24 Août

Début des vendanges des blancs en Pessac-Léognan sous la canicule

Les vendanges en blanc ont démarré en ce début de semaine en Pessac-Léognan et de nombreux domaines ont accéléré la récolte mercredi et jeudi avec la canicule. Une récolte où les propriétés ont su adapter les horaires pour ménager les organismes des vendangeurs avec des vendanges dès 7 heures le matin et terminant en fin de matinée avec des températures trop importantes mercredi et jeudi. L’objectif était aussi d’obtenir les maturités optimales et de préserver les arômes et l’acidité des raisins. Reportage ce jeudi au châteaux de Couhins  et de Smith Haut Lafitte.

  Pas moins de 26° C ce jeudi au petit matin à Villenave d’Ornon (Gironde). Et un soleil de plomb qui se fait de plus en plus éprouvant pour les coupeurs et porteurs du château de Couhins (propriété de l’INRAE)… « C’est surtout les nuits, la température ne descend pas trop, mais ça va, ils nous font des journées raccourcies… », commente Guillaume Boyer coupeur.

« Oui c’est supportable, tant qu’on n’a pas le soleil, mais là après 11 heures, on va cramer, quoi… », commente Etienne Zerrouki, porteur.

Pour préserver les organismes, la récolte a démarré ici à 7 heures soit une heure plus tôt que d’habitude… Ces 22 vendangeurs se sont fort heureusement arrêtés à 11 heures où déjà 33° C étaient relevés à Bordeaux.

« L’idéal serait de commencer vers 4, 5heures du matin… C’est là où l’on a les températures qui commencent à devenir les plus basses, mais seulement il fait nuit et comme on vendange à la main, et qu’on trie, à la couleur, souvent, à l’aspect des raisins, il faut voir parfaitement les raisins… », selon Dominique Forget directeur du château de Couhins.

Au château Smith Haut Lafitte à Martillac (Gironde), une autre troupe ramasse ces sauvignons blancs. Tous se protègent du soleil et de la déshydratation comme en témoigne Isabelle coupeuse au château Smith Haut Lafitte: « On met les chapeaux, on boit de l’eau pour ne pas se déshydrater, autrement c’est très bien… »

 Face à cette canicule, le choix a été fait de stopper aussi la vendange en fin de matinée. Il faut par ailleurs protéger les arômes et la fraîcheur des raisins.

Ce sont des parcelles qui sont sujettes à souffrir de ces températures extrêmes, elles sont avec un joli équilibre, on a des très belles acidités qui sont préservées… Il faut les ramasser pour éviter d’altérer cette vendange, » commente Nicolas Poumeyrou chef de culture au château Smith Haut Lafitte.

Après un passage en chambre froide, les raisins sont triés et pressés le lendemain, conservés à 7°C . Et malgré les températures extrêmes de ces derniers jours, la qualité est bien là.

« C’est un millésime que j’appelle post moderne, c’est à dire définitivement marqué par le nouveau climat, qui est quand même un réchauffement qui nous donne des maturités qui sont meilleures qu’avant et qui nous permettent de faire beaucoup plus souvent des très grands vins… », Daniel Cathiard propriétaire du château Smith Haut Lafitte.

Ces dernières années, ces millésimes marqués par le réchauffement climatique sont toutefois moins importants en volume, à cause du gel de printemps et de quelques épisodes de grêle et de mildiou l’été.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Laure Bignalet, Boris Chague :

17 Août

Premiers coups de sécateurs dans le bordelais pour le crémant

C’est parti pour les vendanges dans le Bordelais. Hier et aujourd’hui, les premiers coups de sécateurs ont été donnés pour les vendanges de Louis Vallon en Gironde. Des vins effervescents qui s’en sortent mieux actuellement que les rouges avec une augmentation de 12% de la demande, et 10 millions de bouteilles produites à Bordeaux dont 2 par Louis Vallon.

Début de récolte des merlots pour le crémant © Dominique Mazeres – France 3

« C’est une production qui évolue nettement car elle correspond aux nouveaux modes de consommation », d’emblée le ton est donné par Dominique Furlan, président de la Cave Coopérative Louis Vallon et Président de la section crémant de l’ODG Bordeaux.

