07 Oct

Vendanges à Sigalas Rabaud: une minutie au rythme des tries successives

C’était ce matin les 2e tries au château Sigalas Rabaud à Bommes dans le Sauternais. Des vendanges très délicates car il faut ne récolter que la pourriture noble, le botrytis cinerea, et veiller à faire un grand liquoreux bien équilibré. C’est ce à quoi veille Laure de Lambert Compeyrot avec son équipe au château Sigalas Rabaud.

Laure de Lambert Compeyrot ce matin face à des grappes botrytisées qui vont arriver la semaine prochaine à la bonne maturité © JPS

8h30, à Bommes, juste à côté de Sauternes... Laure de Lambert Compeyrot, propriétaire du château Sigalas Rabaud, donne ses dernières consignes: « Vous avez tous trié là ou pas ? Pour ceux qui n’ont jamais trié, on va vous accompagner tranquillement, ne vous inquiétez pas… Nadège est une pro, Marion est sensationnelle et moi, je peux être là aussi… » Les directives sont plus pointues que pour des vendanges traditionnelles car c’est un ramassage par tries successives de ces sémillons et sauvignons touchés par le champignon botrytis cinerea, autrement dit la pourriture noble.

La 2e trie avec une troupe d’une dizaine de vendangeurs et au fond Nadège Sangla leur chef d’équipe © JPS

« Là, vous n’allez pas chipoter, c’est vraiment très très aigre; là où c’est c’est bien orange, vilain, on jette, » leur montre Nadège Sangla chef d’équipe du GEA Sauternes. « Et là vous récupérez vraiment le grain qui vient…. »  » Le but recherché, c’est vraiment le sucre, les arômes de botrytis, donc là il faut un nettoyage (de la grappe).

Au château Sigalas Rabaud, la première trie a débuté il y a 3 semaines, c’est aujourd’hui la seconde, et i l faut attendre encore la semaine prochaine pour avoir les meilleurs grappes, les plus confites…avec la magie des brouillards dus au cour d’eau le Ciron et à l’humidité des pluies et de la rosée du matin.

« Il y a des choses qui se préparent et ce n’est pas complètement prêt… », comment Laure de Lambert Compeyrot. « On est encore là sur ce qu’on appelle les tries de nettoyage, c’est la 2e et on continue tranquillement et on sait que derrière ce sera super. »

C’est toute la magie de notre botrytis, note champignon; comme tout champignon, il arrive avec chaleur et humidité, donc là c’est absolument parfait », Laure de Lambert Compeyrot de Sigalas Rabaud.

Marion Clauzel, directrice technique, et Laure de Lambert Compeyrot dégustant le millésime 2015 du château © JPS

Cette récolte est l’une des plus délicates, car il s’agit d’une récolte de nettoyage, en attendant les autres car au total on compte 3 à 5 tries selon les millésimes et fonction de la météo et de l’évolution du raisin. Il y a bien sûr une recherche de sucrosité, mais pas trop, entre 115 et 120 gr de sucre résiduel ici alors que beaucoup approchent les 140 à Sauternes.

On cherche des choses plus aériennes, plus délicates, plus fraîches. On va attendre que la complexité soit là, avec une multiplicité d’arômes, mais par contre, on ne va pas laisser monter les sucres. » Laure de Lambert Compeyrot

Quand le botrytis cinerea s’installe sur la rappe de sémillon © JPS

Les vendanges en Sauternais vont se poursuivre jusqu’à fin octobre, voire début novembre. Des vendanges très techniques.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine et Charles Rabréaud : 

Vendanges: le ministère revoit à la baisse un millésime 2019 déjà en berne

Le niveau de la production de vin en France cette année devrait être inférieur de 14% à celui de 2018.

Photo d’illustration de vendanges en blancs dans le Bordelais © JPS

Le ministère de l’Agriculture a revu à la baisse la production de vin en 2019 à 42,2 millions d’hectolitres, «soit un niveau inférieur de 14% à celui de 2018», indiquait lundi son service de statistiques, Agreste.

La tendance était connue depuis fin août et un premier bilan d’Agreste, tout comme les causes de cette contre-performance : le gel, puis la canicule et la sécheresse estivale.

Les vignes françaises ne reproduiront pas, cependant, l’année 2017 cataclysmique, lors de laquelle la production avait connu sa plus petite récolte depuis 1945, autour des 37 millions d’hectolitres, déjà en raison du gel et de la canicule.

En 2019, « après un gel printanier dans certains vignobles, la floraison de nombreux vignobles s’est déroulée dans des conditions climatiques défavorables (humidité et basses températures), conduisant à de la coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies) et parfois du millerandage (baies de petite taille ou de taille inégale) », indique Agreste dans sa note. 

