Chaque année, ce sont des vendanges particulières qui se déroulent au château Réaut en Côtes de Bordeaux. 600 vendangeurs y sont attendus, les copropriétaires, dont de nouveaux et des amis de ceux-ci, sont sur le pont pour cueillir les grappes de leur domaine.
Pour cette 8e édition des vendanges de château Réaut, ce sont quelques 600 copropriétaires et amis de ce château des Côtes de Bordeaux qui participent à cette récolte festive et musicale du millésime 2019.
L’histoire a débuté en juin 2012, 427 amateurs et passionnés de vin sont ainsi devenus propriétaires de quelques rangs de vigne, en se réunissant sous un Groupement Foncier Viticole. Celui-ci leur a permis d’acquérir quelques pieds, de pouvoir se vanter d’être châtelain ou propriétaire viticole à moindre coût et aussi de remplir chaque année leur cave avec cette cuvée château Réaut. Vu le succès, château Réaut a décidé d’ouvrir un nouveau GFV afin d’accueillir une centaine de nouveaux actionnaires français et étrangers.
Depuis, château Réaut a pas mal évolué, en se dotant il y a un an tout juste d’un tout nouveau chai signé Baggio-Piéchaud, avec un système unique de cuves bétons dites « en arc inversé », avec également les conseils du célèbre oenologue Michel Rolland.
Un chai à découvrir également car dédié à la visite avec sa vaste terrasse, qui domine la vallée de la Garonne, et depuis cet été une table d’hôte (sur réservation).
Cela sera le 4e Cadillac Tour et 2e à Bordeaux. 20 vignerons de Cadillac Côtes de Bordeaux seront dans une vingtaine de bars à vins de la gare à la Cité du Vin en passant par Saint-Michel et les Chartrons pour faire découvrir les vins de Cadillac blancs liquoreux ou rouges. Avec une belle Cadillac qui fera le show tout au long du trajet de 18 h à 21h30.
C’était jeudi dernier une rencontre avec les Cadillac Côtes de Bordeaux chez Jean, place du Parlement. L’occasion pour cette appellation qui se bouge, et pas seulement en Cadillac (mais qui en joue énormément), de faire parler de cette appellation qui produit de bons moelleux, liquoreux aussi mais aussi de grands vins rouges à des prix attractifs.
« LA TOURNEE DES GRANDS DUCS » EN CADILLAC
Sur le pont Emma Baudry, responsable de l’Union des vins doux de Bordeaux, et Hugues Hardy, vigneron du château Faugas, et Lucille Auger des Côtes de Bordeaux, nous dévoilent leprochain Cadillac Tour qui aura lieu à Bordeaux le 17 octobre prochain.
L’an dernier, le 1er Cadillac Tour Bordeaux avait connu un joli démarrage avec 15 vignerons présents sur 14 lieux, qui ont permis de faire 1000 dégustations et de toucher 30000 personnes sur les réseaux sociaux. « L’an dernier, il a fallu convaincre les cavistes et les bars pour nous recevoir, cette année il y a beaucoup de demandes spontanées, ils se sont tous portés volontaires.
C’est une appellation fière de ses traditions, mais qui s’inscrit dans le modernisme », Hugues Hardy du château Faugas.
Notre cible ce sont des hommes et des femmes, dans les grandes villes, de 25 ans et plus. Avant le public ne savait pas où nous situer, maintenant on commence à avoir des rayonnages dédiés à notre appellation… Nos vins sont uniquement mis en bouteilles au château et vendus à la propriété, on n’a pas de marché en vrac, ou pour le négoce », explique ce jeune vigneron du château Faugas, exploitant 13 hectares de vignes en rouge et blanc moelleux à Gabarnac. Un château où a été tourné en 1977 une scène du film « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine » de Coluche avec Gérard Lanvin…mémorable.
Pour cette 2e édition le 17 octobre, 18 vignerons seront mobilisés en 18 lieux de Bordeaux, avec une Cadillac rutilante qui fera escale de bar en cave et de cave en bar, de la gare Saint-Jean à la Cité du Vin en passant par Saint-Michel et les Chartrons. « La voiture, c'(est bien sûr l’élément de curiosité, qui va attirer le regard » et permettre aux amateurs de se faire prendre en selfies devant, voire dedans.
