C’est parti pour les vendanges dans le Bordelais. Hier et aujourd’hui, les premiers coups de sécateurs ont été donnés pour les vendanges de Louis Vallon en Gironde. Des vins effervescents qui s’en sortent mieux actuellement que les rouges avec une augmentation de 12% de la demande, et 10 millions de bouteilles produites à Bordeaux dont 2 par Louis Vallon.
« C’est une production qui évolue nettement car elle correspond aux nouveaux modes de consommation », d’emblée le ton est donné par Dominique Furlan, président de la Cave Coopérative Louis Vallon et Président de la section crémant de l’ODG Bordeaux.
Dès hier, le coup d’envoi a été donné sur ces parcelles de merlot pour 3 semaines de vendanges réalisées pour produire du crémant de Bordeaux. Ce matin à Pujols en Gironde, notre équipe a rencontré ces producteurs comme Claudine Laborie pour qui « ça se passe très bien, ces vendanges manuelles dans une parcelle de merlot, 100% merlot, après on fera les cabernets francs et les blancs… Pour faire un bon crémant, il faut de la bonne vendange, de beaux raisins et après c’est le savoir-faire à la cave… »
Fort heureusement ici ses 18 hectares ont été plutôt épargnés par le mildiou : « nous on n’a pas trop été embêtés par le mildiou, sûrement qu’on est plus ventilé ici sur les côteaux «
Toutefois, il a fallu s’adapter avec cette forte poussée de mildiou qui a touché 90% des domaines à des degrés très divers, comme le confirme Thimothée Visentin « il y a eu beaucoup de changement dans l’été et d’affectation parcellaire, avec notamment des parcelles qui étaient prévu en crémant et qui n’ont pas pu aller jusqu’au bout, donc on a du changer d’affectation et on s’est attelé à sélectionner les parcelles les plus adaptées pour cela », commente Thimothée Visentin de la Cave Louis Vallon.
Car il ne s’agit pas de passer à côté de la demande du consommateur qui ces dernières années est très volatile et boude un peu plus les vins rouges, pour se reporter sur des vins d’apéritif comme les blancs secs, les rosés ou les crémants : « le nouveau public recherche des produits effervescents qui sont des produits festifs et peuvent se consommer à tout moment de la journée », selon Dominique Furlan.
Regardez le reportage de Gladys Cuadrat, Dominique Mazères:
En 20 ans on est passé de 2 millions à 10 millions de bouteilles produites à Bordeaux, « notamment la dernière année, Bordeaux s’identifie comme une région viticole où on a un potentiel de production qui reste à développer sur les effervescents, donc les opérateurs investissent le bassin de Bordeaux pour le développement d’effervescents de qualité… », commente Dominique Furlan.
Il y a un exemple à suivre notamment avec le crémant d’Alsace dont la production s’approche des 40 millions de bouteilles, « c’est le même type de mode de production avec la méthode traditionnelle, le même procédé que nos collègues champenois, simplement nous n ‘avons pas les mêmes terroirs ni les mêmes cépages… On ne joue pas dans la même cour que le champagne mais le crémant de Bordeaux s’inscrit dans un effervescent de qualité, abordable, avec un rapport qualité-prix excellent. On gagne des parts de marché sur les effervescens AOP de qualité, voilà dans quoi on s’inscrit, mais la champagne c’est un autre monde, en partie le monde du luxe dans lequel on ne s’inscrit pas. »
C’est donc une production qui augmente en volume dans le contexte compliqué des vins tranquilles aujourd’hui, « beaucoup de producteurs pensent produirent des crémants mais c’est une production qui demande beaucoup de logistique, en terme de matériel, des contenants spéciaux, un mode de pressurage adapté, donc il ne faut pas produire sans avoir un aperçu de l’aval, du débouché… Nous on a décidé de se lancer dans les crémants de Bordeaux parce qu’on y croyait et on a anticipé les futurs modes de consommation… », ajoute Dominique Furlan. Louis Vallon vise une production de 4 millions de bouteilles de crémant en 2025.
Interview de Dominique Furlan de la Cave Louis Vallon dans le 12/13 sur France 3 Aquitaine par Vincent Dubroca avec Dominique Mazeres: