08 Nov

La production mondiale de vin 2021 pénalisée par la météo européenne

 Les conditions météo ont rebattu en partie les cartes de la viticulture mondiale en 2021, les trois principaux producteurs européens – Italie, Espagne et France
– prévoyant une forte baisse de leurs volumes tandis que l’hémisphère Sud devrait enregistrer une production record.

Au bout du compte, la récolte mondiale de vin devrait être « extrêmement faible » en volume en 2021, a annoncé jeudi l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). La production mondiale de vin est estimée aux alentours de 250 millions d’hectolitres, « à peine supérieure » à celle « historiquement faible de 2017 », selon les premières estimations de l’organisation basée à Paris. La baisse serait d’environ 4% par rapport à 2020.

Le secteur viti-vinicole, qui a su se montrer « résilient et créatif » pendant la crise du Covid-19 en 2020, « affronte un problème bien plus important que la pandémie: le changement climatique », a estimé le directeur général de l’OIV, l’Espagnol Pau Roca, lors d’une conférence de presse en ligne. Les « anomalie climatiques » sont de plus en plus fréquentes, a-t-il relevé.

« Il n’y a pas de vaccin » face au dérèglement climatique mais « il y a des solutions à long terme, qui vont nécessiter de grands efforts en matière de pratiques durables
pour la culture de la vigne et l’élaboration du vin », dit-il. « C’est une impérieuse nécessité »

Dans l’Union européenne, la France est celle qui a « subi le plus durement les effets d’un millésime désastreux », avec de fortes gelées en avril, suivies de pluies estivales, d’orages de grêle et d’épisodes de mildiou, un champignon parasite, a souligné l’OIV. Deuxième producteur mondial en 2020 derrière l’Italie, elle devrait passer à la troisième place, derrière l’Espagne, pour la première fois depuis 2013.

A eux trois, ces pays, qui représentent 45% de la production mondiale, ont perdu environ 22 millions d’hectolitres par rapport à 2020.

La production italienne devrait représenter 44,5 millions d’hectolitres en 2021, en baisse de 9% sur un an. L’Espagne prévoit une production de 35 millions d’hectolitres (-14%). La France arriverait juste après, avec 34,2 millions d’hectolitres (-27%). « Soit son plus bas volume de production depuis 1957 », selon Pau Roca.

CONSOMMATION EN HAUSSE

En revanche, l’Allemagne, quatrième producteur européen, a tiré son épingle du jeu, avec une production en hausse de 4% à 8,8 millions d’hectolitres.
Hors UE, la Suisse devrait voir sa récolte chuter de 10% à 0,8 million d’hectolitres, un plus bas depuis 20 ans.

Aux Etats-Unis, la production est estimée à 24,1 millions d’hectolitres, en hausse de 6% par rapport à 2020, année marquée par des incendies.

La Chine n’a pas encore fait connaître ses prévisions de récolte mais l’OIV s’attend à « une nouvelle baisse de la production et de la consommation de vin », indique Giorgio Delgrosso, chef du service Statistiques de l’OIV.

Quant à l’hémisphère Sud, il peut avoir le sourire. 2021 a été « très positive » pour ses vignobles, après une mauvaise année 2020. La production de vin devrait y atteindre le niveau record de 59 millions d’hectolitres (+19%).

En Amérique du Sud, le Chili a produit 13,4 millions d’hectolitres (+30% sur un an), un plus haut depuis 20 ans. L’Argentine suit, avec 12,5 millions d’hectolitres (+16%). Le Brésil affiche un bond de 60% à 3,6 millions d’hectolitres.

Côté Océanie, l’Australie a vu sa récolte augmenter de 30% à 14,2 millions d’hectolitres, un plus haut depuis 2006.