Ce concept plait beaucoup, notamment dans ces quartiers vivants, auprès des jeunes actifs » Hugues Hardy du château Faugas.
Ainsi après Bordeaux, Paris, Nantes, et de nouveau Bordeaux, « un prochain Cadillac Tour aura lieu à Lille l’année prochaine le 9 avril ».
Le vignoble de Cadillac Côtes de Bordeaux est réparti sur 22 communes et compte 250 vignerons qui produisent des rouges et des blancs moelleux et liquoreux.Plus de 60% du vignoble est en agriculture biologique ou certifié HVE (haute valeur environnementale), « l’objectif est de passer à 90% en 2020, à ce jour 155 vignerons sont certifiés. » Hugues Hardy ajoute aussi la démarche engagée sur « le classement Unesco de l’ensemble des Côtes de Bordeaux, il faut le souhaiter pour bloquer ces PLU qui construisent n’importe où, au mépris de la vie agricole, la pression urbaine est claire et nette. Nous en sommes à une étude de faisabilité, l’objectif est de mobiliser les élus autour d’un projet structurant et des territoires. »
L’augmentation de vente auprès des étrangers est de 4%, 11% auprès des Girondins, de l’Ile de France, du Royaume Uni et de la Belgique. La Maison des Vins de Cadillac a connu une affluence de 18250 personnes l’an dernier, avec une moyenne de 2,3 à 2,5 bouteilles achetées, des bouteilles dont les prix varient entre 8 et 16€.
De nombreux Français ont le coeur serré en cet instant où le Grand Jacques tire sa révérence. Le Président Chirac s’est éteint ce jour à l’aube de ses 87 ans. L’humain était au centre de ses préoccupations et il s’était attiré la sympathie de tous pour son soutien au monde rural, son amour du Salon de l’Agriculture, de la Corona, un peu de vin et de la tête de veau.
Président de 1995 à 2007, Jacques Chirac est aujourd’hui l’un des plus aimés présidents de la Ve République, après le Général de Gaulle et peut-être à égalité avec François Mitterrand. Evidemment, son bilan est bien sûr discutable, qualifié par son ancien disciple Nicolas Sarkozy de « roi fainéant », il n’en demeure pas moins qu’il a tenu les rennes, marquant la France et le monde de son empreinte à travers plusieurs prises de positions: il fut l’homme qui a reconnu la responsabilité de l’état dans la déportation des Juifs et notamment du Vel d’Hiv, l’homme qui a dit non à la guerre en Irak, l’homme des derniers essais nucléaires français, l’homme de l’arrêt du service militaire, de la réforme des retraites, des baisses d’impôts…. Et de la dissolution…oups. Et de cette fameuse phrase au sommet de Johannesburg qui résonne aujourd’hui comme d’une actualité des plus justes : « notre planète brûle et nous regardons ailleurs… »
Homme de droite, il avait sans doute le coeur à gauche, car il aimait à se dépeindre lui-même en tant qu’amateur de bière et de choucroute. C’était avant tout un bon vivant, qui comme le président Hollande après lui et Macron dernièrement avait à coeur de soutenir le monde agricole (qu’il avait appris à connaître en Corrèze et en tant que ministre de l’agriculture). Il fut le premier à battre le record dans les allées du salon à tâter le culs des vaches, plaisanter avec les agriculteurs, soutenir ce monde paysan, manger de la charcuterie ici, du boeuf braisé là, sans oublier sa fameuse tête de veau...le tout arrosé de bons vins français et au passage de quelques bières….
Ce n’était pas le président des sodas, sauf à employer une expression « pschitt… » qui a presque réussi à endormir son interlocutrice, c’était le président du terroir, de la bonne chère, des spécialités bien de chez nous qui font le charme de la France.
