16 Sep

Côté Châteaux N°9 : une émission spéciale vendanges en blancs en Pessac-Léognan

En voilà un sacré numéro de rentrée. Un n°9 qui colle à l’actualité des vendanges. Des vendanges spéciales cépages blancs du Bordelais et en particulier en Pessac-Léognan et Sauternes. Une émission à voir sur la chaîne Noa dès le 16 septembre à 20h15, avec la jeune génération de vignerons et les piliers de l’appellation, artistes depuis des années dans les vinifications de ces grands vins blancs. 

Paul Garcin et Anne-Laurence de Gramont dans leur vignoble du château Haut-Bergey à Léognan © Jean-Pierre Stahl

Vous allez être immergés dans l’ambiance des vendanges en blancs, des vendanges qui ont commencé le 27 août dernier avec les premiers coups de sécateurs donnés au château Smith Haut Lafitte à Martillac en Gironde, et que vous allez retrouver dans ce numéro.

Un numéro 9 réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot ici au château Haut-Bergey © JPS

Un numéro qui débute avec la jeune génération Paul Garcin et Anne-Laurence de Gramont, rencontrés lors de leur première journée de vendanges au château Haut-Bergey à Léognan, le 4 septembre…

On a commencé tout début septembre parce qu’on a une année qui s’y prête bien, avec des jolies fraîcheurs, des PH assez bas sur les raisins, mais aussi de jolies maturités, un potentiel d’alcool de 12,5, donc c’est vraiment pas mal… », Paul Garcin du château Haut-Bergey.

Avec Sébastien Delalot, nous les avons filmés et interrogés sur les conditions optimales dans lesquelles se ramassaient les raisins, non seulement pour les équipes, mais aussi au niveau des matinées fraîches et des après-midi relativement chaudes. Avec l’épisode de canicule connu cet été, l’autre grosse interrogation est de savoir si les cépages de sauvignon et sémillon sont bien adaptés au réchauffement climatique. « On a des vignes qui n’ont pas souffert de la sécheresse, car on travaille sur des vignes avec un enracinement très profond, » selon Anne-Laurence de Gramont.

Nous avons aussi évoqués avec eux la manière de conduire leur vignoble, ils sont certifiés bio et même en biodynamie, une évidence pour eux et cette nouvelle génération de vignerons en responsabilité va l’expliquer : » cela a été notre choix, ce choix écologique et d’avenir, pour permettre à toutes nos vignes de résister de mieux en mieux à tous les chocs climatiques qu’on va constater… » explique Paul Garcin.

Hugo, Adrien et leur père Olivier Bernard au Domaine de Chevalier dans un chai de blancs où est élevé le millésime 2018 © Jean-Pierre Stahl

Par la suite, je vous propose de mieux faire connaissance avec la famille Bernard. L’une des familles bien connue de Pessac-Léognan avec Olivier le père à la tête du Domaine de Chevalier, qui fait du blanc depuis 35 ans. Cette saga familiale va vous permettre de voir Hugo Bernard en vendanges sur le terroir de Sauternes, car la famille a acheté Clos des Lunes en 2011, et produit des blancs secs sur 49 hectares, gardant 15 ha pour faire du liquoreux. Le reportage va vous conduire égalment au Domaine de Chevalier avec Adrien et Hugo Bernard qui vont nous parler de leur savoir-faire et de la transmission de celui-ci.

J’aime bien parler d’équilibre, de cette ligne magique sur laquelle les vins blancs se promènent, mais la base c’est d’être né sur un grand terroir… Et c’est tous ces éléments qui en parfaite harmonie donnent ces grands vins blancs. Où finalement il y a tout mais rien de trop », Olivier Bernard du Domaine de Chevalier.

Tristan, Edouard et Loïc Kressmann au château Latour-Martillac © JPS

Ce numéro 9 de Côté Châteaux se poursuit à Martillac, à la rencontre des Kressmann, autre grande famille qui fait des blancs en Pessac-Léognan. Tristan et Loïc, les co-propriétaires vous dévoileront l’histoire du château: « la Tour est très ancienne, elle devait appartenir à un fortin et prélevait le droit d’octroi pour le village de Martillac », et l’histoire de leur famille à l’origine dans le négoce bordelais, dont le grand-père Alfred acheta en 1930 le domaine, avant de parler de l’avenir de ces blancs secs qui vont sans nul doute retrouver une nouvelle dynamique de commercialisation avec les deux cépages qui les caractérisent surtout en Pessac-Léognan le  sauvignon et le sémillon. Edouard Kressmann, qui a passé près de 7 ans en Chine, nous évoque également l’avenir de la propriété avec les travaux pharaoniques engagés, notamment avec un nouveau chai de rouges :

En y mettant les dernières technologies, en faisant non seulement du parcellaire mais aussi du gravitaire, même si l’on sait que pour faire du bon vin, il faut du bon raisin », Edouard Kressmann du château Latour-Martilac.