Y aura-t-il assez de vin cette année pour étancher la soif des Terriens? Pau Roca n’est « pas du tout pessimiste » sur ce plan car il y a assez de stocks, selon lui. L’OIV s’attend à un rebond de 2% de la consommation mondiale de vin cette année, après une baisse de 3% en 2020, année fortement affectée par les restrictions
sanitaires liées au Covid-19, souligne Giorgio Delgrosso. « La consommation va retrouver son niveau pré-pandémie sauf en Chine », prédit-il.

AFP

06 Nov

Hubert de Boüard : sa lettre ouverte à ses amis vignerons

Après sa condamnation par le tribunal correctionnel de Bordeaux à 60 000 d’amende dont 20 000 avec sursis, Hubert de Bouard a envoyé aux vignerons et aux rédactions cette « lettre ouverte à mes amis vignerons » où il revient sur son parcours et sur sa condamnation pour prise illégale d’intérêts dans le cadre du classement 2012 des vins de Saint-Emilion. Il ne compte pas faire appel du jugement.

Hubert de Boüard lors du lancement de ses vins cépages © JPS

Voici sa lettre in extenso:

« Je suis né à Saint-Emilion et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionné par ce métier formidable et difficile : celui de cultiver la vigne et d’élever ses vins dans le respect de l’humain et de la nature.

Très tôt, je me suis beaucoup investi dans nos instances professionnelles car je souhaitais servir l’intérêt collectif et défendre notre patrimoine commun et nos appellations.

Partout où cette aventure m’a mené, depuis plus de 50 ans, j’ai eu le privilège de rencontrer des femmes et des hommes formidables, dont beaucoup m’ont témoigné leur soutien chaleureux ces derniers temps. Je les en remercie très sincèrement.

Voilà bientôt neuf ans que je suis la cible d’une accusation particulièrement violente et que j’estime injuste et infondée. 

Pour jeter le discrédit sur un classement dans lequel ils n’ont pas été retenus, un petit groupe de viticulteurs a multiplié les procédures et les attaques personnelles, en m’accusant, entre autres, d’avoir cherché à utiliser mes mandats pour prétendument influencer les organismes en charge de l’élaboration et de la mise en œuvre du classement.

A la suite de leur plainte, déjà ancienne, j’ai dû m’expliquer à de nombreuses reprises et au fil de la procédure, le champ de ce qui m’était reproché n’a cessé d’évoluer.

En 2018, le procureur de la République a requis un non-lieu estimant qu’il n’existait aucune charge sérieuse à mon encontre. J’ai pensé, à tort que cette affaire était enfin terminée.

La semaine dernière, le tribunal correctionnel de Bordeaux m’a condamné au paiement d’une amende.

Après avoir lu le jugement, je comprends qu’il m’est essentiellement reproché d’avoir, en tant que Président de section du Conseil des Vins, répondu à des demandes qui m’avaient été adressées par le service juridique de l’INAO, dans le cadre de l’élaboration du cahier des charges du classement.

Pour moi, ces échanges étaient neutres et transparents, ils étaient conformes aux règles en vigueur au sein de l’INAO. 

Contrairement à ce que je lis parfois dans la presse, à aucun moment il n’a été démontré que j’aurais pu recevoir le moindre avantage, ni direct, ni indirect du fait de ces opérations. Le Tribunal l’a d’ailleurs clairement dit dans sa décision.

En mon âme et conscience, je sais que je n’ai jamais agi de manière contraire à mes valeurs. Je n’ai jamais recherché autre chose que de servir le collectif et surtout, je n’ai jamais avantagé des intérêts particuliers, et encore moins les miens.

Pendant toutes ces années, cette procédure a servi mes détracteurs, pour les conduire à alimenter des polémiques sans fin et nourrir des attaques contre ma famille, mes collaborateurs et moi-même.

C’est pourquoi, même si je la trouve injuste et injustifiée, j’ai décidé de mettre un terme définitif à ce litige, et de ne pas faire appel de cette décision.

