17 Nov

Bordeaux Tasting reporté à 2021, Terre de Vins propose Bordeaux Tasting autrement

Bordeaux Tasting 2020, le Festival des Grands Vins, ne se tiendra pas les 12 et 13 décembre au Hangar 14 à Bordeaux. L’épidémie de coronavirus et les mesures de précautions sanitaires ont obligé les organisateurs à reporter Bordeaux Tasting dans la forme que l’on connaît à 2021. Néanmoins il y aura un « Bordeaux Tasting Autrement » sous 2 formes: un numéro spécial en kiosque de Terre de Vins et un site de vente en ligne pour accompagner ces fêtes de fin d’année.  

Bordeaux Tasting, un rendez-vous exceptionnel avec sa grande dégustation au Palais de la Bourse qui aurait du être transférée au Hangar 14 © JPS

Quand ça veut pas, ça veut pas. La crise du coronavirus continue d’obliger tous les organisateurs de salons et de festivals d’annuler les uns après les autres. Terre de Vins dans un premier temps avait repensé son rendez-vous incroyable qui rassemble chaque année 8000 participants, en décidant de l’organiser cette année au Hangar 14 (avec une superficie assez importante plus de 5000 m2), et non plus sur le spot de la place de la Bourse et des différents endroits jumelés dans ce périmètre, mais finalement il n’aura pas lieu. 160 châteaux avaient répondu « présent » et étaient prêts jouer le jeu. En vain, le contexte oblige à renoncer à cet événement remarquable.

Nous avons attendu jusqu’au dernier moment mais, en responsabilité, nous pensons qu’il est plus sage de renoncer. Même si nos équipes ont fortement travaillé depuis trois mois, et malgré un protocole d’accueil et de dégustation approuvé par la Préfecture, nous estimons que les conditions ne sont pas réunies pour permettre à nos exposants, à nos partenaires et à nos visiteurs de profiter pleinement de l’événement,  Rodolphe Wartel, directeur général de Terre de Vins.  

Bordeaux Tasting existe depuis 9 ans et rassemble chaque années 8000 amateurs et connaisseurs de vin, place de la Bourse et aux alentours, un rendez-vous qui forcément allait manquer aussi Terre de Vins a décidé d’un Bordeaux Tasting Autrement…

Christophe Chateau du CIVB, Boris Diaw basketteur, Pierre Lurton PDG d’Yquem et Rodolphe Wartel de Terre de Vins, lors de la masterclass Yquem l’an dernier © JPS

A savoir, un numéro spécial collector présentant et intitulé « les Trésors de Bordeaux Tasting » va être éditer en un temps exceptionnel. Tiré à 40 000 exemplaires et distribué dans les kiosques dès le 15 décembre, il mettra en valeur 150 pépites et châteaux habitués de l’événement.

Par ailleurs, un site de vente en ligne bordeauxtasting.com  va permettre aux amateurs de se faire plaisir avec les Grands Vins de Bordeaux Tasting qui seront disponibles à la vente du 15 au 31 décembre, un site conçu par Terre de Vins en partenariat avec la Vinothèque de Bordeaux qui assurera transaction et livraison. Un plan de communication puissant sera déployé sur le digital (terredevins.com, sudouest.fr, programmatique, réseaux sociaux) pour générer des visites sur le site. Malgré tout, la fête restera dans les têtes à tous, en espérant que chacun pourra se faire plaisir, en surfant sur le net et en commandant de grands flacons.

Côté Châteaux profite de cette occasion pour vous faire revivre les grands moments de Bordeaux Tasting 2019 avec ce numéro spécial réalisé pour France 3 Noa par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot : 

09 Nov

Hong-Kong Wine and Dine Festival 2020 : un festival « on line » et « off line » du 11 novembre au 15 décembre

C’est une édition repensée. Pour la 1ère fois depuis 2009, le Hong-Kong Wine and Dine Festival se tiendra « online » et « offline » du 11 novembre au 15 décembre 2020, contexte oblige.

« Nous avons décidé d’user de nos ressources et de notre ingéniosité pour adapter nos événements promotionnels au contexte de la pandémie mondiale que nous vivons, » explique YK Pang, Président du Hong Kong Tourism Board. « Nous avons ainsi repensé le format du Hong Kong Wine & Dine Festival 2020. Une édition adaptée à nos nouveaux modes de vie qui permet à tous de participer au Festival et aux professionnels du secteur F&B de faire la promotion de leurs produits en cette période compliquée. »  

Ce sont donc des expériences en ligne qui vont être proposées comme la Cave à Vins Virtuelle avec une centaine de références et des Masterclass cuisine, vins et spiritueux délivrées par des experts renommés. Mais en parallèle, plus de 500 restaurants seront partie prenante du festival avec de nombreuses offres destinées aux festivaliers sur place.

Il y en aura pour tous les goûts, pour les gastronomes et adeptes de vins et spiritueux du monde entier, qui souhaitent tout connaître sur les dernières tendances Vins et Spiritueux, l’art du dressage des assiettes, comment s’alimenter sainement au quotidien, tout savoir sur la mixologie…

34 masterclass en ligne seront proposées durant les trois week-ends du festival (21-22 novembre, 28-29 novembre et 5-6 décembre) avec des experts renommés tels que le critique de vin James Suckling, la Master of Wine Debra Meiburg, le mixologiste primé Jay Khan ou encore les Chefs étoilés Vicky Cheng et Shane Osborn.

« Hong Kong est l’une des plaques tournantes du vin les plus importantes au monde aux côtés de Londres et de New York » selon James Suckling. « Hong Kong est aussi l’importateur numéro 1 des vins de Bordeaux. L’édition 2020 du Hong Kong Wine & Dine Festival rassemblera un public nombreux réparti aux quatre coins de la planète et je m’en réjouis fortement ».

