Ce midi, sur le stand de la Région Nouvelle-Aquitaine, le Ministre de l’Agriculture et le président de Région ont détaillé, avec les représentants du CIVB, les aides tant de la distillation de crise (160 millions) que pour l’arrachage des vignes du bordelais. 30 millions de l’Etat et 10 millions de la Région, auxquels le CIVB devrait faire voter 19 millions en assemblée générale le 11 avril prochain. Au total 57 millions pour l’arrachage. Pour le collectif des vignerons, « on prend ce qu’on nous donne mais on est loin du compte… »
Ce midi, au salon de l’Agriculture, Alain Rousset et Marc Fesneau ont détaillé ce plan d’aides d’urgence, d’abord une aide à la distillation de crise: « immédiatement et dès cette année 2 fois 80 millions d’euros, avec l’objectif d’atteindre les 200 millions d’euros en mobilisant les fonds de réserve de crise, la distillation principalement dans le bordelais, avec vocation à écouler ce qui faut écouler tout de suite pour essayer de détendre le marché, » selon Marc Fesneau Ministre de l’Agriculture
Concernant l’arrachage, l’Etat va débloquer 30 millions d’euros pour financer l’arrachage sanitaire et la Région devrait compléter à hauteur de 10 millions d’euros, pour des projets de reconversion.
« C’est une forme de plan social sanitaire…Car une vigne en dépérissement peut mettre des maladies aux autres vignes...La Région met 10 millions d’euros et on verra s’il faut peut continuer, le Ministre a dit qu’il mettra 30 millions et a dit je verrai si je peux pas monter à 38 ou 40 millions », commente Alain Rousset président de la Région Nouvelle-Aquitaine
A ces aides, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux va faire voter lors de son assemblée générale le 11 avril prochain une aide complémentaire de 19 millions d’euros pour de l’arrachage sanitaire. Au total, cela concernera 9500 hectares selon le CIVB.
Pour le porte parole des viticulteurs de Gironde, Didier Cousiney : « on prend tout ce qu’on nous donne, mais on est encore loin du compte, tant financièrement (cela fait à peine 6000 e à l’hectare), qu’au niveau de la surface (15 000 hectares minimum. On se demande comment vont être attribué ces primes, on compte déjà 2000 hectares de friches. On ne lâche pas. Nos dirigeants de la filière n’ont pas encore mesuré assez l’ampleur de la crise. »
Selon Bastien Mercier du collectif : « il en manque, on se retrouve demain soir pour reprendre tout cela. Pour moi, cela ne va pas, on va expliquer que le problème va perdurer si on ne fait pas un audit avec les Etats Généraux de la viticulture. »
Affaire à suivre.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Antoine Jegat, Samuel Chassaigne, Robin Nouvelle :
C’était hier la plus grosse réunion publique organisée à la salle des fêtes du Pian-sur-Garonne. 300 vignerons y étaient présents pour un échange avec le collectif sur les aides et avancées au niveau du gouvernement et de l’Europe, insuffisantes selon eux. Toujours une distillation de crise et un arrachage ciblé avec des fonds européens pour de la reconversion et un arrachage sanitaire, le collectif veut un arrachage primé, définitif de 15 000 hectares à raison de 10 000 euros à l’hectare. Ils ont aussi posé les bases de l’organisation d’Etats Généraux de la viticulture.
Vigneron passionné depuis l’âge de ses 15 ans, Frédéric Salagnac est arrivé à l’aube de la retraite à 64 ans à ne plus pouvoir vivre dignement de son travail et de sa vigne, 75 hectares à Sauveterre-de-Guyenne dans l’Entre-deux-Mers.
Beaucoup d’amertume ! Vue la conjoncture, on n’arrive pas à dégager de l’argent pour vivre tout simplement… L’an dernier j’ai vendu un bâtiment pour tenir le coup et cette année j’ai licencié mes deux filles, qui travillaient avec moi, elles étaient présumées pour prendre la suite de l’exploitation… » Frédéric Salagnac vigneron du château du Girons.
Comme lui, ils sont 300 vignerons de Bordeaux venus à la réunion Publique du collectif viti 33…
Notre mobilisation est intacte, debout, prête à poursuivre le combat, un combat juste, un combat raisonné, celui de l’arrachage », Didier Cousiney porte-parole du collectif des viticulteurs de Gironde.
