobles Silvio Denz, directeur du château Lafaurie-Peyraguey © Jean-Pierre Stahl

Yquem, Rayne-Vigneau, Suduiraut, la Tour Blanche, Clos-Haut-Peyraguey ou Lafaurie-Peyraguey, une concentration de 1er crus classés en 1855 et de paysages époustouflants. Fort de ce constat, David Bolzan, directeur des Vignobles Silvio Denz, a écrit à l’UNESCO pour s’informer des démarches à suivre pour relancer l’idée du classement de Sauternes au Patrimoine Mondial de l’Humanité.

Rayne-Vigneau et Lafaurie-Peyragey se font face © JPS

Rayne-Vigneau et Lafaurie-Peyragey se font face © JPS

« Sur les 17 grands crus classés 1855 à Bordeaux, 12 l’ont été à sauternes, c’est dire si le terroir de Sauternes est éligible pour les grands vins », explique David Bolzan. « La deuxième chose, c’est que :

Le paysage, l’architecture viti-vinicole et le micro-climat de Sauternes confèrent une légitimité à cette région pour revendiquer un classement UNESCO, » David Bolzan directeur de Lafaurie-Peyraguey

Sauternes, ce sont 2000 hectares de vignes et 170 viticulteurs aujourd’hui, dont certains sont totalement emballés par le projet à l’instar de Vincent Labergère directeur général du château Rayne-Vigneau :

C’est une excellente idée, on a une vraie identité aujourd’hui à Sauternes, avec le micro-climat qui est une spécificité unique au monde, c’est ce qui permet de développer la pourriture noble grâce au botrytis », Vincent Labergère directeur Rayne-Vigneau.

 « Cela nous permet d’élaborer les vins liquoreux si merveilleux, si complexes, c’est une alternance de brouillards et de soleil, liés à divers facteurs existants dont le Ciron«  explique Vincent Labergère.

Château Yquem, le mythique 1er cru classé supérieur en 1855 © JPS

Château Yquem, le mythique 1er cru classé supérieur en 1855 © JPS

A la tête de l’ODG (organisme de défense et de gestion) Barsac et Sauternes, Xavier Planty avoue avoir aussi lancé l’idée en 2016. Bien qu’il précise qu’aujourd’hui, il faut une concertation, il reconnaît bien volontiers que le dossier a des chances de passer.

Au château Guiraud, le premier des Premiers Grand crus classés bordelais conduit en bio © JPS

Le château Guiraud, le premier des Premiers Grand crus classés bordelais conduit en bio © JPS

« Aujourd’hui, il n’y a rien de concret, si ce n’est qu’il y a des travaux d’approche, pour des réunions et que cette idée puisse coller à travers la région l’appellation et l’ensemble du territoire ».

Sauternes, c’est la plus belle région de Bordeaux, c’est l’architecture la plus préservée, avec des paysages vallonnés et une viticulture orientée vers la biodiersité et l’agriculture biologique, ce sont des vins magiques dans le processus de ramassage. C’est le must de la viticulture bordelaise avec le classement 1855 et le seul château 1er cru classé 1855 supérieur Yquem.«  Xavier Planty.

Xavier Planty,le président de l'ODG Barsac et Sauternes © Jean-Pierre Stahl

Xavier Planty,le président de l’ODG Barsac et Sauternes © Jean-Pierre Stahl

« Ce qui est magique c’est cette science qu’ont eu  nos anciens de comprendre qu’on pouvait faire des grands vins issus de pourriture noble ici, elle est due au fonctionnement écologique de la vallée du Ciron, à cette incroyable machine bio-climatique de la vallée du Ciron en association avec la Garonne et ça c’est unique au monde ! Et ça fait 500 ans que ça dure !

Le Conseil Départemental de la Gironde de la Gironde, avec notamment son président Jean-Luc Gleyze, et la mairie de Sauternes, représentée par son maire Jean-Michel Descamps, devraient plancher dessus dès la rentrée de septembre.

m

Jean-Michel Descamps, maire de Sauternes © JPS

Ca serait tout bénéfice, quand on voit les résultats à Bordeaux avec le classement au patrimoine mondial, évidemment on espère des retombées…d’autant plus qu’on a de très très gros projets touristiques et oenotouristiques en Sauternais qui vont voir le jour » Jean-Michel Descamps maire de Sauternes.

L'ancien temple et de vieux chais à Guiraud vont accueillir la future brasserie © JPS

L’ancien temple et de vieux chais à Guiraud vont accueillir la future brasserie © JPS

Château Guiraud effectue depuis quelques temps déjà des travaux et va lancer une brasserie avec 270 couverts le 31 décembre prochain, château d’Arche prévoit un hôtel avec plus de 40 chambres d’ici peu, mais avant :

IMG_7774Lafaurie-Peyraguey va ouvrir au printemps 2018 un hôtel-restaurant plutôt de luxe, le chef est déjà choisi c’est le second de la Maison René Llique en Alsace qui a obtenu 2 étoiles au Michelin. La décoration sera réalisée à partir de 3000 pièces de Lalique puisque le patron n’est autre que Silvio Denz le président de Lalique. Un château qui sera ouvert également à tout type de visiteurs amateurs et grands passionnés.

