21 Déc

Bravo à Reignyx, Nicolas Lesaint, Yves Vatelot et toute la compagnie du château de Reignac

C’était hier un moment d’émotion au château de Reignac, avec la remise officielle du Best Of Wine Tourism International. Un trophée obtenu lors du vote à Valparaiso au Chili. C’est le petit bonhomme inventé par Nicolas Lesaint et l’aspect éducatif qu’il lui a donné pour simplifier le travail du vigneron qui ont été reconnus, mais déjà suivi depuis des années par Côté Châteaux.

Reygnix, la mascotte fétiche dessinée par Nicolas Lesaint (au centre) © JPS

Reygnix, la mascotte fétiche dessinée par Nicolas Lesaint (au centre) © JPS

Reignyx, c’est la mascotte de Reignac. Voilà tout est dit. Je peux aller me coucher. Merci Nicolas, à bientôt bonnes fêtes, à l’année prochaine et bise au chat !

Non, Reignyx, c’est plus que cela. Le chat et Philippe Geluck, n’ont qu’à bien se tenir. La relève est assurée.

En un mot comme en mille, Reignyx est né de l’imagination (diiiiiiinnnnnguuuue) de Nicolas Lesaint, le directeur technique et blogueur émérite de la stratosphère viti-vinicole. Le 2.0 du cep, le branchouille de la feuille, le chébran du pied à tailler, le tout en photos, vidéos et crobards dont il nous abreuve au quotidien sans nous saouler, tellement Nicolas a la passion, la sensibilité et le talent ancrés en lui.

Reignyx, c’est ce petit personnage simple mais efficace, gratté sur plusieurs pages blanches de plusieurs carnets. Un vigneron au visage rond mais à la queue de cheval (tiens, tiens, ça me rappelle quelqu’un). Il est là pour commenter le quotidien du vigneron, dans son labeur au jour le jour, un copain de galère, entre gel et grêle parfois, mais qui survit et maudit ces intempéries. Car Reignyx, il est plus fort que tout, il se relève (et je te bouscule…) toujours.

La force de cette mascotte, c’est aussi d’avoir été adoptée par l’ensemble de l’équipe, d’avoir fait l’unanimité autour de lui (mais quand on le connaît, il ne peut en être autrement) et d’avoir aussi eu carte blanche de la part du propriétaire Yves Vatelot.

Hier la remise officielle du trophée avec l'ensemble de l'équipe du château, des membres de la CCI de Bordeaux et d'autres lauréats Best Of Wine Tourism © Catherine Leparmentier

Hier la remise officielle du trophée avec l’ensemble de l’équipe du château, des membres de la CCI de Bordeaux et d’autres lauréats Best Of Wine Tourism © Catherine Leparmentier

C’est ainsi qu’il a réussi à s’imposer dans le PAF, le Paysage bien Aimable des Fiticulteurs. Et Dieu sait que dans le milieu il y a parfois des bourre-pifs. Avec ses petits biscoteaux, il est devenu l’emblème de Reignac, le guide des oenotouristes, le preux chevalier servant des novices, le sachant des chais…j’en passe et des meilleurs.

Déjà récompensé le 17 octobre dernier à Bordeaux, par un  Best Of d’Or à Bordeaux dans la catégorie « Découverte et Innovation », le Château de Reignac a donc remporté dans la foulée un prix « International Best Of Wine Tourism 2018 » à Valparaiso au Chili. C’est Jacques Faurens, de la CCI Bordeaux Gironde, qui a remis le saint graal «INTERNATIONAL BEST OF WINE TOURISM 2018» au Château de Reignac, à Yves et Stéphanie Vatelot, mais aussi et surtout à au petit Nicolas…Lesaint homme.

Cette remise officielle a aussi été  l’occasion pour les lauréats nationaux du concours de visiter la propriété (avec son parc préservé depuis le XVème siècle et son pigeonnier du XVIème siècle transformé en une incroyable tour de dégustation) et de tenir leur 1ère réunion du Club Best Of 2018, en présence de Florence Forzy-Raffard, ambassadrice pour Bordeaux du Réseau des Capitales de Grands Vignobles.

Longue vie à Reignyx 1er, le roi du cep…pas mal !

04 Déc

Des idées pour Noël : château de Rayne Vigneau, « l’Excellence du Sauternes »

Dans la série des livres à offrir pour Noël, voici un ouvrage magnifique qui raconte la non moins extraordinaire histoire du château de Rayne Vigneau, 1er Grand Cru Classé de Sauternes. Ce château situé à Bommes en Gironde fut sacré meilleur vin liquoreux du monde, lors de l’Exposition Universelle de 1867… Un livre édité en 2017 et signé par Sylvie Bonin et François Poincet.