Je sais désormais que l’engagement public présente des risques que je n’aurais même jamais imaginés lorsque j’ai accepté de m’engager dans ces mandats. Je tiens à rappeler que j’avais été élu à l’unanimité pour représenter l’appellation dans le cadre du Conseil des Vins, et nommé directement par le ministre de l’Agriculture, en connaissance de cause, pour siéger à l’INAO.

Au fond, quel que soit mon ressenti, mon expérience ne doit pas décourager celles et ceux, notamment les plus jeunes, qui continueront à s’engager pour défendre avec force et conviction nos appellations et nos instances, locales et nationales, tant enviées par nos concurrents étrangers.

De mon côté, je vais continuer à faire ce métier que j’aime tant avec tous ceux, nombreux, qui continuent à me soutenir et à me faire confiance »

Hubert de Boüard de Laforest ». 

05 Nov

Production de vin en 2021 : la France recule derrière l’Italie et l’Espagne

La France repasse derrière l’Espagne et ne devrait enregistrer qu’une production de de 34,2 millions d’hectolitres de vin en 2021.

C’est marée basse pourrait-on dire dans les chais français cette année. La France perd une place sur le podium des plus gros producteurs de vin au monde, après être passée derrière l’Italie, elle passe en 2021 derrière l’Italie et l’Espagne.

A cause du gel et du mildiou, la production de vin ne devrait pas dépasser les 34,2 millions d’hectolitres selon l’OIV, soit 27% de moins qu’en 2020. L’Italie a moins pâti de ces aléas climatiques avec 44,5 millions d’hectolitres, une baisse de 9% seulement, qui laisse la botte rester le leader mondial. L’Espagne de son côté enregistre également un recul de 14% avec 35 millions d’hectolitres. Au total la production mondiale de vin devrait s’établir à 260 millions d’hectolitres. Seule bonne nouvelle, les vins français conservent la 1ère place du podium au niveau valeur.

02 Nov

Vinifera: plongeon dans l’histoire avec « les vignes de Charlemagne »

C’est une nouvelle BD qui vient de sortir, signée Corbeyran et Goepfert : « les vignes de Charlemagne » dans la collection Vinifera – la grande histoire de la vigne et du vin chez Glénat avec la Revue du Vin de France. Une idée de cadeau pour Noël.

Corbeyran, le scénariste bordelais, nous délecte à chaque parution de son style et de son imagination, dans de nombreux registres thriller, polar, science-fiction et bien sûr dans le monde du vin qui est aussi sa passion. Je ne vous dévoilerai rien en vous disant que ses Châteaux Bordeaux, longue saga familiale, ont été un sacré succès, il a aussi souhaité prolonger à partir de 2018 en scénarisant les BD de la collection Vinifera, des  BD qui retracent l’histoire du vin à travers les âges. Son complice pour le dessin est Brice Goepfert qui avait déjà co-signé avec Corbeyran « la première dégustation » dans la collection Vinifera. Et voici le résumé du scénario des Vignes de Charlemagne:

« quelque part sur les berges du Rhin, autour de l’an 800, un serf nommé Gervin et son fils Lambert travaillent durement aux labours sous la bienveillante protection du seigneur Waldemar. Gervin et Lambert détestent le vigneron Baldrick, leur voisin, fils et petit-fils d’escalves saxons, ayant été émancipé par le seigneur Waldemar.

Une fois la dime et l’impôt versés, il est autorisé à vendre une partie de sa récolte tandis que, en tant que serf, Gervin n’a pas le droit de vendre le fruit de son travail. A cause de ces privilèges, jugés iniques et parce qu’il refuse que sa fille épouse son fils, Gervin et Lambert haïssent Baldrick. Et de la haine naîtra le drame… »

Revoir le reportage sur Corbeyran et son succès de Châteaux Bordeaux en septembre 2018, par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Boris Chague et Christian Arliguié suivi de son interview en plateau par Cendrine Albo :

01 Nov

Côté châteaux n°26 : un château dans la ville…

Découvrez ce lundi à 20h05 sur France 3 NOA le nouveau magazine de Côté Châteaux consacré aux châteaux de l’agglomération bordelaise qui demeurent contre vents et marées au fil des décennies et des siècles, et continuent d’écrire de nouvelles pages d’histoire, malgré l’urbanisation galopante. Un joli tour d’horizon entre les Carmes Haut-Brion, Haut-Bacalan, Pape-Clément, Pique Caillou, Haut-Brion et le Taillan au moment des vendanges et vinifications. Réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne.