Ce sera le 1er cru classé, de Bordeaux et dans le monde, à ouvrir ce type d’hôtel-restaurant.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Alain Guinchard et Xavier Mansion:

12 Juil

Château Marquis d’Alesme : une invitation à la « Parenthèse Enchantée »

C’est une renaissance à Margaux. Comme transporté par un savant mariage entre l’exotisme et le classicisme, le visiteur est subjugué par la beauté architecturale du lieu. Une composition d’inspiration mixte française et asiatique qui fait de cet endroit un lieu unique, à visiter d’urgence dans le Médoc.

Aymone Fabre proposant cette Paeznthèse Enchantée et ce festival de senteurs devant le château Marquis D'Alesme © JPS

Aymone Fabre proposant cette Parenthèse Enchantée et ce festival de senteurs devant le château Marquis D’Alesme © JPS

Arrivée à Margaux en 1989, la famille Perrodo, qui avait fait fortune dans le pétrole dans les années 70, a fait l’acquisition du château Marquis d’Alesme (3e Cru Classé) en 2006. Déjà propriétaire du Domaine Labégorce, les descendants d’Hubert Perrodo (autodidacte, fils de marin pêcheur) ont réalisé un projet architectural d’envergure en plein coeur du centre bourg de Margaux.

IMG_7607« Nathalie Perrodo, à la tête de la gestion du Marquis d’Alesme, c’est elle qui a exprimé sa vision d’un grand vin et de ce chantier, » commente pour Côté Châteaux Aymone Fabre directrice de la communication. « Un projet d’envergure sur lequel on a travaillé 2 ans en amont et commencé les travaux en 2013 ».

Le Hameau du Marquis d'Alesme © JPS

Le Hameau du Marquis d’Alesme © JPS

A l’entrée à droite, le visiteur est d’abord interpellé par le Hameau de Marquis d’Alesme. Un lieu de bienvenue, de détente et de grignotage, un lieu surtout directement inspiré du hameau du jardin anglo-chinois de Chantilly ou de l’emblématique hameau de la reine Marie-Antoinette à Versailles. C’est dire si le visiteur peut se laisser aller…à rêver, à laisser son esprit s’évader, sans toutefois perdre la tête ! On y trouve une table d’hôtes avec des produits simples et frais, dans une ambiance authentique avec une grande cheminée en pierre et de grandes tables comme dans les monastères,  (le mobilier a été réalisé  par l’Atelier Fabien Pédelaborde). Le Hameau abrite également le Caveau et ses espaces de dégustation, en terrasse ou au bar.

IMG_7608C’est aussi le point de départ de la « Parenthèse Enchantée » : une promenade qui va d’abord vous emmener à travers les jardins paysagers qui composent de délicates mosaïques de couleurs et de senteurs. Un doux cheminement jusqu’à une autre splendeur architecturale, le pavillon de l’Abbé Gorsse : pavillon de plaisance, lieu enchanteur, conçu dans l’esprit des folies du XVIIIème siècle. Il a été entièrement déconstruit, « pierre par pierre » et reconstruit durant 8 mois à l’identique dans le parc,  par des compagnons tailleurs de pierre passionnés. En son sein se cachent des salons de réception et une grande fresque au lavis d’encre de Chine « les Jardins pittoresques de Marquis » réalisée par l’artiste François Houtin.

Le Pavillon de l'Abbé Gorsse démonté et reconstruit pierre par pierre © JPS

Le Pavillon de l’Abbé Gorsse démonté et reconstruit pierre par pierre © JPS

Il faut dire que les précédents propriétaires, les membres de la famille Zuger, n’avaient pas cédé la bâtisse, le château lui-même, c’est sans doute ce qui a motivé la famille Perrodo à redonner vie au domaine viticole, à travers 3 bâtiments, grâce à l’architecte bordelais Fabien Pédelaborde , féru du XVIIIe siècle.

IMG_7618La propriété va être ainsi réinventée, avec un nouveau cuvier et de nouveaux chais abrités sous une sorte de « Grand Trianon », avec aussi ce Pavillon privé, le Hameau d’accueil dédié aux amateurs avertis, et la Maison du Petit Marquis pour les enfants. Le tout édifié en totale harmonie. C’est un « projet ambitieux et merveilleux, une oeuvre totale, le chantier d’une vie», selon Fabien Pédelaborde qui a su s’entourer des meilleurs artisans d’art et compagnons locaux avec des matériaux nobles et un haut niveau d’excellence.

Des motifs d'inspiration chinoise sur les murs en béton du cuvier © JPS

Des motifs d’inspiration chinoise sur les murs en béton du cuvier © JPS

Les grilles et l’intérieur du cuvier et des chais témoignent de la double culture dont la famille Perrodo est empreinte… François, Nathalie et Bertrand sont les enfants d’Hubert Perrodo qui a rencontré son épouse à Hong-Kong d’où cette inspiration chinoise à l’intérieur du cuvier avec une grande balustrade qui représente la queue d’un dragon, des écailles en laiton, des plafonds à caissons en bois, et des portes de lunes menant aux chais à barriques car comme on dit en Chine « plus on avance, plus on s’approche du paradis. »

En entrant dans l’intimité du bâtiment on découvre un univers de l’ordre du merveilleux, de l’imaginaire, rappelant tout en subtilité et en nuance la double culture de ses propriétaires. La culture franco-chinoise de la famille Perrodo a été une formidable opportunité et une grande richesse pour nourrir d’idées innovantes et originales ce chantier inouï à Bordeaux. »

Au cours de cette visite, les sens s’émerveillent et sont sollicités à chaque instant où un jeu de découverte de senteurs est proposé. La Parenthèse Enchantée se prolonge ensuite dans l’un des salons du Hameau ou dans le Cour des Simples pour déguster les vins du château.

