27 Août

Le maire de Parempuyre interdit l’utilisation de produits phytos de synthèse à 100 mètres de toute habitation

Béatrice de François a pris à son tour un nouvel arrêté municipal sur sa commune de Parempuyre. Cet arrêté interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse à 100 mètres de toute habitation, mais autorise tout ce qui est utilisé en agriculture bio. Un arrêté qui fait écho à celui du maire de Langouët qui a été suspendu par le tribunal administratif de Rennes.

Madame le Maire de Parempuyre, Béatrice de François © JPS

« Je reste convaincue en tant qu’élue que nous devons avoir une sécurité alimentaire et environnementale et cela passe par moins d’utilisation de produits phytopharmaceutiques », ainsi débute Béatrice de François, maire de Parempuyre, qui avait déjà pris un premier arrêté en janvier dernier, celui-ci est plus restrictif et va dans le sens des prises de positions de ses collègues maires sous les feux de l’actualité la semaine passé. « Même le Conseil d’Etat reconnaît que l’Etat ne prend pas ses responsabilités, donc j’ai pris un arrêté pour protéger mes populations et notamment les populations riveraines des agriculteurs ».

Cet arrêté interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse à 100 mètres de toute habitation, mais autorise tout ce qui est utilisé en agriculture bio », Béatrice de François, maire de Parempuyre.

« Je pense que le politique doit avoir de vraies valeurs notamment sur la santé, si nous les politiques on ne le fait pas, personne ne le fera. Mais on ne pourra pas le faire tout seuls, il faut que les citoyens soient avec nous, il faut qu’ensemble on a envie de montrer qu’on veut aussi changer nos façons de consommer ».

La réaction de Ludovic Coutant de « Nous voulons des Coquelicots Parempuyre » et du « Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre » qui s’est battu contre l’implantation d’un collège à quelques dizaines de mètres du château Clément-Pichon « on avait obtenu de Mr Fayat la conversion du château au bio et de ses 25 hectares ». Donc, aujourd’hui au nom de ses 2 collectifs, on est complètement satisfait, c’est ce qu’on réclame depuis le 18 août au maire de Parempuyre, via les réseaux sociaux en diffusant la copie de l’arrêté de la mairie de Langoet. Nous avons demandé à notre maire de mettre exactement le même arrêté sur Parempuyre. ».

De son côté, Claude Gaudin du château Maucamps et président d’ODG Médoc, Haut-Médoc et Listrac :« on réagit calmement car ce n’est pas la 1ère fois, il y a quelques mois avec le collège de Parempuyre, il y a eu des échanges maladroits avec le château Clément Pichon entre autres, donc voilà; toute la viticulture travaille dans la France entière sur des chartes, qui vont définir les règles concernant l’utilisations de produits phytosanitaires autour des habitations, tout cela va se mettre en place il est clair qu’il faut préserver les riverains mais il faut aussi préserver la viticulture dans sa dimension économique, dans ses projets, etc donc les discussions sont en cours. Donc le Préfet va dire au Maire les règles pour le moment sont celles-là et vous ne pouvez pas mettre un arrêté municipal plus restrictif que l’arrêté préfectoral. »

De son côté le CIVB, a dit attendre que « l’arrêté soit validé ». « Les viticulteurs ne comprennent pas cette décision », d’autant plus que « la période des traitements est terminée et ne recommencera qu’après les prochaines élections » municipales, a-t-il commenté auprès de l’AFP.

Cette démarche fait écho à celle de Daniel Cueff, maire de Langouët,dont l’arrêté anti-pesticides a été suspendu par le tribunal administratif de Rennes, après un recours du préfet. Nul doute que sur près de 36000 communes en France d’autres maires prennent peut-être le même chemin. Là où le bas blesse, c’est que de très nombreuses exploitations sont plantées très proches des limites de propriétés, ce qui n’est pas sans poser problème à l’avenir pour tous ces exploitants.