« Notre objectif est de continuer à renforcer l’économie hongkongaise et d’envoyer un message résolument optimiste au reste du monde », complète YK Pang, Président du Hong Kong Tourism Board; « : notre esprit d’entreprise et notre amour du travail n’ont pas été impactés par la pandémie et nous nous préparons au retour des voyageurs en même temps que nous redoublons d’ingéniosité pour faire perdurer nos événements d’envergure internationale. »

Avec le Hong-kong Wine and Dine Festival et le Hong Kong Tourism Board

04 Nov

Wine Paris-Vinexpo Paris reporté en juin 2021 ou quand le coronavirus donne le tempo pour la tenue des salons des vins et spiritueux

Rodolphe Lameyse l’a confirmé aujourd’hui à Côté Châteaux, les bouleversements concernant les salons Vinexpo continuent, avec des annulations, des reports, « c’est la voix de la sagesse qui prévaut ». Wine Paris-Vinexpo qui devait se tenir en février est ainsi reporté du 14 au 16 juin 2021, la nouvelle formule de Vinexpo Bordeaux en 2022.

Rodolphe Lameyse, le directeur de Vinexposium, lors de la conférence de presse de septembre © JPS

Il y a des années fastes et des années sans, marquées par la pandémie de covid-19. « Le salon de Shangaï n’a pas eu lieu physiquement, on l’a remplacé par du digital… », commente d’emblée Rodolphe Lameyse, le directeur général de Vinexposium. Mais les grands et nouveaux bouleversements sont attendus pour le grand salon des vins et spiritueux de Paris, qui avait énormément marché en février 2020, juste avant que la pandémie de coronavirus ne prenne l’ampleur que l’on connait.

L’actu en 2021 ? Dans un moment aussi indécis, on a préféré donner à tous nos clients et partenaires du temps, pour savoir où l’on va. On a annulé New-York qui devait se tenir en février. Wine Paris-Vinexpo Paris qui devait aussi se tenir en février, on va le reporter au mois de juin, du 14 au 16″, Rodolphe Lameyse directeur général Vinexposium

« On est à l’opposé de notre concurrent allemand ProWein qui, contre vents et marées, maintient son salon au mois de mars. Nous, comme pour le Vendée Globe, on a fait le choix de prendre une autre route, la route du sud… », complète Rodolphe Lameyse.

Le vrai impact pour notre communauté locale, c’est le décalage de l’autre salon Vinexpo Bordeaux, en conflit de date avec Paris. On va décaler le lancement de la nouvelle formule de Bordeaux en 2022; on n’aura donc pas de Vinexpo Bordeaux en 2021, on a fait le choix de la raison, ces gros changements sont dictés par la situation sanitaire et économique qu’on connait en France et dans le monde ».

22 vignerons des Côtes de Bordeaux sur le salon Wine Paris-Vinexpo en février 2020 © JPS

« Quant au salon de Hong-Kong, il devait se tenir en mai 2020, il avait été reporté jusqu’en février 2021, il bascule en mai 2022, il reprend donc le calendrier originel.On a validé cela avec toutes les instances Vinovision, Vinisud et en conseil d’administration ce soir de la société Vinexposium », précise encore Rodolphe Lameyse. « On a par ailleurs mis en place des réunions régulières avec une trentaine d’acteurs du monde du vin bordelais, il n’y aura pas de surprise, tout le monde s’y attend. C’est la sagesse qui prévaut. Pour la première fois depuis 40 ans, on aura un Vinexpo Bordeaux une année paire… »

Que de changements et « d’adaptions », Rodolphe Lameyse reconnait que c’est une « période dingue…Je n’ai jamais vécu quelque chose comme cela. On ne peut pas faire notre métier depuis le mois de mars.On ne peut pas tenir un seul salon dans le monde. » Pour l’heure, les organisateurs font le dos rond et pensent déjà aux prochains salons: « j’espère que nos choix seront payants et qu’on saura marquer des points pour le futur, on sera là quand les gens pourront de nouveau voyager. »

Tous nos voeux d’encouragement pour la filière des vins et spiritueux qui traverse là d’énormes trous d’airs, en espérant que l’économie continue de fonctionner, par les commandes, le e-commerce, et redémarre prochainement. Sinon la casse risque d’être encore plus terrible… Bon courage à tous.

Côté Châteaux n°18 : un spécial Sainte-Croix-du-Mont avant les fêtes de fin d’année

Côté Châteaux aime vous faire plaisir et vous offre une douceur, un mois avant Noël, avec ce focus sur la belle appellation de Sainte-Croix-du-Mont en Gironde. Une petite appellation qui produit des vins liquoreux, petite par la taille mais grande par sa renommée séculaire. 311 hectares pour 35 vignerons tous autant passionnés, les uns que les autres, par la magie du botrytis cinerea.

Michel de Vathaire co-propriétaire du château Jean Lamat © JPS

Ce mois-ci Côté Châteaux est parti à la rencontre des vignerons qui sans aucun doute réalisent l’un des vins les plus difficiles à produire : le vin liquoreux de Sainte-Croix-du Mont. Difficile car il faut que s’opère la magie du botrytis, cette pourriture noble qui s’installe sur les baies de cépages blancs, en général sémillon et sauvignon, parfois avec un peu de muscadelle.