Marjolaine de Coninck, directrice générale du château Marquis d'Alesme © JPS

Marjolaine de Coninck, directrice générale du château Marquis d’Alesme © JPS

« On est vraiment en train de repenser l’esprit du lieu. On avait une winery qui n’était pas belle mais on vient de s’offrir l’écrin », m’explique Marjolaine de Coninck directrice générale des châteaux Marquis d’Alesme et de Labégorce. « Le Château Marquis d’Alesme est depuis 3 ans engagé dans la biodiversité, ce domaine de 15 hectares de vignes dont beaucoup de parcelles ont été revues, produit à l’année 5000 caisses de 12 bouteilles, soit 60000 bouteilles. En vitesse de croisière, on devrait arriver à 7 à 8000 caisses ».

IMG_7642

La Parenthèse Enchantée est une pause dans nos vies déjantées, une parenthèse dans ce temps effréné, faite de « promenades sensorielles et de découvertes gustatives ». Elle est  proposée au public sur rendez-vous, tout comme Petit Marquis pour les enfants.

L'un des chais à barriques avec plafonds de caissons en bois et portes lunes © JPS

L’un des chais à barriques avec plafonds de caissons en bois et portes lunes © JPS

Dans le monde traditionnel de Bordeaux, Marquis d’Alesme réinvente ainsi avec fantaisie et sobriété la notion de grand cru classé, en plein coeur d’une appellation de légende, Margaux.

Château Marquis d’Alesme, 7 rue de la Tremoille 33460 Margaux Téléphone : 05 57 81 13 20

05 Juil

Confluent d’Arts au Château de la Rivière les 6-7 et 8 juillet

C’est une première pour le Château de la Rivière. Un festival sur 3 jours mêlant des dégustations sur fond de musique, théâtre et cinema. En avant Yuri Buenaventura, Rufus et « Cafe Society » de Woody Allen.

homefestival

Les 6,7 et 8 Juillet, le château de la Rivière va vibrer au rythme de son 1er festival « Confluent d’arts ».

Dans ce château de conte de fée, restauré par Eugène Viollet-le-Duc, le moment promet d’être magique. Le château de la Rivière accueille pour la 1ère fois un festival sur 3 jours, après le superbe concert donné en septembre 2014 par Lijuan Li.

Durant 3 jours, place à la culture : le festival va débuter dès jeudi par des spectacles de magie, de danse et de musique « Les Arts de la Rue » pour continuer avec la Cie basque espagnole Deabru Beltzak(percussions et pyrotechnie),

vendredi c’est le fameux concert de Yuri Buenaventura avec 11 musiciens sur scènes, samedi une dégustation théâtrale avec le célèbre acteur et humoriste Rufus, et pour les cinéphiles, une projection dans la cour du château de « Café Society » de Woody Allen. Avec un superbe feu d’artifice en clôture du festival samedi à 23h50

Pour mémoire :

  • Du 6 juillet au 8 juillet de 17h30 à 23h30
  •  Château de la Rivière, rue Goffre, 33126 La Riviere 33126 La Rivière
  •  05 57 55 56 56

Pour en savoir plus allez sur le site du château de la Rivière

18 Juin

#Vinexpo : « Bordeaux, c’est Bordeaux quoi ! » ou comment marier business et bon temps

Vinexpo constitue un rendez-vous incontournable de la planète vin. Un salon où les Aquitains et les Bordelais ne vont pas chômer pour se partager une bonne part du gâteau surfant sur un salon d’un haut niveau et avec des soirées uniques dans le monde du vin.

Les Américains New-Yorkais fans de vins de Bordeaux © JPS

Les Américains New-Yorkais fans de vins de Bordeaux © JPS

Les Américains sont de retour en force comme ces 5 New-Yorkais de la société Frederick Wildman and Sons sur la 53e rue. Ce sont aujourd’hui les 1ers consommateurs de vins au monde (341,5 millions de caisses de 12 bouteilles). Ils ont importé en 2016 près de 82 millions de caisses de 12 bouteilles et suscite la convoitise des Maisons de Bordeaux.

  IMG_6165 

La France, c’est le berceau des grands vins, on est heureux d’être là », Martin Sinkoff vice-président de Frederick Wildman and Sons (New-York)

IMG_6160

Avec 45000 à 50000 visiteurs attendus, les enjeux économiques sont phénoménaux, plus de 100 millions d’euros de retombées directes. Les petits producteurs les Vignerons de Tutiac comme le grand groupe Castel jouent à fond la carte du charme de la France. Les Bordeaux et Bordeaux Supérieurs ne sont pas en reste et reçoivent sur leur restaurant. Quant aux maisons de négoce, elles se réjouissent de la nouvelle orientation business du salon.