Depuis 12 campagnes de commercialisation étudiées sur les AOC Bordeaux rouge, Bordeaux Blanc, les Côtes, Sainte-Croix du Mont, les Graves, Médoc et Haut-Médoc, « la perte moyenne est de 47 millions d’euros par an pour la filière vrac », commente Olivier Metzinger du collectif, estimant qu’ « à Bordeaux il y a 40 000 hectares sur les 110 000 qui ne fonctionnent pas, qui ont un problème de rentabilité chronique » « Vous voyez que chroniquement, tout ce qui est fait en vrac, c’est des pertes énormes à l’hectare », continue-t-il en montrant ses tableaux et soulignant aussi le manque de rendement ces dernières années, faisant tomber celui-ci à 40 hectos à l’hectare sur Bordeaux ou parfois à 30 hectos pour les exploitations en bio.
« Aujourd’hui, le voisin qui tombe, et bien c’est nous le prochain… », commente un vigneron au micro. « C’est ça une crise, c’est quand un système est effondré et qu’un nouveau n’est pas arrivé, et donc là on est au bout d’un système et les instances elles n’ont pas le choix, elles sont obligées de l’entendre… », commente Renaud Jean vigneron à Roquebrune.
« Ne dites pas qu’il va y avoir de l’arrachage privé, vu que c’est interdit… », lance un autre vigneron. « Si dans le cadre sanitaire c’est autorisé », répond Christophe Chateau du CIVB. Des échanges parfois vifs ont eu lieu hier soir avec l’interprofession. Bernard Farges était représenté par Christophe Chateau, responsable de la communication, car Bernard Farges est à Paris toujours pour négocier les aides et mesures plus précises que le gouvernement va mettre en place. Il a eu une rencontre avec avec d’autres acteurs du monde viticole français avec le président Macron samedi et doit revoir le Ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. « Bernard se bat tous les jours, toutes les heures pour avancer, pour avoir dans les jours qui viennent des solutions à vous présenter… », commente Christophe Chateau. Par ailleurs, questionné, voire interpelé sur les actions du CIVB, Christophe Chateau a rappelé les actions (Bordeaux Fête le Vin, les dégustations Cabanes en Fête, la Tournée des Vins de Bordeaux (la semaine prochaine auprès de la grande distribution, de restaurants, et cavistes…) et le budget de 15 millions d’euros investis sur des actions de promotions des vins de Bordeaux sur les 7 principaux marchés de Bordeaux: la France, les USA (où les Bordeaux sont partis dernièrement), le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique, la Chine et le Japon…
Sur la table, 160 millions d’euros ont été annoncés par Marc Fesneau pour la distillation de crise, une aide en deux temps là au printemps et à l’automne, mais aussi on parle de fonds européens pour de l’arrachage sanitaire concernant les vignes en friche pour éviter que ne se propagent des maladies comme la cicadelle dorée, et également des fonds pour de la reconversion », ce qui laisse dubitatif Olivier Teicher porte-parole de la Confédération Paysane : « Déjà toutes les productions sont en crise et on demande à des gens dont ce n’est pas la spécialité de rajouter cela … en ne connaissant pas bien techniquement le métier et en plus en dehors de filière en place…On va envoyer les gens au casse-pipe, là aujourd’hui…Ce n’est d’envoyer les gens se réendetter, une couche de plus, pour aller faire un truc qu’ils ne connaissent pas bien. »
Ce sont des pansements sur une jambe de bois, nous on prône toujours notre arrachage primé définitif à 10 000 euros l’hectare, il n’y a que cela qui sauvera la viticulture et les viticulteurs », Didier Cousiney porte-parole du collectif des viticulteurs 33
« Nous ne lâcherons rien, vive Bordeaux, vive la vigne, vive le vin », selon Didier Cousiney. Aujourd’hui le collectif reste mobilisé etr réclame d’urgence des états généraux de la viticulture, pour une meilleure répartition des revenus et des richesses que celle-ci peut produire, avec notamment le négoce bordelais… « Tant qu’il n’y aura pas d’équité, on ne va pas produire sur ces hectares, où on perd de l’argent c’est n’importe quoi. Il faut remettre à plat tout cela grâce à des Etats Généraux de la viticulture et avoir un partage des risques et de la valeur… », commente Thomas Fonteyreaux vigneron indépendant du domaine Tich et Grava en bio à Verdelais.