Guillaume Pouthier avec ses grappes entières dans le chai des Carmes Haut-Brion © JPS

Côté châteaux de ce mois de novembre vous emmène à la rencontre de ces châteaux de Bordeaux, ceux qui sont en plein coeur de l’agglomération bordelaise et qui ont résisté depuis toutes ces années à l’urbanisation galopante.

Le chai des Carmes Haut-Brion design par Philippe Starck © JPS

C’est un Côté Châteaux qui se déroule en plein coeur des vendanges de fin septembre et de début octobre, avec tout d’abord un focus sur le château Haut-Bacalan, détenu par une famille de vignerons champenois, les Gonet à Pessac, un château non loin de l’hôpital Haut-Léveque qui a été construit en 1726 par un illustre Girondin Montesquieu.

Le premier entretien de ce magazine nous plongera dans le seul château qui peut se targuer d’avoir son adresse à Bordeaux: les Carmes Haut-Brion, propriété de Patrice Pichet. Avec Alexandre Berne, nous avons rencontré Guillaume Pouthier le directeur qui nous dévoile le fabuleux chai désigné par Philippe Starck et construit par l’architecte Luc-Arsène Henry, un chai en pleine effervescence au moment des vinifications avec des vinifications intégrales avec grappes entières notamment et avec une dégustation du millésime 2016.

Bernard Magrez avec son équipe au château Pape Clément © JPS

Le deuxième reportage exposé nous emmène à la rencontre de Bernard Magrez et de Pape-Clément, le plus ancien vignoble planté en 1256 dont le plus illustre propriétaire fut le Pape Clément V, avant de devenir la propriété de Bernard Magrez à Pessac, l’homme aux 4 crus classés et 42 domaines viticoles dans le monde.

Paulin Calvet du château Pique Caillou à Mérignac © JPS

Avec Paulin Calvet du château Pique Caillou, nous reviendrons aussi sur ce millésime 2021 qui a connu le gel, un millésime qu’il situe un peu comme un 2014.

Nous le retrouvons également au beau milieu des vendanges d’octobre. Il évoquera la particularité de ces châteaux qui se retrouvent avec de nombreuses habitations autour d’eux.

Le troisième reportage vous en mettra encore plein les yeux avec le mythique château Haut Brion, 1er cru classé 1855 qui a fait sa renommée en Angleterre dès le XVIIe siècle avec la famille de Pontac.

Le Pavillon Catelan, à l’entrée du château Haut-Brion © JPS

Une histoire qui se poursuit, aujourd’hui, avec le tout nouveau chai Catelan dévoilé en compagnie de Jean-Philippe Delmas, directeur général délégué,  qui va accueillir des passionnés de vin et grands amateurs du monde entier, avec une nouvelle boutique.

Le château du Taillan avec l’une de ses propriétaires Armelle Cruse © JPS

Enfin, nous terminerons dans un château étonnant, véritable havre de paix, le château du Taillan qui semble être à la campagne et qui pourtant se trouve aussi dans l’agglomération de Bordeaux. Armelle Crise sera là notre guide et nous parlera de cette résistance à l’urbanisation.