«Les bassins de la façade Ouest du pays ont été les plus touchés», explique le ministère.

En revanche, les épisodes caniculaires de juin et juillet «ont affecté de manière plus prononcée certains départements du Midi, comme le Gard, l’Hérault ou le Var, occasionnant des brûlures de grappe et des pertes de production», indique-t-on de même source.

Autre conséquence de la sécheresse, «la réserve en eau des sols, déjà déficitaire au 1er juillet par rapport à la moyenne sur 30 ans, s’est amenuisée tout au long de l’été», ajoute Agreste.

L’aggravation de cette sécheresse jusqu’aux vendanges, associée à des températures élevées, «accentue la baisse de production, notamment dans les bassins viticoles méditerranéens», selon cette note.

Seul avantage de la canicule, «la pression des maladies a été modérée dans la plupart des vignobles, comparée à 2018», selon ce bilan dressé au 1er octobre, date à laquelle les vendanges étaient déjà bien entamées, voire presque terminées dans les vignobles méditerranéens.

AFP

05 Oct

3e Vinexpo Explorer: le Beaujolais à l’honneur

Du 29 septembre au 1er octobre s’est tenu la 3e édition de Vinexpo Explorer. L’occasion de mettre le focus sur cette belle région viticole à travers des dégustations, du business et une découverte du vignoble.

© Vinexpo Explorer dans le Beaujolais

C’est un concept très axé business, qui a permis à 70 acheteurs internationaux, de 32 nationalités, de développer des relations d’affaire avec les vignerons du Beaujolais. Pendant deux jours, l’occasion leur était donnée de découvrir la richesse viticole d’une région.  

Bienvenue au royaume du Gamay, au sud de la Bourgogne, le Beaujolais jouit de conditions idéales pour la viticulture, avec son ensoleillement et la variété de ses sols favorisent la production de vins qui surprennent par leur diversité. « Beaucoup d’acheteurs connaissent le Beaujolais, mais ils ne connaissent pas la vigne, les gens, les vins », commente Dominique Piron, président d’Inter Beaujolais. Vinexpo Explorer a permis   de mettre en lumière toute la richesse viticole de notre région.

Au delà des affaires signées aujourd’hui, je suis convaincu que les ÈÀ acheteurs internationaux sont désormais et pour toujours, de véritables ambassadeurs du Beaujolais », Dominique Piron, président d’Inter Beaujolais

Le Beaujolais, ce sont 14 000 hectares de vignes, avec 2 000 hommes et femmes, 9 caves coopératives et 197 négociants. Ses vins proviennent de 12 appellations – les crus 100 % rouges : Brouilly, Chénas, Chiroubles, Côte de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin à Vent, Régnié, Saint-Amour ; et les Beaujolais et Beaujolais-Villages qui se déclinent dans les trois couleurs et en vin nouveau.

« Les vins du Beaujolais viennent parfaire les portefeuilles de marques des acheteurs internationaux », selon Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexpo. « La présence de 21 acheteurs d’Asie-Pacifique, 10 d’Amérique du Nord, 11 d’Amérique latine, et 28 d’Europe, Moyen Orient d’Afrique, était déjà un succès.Les entendre exprimer leur enthousiasme après deux jours de dégustations et de négociations d’affaires nous démontre que les vins du Beaujolais ont un bel avenir devant eux. »

Si les exportations ont augmenté de 10,6 % au premier semestre 2019 par rapport à   2018, selon les douanes, l’annonce cette semaine de l’augmentation de 25% des taxes sur les vins français a déjà eu des répercussions selon Louis Fabrice Latour qui a confié que les premières annulations de commandes avaient touché le Beaujolais, avec en ligne de mire la célébration du Beaujolais Nouveau le 3e jeudi de novembre prochain… « 

Mon distributeur new yorkais m’a appelé en me disant ‘mauvaise nouvelle, j’ai déjà un de vos principaux clients de Beaujolais nouveau qui nous a annulé… On a perdu 2.000 caisses, ce n’est pas rien !”

Affaire à suivre.

04 Oct

Disparition de Jean-Bernard Delmas, figure emblématique du château Haut-Brion

On a appris hier le décès de Jean-Bernard Delmas, au milieu d’une actualité viti-vinicole monopolisée par la hausse de 25% des taxes américaines sur les vins français. Les témoignages de sympathie affluent envers cette « figure extraordinaire », plus de 40 ans à la tête du mythique château Haut-Brion, 1er cru classé 1855.

Le château Haut-Brion, 1er grand cru classé 1855 © Jean-Pierre Stahl

Jean-Bernard Delmas est décédé ce jeudi à Pessac, à l’âge de 83 ans. Il avait été la figure emblématique du château Haut-Brion, en tant que directeur général de 1961 à 2004, avant de prendre la direction de château Montrose en Saint-Estèphe.