Jacques Lurton, Côté Châteaux et Christine Lurton © JPS

Qui dit Pessac-Léognan, dit bien sûr André Lurton, on ne pouvait pas oublier ce grand Monsieur qui a contribué à la création de l’appellation en 1987 avec d’autres familles de ces Graves du Nord proches de Bordeaux, comme les Kressmann, les Perrin,… Nous sommes allés à la rencontre de son fils Jacques et de sa fille Christine au château la Louvière à Léognan. Jacques a pris la suite comme président des Vignobles André Lurton et va nous dévoiler sa manière de voir les choses : « il y a 4 mois suite au décès de papa j’ai pris la présidence, mais il y a derrière moi mes 5 soeurs et mon frère. De toute façon, je ne vais pas faire de l’André Lurton, il n’y avait que lui pour y arriver. Je viens avec un style différent, une façon d’étudier les choses différemment. Je vais continuer ce pourquoi il a oeuvré mais cela de façon différente. », il nous parlera également de son goût pour ces grands blancs de Pessac-Léognan tout en dégustant un La Louvière 2010 et un Couhins-Lurton 2007, et nous proposera des idées de plats pour accompagner ces blancs secs de Pessac-Léognan: « on peut accomoder beaucoup de choses, c’est l’avantage des vins blancs secs, on associe par exemple des fromages à pâte dure, des comtés, mais cela va très bien sur de la charcuterie comme du chorizo et bien sûr sur du foie gras, tous les crustacés et les poissons. »

La grande caractéristique des vins de Pessac-Léognan, c’est d’avoir cette capacité de vieillissement qui vient de cette richesse, de cette complexité et de l’acidité, »Jacques Lurton président des vignobles André Lurton.

« On a une grande fraîcheur, un caractère variétal, avec beaucoup de citron, d’écorce d’orange…des blancs d’une complexité, d’une richesse profonde qui se marient avec des mets qui eux même ont évolué. »

Côté Châteaux n° 9 Spécial Vendanges en blancs réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot. Sur la chaîne NOA 100% Nouvelle-Aquitaine:

  • lundi 16 septembre à 20H15
  • mardi 17 à 10h35
  •  mercredi 18 à 11h15, 20h40 et 23h25
  • jeudi 19 à 9H40 et 17h50
  • vendredi 20 à 23h20…

Carpe diem, profitez du Côté Châteaux présent et portez vous bien (le replay is coming soon)

Et ici sur You Tube

15 Sep

Vincent Cruège vient rejoint la team des Vignobles Silvio Denz

Le mercato de l’été se poursuit, Vincent Cruège grand oenologue de Bordeaux rejoint les Vignobles Silvio Denz. Après 30 ans de bons et loyaux services auprès d’André Lurton en Pessac-Léognan, il part pour écrire une nouvelle page d’histoire viticole-vinicole.

Vincent Cruège, lors des vendanges en blancs en 2017 © JPS

Vincent Cruège, c’est un visage bien connu de Bordeaux. Cet oenologue a travaillé durant plus de 30 ans aux côté d’André Lurton en Pessac-Léognan aux châteaux La Louvière, Couhins-Lurton, Rochemorin et Cruzeau, il était devenu directeur oenologique du groupe en 2013 et responsables des relations extérieures.

Sur Facebook, il avait annoncé durant le courant de l’été son départ des vignobles André Lurton pour rejoindre les vignobles Silvio Denz. C’est officiel. Il va assumer les fonctions de directeur d’exploitation, en remplacement de Yann Buchwalter (qui a souhaité changer de carrière professionnelle). Il va ainsi chapeauter château Péby Faugères, château Faugères, château Cap de Faugères, château Rocheyron et château Lafaurie-Peyraguey, propriétés détenues par le Suisse Silvio Denz depuis 2005 et 2014, et managées par David Bolzan, directeur général.

Vendange d’une parcelle de sauvignons blancs à © château Faugères – Tony Desallangre Pro

Il va s’attacher à de travailler sur l’identité de chaque propriété et continuer à révéler pour chacune d’elle leurs terroir et typicité. Il va collaborer avec le célèbre oenologue Michel Rolland ainsi que l’équipe de Valérie Lavigne et Axel Marchal pour le Château Lafaurie-Peyraguey. Bonne chance à Vincent Cruège pour son nouveau challenge.

14 Sep

Cognac : un rendement annuel de 14,64 hl d’alcool pur par hectare pour soutenir la croissance

Les instances de Cognac ont fixé un rendement de 14,64 hl AP/HA pour la récolte 2019 et souhaitent poursuivre la capacité de production avec une possibilité d’agrandissement des exploitations de 10000 hectares de plantations nouvelles en 3 ans.

Barriques de Cognac chez Hennessy -photo d’illustration © JPS

Alors que les vendanges démarrent dans le vignoble de Cognac, la filière souhaite poursuivre le développement de la capacité de production en donnant aux exploitations viticoles la possibilité d’agrandir leur vignoble, avec un objectif d’environ 10 000 hectares de plantations nouvelles sur 3 ans : 3 474 hectares attribués pour 2019,  3 398 hectares demandés pour 2020 et autant en 2021. Ce rendement annuel ainsi que l’utilisation des stocks de réserve climatique (*) contribueront à approcher l’objectif de production de 922 411 hl AP pour cette même année.

Afin de soutenir la croissance des expéditions de Cognac en hausse de + 2,5 % en volume et + 6,9 % en valeur sur la campagne 2018-2019, le rendement de la filière Cognac est fixé collectivement par les viticulteurs et les négociants à 14,64 hl AP/ha pour la récolte 2019.

Il s’appuie sur un potentiel de récolte estimé à ce jour à plus de 90 hl/ha, avec une forte disparité entre les parcelles. En effet, alors que la campagne précédente a été marquée par des conditions climatiques exceptionnellement bonnes et par une reprise post gel 2017 de la vigne, la campagne 2019-2020 a, quant à elle, connu un épisode de gel début mai qui a affecté environ 15 % du vignoble et en conséquence la récolte à venir.

Avec BNIC.