Alain Juppé invité ce jeudi soir du journal de France 2 pour parler de son mentor
Alors au-delà de l’homme politique que l’on aime ou pas, de son histoire sans douté décriée (avec l’affaire des emplois fictifs), il y a l’homme tout court attachant par son écoute de l’autre, avec toujours un petit mot à ses « chers compatriotes » comme il les appelait qu’il aimait profondément, avec son allure de grand énervé, un peu stressé, toujours pressé, qui aimait la France rurale qu’il sillonnait avec sa Citroën: « c’est beau, mais c’est loin » était son refrain préféré. Un Jacques Chirac que j’ai pu rencontrer plusieurs fois, en tant que journaliste, le suivre en 95 en Lorraine ou encore en 2001 à Bordeaux, où il était venu voir son ami de toujours, son poulain, Alain Juppé qui à l’époque transformait la ville…et avait été réélu dès le premier tour des municipales de 2001. Sur le salon de la foire de Bordeaux « et un petit coup à gauche Mr le Président », lui avait dit malicieusement AJ et que j’avais pu saisir…un bon souvenir.
Chacun a ses propres souvenirs avec cet Homme qui parle à tout le monde en somme.
Regardez la rétrospective de Jacques Chirac à Bordeaux, réalisée par Jean-Pierre Stahl, et sur les liens étroits entre Jacques Chirac et Alain Juppé :
Cocorico, le N°5 Wine Bar de Toulouse vient de gagner le plus titre de meilleur bar à vin du monde… pour la 3e fois. Après ses titres de 2018 et 2017, il a reçu ce nouveau prix à Londres le 11 septembre dernier.
Les propriétaires du N°5 Wine Baront de quoi être fiers, Anne et Thomas Cabrol ont remporté de nouveau ce titre en 2019, qui traduit de nombreux efforts.
Cette adresse hors du commun avait déjà été élu Meilleur Bar à vins du Monde en 2017 et 2018, et d’Europe, en 2016,2017et 2018.
Ce sont pas moins de 4000 références de vins qui y sont proposées, avec 500 vins au verre, ce qui lui a d’ailleurs valu aussi la récompense de « meilleur établissement pour le vin au verre. » Cette adresse est bien connue pour ses fabuleux accords mets et vins.
Le Wine Bar est ouvert du mardi au samedi de de 18h à minuit.
Regardez le reportage de mes confrères d’Occitanie :
Alors que c’est aujourd’hui un coup d’envoi des vendanges en rouges un peu partout dans le bordelais, Nancy Bignon-Cordier et son époux Jean-Paul Bignon célèbrent les 100 ans des vendanges à château Talbot. C’est l’arrière grand-père, Désiré Cordier, viticulteur originaire de Toul en Lorraine, qui avait acheté le domaine en 1918, après avoir acquis 3 autres châteaux du bordelais.
C’est un moment historique et d’émotion pour Nancy Bignon-Cordier car c’est aujourd’hui le coup d’envoi des 100e vendanges de sa famille au château Talbot, 4e cru classé 1855, à Saint-Julien-Beychevelle.
Son arrière-grand-père Désiré-Nicolas Cordier, que la famille appelait « papa Dé », était venu de Lorraine, de Toul très exactement où il était viticulteur et producteur de gris de Toul, juste avant la 1ère guerre mondiale. Il avait installé sa famille en Gironde, sans doute par crainte d’une nouvelle guerre, après la triste guerre de 1870-71 qui avait marqué de nombreux Lorrains.
Un centenaire qui procure « beaucoup de fierté, et une grand joie et on espère continuer encore et encore », me précise Nancy Bignon-Cordier, la propriétaire de château Talbot, château qui doit son nom au célèbre Anglais John Talbot, qui malheureusement pour lui a été vaincu lors de la bataille de Castillon en 1453.
« En arrivant, je pense qu’il connaissait cette région, car en tant que viticulteur en Lorraine, il avait du se promener un peu partout en France, il est devenu amoureux de la région et c’est comme cela qu’il acquis plusieurs propriétés », continue Nancy Bignon-Cordier.
Avant château Talbot, Désiré Cordier avait acheté 3 châteaux dont Lafaurie-Peyraguey (1er cru classé de Sauternes), Fanning Lafontaine dans les Graves et Gruaud-Larose (2e cru classé). Il avait un savoir faire qu’il a su transmettre.