© JPS

« Château de Rayne Vigneau, L’excellence du Sauternes » par Sylvie Bonin et François Poincet © JPS

Le Sauternes, un vin souvent décrié ces dernières années et pourtant encensé pendant des années, notamment après la 2e guerre mondiale. Qu’on se le dise, s’il y a bien un travail extraordinaire réalisé sur un vin, c’est sur ce type de vin dont la magie opère depuis la vigne avec le botritys cinerea.

L’autre magie, c’est celle des auteurs  et des journalistes qui aiment à vous rappeler l’histoire et vous dire que nos ancêtres privés de smartphones et autres conneries de ce genre, avaient cette intelligence de découvrir par eux-même, de visu et par la dégustation, ces vins exceptionnels que je vous conseille de redécouvrir à l’occasion des fêtes et même le reste de l’année.

Car il y a tout juste 150 ans, dans le cadre de l’Exposition Universelle de 1867, le Château de Rayne Vigneau -classé Premier Grand Cru de Sauternes en 1855- était sacré meilleur vin liquoreux du monde. Rien que cela. Alors c’est sûr les gens à l’époque n’ont pas entonné cette niaiserie de « gangnam style » car ce vin avait non seulement le style mais la classe et le conserve encore aujourd’hui.

Plutôt que de passer tout son temps sur les réseaux sociaux, apprenez la sociabilité de l’époque et ce passé en vous plongeant dans les livres. Celui-ci ou d’autres que je vous propose en guise de calendrier de l’érudition et de l’avent.

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Des millésimes et une couleur évoluants avec le temps © François Poincet 

Cet ouvrage a été commandé  Derek Rémy Smith, président du groupe Trésor du Patrimoine et nouveau propriétaire du Château de Rayne Vigneau (qui auparavant appartenait à CA Grands Crus). Un ouvrage marquant pour célébrer cette histoire prestigieuse mais aussi les femmes et les hommes qui œuvrent aujourd’hui sur ce terroir exceptionnel avec notamment Vincent Labergère comme directeur.

La création d’un vin tel que ceux du Château de Rayne Vigneau tient pour moi du miracle. Aussi, j’ai voulu ce livre comme un voyage initiatique au fil de l’histoire du Château de Rayne Vigneau et des saisons de la vigne, une invitation à la dégustation de ses vins si uniques, et un hommage à tous ceux qui, depuis cinq siècles, ont travaillé à sa grandeur et à son excellence »  Derek Rémy Smith prorpiétaire de Rayne Vigneau.

LE SAUTERNAIS, UN TERROIR EXCEPTIONNEL ET MECONNU

Dans ce bel ouvrage de150 pages, vous allez apprécier des photos splendides de Rayne Vigneau à toutes les heures et toutes les saisons. Celles-ci viennent ponctuer des textes fins et sensibles qui retracent l’histoire de Rayne Vigneau, qui reviennent sur une région, un terroir et des cépages uniques au monde. Ils racontent l’élaboration de ces vins d’exception, véritable travail d’orfèvre.

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Les hommes de la vigne à l’honneur © Photographies François Poincet

UNE HISTOIRE ET DES HOMMES PASSIONNES

Au fil de ce voyage dans le temps et au cœur d’espaces magiques, le lecteur découvre le Sauternais et l’une de ses pépites, le Château de Rayne Vigneau (1635). Il « rencontre » aussi les personnalités qui président aujourd’hui aux destinées de ce grand vin, au premier rang desquelles Vincent Labergère, directeur engagé avec passion depuis plusieurs années dans le projet de redonner au Château de Rayne Vigneau la place qui était la sienne en 1867.

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Le Chef triplement étoilé Marc Haeberlin, de l’Auberge de l’Ill © Marcel Ehrhard – auteur de cette photo pour le livre

DES ACCORDS METS ET VINS AUSSI

Des accords mets vins spécialement élaborés par le Chef triplement étoilé Marc Haeberlin, de l’Auberge de l’Ill. Il détaille quelques recettes savoureuses spécialement imaginées pour se marier avec le Château de Rayne Vigneau et Philippe Alléosse, le seul maître fromager-affineur de France, lève le voile sur une de ses dernières créations en date : la fourme d’Ambert affinée au Château de Rayne Vigneau.

Textes Sylvie Bonin – Photographies François Poincet 145 pages 39 euros TTC

23 Nov

La Scena : une réplique de caisse en bois mais surtout un écrin transparent pour révéler le vin

Là, on est dans la pureté ! Un design, une sobriété et un effacement devant le vin. L’idée est originale et elle vient de Bordeaux. Son inventeur Jean-Michel Marle. Un écrin qui va séduire de plus en plus, tant les professionnels du monde du vin que les particuliers, amateurs d’art, de design et de vin. Un concept en verre acrylique, d’une brillance exceptionnelle.

