16 Mar

Crise viticole : la préfecture de la Gironde dévoile le calendrier

Pour la 3e réunion de la cellule de crise ou opérationnelle, le Préfet Etienne Guyot a confirmé les annonces faites par le Ministre de l’Agriculture, la Région et le CIVB. Les premiers arrachages auront lieu en 2023 et les premiers versements aux viticulteurs concernés en 2024. 

Voici le communiqué reçu de la Préfecture de la Gironde :

« Troisième réunion de la cellule opérationnelle viticulture en Gironde:Mise en œuvre des mesures nouvelles.

« Étienne GUYOT, préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, préfet de la Gironde, a réuni ce mercredi 15 mars, la cellule opérationnelle viticulture installée en décembre 2022 visant à accompagner les opérateurs de la filière vers une sortie de crise. Participaient à cette rencontre, la chambre régionale d’agriculture, les organisations syndicales et les organismes représentant la filière (CIVB, FGVB, FDSEA33, ODG de Bordeaux, Collectif viti 33, Vignerons indépendants) ainsi que les services de l’État, la MSA, le Conseil régional et le Conseil départemental de Gironde. Les récentes annonces du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, lors du salon del’agriculture, concernant le vignoble de Bordeaux ont été rappelés par le préfet. Ainsi, l’accord pour le plan d’arrachage sanitaire sur le vignoble de Gironde avec une stratégie de dé-densification du vignoble bordelais portée par des financements publics et interprofessionnels a-t-il été détaillé.

L’État mobilise dans l’immédiat à hauteur de 30 M€. La Région Nouvelle-Aquitaine, elle, prévoit 10 M€ sur 2 ou 3 ans sur le volet «diversification». Le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) prévoit une enveloppe de 19 M€. Chaque hectare arraché pourra bénéficier de 6 000€.
La cellule d’accompagnement des agriculteurs en difficulté a été présentée. Créée par les services de l’État, la chambre d’agriculture de Gironde en assure le secrétariat et l’animation. L’objectif de cette cellule est d’orienter les viticulteurs vers les meilleurs dispositifs d’accompagnement en fonction des situations de chacun.
Le numéro dédié à l’accompagnement des agriculteurs en difficulté : 0 800 620 069
Le calendrier prévisionnel du plan d’arrachage sanitaire a ensuite été présenté avec un objectif des premiers arrachages en octobre 2023 et des premiers versements aux viticulteurs pour le début d’année 2024.

Une task force se réunira dès mardi prochain au niveau régional. Elle pourra étudier notamment les aménagements possibles de ce calendrier. Enfin, la Région Nouvelle-Aquitaine a rappelé la récente mise en place du dispositif d’aide régionale à la réorientation des exploitations viticoles, qui vient compléter l’intervention de l’État et du CIVB.

Étienne GUYOT, a salué les avancées et a insisté sur l’importance de s’engager collectivement dans cette campagne dont l’enjeu est de restructurer le vignoble et de redynamiser l’image des vins de Bordeaux. Les services de l’État sont et resteront pleinement mobilisés aux côtés des opérateurs de la filière, pour la bonne mise en œuvre de l’ensemble des outils évoqués. «Il est indispensable que chaque viticulteur concerné soit contacté et bénéficie du dispositif» conclue Étienne GUYOT » 

La réaction de Didier Cousiney, porte-parole du collectif viti 33 :
« On remercie le Préfet de continuer à mobiliser la cellule de crise, dans la droite ligne de la Préfète Buccio.
 
Pour nous le collectif, nous ne sommes pas satisfaits des mesures annoncées par le Ministre de l’Agriculture, prônées par Bernard Farges, vice-président du CIVB, qui défendait un arrachage de 10 000 hectares à 6000 euros l’hectare, alors que nous avons toujours demandé 15000 hectares minimum à 10000 euros l’hectare arraché, primé.
Au lieu que ce soit fait dans l’urgence, rien ne sera fait avant octobre 2023 pour les premiers arrachages et 2024 pour les versements.
Pour nous la crise s’amplifie de jour en jour, tous les jours, et même pour de grosses exploitations qui ont plusieurs centaines d’hectares, un viticulteur m’a dit qu’il voulait arracher 100 hectares de vigne.
On fait une réunion le 3 avril où on invite la filière pour venir discuter et expliquer ces mesures. »