Ce Côté Châteaux n° 18 démarre en pleine trie, en pleine récolte de raisins botrytisés début octobre au château Jean Lamat à Sainte-Croix-du-Mont. Un château familial tenu depuis plus de 200 ans par la famille de Vathaire. Michel nous présente l’équipe de vendangeurs basés sur « la famille et les amis de la famille. »

Alors que Nicolas Obin nous explique la difficulté de vendanger « heureusement qu’on est aidé par les aînés pour nous montrer le bon du moins bon », Marie de Vathaire explique « j’enlève les petits grains qui sont trop secs qui ne donneront pas de jus, et j’enlève surtout la mauvaise pourriture, car souvent elle se met bien dans le milieu de la grappe. » Michel de Vathaire dépeint ce « terroir argilo-calcaire où parfois la roche est affleurante, et il existe un fameux banc d’huîtres qui donne parfois un caractère particulier à cette appellation. »

Si le château Jean Lamat ne représente que 2,5 hectares de vigne et a une production intimiste de 5000 bouteilles de vin liquoreux, peu importe toute la famille et toute l’équipe mettent du coeur à l’ouvrage pour ne récolter que les bons grains botrytisés ou passerillés, un travail de « chirurgie très fine pour obtenir la bonne qualité du vin ensuite » selon Michel de Vathaire à la réception des paniers qui opère encore quelques petites sélections.

La famille de Vathaire avec ses amis vendangeurs et Philippe Maurange © JPS

S’en suit une séquence repas de vendangeurs au château dans son jus, avec dégustation de Jean Lamat 2014 à l’apéritif et sur le repas : « les habitudes évoluent et on peut le déguster sur d’autres mets, finalement cela s’accorde bien sur de la volaille blanche, même avec du fromage ». Philippe Maurange, son neveu et aussi co-propriétaire du château complète  : « à la différence des liquoreux qu’on buvait au XIXe ou au milieu du XXe siècle, où c’était des liquoreux très riches, puissants, avec une richesse en sucre très importante, on a évolué vers de vins plus légers, plus désaltérants, des vins d’apéritifs, plus faciles à boire notamment pour conquérir une nouvelle clientèle, qui s’attache à des vins moins sucrés. Donc on travaille davantage sur des équilibres aujourd’hui qui vont plus vers l’acidité, le côté un peu plus vif des liquoreux… »

Angélique Armand du château La Rame © JPS

La suite de ce magazine nous emmène à la rencontre d’Angélique Armand au château la Rame qui nous explique comment s’opère la magie du botrytis :

La magie du botrytis se réalise avec du brouillard le matin, comme actuellement, c’est un très bon cas de figure, beaucoup d’humidité et l’après-midi un ensoleillement qui permet le développement du botrytis. Une fois qu’il est installé, cela se développe tout naturellement », Angélique Armand au château la Rame

2020, c’est quand même un millésime particulier car on a eu énormément de pluies et le botrytis a non seulement tardé à s’installer mais aussi les tries ont été moins nombreuses 2 à 3 contre 3 à 5 habituellement : « oui, c’est l’année atypique : un printemps extrêmement pluvieux, ensuite de fortes chaleurs en juillet, août et même mi-septembre, ce qui fait qu’il manquait ce côté humidité pour que cela puisse s’installer et il a fallu attendre les premières pluies de septembre pour qu’il commence à s’installer. Ce sont des raisins qui sont rabougris et qui permettent les grands liquoreux, tant qu’on n’a pas cette concentration on ne pourra pas faire de grands liquoreux »

Quant à savoir si la consommation de ces vins repart, Angélique explique l’évolution : « on a fait des vins qui étaient extrêmement riches, extrêmement concentrés, c’est ce que demandait la clientèle et ce que demande toujours une catégorie de clients un peu plus âgés… La nouvelle génération aime les liquoreux, pour peu que vous ayez un peu plus d’acidité et ce côté fruité. Donc il nous faut jongler sur différents styles de vins pour pouvoir satisfaire différents types de clientèle. »

Nicolas Solane, le président du syndicat viticole de Sainte-Croix-du-Mont devant le banc d’huîtres fossilisées © JPS

Ce qui fait l’originalité de Sainte-Croix-du-Mont, c’est son terroir unique au monde que nous présente Nicolas Solane, le président du syndicat viticole et propriétaire du château Crabitan-Bellevue, au pied du château-mairie et de l’église du village :

Des huîtres fossilisées qui remontent à 20 millions d’années © JPS

« oui cette colline d’huîtres fossilisées date d’une vingtaine de millions d’années, à l’époque où l’Aquitaine était sous les eaux, et au retrait des eaux on a pu apercevoir des amas d’huîtres fossiles…C’est assez unique de les voir surtout à cette altitude ». La balade vaut vraiment le détour et de plus en plus de Bordelais ou Girondins viennent passer un bon moment les soir l’été ou en arrière saison aux beaux jours pour se balader ici, admirer ce cadeau de la nature et déguster les vins de Sainte-Croix-du-Mont à l’heure de l’apéro.

Les Sainte-Croix-du-Mont profitent de ce terroir avec des sous-sols calcaires et surtout de multiples petits coteaux assez venteux en général, tout cela fait que les vins de Sainte-Croix-du-Mont sont spécifiques avec une bonne richesse et gardent de la fraîcheur avec le sol argileux et le sous-sol calcaire… »Nicolas Solane, le président du syndicat viticole

Hervé Chouvac du château du Mont © JPS

Parmi les 35 vignerons de Sainte-Croix, 311 hectares en Gironde, il y a aussi Hervé Chouvac vigneron du château du Mont, un château qu’il tient de son arrière-arrière-grand-mère. Il nous présente son millésime 2019 toujours en barrique, avec « un élevage de 15 mois, fermentation et élevage compris, qui sera mis en bouteille en février, mars ». « c’est un millésime très généreux où on a pu faire de vins de longue garde. On est sur l’abricot, l’ananas, la figue. 2020 sera un millésime plus sur la fraîcheur, de l’élégance, de la finesse. »