© La Scena : "laissez vos bouteilles parler !"

© La Scena : « laissez vos bouteilles parler ! »

La Scena, ce n’est pas « un vulgaire » carton ou une caisse en bois; non, c’est autre chose, c’est une sorte de show-room intérieur. Elle offre un packaging de luxe qui permet de regarder, que dis-je d’admirer les flacons.

L’idée est partie de la volonté de révéler les bouteilles de vin pour les mettre en valeur. Elle accueille six bouteilles de 75 cl de formats variés, révélant leur beauté par sa transparence absolue et la pureté de ses lignes. « Une bouteille contient toujours une part de rêve ; j’ai voulu révéler cette beauté sur une scène transparente, chaque bouteille comme une sculpture entrant sobrement dans le monde du design », explique Jean-Michel Marle.

La Scena, c’est la meilleure amie du bois, elle révèle le mystère et glorifie les bouteilles », Jean-Michel Marle

Le concept s’est imposé, révélé à Jean-Michel Marle en 2014 à Bordeaux :  « créer La Scena autour du vin était une évidence, comme la vision d’un coffret qui irait ensuite célébrer toutes les bouteilles du monde ». 

Sa société, du même nom, il l’a créée en juillet 2015 :  La Scena est ainsi devenue un hommage à la caisse bois 6 bouteilles de Grand Crus de Bordeaux, mais en enlevant le traditionnel pour le remplacer par le passionnel, dépoussiérant la bonne vieille caisse en bois…

© La Scena - Grand Cru

© La Scena – Grand Cru

« C’est un objet de présentation, de marketing, pour les professionnels mais aussi un bel objet pour les amateurs. Après avoir travaillé sur la capsule, sur la forme de la bouteille ou sur l’étiquette, ici à Bordeaux on a repenser la caisse, sans chercher à casser totalement les codes, mais plutôt présenter ces bouteilles comme des stars qu’on aime tous », me confie Jean-Michel Marle.

Et il y a déjà toute une gamme développée : Uno pour une bouteille, Duo et Trio, pour deux et trois, et Aria le coffret moulé 6 bouteilles comme une caisse bois, qui va aussi se décliner prochainement en 6 à plat…

Quant au prix, comptez 45€ pour uno et 120€ pour aria.

Pour plus d’informations : https://www.lascena.com/

La Scena découverte par Côté Châteaux lors de Vinexpo 2017, sur le stand de Lafaurie-Peyraguey (fin du reportage)

21 Nov

L’étiquette de Mouton Rothschild 2015 a été confiée à l’artiste allemand Gerhard Richter

Mieux que le Beaujolais, l’étiquette de Mouton. Toujours autant attendue de la planète entière car depuis 1945, c’est un grand artiste reconnu mondialement qui l’illustre. Pour le 2015, c’est l’artiste allemand Gerhard Richter qui l’a peinte. Autre nouveauté, l’étiquette est signée au nom de la famille par Philippe Sereys de Rothschild, dans la continuité du Baron Philippe et de la Baronne Philippine car « Mouton ne change »

Etiquette specimen Ch Mouton Rothschild 2015

Depuis 1945, un grand artiste illustre chaque année l’étiquette de Château Mouton Rothschild. Ainsi se constitue une collection qui réunit les noms les plus célèbres de la création contemporaine et qui, tous les ans, s’enrichit d’une œuvre nouvelle.

L’étiquette du millésime 2015, par sa présentation légèrement modifiée, porte la marque de la nouvelle génération qui a succédé à la Baronne Philippine de Rothschild, disparue en 2014 : Camille Sereys de Rothschild, Philippe Sereys de Rothschild et Julien de Beaumarchais de Rothschild. Elle est signée par Philippe Sereys de Rothschild, représentant les trois propriétaires familiaux.

L’illustration du millésime 2015 a été confiée à l’Allemand Gerhard Richter, né en 1932, prodigieux inventeur de formes et de techniques picturales. Célèbre dans le monde entier, il fonde son travail sur la relation dialectique entre peinture et photographie, entre figuration et abstraction. Son œuvre pour Mouton est le fruit d’un processus à la fois aléatoire et savamment élaboré qu’il appelle Flux. L’artiste fixe sur photo des couleurs en mouvement, saisies à l’instant idéal de leur composition : de même, un assemblage harmonieux donne au grand vin, matière vivante, son équilibre et sa plénitude.