Voilà retrouvez ce soir sur France 3 Noa ce magazine Côté Châteaux n°26, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne, avec des reportages de votre serviteur , de Guillaume Decaix et Charles Rabréaud

31 Oct

Hommage à Auguste Escoffier par ses disciples à Saint-Emilion

Les disciples d’Auguste Escoffier ont rendu hommage à Saint-Emilion en ce dimanche 24 octobre au père de la cuisine moderne, à l’occasion du 175e anniversaire de la naissance de celui qui révolutionna la cuisine et ses fourneaux.  

© Conseil des Vins de Saint-Emilion

Jeudi dernier, quelques 8000 convives ont porté un toast dans 30 pays du monde en même temps à Auguste Escoffier, né en 1846 à Villeneuve Loubet et disparu à Monaco en 1935… Celui qui fut le «Cuisinier des Rois et Roi des Cuisiniers» a permis durant de nombreuses années la promotion de la promotion de l’excellence de la cuisine française dans le monde, une certaine idée qui a perduré bien des années plus tard à travers l’association des Disciples d’Auguste Escoffier, qui réalise aussi de nombreuses actions de bienfaisance.

Auparavant, dimanche 24, les Disciples d’Auguste Escoffier Sud-Ouest, emmenés par Patrick Guat, et les vins de Saint-Emilion ont mis organisé un dîner d’Epissure pour 250 convives.

La première partie de soirée s’est déroulée au fabuleux château Cheval Blanc 1er cru classé A de Saint-Emilion, reçu par Pierre Lurton, pour une intronisation en bonne et due forme de 6 personnalités :  Pierre Lurton, gérant de Cheval Blanc, Jérôme Delord, dirigeant de la maison d’Armagnac Delord, Thierry Daugeron, responsable opérationnel de l’hôtellerie restauration Ferrandi campus de Bordeaux, Franck Binard, directeur du Conseil des vins de Saint Emilion, Hervé Tan, CEO China Moutai France, ou encore Bernard Monblanc, de la maison Monblanc Traiteur, coorganisateur de la soirée. Tous ont prêté serment de servir et d’honorer la Cuisine avec un grand « C » et d’œuvrer dans la délégation du Grand SudOuest et audelà de ses frontières.

C’est dans la Salle des Dominicains où a eu lieu ensuite le Dîner d’Epicure exceptionnel, concocté par Nicolas Sale, Président des Disciples Escoffier International et signé par de nombreux chefs prestigieux, réalisé et servi par les équipes de Monblanc Traiteur et du Campus Ferrandi de Bordeaux. De son côté, la Jurade de SaintEmilion a intronisé Patrick Guat, maître d’œuvre de la soirée, chef reconnu par ses pairs et professeur d’art culinaire parmi ses nombreuses distinctions, ainsi que son ami maître d’hôtel Loïc GlevarecMOF, à la tête des sites de réception du Château de Bagnolet à Cognac.

Les Disciples Escoffier Grand Sud-Ouest ont décidé de mettre en avant l’association les Enfants de la Lune, qui mène des actions d’information et de soutien auprès des familles ayant un ou des enfant(s) atteint(s) d’une maladie génétique liée à une hypersensibilité aux rayons ultraviolets .Les bénéfices de la soirée et la grande tombola organisée avec le Conseil des Vins de SaintEmilion et les partenaires privés des Escoffiers ont permis de récolter une somme de 10000€ pour l’association. Un grand bravo pour cette initiative.

 

28 Oct

Bergerac : le domaine les Verdots passe sous pavillon islandais avec la Maison Wessman

La Maison Wessman, détenue par Robert Wessman qui a fait fortune dans l’univers pharmaceutique, vient de racheter ce 26 octobre le vignoble des Verdots à Conne-de-Labarde en Dordogne.