« On recherche un certain équilibre, avec certes des tanins, mais beaucoup d’acidité », m’explique Jean-Michel Laporte directeur à la table de tri. « On recherche l’équilibre et la longueur en bouche, plutôt que la puissance. C’est un vin un peu d’esthète, un peu d’amateur éclairé, et Talbot traverse les siècles, c’est vraiment cela, cette idée de la famille, d’un terroir que je veux aujourd’hui préserver avec Mr et Mme Bignon »
Désiré Cordier s’était aussi aperçu d’une longévité exceptionnelle des habitants du Médoc qui dépassaient allègrement les 80 ans, à tel point qu’il avait fait venir ici Albert Lebrun en 1934…
« C’est pour cela qu’il avait fait venir le président de la République de l’époque, pour justement fêter la longévité des gens du Médoc », commente Nancy. Et Jean Paul Bignon de compléter : « il avait, avant tout le monde, inventé le « french paradox », c’est à dire : boire du vin avec modération avait plutôt tendance à faire que les gens vieillissaient mieux et plus longtemps et il l’avait constaté dans le Médoc. »
Cordier, un grand nom qu’il a laissé aussi à une célèbre maison de négoce bordelaise. Une histoire qui se perpétue aujourd’hui.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Charles Rabréaud:
En voilà une idée originale. Faire découvrir au plus grand nombre, petits et grands, le monde viticole, version Bordeaux Vineam. Cet acteur du bio et du sans sulfites à Bordeaux propose cette sortie au Musée d’Art Contemporain de Bordeaux (CAPC) rue Ferrère, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine
Le groupe Bordeaux Vineam privilégie depuis plusieurs années la pédagogie auprès du jeune public : chaque année des collégiens bordelais viennent vendanger sur l’une des propriétés du groupe et reçoivent une formation complète sur le métier de vendangeur et une sensibilisation à la consommation d’alcool.
En mars dernier, des élèves de Grande section et CP de l’école Le Pian sur Garonne avaient également participé à un ambitieux projet d’agroforesterie en plantant près de 200 m2 de haies autour d’une parcelle de vigne destinée à produire la « Cuvée des mille arbres aux 50 cépages ».
DEMANDEZ LE PROGRAMME:
Samedi 21 septembre à partir de 14h30 :
Atelier du Regard du CAPC en compagnie de Jean-Baptiste Soula, Directeur Général de Bordeaux Vineam
Ecrasé de raisins pour les plus petits : en cette période de vendanges, voici l’occasion pour les plus jeunes de s’initier à la technique ancestrale du foulage du raisin pieds nus !
Dégustation pour les plus grands
– Dégustation des premiers jus de la vendange 2019 du Château Grand Ferrand, l’une des 6 propriétés du groupe Bordeaux Vineam
– Dégustation de deux cuvées bio et sans sulfites : Bio Full Bordeaux 2017 et Bio Full Malbec 2017
Dimanche 22 septembre à partir de 14h30 :
Atelier du Regard du CAPC en compagnie de Stanislas Delattre, Commercial de Bordeaux Vineam (programme identique)
Cette année encore, l’opération grappe et ballon rond est une affaire qui roule. A l’occasion de la 14e journée de ligue 1, 10 000 vignerons et négociants seront invités au grand stade le 23 novembre prochain au match Bordeaux-Monaco. Cette opération est née en 2017 après le terrible gel qui avait fait perdre 40% de récolte à Bordeaux, histoire de montrer la solidarité des Girondins avec leurs partenaires et le vignoble de Bordeaux.
10 000 places vont être mises à disposition exclusive des vignerons, négociants, de leur famille et des équipes des châteaux, via une plateforme dédiée.
Cette 2e opération, reconduite le 16 septembre, a été décidée à l’origine à redonner du baume au coeur de l’équipe gagnante de la viticulture bordelaise,qui avait un genou à terre, taclée par un gel quasi meurtrier. En effet fin avril 2017, pratiquement tout le vignoble avait été plus ou moins touché par le gel, un gel qui a fait perdre exactement 39% de la récolte à Bordeaux. Bordeaux en paie toujours les stigmates car de nombreux marchés ont été perdus, la concurrence notamment étrangère a réussi à les récupérer et le tableau (de match) n’est toujours pas rose.