Avec Mouton Rothschild

 

13 Nov

Vin…solite : château Margaux dévoile une bouteille unique, noire et or, pour le fabuleux millésime 2015, en hommage également à Paul Pontallier

Château Margaux, premier grand cru classé 1855, lance ce lundi une nouvelle bouteille pour son millésime 2015, une première dans la très longue histoire de ce prestigieux domaine du Médoc. Elle vient aussi consacrer le 2015 comme millésime exceptionnel et rend hommage à son ancien directeur Paul Pontallier, disparu en 2016.

La bouteille noire et or du © château Margaux

La bouteille noire et or du © château Margaux

Après les très grandes années 2005, 2009, et 2010 à château Margaux, voici le Grand Vin 2015, un millésime tout aussi magnifique pour ne pas dire exceptionnel, c’est la première raison qui incite à marquer le coup. « Par cette bouteille unique, nous avons voulu immortaliser le millésime 2015 qui semble avoir été élaboré pour l’éternité et qui restera pour nous tous un millésime fantastique, empreint d’une émotion particulière ».

Deuxième argument, ce 2015 marque 2 siècles d’architecture à Margaux, avec la construction du château en 1815, et l’inauguration de nouveaux bâtiments conçus par Lord Norman Foster.

Troisième raison qui donne à ce millésime le caractère d’ exceptionnel : il est le dernier millésime de Paul Pontallier à qui la propriétaire et ses anciens collaborateurs souhaitaient rendre hommage.

Les flacons de Château Margaux 2015 ont donc été habillés d’une magnifique sérigraphie dont le design, spécialement pensé pour ce millésime, est apposé sur le verre à la place des étiquettes habituelles. 

Le vin était particulièrement reconnu comme bon, c’est un grand millésime. Parce que si cela n’avait pas été un grand millésime, on ne l’aurait pas fait »,  Corinne Mentzelopoulos propriétaire  précisant que le château n’avait « jamais » fait de bouteille spéciale depuis le XVIe siècle.

Regardez la bouteille unique et ce millésime 2015 avec cette vidéo du © château Margaux

Le domaine du château Margaux, qui abrite un château à colonnades appelé « le Versailles du Médoc », rare exemple français du style néo-palladien construit en 1815, avait fêté en 2015 son bicentenaire par la construction d’un nouveau chai contemporain, oeuvre de l’architecte britannique Norman Foster.

« On ne voulait pas faire une autre étiquette à proprement parler mais plutôt quelque chose directement sur la bouteille: c’est comme l’étiquette d’une bouteille normale mais en or, avec en arrière-plan et juste en sérigraphie, le chai qui entoure le château comme une sorte d’écrin », a décrit sa fille, Alexandra Petit-Mentzelopoulos.

« Si vous vous éloignez de la bouteille, le chai disparaît assez vite, en revanche le château reste très visible parce que la star, c’est le château et le chai est un écrin pour sublimer le château, sublimer le vin », souligne la directrice générale adjointe.

Sur cette nouvelle bouteille opaque est écrit « Hommage à Paul Pontallier ». Arrivé en 1983 à château Margaux, il est décédé l’année dernière à l’âge de 59 ans. Son dernier millésime est composé à 87% de cabernet sauvignon et d’un peu de merlot, cabernet franc et petit verdot. « C’est tout ce qu’il aimait, cette douceur, ce parfum. Cela aurait été un de ses préférés », a estimé son fils Thibault Pontallier, ambassadeur du château à l’étranger.

Un peu plus de 100000 bouteilles ont été produites, leur prix ? 990 €, « une paille » pour certains, de quoi constituer déjà une « petite » cave pour d’autres.

Avec Château Margaux et AFP.

09 Oct

« Des Vignes et des Hommes », ou quand la vigne sculpte le paysage, par Véronique Lemoine et Henry Clemens

Partie de son berceau caucasien, la vigne a conquis la planète. De la singularité des environnements conquis sont nés des paysages spectaculaires, des pratiques originales, des architectures de vignes étonnantes, des vins inédits. Des Vignes et des Hommes conte cette aventure humaine. Ce livre présente des paysages emblématiques et insolites de vingt régions sur cinq continents. Il nous fait découvrir des vins « magiques », il nous raconte l’histoire et les terroirs de ces lieux étonnants.

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Les premières vignes sauvages, enlaçant les arbres, produisaient des kilomètres de lianes mais bien peu de fruits. Depuis plus de 8 000 ans, l’homme les a domestiquées, a sélectionné espèces et cépages, les a plantés dans les environnements les plus variés, a appris à les tailler, les soigner et cherche maintenant à préserver leur diversité.