© Domaine des Verdots acquis par la Maison Wessman – photo Loïc Mazalrey

Robert Wessman vient donc de racheter le vignoble des Verdots, 45 hectares de vigne sur un terroir d’argile et de calcaire (19 en blanc (Sémillon, Sauvignon Blanc, Sauvignon Gris et Muscadelle), et 26 en rouge) à Conne-de-Labarde. Le nouveau propriétaire islandais, déjà propriétaire d’un château féodal en 2005, duquel il a créé la Maison Wessman à Saint-Cernin-de-Labarde, maison de négoce de vins de haut de gamme. Il compte ainsi conforter son ancrage local dans le Périgord.

Selon Robert Wessman : « la très grande qualité des vins de Bergerac est injustement méconnue ! Il y a bientôt 20 ans, j’ai acheté le Château de Saint-Cernin, ici, à côté de Bergerac, ce qui m’a permis de découvrir les grands vins de la région que je trouve malheureusement trop peu reconnus. J’ai toujours eu un coup de cœur particulier pour le Vignoble des Verdots et ses vins, et mon souhait est de contribuer à leur donner le rayonnement qu’ils méritent, y compris à l’international.»

 David Fourtout, l’ancien propriétaire, commente aussi cette cession  : « dans la continuité du travail des 3 générations qui m’ont précédé, j’ai le sentiment d’avoir su élever le Vignoble des Verdots et ses vins à une forme d’excellence. Le rachat par Maison Wessman est une chance exceptionnelle car les repreneurs, qui sont extrêmement compétents techniquement et commercialement, vont continuer à le faire rayonner, en France et à l’international. »

Le domaine des Verdots se distingue par sa cave de vieillissement souterraine, creusée dans la roche, et traversée par une rivière souterraine qui porte justement le nom « Les Verdots ». Cette rivière, qui procure une  climatisation naturelle, a été découverte par hasard lors des travaux de construction. Le domaine s’est du coup appelé naturellement les Verdots.

La fabuleuse cave de vieillissement souterraine © Les Verdots – Loic Mazalrey

La philosophie de la propriété est de mener ce vignoble en agriculture raisonnée, ce qui vise à limiter les traitements chimiques. La Maison Wessman a décidé de conserver l’équipe en place pour son savoir-faire et sa connaissance de la clientèle, et de garder David Fourtout comme conseiller technique. James de Roany, déjà gérant des autres vignobles de Maison Wessman, succède ainsi à David Fourtout dans la gestion du vignoble. Il explique :  « les vins des Verdots sont magnifiques et nous continuerons à les produire dans le même esprit et avec la même équipe ».

Regardez le reportage de Vanessa Fize et Bertrand Lasseguette, et Sophie Giraud

26 Oct

Adieu Bordeaux et Reims, bonjour Dijon. La capitale bourguignonne devient le siège officiel de l’OIV

Dijon tenait la corde depuis plusieurs mois. C’est officiel depuis hier. Dijon va accueillir le siège de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin à l’hôtel particulier Bouchu d’Eterno. En 2022, le siège devrait déménager de Paris à Dijon. Bordeaux et Reims avait aussi fait acte de candidature. En v(a)in !

Par consensus, les Etats membres de l’OIV ont décidé de tránsferer son siège à Dijon © OIV

La ville de Dijon a été officiellement choisie hier, lundi 25 octobre, comme siège de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin lors de l’assemblée générale exceptionnelle, dans la salle des Etats au Palais des Ducs de Bourgogne. Sur les 44 Etats présents parmi 48 que compte l’OIV, tous ont choisi Dijon, un vote à l’unanimité.

Dijon devient ce soir la capitale mondiale du vin », François Rebsamen, maire PS de Dijon

Une déclaration faite hier chez mes confrères de  France 3 Bourgogne, et qui pourrait susciter quelques réactions à Bordeaux, ou Reims, où la concurrence pour ce titre est toujours vive.  « C’est un moment tout à fait historique pour la ville qui reconquiert une image qu’elle avait perdue. On a aujourd’hui la satisfaction de se dire qu’une organisation internationale aussi importante  va s’installer à Dijon, contribuant ainsi au rayonnement et à l’attractivité de notre ville. C’est près d’un millier de chercheurs qui travaillent tous les ans à l’OIV », a-t-il ajouté.