Nous voulons par ces états généraux de la viticulture renverser la table, remettre tout à plat, revoir les adaptations du produit au goût du client et faire en sorte que nous arrêtions d’avoir des boucliers, des freins qui nous empêchent d’avancer… », Bastien Mercier, collectif des viticulteurs 33
Ces vignerons espèrent de nouvelles mesures, sinon ils promettent de se mobiliser à nouveau… dans la rue cette fois.
L’étiquette est vieillie mais intacte, et le liquide ambré vient embrasser le verre : Ruinart a débouché jeudi « le plus ancien millésime connu » de sa maison, en date de 1926, retrouvé dans une cave du chef Paul Bocuse.
En novembre 2021, Maxime Valery, nouveau chef sommelier du restaurant Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d’Or (Rhône), réalise un inventaire complet des stocks de vin, quand il tombe sur ces bouteilles éparpillées dans des caisses vermoulues. « Au début je me dis : ce ne sont pas des vraies, je vois 1926, je me dis que ce n’est pas possible », se remémore le jeune sommelier. Il nettoie avec précaution la couche de poussière noire et humide qui les recouvre.
Les bouteilles, longtemps conservées dans la cave de la maison du chef, à côté du restaurant, ont dû subir une crue de la Saône voisine. Il contacte immédiatement Ruinart, qui vient authentifier les bouteilles. Un véritable trésor pour la maison de champagne, certes la plus ancienne (1729), mais dont les caves ont été vidées sous l’occupation nazie pendant la Deuxième Guerre Mondiale, perdant ainsi son héritage.
« C’est le premier millésime de la maison », souligne Frédéric Panaïotis, le chef des caves de Ruinart venu jeudi ouvrir une des précieuses 18 bouteilles retrouvées.1926, c’est aussi l’année de naissance du mythique chef lyonnais, qui aimait à collectionner les bonnes bouteilles portant ce millésime.
L’effervescence du champagne a quasi disparu. Mais Frédéric Panaïotis ne cache pas son excitation : « C’est une belle bouteille », peut-il enfin déclarer après la première gorgée.
De cette année 1926, les carnets de caves de la maison Ruinart disent que la vendange fut belle. Les vins « ont assez d’élégance » ne sont « pas très corsés. On pourra peut être parler de 1926 comme étant de bons vins mais pas de grands vins : ce n’est pas 1911 ni 1921 mais c’est au moins des 1923 ».
Un petit goût d’abricot, une « tension en bouche avec un côté citron confit », un « petit moment sucré » au milieu puis en fin de bouche « un peu de gratte et d’amertume ».
La bouteille libère progressivement son arôme vieilli par le siècle. Trois d’entre elles seront conservées par le restaurant Bocuse, les 14 autres vont retrouver les caves de Ruinart.
Ils ont enfourché leur tandem pour partir à la rencontre des consommateurs. Les 9, 10 et 11 mars attendez-vous à croiser des vignerons et des négociants qui vont vous proposer leur production à déguster. Une opération menée dans toute la France en grande distribution, chez les cavistes, dans les bars à vins et dans les restaurants.
Pendant 3 jours, les vignerons et négociants de Bordeaux partent en tournée dans toute la France pour aller à la rencontre des consommateurs.
Le vignoble se mobilise pour donner rendez-vous chez des cavistes de quartier, dans des brasseries, aux comptoirs de bars à vins, dans les rayons vin des supermarchés, à Bordeaux, en Île de France, en Bretagne, etc.