La suite au prochain épisode.

(Propos des intervenants recueillis ce jour par mes consoeurs Charlotte Boniteau et Sylvie-Tuscq-Mounet)

#Vendanges 2019 : premiers coups de sécateurs au château Smith Haut Lafitte

Une première récolte sur de jeunes plants avancée avec la chaleur de ces derniers jours. Smith Haut Lafitte a donné ce matin le coup d’envoi des vendanges de sauvignons blancs dans le Bordelais. 35 vendangeurs sur le pont. Des vendanges suivies de très près par Fabien Teitgen et la famille Cathiard.    

Une troupe de 35 vendangeurs pour le début de la récolte des blancs à SHL © JPS

8 heures, au château Smith Haut Lafitte, grand cru classé de Graves, à Martillac. C’est l’appel des vendangeurs et la distribution des sécateurs. C’est une troupe de 35 coupeurs et porteurs qui s’élance dans une jeune parcelle de 2 hectares de sauvignons blancs plantés en 2016.

Le château Smith Haut-Lafitte à 7h30 ce matin, comme un air de vendanges © JPS

Certains sont des habitués, pour d’autres ce sont leurs premières vendanges. « Moi, je viens depuis 2011, je suis de Portets, dans les Graves aussi, mais comme chez nous on fait pratiquement toutes les vendanges à la machine, je suis venu ici, » commente Françoise Sabatey. « Je suis heureux, c’est un peu un baptême… », témoigne à son tour Julien pour ses 1ères vendanges; il coupe un peu cette semaine avant de reprendre les cours la semaine prochaine. « J’ai toujours voulu travailler dans les vignes, cela m’a toujours intéressé… » complète-t-il.

Alexandra Dupuis est venue ave Lou sa copine pour ces vendanges 2019 © JPS

L’équipe est mobilisée pour récolter 11 hectares de raisins blancs :  des sauvignons blancs et gris et des sémillons. « Avec Lou, j’ai commencé le 31 janvier dans les vignes. J’avais fait les vendanges l’année dernière dans d’autres châteaux, c’est un petit peu difficile physiquement mais on s’y habitue et comme il y a une bonne ambiance, du coup c’est plutôt sympa à faire, » commente Alexandra Dupuis de Martillac.

® JPS

Sympathique mais aussi fatiguant, il faut tenir le rythme durant ces 6 semaines de vendanges entre les blancs et les rouges. « C’est jamais vraiment très physique, en même temps, c’est une question d’endurance », pour Thierry de Villenave d’Ornon.

En contrôlant les maturités jeudi dernier et ce lundi, Fabien Teitgen l’oenologue et directeur du domaine a pris la décision de récolter ce mardi matin, une récolte avancée d’un jour pour conserver de belles acidités.

La semaine dernière on a fait les premiers contrôles de maturité, on s’est rendu compte que cela évoluait un poil plus vite, et puis ce week-end avec les deux belles journées de samedi et dimanche où il a fait très chaud, cette jeune vigne notamment a évolué beaucoup plus vite que prévu », Fabien Teitgen directeur général de SHL« 

« L’an dernier, on a eu très peur, puisqu’on est en bio, en biodynamie…et l’an dernier on n’a eu que la moitié de la récolte. Cette année, je croise les doigts, je touche du bois, parce que pour les rouges cela n’a pas commencé encore, mais pour les blancs cela ne peut-être que superbe, et on a une récolte normale,«  commente à son tour Florence Cathiard propriétaire du château Smith Haut Lafitte.