Partie de son berceau caucasien et du croissant fertile, la vigne a conquis la planète. Car le vin n’est pas une boisson comme les autres : boisson de symbole et de tradition autant que de nécessité et de plaisir, elle a traversé terres et mers, accompagnant les rites des missionnaires comme les soifs des colons.

Le vin s’est transformé pour les besoins du transport et réinventé pour répondre aux désirs de riches buveurs lointains. La vigne l’a suivi, presque partout où la volonté et la folie des hommes les ont menés : cap au nord et au sud, toujours plus loin, toujours plus haut, vers les lieux les plus accueillants ou les plus hostiles, et jusqu’aux antipodes de ses terres méditerranéennes d’origine.

De la singularité des environnements conquis sont nés des paysages spectaculaires, des pratiques originales, des architectures de vignes étonnantes, des vins inédits. Partout dans le monde, les vignerons ont surmonté les contraintes naturelles les plus variées : plaines arides ou terres baignées de brumes, montagnes escarpées ou coteaux verdoyants, strates de calcaires recelant les souvenirs de mers oubliées, laves témoins de volcans endormis…

Le vigneron-paysagiste bâtit des terrasses, aligne des rangs tirés aux cordeaux, dessine de larges ondulations, sème des ceps isolés, compose avec ses vignes mosaïques et broderies précieuses, tresse des corbeilles. Ainsi, les vignobles du monde offrent leurs multiples visages.

De ce jeu sans cesse réinventé entre le lieu et l’homme naît à chaque fois un terroir : un lieu spécifique avec son climat, ses sols, ses expositions mis en valeur par des hommes et des femmes au fil des générations pour y créer leurs vignobles. Leurs choix, savoir-faire et traditions engendrent des vins typés, signature de cette osmose homme-nature qui a donné naissance aux appellations d’origine, mais aussi à des identités régionales fortes.

La Cité du vin conte cette aventure humaine : le tour du monde des vignobles est un film qui offre un survol des paysages emblématiques et souvent insolites de vingt-trois régions sur cinq continents ; La table des terroirs donne la parole à cinquante vignerons de dix régions aux environnements très contrastés, choisis pour témoigner du jeu ancien ou récent entre homme et nature. Grand Angle productions, sélectionnée pour la réalisation de ces films et interviews à travers la planète, a prolongé cette expérience par une série de reportages sur ces régions, en coproduction avec Arte et la Fondation pour la Culture et les Civilisations du vin. De cette collaboration est née la série Des vignes et des hommes.

Qui d’autre que Féret, vénérable maison d’édition bordelaise pour qui vin rime avec pages depuis 1812, pouvait éditer cet ouvrage, promenade à travers une palette de civilisations du vin singulières ? Bienvenue donc dans ce voyage autour des vignes et des hommes.

Véronique Lemoine

« Des Vignes et des Hommes », par Véronique Lemoine ( ingénieur agronome, en charge du parcours permanent à la Cité du Vin de Bordeaux) et Henry Clemens (conseiller en dégustation et consultant marketing vin), 208 pages, aux éditions Féret. 29,90 €

27 Août

Retour en images avec la première semaine de vendanges dans le Bordelais

Côté châteaux vous l’avait annoncé : les vendanges 2017 sont précoces et faibles en quantité. Sans doute la plus faible récolte depuis 1945. Dans le Bordelais, les pertes sont estimées à 40%. Mais la qualité est là pour le vignoble non touché par le gel. Retour en 20 photos sur cette 1ère semaine de vendanges; le gros coup d’envoi est pour la semaine à venir.

Les premiers sauts de merlots à Branne, lundi 21 août © JPS

Les premiers sauts de merlots à Branne, lundi 21 août © JPS

Dès 8h30, premiers coups de sécateurs. Cette parcelle de merlots épargnée par le gel dera du crémant, en blanc de noirs © JPS

Dès 8h30 lundi, premiers coups de sécateurs. Cette parcelle de merlots épargnée par le gel, sur les côteaux de Branne, fera du crémant, en blanc de noirs © JPS

Coup d'envoi des vendanges ce matin à Branne en Gironde © Jean-Pierre Stahl

Coup d’envoi des vendanges ce lundi matin à Branne en Gironde © JPS

Retour de vendange à la cave de Saint-Pey Génissac © JPS

Retour de vendange à la cave de Saint-Pey Génissac © JPS

Les premiers bacs remplis de merlots à la Cave des Vignerons de Saint-Pey Génissac © JPS

Les premiers bacs remplis de merlots à la Cave des Vignerons de Saint-Pey Génissac © JPS