IMG_6193

« A l’époque, c’était le seul rendez-vous aujourd’hui à l’image de la mondialisation et du monde qui s’ouvre vous avez des manifestations dans d’autres pays et defaçon régulière », confie Philippe Tapie PDG de Haut-Médoc Sélection ; « aujourd’hui, je pense que le dynamisme de la nouvelle équipe Vinexpo de Guillaume Deglise et de son nouveau président Christophe Navarre, qui est une machine de guerre, va recréer un deuxième souffle ».

« Quand je voyage dans le monde entier, les vins français et les vins de Bordeaux ont une position privilégiée », complète le meilleur sommelier du monde 2013 Paolo Basso…« mais il faut faire attention, ce n’est aps en faisant rien que cette position va rester, il faut travailler, il faut bouger, il faut l’alimenter… »

IMG_6171

Aujourd’hui le Suisse Sylvio Denz incarne la nouvelle génération qui entreprend tous azimuts à Bordeaux. Le Président de Lalique a réédité une collection de bouteilles avec gravures en verre signée René Lalique de 1928, pour son château Lafaurie Peyraguey, 1er cru classé de Sauternes : « Lalique est connu mondialement, nos vins aussi sont connus depuis 12-15 ans, et je pense que de faire cette symbiose, cette synergie, ça nous aide, pas seulement avec les amateurs de vin mais aussi avec les collectionneurs de Lalique. »

IMG_6173

Dernière innovation en date, le Sweet’Z, du Sauternes on the rocks avec un zeste d’orange lancé par Lafaurie-Peyraguey, de quoi dépoussiérer l’image des liquoreux de Bordeaux qui a toujours autant de jus.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine : 

08 Juin

« Rouge » : une ode à la couleur et une sublimation d’Angélus, en photos et video, signées par Nicolas et Romain Claris

C’est un festival  de photographies artistiques ayant pris pour thème l’imprimerie et le château Angélus, le tout sur fond rouge. Une belle déclinaison de teintes de rouges jouant avec des lumières différentes captées au château Angélus et chez Print Dorure. Une expo originale à admirer au Saint-James à Bouliac jusqu’au 12 juin.

Romain Claris, Jean-Bernard Grenié et Nicolas Claris devant la célèbre cloche d'Angélus...en rouge © Jean-Pierre Stahl

Romain Claris, Jean-Bernard Grenié et Nicolas Claris devant la célèbre cloche d’Angélus…en rouge © Jean-Pierre Stahl

Nicolas Claris est photographe bien connu à Bordeaux, quai de Brazza,  il travaille d’habitude avec le monde nautique, depuis peu avec des châteaux et le monde de l’imprimerie. Comment lui est venu cette idée de « Rouge » ? Très simplement :

On s’est dit qu’on allait faire quelque chose sur la couleur, et puis on a réfléchi et resserré un peu, on a retenu le rouge, un peu par provocation vis-à-vis de notre imprimeur car c’est une des couleurs les plus difficiles à imprimer, »  Nicolas Claris photographe.

Une bonde en verre dans le chai à barriques d'Angélus, en plus serré que sur la photo originale par Nicolas Claris

Une bonde en verre dans le chai à barriques d’Angélus, en plus serré que sur la photo originale par Nicolas Claris

« Mais on s’est dit aussi qu’on allait s’appuyer sur le vin et un château ; on est allé voir Angélus, qui a dit oui tout de suite, voici la genèse. ensuite on a travaillé sur 3 axes : le rouge dans l’imprimerie, le rouge chez Angelus et avec des images personnelles. Cela a été un travail de recherche et d’inspiration… »

Captation de la video par Romain Claris dans le chai d'Angélus avec Stéphanie de Boüard © JPS

Captation de la video par Romain Claris dans le chai d’Angélus avec Stéphanie de Boüard © JPS

« Avec mon fils Romain, on travaille ensemble, et on a toujours associé photos et vidéos. Chacun de notre côté, on amène une cohérence » : « on n’apprivoise pas la couleur, on tente de la capter, de la restituer. On l’observe, on l’admire, elle nous transporte… »

IMG_5683« Comme un magicien, le vin et son monde se sont offert à nos yeux incrédules, sa teinte, ses dégradés multiples et profonds, ses nuances, somptueuses semblaient vouloir nous parler de son histoire » Ainsi en a découlé, une ode au rouge, à partir de vitraux rouges d’Angélus, du vin contenu dans ses barriques, dans un ballet de verres et de bondes rouges auquel semblait répondre de manière énigmatique Stéphanie de Boüard, co-propriétaire d’Angélus.

IMG_5673

Jean-Bernard Grenié, co-propriétaire d’Angélus, admirait pour la première fois hier soir cette exposition : « c’est une découverte pour moi, je savais que nous étions sponsor, mais je ne savais pas qu’Angelus était au centre ! »

Anna Pakula et Jean-Bernard Grenié d'Angélus © JPS

Anna Pakula, « Worldwide Wine Lifestyle Curator » et Jean-Bernard Grenié, co-propriétaire d’Angélus © JPS

« C’est une très belle captation de l’atmosphère du chai à barriques, sous-jacente, prégnante, ainsi que la couleur rouge sur les bondes en verre. Pour moi, c’est une couleur que j’aime. »

Lors de cette soirée, on pouvait y croiser CNB (Chantier naval de Bordeaux) et Nanni, avec qui Nicolas Claris travaille :  le 1er étant le leader mondial des catamarans de plaisance et leader des voiliers de grand luxe semi-custom,  et le second le  n°3 de la motorisation de bateaux de plaisance et professionnels.

Amelia Festa, PDG de Nanni, Yann Masselot CNB, Anthony Torkington directeur du Saint-James et © JPS

Amelia Festa, PDG de Nanni, Yann Masselot vice-président de CNB, Anthony Torkington directeur général du Saint-James et Giovanni Insom de Nanni © JPS

Nanni compte aujourd’hui 70 salariés à La Teste-de-Buch, il produit 2000 moteurs à l’année et est le seul constructeur au monde à produire toute la gamme de moteurs de 10 à 2000 chevaux. CNB affiche également une très belle réussite à Bordeaux, juste en face de la Cité du Vin, avec l’ouverture de leur 6e hangar en janvier dernier pour grands modèles des bateaux de 100 pieds, CNB emploie près de 900 personnes aujourd’hui avec les intérimaires et connaît depuis ces dernières années une bonne reprise notamment sur les salons de Cannes et de Dûsseldorf.

« Rouge » par Nicolas et Romain Claris au Saint-James à Bouliac (Gironde) jusqu’au 12 juin

Pour aller plus loin : site photos de Nicolas Claris et regardez sa video « Rouge » réalisée pour l’exposition ci-dessous : 

 

26 Avr

Philippe Raoux fête ses 30 ans à la tête du château d’Arsac : un monde de culture avec « Stilthouse », la dernière oeuvre signée Arne Quinze

Figure du Médoc, Philippe Raoux fêtait mardi soir les 30 ans de l’acquisition du château d’Arsac. Un Cru Bourgeois, qu’il a élevé parmi les plus grands du Médoc, avec cette singularité d’y mêler art et vin. Depuis 30 ans, il y expose des oeuvres acquises auprès des plus grands artistes contemporains du monde entier.

Philippe Raoux, Hubert de Boüard et Alain Raynaud deux de ses Winemakers, Céline Raoux et

Philippe Raoux, Hubert de Boüard et Alain Raynaud deux de ses Winemakers, Céline Raoux et Arne Quinze

Philippe Raoux, c’est un sacré nom à Bordeaux et en appellation Margaux. Un Monsieur qui a toujours su jouer de créativité et d’imagination pour faire parler de lui et de ses vins.

A une époque, je me souviens, il vous accueillait quand vous descendiez de l’avion, car son image était affichée en grand dans l’aérogare de Bordeaux-Mérignac. Il a acquis le château d’Arsac en 1986 et fête aujourd’hui les 30 ans à la tête de cette propriété, « 30 ans de mariage du goût et du beau. »

Le château d'Arsac et son chai où les 30 ans ont été célébrés © JPS

Le château d’Arsac et son chai où les 30 ans ont été célébrés © JPS

Cette propriété, il l’a entièrement remaniée et restaurée, tant au niveau du vignoble (112 ha d’un seul tenant) que du château et dépendances (l’histoire de la propriété est l’une des plus anciennes du Médoc avec 900 ans), choisissant une couleur bleue pour ses chais comme pour électriser les amateurs d’art et de vin : « je me souviens de mon premier client qui m’avait dit avec cette couleur bleue, vous allez faire des vins de fête et non des vins de messe ! » me confie Philippe Raoux.

bb

Lla Fontaine aux Oiseaux (1998) de Jean Michel Folon fait face à Stilthouse (2017) de Arne Quinze © JPS

L’autre coup de maître de Philippe Raoux, c’est d’avoir acquis et commandé dès 1992 des oeuvres d’artistes mondialement connus ou en devenir:  le Chevêtre (1992), le Grand devers (1993) ou la Déjantée (1995) trois oeuvres de Bernard Pagès, Mother and Child (1999) de Niki de Saint Phale, la Fontaine aux Oiseaux (1998) de Jean Michel Folon, ou encore l’Arbre du Soleil (2006) de Susumu Shingu.

Arne Quinze devant Stilthouse (2017) juste à l'entrée du château d'Arsac

Arne Quinze devant Stilthouse (2017) juste à l’entrée du château d’Arsac

Dernière oeuvre en date, Stilthouse (2017) par l’artiste belge flamand Arne Quinze, 45 ans, qui a réalisé plusieurs oeuvres à Rouen au dessus du fleuve, à Shangaï ou encore Djakarta : « c’est une étude que je fais depuis 15-20 ans, les hommes veulent toujours construire le plus haut possible, je veux sensibiliser les spectateurs pour qu’une approche plus attentive et plus réfléchie de notre aménagement urbain émerge. On voit à travers cette oeuvre que l’être humain ne sait pas s’échapper de la réalité, toujours les pieds dans la terre, mais il ne faut pas hésiter à rêver. Et les couleurs sont là pour rappeler celles de la nature car depuis que je suis né en 1971, nous avons réussi en tant qu’hommes à détruire 30% de la faune et de la flore.«  Ces Stilthouses sont ainsi ces êtres humains fragiles et chancelants, juchés sur des jambes étroites, des sculptures qui veillent sur leur environnement afin de le préserver.