(L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

12 Sep

Bordeaux Fête ses Vendanges : les vins de Bordeaux à l’assaut des restos…

C’est parti cet été d’une initiative conjointe du Conseil Interprofessionnel du Vin, des Vins de Bordeaux et de la Ville de Bordeaux de remettre en avant les vins de Bordeaux dans les restaurants de Bordeaux. L’occasion de cette période des vendanges était trop belle pour que Bordeaux Fête ses vendanges partout dans la ville.

« On n’est pas forcément à la base ambassadeur des vins bordelais mais on est quand même chauvin », Joao Lopes a lancé un concept de bars à vins resto à tapas à Saint-Michel, avec Donestia. Un restaurant qui n’avait quasiment plus de Bordeaux à sa carte. Le CIVB lui a proposé de participer à l’opération. Banco a-t-il répondu.

« C’était l’idée du projet de se démarquer de beaucoup d’établissements qui proposent du vin local, il y a des bars à vins partout en ville et l’idée c’était de se démarquer de cela et de faire voyager un peu les gens, et nous on est ambassadeurs de vins hispaniques », me confie Joao Lopes.

Christophe Chateau du CIVB avec la bouteille symbole de l’opération Bordeaux Fête ses vendanges © JPS

Pour contrer cette concurrence étrangère et ces vins hispaniques, argentins et chiliens qui ont envahi les cartes et ardoises, le CIVB a décidé de mener cette opération de mise en avant des Bordeaux avec une centaine de restaurants.

« Il y a eu un peu une mode de dire, il n’y a pas que Bordeaux dans le monde et dans le vin et on est d’accord, mais on est à Bordeaux les touristes viennent du monde entier pour voir la ville et la Cité du Vin, donc c’était un peu dommage qu’ils ne goûtent pas le produit local », commente Christophe Chateau directeur communication du CIVB, accompagné de Céline en charge du marketing des vins de Bordeaux.

Dans cette célèbre brasserie La Belle Epoque qui a changé récemment de propriétaire, les nouveaux gérants ont décidé de mettre davantage de Bordeaux à leur carte pour répondre à la demande des clients.

« Ici on reçoit beaucoup d’étrangers de mai à fin octobre, alors même si on essaie d’avoir quelques vins du reste de la France, principalement on nous demande du Bordeaux et on vend du Bordeaux », commente Sophie Wolf gérante de la Belle Epoque.

Hervé Valverde, une carte de vins de Bordeaux remarquable au Bistro du Sommelier … JPS

Depuis plus de 30 ans, au Bistrot du Sommelier dan le quartier Mériadeck, on ne fait ici que des grands vins de Bordeaux et des petites pépites, maintenant que certains grands vins ont augmenté. Ce qui ravi aussi le consommateur : « Ici, c’est la découverte de châteaux, de vins que j’ai pas l’habitude d’avoir chez moi », commente Olivier Thomas..

Pour le patron du Bisto du Sommelier Hervé Valverde : « en sortant des grandes appellations, les vins de Côtes, les Côtes de Bourg ou de Blaye on trouve de très très belles chosespour se faire plaisir, le principe de ma maison c’est de vendre des Bordeaux, on va dire, à des prix attractifs…

Céline du marketing CIVB, Sophie Wolff de la Belle Epoque et Christophe Chateau © JPS

Au-delà de ces 4 jours de festivités, de Bordeaux Fête ses vendanges, le but affiché est de regagner du terrain toute l’année dans les restaurants, chez les cavistes et bars à vins de Bordeaux.

Pour tout savoir sur Bordeaux Fête ses Vendanges et de la Fête du Triangle d’Or

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, et Charles Rabréaud :

10 Sep

Vendanges 2019: saga Bernard, un savoir faire de grands blancs

Côté châteaux vous réserve un focus sur la famille Bernard dans sa prochaine émission Côté Châteaux diffusée à partir du 16 septembre sur NoA sur les vendanges en blancs, en Pessac-Léognan et en Sauternes. Car au Clos des Lunes, 64 hectares en Sauternes, la famille Bernard, du Domaine de Chevalier, fait essentiellement des blancs secs depuis 2011. Si elle a conservé 15 hectares pour faire du liquoreux, elle fait des secs sur 49 hectares avec ses Clos des Lunes d’Or, d’argent et blanches.

Hugo, Adrien et leur père Olivier Bernard au Domaine de Chevalier dans un chai de blancs où est élevé le millésime 2018 © Jean-Pierre Stahl

En ce mardi 3 septembre, c’est le 1er jour de vendange des blancs secs. « Bonjour à tous, l’objectif est toujours le même: bien doré, pas de vert, on essaie de faire un tri un peu serré », explique Hugo Bernard à sa troupe de vendangeurs.

Tous se montrent très appliqués pour ces vendanges par tries successives, pour ne prendre que les grappes mûres et repasser plus tard pour les autres.

C’est quelque chose qu’on nous a appris très tôt, un grand raisin c’est un raisin mûr, c’est le coeur du métier pour faire des grands blancs », Hugo Bernard.

« C’est quelque chose qu’on m’a appris petit, tout cela c’est une question d’équilibre dans le choix. C’est notre 1er jour de sec donc les choix vont s’affiner de mieux en mieux ».

Au nouveau chai du Clos des Lunes, domaine acheté en 2011 par la famille Bernard, rentrent les canettes de cette première récolte. Sur le pont à la réception Jean-Charles et Thomas Meilhan le maître de chai.

1er jour de vendanges à Clos des Lunes à Sauternes © JPS

« Là nous avons un pressurage automatique de deux heures et demi de temps, pour libérer ces jus…

C‘est un pressurage très lent on est sur une grappe entière, il faut éclater ces raisins tranquillementsans créer une pression trop forte…et extraire toute la quintessence à l’intérieur de ces raisins », Thomas Meilhan maître de chai du Clos des Lunes.