Haut-Brion, c’est le 4e des premiers crus classés en rouges en 1855 qui font rêver la planète entière. Haut-Brion, c’est ce domaine viticole, créé par la famille de Pontac, qui va lui donner ses lettres de noblesse et se faire connaître au XVIIe siècle à Londres et à partir de ce moment dans le monde entier.

« LE GARANT DES GESTES ANCESTRAUX » POUR PHILIBERT PERRIN

Aujourd’hui Philibert Perrin, président du syndicat viticole de Pessac-Léognan, joint par Côté Châteaux, lui rend hommage : « Jean-Bernard Delmas, c’était une figure extraordinaire, il était à la fois très tradition, respectueux du système, et de la façon de cultiver la vigne, Haut-Brion était incontestablement le garant de l’application des gestes ancestraux, à une époque, dans ces années 70-80 où il y avait une simplification et un modernisme dans le travail viticole. A côté de cela, il a bousculé les choses et avait une vision très moderne, il a été par exemple le 1er à mettre des cuves inox dans un cru prestigieux…C’était un très grand ingénieur agronome, un très grand technicien.

En prime, le personnage avait un côté un bon vivant, accessible, aimant la vie, le vin et la nourriture. Un personnage, une figure très attachante. Tout jeune quand j’ai commencé, au travail il s’est tout de suite intéressé à moi, il s’intéressait à toutes les générations, c’était très enrichissant. »

Jean-Bernard Delmas © Domaine Clarence Dillon

« ENORMEMENT RESPECTE ET RECONNU PAR LA PROFESSION » POUR BERNARD FARGES

Pour Bernard Farges, le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux : « c’était une personne énormément respectée, reconnue par la profession. Un personnage de Bordeaux qui a porté Haut-Brion pendant longtemps, avec des vins merveilleux. Cela fait partie des très grands vins de Bordeaux. Il a contribué à cette qualité-là et au maintien de ce vignoble merveilleux.

De son côté le Prince Robert du Luxembourg, propriétaire et président du Domaine Clarence Dillon « ma famille n’a jamais connu Château Haut-Brion sans la présence de ce grand homme et extraordinaire vinificateur ». « Son charme et son humour ont marqué tous ceux qui ont eu la chance de le connaître. Son insatiable curiosité et son esprit d’innovation ont permis à nos propriétés et à nos vins d’atteindre de nouveaux sommets. »

L’UGCB PERD UN ANCIEN PRESIDENT

L’Union des Grands Crus de Bordeaux a envoyé ce message aux châteaux : « nous avons appris avec une grande tristesse le décès de Monsieur Jean-Bernard Delmas. Premier Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, de 1973 à 1975, il dirigea le Château Haut-Brion durant plusieurs décennies. 

Nos pensées vont aujourd’hui à la famille et aux proches de Monsieur Jean-Bernard Delmas, à qui nous adressons nos plus sincères condoléances », signé Ronan Laborde président de l’UGCB.

Et Philibert Perrin, comme pour rebondir sur l’actualité américaine : « château Haut-Brion est très connu aux USA, le marché US est son marché de prédilection, cela a toujours été le vin traditionnel, des amateurs de grands vins, que certains pouvaient trouver parfois moins puissant que d’autres, mais très précis, très serré, qui vieillit bien dans le temps. Il y a sur la planète des amoureux inconditionnels de ce vin très fin, très soyeux, élégant, réalisé de père en fils. »

Son fils Jean-Philippe Delmas lui a succédé à la direction de ce grand domaine de Graves. Il a réussi depuis à perpétuer la légende de ce château, obtenant à trois reprises la note de 100 par Parker sur les millésimes 2005, 2009 et 2010.

Côté Châteaux présente ses plus sincères condoléances à la famille Delmas.

Les obsèques de Jean-Bernard Delmas se tiendront mercredi 9 octobre, à 10h30, en l’église Saint Martin, à Pessac.

Revoir les vendanges 2017 au château Haut-Brion-Brion avec son fils Jean-Philippe Delmas : Vignoble de Bordeaux : c’est parti pour les vendanges précoces des rouges au château Haut-Brion

03 Oct

Hausse des droits de douanes de 25% sur les vins français : pour Bordeaux, un « coup de massue » de l’Oncle Sam

La nouvelle a été vécue comme un quasi-cataclysme par toute la filière bordelaise et les autres régions viticoles françaises. Ces 25% de taxes supplémentaires font froid dans le dos. Réactions de vignerons et du négoce bordelais par Côté Châteaux.