Dernières anlyses de maturité à Rauzan avant de démarrer © JPS

Dernières anlyses de maturité à Rauzan avant de démarrer © JPS

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Denis Baro, le président de la Cave de Rauzan-Grangeneuve va donner mardi le coup d’envoi de la vendange des crémants © JPS

Mardi 22 août, 9h00 : récolte des baies qui serviront à élaborer Y 2017 (le blanc sec © d'Yquem)

Mardi 22 août, 9h00 : récolte des baies qui serviront à élaborer Y 2017 (le blanc sec © d’Yquem)

Des conditions optimales pour vendanger au château Smith Haut Lafitte, avec des matinées relativement fraîches © Jean-Pierre Stahl

Des conditions optimales pour vendanger au château Smith Haut Lafitte, avec une matinée fraîche 17-18°, en ce jeudi 24 août  © Jean-Pierre Stahl

Une équipe de 35 vendangeurs s'apprêtant à débuter jeudi 24 août les premiers sauvignons blancs © JPS

Une équipe de 35 vendangeurs s’apprêtant à débuter, en ce jeudi matin,  les premiers sauvignons blancs, la récolte ne se passe que le matin © JPS

Chloé, un démarrage en en douceur © JPS

Chloé, un démarrage en en douceur © JPS

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Le directeur commercial de Smith Haut Lafitte, Ludovic Fradin immortalisant l’instant pour les réseaux sociaux © JPS

Benjamin garde le sourire malgré le poids des cagettes © JPS

Benjamin garde le sourire malgré le poids des cagettes © JPS

Daniel Cathiard, Fabien Teitgen et Ludovic fradin, respectivement propriétaire, directeur technique et directeur commercial de Smith Haut Lafitte © JPS

Daniel Cathiard, Fabien Teitgen et Ludovic fradin, respectivement propriétaire, directeur technique et directeur commercial de Smith Haut Lafitte © JPS

Au cœur des vignes de Château Haut-Brion et de Château La Mission Haut-Brion, le soleil est radieux avec ses 25 degrés. Les vendangeurs sélectionnent les plus belles grappes de sauvignon gris !

Au cœur des vignes de Château Haut-Brion et de © Château La Mission Haut-Brion, le soleil est radieux avec ses 25 degrés. Les vendangeurs sélectionnent les plus belles grappes de sauvignon gris !

Des le pressoir de Rochemorin, à Martillac, © JPS

Dans le pressoir de Rochemorin, à Martillac, jeudi 24 août© JPS

Vincent Cruège oenologue et directeur des relations extérieures des Vignobles André Lurton © JPS

Vincent Cruège oenologue et directeur des relations extérieures des Vignobles André Lurton © JPS

Dans les rangs de vigne de Rochemorin, que l'on aperçoit au loin © JPS

Dans les rangs de vigne de Rochemorin, que l’on aperçoit au loin © JPS

Un tandem de hottes bien orchestré à Rochemorin © JPS

Un tandem de hottes bien orchestré à Rochemorin © JPS

Côté châteaux , l'info à la source, ici à Rochemorin © VC

Côté châteaux , l’info à la source, ici à Rochemorin © VC

23 Août

« Le Peuple des Vignes », l’expo photo insolite sur des pieds de vigne, au château Haut-Chaigneau

Ce sont 17 clichés originaux, saisis par Denis Bergamelli architecte-photographe. 17 clichés qui ont donné naissance à ces représentations de la vigne; elles sont présentés dans le cuvier et les chais du Château Haut-Chaigneau jusqu’au 30 septembre.

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© Denis Bergamelli

Le peuple des Vignes s’est révélé durant 4 nuits, du 17 au 21 mars 2017, sur la parcelle n°789 du Château Haut-Chaigneau. « Une flopée de petits êtres subtils, grouillent aux quatre coins de l’univers. Ils sont porteurs d’informations spécifiques liées aux éléments, aussi les nomme-ton des « élémentaux ».

Les « élémentaux » régissent les forces primaires et cosmiques de l’Univers : l’air, l’eau, le feu, la terre. Si on cherche à les voir, en y prenant garde, on les devine aisément. Invisibles au premier regard, les « élémentaux » se manifestent par de fugaces apparitions en limite du champ visuel. Dès qu’on les fixe, ils disparaissent. La meilleure heure pour les observer commence au crépuscule : on a moins de mal à les voir en se servant de la lumière rasante du couchant. Le peuple des faunes, des farfadets, korrigans, lutins…

Au crépuscule, on peut voir et entendre le petit peuple. Celui des faunes, des farfadets, korrigans, lutins, trolls, elfes, ondines, sylphes ou bien fées. Ces esprits de la nature sont éternels. Ils étaient jadis vus et respectés par tous. On les traitait comme des divinités. Dans nos vignes, ce petit peuple chimérique revêt une grande disparité d’aspects qui ne sont discernables qu’entre la fin de l’hiver et le début du printemps.  »