L’hôtel d’Esterno accueillera le siège de l’OIV après des travaux de rénovation © Loïc Gazar / France Télévisions

Paris accueillait l’OIV depuis 1924, mais les locaux étant devenus trop exigus, il fallait trouver un autre point de chute. C’est donc l’Hôtel d’Ernesto, du XVIIe siècle qui a été choisi à Dijon, hôtel pour lequel des travaux de rénovation vont débuter pour plus de 11 millions d’euros. Un édifice qui se situe à quelques centaines de mètres de la future Cité de la Gastronomie et du Vin qui ouvrira en avril 2022.

Avec France 3 Bourgogne

25 Oct

Affaire de prise illégale d’intérêts à Saint-Emilion : une condamnation et une relaxe

Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné cet après-midi Hubert de Boüard à 60000 € d’amende, dont 20000 € avec sursis, dans le volet correctionnel du classement de Saint-Emilion, après que 3 châteaux déclassés aient porté plainte en 2013. Philippe Casteja est quant à lui relaxé.

Eric Morain, l’avocat des parties civiles, représentant les 3 châteaux déclassés © JPS

C’est peu avant 14h30 que le jugement, lu par le Président Denis Roucou, est tombé, en salle H du tribunal judiciaire de Bordeaux.

Hubert de Boüard est condamné à 60 000 € d’amende, dont 20 000 € avec sursis.

Le tribunal relève « les multiples participations d’Hubert de Boüard de la Forest à tous les stades de la procédure qui vont conduire à l’élaboration de la procédure de classement et à son règlement, que cela soit en participant à l’ODG (qu’il présidait) comme à diverses instances de l’INAO dont il est membre d’autant plus que le projet de nouveau règlement a fait de nombreuses navettes entre l’ODG et l’INAO et que nombreuses modifications sont intervenues dans les critères; cette participation active est en partie reconnue par le prévenu, mais elle est surtout confortée par les déclarations de Mr Faugas et les échanges de courriers et de courriels. Le rôle de l’ODG a été prépondérant dans l’élaboration du règlement et il n’apparait aucunement que Mr de Boüard, son président ne se soit mis, à un moment quelconque, en retrait ou se soit déporté. » Le tribunal complète en disposant que « Hubert de Boüard a accompli sciemment les actes matériel de l’infraction en choisissant d’exercer ce cumul de fonctions et en ayant conscience de ses intérêts personnels. »

Hubert de Boüard et son avocat Me Antoine Vey, le 20/09/21 lors de l’audience © JPS

Et de reconnaître comme il l’avait expliqué au tribunal:  » Hubert de Boüard s’est abstenu de voter notamment lors de la séance du 6 septembre 2012″, mais de lui reprocher aussitôt : »il a bien choisi de participer aux différentes séances alors qu’il aurait dû s’abstenir de siéger aux différentes séances, évitant ainsi que son impartialité soit mise en cause. » L’avocate d’Hubert de Boüard, également représentante de Me Vey (Cabinet Dupont-Moretti), avait prévenu ne pas vouloir faire de commentaire ni au début de l’audience, ni après. Hubert de Boüard a 10 jours pour faire appel, s’il le souhaite.

Pour Eric Morain, avocat des parties civiles et des 3 familles des châteaux déclassés tous présents (Corbin Michotte, Croque Michotte et la Tour du Pin Figeac) : 

On nous disait qu’il n’était pas possible de faire juger ce type d’affaire à Bordeaux, et il y a eu un procès, on nous disait qu’il n’était pas possible de gagner et il y a eu une condamnation, donc vous pensez bien au bout de 8 années, c’est une satisfaction et un soulagement, » Eric Morain avocat des parties civiles.