IMG_4819

Forte de son « Jardin des Sculptures », cette propriété a été l’une des premières à s’ouvrir à l’oenotourisme, Nathalie Coiquaud et Sophie Gaillard se remémorent avoir mis sur pied dès 2004 le premier tour depuis l’Office de Tourisme de Bordeaux très prisé des visiteurs français et étrangers.

Dany Rolland, oenologue à Pomerol, a signé la Collection n°9 des WineMakers © JPS

Dany Rolland, oenologue à Pomerol, a signé la Collection n°9 des WineMakers © JPS

Parmi les autres grands projets de Philippe Raoux, il y a bien sûr eu la Winery d’Arsac, un projet visionnaire avec une superbe cave, restaurants et autres animations, qui aurait du prendre un certain envol, si le projet de grand contournement n’avait pas été enterré, me confie l’un des invités.

Il y a aussi sa Collection des WineMakers, une carte blanche donnée depuis 11 millésimes à de grands oenologues et vignerons bordelais, français et même de toute la planète vin. En ce mardi soir, 3 d’entre eux étaient venus rendre hommage à Philippe Raoux qui se définit comme « un jardinier de la vigne » et Céline son épouse : Hubert de Boüard, Alain Raynaud et Dany Rolland surnommés pour cette collection et par le maître des lieux « le pragmatique », « le docteur » et « l’élégante ».

25 Avr

L’Oxygène : ami ou ennemi du Vin ?

Pour aérer et révéler les arômes du vin, Olivier Caste et Michaël Paetzold ont imaginé OptiWine. C’est une carafe de poche qui apporte une quantité d’oxygène juste nécessaire pour réveiller le vin. Par ailleurs d’autres procédés ont prouvé aussi leur efficacité pour éviter ou limiter l’oxydation rapide d’une bouteille de vin, une fois ouverte : en avant les « Coravin », « VacuVin » et autre « Enomatic ». C’est le dossier de Côté Châteaux.

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaêl Paotzold © JPS

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaël Paetzold © JPS

Olivier Caste est un empêcheur de tourner en rond. En septembre 2016, il a lancé officiellement © OptiWineAvec son ami Michaël Paetzold, oenologue et spécialiste des process oeno-techniques, ils ont mis au point un procédé révolutionnaire: la Carafe de Poche baptisée Optiwine, le tout breveté et déposé. C’est en fait un procédé novateur de nano-aération qui apporte au vin « la juste quantité » d’oxygène  pour libérer et réveiller de manière optimale les arômes enfouis dans la bouteille de vin.

Olivier Caste et sa vision révolutionnaire © JPS

Olivier Caste et sa vision révolutionnaire © JPS

Nous nous sommes aperçus qu’apporter une très faible quantité d’oxygène à l’ouverture de la bouteille, ce fameux réveil en douceur, allait tout simplement permettre aux molécules aromatiques de beaucoup mieux s’exprimer, en tout cas d’amener plus rapidement le vin dans le verre à son plus haut potentiel », Olivier Caste – Optiwine

Une fois OptiWine inserré dans le goulot , il est nécessaire d'incliner 3 fois la bouteilles pour aérer le vin

Une fois OptiWine inserré dans le goulot , il est nécessaire d’incliner 3 fois la bouteilles pour aérer le vin

C’est en fait un aérateur de vin, en résine surlyn, cela ressemble à un bouchon mais c’est beaucoup plus subtil. OptiWine est réalisé avec 16 facettes et une embase plus étroite qui permettent de laisser passer le vin quand la bouteille est inclinée pour donner un « volume d’oxygène maîtrisé ». Une opération à réaliser trois fois avec la bouteille placée le long de l’avant-bras et avec deux doigts pour maintenir Optiwine. Puis vient le temps de la magie, où le vin va reposer 10 minutes et se révéler. Il y a désormais une différence nette entre le verre de vin « optiwiné » et le verre témoin.

David Liorit et Olivier Caste en pleine dégustation du vin "optiwiné" © JPS

David Liorit et Olivier Caste en pleine dégustation du vin « optiwiné » © JPS

Depuis un an et demi, de nombreux châteaux de la place de Bordeaux le suivent, plus d’une trentaine actuellement. Parmi les premiers, il y a eu la Fleur de Boüard, en Lalande-de-Pomerol,et château Petit Val, en Saint-Emilion Grand Cru, mais aussi un célèbre caviste la Vinothèque de Bordeaux. Olivier Caste a commencé à démarcher le marché espagnol et a déjà des touches.

Manifestement, il y a une explosion aromatique, de suite, des éléments qu’on n’avait pas, qui étaient plus discrets, sur le verre témoin, qui se sont révélés », David Liorit manager du château Petit Val.

Et de compléter :« Au niveau de la dégustation, il y a des arômes qui sont un peu plus expressifs que sur le témoin, mais c’est surtout l’oxygène qui vient nous révéler cette minéralité ».