Dès hier, le coup d’envoi a été donné sur ces parcelles de merlot pour 3 semaines de vendanges réalisées pour produire du crémant de Bordeaux. Ce matin à Pujols en Gironde, notre équipe a rencontré ces producteurs comme Claudine Laborie pour qui « ça se passe très bien, ces vendanges manuelles dans une parcelle de merlot, 100% merlot, après on fera les cabernets francs et les blancs… Pour faire un bon crémant, il faut de la bonne vendange, de beaux raisins et après c’est le savoir-faire à la cave… »

Claudine Laborie, en train de couper sa belle récolte de merlots © DM

Fort heureusement ici ses 18 hectares ont été plutôt épargnés par le mildiou : « nous on n’a pas trop été embêtés par le mildiou, sûrement qu’on est plus ventilé ici sur les côteaux « 

Toutefois, il a fallu s’adapter avec cette forte poussée de mildiou qui a touché 90% des domaines à des degrés très divers, comme le confirme Thimothée Visentin « il y a eu beaucoup de changement dans l’été et d’affectation parcellaire, avec notamment des parcelles qui étaient prévu en crémant et qui n’ont pas pu aller jusqu’au bout, donc on a du changer d’affectation et on s’est attelé à sélectionner les parcelles les plus adaptées pour cela », commente Thimothée Visentin  de la Cave Louis Vallon.

Car il ne s’agit pas de passer à côté de la demande du consommateur qui ces dernières années est très volatile et boude un peu plus les vins rouges, pour se reporter sur des vins d’apéritif comme les blancs secs, les rosés ou les crémants : « le nouveau public recherche des produits effervescents qui sont des produits festifs et peuvent se consommer à tout moment de la journée », selon Dominique Furlan.

Regardez le reportage de Gladys Cuadrat, Dominique Mazères: 

En 20 ans on est passé de 2 millions à 10 millions de bouteilles produites à Bordeaux, « notamment la dernière année, Bordeaux s’identifie comme une région viticole où on a un potentiel de production qui reste à développer sur les effervescents, donc les opérateurs investissent le bassin de Bordeaux pour le développement d’effervescents de qualité… », commente Dominique Furlan.

Dominique Furlan, président de la Cave Louis Vallon © DM France 3

Il y a un exemple à suivre notamment avec le crémant d’Alsace dont la production s’approche des 40 millions de bouteilles, « c’est le même type de mode de production avec la méthode traditionnelle, le même procédé que nos collègues champenois, simplement nous n ‘avons pas les mêmes terroirs ni les mêmes cépages… On ne joue pas dans la même cour que le champagne mais le crémant de Bordeaux s’inscrit dans un effervescent de qualité, abordable, avec un rapport qualité-prix excellent. On gagne des parts de marché sur les effervescens AOP de qualité, voilà dans quoi on s’inscrit, mais la champagne c’est un autre monde, en partie le monde du luxe dans lequel on ne s’inscrit pas. »

C’est donc une production qui augmente en volume dans le contexte compliqué des vins tranquilles aujourd’hui, « beaucoup de producteurs pensent produirent des crémants mais c’est une production qui demande beaucoup de logistique, en terme de matériel, des contenants spéciaux, un mode de pressurage adapté, donc il ne faut pas produire sans avoir un aperçu de l’aval, du débouché… Nous on a décidé de se lancer dans les crémants de Bordeaux parce qu’on y croyait et on a anticipé les futurs modes de consommation… », ajoute Dominique Furlan. Louis Vallon vise une production de 4 millions de bouteilles de crémant en 2025.

Interview de Dominique Furlan de la Cave Louis Vallon dans le 12/13 sur France 3 Aquitaine par Vincent Dubroca avec Dominique Mazeres: 

16 Août

Bordeaux : quand les viticulteurs bio font face au mildiou…

Le mildiou cette année 2023 est particulièrement sévère et touche selon la chambre d’agriculture 90% des exploitations. En conventionnel ou en agriculture bio, aucun vigneron n’est épargné et a du faire face au mildiou. Certains s’en sont mieux tiré que d’autres, focus sur les vignerons bio de Bordeaux.

Cela fait 22 ans qu’Olivier Chatenet a converti son domaine le château du Moulin de Lagney en agriculture biologique. Comme bon nombre il a du faire face au mildiou, ses parcelles ont été touchées de l’ordre de 5 à 30% à Saint-Christophe-des-Bardes en Gironde.

« Le mildiou attaque d’abord le feuillage et ensuite avec l’humidité, il y a des repiquages et des contaminations sur la grappe… « , commente Olivier Chatenet.

Les bio n’utilisent pas les produits phyto pharmaceutiques mais traitent avec du sulfate de cuivre, des traitements très réguliers qui nécessitent une attention de tous les instants… « Les pluies lessivent cette pellicule de produit, et donc c’est une porte ouverte pour le champignon », continue Olivier Chatenet.