Eric et Andrea Perrin dans le chai de vins blancs du château Carbonnieux, une bonne partie du millésime 2019 devait partir aux USA © JPS

Au château Carbonnieux à Léognan, on redoutait depuis plus d’un an les menaces de Donald Trump de taxer les vins français… Il avait même annoncé 100% avant le G7, finalement ce sont 25% de droits de douane supplémentaires, c’est tout de même un coup dur pour la viticulture bordelaise.

Forcément, pour c’est un coup de massue que l’on reçoit sur la tête. En 1er vins rouges et blancs confondus, on produit quasiment 400000 bouteilles et on a 20% de notre production qui est routée vers les Etats-Unis », Eric Perrin propriétaire du château Carbonnieux.

Regardez la réaction d’Eric Perrin du château Carbonnieux réalisée en direct pour le 12/13 de France 3 Aquitaine par Jean-Pierre Stahl et Cristel Arfel : 

La distribution en elle-même est déjà un frein, avec un système bordelais de courtiers et de négociants, auquel s’ajoute le système américain de distribution nationale ou par Etat, avec des retailers, avant d’arriver sur la table de restaurants ou chez les cavistes… « Des vins qui, grosso modo, sur le marché bordelais sont vendus aux alentours de 20 €, vous allez les retrouver à plus du double du prix dans des fourchettes entre 40 et 50 $  aux USA. Et après, il va falloir ajouter les 25% » commente Eric Perrin dans son chai en train de déguster ses blancs dont une bonne partie devait partir sur le marché américain.

Chez Twins, cette maison de négoce bordelaise, on est plutôt inquiet car 35% des exportations sont réalisées vers les USA, 13 salariés dépendent de ce marché, le tout dans un contexte international déjà défavorable….

C’est une situation très préoccupante qui s’ajoute à un contexte international fragile, une récession économique en Chine, d’énormes problèmes politiques à Hong-Kong, le Brexit dont on entend parler tous les jours , vous avez tous les grands marchés exports pour les vins de Bordeaux qui sont en situation de crise », Anthony Moses co-directeur de Twins..

De son côté, Thierry Decré, PDG de LD Vins, n’ose pas croire à une telle mesure « qu’est-ce qu’on a fait pour mériter cela ? Une sanction aussi forte, ce n’est vraiment pas amical, avec un pays que l’on a toujours soutenu; Bordeaux vend des vins américains dans le monde entier et on prend un projet de 25% de taxes supplémentaires, j’ose espérer qu’on en est encore au stade où l’on va négocier quelque chose… »

A l’origine de ce projet de taxes américaines, l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui a autorisé le gouvernement US, dans le conflit sur les aides à Airbus, à prendre des sanctions tarifaires record sur près de 7,5 milliards de dollars de biens et services de l’UE (Union européenne); ces taxes viseraient les produits fabriqués par la France, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume Uni, les 4 du consortium européen Airbus.ce sont donc des vins français, mais aussi des fromages, olives ou encore du whisky écossais qui devraient être taxés de 10 à 25% de plus.

 A Paris, cet après-midi la Fédération des Exportateurs de Vins et de Spiritueux a tenu une conférence de presse à la Maison de l’Amérique Latine. La FEVS a déploré cette décision et a appelé à une solution négociée »…

La où cela peut être très difficile, c’est là où on a des concurrents à 10 à 30 $, et où la France ne pèse que 5% », Louis-Fabrice Latour vice-président de la FEVS

Aujourd’hui, les USA sont le 2e marché à l’export pour les vins de Bordeaux avec 26 millions de bouteilles pour un total de 279 millions d’euros.

Il faut espérer que nos amis américains retrouvent la voix de la raison. L’inspiration devrait leur venir de cette histoire commune qu’aime à rappeler la famille Perrin au château Carbonnieux.

Il fut un temps où un grand président Thomas Jefferson y planta un pacanier, un noyer d’Amérique, par amour des vins de Bordeaux. C’était il y a plus de deux siècles…. Il suffirait que, comme au siècle des lumières, une lueur de bon sens éclaire l’actuel Président. Allez « give me five ! »

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Christèle Arfel et Françoise Dupuis :

01 Oct

Vendanges de l’UBB : plaquages de raisins en Côtes de Bourg

En fin de matinée, les joueurs de l’UBB ont déferlé pour faire la razzia dans les rangs de vigne du château Gros Moulin en Côtes de Bourg. 40 gros bébés de l’UBB ont défié les grappes de malbecs. Score final: UBB 53-Malbecs…14°

L’UBB une équipe soudée et sur la pelouse et dans les vignes © JPS

« Bonne vendange à tous, il y a de très jolis raisins cette année », ils sont arrivés à 10h45 au château Gros Moulin, tout juste pour le café encore chaud et pour la perception du paquetage de vendangeur. Ils ont ainsi troqué short et maillot, contre tablier et chapeau…

Pour certains joueurs de l’UBB, c’est un nouveau terrain de jeu, alors que d’autres ont déjà une grande expérience de ces baies rondes, à l’instar de Marco Tauleigne 3e ligne, présent depuis 2013 pour ces sympathiques vendanges. « Quand je suis arrivé en 2013, c’est la 1ère fois qu’ils faisaient ça,  donc j’ai le coup de mains maintenant », Marco Tauleigne 3e ligne

C’est toujours une émotion de recevoir l’UBB en Côtes de Bourg, puisqu’on a démarré cette relation dès la Pro D2, Stéphane Donze président des Côtes de Bourg.

Et d’ajouter : « c’est un intérêt pour l’UBB de pouvoir rassembler et son staff et les joueurs, on a inscrit cela dans leurs programmes », précise Stéphane Donze président du syndicat viticole des Côtes de Bourg.

Alors que certains s’appliquent à couper ces malbecs, d’autres papillonnent et goûtent les baies de raisins, parlent de la pluie et du beau temps ou plutôt du mascacet…

Je ne sais pas si c’est un bon décrassage, en tous les cas on fait en sorte de perpétuer une tradition, même si c’est une semaine particulière pour nous  parce qu’ayant joué dimanche un match à Montpellier et en partant rejouer samedi à Lyon, c’est pas facile à gérer mais il me semblait important de le faire », Christophe Urios manager de l’UBB

Dans le groupe, il y a des petits malins qui ont jugé plus opportun d’être porteur plutôt que coupeur: « je pense on a mal calculé, on pensait que c’était plus facile de faire porteur mais c’est équivalent… » commente Zakaria El Fakir 3e ligne. Pour Didier Gontier, directeur des Côtes de Bourg : « il y a un petit peu d’expérience parmi les dirigeants et le staff, mais après il y a besoin un peu de pratique notamment au niveau des porteurs… »

Et en un peu moins d’une heure, la récolte des malbecs était pliée…ou presque : « c’est pas encore gagné, même la 12e génération fait mieux que certains », précise avec humour Rémi Eymas propriétaire du château Gros Moulin, 11e génération de vignerons (depuis 1757), tenant sa petite fille dans ses bras.

Car vu le programme ou la feuille de match concocté(e) par Christophe Urios, on leur a promis d’autres maillots, des robes en fait pour être intronisés dans la Connétablie de Guyenne en Côtes de Bourg, c’est bien aussi pour la cohésion du groupe….

On est sur une bonne lancée, on se sent bien, ça se sent sur le terrain, donc oui ça roule plutôt bien », Mahamadou Diaby capitaine de l’UBB

4 joueurs de l’UBB intronisés dont Alexandre Flanquart, Thierry Païva, Rémi Lamera, Christophe Urios © JPS

Invaincu depuis le début du championnat, après son match nul à Montpellier dimanche, l’Union Bordeaux Bègles est aujourd’hui 2e du classement de Top 14. De quoi ravir les spectateurs de Bourg qui pour la 1ère fois ont pu assister à un entraînement à domicile de leur équipe fétiche, comme Julian « c’est bien on a de la chance de les avoir chez nous, on est content, c’est des stars » et  ce qui fait dire à Mathias Oçafrain le mot de la fin: « Christophe Urios fait un super beau boulot, ils sont 2e au classement, donc c’est vraiment exceptionnel pour eux, on était toujours 6e ou 7e, et là il fait un super boulot avec ses joueurs… Vive Christophe Urios et Vive ‘UBB ! »

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine, Françoise Dupuis, Vincent Issenhuth 

29 Sep

Faire du vin dans les pays nordiques, une gageure qui profite de la hausse des températures

Faire du vin dans les pays nordiques, c’est pas la vie de château, le soleil y est avare, la belle saison courte et les passionnés qui s’y aventurent versent beaucoup de sueur. Et pourtant, la production grandit, y compris grâce au changement climatique.

© Situé juste au sud de Malmö, le domaine viticole de Murre Sofrakis et Lena Jörgensen 

Loin des vignobles millénaires d’Europe continentale, Murre Sofrakis arpente les vignes. Dans la province de Scanie en Suède méridionale, ce gaillard à la barbe noire et au visage buriné possède un vignoble de quelque deux hectares. Il est l’un des plus grands producteurs de vin du pays.

Quand il se lance, en 2001, il presse 100 litres issus de 17 différents cépages. « Ca prend un peu de temps au début de trouver le bon cépage. Il faut apprendre à cultiver et ici on n’a pas les traditions », dit-il. Il règne aujourd’hui sur la propriété de Klagshamn dont il est propriétaire (aidé sa compagne et de deux employés) et sur celle de Flädie en tant que vigneron.

Le quinquagénaire produit 20.000 bouteilles par an, près d’un tiers de la production nationale mais une goutte de nectar à l’échelle mondiale: en Suède, seulement 100
hectares sont consacrés à la culture de la vigne, contre 750.000 en France.