Et de montrer dans sa salle de dégustation l’évolution de couleurs de ses vins fonction du millésime d’une belle robe dorée pouvant tirer sur l’orangé, voir le marron : « il peut y avoir deux types de Sainte-Croix-du-Mont, des vins plus sur la fraîcheur, sur la jeunesse, sur un équilibre avec peu de liqueur…et des vins pour une longue garde avec plus de richesse en sucre, un élevage souvent en barriques, des vins qui ont des potentiels de plus de 50 ans de garde… »

Ce magazine se termine au château du Pavillon, un magnifique château du XVIIIe siècle, propriété d’Olivier Fleury, par ailleurs négociant aussi à Langon, qui va nous proposer des association de mets et de vins de son château, en compagnie aussi de Yu-Yung Lin, assistante marketing du château Laurette, une propriété acquise par un groupe chinois.

On peut faire tout un repas aux liquoreux, c’est ce qu’il se faisait il y a quelques décennies, chez nos grand-parents…On va ainsi déguster des huîtres du Bassin d’Arcachon, c’est justement la spécificité de notre terroir. Juste derrière mon château vous avez des grottes d’huîtres fossiles, et le château est installé sur des éboulis d’huîtres fossiles, qui donnent de la minéralité à tous les vins de Sainte-Croix-du-Mont… » Olivier Fleury château du Pavillon.

« Le Sainte-Croix est aérien, il a ce côté minéral comme peuvent l’avoir certains vins du chablisien, de Sancerre, puisqu’on a ce terroir issu de fossiles, et comme ce sont des vins liquoreux, légers, ils passent aussi bien à l’apéro, qu’ensuite sur des huîtres, sur du foie gras, de la charcuterie, de la volaille, on peut faire tout un repas avec des liquoreux, c’est ce que je fais beaucoup ici et qui surprend les dégustateurs, en fait c’est revenir aux sources de ce que l’on faisait il y a plus de 50 ou 60 ans et qui a fait la réputation de nos vins. »

Des vins qui sont de plus en plus appréciés en Chine, comme en témoigne Yu-Yung Lin assistante marketing du château Laurette : « en effet, pour notre palais et nos plats qui sont souvent sucrés-salés, épicés aussi, le vin liquoreux s’apprécie beaucoup en Chine. »

Olivier Fleury, propriétaire du château du Pavillon © Jean-Pierre Stahl

Un magazine tout en saveurs, avec « ces vins issus du botrytris mais avec cette pointe d’acidité, et fruités mangue-coing-ananas, qui permettent l’association avec de nombreux plats sans que ce soit lourd, contrairement à d’autres liquoreux où là on va chercher la structure, la puissance et où on ne pourra pas les servir tout au long d’un repas… »

Vive la tradition, la gastronomie et les vins de Sainte-Croix-du-Mont à découvrir dans ce numéro 18 de Côté Châteaux dès le 16 novembre sur France 3 Noa à 20h15, réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Sébastien Delalot et à voir ici sur YouTube :

23 Oct

Portes ouvertes dans les châteaux de l’appellation Fronsac ce week-end

Samedi et dimanche, une trentaine de châteaux de Fronsac et Canon Fronsac vous accueillent pour leurs traditionnelles portes ouvertes avec des règles sanitaires bien précises. 

Samedi 24 octobre et dimanche 25 les vignerons de l’appellation Fronsac, Canon Fronsac, à deux pas de Libourne et de Saint-Emilion sont heureux de vous accueillir de 10 h à 18 heures et vous invitent à découvrir leurs derniers millésimes.

Vous pouvez aussi  vous rendre à la Maison des Vins de Fronsacau coeur du village pour obtenir toutes les informations utiles sur les vignobles et les châteaux.

Pour voir quels châteaux sont ouverts et vous accueillent, c’est ici : la liste des châteaux ouverts

17 Oct

Week-end portes-ouvertes dans les châteaux des Graves

Ce week-end, 68 châteaux ouvrent leurs portes pour des visites et découvertes de ces châteaux aux portes de Bordeaux. Une idée de sortie pour ce week-end ensoleillé.

De Saint-Pardon de Conques à la Jalle de Blanquefort, à quelques kilomètres au nord de bordeaux, en longeant la Garonne, le territoire des Graves étend ses 3500 hectares de vignes. C’est sur ces terroirs d’exception, issus d’une histoire géologique longue et complexe que les châteaux des Graves vous proposent de venir découvrir l’univers des Vins des Graves durant le weekend des Portes Ouvertes les 17 et 18 octobre prochain.

Cet événement incontournable pour les amateurs de vin a su conquérir les visiteurs d’année en année, puisque c’est l’occasion d’entrer au cœur des chais pour en découvrir les secrets, à l’issue des vendanges. C’est également l’occasion de venir à la rencontre des hommes et des femmes qui œuvrent avec savoir-faire et passion pour créer les grands vins de Graves que l’on connait aujourd’hui, qu’ils soient rouges, blancs ou liquoreux.

Durant ces 2 jours, ces 68 châteaux vous ouvriront leurs portes, de manière exceptionnelle. Une occasion unique pour les débutants ou les amateurs de venir découvrir ou redécouvrir, dans une atmosphère conviviale, les vins de Graves au travers de dégustations, ateliers vignerons, d’animations familiales…

Enfin, les enfants pourront eux aussi partir à la découverte des vignobles grâce aux nombreuses animations proposées durant tout le weekend.

Avec vins de Graves.

12 Oct

4e Cadillac Tour: c’est ce mercredi à Bordeaux et en Cadillac, s’il vous plaît !