A l’analyse, le degré est de 13, avec une acidité totale de 4,4 et un PH de 3,12: « cela veut dire un très bel équilibre, une belle fraîcheur qui laisse présager un beau lot pour le grand vin », explique le maître de chai Thomas Meilhan.

Dans le chai à barriques, Hugo Bernard me confie:  « l’avantage des barriques c’est de faire des petits lots. On essaie de faire un maximum de petits lots, car on va faire des assemblages à la fin avec chacun des petits lots qu’on aura travaillé chacun de leur côté et ils vont apporter différentes choses dans notre vin. Ici on essaie d’avoir 20% de barriques neuves, ce n’est pas énorme, on n’essaie pas d’avoir une prise de bois énorme, l’idée de ce bois c’est vraiment d’affiner ces lots sur des lies très fines pendant 12 ou 18 mois pour la Lune d’argent ou la Lune d’or. Ici il va y avoir 150 barriques et dessus il va y avoir un choix de 25 pour faire la Lune d’Or ».

Quand on fait un selfie avec le trio, on dit merci Bernard…© JPS

Au Domaine de Chevalier à Léognan, je retrouve les 3 Bernard le père Olivier et ses deux fils Adrien et Hugo qui en file indienne, presque en communion oserais-je, me mènent dans leurs grands chais. Après avoir traversé le chai qui s’apprête à accueillir le 2019, ils me font entrer dans un second chai à barriques de blancs où repose le millésime 2018 depuis un an déjà…« le vin est assez gras, il fait presque penser à un Bourgogne… » dixit Olivier Bernard en goûtant son « bébé.  Il m’explique ensuite religieusement: « on ne fait pas des grands vins par chance, mais avec beaucoup de détails, beaucoup d’engagement, beaucoup de passion…avec beaucoup d’hommes et de femmes mais en même temps beaucoup de respect de la nature et de la terre. et c’est l’ensemble de ces éléments qui doivent être bien équilibrés. Ni trop d’homme, ni trop de terre, ni trop d’acidité, ni trop de sucre…

J’aime bien parler d’équilibre, de cette ligne magique sur laquelle les vins blancs se promènent, mais la base c’est d’être né sur un grand terroir… Et c’est tous ces éléments qui en parfaite harmonie donnent ces grands vins blancs. Où finalement il y a tout mais rien de trop », Olivier Bernard du Domaine de Chevalier.

Dans la bibliothèque, c’est alors la dégustation d’une bouteille de Lune d’Argent 2015, où les Bernard goûtent avec passion et technicité leur bébé. « Chaque millésime est différent et chaque année, on va apprendre. Moi, cela fait 35 ans que je fais du vin, et j’apprends tous les ans.  C’est un métier complexe, fait de diversité et de complexité que j’aime transmettre à mes enfants, » selon Olivier Bernard.

Quant à la transmission : « cette transmission de savoir, c’est cela que l’on suit aujourd’hui, qu’on est en train d’essayer de construire, d’une génération à l’autre. Pour moi, l’objectif est toujours d’aller un peu plus loin et de faire les plus grands vins d’un millésime à l’autre », m’explique Adrien Bernard.

Et le mot de la fin revient à Olivier Bernard avec toutes ses années de vigneron derrière lui : « le bon vin, c’est celui qui vous donne du plaisir, mais le grand vin, c’est celui qui vous donne l’émotion ».

07 Sep

35e marathon du Médoc : une grande fête populaire due à la mobilisation et la passion des châteaux

Revivez en images et en vidéo le 35e marathon des châteaux du Médoc. Nous vous avons fait vivre, durant plus de 6 heures d’antenne sur Noa, ce grand rassemblement populaire, qui sans l’envie des châteaux et la mobilisation des 3000 bénévoles, employés et propriétaires des châteaux ne serait pas ce succès que l’on connaît.

Au château Grand Puy Lacoste, au 2e kilomètre du parcours, l’équipe de Noa et France 3, Philippe, Charlotte, Thierry, Eric et JPS avec la famille Borie :  Emeline (à ma droite) et son frère Pierre-Antoine (à gauche) © JPS

Retrouvez ici la première émission sur NOA avec Pascal Zuddas, Fabrice Bidault, Jean-Pierre Stahl et Charlotte Sariq, réalisation Bruno Villa: 

Ambiance village gaulois avec le groupe Assurantourix &Band au château Pédesclaux au kilomètre 22 à Pauillac © JPS

Vincent Fabre, le président du Marathon du Médoc, Manon Lorenzetti à la tête de Pédesclaux et Emmanuel Cruse le Grand Maître de la Commanderie du Bontemps au kilomètre 22 © JPS

Les Supers Héros, tel était le thème cette année, à consommer avec modération Mr Superman ! © JPS

Bruno Duboscq, le propriétaire du château Haut-Marbuzet à Saint-Estèphe © JPS

Retrouvez ici la seconde partie d’émission de l’après-midi sur Noa:

AND THE WINNER IS…

  • Le super héros 2019: Freddy Guimard, 2e victoire au Marathon des Châteaux du Médoc en 2h 26min 42s 
  • The Wonder Woman:  Nathalie Vasseur, 15è victoire chez les femmes au Marathon: 2h 58min 40s 

Chaude ambiance avec le groupe médocain « Rodéo sur Juliette » avec Jésus coureur qui s’est arrêté quand il a entendu la reprise de « Jésus revient parmi les siens… » de la Vie est Un Long Fleuve Tranquille film d’Etienne Chatillez © JPS