Et l’économie du vin local n’a rien à voir avec celle du Bordelais, de la Napa Valley ou du piémont andin. Selon la Fédération suédoise des exploitants agricoles LRF, le chiffre d’affaires moyen d’une exploitation en 2016 était de 600.000 couronnes (56.000 euros).

A Flädie, Murre peut compter sur une centaine d' »amis du vin », des bénévoles qui viennent lui prêter main-forte pendant leur temps libre. En cette fin d’été, deux retraités taillent la vigne au sécateur pour permettre une meilleure exposition des grappes avant les vendanges.

HAUSSE DU MERCURE ET DES RENDEMENTS

Principalement des amateurs éclairés, les vignerons nordiques commencent à recruter des spécialistes, souvent à l’étranger. Auprès de Murre, Jixing Ding, un oenologue
chinois de 31 ans, fait ainsi office de maître de chai. Les vignes nordiques donnent majoritairement un vin blanc produit à partir de la Solaris, un cépage hybride allemand dur au froid et adapté au climat scandinave où la période de maturation des raisins est courte.

« C’est très facile à cultiver en terme de résistance aux maladies et c’est relativement vigoureux », énumère pour l’AFP Torben Andersen, professeur à l’Université de Copenhague et expert en viticulture des pays froids.

Malgré les rudes conditions de l’activité, la viticulture se développe dans la région. Pour Sveneric Svensson, président de l’Association viticole suédoise, cette tendance ne s’explique « pas par le changement climatique, mais par le développement de nouveaux cépages qui ont besoin de moins de chaleur ».

Le thermomètre qui grimpe présente pourtant des avantages, permettant d’augmenter les rendements. Une hausse d' »un degré en un siècle, ça aide (…), on voit des changements qui facilitent (le travail du vigneron) et le rendent plus sympa », ajoute M. Andersen. Particulièrement chaud, l’été 2018 a donné un un cru exceptionnellement important.

En Suède, une trentaine de vignerons commercialisent leur production. Chez le voisin danois, ils sont une petite centaine.

VIN BIO

Si les vignerons se piquent, ici, de faire un vin bio, rares sont ceux qui disposent d’un label certifié car les procédures sont jugées trop onéreuses et chronophages.
« Tout est fait à la main, on n’utilise pas de produits chimiques, seulement des préparations bio. Et puis, en Suède (comme au Danemark), il est interdit d’utiliser
du cuivre », utilisé dans la lutte contre le mildiou, la maladie des plantes, mais de plus en plus contesté à cause de sa nocivité pour les sols, souligne Murre.

Un seul vignoble nordique, à Dons au Danemark, satisfait aux critères du label européen d' »appellation d’origine protégée » (AOP). Le marché du vin est principalement local et si au Danemark la vente à la propriété est autorisée, elle est interdite en Suède et en Finlande, où l’alcool est distribué par les magasins du monopole d’Etat.

Mais à propos, que vaut ce vin du Grand nord conçu sur des terres de bière et d’eau-de-vie ? « 95% des personnes qui goûtent à l’aveugle (un vin suédois) trouvent qu’il a un bon bouquet et qu’il est très bon en bouche », affirme le sommelier Mattias Säfvenberg.

Pour Andrew Reynolds, professeur de viticulture à l’Université Brock (Canada), « la qualité (des vins nordiques) est plus qu’acceptable et va s’améliorer avec le temps et l’introduction d’autres variétés ».

Pour autant, ils devraient tarder à conquérir le monde, contrairement aux sommeliers, omniprésents dans les compétitions internationales, à l’instar du Suédois Jon Arvid Rosengren, sacré en 2016 meilleur sommelier du monde.

Avec AFP

28 Sep

Dans le Bordelais, « on va faire un super millésime »…

Au château Grand Launay et Haut Lorettes, dans le nord de la Gironde, sécateurs et machines à vendanger tournent à plein régime pour les vendanges des rouges. Pierre Henri Cosyns a le sourire : « on va faire un super millésime, grâce à un été très chaud ».

Les premiers merlots ramassés dans le bordelais – photo d’illustration © JPS

Ce viticulteur bordelais produit à Teuillac un Bordeaux « moderne », fruité plus que boisé, soyeux, frais, prêt à boire en toute circonstance, loin des « vins bodybuildés »
qu’a connus Bordeaux sous l’ère du critique américain Robert Parker et dont le goût se perd. « Aujourd’hui, la plupart de mes marchés, en France, au Canada, en Finlande et jusqu’au Liban, veulent des degrés bas. Ils ne veulent pas de vins hyper alcoolisés », ajoute M. Cosyns qui assemble plusieurs cépages pour fabriquer ce vin « funky ».
« Aujourd’hui, on a une image d’un vin de Bordeaux inabordable, de grands investisseurs. Oui, il y en a mais pas seulement », renchérit son oenologue, Thomas Duclos. « On est en France une des régions qui a le plus évolué en terme technique et environnemental ces dix dernières années, et sur la gamme des 5-15 euros, Bordeaux est imbattable en qualité ». « Mais on n’a aucun message clair! » vis-à-vis du consommateur, dit-il, déplorant l’image « hypertraditionnelle » du Bordeaux.

C’EST TRES PROMETTEUR

Au chais, M. Duclos goûte rapidement les premiers raisins pressés : « C’est très prometteur, avec des similarités assez importantes avec 2018. Dans l’ensemble, on va vers des vins plutôt chaleureux avec de la fraîcheur aromatique, plutôt denses, tanniques », développe-t-il. « On a une belle maturité. Les pluies de ces derniers jours sont très intéressantes pour les cabernet sauvignon qui vont finir leur maturation », ajoute l’oenologue. « Le tort de Bordeaux en ce moment est d’enchaîner les bons millésimes! », s’amuse-t-il.

Dans le Bordelais, épargnés cet été par les maladies, les viticulteurs prennent le temps de vendanger pour obtenir une maturité parfaite.

UNE PRODUCTION ESTIMEE A 5,1 MILLIONS D’HECTOLITRES

Les pluies récentes ont permis de développer la pourriture noble, indispensable pour les liquoreux dont les vendanges devraient débuter la semaine prochaine à Sauternes.  Elles pourraient également permettre d’augmenter les rendements. Sur l’ensemble du bordelais, l’interprofession s’attend à un rendement dans la moyenne décennale de 5,1 millions d’hectolitres.

La pluie permettrait aussi de diluer sucres et acides, très concentrés dans les baies cette année et source de degrés alcooliques élevés, comme pour les blancs dont les vendanges s’achèvent avec des rendements moyens voire faibles.

Pierre Henri Cosyns, un ancien ingénieur, s’est lancé dans le bio en 2012, le sans soufre l’année suivante. Cette approche lui permet de vendre son vin, trop bien même puisque ces stocks sont bas après la grêle l’année dernière et le gel en 2017 qui a fait chuter la production de 40% dans la plus grande région viticole française.

UN ETAT DES LIEUX HETEROGENE

A l’opposé, d’autres viticulteurs ne savent pas où mettre la nouvelle récolte, leurs chais sont encore pleins tant les ventes de Bordeaux sont en berne avec des cours extrêmement bas pour le vrac. L’image d’un vin « bourgeois », qui décourage certains consommateurs, mais aussi la désaffection de la Chine qui se tourne vers l’Australie et le Chili, des pays avec qui elle a passé des accords douaniers : le vigneron dresse un « état des lieux gravissime ».  « Ceux qui s’en sortent, ce sont les grands crus et les petits propriétaires innovants », résume le vigneron.

AFP

Vendanges au château Réaut: 600 propriétaires et amis dans les rangs de vigne aujourd’hui pour la récolte du 2019

Chaque année, ce sont des vendanges particulières qui se déroulent au château Réaut en Côtes de Bordeaux. 600 vendangeurs y sont attendus, les copropriétaires, dont de nouveaux et des amis de ceux-ci, sont sur le pont pour cueillir les grappes de leur domaine.

Les vendanges ont débuté ce matin à © château Réaut

Pour cette 8e édition des vendanges de château Réaut, ce sont quelques 600 copropriétaires et amis de ce château des Côtes de Bordeaux qui participent à cette récolte festive et musicale du millésime 2019.

L’histoire a débuté en juin 2012, 427 amateurs et passionnés de vin sont ainsi devenus propriétaires de quelques rangs de vigne, en se réunissant  sous un Groupement Foncier Viticole. Celui-ci leur a permis d’acquérir quelques pieds, de pouvoir se vanter d’être châtelain ou propriétaire viticole à moindre coût et aussi de remplir chaque année leur cave avec cette cuvée château Réaut. Vu le succès, château Réaut a décidé d’ouvrir un nouveau GFV afin d’accueillir une centaine de nouveaux actionnaires français et étrangers.

La terrasse, attenante au chai, qui domine la vallée de la Garonne © château Réaut

Depuis, château Réaut a pas mal évolué, en se dotant il y a un an tout juste d’un tout nouveau chai signé Baggio-Piéchaud, avec un système unique  de cuves bétons dites « en arc inversé », avec également les conseils du célèbre oenologue Michel Rolland.

Un chai à découvrir également car dédié à la visite avec sa vaste terrasse, qui domine la vallée de la Garonne, et depuis cet été une table d’hôte (sur réservation).