Fabien Teitgen, Florence et Daniel Cathiard pour les vendanges 2019 © Jean-Pierre Stahl

Les vendanges de la plupart des propriétés du bordelais débuteront la semaine prochaine pour les blancs. Pour les rouges, les premières récoltes pourraient débuter entre le 16 et le 20 septembre, voire un peu plus tard, tout va dépendre de la météo. Elles devraient s’achever vers la mi-octobre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Corine Berge :

Menaces de taxes sur les vins français : la réaction de Daniel Cathiard

Daniel Cathiard, propriétaire de Smith Haut Lafitte, a réagi ce matin à la tenue du G7 et à la menace de taxes américaines sur les vins français qui semble pour l’heure s’éloigner. S’il s’en réjouit,il considère que tout danger n’est pas écarté. Toutefois, il prend l’attitude comme une avancée. Il a réagi pour France 3 national dans le 12/13 et est l’invité de Parole d’Expert sur Côté Châteaux.

Daniel Cathiard, le propriétaire de Smith Haut Laffite, rencontré lors du début des vendanges à l’actualité © JPS

JPS : Daniel Cathiard, le président Macron a laissé entendre que les menaces de taxes sur les vins étaient sans doute écartées, en tout cas « plus à l’ordre du jour, qu’est-ce que vous en pensez ?

Daniel Cathiard : « Ah ça serait une bonne nouvelle, on s’en réjouit et on pense que ce G7 a été finalement un bon G7, il a été l’occasion d’avancées et pour nous celle-là en est une. Donc tout ce qui peut aller dans le sens de choses plus simples avec le commerce qu’on a avec les Etats-Unis et qui est un commerce important, puisqu’on leur vend beaucoup de vins et qu’ils adorent nos grands vins, si effectivement on évite d’être taxé lourdement, tout le monde s’en portera mieux. »

JPS : « Est-ce que pour vous tout danger est écarté ? »

Daniel Cathiard : « Non, non, la personnalité du Président Américain fait que on ne peut pas dire que tout danger soit écarté, mais enfin c’est une avancée donc on le prend comme un avantage. »

JPS : « Est ce que les taxes qui ont été annoncées auraient été un coup d’arrêt pour les exportations de vins français et notamment de vins de Bordeaux ? »

Daniel Cathiard : « Je ne crois pas que cela eut été un coup d’arrêt car 100% sur une taxe qui est relativement faible, cela fait une taxe qui n’est pas formidablement haute, donc non on aurait pu résister à une augmentation de cette taxe mais enfin je pense surtout aux vins qui ne se vendent pas très chers ou dont le succès est à vérifier, comme par exemple les rosés, les rosés en Amérique cela marche de mieux en mieux, mais enfin c’est encore fragile, eh bien pour ces vins-là c’est sûr c’est un gros avantage si cette taxe n’est pas augmentée. » 

Ecoutez l’interview de Daniel Cathiard par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

26 Août

Emmanuel Macron sur les menaces de taxes sur le vin français : « je pense que ce n’est plus à l’ordre du jour »

Emmanuel Macron était ce soir l’invité d’Anne-Sophie Lapix sur France 2 pour évoquer le G7 qui venait de se clôturer après 3 jours marathon pour les chefs d’Etat et de gouvernement. S’il a évoqué être inquiet à juste titre, il estime qu’ « il ne faut pas céder à toutes les menaces » et que d’après lui avec la remise à plat sur les Gafa, « ce n’est plus à l’ordre du jour. »

C’est quelque part du donnant, donnant. Emmanuel Macron et Donald Trump se sont entretenu sur ce qui chagrine les USA à savoir les taxes Gafa sur les entreprises du numérique, dont la plupart sont américaines. Une taxe de 3% adopté par le Parlement en juillet et dont le Président Macron a reconnu qu’elle n’était pas satisfaisante.

Le président français a précisé dans l’après-midi qu’il s’agissait de trouver un accord international au sujet de la taxe sur le numérique. « Tant qu’il n’y aura pas d’accord, on ne peut pas dire qu’il ne le sera pas », a complété ce soir Emmanuel Macron sur France 2. « Bien sûr que nous sommes inquiets » a-t-il ajouté avant de conclure « il ne faut pas céder à toutes les menaces », ce qui faisait aussi écho à la petite phrase du Président Américain qui ne s’est pas exprimé sur le sujet mais s’est contenté de dire lors de leur conférence de presse commune que sa femme Melania appréciait le vin français.