Au château Montrose avec Hélène Brochet, au kilomètre 37 à Saint-Estèphe, dernier direct avant la dernière ligne droite…pour Pauillac et pour nous monter le sujet du soir du 19/20 © JPS

Un joli couple en rose au château Montrose 2nd cru classé 1855, on est raccord au rose alors… © JPS

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Thierry Gardet, Eric Delwarde et Stéphanie Plessis : 

06 Sep

C’est parti pour une nouvelle saison de masterclass à la Vinothèque de Bordeaux avec les châteaux de Camensac et Chasse Spleen

C’était hier soir le retour des Masterclass en plein coeur de Bordeaux. La Vinothèque accueillait Céline Villars-Foubet propriétaire des châteaux de Camensac et de Chasse Spleen pour une rencontre-dégustation d’1h30 avec une trentaine de passionnés.

Céline Villars-Foubet à la Vinothèque de Bordeaux @ Jean-Pierre Stahl

C’est un moment privilégié et assez exceptionnel pour tous ces amateurs de grands vins… Participer à une masterclass avec la propriétaire de Camensac et de Chasse Spleen, deux noms de grands châteaux du Médoc, un 5e cru classé en Haut-Médoc et une pépite de l’AOC Moulis, que Julien Doré a mis en avant en 2014 dans « Paris-Seychelles »

Tiens 2014, c’était justement le millésime que Céline Villars-Foubet avait décidé de faire déguster, moins recherché que les 2015 ou 2016, mais un millésime tout-à-fait honorable. « Depuis 2000 avec mon mari Jean-Pierre, nous avons eu l’idée de mettre une citation d’écrivain sur la bouteille: de 2000 à 2005, des citations de contemporains de Beaudelaire et depuis 2006, des écrivains vivants. Sur cette bouteille de 2014, Frédéric Beigbeder y a inscrit: « le chasseur de Spleen finit par collectionner des trophées de un mélancolie. »

Pour cette Masterclass, ce sont une trentaine d’amateurs, de connaisseurs et de passionnés de grands crus qui se sont retrouvés au 1er étage de l’immeuble de la Vinothèque de Bordeaux, juste au-dessus de la fameuse cave, située à deux pas du Grand Théâtre. « Je suis ravie de commencer la saison avec vous qui êtes venus si nombreux », commençait Céline Villars qui se présente notamment comme la soeur de Claire Villars à la tête de Ferrière et belle-soeur de Gonzague Lurton du château Durfort-Vivens. Avec sa famille, ils sont présents et propriétaire dans les 10 appellations du Médoc, pas mal…La réussite de sa famille remonte après guerre: « mon grand-père était pinardier, il était négociant chez Ginestet, il a commencé à acheter Haut Bages Libéral, Ferrière, Gruaud Larose, Citran…J’ai hérité de Chasse Spleen et j’ai pu acheter la moitié de Camensac. A partir de 2005, on a commencé à réveiller la belle endormie, Camensac était très visible dans les supermarchés, on a amélioré la qualité avec ce fabuleux terroir où l’on a deux types de graves; on allie différents types de caractères, si on a 68 hectares en production (sur un domaine de 75) on dénombre pas moins de 150 parcelles en HVE3. »

Madeleine Gaschignard qui a eu un faible pour le 2009 bien équilibré © JPS

« Camensac en gascon signifie le chemin qui mène à l’eau » (car il y avait à cet endroit beaucoup de jalles qui menaient à la Gironde) , commentait Céline Villars-Foubet, mais ce soir-là nos aficionados préféraient trouver le chemin qui mène à la dégustation de ses 5 vins : la closerie de Camensac 2014 (second vin du château) pour débuter « c’est the rapport qualité-prix » dit-elle avec un assemblage 70% cabernet-sauvignon et 30% merlot issus de jeunes vignes, puis château Camensac 2015 « extrêmement solaire, un grand millésime de garde, encore trop jeune pour être apprécié », mais qui dévoile déjà « une trame tannique assez fine, une texture soyeuse, velours… »

Une trentaine de connaisseurs et passionnés dans l’assistance dont Céline et Yannick Terrasse, ici avec Stéphane Venance © JPS

Une soirée riche en échanges et notamment sur l’essor des propriétés viticoles bordelaises qui finalement est assez récent comme aimait le rappeler Céline Villars-Foubet hier : « la prospérité à Bordeaux est relativement récente, depuis les années 90, avec aussi des phénomènes cycliques de crises… Le millésime 90 était l’un des meilleurs et pas très cher, à partir du 95 et avec aussi le 96, on a eu 2 grands millésimes successifs, puis le 2000 avec ses 3 zéros qui a attiré les convoitises et le commerce. Depuis cette époque, on a investi, refait les châteaux et les jardins. »

Le lien est tout trouvé avec 2009 de Camensac, un millésime opulent, très rond, fruité avec ses tanins soyeux et fondus, un millésime qui a fait plutôt l’unanimité dans l’assistance: « 2009, c’est le meilleur, j’aime bien les vins vieux, même si le 2015 n’est pas mauvais (pour ne pas dire bon, mais à attendre), c’est un millésime plus rond, velouté, à boire aujourd’hui et à acheter ça s’est sûr », me confiait Yannick Terrasse, un client fidèle venu de Saint-Morillon, avec son épouse Céline. Pour Madeleine Gaschignard de Bordeaux, « j’ai aimé le 2009, bien équilibré, des tanins souples, rond, très bon, avec un nez de vin vieilli, de cuir et fruits mûrs, une texture ultra souple, comme le 2015 beaucoup de fruits rouges… »

Stéphane Venance de la Vinothèque de Bordeaux et Céline Villars-Foubet de Camensac et Chasse Spleen © JPS

Autre moment exquis, avec la dégustation en avant-première de ce Chasse Spleen 2018 en blanc, tout juste mis en bouteille et que l’on va retrouver lors de la foire aux vins de la Vinothèque, un blanc sec très fruité avec ses notes d’agrumes, assemblage de 55% de sémillon, 45% de sauvignon et 5% de muscadelle.

Il y a un réel engouement autour de ces Masterclass, dont le succès ne se dément pas notamment à chaque Bordeaux Tasting en décembre avec Terre de Vins. La Vinothèque de Bordeauxsouhaite pérenniser ce modèle et en faire un réel rendez-vous: « on souhaite en faire une par mois, cela crée des liens avec les châteaux, cela démystifie et en plus en fait cela sur un format court d’une heure… », mais qui peut déborder avec la passion mutuelle des uns et des autres. « On a fait déguster Cos d’Estournel, mais aussi Léoville Barton avec Liliane Barton qui nous avait fait l’honneur d’être là, la dernière fois c’était très sympa avec Jean-Jacques Dubourdieu (le fils de Denis Dubourdieu) qui a fait déguster Reynon, Floridène et Daisy Daëne, là c’était un côté un peu plus technique, plus vigneron, capable de dire il faisait tel temps tel mois de septembre… »

Bref que de belles rencontres et des moments de partage et de plénitude que Côté Châteaux aime vous faire découvrir.

Les Masterclass de la Vinothèque de Bordeaux, une fois par mois, renseignements:  05 56 52 32 05

05 Sep

Emission spéciale 35e Marathon du Médoc sur NoA en direct du parcours et des châteaux du Médoc

Samedi 7 septembre, 8500 coureurs vont s’élancer depuis Pauillac pour sillonner les route et châteaux prestigieux du Médoc. Une course à suivre Sur NoA avec de nombreux points de directs dont ceux des châteaux partenaires qui attendent les coureurs et l’événement avec impatience. Côté Châteaux sera sur le pont avec eux, avant goût de ce qui vous attend.

« Les Supers Héros » vont faire leur show. Avec un tel thème pour ce 35e Marathon du Médoc, on s’imagine déjà que certains vont se sentir pousser des ailes et vont vouloir survoler ces 42,195 kms. Votre serviteur alias Batman ne va pas voler plus haut que d’habitude mais va rester ancré sur ce terroir de graves et en compagnie des châteaux qui serviront les ravitaillement et dégustations car 21 points de dégustations sont prévus.

En revanche, Emeline Borie fait figure de SuperWoman, car elle se souvient avoir participé au 1er marathon en 1984 : « j’étais déjà là mais pas bien vieille, j’avais 2 ans car je suis née en 1982. On a participé à tous, depuis toujours, mon grand-père Jean-Jacques Borie membre de la Commanderie du Bontemps avec Henri Martin ont été parmi les 1ers à accueillir le marathon. Le marathon passait par le parc en bas du château, à l’époque on donnait des éponges et on faisait quelques dégustations, puis on a arrêté et on les a reprises pour le 30e anniversaire, mais vu qu’on est au 2e kilomètre, pas cette année car ça sera l’heure du petit déjeuner. »

Le Marathon, c’est un événement festif, ça fait partie de notre ADN, le Médoc sans son marathon, il manquerait quelque chose », Emeline Borie du château Grand Puy Lacoste.

Pour ce 5e grand cru classé 1855, le marathon véhicule une image fort sympathique du Médoc dans le monde entier car la moitié des participants sont étrangers. « Quand on voyage dans le monde, Pauillac les gens connaissent et le marathon aussi, quand ils parlent du marathon ils ont des étoiles dans leurs yeux !« , continue Emeline Borie. Les coureurs vont donc passer à travers cette propriété de 90 hectares d’un seul tenant, dont 60 en production. Grand Puy Lacoste sort chaque année entre 250000 et 280000 bouteilles dont 150000 de 1er vin, pour une propriété qui est en agriculture raisonnée, HV3 depuis 1 mois, et qui a quelques parcelles qui s’essaient au bio.

Le marathon, c’est en fait une passion, un sacerdoce, une émotion, une mission. Ainsi Vincent Fabre, son Président, mais aussi vigneron en Haut Médoc à Cissac, mais aussi à Tayac et à Margaux, me confie : « je suis passé par là il y a && ans, on m’a dit tu serais bien Président. C’est une belle équipe qui organise sérieusement cette belle épreuve ».

On l’a limité à 8500 participants car c’est une jauge qui fonctionne bien, même si au début ça bouchonne un peu, ça déroule bien par la suite », Vincent Fabre président de l’Association du Marathon AMCM. 

« Pour la 30e édition, on est passé à 10000, on a vu que ça se compliquait, donc on est revenu à 8500 coureurs car on veut une épreuve qualitative avant tout. Cette année, on a 45 % d’étrangers, moyenne d’âge 43 ans, des CSP ++, on doit répondre à la prouesse ».

Ce marathon va donc être l’occasion d’une grande émission sur NoA, la chaîne 100% Nouvelle Aquitaine de France 3 : elle sera animée par Pascal Zuddas journaliste sportif de la rédaction de France 3 Aquitaine, mais aussi Fabrice Bidault, autre journaliste de France 3 qui va avoir 2 casquettes non seulement en tant que commentateur, mais aussi en tant que coureur, et puis je serai en compagnie de Charlotte Sariq depuis 4 châteaux du Médoc pour vous faire vivre l’ambiance et la mobilisation des châteaux sans qui ce marathon ne serait pas ce qu’il est.