Lors de la première édition en 2020, plus de 1 000 acteurs s’étaient mobilisés dans près de 700 villes de France. Cet événement collectif unique reflète l’envie des femmes et des hommes de Bordeaux d’échanger avec les consommateurs et de raconter Bordeaux autrement, notamment à travers l’histoire qui se cache derrière leurs bouteilles
Elle ne manque pas d’imagination et de caractère. Amélie Osmond, 39 ans, vigneronne du Clos du Notaire à Bourg en Gironde est en mode passion de son job et conquête des marchés. Durant ces 3 jours, elle s’implique en groupe avec ses amis et collègues des Côtes de Bourg venus faire déguster leurs vins à la Porte de Versailles…
Amélie Osmond, c’est la jeune génération des Côtes de Bourg. Cette vigneronne de 39 ans est présente sur tous les salons de vin de ce début d’année et enchaîne Wine Paris, juste après Millésime Bio…
C’est mon plus gros salon annuel, un salon qui me permet de rencontrer et retrouver tous mes partenaires cavistes, restaurateurs, sommeliers, pour moi c’est un événement incontournable de l’année » Amélie Osmond du Clos du Notaire
« On a récolté pour avoir un fruit qui soit assez éclatant, assez juteux en bouche… » Sur le stand commun des Côtes de Bourg où une dizaine de vignerons a fait le déplacement, c’est alors l’échange avec des acheteurs français et étrangers… Ici de futurs clients danois… « Sur les anciennes carrières calcaires de Bourg, on va avoir un malbec avec une expression sur la fraîcheur » « C’est surtout le style moderne qui nous a plu, c’est plein de fruit et quelque chose qu’on aime et qu’on recherche dans le vin » commente Victor Monchamp importateur distributeur au Danemark.
« On doit être 3000 ou 3500 exposants, l’aspect visuel est vraiment très important et les étiquettes vont vraiment participer à ça, les gens passent et le premier coup d’oeil donne déjà une indication sur l’intérêt qu’ils peuvent avoir »
Sur ses terres au Clos du Notaire à Bourg en Gironde, c’est un travail tout au long de l’année… Un travail intense de taille de la vigne, 18 hectares, réalisé avec bien sûr son compagnon Victor Mischler. Une taille plus tardive pour éviter le gel de bourgeons au printemps…
« On taille déjà une fois que les feuilles sont tombées, ça c’est certain, quand la sève est redescendue, et après fonction des terroirs on va peut-être tailler les vignes les plus tardives en premier et les plus précoces plus tardivement… »
Dans le chai, elle élabore avec Victor 7 cuvées, en barrique de chêne, en cuve inox et même en amphore… « là on a notre malbec qu’on a décidé d’élever en amphore pour respecter vraiment la typicité et l’identité très forte du malbec… » commente Victor Mischler son compagnon vigneron.
Une production de 80 000 bouteilles à l’année, 60% vendue à l’export (Belgique, Grande-Bretagne, Italie et Canada) et 40% en France surtout auprès de cavistes qu’elle démarche elle-même. « Dès les 30 premières secondes avec une personne, on sent par le regard, par l’attitude, si on sera à même de travailler ensemble et avec plaisir tout simplement… »
Le contact, l’argumentaire, et les dégustations s’enchaînent ainsi sur le salon… « Clairement, c’est l’humain au coeur du système, au coeur du terroir, qui vient apporter de nouvelles signatures et de nouveaux profils vin dans le renouveau de Bordeaux », commente Didier Gontier directeur du syndicat des Côtes de Bourg.
3 jours intenses pour Amélie Osmond à partager une passion et à décrocher des marchés…
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Christophe Varone :
Le salon Wine Paris-Vinexpo Paris s’est ouvert ce lundi sur une note plutôt optimiste. Les Bordeaux et notamment les Côtes de Bordeaux sont venus faire déguster leurs vins et essayer de signer de nouveaux contrats avec les cavistes, restaurateurs et distributeurs français et étrangers. 30 000 visiteurs attendus de 52 pays pour 3387 exposants…
Pour les vignerons des Côtes de Bordeaux, ce salon Wine Paris-Vinexpo Paris du 13 au 15 février à la Porte de Versailles, c’est l’opportunité de nouveaux débouchés après de cavistes, restaurateurs, distributeurs…Eric Bantegnies, vigneron du château Bertinerie, fait déguster ses blancs secs et rouges produits en Blaye-Côtes de Bordeaux : « des lyres en blanc, c’est un 100% sauvignon, on vendange à la main, on trie à la main… »
Paris est un lieu facile d’accès pour tout le monde, pour tous nos clients étrangers et nos clients français, et c’est un endroit où il faut être présent pour les rencontrer au moins une fois dans l’année », Eric Bantegnies du château Bertinerie
« On travaille ensemble depuis 2001 donc on se connaît un petit peu déjà, donc là c’est vraiment pour découvrir les vins… », commente Fabrice Picaud acheteur de « Vins, champagne, spiritueux et caviar »
A l’heure où Bordeaux commercialise moins de 4 millions d’hectolitres de vin à l’année, les vignerons se retroussent davantage les manches pour faire déguster et relancer par exemple le marché chinois en sommeil...