Ce soir le Président Macron semble être plus optimiste et a avancé « je pense qu’il ne le sera pas ». Cette taxe avancée à un moment de l’ordre de 100% a fait sursauter toute la planète vin, en tout cas tous les viticulteurs français, alors que le marché US est le 1er pays consommateur au monde et qu’il est plutôt open pour y prendre des parts de marché. Alors, on croise les doigts pour les viticulteurs français…one more time.

25 Août

François Mitjavile et son château du Tertre Rotebeuf : 3 étoiles qui brillent au sommet de Saint-Laurent-des-Combes

François Mitjavile, c’est « le bon élève » en haut du Tertre, en haut de sa colline. C’est un personnage, un vigneron truculent, atypique, « gentleman farmer » qui a appris de ses pairs et d’Emile Pénaud, et qui restitue le meilleur du cru, de son terroir du Tertre Roteboeuf. Un couronnement aujourd’hui par la Revue du Vin de France qui lui a décerné 3 étoiles dans son guide de 2020, après 40 ans de travail et une reconnaissance déjà acquise des grands amateurs de vin.

François Mitjavile devant son château Tertre Roteboeuf © Jean-Pierre Stahl

« C’est très agréable, c’est très bon pour l’égo, mais c’est vous qui me l’avez appris… », c’est par ces mots que François Mitjavile (qui avait 20 ans en 1968) commente les 3 étoiles que lui décerne la 25e édition du Guide Vert de la RVF.

Quand il a acquis ce domaine à la fin des années 70, le château Tertre Roteboeuf était dans son jus, de ces 3 hectares 70, il a transformé son vignoble refait des terrasses pour sublimer ses merlots et ses cabernets francs. Aujourd’hui il est à la tête d’un des plus grands domaines de Saint-Emilion: une pépite de 6 hectares en Saint-Emilion Grand Cru qui se vend le prix d’un 1er grand cru classé B de Saint-Emilion.

Ce qui est fondamental, c’est que tant que faire se peut que le vin soit délicieux, et que tant que faire se peut qu’il soit vendu de manière raffinée pour tous les amateurs qui sont sensibles. Et là on a un solide cru qui peut traverser les tempêtes. »

François Mitjavile dégustant ses merlots, 80% du domaine est planté en merlots © JPS

Ce fils de transporteur de vin est un autodidacte, il a appris en observant à la vigne, aussi avec le savoir de l’oenologue Emile Pénaud. Il a su mettre en valeur ses coteaux et ses cultures en terrasses pour produire les meilleurs raisins sur un terroir argilo-calcaire.

« Ils sont un peu plus grillés là haut, c’est délicieux mais avec quelques petits défauts; ils sont un peu plus frais ici, c’est généreux mais peut-être un peu plus grossier »,

Je ne sais pas exactement ce que veut dire « les plus beaux raisins », mais c’est la variété des saveurs qui fait le truc, qui fait la musique (rires) », François Mitjavile

« D’ailleurs, au coeur de l’appellation d’origine, il y a l’idée presque laïque que la variété contradictoire des saveurs protège l’immanence et contre la transcendance de « Where is the best », continue de plaisanter François Mitjavile.

Dégustation du millésime 2018, 18 à 20 mois d’élevage en barriques © JPS

Le Tertre Roteboeuf n’est pas un cru classé, François Mitjavile n’a pas vraiment cherché à l’être… Dans sa cave de trésors, de vieux millésimes, il me dévoile sa philosophie  avec laquelle il a surtout voulu s’adresser directement à l’amateur de vin:

Dans sa cave aux vieux millésime © JPS

« Quand j’étais jeune il n’étais pas question de classer un nouveau cru en dehors des limites de la commune de Saint-Emilion, mais tout cela a bien changé, actuellement l’appellation est infiniment plus ouverte. Mais je ne pouvais que faire sur ce morceau de rocher un grand vin car il était apte à faire des fruits petits et savoureux, mais si j’avais voulu faire un vin de compétition, les prix de revient auraient été trop élevés. Donc j’étais coincé, il fallait que je valorise le prix de vente par les possibilité du cru et je ne pouvais pas être classé, donc j’ai dit je m’en fous on va faire une grande bouteille. »

Cela a marché, j’ai trouvé une clientèle d’amateurs qui n’étaient pas conventionnels, parce que ce qu’on fait ici n’est pas conventionnel, on fait du pur millésime, jamais de second vin !

Et de déguster dans le chai à barrique son millésime 2018, élevé dans des barriques de chêne Radoux Blend Edition à grain fin et avec une forte chauffe, un millésime de soleil, de chaleur:

C’est ce peps au coeur d’une maturité extrême, cette légèreté, cette grâce aromatique qu’il atteint », à propos du 2018

Un savoureux millésime 1989, un millésime difficile à réaliser à l’époque © JPS

François Mitjavile incarne le bon sens vigneron plus que la créativité artistique comme il aime le dire, et quelque part, c’est aussi tout un art.

24 Août

Québec Fête le Vin : quand les vignerons et la délégation bordelaise mouillent le maillot sur les bords du Saint-Laurent

Ils sont 60 vignerons et une bonne délégation de la mairie et de l’office de tourisme de Bordeaux à animer jusqu’à dimanche la 5e édition de Québec Fête le Vin sur les bords du Saint-Laurent.

Les vignerons de Bordeaux en vedettes à Québec © Laurent Moujon

C’est qu’ils sont heureux nos 60 vignerons de voir une eau un peu moins trouble que leur Garonne… Enfin, je dis ça en tant que Lorrain bien sûr né sur les bords de la Moselle. Non, sans rire, rien de tel qu’un bon bol d’air sur les bords du Saint-Laurent avec une température de 18°, contre 35° ici en Gironde, pour faire déguster les vins de Bordeaux à Quebec Fête le Vin, car tout le monde sait qu’avec des températures caniculaires, ce ne sont pas forcément les meilleures conditions pour déguster et apprécier le vin.

A la tête de la délégation de bordelaise, le 1er magistrat de la ville, Nicolas Florian, ce matin, a tenu à leur rendre hommage lors d’un petit déjeuner avec la délégation bordelaise, en soulignant la bonne image des vins de Bordeaux et le professionnalisme des vignerons présents. « Je serai toujours disponible pour être le 1er porte-parole et ambassadeur des vins de Bordeaux, » des mots du maire de Bordeaux que me rapporte Laurent Moujon

BORDEAUX FETE SES VENDANGES DU 12 AU 15 SEPTEMBRE

Des remerciements ont encore été formulés, par les Côtes de Bordeaux avec Renaud Limbosh, envers Alain Juppé pour le travail accompli pour les Fêtes du Vin à Bordeaux, Hong-Kong et Bruxelles. Nicolas Florian a su reprendre le flambeau avec la jeunesse qui le caractérise.

Il a par ailleurs été évoqué un prochain rendez-vous festif par Christophe Chateau du CIVB qui va plaire aux Bordelais et aux Girondins : « Bordeaux Fête ses Vendanges » du 12 au 15 septembre prochain.

23 Août

Une bonne bouteille de Bordeaux offerte à Donald Trump pour éviter les taxes sur les vins français

Les maires de Bordeaux et Libourne, deux grandes villes viticoles, en déplacement à Québec Fête le Vin ont décidé d’offrir une belle bouteille à Donald Trump pour espérer l’influencer et solliciter sa bienveillance et sa modération face à ses envies de taxer les vins français. Donald va-t-il apprécier ? La réponse au prochain tweet…

© Mairie de Bordeaux

C’est par un tweet que Nicolas Florian espère toucher le Président Américain qui s’apprête à atterrir ce samedi matin en Gironde pour se rendre au G7 de Biarritz. « Geste à l’attention de  @realDonaldTrump attendu en #NouvelleAquitaine pour le #G7 : nous lui offrons cette bouteille représentant l’excellence de notre terroir comptant sur sa bienveillance et sa modération devant ses velléités d’augmentation des taxes douanières sur les vins »

Donald Trump en juillet avait créé un certain émoi en France et dans le monde viticole en tweetant : « La France vient d’instaurer une taxe sur nos grandes entreprises américaines du numérique,écrit le pensionnaire de la Maison blanche dans un tweet. Si quelqu’un devait les taxer, ce serait leur pays d’origine, les États-Unis. Nous annoncerons rapidement des représailles substantielles aux idioties de Macron. J’ai toujours dit que le vin américain est meilleur que le vin français ! »

22 Août

Tout Bordeaux à Quebec : c’est parti pour la 5e fête du vin et du caribou

C’est parti pour une nouvelle fête du vin chez nos cousins de Québec. 60 vignerons ont fait le déplacement et une belle délégation de la mairie de Bordeaux emmenée par le nouveau maire Nicolas Florian pour ce 5e Québec Fête le Vin du 22 au 25 août.

Sur les traces d’Alain Juppé… Nicolas Florian n’est ni parti en exil momentané, il n’a pas non plus enfilé le costume du grand Charles de Gaulle pour crier vive le Québec libre, il est tout simplement parti en ambassadeur et maire de Bordeaux pour fêter la fête du vin exportée de l’autre côté de l’Atlantique. Une nouvelle Fête du Vin, à l’identique de la 1ère édition créée selon la volonté de Régis Labeaume, le maire de Québec toujours présent, et d‘Alain Juppé, aujourd’hui sage au Conseil Constitutionnel.

Pour faire le job et que cette fête soit un succès, une soixantaine de vignerons de Bordeaux ont pris l’avion pour être présents et faire déguster durant 4 jours leur production, ainsi que Stephan Delaux, le président de Bordeaux Grands Événements, maire adjoint de Bordeaux et Président de l’Office de Tourisme, mais aussi Fabien Robert et Alexandra Siarri deux autres adjoints de Bordeaux, sans oublier Philippe Buisson, le maire de Libourne.

Cette 5 eme édition de la Fête du Vin à Québec se déroule sur le nouveau site de l’Agora, sur le port de Québec. 7 pavillons des appellations Bordeaux sont représentés, et bien sûr un pavillon de l’Ecole du Vin, pour former néophytes et jeunes connaisseurs quebecois à l’art de la dégustation et pour mieux apprécier les vins de Bordeaux.

Merci à Laurent Moujon pour ses photos envoyées à Côté Châteaux.

21 Août

Vendanges en blancs à Bordeaux : plus tardives au final

A Bordeaux, on avait l’habitude de battre des records au niveau des dates de vendanges des blancs, notamment avec le réchauffement climatique de ces dernières années. Alors que la vigne avait pris une certaine avance au printemps, la canicule a eu pour effet de stresser la vigne et de ralentir le processus. Le gros des vendanges devrait intervenir à partir du 2 septembre.

Les vendanges des sauvignons blancs vont débuter d’ici une poignée de jours © JPS

Parmi les propriétés les plus précoces, Haut-Brion et Carbonnieux. Mais ni l’une, ni l’autre n’ont commencé les vendanges en blancs. Si château Haut-Brion prévoit un démarrage la semaine prochaine, de son côté Eric Perrin co-propriétaire de Carbonnieux à Léognan confie à Côté Châteaux qu’elles devaient intervenir en milieu de semaine prochaine, mercredi ou jeudi. « On fait partout des contrôles de maturité depuis hier, les premières vendanges devraient intervenir mercredi ou jeudi. La chaleur et la canicule ont eu cet effet de retard, on revient dans des vendanges plus classiques, car il y a eu ce phénomène de stress, de blocage et au final de ralentissement de la maturité. Avec les quelques pluies, ce phénomène s’est un peu débloqué mais pour la semaine prochaine, on sera bon. »

Bruno Lemoine au château Larrivet Haut-Brion confirme : « j’ai fait un petit tour, cela évolue très bien. On a eu une période de canicule qui a ralenti l’avance qu’on avait et donc on va commencer début septembre. Sinon, cela se passe très bien avec des nuits et matinées fraîches et des après-midi ensoleillées. On prévoit de récolter début septembre nos 10 hectares de blancs. »

Au château Latour-Martillac, Edouard Kressmann me confie : « on reprend doucement le chemin des vignes. Ce matin, on a fait le tour des vignes, cela mûrit doucement. Nous allons faire demain matin les premiers contrôles de maturité sur les sauvignons et les sémillons, mais on ne pense pas démarrer avant début septembre.Avec le grand beau temps qui revient, on est rassuré, on est dans les starting-blocks, on s’attend à un bon millésime. On a une belle sortie, on n’a pas souffert du gel et le temps annoncé pour les jours à venir nous va très bien. »

Fabien Teitgen du château Smith Haut Laffite a fait un tour de la propriété aujourd’hui : « je fais un contrôle des maturités demain pour voir notamment les acidités et déterminer les dates de vendanges, ce sera sans doute la 1ère semaine de sptembre, mais il n’est pas exclu de ramasser quelques parcelles en fin de semaine prochaine. »

Au château Bouscaut, Laurent Cogombles précise à Côté Châteaux après son tour dans les vignes ce jour : » peut-être que les raisins les plus précoces tomberonten fin de semaine prochaine, mais je pense la première semaine de septembre, sauf si les températures sont très élevées, mais la nuit dernière était parfaite… » Alors, on attend encore un chouillat.

En tout cas à partir du 2 septembre en Pessac-Léognan et du 9 septembre dans l’Entre-Deux-Mers, de nombreux paniers et machines à vendanger vont s’activer, un peu plus tard que les dernières années, mais seulement de quelques jours.

20 Août

Entretien exclusif avec Jacques Lurton: « les Vignobles André Lurton ont toujours été à la pointe de la technologie, ça va continuer… »

3 mois après la disparition d’André Lurton, le fondateur de l’appellation Pessac-Léognan, son fils Jacques a pris les rênes des Vignobles André Lurton. Côté Châteaux l’a interviewé dans un entretien de prise de fonctions.

André Lurton, au centre, entouré de 2 de ses 7 enfants Christine et Jacques, le nouveau président des Vignobles André Lurton © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : « Jacques, vous reprenez la succession des Vignobles André Lurton, en tant que président du Conseil d’Administration, qu’est-ce que cela vous fait ? »

Jacques Lurton : « Cela fait tout drôle… C’est quelque chose sur lequel nous avions statué en 2012, quand on a refondé les Vignobles André Lurton. A l’époque, IDIA société d’investissement du Crédit agricole est rentré au capital et il avait été défini avec tout le monde qu’au décès de notre père, je deviendrais pour 4 ans le président de la SAS des Vignobles André Lurton. Une feuille de route a été approuvée, elle régle notre façon de travailler et le pack d’actionnaires, ce qui fait qu’aujourd’hui les choses sont stables et qu’on réfléchit à l’avenir. »

« La direction des Vignobles André Lurton est toujours assurée par Pascal Lefaucheur, mis en place depuis 2008. Je suis là pour les grandes lignes et l’influx familial. »

Château la Louvière acheté en 1965 © Jean-Pierre Stahl

JPS : « Aujourd’hui, que recoupent les Vignobles André Lurton ? »

Jacques Lurton : « Les vignobles André Lurton recoupent plus de 600 hectares de vignes à Bordeaux, dont la moitié en Pessac Léognan et l’autre moitié dans l’Entre-Deux-Mers, il y a aussi 35 hectares à Lussac Saint-Emilion. Donc, oui on est à 635 hectares, avec château Bonnet dans l’Entre-Deux-Mers, Barbe-Blanche (dont 50% appartiennent aussi à Mme André Magnon) en Lussac Saint-Emilion, et 4 châteaux en Pessac-Léognan: Couhins-Lurton, la Louvière, Rochemorin et Cruzeau. »

JPS : « Allez-vous continuer l’oeuvre de votre père, la changer ou l’amplifier ? »

Jacques Lurton : « C’est un peu nouveau, même si je savais qu’un jour cette responsabilité me tomberait dessus. Mon papa me semblait presque immortel… je vivais la moitié de ma vie en Australie et cette échéance là on ne la connaissait pas. J’avais un travail de consultant qu’il a fallu que j’arrête, cela fait maintenant un mois et demi que je suis au contact. Je m’imprègne de ces vignobles, j’essaie de comprendre comment ils fonctionnent…Ce qui m’intéresse c’est une prise de contact complète, on a quand même 200 employés au sein des vignobles André Lurton. »

J’ai déjà pris des positions techniques comme mon papa, il était un technicien, un homme de terroirs. J’ai beaucoup de challenges à relever, notamment climatiques et biologiques, que je veux imprégner aux vignobles », Jacques Lurton.

« Après ces défis techniques, il y a l’influx commercial. Le nerf de la guerre, c’est le commerce. Du temps de papa, il y a toujours eu une politique de vente directe, très peu de négoce. En 2014, on est revenu un peu sur la place de Bordeaux, mais tout le reste est en vente directe. Nos clients ont besoin de savoir quelle sera la nouvelle direction et l’influence de la famille. Je suis là pour rassurer les marchés. Faire du vin, c’est bien, mais le vendre c’est plus difficile. Je vais m’assurer que tous les marchés sont bien là et nous suivent, je vais insuffler là toute mon énergie. »

André Lurton avec Jacques, a toujours su innover au niveau de ses installations techniques © JPS

JPS : « Et l’Australie alors ? (Jacques Lurton est implanté en Australie depuis plus de 20 ans à « the Islander » sur Kangaroo Island)

Jacques Lurton : « En 4 ans, j’ai déjà cédé 40% à un investisseur, en fait mon partenaire chinois en Chine. J’ai formé un directeur il y a 6 ans qui s’occupe de 95% du domaine, je conserve encore une petite fonction oenologique. L’Australie, c’est quelque part mon 2e pays, j’ y suis attaché, j’ai aussi des amis là-bas et une 2e maison. Mais pour l’heure, j’ai cette mission que je vais remplir au mieux. Mais j’ai tout de même 60 ans et je ne vais pas faire comme mon papa à rester jusqu’à ses derniers jours. Un jour je reviendrai en Australie pour y passer plus de temps. »

JPS : « Par rapports aux équipes, y a-t-il des changements au sein des Vignobles André Lurton ? »

Jacques Lurton : « On a des équipes exceptionnelles. Papa avait des gens extrêmement attachés à lui, très fidèles, des gens de grande qualité. Des gens qui ont toujours un grand niveau. Notre directeur technique et oenologique Vincent Cruège est parti de son fait, il est remplacé par Anne Neuville qui était oenologue à château Fieuzal depuis 15 ans. On est dans le souhait de renforcer au niveau commercial. Les vignobles André Lurton, c’est une boîte solide qui niveau financier et par ses collaborateurs, c’est une jolie boîte. Prochainement on va faire rentrer des amphores et de nouvelles technologies. Cela a toujours été dans l’ADN des Vignobles André Lurton d’être à la pointe technologique, il faut que cela le reste. »