C’est reparti pour le fameux Cadillac Tour. Les vignerons de Cadillac débarquent chez une vingtaine de cavistes et bars à vins de Bordeaux et de son agglomération, pour y présenter leurs nectars.

Le Cadillac Tour avec © Cadillac Côtes de Bordeaux

C’est l’événement incontournable de ce mois d’octobre. Vous allez croiser des vignerons de la sympathique appellation de Cadillac, qui seront chez des cavistes et bars à vins (voir-ci-dessous). 20 vignerons seront sur le pont dans autant d’établissements, soit 2 fois plus que l’année dernière, avec leurs plus belles bouteilles, celles de l’appellation et de leur château.

Nous sommes fiers de participer à la 4e édition de cet événement unique, et ce d’autant plus après une année difficile pour nos cavistes et bars à vins français. Nous avons à coeur de partager des moments riches en découverte et en authenticité avec le public bordelais, curieux de découvrir notre savoir-faire et nos cuvées », Cécile Mallié Verdier, vigneronne en Cadillac Côtes de Bordeaux.

Et bien sûr le show sera assuré par une Cadillac qui fera le tour des endroits branchés avec à son bord quelques influenceurs, une arrivée en fanfare avec à chaque étape des animations et une retransmission en direct sur les réseaux sociaux. Un jeu concours sera aussi proposé avec 20 gagnants. Allez en avant les chevaux, la Cadillac et les vignerons de Cadillac !

A vos tablettes, voici les lieux incontournables de ce mercredi 14 octobre :

  • Au bon Jaja / 4 cours d’Alsace-et-Lorraine Le Métropolitain / 49 cours d’Alsace-et- Lorraine
  • Pavillon des vins de Bordeaux / 137 rue des Terres de Borde
  • La Ligne Rouge / 22 Quai Richelieu Musée du vin et du Négoce / 41 Rue Borie Wine More Time / 8 rue Saint-James
  • Aux quatre coins du vin / 8 rue de la Devise
  • La CUV Saint Michel / 7 place du Maucaillou
  • Cocoonr / 36 rue Borie
  • Thélonious Café / 18 rue Bourbon
  • Les doux secrets d’Hélène / 41 rue Neuve Wine Bar / 19 rue des Bahutiers
  • La Conserverie / 18 rue Notre-Dame
  • Cave de la Cité du Vin – Latitude 20 / 130- 154 Quai de Bacalan
  • Tchin Tchin Wine Bar / 3 rue Emile Duployé
  • Chez le Pépère / 19 rue Georges Bonnac Chez Tonino / 209 rue Fondaudège
  • La Vinothèque / 8 cours du XXX juillet Info-Bordeaux / 22 quai des Chartrons
  • Le Comptoir de Pessac / 2 place Germaine Tillon à Pessac
  • Le Comptoir de Gradignan / 1 rue des Lauriers à Gradignan

07 Oct

8e championnat du monde de dégustation à l’aveugle au château Smith Haut-Lafitte

Samedi, les meilleurs dégustateurs au monde ont rendez-vous à Martillac en Gironde. En jeu le titre mondial de meilleur dégustateur à l’aveugle, avec 12 vins du monde à découvrir. Les compétiteurs retiennent leur souffle.

SMITH HAUT LAFITTE APRES LARRIVET HAUT-BRION

La terre de Pessac-Léognan est un champ de bataille, une bataille de dégustateurs. Il y a 7 ans la Revue du Vin de France avait déjà organisé non loin de SHL le 1er championnat du monde au château Larrivet Haut-Brion, propriété de la famille Gervoson (il avait vu la victoire de l’équipe belge).

Cette année, c’est le magnifique domaine de Smith Haut-Lafitte, 78 hectares, propriété de la famille Cathiard, grand cru classé de Pessac-Léognan, qui accueille cette 8e édition. Un écrin qui compte 6 siècles et demi d’histoire, avec sa célèbre tour du XVIe siècle, ses magnifiques chais digne d’un temple du vin, sa tonnellerie et ses salles de réception.

Pour ce rendez-vous, les équipes se retrouveront déjà la veille pour faire connaissance, l’ambiance de partage et d’humilité et de convivialité sera de mise, dans le respect strict des règles sanitaires du moment.

UNE EPREUVE EN DEUX TEMPS

Dans un premier temps, la vingtaine d’équipes, composées chacune de 4 dégustateurs et d’un coach,  devra identifier à l’aveugle 8 vins du monde…Elle devront deviner pour chaque vin le cépage principal, l’assemblage, le millésime, le pays de production, l’AOC, le nom du producteur et la cuvée, rien que cela !

La deuxième partie de l’épreuve n’accueillera que les 10 équipes ayant obtenu les meilleurs scores. Dans cette dégustation finale, elles se départageront sur 4 vins supplémentaires, pour décrocher le titre de Champion du Monde !

Le château Smith Haut Lafitte en septembre dernier © JPS

QUI POUR SUCCÉDER A L’EQUIPE DE FRANCE CHAMPIONNE DU MONDE ?

Dans cette compétition, la concurrence est rude, les Français se sont déjà plusieurs fois illustrés, mais ils ne sont pas seuls. L’an dernier, la France a été sacrée championne du monde, un deuxième titre comme en 2014  depuis la création de ce championnat, et peut-être un troisième ?

L’équipe de France n’est pas une équipe de novices, certains participent pour la 5e fois, ils ont déjà décroché le titre de champion de France et même le sésame ultime ils sont devenus champions du monde l’an dernier en 2019: Christophe Boyet (club culture et vins de France (Corbeil Essonnes)), Emmanuel Olive (même club de Corbeil Essonnes), François Breteau (club tire-bouchon attitude-Gironde) et Chistian Collin (club les Vins du Vingt à Morlet en Bourgogne. Tous les 4 se complètent bien, certains étant spécialistes et amateurs de rieslings alsaciens et alllemends, d’autres de vins espagnols et italiens, d’autres encore de vins bourguignons et de la vallée du Rhône, d’autres enfin de la Vallée de la Loire ou bien encore de Bordeaux.

Dans cette épreuve, ils seront coachés par Jacky Camus des Ardennes et du club vins découvertes, fin connaisseur de champagnes et de vins d’Alsace, amateur de Chablis et de Bordeaux, lui aussi champion du monde 2019.

Que le meilleur gagne !

05 Oct

Couleur Vigne : quand le poète du vignoble, Nicolas Lesaint, humanise en BD le labeur de vigneron

C’est un grand technicien de la vigne, ingénieur agronome, qui dirige le château de Reignac, qui s’est lancé un pari: écrire une BD inspirée de son travail au quotidien et sur une année à la vigne. Ce grand gaillard, père de Reignyx qui cache en lui un poète, un dessinateur, ancien blogueur, mais aussi animateur des réseaux sociaux, vient d’accoucher d’un nouveau personnage Martin qui découvre à travers une histoire originale le travail d’une année pour réaliser un millésime…Couleur Vigne, Couleur Vécu…

Nicolas Lesaint est un garçon attachant, au propre comme au figuré: attachant les astes, mais aussi rêveur et la tête dans les astres. Non seulement, il a fait des études pointues en tant qu’ingénieur agronome à l’Ensat Toulouse, non seulement il manage de main de maître depuis 2009 le château de Reignac à Saint-Loubès, propriété d’Yves Vatelot, mais aussi il réalise constamment de superbes photos pour les réseaux sociaux dans ses vignes, des photos avec des baies à qui il ajoute des yeux, il a créé il y a quelques années un petit personnage lui aussi attachant, Reygnyx à qui il a donné une sacré identité, lui faisant commenter l’actualité du monde du vin, mais voilà Nicolas nous sort aujourd’hui une BD de plus de 200 pages aux éditions Feret…A croire qu’il a du temps ce garçon… Non, je rigole, il est presque superactif, ça bouillonne constamment dans sa tête, il a du génie, des idées à revendre, à un moment il avait créé son propre blog qui était très suivi, puis s’est recentré sur des vidéos très simples et explicites sur le travail à la vigne et son actualité….

Là, depuis 2 ans, il planche sur des dessins et un personnage qui l’a fortement inspiré qu’il a baptisé Martin. C’est à la fois très intéressant sur le job au quotidien de vigneron et avec un véritable scénario. « J’ai lu les 1ères BD sur la viticulture avec « les Ignorants » d’Etienne Davodo et « Come Prima » d’Alfred, mais je voulais vraiment donner mon idée de la viticulture qui me correspond et donner une histoire dans l’histoire avec un petit gars Martin ».

« Martin est inspiré d’un saisonnier Angel qu’on a bien connu, un papy super de 70 balais, qui avait perdu son commerce et on s’est dit on va le faire travailler. Il a du arriver en janvier 2013 ou 2014, il faisait plutôt froid -5 à -6°, et mon chef d’équipe de l’époque m’a dit qu’il dormait dans sa voiture, et bien sûr par ces températures cela n’était pas concevable, on lui a demandé et finalement il a fini par lâcher le truc: il n’avait plus de logement. A l’époque cela m’a inspiré un billet sur mon blog qui a eu beaucoup d’impact auprès des vignerons de France, certains voulaient lui offrir un poste de tractoriste…J’ai appelé mon boss et lui ai expliqué sa situation, il m’a dit on va le loger tranquillement pendant 6 mois le temps qu’il se refasse… »

« C’est un peu l’histoire de Martin aussi, on part de là et on va le faire travailler et découvrir la viticulture, on le ramène à la vie, par et à travers la viticulture », grâce à son ami Pierre, le tout en coloration manuelle, à l’aquarelle. A travers ces deux personnages, le lecteur va se prendre à l’histoire et comprendre et apprendre les étapes du travail à la vigne fonction des saisons, depuis la taille de la vigne et les bois à tirer, en passant par la pousse, avec des cauchemars par rapport à la grêle de 2013, jusqu’à la vendange et la vinification au chai… En passant par de vraies scènes de vie, avec des canons, des soirées de vignerons et les primeurs aussi au passage…

Au démarrage de cette BD, « on part de son traumatisme avec des planches en noir et blanc et puis petit à petit il va y avoir des touches de couleur, avec notamment la rencontre d’un rouge-gorge, et puis à la fin tout est en couleur… »

Reygnix, la mascotte fétiche dessinée par Nicolas Lesaint (au centre) © JPS

« Cela a été un peu un hasard que cela aboutisse, au début je l’ai fait pour moi tout seul et puis une amie m’a convaincu de faire partager ce travail en projetant ces planches lors d’un concert de rock à Cabara, et puis j’ai mis des planches sur Facebook, et un copain m’a dit c’est trop top.Il faut que tu avances et quand j’ai eu une centaine de planches, il m’a fait rencontrer un responsable de BD qui trouvé cela génial, comme BD à l’ancienne, du dessin, au coloriage et passant par le texte, je faisais tout. »

« J’ai par la suite rencontré Stéphane Zittoun qui venait de reprendre le Féret et il a trouvé cela sympa d’éditer pour la 1ère fois en 200 ans d’existence la 1ère BD du Féret. J’ai avancé à un rythme tranquille, cela m’a pris 2 ans, j’ai eu une totale liberté et un vrai respect de mon travail. J’ai dessiné au total 217 planches, plus la couverture et d’autres essais de couverture, en prévente déjà 900 BD se sont vendues sur 3000 tirées. »

Nicolas Lesaint ne va pas s’arrêter en si bon chemin, bien sûr il va assurer la promotion de sa BD qui sort officiellement le 9 octobre, avec des séquences de dédicaces à droite et à gauche, mais déjà il a un autre projet en tête : «  »je suis en train d’en faire une autre avec un oenologue de la région qui navigue dans le Libournais; il va croiser Pierre, le personnage va découvrir qu’il a été adopté, et cela va l’emmener vers Ouessant », car Nicolas a son jardin caché, il est tombé amoureux des paysages bretons et prend plaisir à s’y rendre assez souvent.

Un grand bravo à Nicolas Lesaint pour cette nouvelle aventure, Reygnyx n’a qu’a bien se tenir…il a maintenant de la concurrence et en interne. « Reygnyx est en sourdine pour l’instant, c’est Martin qui prend toute la place… »

04 Oct

Côté Châteaux n°17 : Saussignac la petite appellation du Bergeracois, petite par la taille mais grande par ses vignerons

C’est un nouveau Côté Châteaux tout en saveur que je vous propose le 19 octobre à 20h15 sur NOA. Vous allez partir à la rencontre de ces vignerons du Bergeracois de la petite appellation de Saussignac, 35 hectares, qui produit du liquoreux mais aussi des vins de toutes les couleurs en Bergerac. Ce magazine de 16 minutes vont emmène de Monestier à Razac et Saussignac à la découverte de ce terroir magique, de ses hommes et d’un grand chef cuisinier. Réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot.

Pascal Cuisset, un vigneron dont la passion est tatouée au coeur © JPS

Allez je vais vous mettre l’eau ou plutôt le vin doux à la bouche. En cette période d’automne, à mi-chemin entre les rouges qui viennent d’être récoltés et des liquoreux qui commencent à l’être par tries successives, je vous emmène en Dordogne…

Bienvenue à Saussignac, cette petite appellation intimiste mais oh combien réputée. Petite par la taille avec seulement 35 hectares de vigne, elle ne compte aussi que  23 vignerons qui occupent pas mal le devant de la scène de ce Côté Châteaux n°17.

S’il est bien un personnage truculent, attachant, charismatique et surtout vigneron, c’est Pascal Cuisset avec qui Côté Châteaux a décidé de débuter ce numéro. J’ai rencontré sous la flotte ce grand gaillard, « vigneron du Sud-Ouest » comme il aime se définir, d’abord dans sa cuisine, pour prendre un café, se réchauffer (9° ce matin-là), faire connaissance avec ses chiennes dont Yquem, cela ne s’invente pas, sa passion pour la tauromachie et l’entrecôte…« T’aurais pu venir un autre jour », me dit-il, lui qui nettoie sa machine à vendanger qui ronge son frein et attend de continuer sa tache dans ses 55 hectares de vigne à vendanger ce qu’il reste de merlots et de cabernets sauvignons…

Le 2020 ? Ce millésime est dans la continuité des précédents, à savoir des hivers très doux, des risques de gel au printemps, été très sec, fortes chaleurs et précocité puisqu’on a commencé le 25 août à vendanger, cela ne nous était jamais arrivé » Pascal Cuisset Domaine des Eyssards.

« On a eu la chance d’avoir un peu de pluie au mois d’août, ce qui a permis de rentrer des sauvignons de très belle qualité, cela fait des secs de très belle facture, les moelleux idem et pour les rouges, les quelques pluies qui sont arrivées au bon moment nous permettent d’avoir des rendements corrects et de très jolie qualité dans des états sanitaires parfaits. »

Pour s’occuper durant cette pluie diluvienne, Pascal Cuisset et son équipe mettent en bouteille la cuvée prestige du château en 2018, une équipe un peu particulière puisque tous font partie de la banda In Vino Veritas, banda officielle des vins de Bergerac, qui envoie du bois…Instant privilégié où il m’explique que son vin est essentiellement destiné à la restauration, cette dernière « a été bien l’été, mais là avec les nouvelles mesures c’est un peu plus inquiétant pour nos clients et pour les ventes aussi. »

Et puis vient la séquence dégustation, oh non pas de toute la gamme, mais un bel échantillon avec déjà son Bergerac 2019, un blanc sec assemblage de sauvignon blanc, dont il produit 180 000 bouteilles, qu’il commercialise un peu partout, pas mal à l’export avec notamment le Japon, « où on s »‘éclate car on y juge les vins sur le rapport qualité-prix et pas sur leur origine, le seul pays où j’ai ma tête en 4 par 3 dans une cave… » Puis viennent ses cuvées de mono-cépâges « les Francs » 100% cabernet franc, ou Sementhal 100% cabernet sauvignon (« sur les fruits mûrs, un cabernet sauvignon qui sent la piperade ça m’inspire pas trop » me dit-il avec humour): « avec 55 hectares on est obligé de multiplier les offres et le marché est toujours demandeur de nouveautés. L’idée est de faire une carrière en ne faisant pas tout le temps la même chose »;

Flavie Cuisset est d’ailleurs dans les traces de son père car elle a voulu planter 2 hectares de pinot noir pour faire un effervescent et un autre mono-cépage…Ils sont comme cela les Cuisset, ils s’amusent.

Faire du vin, c’est d’abord faire du raisin, et là on cooconne le vignoble de A jusqu’à Z » Pascal Cuisset

Des vins d’une majesté, d’un goût royal, à tel point qu’il est référencé et fournit régulièrement les dîners de charité à la cour royale d’Angleterre, avec un joli portrait du Prince Charles qui trône dans sa salle de dégustation. God Save the Cuisset.