« Malgré le fait qu’on ait eu une crise covid, mais d’ici 3 ans je pense qu’on est en train de bien passer la crise », commente Xue Gao, négociante bordelaise de FiWine Bordeaux et FinestWine.com
Aujourd’hui Bordeaux innove davantage, fait des vins sur le fruit et imagine de nouveaux packagings…
« On est sur la région Normandie et on recherche des petites pépites, de nos régions, et là on est sur un profil de choses qu’on recherche, qui change, et qu’on n’a pas l’habitude de déguster… » Solenne Coiffard grossiste distributeur « Les Vins de Paul »
« Ce qu’il faut pour vendre aujourd’hui, c’est y croire, on a de très jolis vins, on a de très jolis produits, moi je vois des marketings, des images, des étiquettes qui évoluent, on a un goût un peu plus sexy, on a repensé tous nos produits, Bordeaux a une nouvelle image », Jean-Vincent Bideau château Petit-Boyer
Wine Paris-Vinexpo Paris, ce sont près de 3400 exposants présents qui vont rafler de nouveaux marchés auprès de 30 000 visiteurs attendus.
Un concours de haute volée, 17 demi-finalistes, 3 finalistes et un seul vainqueur: le Letton Raimonds Tomsons. Pascaline Lepeltier échoue de peu, aux portes de la finale…
C’est un peu comme dans Highlander, il ne peut en rester qu’un… C’est donc Raimonds Tomsons le nouveau Highlander de la sommellerie qui s’est imposé ce soir au coucours organisé en France et la finale à l’Arena à Paris.Il s’impose face à la danoise Nina Jensen et face au chinois Reeze Chai au terme de 4 heures de compétition. La française Pascaline Lepeltier qui est sommelière à New-York chez Chambers à Manhattan termine 4e de la compétition. Bravo à tous.
Lundi, le Ministre de l’Agriculture Marc Fesneau recevait une vingtaine de responsables de la filière à Paris. L’Etat prévoit de dégager 160 millions pour soutenir ce pan de la viticulture en proie à des difficultés du fait d’une déconsommation de vin, un plan pour financer notamment la distillation de crise. Réactions de Bernard Farges, vice-président du CIVB, et de Bastien Mercier, du collectif des vignerons.
Marc Fesneau a annoncé hier une campagne de distillation de vin, dotée de 160 millions d’euros, pour soutenir les viticulteurs en difficulté, d’autres pistes ont été avancées également pour de l’arrachage sanitaire de vignes en friches…
La filière vitivinicole traverse actuellement une crise conjoncturelle dans le contexte d’inflation lié à la guerre en Ukraine qui exacerbe des difficultés structurelles dans certains bassins viticoles et couleurs de vins » Marc Fesneau.
A Bordeaux, la crise s’est traduite déjà par une manifestation de plus de 1200 viticulteurs et de toute la filière le 6 décembre dernier.Ceux-ci réclament un vaste plan d’arrachage primé d’au moins 10% (CIVB) à 15% (selon le collectif des viticulteurs de Gironde) du vignoble bordelais de 108000 hectares.
Pour Bernard Farges, du CIVB, présent hier à la réunion : « il y a cette annonce de distillation mais pas que cela , il y a des débuts de réponse pour réduire les surfaces avec des réponses concrètes d’ici 15 jours au salon de l’agriculture, c’est conforme avec ce que nous travaillons avec ses services. Le Ministre a pris acte et conscience des difficulté de toutes les régions viticoles en France et particulièrement des régions de rouge. Ce sont des mesures conjoncturelles qui doivent faire évoluer le vignoble, après il doit y avoir des mesures structurelles comme dans le bordelais. Mais c’est clair que ce sont des sujets qu’on n’aborde pas de gaïté de coeur… »
La distillation, c’est une mesure classique mais les fonds de 160 millions ne suffiront pas pour toute la France. Il travaille dessus pour compléter ces 160 millions », tant il est clair que pas mal d’entreprises ont besoin de renforcer leur trésorerie. », Bernard Farges
Une première campagne de distillation devrait se faire d’ici l’été avec « 40 millions d’euros de crédits nationaux complétés de 40 millions de l’enveloppe de financements européens (FEAGA) », selon Marc Fesneau. La seconde campagne pourrait être organisée d’ici octobre selon le Ministre pour atteindre ces 160 millions d’euros.