Ces 17 clichés sont exposés jusqu’au 30 septembre. Le Peuple des Vignes a été saisi par Denis Bergamelli architecte-photographe déjà exposé au Château Haut-Chaigneau. En 2012, il rencontre Pascal Chatonnet lors de la création de sa série in Vino Véritas qui lui propose une résidence à Haut-Chaigneau, où il pourra donner libre cours à sa vision du monde du Vin. Ce travail sur la vigne réalisé durant 4 nuits constitue une exposition de 17 clichés, présentés dans le cuvier et les chais du Château Haut-Chaigneau, en appellation Lalande de Pomerol.

Exposition ouverte de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30 en semaine au Château Haut-Chaigneau à Néac- sur RDV le week-end Renseignements : 05 57 51 31 31

22 Août

« La Géorgie, berceau de la viticulture » : 8000 ans d’histoire à voir à la Cité du Vin

8000 ans d’histoire de la viticulture en Géorgie, à contempler à la Cité du Vin de Bordeaux. Une exposition unique, véritable empreinte des premières traces de la viticulture dans le monde, à voir d’urgence. 125 pièces y sont exposées jusqu’au 5 novembre.

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Vénération de Dionysos, bronze du IIe siècle avant JC © JPS

C’est une histoire plusieurs fois millénaires. Les découvertes archéologiques en Géorgie ont permis de remonter à une histoire viti-vinicole de 8000 ans.

Les deux fragments de fond de jarre remontant au VIe millénaire avant JC © JPS

Les deux fragments de fond de jarre remontant au VIe millénaire avant JC © JPS

Vous démarrez ainsi cette exposition temporaire par des fragments de jarre en céramique du VIe millénaire avant Jésus Christ, trouvés sur le site de Shulaveris Gora. De quoi vous laisser sans voix.

Carole Destribats,

Carole Destribats, médiatrice oenoculturelle à la Cité du Vin © JPS

On a les plus vieilles traces qui permettent de dire que la Géorgie est le berceau de la viticulture, avec notamment les deux fragments de jarre qui datent de 6000 ans avant Jésus Christ », Carole Destribats médiatrice oenoculturelle.

Et de compléter : « au fond de cette jarre (sur ces deux morceaux), on a trouvé de l’acide tartrique, l’acide le plus présent dans le raisin. »

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Une vague vous interpelle également avec une exposition d’une cinquantaine de contenants de -6000 ans avant JC  jusqu’à aujourd’hui sur une table chronologique de l’évolution des contenants vinaires.

L’actuelle Géorgie a vu se succéder durant la période antique deux importants royaumes : le royaume de Colchide et celui d’Ibérie. Le premier était décrit dans les écrits retrouvés « riche en or », il était réputé pour son orfèvrerie remarquable et prolifique, pays de de la toison d’or, le second très puissant également connu pour son explosion urbanistique.. Le vin, à cette époque, était déjà un produit commercial majeur grâce aux échanges avec d’importants centres du monde antique.

Le Tamada,

Le Tamada, en bronze remontant au VIIe ou VIe siècle avant JC © JPS

Du VIIe ou VIe siècle avant JC, une pièce majeure a traversée les siècle : la statuette du « Tamada » en bronze, haute de 7,5 cm, il s’agit d’un homme assis dans un fauteuil tenant dans sa main droite une corne destinée à boire du vin. Cette statuette témoigne de la civilisation de l’ancienne Colchide et de la tradition du banquet géorgien dont le « Tamada » était le chef de table qui invitait à porter un toast : « le tamada va avoir un rôle essentiel, c’est lui qui va porter les toasts, distribuer la parole, il doit avoir un rôle assez éloquent, un certain charisme, pour pouvoir avoir ce rôle et tenir aussi ses invités dans le débat. »

La vénération de Dionysos est également rappelée au cours de cette déambulation, avec des éléments en bronze retrouvés sur le site de Vani au IIe siècle avant JC. On peut aussi admirer 3 sarments de vigne enveloppés de feuilles d’argent de la seconde moitié du 3e millénaire avant JC témoins d’un rite funéraire.

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La Croix réalisée à partir de sarments de vigne et nouée par les cheveux de Sainte-Nino © JPS

Après l’apparition du christianisme, la viticulture a connu un autre développement avec notamment le rôle des monastères. Une croix est aussi exposée réalisée à partir de sarments de vigne et nouée par les cheveux de Sainte-Nino. Cette relique se trouve dans la cathédrale de Sioni à Tbilissi. Cette sainte avait prêché le nouveau testament et accompli des miracles, elle avait réussi à convertir le roi Mirian au christianisme qui devient au début du IVe siècle religion d’Etat en Géorgie. Par la suite, beaucoup de monastère ont participé à une production du vin un peu plus moderne en Géorgie.

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Car la jarre en terre cuite ou « Qvevri » symbolise véritablement la tradition ancestrale de vinification. On laissait macérer le jus de raisin avec les peaux dans des qvevris lors de la fermentation alcoolique et puis on récupérait après le jus dans une autre qvevri pour une conservation plus ou moins longue.Carole Destribats commente : « dans le quotidien des gens, on trouve beaucoup de familles qui vont vinifier leurs vins dans leurs qvevris, pour leur usage personnel au cours des repas ou des banquets. » On en trouvait de 5 litres et jusqu’à 8000 litres dans les maisons ou plutôt dans le « marani », cellier ou chai géorgien.

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Le Marani, le chai typique géorgien dans lequel était enterrés les qvevris © JPS

Un Marani qui a conservé au long des siècles une importance sacrée et religieuse, c’était aussi un lieu de recueillement  et de banquet pour les grandes fêtes comme des baptêmes ou des noces.

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Ce moment de banquet traditionnel était nommé « le supra » au cours duquel le Tamada portait ce rituel de toasts.

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Le « roumbi », un contenant surprenant réalisé à partir de la peau entière d’un bovin pour le transport du vin…© JPS

Le visiteur voyage ainsi au cours des époques et jusqu’à une période plus moderne où la photographie a pu immortaliser ces us et coutumes restées longtemps dans la tradition en Géorgie. L’étonnement est aussi au détour de cette fabuleuse photo de Géorgiens avec le « roumbi », un contenant surprenant réalisé à partir de la peau entière d’un bovin pour le transport du vin…

Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la Culture à la Cité du Vin © JPS

Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la Culture à la Cité du Vin © JPS

Cette exposition a pu être réalisée grâce aux prêts du Musée National de Géorgie et aux autorisations du gouvernement géorgien, pour permettre ainsi à un public international, qui fréquente la Cité du Vin, de mieux connaître la civilisation ancestrale de la culture du vin en Géorgie.

« Le cabinet du premier ministre et le ministère de l’agriculture géorgien se sont particulièrement impliqués », explique Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la Culture à la Cité du Vin ; « nous avons eu le soutien précieux du Musée National de Géorgie avec de grands professionnels de l’archéologie qui étaient nos interlocuteurs pour monter ce projet. C’est une exposition fondatrice pour nous, c’est la 1ère exposition vignoble invité, et symboliquement c’est assez fort car la Géorgie aujourd’hui est le premier endroit au monde où l’on peut attester des premières traces de viticulture. »

« Géorgie, le berceau de la viticulture », une exposition à voir à la Cité du Vin jusqu’au 5 novembre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Christophe Varone, Christian Arliguié : 

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13 Août

« Le chant de la vigne »: l’exposition d’Ines Diarte au château Carbonnieux

Histoire de marier culture et vin, voici une idée de sortie au châteaux Carbonnieux à Léognan en Gironde. Ines Diarte y expose ses oeuvres jusqu’au 31 août.

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A 20 min du centre de Bordeaux, la vigne chante depuis quelques siècles au château Carbonnieux, fondé au 13ème siècle par les moines bénédictins de l’Abbaye Sainte-Croix de Bordeaux.

L’exposition qui y est présentée cet été s’intitule aussi justement « Le chant de la vigne », on la doit à Ines  Diarte, une artiste franco-espagnole. 

Une exposition qui parle de la vigne, des raisins, de la terre… à travers des plaques d’acier tourmentées à l’acide, des eaux-fortes, des dessins d’étude…

«…J’aime avant tout la matière, y compris celle de l’air, et j’ai commencé á sculpter en créant et polissant les vides dans le métal. Maintenant je travaille avec des acides et les jeux de lumière sur les plaques de métal. Ce qui m’intéresse, c’est cette particulière cohabitation entre densité et légèreté, qui exprime l’essence même de la vie ». Ines diarte

Son point de départ est toujours le même : « quelle est l’essence de al vigne ? Quelle est sa structure ? Comment l’ébriété peut être  plastiquement représentée ? Comment représenter une cave de manière abstraite ? ». Pour voir son travail d’artiste, vous avez jusqu’au 31 août.

Château Carbonnieux (Best Of d’Or Wine Tourism) : ouvert  du Lundi au Vendredi de 8h30 à 17h30 et le Samedi de 8h30 à 12h30 – Tel 05 57 96 56 20

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