Au château le Payral à Razac-de-Saussignac © JPS

Et puis c’est presque une dynastie cette famille Cuisset car il sont 5 à exploiter des vignes à Saussignac. Le magazine se poursuit avec un bel entretien avec Thierry Daulhiac, qui a épousé une Cuisset, il est vigneron bio à Razac-de-Saussignac depuis 2003, certifié depuis 2008 et même en biodynamie depuis 2010. Pour lui ces vendanges sont déjà terminées : « on a eu une précocité phénoménale, 15 jours à 3 semaines d’avance, à partir du moment où on a du beau temps on a des états sanitaires exceptionnels, derrière de belles vinifications, même si l’été les vignes ont quand même un peu souffert, quelques après-midi où cela pouvait monter à 35 à 38°, c’est vrai il y a quand même eu des effets de grillures (surtout sur les jeunes plants), mais c’est un très très beau millésime », mais avec une quantité moins importante.

Avec lui nous allons goûter ses Saussignac, jeunes et vieux millésimes, une appellation qui se défend face à Sauternes ou Monbazillac :

Thierry Daulhiac du château le Payral © JPS

Saussignac, c’est une appellation de liquoreux qui fait partie de ces grands noms d’appellations de liquoreux dans le monde, il n’y en a pas tant que cela, qui ont les cépages, qui ont  le terroir et le savoir-faire pour faire des liquoreux » Thierry Daulhiac du château le Payral.

« A Saussignac, sur nos calcaires, on a toujours de belles acidité, de belles fraîcheurs, qui font que nos vins tiennent très très bien dans le temps. »Quant à la sucrosité de ces vins, Thierry Daulhiac s’est adapté aux consommateurs qui recherchent toujours « du light », « le consommateur ne veut plus dans l’alimentation ces produits avec trop de sucre, à la propriété par exemple je suis revenu à des concentrations moindres…pour avoir des choses beaucoup plus fines, légères avec plus de fraîcheur, et à boire beaucoup plus rapidement pour profiter de ces fruits frais »

Thierry Daulhiac va nous expliquer également son parcours dans le bio initié il y a presque 20 ans, une transformation de son vignoble qui vise un respect de la nature et des sols avec la biodynamie, un parcours suivi également par un autre jeune vigenron dont j’ai tiré le portrait à Saussignac.

Dans le chai à barriques du château les Miaudoux, en bio et biodynamie, à Saussignac © JPS

Samuel Cuisset (encore un…), est âgé de 34 ans, il est à la tête du châteaux les Miaudoux, 35 hectares de vigne et prune en bio et biodyynamie. Il vient à me montrer ce qu’il donne à manger à ses sols : « ça ce sont des graines d’avoine, que je vais mélanger avec tout un tas d’espèces, féveroles, pois, vesse, etc...pour semer dans les vignes et faire un couvert végétal, de l’engrais vert qui va fertiliser le sol… »

Séquence où il déguste aussi avec son oncle le millésime 2019 à la barrique, « on a déjà une belle expression de fruits rouges, de cassis de mûres »….une cuvée en bio : « le bio est porteur, le conventionnel n’est pas porteur du tout », selon lui, il vend ses vins 1500 hectolitres (600 en rouge, 500 en blanc sec, 200 de liquoreux et 150 de rosé) sur « le marché français, en Dordogne et départements autour, avec aussi pas mal de marché historiques à l’export…Le gros de notre clientèle, ce sont des cavistes ou des magasins spécialisés en bio. »

Olivier Roche du château le Tap © JPS

Au beau milieu des vignes, Olivier Roches du château Le Tap nous montre ses raisins qui ne sont pas encore botrytisés mais vont commencer à l’être : « le cahier des charges de notre appellation (depuis 2005) est très restrictif, puisqu’on ramasse minimum à 17°, aucune technique de soustraction, de concentration, ce n’est que sur pied, il faut vraiment attendre l’installation du botrytis ou du passeriage pour pouvoir concentrer les graines.

Quant à la commercialisation, « à la mi-mars jusqu’à fin avril, cela a été compliqué, on s’est posé beaucoup de questions, mais juin juillet et août ont été de très très bons mois, depuis mon installation depuis 19 ans, ce sont mes 3 meilleurs mois. Preuve que les touristes et notamment les touristes français étaient bien présents en Dordogne et ont consommé…

La fin de ce Côté Châteaux nous amène au château des Vigiers où le chef étoilé Didier Casaguana du restaurant les Fresques nous propose une jolie association met-vin de Saussignac:

Le chef du restaurant les Fresques du château des Vigiers, Didier Casaguana © JPS

Un ris-de-veau braisé au vinaigre de figues, accompagné d’un foie gras poelé, avec mousseline de topinambour mi-fumées, pour essayer d’amener un peu d’acidité au vin de Saussignac, un peu de gras avec ces produits de saison, et le côté fumé se marie très bien avec le vin de Saussignac, » commente Didier Casaguana.

« Des ris-de-veau avec du liquoreux, c’est quelque chose qu’on ne connaît pas, puisque les liquoreux on les met souvent en entrée sur du foie gras ou en dessert, là il y a avec ce ris-de-veau qu’il a proposé et nos vins, il y a une belle fraîcheur, une belle acidité, avec le côté sucré cela relève bien… » commente pour sa par Olivier Roches.

Bref un numéro 17 de Côté Châteaux, très dense avec de l’authenticité, du goût et des saveurs, comme j’aime vous les proposer.

Côté Châteaux n°17 spécial Saussignac, à voir à partir du lundi 19 octobre sur France 3 NOA.

Regardez ce magazine spécial Saussignac ici sur You Tube réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot: