Les vendanges en blanc ont démarré en ce début de semaine en Pessac-Léognan et de nombreux domaines ont accéléré la récolte mercredi et jeudi avec la canicule. Une récolte où les propriétés ont su adapter les horaires pour ménager les organismes des vendangeurs avec des vendanges dès 7 heures le matin et terminant en fin de matinée avec des températures trop importantes mercredi et jeudi. L’objectif était aussi d’obtenir les maturités optimales et de préserver les arômes et l’acidité des raisins. Reportage ce jeudi au châteaux de Couhins et de Smith Haut Lafitte.
Pas moins de 26° C ce jeudi au petit matin à Villenave d’Ornon (Gironde). Et un soleil de plomb qui se fait de plus en plus éprouvant pour les coupeurs et porteurs du château de Couhins (propriété de l’INRAE)… « C’est surtout les nuits, la température ne descend pas trop, mais ça va, ils nous font des journées raccourcies… », commente Guillaume Boyer coupeur.
« Oui c’est supportable, tant qu’on n’a pas le soleil, mais là après 11 heures, on va cramer, quoi… », commente Etienne Zerrouki, porteur.
Pour préserver les organismes, la récolte a démarré ici à 7 heures soit une heure plus tôt que d’habitude… Ces 22 vendangeurs se sont fort heureusement arrêtés à 11 heures où déjà 33° C étaient relevés à Bordeaux.
« L’idéal serait de commencer vers 4, 5heures du matin… C’est là où l’on a les températures qui commencent à devenir les plus basses, mais seulement il fait nuit et comme on vendange à la main, et qu’on trie, à la couleur, souvent, à l’aspect des raisins, il faut voir parfaitement les raisins… », selon Dominique Forget directeur du château de Couhins.
Au château Smith Haut Lafitte à Martillac (Gironde), une autre troupe ramasse ces sauvignons blancs. Tous se protègent du soleil et de la déshydratation comme en témoigne Isabelle coupeuse au château Smith Haut Lafitte: « On met les chapeaux, on boit de l’eau pour ne pas se déshydrater, autrement c’est très bien… »
Face à cette canicule, le choix a été fait de stopper aussi la vendange en fin de matinée. Il faut par ailleurs protéger les arômes et la fraîcheur des raisins.
Ce sont des parcelles qui sont sujettes à souffrir de ces températures extrêmes, elles sont avec un joli équilibre, on a des très belles acidités qui sont préservées… Il faut les ramasser pour éviter d’altérer cette vendange, » commente Nicolas Poumeyrou chef de culture au château Smith Haut Lafitte.
Après un passage en chambre froide, les raisins sont triés et pressés le lendemain, conservés à 7°C . Et malgré les températures extrêmes de ces derniers jours, la qualité est bien là.
« C’est un millésime que j’appelle post moderne, c’est à dire définitivement marqué par le nouveau climat, qui est quand même un réchauffement qui nous donne des maturités qui sont meilleures qu’avant et qui nous permettent de faire beaucoup plus souvent des très grands vins… », Daniel Cathiard propriétaire du château Smith Haut Lafitte.
Ces dernières années, ces millésimes marqués par le réchauffement climatique sont toutefois moins importants en volume, à cause du gel de printemps et de quelques épisodes de grêle et de mildiou l’été.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Laure Bignalet, Boris Chague :