2018, 2020 et 2021 avaient déjà été des années compliquées avec le mildiou… Le président des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine se veut toutefois rassurant. Ils ne sont qu’une poignée à envisager de quitter le label ou à avoir annoncé arrêter définitivement l’activité

« On a des vignerons qui s’en sortent très bien, voire mieux que certains conventionnels sur certains secteurs, et puis on a des zones où la lutte a été tellement difficile que les pertes de récolte sont plus que conséquentes, mais cela ne remet rien en cause au niveau du label, la qualité n’est pas liée à la perte de quantité suite à une grosse perte suite au mildiou, «  selon Pierre Henri Cozyns

En Gironde, les surfaces de vignes bio ont été multipliées par 3 en 10 ans; aujourd’hui, à Bordeaux, 25 300 hectares sont engagés en bio, dont 9600 certifiés et 15 700  en conversion. (160 000 hectares en France dont 90 000 certifés) 1247 exploitations sont engagées en bio en Gironde.

Et en cette fin de semaine, on apprend que le maire de Bordeaux va apporter son soutien aux viticulteurs fragilisés et va se déplacer ce lundi 21 août au château Peybonhomme-Les-Tours, à Cars chez Rachel et Guillaume Hubert, avant de tenir un point presse sur l’exploitation du château Grand Launay du Président des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine et de visiter le Château Monconseil-Gazin Jean-Michel Baudet, ex-président de Terra Vitis.

10 Août

La Revue du Vin de France : son tour de France des grands vins à moins de 25€

C’est un numéro spécial, un numéro d’été exceptionnel de la RVF. En  kiosque tout l’été, ce numéro a déniché 1400 grands vins de France de 5 à 25 €, « un cocktail d’émotions à prix canon » pour sillonner les meilleures pépites de France.

C’est un numéro savoureux, pensé et écrit comme un véritable guide à destination des amateurs.

Ce numéro, que j’ai découvert à mon retour de vacances et qui est toujours en kiosque, vous convie à la découverte des appellations de France et permet à tous les passionnés de trouver les pépites de l’été !

Des vins plaisir, de partage entre amis ou en famille à lire et à se procurer chez les meilleurs cavistes près de chez vous ou en vacances. Ce sont ainsi 1400 grands vins qui sont proposés par la RVF à moins de 25€;

09 Août

Malgré une forte poussée du mildiou dans le bordelais, la France pourrait redevenir producteur n°1 de vin au monde

Agreste, l’Agence de la statistique, de l’évaluation et de la prospective du ministère de l’Agriculture, a annoncé hier une prévision de production estimée entre 44 et 47 millions d’hectolitres de vin. Un volume qui pourrait faire repasser les français devant les Italiens qui enregistreraient une baisse de 14% de récolte avec 43 millions d’hectolitres estimés et l’Espagne de 12% avec un peu plus de 36 millions d’hectolitres attendus.

Vendanges 2022 en Pessac-Léognan © JPS

Selon l’Agreste, dépendant du Ministère de l’Agriculture, la production viticole s’établirait entre 44 et 47 millions d’hectolitres pour la campagne 2023; ce ne sont que des estimations au 1er août, mais elles donnent ,néanmoins une tendance qui tend à confirmer que cette production s’établira dans la moyenne de 2018-2022.

Bien évidemment le mildiou qui touche 90% des exploitations à des degrés divers dans le Bordelais selon la Chambre d’Agriculture de Gironde devrait ramener à davantage de prudence. En Languedoc et Roussillon, les volumes pourraient être impactés aussi par une sécheresse persistante. Toutefois selon l’Agreste « la situation dans les autres vignobles reste globalement favorable, les sols ayant été rechargés en eau dans la plupart des bassins. »

08 Août

Derenoncourt Consultants : Stéphane tire sa révérence, chapeau l’artiste

Un joli parcours que celui de Stéphane Derenoncourt, devenu une référence mondiale. Ce Dunkerquois, venu faire les vendanges dans le bordelais en 1982, est tombé amoureux de ce job de vigneron, au point de faire son propre vin au Domaine de l’A depuis 1999 et de créer une entreprise Derenoncourt Consultants qui conseille plus de 100 domaines dans le monde, en France et dans le bordelais. Après 25 années à sa tête il passe les rênes à ses 3 associés Julien Lavenu, Frédéric Massie et Simon Blanchard. Sans toutefois prendre sa retraite totalement, il va continuer à suivre Pavie-Macquin, développer un domaine en Grèce et hisser au plus haut son Domaine de l’A. La passion continue…

Stéphane Derenoncourt, en novembre 2020 lors du Palmarès Castillon © Jean-Pierre Stahl

« Après 25 années passées aux commandes de Derenoncourt Consultants, j’ai décidé de transmettre cette fonction, afin de pouvoir me consacrer pleinement à de nouveaux projets.

Il revient désormais à Julien Lavenu, Frédéric Massie et Simon Blanchard, mes associés depuis 20 ans, de poursuivre l’écriture de cette aventure professionnelle et humaine, sachant que leur niveau de compétence et d’expérience les classe, eux et l’équipe que nous avons su créer ensemble, parmi les meilleurs conseillers vitivinicoles.

Stéphane Derenoncourt et Frédéric Massie son associé de Derenoncourt consultants en novembre 2015 © JPS

Afin d’assurer une transition efficace, je les accompagnerai sur le millésime à venir. Puis, je conserverai une activité de consultant auprès du Château Pavie Macquin, domaine dans lequel je suis investi depuis 1990 et où je suis toujours intervenu seul. De même, je vais prendre une part plus active au développement du Clos Stegasta, sur l’île de Tinos, en Grèce, domaine dans lequel je suis maintenant associé à mon ami Alexandre Avatangelo.

Surtout, avec la même énergie et la même passion qui m’ont animé depuis le début de mon parcours de consultant international, il me tient à présent à cœur de hisser le Domaine de l’A, que j’ai créé avec mon épouse Christine, parmi les plus hautes références qualitatives du Bordelais. C’est un défi exigeant car il ne bénéficie d’aucun classement ni situation de rente.

Stéphane Derenoncourt le Winemaker consultant pour 130 domaines dont 90 à Bordeaux © JPS lors des primeurs au château le Thil

Cela me conduira à m’impliquer plus encore dans l’associatif au service de la défense des crus artisanaux du Bordelais et de mettre à mal un « bordeaux bashing » encore trop présent. A cette fin, je m’investirai également dans la communication afin de témoigner de mon expérience et de mon expertise. »

Selon Stéphane Derenoncourt.

Voir ou revoir le Côté Châteaux Spécial Primeurs présentés en 2023 à Bordeaux avec Stéphane Derenoncourt : ici (réalisation JP Stahl et Vincent Rivière)

Retrouvez son portrait tiré par Côté Châteaux en 2015 à l’occasion du livre sorti sur lui par Claire Brosse et Christophe Goussard Wine On Tour 

Voir ou revoir Côté Châteaux Spécial Castillon avec Stéphane Derenoncourt, réalisé par JP Stahl et Sébastien Delalot, avec son portrait réalisé par JP Stahl, D Bonnet, E Delwarde et K Durandet :

07 Août

Arrachage sanitaire de la vigne : au total 1000 dossiers déposés…pour un arrachage à l’automne.

En clôture de la plate-forme de pré-candidature, la préfecture de la Gironde nous apprend qu’au total ce sont 1000 dossiers qui ont été déposés, représentant 9300 hectares. 300 viticulteurs sont inscrits dans ce plan pour arrêter totalement leur activité.

Ils avaient jusqu’au 17 juillet pour se faire connaître et faire acte de pré-candidature, 1000 dossiers ont été déposés dans ce cadre de plan d’arrachage annoncé en mars 2023 et lancé le 5 juin dernier.

Depuis plus d’un an maintenant de nombreux vignerons ont fait savoir les difficultés qu’ils éprouvaient au quotidien, avec notamment une grande manifestation le 6 décembre 2022 et de nombreuses réunions publiques… Des situations de plus en plus tendues du fait du mildiou qui vient à s’ajouter à la crise viticole déjà connue. Ces vignerons se retrouvent souvent dans l’incapacité à poursuivre l’entretien de leur vignoble, d’où ce plan d’arrachage sanitaire mis en oeuvre par la filière (CIVB), l’Etat et la Région Nouvelle-Aquitaine; une enveloppe globale de 57 millions a été prévue : 38 millions de la parte de l’Etat dont 30 confirmés et 19 millions financés par le CIVB.

Ce sont donc 9500 hectares aidés qui devraient être arrachés, à raison de 6000 euros par hectares. 300 viticulteurs se sont inscrits dans ce cadre pour arrêter totalement leur activité. Au total 1000 dossiers ont été déposés et les demandes d’aides devront être confirmées définitivement entre la mi-septembre et la mi-octobre en ligne auprès de la Direction départementale des territoires et de la mer de la Gironde.