La couleur Bordeaux sera en tout cas sur les maillots ou dans les coeurs de tous pour ce match du 23 novembre. Comme à l’automne 2018 où 7000 vignerons et négociants, et toute leur famille, étaient venu applaudir les Girondins à l’occasion du match Bordeaux-Saint-Etienne, les tribunes seront envahies de la même manière par une horde de vignerons aux mains violacées, à peine remis de la vendange 2019, qui pour l’heure s’annonce pas mal.
Comme le veulent le Civb et les Girondins, cette démarche se résume ainsi : « les vignerons et négociants de Bordeaux sont les premiers supporters des Girondins ; et les Girondins les premiers supporters des vignerons et négociants de Bordeaux ».
C’est reparti pour les dossiers « vigne & vin » une fois par mois le jeudi dans le 12/13 sur France 3 Aquitaine. Ce jeudi, nous vous proposons de vous éclairer sur cette question presque existentielle pour le vigneron: savoir quand faut-il donner le feu vert pour vendanger. Eléments de réponse au château Gazin qui a débuté jeudi ses vendanges de merlots, puis au Clos Saint-Julien qui a attendu ce jour pour vendanger et enfin au laboratoire Oenoteam à Libourne qui sur la base d’analyses donne des renseignements et des conseils aux propriétés. A voir dès midi avec l’analyse en plateau de Frédéric Lot.
8 heures au château Gazin, un terroir magnifique sur le plateau de Pomerol…Nicolas et Christophe de Bailliencourt les co-propriétaires se rendent dans leurs parcelles de vignes prêtes à être vendangées. C’est Michaël Obert, le directeur du château, ingénieur agronome et oenologue, qui a donné le coup d’envoi des équipes de vendangeurs dès jeudi dernier, dès le 12 septembre:
C’est un moment où il ne faut pas se louper, Michaël fait le tour du vignoble tous les matins, et petit à petit, il sent les choses venir. Ce n’est pas un déclenchement pour toute la vendange, on ajuste en fonction du temps et de la maturité. Là, c’est parti pour 2 ou 3 jours et on prendra le temps de réfléchir ensuite… », Christophe de Bailliencourt château Gazin.
Ce château de Pomerol est parmi les plus précoces, mais en ce 17 septembre, son illustre voisin Pétrus a aussi fait sortir ses vendangeurs, tout comme la Conseillante, non loin. « Ici à Pomerol on vendange toujours 8 jours avant Saint-Emilion, et Saint-Emilion 8 jours avant les Côtes de Castillon… »,me confie-t-il.
La date de vendanges a tout de même ici été avancée :« on a vendangé une semaine avant par rapport à nos prévisions du fait des températures qui ont remonté. Ca se ramasse bien, après nous avons de petites baies très concentrées, par manque d’eau. On devrait obtenir un rendement dans la moyenne décennale de 40 hectolitres à l’hectare », explique Michaël Obert.
Si ce château appartient à la famille depuis plus d’un siècle, depuis 1918 avec Louis Soualle, le lancement des vendanges à la bonne date est toujours une question cruciale à laquelle on n’y répond que chaque année, qu’à chaque millésime et selon les conditions climatiques différentes.
Pour lancer une vendange, il y a plusieurs paramètres, il y a bien évidemment les équilibres entre les taux de sucre et l’acidité, mais actuellement on est plus dans une philosophie du goût du raisin, du goût du vin et surtout de la qualité des tanins, mais c’est principalement la dégustation des baies qui fait qu’on déclenche une vendange, » Michaël Obert directeur de château Gazin.
Arrivé au chai, Christophe de Bailliencourt est fier de montrer ce bel outil technique pour la réception de vendanges avec sa table de tri et sa dizaine de personnes qui sont chargées d’éliminer tout élément végétal de ce tapis de caviar noir… « On ne recherche pas la surconcentration, la surmaturité, on cherche à préserver le fruit et la fraîcheur, on est dans le grand Pomerol classique », me confie-t-il.
Au Clos Saint-Julien, vignoble en bio, juste à côté des Grandes Murailles des Saint-Emilion, chez Catherine Papon, on est encore en train de goûter les baies. Elle est accompagnée de sa conseillère viticole, Sophie Aribaud, qui lui apporte son aide précieuse pour déterminer la bonne maturité de ses merlots: cet été, ils ont un peu souffert du manque d’eau, comme partout à Bordeaux:
« Il faut bien goûter car c’est une année assez hétérogène qui a démarré dans la difficulté, » explique Sophie Aribaud.« On a une année plein de contrastes le gel, et puis cette fin de saison qui est chaude et sèche, ce qui fait qu’on peut avoir un raisin qui se flétrit vite, chargé en sucre et avec des acidités pour lesquelles il faut aussi faire attention, » continue Sophie Aribaud conseillère viticole.
Tout est une question de choix et de philosophie dans la manière de conduire son vignoble, de l’amener de la floraison à la maturité souhaité et jusque dans la cuve :
Il faut savoir si on veut faire des vins très riches, très tanniques, avec beaucoup d’alcool et peu d’acidité ou si au contraire on veut faire des vins un peu plus sur le fruit, nous on est en bio depuis 10 ans et on considère que le fruit c’est important…Que les équilibres tanins, anthocyanes et acidités sont très importants » Catherine Papon du Clos Saint-Julien
La décision a donc été prise de démarrer le ramassage des merlots dès ce mercredi 18 septembre au Clos Saint-Julien, 1 hectare et demi en Saint-Emilion.
A quelques kilomètres de là, au laboratoire Oenoteam, cela bouillonne, cette effervescence est due aux analyses qui se succèdent sur les baies prélevées dans les parcelles de châteaux et dans les préparations, ces baies broyées et laissées macérées,des jus mixés aux odeurs de fruits prononcés, certains sentant même la fraise…
« Toutes les analyses que l’on fait sont indispensables à la prise de décision mais elles ne se suffisent pas à elle-mêmes car cela ne remplace absolument pas le travail de terrain…qui consiste à aller déguster des baies mais aussi observer l’état général du vignoble », commente Marie-Laure Badet-Murat, oenologue associée à Stéphane Toutounji, Thomas Duclos et Julien Belle chez Oenoteam.
« On va contrôler d’abord la maturité technique: l’équilibre entre le sucre et l’acidité, éventuellement s’il y a des carences pour certains nutriments au niveau de la fermentation alcoolique, c’est vraiment la base, ensuite on a des analyses plus spécifiques pour caractériser la maturité phénollique, des composés qui vont donner la couleur et la structure donc la capacité de vieillissement du vin. »
Comme quoi ce déclenchement de vendanges correspond en partie à une science mais pas tout-à-fait exacte, l’humain joue beaucoup, à travers l’observation à la vigne et dans cette capacité gustative à déceler, en goûtant la baie, l’instant T, celui de la jusTe MATURITE.
Un dossier réalisé par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Boris Chague, à voir ce jeudi dans le 12/13 de France 3 Aquitaine avec l’éclairage de Frédéric Lot, expert en vins :
Voici une « édition spatiale pour le ban des vendanges à Saint-Emilion. Thomas Pesquet sera en effet l’invité d’honneur de la Jurade de Saint-Emilion ce week-end et sera intronisé Pair de la Jurade dans les Douves du Palais Cardinal.
Si parfois ça ne vole pas haut dans certaines réflexions que l’on entend ici ou là sur les réseaux sociaux, Thomas Pesquet va mettre tout le monde d’accord et nous faire prendre de la hauteur.
Déjà en tant qu’astronaute, il a été en 2016 le 10e Français à s’envoler dans l’espace, pour une mission de 6 mois dans la station spatiale internationale, et souvenez-vous, il a réalisé de fabuleux clichés depuis l’espace qu’il nous a fait partagés… Ensuite, avec la Jurade, il aura tout loisirs s’il le souhaite de proclamer le ban des vendanges avec les Jurats en grande tenue, rouge et blanche, depuis la Tour du Roy.