A Pédesclaux, au 22e kilomètre, je serai en compagnie de la propriétaire Manon Lorenzetti et d’Emmanuel Cruse, le grand Maître de la Commanderie. Un château magistral terminé en 2014, mariage de pierre et de verre, un travail de deux ans, que l’on doit à l’architecte Jean-Michel Wilmotte avec son chai 100% gravitaire, construit à fleur de colline sur une croupe de Médoc, avec un dénivelé de 7 mètres. Cette étape va être l’occasion de faire connaissance avec cette jeune génération de Lorenzetti, Manon, 26 ans, qui reprend le flambeau de cette propriété achetée par son père en 2009, après avoir acquis Lilian Ladouys. Elle est entouré de Vincent Bache-Gabriel pour la conduite du vignoble et du chai et de l’oenologue Eric Boissonneau.

« On est assidu depuis le début au Marathon, on a une équipe de 40 coureurs, on fait partie des propriétés qui tous les ans montent une équipe, beaucoup de nos clients nous demandent à courir le marathon, donc on leur offre, on les sponsorise », commente Cindy Ceres du château Pédesclaux.

Aux environs de 13h, nous serons depuis une autre pépite de Saint-Estèphe Haut-Marbuzet, avec le propriétaire Bruno Dubosq, un château prisé des connaisseurs, l’un des vins pour ne par dire le vin préféré du Président Mitterrand : « absolument, c’était son vin préféré, il y a eu pas mal de papiers là-dessus, De Gaulle avait un champagne comme vin préféré, pour Pompidou, c’était Chasse Spleen et Mitterrand Haut-Marbuzet. »  « Mon grand-père a acheté en 52, une époque où la vigne ne valait rien, il l’a acheté en rente viagère. » Aujourd’hui Haut-Marbuzet représente 75 hectares, plantés en 50% merlot, 40% cabernet Sauvignon, 5% cabernet franc et 5% petit Verdot. »

Enfin de retour l’après-midi, et alors que les 1er coureurs seront arrivés depuis près de deux heures, dans la seconde partie d’émission, nous nous retrouverons à château Montrose avec Hélène Brochet directrice de la communication qui en est à son 7e Marathon à Montrose et auparavant à Mouton-Rothschild. Elle nous parlera de ce château qui a été entièrement réhabilité par la famille Bouygues avec un chai cathédrale, 7 ans de travaux

Le Marathon du Médoc sur .3 NoA de 9h à 13h15 et de 14h20 à 16h30.

02 Sep

Foires aux Vins : l’éclairage de Jacques Dupont, avec la sortie jeudi du Spécial Vins du Point

A vos tablettes ! Alors que démarrent cette semaine les foires aux vins qui vont durer 5 à 6 semaines partout en France, Jacques Dupont sort jeudi prochain son supplément vins avec le magazine Le Point. Un éclairage utile pour bien décrypter les foires aux vins et les sujets d’actualité de la planète vin.

Jacques Dupont, le célèbre journaliste critique du Point lors des primeurs 2019 à Fronsac © JPS

Plus de 30000 vins ont été passés au crible, 34 catalogues de la GD, de chaînes et cavistes passés à la loupe, une opération vérification sur l’authenticité de domaines ou châteaux et non de châteaux inventés, pour au final ne retenir que 700 vins. Voilà le travail de ces apôtres de Bacchus: Jacques Dupont et Olivier Bompas.

QUID DES CEPAGES ANCIENS

« On a terminé ! », Jacques Dupont et son acolyte Olivier Bompas sont des hommes heureux. Le Spécial Vins, le supplément traditionnel du Point sort en effet ce jeudi 5 septembre et c’est à chaque rentrée du Point l’événement sur la planète vin.

« Cette année, on insiste un peu sur la montée des alcools, sur la montée des prix et puis sur cette contradiction entre la recherche de cépages anciens qui peuvent résister à la grillure et la difficulté de faire admettre cela à l’INAO, pour qui il faut au minimum 10 ans et le vignoble a le temps de mourir ! Je prends l’exemple de Plaimont qui a recherché des cépages anciens dont l’un est très connu le « tardif » qu’ils ont réimplanté depuis 2008 et dont ils ont fait des micro-vinifs.  Ils ont voulu le remettre dans leur appellation mais ils sont désolés, ils voient le tannat qui monte dans les tours, et il y a une contradiction entre cette volonté et la représentation de l’INAO et des instances du monde viticole.

13 APPELLATIONS AU CRIBLE

« On passe en revue 13 appellations, notamment on s’est intéressé à Listrac dont on parle peu, dans le Médoc, et qui peut faire de très bons vins ». On y retrouvera aussi Pommard, Régnié, Languedoc, Monbazillac, Pouilly-fumé, les Rieslings alsaciens, l’AOC Corse etc.

« On a fait aussi un truc amusant, avec une chercheuse de l’ISVV, Stéphanie Marchand, sur les défauts du vin : elle nous donne des explications sur les mauvais goûts du vin, d’abord avec le liège et ce fameux goût de bouchon, mais aussi un vin peut sentir le poulailler, l’oeuf pourri, la serpiellère…elle nous donne ses explications ».

Enfin, « on va retrouver aussi le grand tableau des millésimes et les « témoins » « : vignerons, œnologues, courtiers dans chaque région qui racontent le petit dernier (2018) et signalent leurs millésimes préférés parmi ceux des dix dernières années.

LES GRANDS CRUS DE BORDEAUX PERDENT DU TERRAIN

« Pour les foires aux vins, il est incontestable que les grands crus de Bordeaux perdent du terrain en grand distribution. Il y a une montée des crus bourgeois, des satellites, des Bordeaux de milieu de gamme et une forte présence de la Bourgogne, mais là aussi attention il y a pas mal de trucs bidons (les grands vignerons de Bourgogne ne font pas d’immense volumes). Il y a aussi de plus en plus de petits Côtes du Rhône avec lesquels on peut se faire plaisir et aussi quelques grands noms en Languedoc. Mais il y a moins de grands crus classés naturellement dans les magasins, ils demeurent sur les sites (de vente en ligne) et il y a encore une fois beaucoup plus de milieux de gamme, ce qui n’est pas pour me faire plaisir mais tout de même, et un peu moins de bling bling…

LES CONSEILS POUR ACHETER UNE BONNE CAVE

Autre dossier intéressant et attendu, « les 5 points qu’il faut savoir pour acheter une cave d’appartement, une cave à vin pour les gens qui ne s’y connaissent pas… » Encore de bons tuyaux que nous offrent le tandem de journalistes inséparables, spécialisés dans le vin Jacques Dupont et Olivier Bompas, ancien sommelier.

Spécial Vins par Jacques Dupont et Olivier Bompas, avec le numéro du Point à paraître jeudi 5 septembre chez tous les marchands de journaux.

30 Août

Les Caves de Rauzan mènent une expérimentation de culture « zéro chimie »

Vont-ils faire encore bouger les lignes ou ce voeu va-t-il rester pieux, en tout cas les Caves de Rauzan annoncent mener une expérimentation zéro produit chimique. Après avoir annoncé l’abandon de produits CMR, ils vantent ce nouveau modèle qui pourrait être reproduit par les 330 viticulteurs adhérents de la cave de Rauzan.

Philippe Hébrard marchant dans cette partie de vignoble expérimentale au château Canet © Quentin Monaton

L’IDEE, C’EST… FINIS LES PRODUITS DE SYNTHESE, LE CUIVRE ET LE SOUFFRE

La vigne, bien que liane, rustique, est aussi une plante fragile, en particulier sous un climat océanique. Depuis des décennies, les viticulteurs ont usé et abusé de produits chimiques pour la traiter, juste après guerre il fallait produire énormément de vin et donc les firmes ont ainsi planché sur des traitements pour éviter toutes sortes de maladies et champignons, et sur des désherbants pour éviter que les mauvaises herbes ne fassent trop de concurrence à la vigne. Des produits plus ou moins dangereux pour la santé, notamment avec les traitements les plus nocifs appelés CMR (cancérogène, mutagènes et reprotoxiques).

Entrés dans les moeurs, difficile d’en sortir, et pourtant de nombreux efforts sont faits avec déjà l’abandon des produits CMR par les caves coopératives de Rauzan, Tutiac ou Buzet, des traitements raisonnés de plus en plus dans le bordelais et de nombreuses conversions en bio et biodynamie. Toutefois, la question est posée sérieusement par les caves de Rauzan qui ont décidé de mener une expérimentation au château Canet (depuis de nombreuses années en bio) sur 1,5 hectare (0.765ha de Sémillon et 0.765ha de Merlot), en s’interdisant les produits de synthèse, mais aussi le cuivre et le soufre. Il utilise uniquement des extraits de plantes et des sels minéraux.

« Cette année cela se passe plutôt bien, l’année dernière c’était beaucoup plus compliquée à cause des pressions maladies de champignons, le mildiou en l’occurrence », explique Philippe Hébrard directeur des caves de Rauzan.

Cette année, il y a eu moins de pression, grâce à notre mode de conduite en biodynamie, la vigne a su réagir et finalement a contenu ces attaques de champignons, » Philippe Hébrard directeur des caves de Rauzan.

« Il va y avoir des apports au niveau du sol pour favoriser la vie du sol, la flore, la matière organique va se dégradée naturellement et du coup le sol va être très vivant. Il va y avoir des apports au niveau du feuillage de la vigne,  qui va avoir pour rôle de faire réagir la vigne sainement par rapport  à des attaques, tout cela à base d’extraits de plantes, de sels minéraux, dynamisé pour favoriser leur action et appliqué à des moments propices en travaillant sur le calendrier lunaire. »

« Oui c’est un long combat, aux caves de Rauzan on prend le taureau par les cornes et on se dit il faut y aller car effectivement, car on a besoin de démontrer au consommateur que Bordeaux et les caves de Rauzan en particuliers, se comporte(nt) de manière responsable vis-à-vis de enjeux environnementaux. Il faut qu’on progresse la-dessus et moi en tant que directeur des caves de Rauzan, je souhaite qu’elles soient en avance sur ces thèmes là., » précise Philippe Hérard.

LES PRINCIPES

L’expérimentation « zéro chimie » engagée par les Caves de Rauzan est une démarche globale qui privilégie deux axes :
– En premier lieu, l’amélioration de la qualité du sol par une augmentation et une diversification de l’activité biologique souterraine. Un support plus riche engendra-t-il un meilleur équilibre pour la plante et induira-t-il une plus grande résistance ?

– Le second principe de cette expérimentation consiste à rechercher les causes des désordres au lieu de lutter contre les symptômes. On modifie le milieu pour obtenir de la vigne la réaction espérée sans détruire l’équilibre de l’environnement.

Pour ce millésime 2019, cela va être la première récolte de la parcelle zéro chimie, une année à marquer d’une pierre blanche qui si elle est concluante, pourrait être dupliquée dans d’autres vignobles.