Du côté du collectif, Bastien Mercier réagit ce matin : « cela devrait concerner 500 000 hectolitres sur la Gironde, cela pourrait faire 702€ du tonneau, autant dire pas grand chose, pour écouler du stock ; on sait très bien que cela va arranger les caves coopératives qui ont déjà distillé en 2020, moi je ne vais pas distiller un vin médaillé d’or, 4 médailles d’or en 2021, je ne vais pas envoyer ça au bouillon, comme le 2022 très prometteur je n’envoie pas ça au bouillon… On s’attendait à la distillation car c’est le Languedoc Roussillon qui pousse… On a cherché à ce que la distillation dans le cadre de la production soit rémunérateur comme pour faire du vinaigre de vin, mais là ce sont les distillateurs qui vont se faire de l’argent et c’est l’Etat qui paie… Bon en 2020, on a distillé pour 40 millions d’euros, ce qui représente près de 5700 tonneaux, c’est ce qui fallait… » Mais moi, la distillation de masse pour les petits, je n’y crois pas, nous on réclame l’arrachage… Travailler pour balancer, non, c’est trop d’effort, trop d’énergie, pour après balayer d’un revers de main.
Il faut absolument pour le Ministre annoncer des choses sur l’arrachage au salon, mais malgré tout c’est dans longtemps, 3 semaines, il faut savoir qu’au mois de mars les bourgeons sortent et c’est reparti, c’est trop tard, tout cela arrive trop tard. Nous on demande un effort pour les retraités…Pour ceux qui veulent arrêter, qui n’en peuvent plus, ok ils vont vider leur chai avec la distillation, mais à quand l’arrachage ? » Bastien Mercier
Parmi les autres pistes, le gouvernement a étendu et prolongé le dispositif de prêt garanti par l’État (PGE) jusqu’à la fin 2023. Concernant l’allongement de la durée du PGE :« 75% des PGE en agriculture sont des PGE avec tout ou partie de viticole, ce n’est pas rien, nous on demande un allongement de la durée du PGE de 6 à 10 ans. On souhaite trouver des moyens avec Bercy, ou au cas par cas, ou trouver des prêts relais… On demande des intérêts plus faible que le prix du marché… », commente Bernard Farges
« Quand à l’arrachage, pour l’heure, il n’y a pas de dispositif, les textes européens ne le permettent pas; nous Bordeaux nous le demandons, mais pas toute la filière en France, néanmoins le secteur se dégrade et donc je pense que cela bougera.
« Nous essayons de créer des outils, on travail sur le fond de mutualisation sanitaire, avec les services régionaux et le département. C’est un élément très important que la profession mette des fonds sur la table pour agir aux côtés de l’Etat, de l’Europe et de la région. Il n’y a pas d’autre exemple qui essaie de le faire, c’est un engagement fort de la profession. » Les outils du Faeder (fonds européen agricole pour le développement rural) pour la diversification et l’arrachage sanitaire pour éviter la propagation de maladies comme la flavescence dorée pourraient être mis en oeuvre dès cette année.
Le Ministre a clairement dit la nécessité d’agir sur le structurel, avec la filière, d’ici le début de l’été », selon Bernard Farges. Bastien Mercier et le collectif attendent de rencontrer le préfet ce jeudi matin dans le cadre de la cellule de crise mise en place par la préfecture.
La Coupe des Crus de Saint-Emilion s’est disputée la semaine dernière au Palais de la Bourse, parrainée par Jonathan Choukroun Chicheportiche du Magazine Vert de Vin. 24 nouveaux coups de coeur ont ainsi été désignés et porteront haut les couleurs de Saint-Emilion tout au long de l’année.