Mais puisque ce week-end, ce sont aussi les Journées du Patrimoine, la ville de Saint-Emilion va vous proposer samedi soir la Nuit du Patrimoine, avec le traditionnel défilé aux flambeaux des Jurats dans les rues du village jusqu’au donjon de la Cité mais aussi avec un époustouflant feu d’artifice.
Dimanche 22 sera synonyme de Ban des Vendanges: plus de 500 convives y célèbreront la nouvelle récolte. Thomas Pesquet sera de la fête avec Frédéric Mazzella, fondateur de Blablacar, et d’autres membres du programme « Young Leaders » de la french-american foundation. Thomas Pesquet sera intronisé ce dimanche en tant que VIP Pair de la Jurade lors de la cérémonie d’intronisations dans les Douves du Palais Cardinal.
Et comme par enchantement, en fin de journée des grappes de raisin seront envoyées dans l’espace pour marquer ces débuts de vendanges en rouge. Et si la rotation dans l’espace tourne mal, un petit espace…fon ou un Renault espace pour ceux qui préfèrent le plancher des vaches, avec ce fameux mal de l’espace. Allez Thomas, je suis sûr qu’on ne te la jamais faite…Jurats, place, faites de l’espace, Pesquet atterrit ce week-end dans la Cité Millénaire.
Ce n’est pas une course à l’échalote pour figurer sur toutes les télés du monde, mais Côté châteaux vous a déniché l’un des tout premiers à vendanger ses merlots. Non, c’est juste une question de maturité optimum, souhaitée, qui a conduit les frères Todeschini à lancer les vendanges ce vendredi 13 septembre. Des vendanges qui se sont poursuivies aujourd’hui et vont continuer ce jeudi à Mangot. D’autres vont leur emboîter le pas comme demain plusieurs domaines à Pomerol. Le gros des vendanges devrait débuter lundi prochain.
« Nous avons commencé cette année le 13 septembre, comme l’an dernier », commente Karl Todeschini ce matin sur son domaine en bio, château Mangot un Saint-Emilion Grand Cru à Saint-Etienne-de-Lisse, à côté du village de Saint-Emilion.
« Ce n’est pas parce que le vendredi 13 porte chance » poursuit-il, « mais clairement on était arrivé à la maturité que nous souhaitions, après dégustation des baies avec l’ensemble de l’équipe dont notre oenologue. On a vraiment senti en bouche ce fruit que nous recherchions et nous avions vraiment la peur de perdre cela avec ces 3 jours à 31°C, avec cet été incroyable…avec des amplitudes moins bonnes qu’il y a 15 jours, des raisins qui mûrissent très vite, des acidités qui peuvent chuter par endroit. Mais là au niveau maturité phénolique et en goûtant, nous étions vraiment au top ». En ce lundi on continue, on imprime le pas, tout en vendangeant doucement avec notre équipe de 35 personnes et le temps idéal. »
Arrivé au chai, la remorque va commencer sa douce musique avec un tri pour obtenir les plus belles baies, commentée par Yann Todeschini « l’objectif du tri, c’est de respecter la grappe, la matière, vous avez vu entre la parcelle et ici le tri, il y a 150 mètres à faire avec des remorques pneumatiques pour lesquelles il n’y a vraiment pas d’écrasement. Ensuite, on va amener le raisin jusqu’à l’éraflage par vibrations, et ensuite on a un système de tri par air puis manuel, l’objectif est de garder vraiment les baies intactes jusqu’à la cuve. »
Sur la cuve ramassée, vendredi : « là on est à trois jours de macération à froid, on a déjà de très belles couleurs, on est déjà sur un très beau potentiel de couleur, au niveau du fruit on est vraiment sur ce que l’on recherche, du fruit, du croquant, c’est très pur, un bel équilibre, on sent qu’il y a le sucre, mais aussi l’acidité, donc l’objectif est rempli pour l’instant. »
Regardez le reportage de mes confrères Sandrine Valéro et Nicolas Pressigout: