03 Nov

Château Lascombes, 2e grand cru classé de Margaux vendu à un milliardaire américain

Château Lascombes, deuxième grand cru classé de l’AOC Margaux dans le Bordelais, a été racheté aux deux-tiers par le milliardaire américain Gaylon Lawrence, a annoncé mercredi son propriétaire, la Mutuelle d’assurances du corps de santé français

Celle-ci, qui avait acquis le domaine en 2011 auprès du fonds d’investissement américain Colony Capital, conserve 35,7% des parts, a précisé à l’AFP une source proche de la mutuelle.

Le montant de la vente de la propriété, qui s’étend sur 120 hectares de vignes en appellation Margaux et 10 hectares en appellation Haut-Médoc, n’a pas été précisé mais il y a onze ans, le montant de 200 millions d’euros avait circulé pour la valorisation du domaine.

Selon la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), le prix moyen d’un hectare dans l’appellation Margaux est de 1,5 million d’euros et il peut grimper à trois millions d’après un spécialiste interrogé par l’AFP, un chiffre qui valoriserait aujourd’hui le domaine entre 300 et 400 millions d’euros.

La MACSF n’a rien voulu dire sur le prix de vente, assurant seulement avoir réalisé une « très belle opération ». Le domaine qui est l’un des plus vastes des Crus Classés de 1855 et produit en moyenne 350.000 bouteilles par an, a produit un rendement « supérieur à 6% par an en moyenne » depuis son acquisition, a-t-on souligné de même source.

L’acquéreur, Gaylon Lawrence, est un homme d’affaires américain actif dans l’agriculture,l’immobilier, la banque, le chauffage et la climatisation aux États-Unis et, depuis 2018, dans la viticulture avec plusieurs acquisitions au sein de la Napa Valley, grande région viticole de Californie.« Château Lascombes est le plus grand domaine à Margaux (…) Nous sommes confiants dans notre capacité à produire un vin parmi les plus exceptionnels de la région et (…) nous ne regarderons pas à la dépense pour l’amener à son potentiel maximum », a déclaré Carlton McCoy, sommelier qui dirige la société Lawrence Wine Estate, dans un communiqué.

 Il y a deux semaines, un autre domaine, Château Lanessan, qui s’étend sur 80 hectares en Haut-Médoc, était passé sous pavillon australien avec une prise de participation majoritaire par la société Treasury Wine Estates, qui en est à sa cinquième acquisition dans le vignoble bordelais en trois ans.

AFP

02 Nov

Bordeaux : vers un millésime 2022 exceptionnel…

Une petite musique se fait entendre dans les chais du Bordelais, celle annonciatrice d’un millésime 2022 exceptionnel. Après des vendanges rêvées, même si la quantité sera un peu moindre, la qualité promet d’être historique. Après les fermentations, à l’heure où se terminent les soutirages, le millésime est déjà spectaculaire en terme de toucher de bouche, de tannins, de couleur…

Au château de Reignac, en Bordeaux Supérieur à Saint-Loubès, on se frotte les mains, dès la fin septembre les vendanges terminées auguraient d’une récolte exceptionnelle avec un  été chaud et des matinées de septembre assez fraîches…

« C’est vraiment un super millésime, il manque un petit peu de quantité, mais bon la qualité est là c’est le principal », Olivier Prévot maître de chai de Reignac

Dans les chais, après les fermentations alcooliques et malolactiques encore en cours, on termine les soutirages, les jus témoignent d’une couleur intense et d’un goût de fruits prononcé, tout cela confirme un millésime historique… », explique Nicolas Lesaint directeur technique du château de Reignac.

On est sur des degrés normaux, des 14, 14,5°, de belles acidités, de belles fraîcheurs et de très belles maturités…

Bordeaux a souvent tendance à dire c’est le millésime du siècle, mais là c’est vrai que c’est un très très bon millésime. Quand on déguste les lots on a le sentiment de se rapprocher d’un 2009, d’un 2010, de très belles références », Nicolas Lesaint directeur technique château de Reignac.

Pour obtenir ce nectar, l’alchimie s’est jouée d’abord à la vigne : l’absence d’effeuillage était primordial pour passer l’été caniculaire, la fraîcheur matinale et la chaleur des après-midi de septembre ont permis aux raisins de mûrir doucement mais surement et d’attendre le moment opportun pour Axelle et Pierre Courdurié, dont le château Croix de Labrie vient de passer au rang de cru classé de Saint-Emilion…

« Je pense que c’est un travail fait dans la vigne depuis des années, en bio, en biodynamie, avec des couverts végétaux..; Peut-être le gros coup de bol a été de ne pas effeuiller et de se dire il va peut être faire chaud, on attend, du coup on n’a rien fait  et cela a été très gagnant… », commente  Axelle Courdurié du château Croix de Labrie.

Cela va être un millésime spectaculaire, en terme d’équilibre, de toucher de bouche, de tannins, de couleur, oui, un très très grand parmi peut-être les plus grands jamais faits à ce jour » Pierre Courdurié du château Croix de Labrie

Velours, soyeux, ce 2022 avec de la matière et suffisamment de fraîcheur va relancer sans doute le marché de Bordeaux pour les primeurs en avril prochain.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean Poustis et Sarah Colpaert :