27 Sep

« En voiture Simone », le Cadillac Tour redémarre le 17 octobre à Bordeaux !

Cela sera le 4e Cadillac Tour et 2e à Bordeaux. 20 vignerons de Cadillac Côtes de Bordeaux seront dans une vingtaine de bars à vins de la gare à la Cité du Vin en passant par Saint-Michel et les Chartrons pour faire découvrir les vins de Cadillac blancs liquoreux ou rouges. Avec une belle Cadillac qui fera le show tout au long du trajet de 18 h à 21h30.

Lucille Auger des Côtes de Bordeaux, Hugues Hardy du Château Faugas et Emma Baudry © JPS

C’était jeudi dernier une rencontre avec les Cadillac Côtes de Bordeaux chez Jean, place du Parlement. L’occasion pour cette appellation qui se bouge, et pas seulement en Cadillac (mais qui en joue énormément), de faire parler de cette appellation qui produit de bons moelleux, liquoreux aussi mais aussi de grands vins rouges à des prix attractifs.

« LA TOURNEE DES GRANDS DUCS » EN CADILLAC

Sur le pont Emma Baudry, responsable de l’Union des vins doux de Bordeaux, et Hugues Hardy, vigneron du château Faugas, et Lucille Auger des Côtes de Bordeaux, nous dévoilent le prochain Cadillac Tour qui aura lieu à Bordeaux le 17 octobre prochain.

L’an dernier, le 1er Cadillac Tour Bordeaux avait connu un joli démarrage avec 15 vignerons présents sur 14 lieux, qui ont permis de faire 1000 dégustations et de toucher 30000 personnes sur les réseaux sociaux. « L’an dernier, il a fallu convaincre les cavistes et les bars pour nous recevoir, cette année il y a beaucoup de demandes spontanées, ils se sont tous portés volontaires.

C’est une appellation fière de ses traditions, mais qui s’inscrit dans le modernisme », Hugues Hardy du château Faugas.

Notre cible ce sont des hommes et des femmes, dans les grandes villes, de 25 ans et plus. Avant le public ne savait pas où nous situer, maintenant on commence à avoir des rayonnages dédiés à notre appellation… Nos vins sont uniquement mis en bouteilles au château et vendus à la propriété, on n’a pas de marché en vrac, ou pour le négoce », explique ce jeune vigneron du château Faugas, exploitant 13 hectares de vignes en rouge et blanc moelleux à Gabarnac. Un château où a été tourné en 1977 une scène du film « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine » de Coluche avec Gérard Lanvin…mémorable.

Un château Reynon, en souvenir de Denis Dubourdieu © JPS

Pour cette 2e édition le 17 octobre, 18 vignerons seront mobilisés en 18 lieux de Bordeaux, avec une Cadillac rutilante qui fera escale de bar en cave et de cave en bar, de la gare Saint-Jean à la Cité du Vin en passant par Saint-Michel et les Chartrons. « La voiture, c'(est bien sûr l’élément de curiosité, qui va attirer le regard » et permettre aux amateurs de se faire prendre en selfies devant, voire dedans.

Ce concept plait beaucoup, notamment dans ces quartiers vivants, auprès des jeunes actifs » Hugues Hardy du château Faugas.

Ainsi après Bordeaux, Paris, Nantes, et de nouveau Bordeaux, « un prochain Cadillac Tour aura lieu à Lille l’année prochaine le 9 avril ».

Une Cadillac se rendra de cave en bar à vins et vice versa sur une vingtaine de lieux avec Benjamin Bardel © Cadillac Tour

DES VINS QUI MERITENT DE SE FAIRE CONNAITRE

Le vignoble de Cadillac Côtes de Bordeaux est réparti sur 22 communes et compte 250 vignerons qui produisent des rouges et des blancs  moelleux et liquoreux.Plus de 60% du vignoble est en agriculture biologique ou certifié HVE (haute valeur environnementale), « l’objectif est de passer à 90% en 2020, à ce jour 155 vignerons sont certifiés. » Hugues Hardy ajoute aussi la démarche engagée sur « le classement Unesco de l’ensemble des Côtes de Bordeaux, il faut le souhaiter pour bloquer ces PLU qui construisent n’importe où, au mépris de la vie agricole, la pression urbaine est claire et nette. Nous en sommes à une étude de faisabilité, l’objectif est de mobiliser les élus autour d’un projet structurant et des territoires. »

L’augmentation de vente auprès des étrangers est de 4%, 11% auprès des Girondins, de l’Ile de France, du Royaume Uni et de la Belgique. La Maison des Vins de Cadillac a connu une affluence de 18250 personnes l’an dernier, avec une moyenne de 2,3 à 2,5 bouteilles achetées, des bouteilles dont les prix varient entre 8 et 16€.