80 personnes, parmi lesquels des négociants, courtiers, cavistes, sommeliers et journalistes spécialisés, et des amateurs éclairés ont eu la lourde tâche de déguster à l’aveugle 159 vins sur 3 millésimes 2018, 2019 et 2020…
Les crus s’affrontaient par catégorie, à l’aveugle, deux par deux, sur trois millésimes (2018, 2019 et 2020) lors de matchs éliminatoires. A chaque match, trois jurés rassemblés à une table communiquaient leur préférence parmi les deux vins en compétition: c’est le cru le plus régulier sur l’ensemble des millésimes qui l’emportait et passait à l’étape suivante.
Les matchs se sont enchaînés au sein de cinq catégories: Puisseguin Saint–Emilion, Lusssac Saint-Emilion, Saint-Emilion, Saint-Emilion Grand Cru et Saint-Emilion Grand Cru Classé. Et voici le résultat :
Ouverte le 1er juin 2016, la Cité du Vin à Bordeaux s’est faite une nouvelle beauté ou une deuxième jeunesse. Après quelques travaux, elle dévoile demain samedi au public un nouveau parcours permanent. Certes ce n’est pas une transformation totale de l’existant pas un joli rafraichissement avec de nouvelles scénographies, d’équipements numériques et de productions multimédia. Vivez une nouvelle grande aventure du vin à travers l’histoire, les civilisations, la culture de la vigne, l’art de vivre et les différents continents producteurs de vin. Profitez des vacances, allez-y.
L’EXPOSITION PERMANENTE : UNE INVITATION A VOYAGER A LA DECOUVERTE DU MONDE DU VIN
Grâce à des technologies numériques et interactives, l’Exposition permanente fait vivre sur 3 000 m² la grande aventure du vin, qui a inspiré les Hommes et façonné leur vie et leurs territoires depuis des millénaires. Histoire, géographie, arts, culture de la vigne, œnologie, art de vivre… le vin se découvre sous ses multiples facettes sur 18 espaces thématiques différents, à parcourir librement (au 2ème étage du bâtiment). Le visiteur, tour à tour actif ou spectateur, assis ou debout, multiplie les expériences individuelles et collectives, pédagogiques, ludiques, immersives, multisensorielles… toutes plus surprenantes les unes que les autres à l’aide de l’indispensable « compagnon de visite », dispositif qui permet le déclenchement des animations et l’écoute des commentaires dans une des huit langues proposées (français, anglais, allemand, espagnol, italien, néerlandais, chinois et nouveauté 2023, le portugais).
18 ESPACES THEMATIQUES A PARCOURIR
A partir d’un nouveau projet scientifique et culturel offrant une large place au Vivant et à l’Homme, la Fondation pour la culture et les civilisations du vin (qui gère et développe la Cité du Vin) entourée d’une équipe créative pluridisciplinaire venant d’horizons divers, a imaginé une Exposition permanente version 2023 composée de 18 espaces thématiques et d’une œuvre d’art monumentale, répartis en 6 Univers. L’Agence Clémence Farrell (scénographie et design d’espace) et Muséomaniac (conception des installations numériques et direction des productions) accompagnées par le studio Ich&Kar, The Mill (écriture, storyboard, audiovisuel) et Ilusio (animations, multimédia) ont œuvré sur les nouveaux modules thématiques nécessitant un changement de scénographie et un renouvellement des contenus. Pour concevoir et réaliser des dispositifs audiovisuels sur mesure et innovants sans changement de scénographie, la Fondation pour la culture et les civilisations du vin a fait appel à Sim&Sam, Les Films d’ici, Clap 35, Blue Yeti et The Mill.
Survol des vignobles: Un voyage époustouflant à la découverte de l’incroyable diversité des paysages viticoles à travers le monde et de leur beauté, grâce à une projection sur 3 écrans géants et qui se prolonge au sol.
Planète vins: Un grand planisphère pour comprendre la répartition des vignobles à travers la planète, un abécédaire des pays producteurs avec les chiffres clés de leur activité viticole et deux globes pour présenter la grande diversité des cépages du monde et comment le climat constitue un facteur essentiel pour la culture de la vigne.