Philippe Casteja avec ses avocats Me Le Borgne et Bienvenu © JPS

Du côté de l’autre prévenu, Philippe Castéja, propriétaire du château Trotte Vieille et membre de l’INAO représentant le négoce, le tribunal l’a relaxé, poursuivi aussi pour « pour prise illégale d’intérêt par charge de mission de service public dans une affaire dont il assure l’administration ou la surveillance » avec « une présence limitée aux réunions » (de l’INAO) détaillant des « témoignages (d’abord) contradictoires sur sa présence lors de l’examen du dossier par le comité national » puis commentant celui de M. Biau et de Yann Schyler qui ont déclaré que lors de la séance de septembre 2012 « Philippe Casteja et Hubert de Bouard avaient quitté la séance et qu’ils n’ont participé ni au débat ni au vote. »

La position extrêmement prudente que mon client avait observé dans les débats de l’INAO, le retrait qu’il s’était imposé dans les décisions qui concernaient le classement de Saint-Emilion, justifiaient qu’il soit mis hors de cause », Me Jean-Yves Le Borgne avocat de Philippe Casteja.

Pour les familles des 3 châteaux déclassés venus en nombre, comme à chaque audience tant devant les juridictions administratives que celle-ci correctionnelle, ce jugement est différemment apprécié, en demi-teinte, car le tribunal n’a pas établi de lien direct avec le déclassement, ne leur reconnaissant pas de préjudice moral et ni financier, tout en déclarant Hubert de Bouard responsable d’une faute civile à l’encontre des parties civiles. Une somme de 1000 € au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale leur sera versée.

« La justice est trop timide, les victimes ne sont même pas indemnisées, les votes à l’INAO vont continuer à l’être à main levée, je suis dépité », commentait à chaud Hubert Boidron de Corbin Michotte pour qui la condamnation à cette peine d’amende semblait bien dérisoire. Pour Pierre Carle du château Croque Michotte :

Qu’on n’ait pas reconnu tous les préjudices financiers et moraux, on sait qu’ils existent c’est une évidence, mais que la prise illégale d’intérêt ait été reconnue, démontrée et condamnée, ça c’est une victoire », Pierre Carle château Croque Michotte

Ce jugement risque fort d’avoir un écho devant la Cour Administrative d’Appel début 2022. Le Conseil d’Etat avait entendu en février dernierles avocats des châteaux déclassés en cassant l’arrêt qui confirmait le classement de Saint-Emilion

La Cour Administrative d’Appel devrait revoir ou non la copie de ce classement de 2012 de Saint-Emilion. Une affaire qui dure ainsi depuis 10 ans et alors même qu’un nouveau classement sera établi avec de nouvelles règles en 2022…

Lire ou relire :Classement des vins de Saint-Emilion : Hubert de Boüard et Philippe Casteja s’expliquent sur leur rôle au sein de l’INAO

24 Oct

L’image du jour : Fronsac tout sourire ce week-end pour vous accueillir

Le temps était non seulement de la partie, mais aussi la bonne humeur des propriétaires, salariés et responsables de domaines, à l’image de Pierre Rebaud et Xavier Buffo du château de la Rivière.

Au château de la Rivière, comme dans bon nombre d’autres châteaux de l’appellation Fronsac et Canon Fronsac, le succès a été au rendez-vous.

Ici, samedi ce sont 700 personnes qui se sont pressées pour visiter ces fabuleuses caves de calcaire, quelques 8 hectares sous le château qui renferment 800 000 bouteilles…

Rebelotte, dimanche avec cette fois 1000 personnes, de quoi donner un « tennis elbow » à ces joueurs au filet que sont Pierre Rebaud directeur marketing et Xavier Buffo directeur général qui n’ont pas cessé d’ouvrir des flacons pour faire déguster les vins de la propriété, en blanc, rosé et rouge…

Et le tout avec un accueil chaleureux et avec le sourire. Bravo les gars. Et les filles aussi sur le pont pour les visites et tenir la boutique aussi…