L’oxygène, ami ou ennemi du Vin ? C’est bien sûr en laboratoire, et notamment chez Oenoteam à Libourne, que l’on va tenter de nous éclairer. Car nous sommes bien sûr dans le domaine de la chimie, l’oxygène a forcément une interaction, un impact tant dans la vinification que dans l’élevage.

Stéphane Toutoundji dans son laboratoire Oenoteam à Libourne © JPS

Stéphane Toutoundji dans son laboratoire Oenoteam à Libourne © JPS

Il ne faut pas trop d’oxygène dans les vins blancs parce que l’on perd des arômes primaires et secondaires et dans les vins rouges il faut amener juste ce qu’il faut d’oxygène pour les combinaisons tanins – antocyanes pour stabiliser par exemple la couleur, pour polisser les tanins, et si on amène trop d’oxygène on a des couleurs qui dérivent et on perd beaucoup d’arômes », commente Stéphane Toutoundji d’Oenoteam.

Dans les restaurants ou bars à vins, comme au Point Rouge à Bordeaux, depuis plusieurs années se sont généralisées les machines Oenomatic de distribution de vin au verre. Des machines où les bouteilles de vin sont placées sous azote et permetent de conserver plusieurs jours ces bouteilles ouvertes.

Alexandre Morin, chef sommelier au Point Rouge devant la machine Oenomatic © JPS

Alexandre Morin, chef sommelier au Point Rouge devant la machine Enomatic © JPS

Alexandre Morin, chef sommelier, au Point Rouge à Bordeaux explique : « Au lieu de garder une bouteille pendant 2 jours grand maximum, avant que le phénomène d’oxydation ne se ressente réellement, l’Enomatic va nous permettre de garder nos vins pendant au moins 10 jours et les garder propres avec des arômes précis et des structures en bouche correctes. »

Alexandre Morin dévoilant le système Coravin © JPS

Alexandre Morin dévoilant le système Coravin © JPS

Pour des flacons d’exception, un américain Greg Lambrecht a inventé Coravin , un sytème qui permet de goûter du vin sans ouvrir la bouteille grâce à une aiguille qui perce le bouchon en liège, sans altérer l’étanchéité : « de là, on va faire basculer l’ensemble de la bouteille et du système, appuyer sur le bouton poussoir et du vin va sortir de la bouteille. Maintenant l’argon est dans la bouteille et va créer une couche protectrice entre la surface du vin et le bouchon » commente Alexandre Morin.

Nicolas Blaiset de Vignobles&Châteaux à Saint-Emilion avec la pompe Vacuvin © jps

Nicolas Blaiset de Vignobles&Châteaux à Saint-Emilion avec la pompe à vide d’aire Vacuvin © JPS

Tous ces procédés d’aération ou de protection contre l’oxydation sont aujourd’hui utilisés par les sommeliers, les cavistes, châteaux et même les particuliers. L’un des plus simples et plus abordable est ce système de pompe qui aspire l’air de la bouteille par Vacuvin pour conserver une bouteille plusieurs jours, comme le montre Nicolas Blaiset de Vignobles & Châteaux et le résultat est aussi étonnant.

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaêl Paotzold © JPS

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaêl Paotzold © JPS

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Christophe Varone et Jean-Marc Ceccaldi :

02 Avr

« Bordeaux, la métamorphose » : le magazine sur les nouveaux chais

En 1855, Bordeaux a acquis une notoriété mondiale avec le classement de ses châteaux. Un siècle et demi plus tard, la légende continue avec ses nouveaux chais. Tour d’horizon des chais de dernière génération livrés à l’occasion des primeurs de Bordeaux et de certains autres qui depuis 5 ans font parler d’eux.

Sophie, Yann et Nathalie Schÿler, les propriétaires, ce vendredi 31 mars, lors de l'inauguration du nouveau chai du château Kirwan © Jean-Pierre Stahl

Sophie, Yann et Nathalie Schÿler, les propriétaires, ce vendredi 31 mars, lors de l’inauguration du nouveau chai du château Kirwan © Jean-Pierre Stahl

A COMME ANGELUS

En 10 ans, on peut considérer que les châteaux ont encore muté. S’il fallait commencer par le commencement, ce serait la lettre A comme Angélus. La métamorphose a été totale. Des travaux gigantesques lancés par Hubert de Boüard et Jean-Bernard Grenier, avec aujourd’hui une nouvelle génération aux commandes Stéphanie de Boüard-Rivoal et Thierry Grenié-de Boüard. Angélus a été inauguré fin mars 2014, et consacré en 2012 en tant que  1er grand cru classé A de Saint-Emilion.

Près de 1100 barriques peuvent être accueillies ici © Jean-Pierre stahl

Près de 1100 barriques peuvent être accueillies dans le chai de Calon Ségur © JPS

UNE SALVE D’INAUGURATIONS DANS LE MEDOC

Mais les châteaux qui font l’actualité cette année pour les primeurs sont plûtôt rive gauche, dans le Médoc avec Calon Ségur (3e cc de Saint-Estèphe), qui a inauguré ses nouveaux chais le 20 mars dernier, très récemment Kirwan (3e cc de Margaux) vendredi soir et Beychevelle (4e cc de Saint-Julien) hier soir.

Philippe Blanc, directeur du chateau Beychevelle, et le maître de chai du château © JPS

Philippe Blanc, directeur du chateau Beychevelle, et le maître de chai du château © JPS

Chacun y va de sa patte, de sa touche perso, avec des signes de reconnaissance en façade comme le pied de vigne gigantesque de Kirwan ou bien ces vagues ondulées à Beychevelle, il y a aussi ce sanctuaire ce long tunnel à Calon qui va conserver les plus belles bouteilles de la propriété.

Cet élan de talents n’est pas prêt de s’arrêter, d’autres chais sont déjà annoncés comme celui de Lynch-Bages qui sera réalisé par Chien Chung Pei dont le père a signé la Pyramide du Louvre à Paris, rien que cela. Et c’est sans parler de Margaux, Talbot, Gloria et autres Cos d’Estournel qui ont aussi voulu marquer d’un signe architectural fort leur restructuration ces dernières années.

 

Henrique Da Costa des Vignobles Perse devant la façade de château Pavie © JPS

Henrique Da Costa des Vignobles Perse devant la façade de château Pavie © JPS

DE GRANDES SIGNATURES AUSSI RIVE DROITE

Il y a toutefois des points communs et des passerelles (en inox), entre la rive gauche et la rive droite, on peut ainsi retrouver des signatures communes comme celle d’Arnaud Boulain à Beychevelle comme à Angélus, ou encore les cuves en béton de Kirwan qui comme celles de Cheval Blanc ont été réalisées en Italie.

Cheval Blanc et la vague de Christian de Portzamparc pour le nouveau chai à Saint-Emilion © JPS

Cheval Blanc et la vague de Christian de Portzamparc pour le nouveau chai à Saint-Emilion © JPS

 JEAN NOUVEL ET PHILIPPE STARCK, DES NOMS QUI FONT PARLER

Cheval Blanc (1er cc A de Saint-Emilion) puis La Dominique (cc de Saint-Emilion) ont été les projets sans doute les plus osés de cette dernière décennie à Saint-Emilion. C’est une vague qu’a souhaité créer Christian de Portzamparc au mythique château Cheval Blanc, un véritable exploit car la végétation sur le toit fait que ce chai se fond dans son environnement.

Juste à côté Jean Nouvel a joué sur 6 nuances de rouge avec son chai du château la Dominique qui est venu se poser dans la cour intérieure du château en pierre acheté en 1969 par Clément Fayat. Un château qui a explosé au niveau oenotouristique avec 10 à 12000 visites payantes par an et 50000 personnes qui viennent déjeûner et admirer la vue depuis le restaurant « la Terrasse Rouge ».

Le cuvier de la Dominique livré en 2014 © JPS

Le cuvier de la Dominique livré en 2014 © JPS

LIGNES EPUREES

Des chais, qui bien sûr conservent leur objectif premier de vinifier avec des cuviers dignes de Stark Trek, (« vitesse lumière capitaine Kirk »), baignés de lumière tant à la Dominique qu’à Beychevelle.

Le nouveau chai Clinet et Ronan by Clinet à Pomerol © JPS

Le nouveau chai Clinet et Ronan by Clinet à Pomerol © JPS

Des chais résolument modernes comme ceux des 2000 m2 de Clinet finalisés en 2015, avec un bardage bois qui se fond parfaitement dans paysage.

Ronan Laborde présente ses nouvelles installations qui peuvent contenir 900000 bouteilles © JPS

Ronan Laborde présente ses nouvelles installations qui peuvent contenir 900000 bouteilles © JPS

Ici l’objectif pour Ronan Laborde est clair de souhaiter se diversifier et développer une marque de Bordeaux Ronan By Clinet depuis Pomerol.

les vieilles arcades de l'ancienne gare d'Orléans de Bordeaux

Le chai d’élevage de château Pavie réalisé à partir des vieilles arcades de l’ancienne gare d’Orléans à Bordeaux © JPS

Mais le fin du fin, c’est encore l’idée de Gérard Perse en 1998, d’acquérir les vieilles arcades de l’ancienne gare d’Orléans de Bordeaux pour en faire un chai sur deux niveau à Pavie et tout refaire en 2013 à partir de ce chai historique, avec l’architecte Pinto.

Philippe Starck, le jour de l'inauguration du chai des Carmes Haut-Brion le 24 juin 2016 © JPS

Philippe Starck, le jour de l’inauguration du chai des Carmes Haut-Brion le 24 juin 2016 © JPS

Certains sont totalement novateurs à l’image des Carmes Haut-Brion qui a inauguré son chai signé par l’architecte Luc-Arsène Henry et le designer Philippe Starck lors de Bordeaux Fête le Vin 2016 : « pour moi, c’est la lame d’une charrue, qui est en train de rentrer dans la terre, dans l’eau, d’ouvrir la terre pour faire accoucher ce mystère qu’est le vin. » 

Regardez le magazine « Bordeaux,  la métamorphose » sur ses nouveaux chais par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Christophe Varone et Emmanuel Cremese :