Terroirs du monde: 10 vignerons de 10 régions du monde présentent les spécificités de leur terroir et leurs impacts sur les vins.
La vigne: Un cep spectaculaire et animé montre les interactions entre le sol, la plante et les grappes. 4 écrans dédiés au travail de la vigne complètent le dispositif tandis que sur le mur opposé, les différents cépages du monde s’affichent dans toute leur diversité !
L’élaboration du vin: Tous les secrets de fabrication du vin expliqués grâce à un mur interactif où l’on suit le chemin du raisin au vin, de la réception des vendanges à la cave. Une projection au sol d’une cuve avec des grappes permet également, de manière virtuelle et interactive, de fouler le raisin comme à l’ancienne.
Six familles de vin: 6 bouteilles géantes, chacune dédiée à une grande famille de vin, explorent trois thématiques : élaboration, dégustation et service, associés à chaque type de vin.
L’année vigneronne: De la vigne à la bouteille, une année retracée en images pour suivre la création d’un millésime, aussi bien dans la vigne que dans le chai. Un film musical avec une mise en scène au plafond et des projections à 360° que l’on regarde confortablement installé !
La galerie des civilisations: Des tombeaux égyptiens aux soupers du XVIIIe siècle en passant par les banquets grecs jusqu’à nos jours, un dédale pour remonter le temps à la rencontre des plus grandes civilisations du vin.
L’allée des tendances: Plongée dans le XXIe siècle pour suivre les dernières innovations et tendances récentes du monde du vin, miroir des évolutions de nos sociétés.
Le buffet des 5 sens: Une découverte des clés de la dégustation grâce à un parcours ludique et olfactif autour des arômes et des couleurs du vin.
Ça tourne! : Quand des films cultes nous rappellent que le vin est au cœur de nos échanges sociaux et de nos moments de convivialité.
Ça peut servir! : Préparation, service et dégustation suivent des étapes, mettent en jeu des outils et des gestes particuliers. Sur un ton humoristique et décalé et grâce à un dispositif multi-écrans, un film donne aux spectateurs les clés d’un service réussi !
Modulor: Ce tire-bouchon géant, œuvre de Lilian Bourgeat, interpelle et amuse les visiteurs pendant leur visite. Le lieu idéal pour immortaliser sa découverte de l’Exposition permanente.
A table! : Un show immersif autour de la cuisine, du repas et du service du vin amène le visiteur dans des mondes merveilleux ! Assis autour d’une table de banquet, les convives assistent à un spectacle onirique et magique, faits de mappings et de projections.
Le vin et moi: Des bornes interactives, des interviews d’experts, des jeux et des quiz pour comprendre de façon ludique sa relation avec le vin.
Au fil des fleuves: 5 tableaux animés présentent les grandes routes fluviales et maritimes empruntées depuis des siècles pour transporter le vin.
Le vin à la conquête du monde: Embarquement sur un bateau de 50 places, au cœur d’un espace sensoriel avec odeurs, sons, images et animations pour découvrir le transport du vin à travers les époques : des navires antiques aux porte-conteneurs…jusqu’au cargo spatial !
Le vignoble de Bordeaux: Une carte en relief s’anime avec facétie pour faire découvrir les différentes régions, appellations et spécificités du vignoble bordelais.
La grande saga de Bordeaux: Un film spectaculaire dévoile comment d’un grand port de commerce est née une terre de vins mythiques.
Néo-expérience 2023, le renouvellement de l’Exposition permanente
Le renouvellement d’une partie de la scénographie, des équipements numériques et des productions multimédia de l’Exposition permanente résulte d’un programme appelé Néo-Expérience 2023, mis en œuvre grâce au soutien financier de l’Europe et de la Région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de la réponse de l’Union à la pandémie de COVID-19, ainsi qu’aux financements de Bordeaux Métropole, de la Ville de Bordeaux, des mécènes et des ressources propres de la Fondation pour la culture et les civilisations du vin. Son objectif : permettre à la Cité du Vin de renouveler une grande partie de son offre culturelle et de ses équipements afin de maintenir son attractivité, d’améliorer l’expérience et la satisfaction de ses publics et répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux actuels.
Avec la Cité du Vin
Revoir le dernier Côté Châteaux consacré à la Cité du Vin cet automne réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne :